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  • La recrudescence de la violence et de la criminalité
    Réveillez-vous ! 1980 | 8 février
    • La recrudescence de la violence et de la criminalité

      METTEZ-​VOUS dans la peau de cet Italien qui rentrait chez lui après son travail. Il avait négligemment laissé ses clés sur sa voiture en s’arrêtant pour faire une course dans un magasin de quartier. Son absence n’avait duré que quelques minutes, mais, à son retour, son véhicule avait évidemment disparu.

      Après une nuit agitée, il eut l’agréable surprise, le lendemain matin, de retrouver sa voiture garée à sa place habituelle au pied de chez lui. Sous l’essuie-glace se trouvait un billet qui disait: “Désolé de vous avoir causé ce désagrément, mais c’était pour une urgence. Acceptez mes remerciements et passez une bonne soirée à mes frais.” Deux places de théâtre étaient jointes pour une représentation qui allait se jouer ce soir-​là. Notre homme retrouva sa confiance en autrui.

      Après une fort agréable soirée au théâtre, il regagna son domicile en compagnie de sa femme, fouilla dans ses poches, trouva ses clés, ouvrit la porte et pénétra dans son appartement: vide! Il ne restait plus rien. La confiance qu’il avait retrouvée dans son prochain n’avait pas duré longtemps.

      Unique en son genre, cette histoire authentique n’est que l’une des multiples anecdotes qui révèlent le cynisme avec lequel se commettent les délits. Certes, celui-ci était relativement anodin par rapport à ceux qui s’accompagnent d’une brutalité et d’un sadisme qui laissent pantois. Il n’est guère étonnant que tant de gens aient perdu toute confiance en l’homme et vivent dans la crainte.

      Nous sommes tous les victimes de la criminalité. La pègre rançonne tout le monde. D’après les autorités municipales de Chicago, le citoyen américain perd deux pour cent sur chaque dollar qu’il dépense, soit à cause des escroqueries opérées par la maffia, soit à cause des suppléments d’assurance à payer contre le vol ou bien du renforcement des services de sécurité engagés dans la lutte contre la pègre.

      L’indélicatesse des employés ainsi que les vols commis par la clientèle obligent les magasins à répercuter leurs pertes sur le prix de vente des articles. Chacun paie donc pour la malhonnêteté d’autrui. En Allemagne de l’Ouest, par exemple, les vols commis par le personnel coûtent un milliard de marks par an (2,3 milliards de FF) aux contribuables. La criminalité coûte cher, si ce n’est pour le délinquant, tout au moins pour sa victime, car c’est toujours elle qui doit payer.

      Une tendance inquiétante

      Ce n’est pas d’hier que la criminalité sévit, mais elle a pris ces derniers temps une ampleur nouvelle. Devant la marée montante de la violence et de la criminalité dans le monde entier, les forces de l’ordre ainsi que le public en général sont amenés à revoir le problème de la criminalité et les moyens d’enrayer efficacement ce fléau.

      Il se commet de plus en plus de crimes “gratuits”, c’est-à-dire de délits qui ne reposent sur aucun mobile. Dans cette rubrique entrent les graffiti qui couvrent les édifices publics et le vandalisme commis dans les cabines téléphoniques.

      Mais, trop souvent, les crimes “gratuits” dépassent le stade du simple vandalisme et montrent une violence sans aucune commune mesure avec leur objet. Par exemple, deux jeunes Allemands de 17 ans ont agressé un homme de 33 ans dans les faubourgs d’une ville et ils l’ont poignardé à tour de rôle. La police révéla que le corps de la victime portait plus de 80 coups de couteau. Quand on leur demanda la raison de leur acte, les deux jeunes gens eurent cette réponse: “On avait envie de faire son affaire à quelqu’un.” Dans un autre cas, un groupe de jeunes Français à peine plus âgés que les précédents s’en prirent à un notaire de Cherbourg qu’ils rouèrent si sauvagement de coups que celui-ci perdit conscience et mourut trois jours après. Interrogés sur les mobiles de leur geste, ils répondirent que “c’était juste pour s’amuser”.

      Une autre tendance inquiétante est l’accroissement de la délinquance chez les femmes. En Allemagne, par exemple, le terrorisme présente cette particularité remarquable qu’une forte proportion des terroristes connus sont des femmes. Il y a tout juste un an, 12 des 16 personnes suspectes de terrorisme recherchées en priorité par la police étaient des femmes.

      Toutefois, ce qui inquiète le plus les autorités judiciaires et le corps législatif, c’est probablement la brusque flambée de la criminalité juvénile. Dressant le bilan de ce problème aux États-Unis, la revue Time écrit: “On s’est toujours plaint que les jeunes assassins s’en tiraient impunément. Malheureusement, cela n’est devenu que trop vrai. Dans tous les USA, la criminalité se présente sous une forme qui laisse à la fois perplexe et glacé d’horreur. Il apparaît en effet que de nombreux jeunes volent, violent, agressent et tuent avec autant de désinvolture que s’ils allaient au cinéma ou se joignaient à une partie de base-ball.”

      Cette tendance observée chez les jeunes ne laisse rien présager de bon quant à l’avenir. En ce qui concerne la situation en Allemagne, le journal Hamburger Abendblatt fit ce commentaire: “D’après les plus récentes statistiques criminelles, depuis 1975, le nombre des interpellations de jeunes âgés de 14 à 18 ans s’est accru de 25,1 pour cent. Dans la tranche d’âge inférieure à 14 ans, l’augmentation est de 30,8 pour cent (...), et rien ne laisse entrevoir un revirement de cette tendance. Il faut au contraire s’attendre à une recrudescence de la délinquance chez les adolescents et chez les enfants.”

      Il ne fait aucun doute que la criminalité constitue un problème qui mérite d’être pris très au sérieux. Le gouvernement français l’a jugé si sérieux qu’il a nommé une commission de 11 membres chargés d’enquêter sur ce sujet. Ceux-ci ont délibéré pendant 16 mois avant de présenter un rapport de 700 pages qui offrait 103 propositions concrètes pour tenter de résoudre le problème.

      De son côté, l’Organisation des Nations unies a également jugé ce problème suffisamment sérieux pour justifier la constitution d’un comité de 15 membres, comité chargé de la prévention et de la lutte contre la criminalité et sous l’égide duquel se tient tous les cinq ans un congrès mondial qui permet de faire le point sur les méthodes efficaces de lutte contre la criminalité sur le plan international. En 1975, les débats étaient placés sous le thème suivant: “Un défi pour ce dernier quart de siècle: prévenir et enrayer la criminalité.” Un sixième congrès se tiendra cette année en Australie, à Sydney.

      Que signifie cet accroissement constant de la criminalité et de la violence qui s’observe à l’heure actuelle? Va-​t-​il se poursuivre jusqu’au point de non retour? Ou bien a-​t-​on exagérément grossi ce problème? A-​t-​il atteint des proportions vraiment si graves? Quelle est votre opinion à ce sujet?

  • Le problème de la criminalité est-il aussi grave qu’on le dit?
    Réveillez-vous ! 1980 | 8 février
    • Le problème de la criminalité est-​il aussi grave qu’on le dit?

      IL Y A des gens qui sont nés optimistes. Quelque gravité que présente une situation, ils trouvent toujours le moyen d’affirmer avec le sourire que les choses pourraient être pires. Beaucoup d’arguments plaident en faveur de l’optimisme, mais il ne faudrait pas lui permettre de nous aveugler au point de nous empêcher d’être réalistes. La politique de l’autruche ne résout aucun problème. Au contraire, on risque encore plus de devenir une victime.

      Pour en revenir à notre thème de la violence et de la criminalité, ces deux fléaux sont-​ils aussi graves qu’on le dit?

      Ceux qui répondent par la négative ne manqueront pas de souligner que ce problème n’a rien de neuf et que le plus vieux livre d’histoire connu, la Bible, raconte que la toute première famille humaine a souffert de la violence sous sa forme la plus aiguë, car il est écrit: “Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua.” Quant aux conditions qui régnaient il y a plus de 4 000 ans, aux jours de Noé, la Bible ne dit-​elle pas que ‘la terre devint remplie de violence’? — Gen. 4:8; 6:11.

      Certes, la criminalité n’est pas un phénomène nouveau. Néanmoins, les statistiques prouvent qu’elle empire. À propos de statistiques, on pourrait penser à ce mot lâché au siècle dernier par le célèbre dramaturge irlandais Oscar Wilde: “Il y a trois sortes de mensonges: les mensonges ordinaires, les pieux mensonges et les statistiques.” Ceci pour dire qu’il peut être trompeur de se fier exagérément aux statistiques, car on peut les interpréter différemment, voire de façon contradictoire. Toujours est-​il que ce n’est pas parce qu’on les emploie souvent mal qu’il faut les rejeter catégoriquement.

      Pour notre gouverne, arrêtons-​nous sur certains des arguments opposés par les gens qui trouvent que la situation n’est pas “aussi grave qu’on le dit”. Ensuite, chacun pourra juger par soi-​même.

      Rares sont les gens qui doutent que nous assistons depuis quelques dizaines d’années à une explosion démographique. Alors qu’il a fallu 4 200 ans, du déluge de Noé jusqu’à 1830, pour que la population du monde atteigne le milliard, il n’a fallu que 100 ans pour atteindre le second milliard, en 1930. En 1960, soit 30 ans après, les humains étaient 3 milliards; et, en 1975, soit 15 ans après, l’humanité avait atteint les 4 milliards. À présent, avec plus de 4 milliards d’humains sur notre planète, on pense que les 5 milliards seront atteints vers 1985 et qu’il y aura largement plus de 6 milliards d’humains à la fin du siècle.

      L’accroissement démographique est sans nul doute un facteur qui a joué dans celui de la criminalité, mais il n’en est ni la cause profonde ni l’explication unique. Autrement, tout accroissement ou toute baisse de population amènerait forcément un accroissement ou une baisse correspondante du nombre des délits. Or, ce n’est pas toujours le cas.

      Il suffit de prendre l’exemple de l’Allemagne de l’Ouest. C’est l’un des quelques pays du monde où l’on assiste ces derniers temps à une baisse de la population, puisque celle-ci a diminué de 600 000 habitants entre 1975 et 1977. Si l’argument était fondé, il devrait donc y avoir une baisse correspondante de la criminalité. Or, de source officielle, on sait qu’il y eut en 1977 un total de 3 287 642 délits, contre 2 919 390 en 1975, soit un accroissement de plus de 12 pour cent, preuve que la criminalité augmente même lorsque la population diminue.

      Loin d’avoir des raisons de se laisser aller à un optimisme béat, ceux qui voient dans cet accroissement de la criminalité une conséquence naturelle de l’explosion démographique doivent faire face à de sombres perspectives d’avenir. À ce qu’ils prétendent, la vague actuelle de criminalité continuera de suivre le rythme de la croissance de la population mondiale. Mais jusqu’où la situation devra-​t-​elle donc empirer pour qu’ils en arrivent à reconnaître de bonne foi que “ça va vraiment mal”?

      Il ne fait pas le moindre doute que l’on tient mieux le compte des délits à présent qu’il y a 100 ans. Il est donc impossible de comparer les chiffres de l’époque avec les nôtres. Mais cet argument perd tout son poids lorsqu’il s’agit de comparer ceux de 1977 avec ceux de 1975, voire de 1970. Et si, comme on l’a prétendu, on en tient mieux le compte à présent, il serait bien de se demander pourquoi. Le besoin d’une plus grande précision et d’une plus grande exactitude des dossiers ne viendrait-​il pas du fait même que les choses ont empiré?

      Comment la police tient-​elle ses archives? Peu de délits sont découverts et signalés directement par les fonctionnaires de police. Un sondage effectué en Allemagne par l’Institut Max-Planck a révélé que 90 pour cent des chiffres dont dispose la police proviennent de rapports des victimes ou des témoins. Leur précision tient donc moins à la police qu’au bon vouloir du public de signaler les délits auxquels il assiste.

      Y a-​t-​il quelque chose qui indique que les gens soient plus précis ou plus conscients de signaler les délits aujourd’hui que par le passé? Sûrement pas, à en juger par ce qui ressort du sondage suivant: on s’est aperçu que 46 pour cent seulement des délits commis contre les personnes interrogées avaient été signalés. Plus de la moitié n’apparaissaient donc nulle part, soit que la victime ait pensé que le préjudice était trop minime pour s’en soucier, vu le peu de chances que son tort soit réparé, soit pour d’autres raisons personnelles.

      Ces chiffres, qui ne le cèdent en rien à ceux qui proviennent de Suisse, des États-Unis, du Canada, d’Australie et de Finlande, indiqueraient donc plutôt que la criminalité est encore pire que ce qui ressort des statistiques. C’est ce que soutint la revue allemande Der Spiegel, qui déclara: “À vrai dire, le nombre annuel des cambriolages est de 10 à 20 fois supérieur aux chiffres officiels.” L’article citait Werner Hamacher, directeur du Bureau fédéral d’enquêtes criminelles de la Rhénanie du Nord-Westphalie, qui compara le nombre des délits signalés par le public à “guère plus qu’un minuscule bikini” pour couvrir le corps réel des délits.

      À quelle conclusion logique aboutit-​on, sinon à celle que les chiffres et les archives criminelles sont très incomplets, et qu’au mieux, les statistiques n’indiquent que certaines tendances. Mais,

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