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Pourquoi tous ces voyages dans l’espace ?Réveillez-vous ! 1973 | 8 septembre
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livre Voyage vers la mer de la Tranquillité (angl.) disent ce qui suit à propos des exploits américains dans l’espace :
“Le projet est né de l’infortune. Il a commencé comme une réaction hâtive à une crise immédiate, — provoquée par les triomphes soviétiques dans l’espace (...). Cependant, l’aspect décisif de la menace, c’est qu’elle pesait particulièrement sur le prestige américain. Cette crainte était vraiment le mobile qui animait le président Kennedy (...). La question du prestige (...) ajoutée à la croyance que l’Amérique ne pouvait se permettre d’être battue par la Russie. En d’autres termes, le prestige était mis sur le même pied que la puissance dans le monde, et on considérait la Lune comme un moyen d’accroître la puissance mondiale.”
Un mémorandum du président John F. Kennedy, daté du 20 avril 1961 et adressé au vice-président des États-Unis, qui présidait alors le Conseil de l’espace, montre bien que le facteur principal était le prestige. Kennedy demandait :
“Avons-nous une chance de battre les Soviétiques en plaçant un laboratoire dans l’espace, en faisant un voyage autour de la Lune en lançant une fusée sur la Lune ou en y envoyant un engin habité par un homme et en le faisant revenir ? Y a-t-il un quelconque autre programme spatial qui promette des résultats spectaculaires et nous donne l’avantage ?”
La course pour la conquête de l’espace commençait. Jusqu’à présent, il y a eu plus de mille vols spatiaux, organisés par l’Union soviétique et les États-Unis. Le prestige national est un mobile encore plus puissant que la recherche de la vie extraterrestre.
Doutes et questions
Le succès des missions Apollo et le voyage aller et retour d’hommes vers la Lune a soulevé l’enthousiasme. Le président Nixon s’est même exclamé : “Ne voit-on pas là le doigt de Dieu ?”
Cette déclaration a néanmoins suscité des doutes. Par exemple, le périodique Time du 1er janvier 1973 a fait le commentaire suivant : “L’erreur d’une pareille déclaration, c’est qu’elle suppose que la conquête de l’espace représente un bienfait si incomparable que Dieu daignerait lui accorder une protection spéciale. Si l’on tient compte des mobiles, surtout du chauvinisme de la plupart de ceux qui ont voté les crédits pour les missions Apollo, ce serait la colère de Dieu plutôt que sa bienveillance qui a présidé au projet.”
À vrai dire, les exploits de l’homme dans l’espace ont soulevé quantité de doutes et de questions. On s’est surtout demandé si le programme Apollo valait qu’on lui consacre l’équivalent de quelque cent milliards de francs français. Cet argent n’aurait-il pas permis d’améliorer les conditions de vie sur la terre ? “L’escalade de la Lune est-elle donc la seule chose ‘impossible’ à quoi l’on puisse penser ?”, demande Amitai Etzioni dans son livre The Moon-Doggle. “La terre n’a jamais été affranchie de la famine et de la guerre. Ceux qui sont impatients de relever des défis ‘impossibles’ feraient bien de s’attaquer à ceux-là”, dit-il encore.
D’après cet auteur, il y a également lieu de douter du bien-fondé de nombreux objectifs scientifiques que l’on invoque pour promouvoir les voyages spatiaux. Nous citons : “Les déclarations selon lesquelles l’exploration de l’espace nous permettra de savoir ‘comment l’univers fonctionne’ et ‘comment la vie a commencé sur la terre’, sont un véritable affront au raisonnement sain. C’est une façon brillante de présenter un genre d’exploration intéressant, mais loin d’être sensationnel.”
On pourrait également se demander s’il est utile de dépenser tant d’argent pour rechercher la vie sur d’autres planètes. Ces recherches se justifient-elles ?
Pour ce qui est du prestige, les nations impliquées ont-elles vu leurs efforts récompensés ? Aux États-Unis, beaucoup pensent que le fait de planter six fois le drapeau américain sur la Lune valait bien 25 milliards de dollars. Tout le monde n’est cependant pas d’accord. Les auteurs du livre Voyage vers la mer de la Tranquillité (angl.) disent encore : “Étant donné l’évolution de la situation, il y a tout lieu de croire qu’en ce qui concerne l’effet à court terme espéré, le projet Apollo sera considéré comme l’erreur de calcul la plus manifeste du vingtième siècle. Quoique la tâche immédiate ait été accomplie à la perfection, l’objectif ultime n’a pas été atteint. Des hommes ont marché sur la Lune, mais le pouvoir séducteur du mode de vie américain n’a fait aucun pas de géant.”
En ce qui concerne le prestige, l’Amérique n’en a peut-être pas eu pour son argent. Néanmoins, le programme Apollo a permis aux hommes de mieux connaître la Lune et les a forcés à réviser certaines théories à son sujet.
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La Lune — qu’y a-t-on découvert ?Réveillez-vous ! 1973 | 8 septembre
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La Lune — qu’y a-t-on découvert ?
LES voyages sur la Lune devaient évidemment provoquer quelques surprises. Scientifiquement parlant, il y en a eu beaucoup. L’une d’elles concerne la Lune elle-même, que l’on croyait être un corps céleste relativement simple.
Or, il n’en est pas ainsi. Le Dr. R. J. Allenby, directeur adjoint pour la science lunaire à l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (la NASA), déclara : “La chose probablement la plus importante que nous ayons apprise, c’est que la Lune est un corps très complexe, et pas une simple ‘boule de billard’ comme beaucoup de gens le croyaient. Les missions Apollo ont ramené quantité d’hommes de science devant les planches à dessin. Il faudra plusieurs années pour produire de nouvelles hypothèses qui soient généralement acceptées.
De nombreuses découvertes
Puisque la Lune n’est pas simplement une “boule de billard”, que dire de la théorie très répandue selon laquelle, à l’origine, elle se serait détachée de la surface de la Terre ? Un rapport scientifique récent dit : “L’idée que la Lune a été arrachée aux couches superficielles de la Terre fut virtuellement abandonnée après les découvertes d’Apollo.” — New York Times, 4 décembre 1972.
Quant à la composition de la Lune, la mission Apollo XVI a découvert que notre satellite était riche en aluminium et en calcium. Les roches lunaires contiennent également du fer. Les échantillons de roche rapportés par Apollo XI révèlent l’existence de soixante-huit des éléments connus. Essentiellement, les roches lunaires sont composées des mêmes matières premières que les roches terrestres. Cependant, la différence réside dans la proportion.
Par exemple, on a découvert que la proportion uranium-potassium est quatre fois plus élevée que dans les roches terrestres. Le titanium est deux fois plus abondant que dans les roches terrestres les plus riches en cet élément. Ce ne sont pas les éléments eux-mêmes qui sont différents de ce qu’on trouve sur notre planète, mais la combinaison des éléments. Un spécialiste de la question a pu dire : “C’est le même alphabet, mais la grammaire est différente.”
En 1969, Apollo XII a permis de découvrir qu’il existait un champ magnétique sur la Lune. Un engin non habité envoyé auparavant n’avait pas découvert de champ magnétique.
Sur la Lune, la température varie d’environ moins 170 degrés à plus de 120 degrés au-dessus de zéro. Un trou foré dans le sol lunaire a révélé que la température monte régulièrement à mesure qu’on s’enfonce, d’environ 2 degrés par mètre. Mais on se pose encore la question de savoir si le noyau central est partiellement en fusion ou relativement froid. Les observations sismiques laissent supposer qu’il serait partiellement en fusion. Cependant, des données obtenues grâce à des magnétomètres placés sur la surface de la Lune et en orbite lunaire ont amené certains savants à penser que l’intérieur est froid.
Quant à la recherche de la vie, il a été clairement montré qu’il n’y a sur notre satellite rien qui ressemble même de loin à la vie. On s’est livré à des études à l’aide du microscope pour essayer de découvrir de la matière vivante ou des fossiles, mais en vain.
Vous êtes-vous déjà demandé quel âge a la Lune ? Des roches ramassées lors de missions Apollo antérieures auraient de 3,3 à 3,7 milliards d’années. Cependant, un caillou de la taille d’un citron aurait 4,6 milliards d’années. Quant au sol de notre satellite, il serait âgé de 4,2 à 4,9 milliards d’années. C’est pourquoi le Science World du 16 février 1970 fit le commentaire suivant : “Plusieurs chercheurs ont confirmé que l’âge de la Lune est d’environ 4,6 milliards d’années. La Terre et les météorites ont à peu près le même âge.”
Il est donc à présent généralement admis que l’âge de la Lune est le même que celui du reste du système solaire, y compris la Terre. C’est là une confirmation remarquable du récit biblique de la Genèse ; au chapitre 2, verset 4 Ge 2:4, il est dit que la terre et les cieux furent formés pendant la même période.
Pas placée sur orbite par hasard
Les exploits de l’homme dans l’espace ont permis de découvrir le fait remarquable suivant : “La Lune ne peut avoir été placée sur orbite par hasard.” Dans son livre La conquête de la Lune (angl.), William Roy Shelton commente cette découverte :
“Il est important de se rappeler que quelque chose a dû placer la Lune sur ou près de son orbite actuelle autour de la Terre. Tout comme un engin spatial Apollo faisant le tour de la Terre en quatre-vingt-dix minutes à l’altitude de 160 kilomètres doit avoir une vitesse de près de 28 000 kilomètres à l’heure pour rester sur orbite, de même quelque chose a dû donner à la Lune la vitesse requise en rapport avec son poids et son altitude. Elle ne peut pas, par exemple, avoir été arrachée de la Terre et lancée à une vitesse et dans une direction quelconques.
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