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La fièvre du disco gagne le monde entierRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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La fièvre du disco gagne le monde entier
LORS d’une réunion internationale qui s’est tenue en décembre dernier à Brooklyn (New York), on demanda aux participants quels étaient les divertissements les plus en faveur dans leurs quelque vingt pays respectifs. Entre autres questions, on leur demanda s’il y avait des “discos” (discothèques) chez eux et si elles étaient très populaires.
Aussitôt, de nombreuses mains se levèrent dans la salle. “Les discothèques ont beaucoup de succès dans mon pays”, déclara un participant portugais. D’autres étudiants, venus du Mexique, des Philippines, de la Jamaïque et d’autres régions donnèrent des réponses identiques. Cette vogue des discothèques et du disco est apparue de façon aussi soudaine que spectaculaire.
L’entrée fracassante du disco dans les divertissements remonte au milieu des années 70. Depuis lors, il a submergé le monde comme un véritable raz-de-marée.
Un impact formidable
Dans certaines régions, on a transformé en discothèques tous les locaux qui s’y prêtaient peu ou prou, tant étaient nombreux ceux qui voulaient profiter de cette nouvelle manne.
Rien qu’aux États-Unis, on a évalué à environ 5 milliards de dollars les bénéfices réalisés grâce au disco au cours d’un exercice récent, ce qui place le disco aussitôt après le sport professionnel dans la hiérarchie des divertissements. Dans ce même pays, il paraît que le nombre des discothèques est passé l’année dernière de 10 000 à 18 000, autrement dit qu’il s’en est ouvert plus d’une vingtaine par jour en moyenne. De 40 à 45 millions d’Américains se sont rendus au moins une fois dans une discothèque et 17 à 19 millions d’entre eux les fréquentent régulièrement.
Même pour l’Américain qui n’est pas un habitué des discothèques, le phénomène “disco” a eu plusieurs incidences sur sa vie. Si, par exemple, il aime le patin à roulettes, les pistes habituellement réservées à cette activité sont de plus en plus converties en discothèques. La revue Discothekin estimait l’été dernier que sur les 6 000 pistes de patins ou planches à roulettes que compte le pays, 1 000 seraient converties en patinoires-discothèques avant la fin de 1978, ce qui permettrait au disco de toucher 3 millions de personnes de plus chaque semaine.
Regardez-vous la télévision? Alors, vous avez dû noter le tempo lancinant du disco dans le fond sonore qui accompagne certaines annonces publicitaires et certains génériques. Ce tempo a envahi les stations de radio et il se retrouve dans la musique d’ambiance diffusée dans les grands magasins ainsi que sur certains stades. Peut-être, en faisant vos courses, traversez-vous des rayons entiers de vêtements conçus spécialement pour danser le disco.
Dans le commerce, certains secteurs pourtant totalement étrangers au disco veulent eux aussi avoir leur “part du gâteau”. “C’est ainsi, explique la revue Discoworld, qu’une chaîne de pharmacies a pris le nom de ‘Disco Drugs’. Ces drugstores sud-californiens n’ont strictement rien à voir avec le disco, la dénomination ne servant qu’à appâter à leur insu les clients.” La même revue signale également que des sachets de chips “disco” ont fait leur apparition sur les étagères des épiceries new-yorkaises.
Qu’est-ce que le disco?
Le terme “disco” est l’abrégé du mot discothèque, qui désigne une collection de disques ou un organisme de prêt de disques. Le vocable “disco” n’a fait son apparition que récemment, pour désigner un établissement où l’on danse au son d’une musique enregistrée sur disques.
Mais le mot “disco” a pris un sens plus large. La revue Discoworld, apparue en 1976, en pleine fièvre du disco, nous dit que cette vogue est en réalité un retour à la mode du juke-box, à ceci près que les juke-boxes actuels sont beaucoup plus puissants, beaucoup plus gros et imposants qu’auparavant.
Ainsi, le disco n’est pas simplement un établissement où l’on va danser, mais il désigne aussi un certain style de musique.
Quelle est la différence entre une discothèque moderne et les lieux traditionnellement dévolus à la danse? En quoi le disco se distingue-t-il des autres musiques?
Une musique et un cadre particuliers
Le signe caractéristique du disco, c’est son puissant tempo rythmé à environ 120 battements par minute sur une base de quatre temps. On lui adjoint quelques paroles sommaires, par exemple des “je t’aime” répétés à l’infini. En principe, les haut-parleurs de graves sont disposés près du sol, pour que les danseurs ressentent dans tout leur corps le rythme puissant et lancinant de la musique. On peut donc danser sur du disco tout en étant complètement sourd, car, même si on n’entend pas la mélodie, le corps perçoit les vibrations rythmiques de l’air.
Dans une discothèque “à la mode” on joue en principe du disco. Mais cette musique n’est pas sa seule particularité. Il y a aussi des éclairs de lumière colorée qui se succèdent à un rythme effréné et des effets lumineux qui jouent sur les miroirs des murs ainsi que sur le plafond scintillant. L’impression qui s’en dégage s’apparente à une expérience psychédélique.
Néanmoins, le disco repose avant tout sur une sonorisation puissante et ultramoderne, qui peut coûter des dizaines de milliers de francs. Quant aux enregistrements, ils sont également un pur produit de la technologie moderne. Ils font appel à un mixage de plusieurs partitions interprétées séparément par différents groupes d’instruments. Le montage s’effectue ensuite par surimpression. C’est justement la qualité de l’enregistrement réalisé au montage qui attire au disco tant d’amateurs. Comme le remarque la revue Discoworld, “le disco joué en direct ne saurait se comparer aux productions trafiquées électroniquement dans les studios d’enregistrement”.
Le succès d’une “disco” dépend également de son animateur. Celui-ci doit savoir choisir judicieusement les morceaux, les enchaîner au moment opportun, sans “casser” le rythme. Parlant de l’un de ces animateurs, la revue Spinner disait que “par une sélection savante des disques et des éclairages, il entraîne les danseurs à une cadence de plus en plus rapide, jusqu’à un rythme effréné, puis il les charme avec une berceuse, sans que leur intérêt ait eu le temps de se relâcher”.
Les premiers symptômes de la fièvre
Le disco est né à New York, de la combinaison des musiques noires et latines. Ses premiers succès remontent à l’été 1974, époque où fut lancé le “hustle”, une danse dont les figures s’exécutent par couples. Le hustle n’est pas sans rappeler le swing et les autres danses des années “folles”. C’est de lui qu’est né le disco. Enfin, en 1975, le chanteur Van McCoy écrivit un “tube”, “The Hustle”, et dès lors la fièvre du disco ne fit que grimper.
Son ascension prit une allure vertigineuse lors de la sortie du film La fièvre du samedi soir, fin 1977. Un an plus tard, ce film atteignait les 130 millions de dollars de recette, l’un des plus gros chiffres de toute l’histoire du cinéma. L’album édité à partir de la bande sonore s’est vendu à 15 millions d’exemplaires, record qui surpasse même celui de la célèbre Mélodie du bonheur. Et il ne semble pas que la fièvre du disco soit en passe de baisser.
Qu’est-ce qui attire les gens?
Aujourd’hui, les amateurs de danse sont plus nombreux qu’autrefois, même dans un passé récent. Quelle en est la raison et qu’est-ce qui les attire dans les discothèques?
La question semble assez bien résumée par cette remarque parue dans la revue Harper’s, sous la plume de S. Helgesen: “Croyez-moi, les boîtes disco sont les IBM de l’avenir. C’est inévitable. Les gens ont besoin de se défouler des frustrations de leur existence terne, et il n’y a pas d’autre endroit pour cela.”
Il est vrai que nombre de personnes ne tirent que peu de satisfactions de leur travail, de leurs études ou de leur vie en général. Aussi cherchent-elles à s’évader, à se défouler dans une “disco”. Pour reprendre les termes du directeur d’un de ces établissements, “cela leur permet de se détendre une ou deux heures par semaine. Elles n’ont plus qu’à se laisser aller à la danse, sans penser à quoi que ce soit. Elles peuvent ainsi échapper à leur vie pendant quelques instants”.
Le besoin de se délasser et de rompre de temps à autre le rythme des activités quotidiennes est compréhensible, mais une “disco” est-elle bien l’endroit qui convient pour se divertir sainement? C’est ce qui inquiétait les participants venus de 20 pays différents pour assister à la réunion évoquée au début de cet article. Il s’agissait de surveillants de filiales des Témoins de Jéhovah venus à Brooklyn pour un cours de cinq semaines. Quelle raison avaient-ils d’être inquiets à l’idée que des chrétiens fréquentent les établissements “disco”?
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Les racines du discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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Les racines du disco
IL EXISTE en général un rapport étroit entre un phénomène et les racines qui lui ont donné naissance. Qu’en est-il donc du disco? Où ses racines plongent-elles?
Jetons un coup d’œil sur la couverture du numéro de janvier 1978 de la revue Discoworld. Attendez-vous à une surprise. Voici des titres qui figuraient au sommaire:
LA VIE DE FÊTARD
LES RACINES HOMOSEXUELLES DU DISCO
Peut-être ces titres vous feront-ils sursauter. Pourtant, il est exact de dire que les homosexuels ont joué un rôle important dans l’apparition des boîtes disco, dont ils restent l’un des principaux soutiens occultes. Après avoir publié un répertoire des discothèques américaines, un ouvrage récent intitulé La fièvre du disco (angl.) ajoutait le commentaire suivant:
“Certains de nos lecteurs pourront constater que beaucoup des établissements qui figurent sur cette liste sont des discothèques ou des clubs fréquentés par des homosexuels. Selon une enquête parue dans ‘Billboard’ [célèbre revue spécialisée], il apparaît que la moitié des discothèques américaines sont fréquentées par des homosexuels, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que le phénomène disco est né dans ces milieux-là. Quand la nouvelle se répand qu’un nouveau club homosexuel équipé d’une sonorisation et de décors sensationnels vient d’ouvrir ses portes, les gens normaux se présentent à leur tour, poussés par l’attrait de la danse.”
On ne fait d’ailleurs rien pour cacher les liens qui unissent le disco et l’homosexualité. Bien au contraire, puisqu’on pouvait lire la remarque suivante dans le Free Press de Detroit: “Le disco restera probablement dans les mémoires comme le premier phénomène culturel dans lequel le rôle joué par les homosexuels a reçu une franche publicité.”
Il semble par ailleurs qu’un certain prestige découle de ces affinités homosexuelles. Richard Peterson, professeur de sociologie à l’Université Vanderbilt et spécialisé dans l’étude des implications sociales de la musique contemporaine, a noté que le lien qui unit l’homosexualité et le disco est jugé “non seulement acceptable, mais qu’en outre il est paré d’un certain chic”.
Il est bien évident qu’au cours des années passées, les critères de moralité sexuelle ont beaucoup changé. Les boîtes disco reflètent ces changements d’une façon peut-être encore plus nette que dans n’importe quel aspect de la vie moderne. C’est en tout cas ce que souligne la revue Horizon (angl.) de mai 1977:
“Par le fait que les hommes dansent avec d’autres hommes et les femmes avec d’autres femmes, le disco marque un changement absolument radical dans les conventions sociales et les rapports traditionnels entre les sexes.
“Ce n’est ni trahir un secret ni céder à la médisance que de reconnaître que les meilleures boîtes discos d’Amérique et d’Europe étaient à l’origine des établissements réservés aux homosexuels. Ceux-ci ont ensuite ouvert leurs portes à tous les amateurs de danse. (...) Les rubriques spectacles des journaux à grand tirage précisent à l’occasion si la fréquentation de telle ou telle discothèque est homosexuelle ou ‘mixte’, attitude qui considère comme acquise une liberté qui hier encore aurait provoqué un scandale.”
Un sujet d’inquiétude
Beaucoup voient plus un progrès qu’un motif d’inquiétude dans l’évolution des critères de moralité sexuelle au cours de ces dernières années. Ravi de voir enfin levés les vieux interdits, le public fait bon accueil à la libération sexuelle dont les adeptes des discos usent sans se cacher. Par contre, quiconque respecte profondément l’enseignement de la Bible ne voit pas les choses du même œil.
En effet, loin d’approuver, voire de tolérer l’homosexualité, la Bible la condamne. Dans la Loi qu’il donna à la nation d’Israël, Dieu déclarait: “Tu ne devras pas coucher avec un mâle comme on couche avec une femme. C’est une chose détestable.” (Lév. 18:22). Quelle était alors la gravité de ce vice?
La Parole de Dieu répond: “Lorsqu’un homme couche avec un mâle comme on couche avec une femme, tous deux ont fait une chose détestable. Ils devront être mis à mort sans faute. Leur propre sang est sur eux.” (Lév. 20:13). Oui, tel était le point de vue de Dieu sur l’homosexualité.
Dieu a-t-il changé d’avis entre-temps? Méditons l’avertissement suivant que l’apôtre Paul adressa à des chrétiens: “Ne savez-vous donc pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas! ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les pédérastes de tout genre (...) n’hériteront du royaume de Dieu.” — I Cor. 6:9, 10, TOB.
Ainsi, la Parole de Dieu déclare sans ambages que l’homosexualité est une pratique mauvaise et que ceux qui s’y livrent ne peuvent prétendre recevoir la bénédiction de Dieu. Comprenez-vous maintenant pourquoi les surveillants chrétiens voient un motif d’inquiétude dans la popularité croissante du disco?
Mais ce ne sont pas là les seules racines du phénomène disco. Quelles sont les autres?
L’origine de la musique et de la danse
Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la vogue du disco est un phénomène récent. Pourtant, aux dires de certaines autorités en la matière, ses origines remonteraient à une époque très ancienne. En septembre 1977, la revue Discoworld consacrait un article à “L’évolution de la musique disco”, dans lequel on lisait ce qui suit:
“En fait, ce qui tient le tout, ce qui fait la musique disco, c’est le tempo de la batterie.
“Précisons à l’intention du non-initié que ce tempo n’a pas vu le jour un beau matin de 1965, (...) ni même dix ans plus tard, lorsque Van McCoy a pris la tète du hit parade avec sa version de ‘The Hustle’. Le tempo qui constitue la base du disco est en réalité un mode d’expression africain.
“Parlons un peu de ces racines. Quand quelqu’un se rend aujourd’hui dans une boîte disco, il participe en réalité à la version modernisée des cérémonies qui se déroulaient jadis, dans la nuit des temps, sur les côtes d’Afrique occidentale. Certes, le disco s’est enrichi en puisant dans l’arsenal de la technologie la plus avancée, tel que l’enregistrement sur 24 pistes, les synthétiseurs, l’amplification à outrance, la superposition des partitions des cordes en accompagnement d’un chant volontairement langoureux. Mais que l’on dépouille cette musique de tous ses accessoires, et l’on retrouve immanquablement derrière elle le tempo qu’ont connu les ancêtres de Kunta Kinte [héros de ‘Racines’].”
Faut-il remettre en cause le disco simplement parce que son origine remonte à l’Antiquité africaine? Certes non, cela n’a pas plus d’importance que si cette origine était asiatique, européenne ou américaine. Mais ce qu’il importe de considérer, c’est l’inspiration qui présidait à cette musique. À quelle sorte de danse servait-elle de support?
Les ouvrages consacrés au disco mentionnent ces anciennes danses ainsi que ce qui les inspirait. D’ailleurs, les danseurs modernes sont invités à retrouver l’instinct primitif auquel s’abandonnaient les danseurs africains et à perdre toute retenue. Voici par exemple ce qu’on lisait dans la revue Discoworld de mai 1977:
“La danse frénétique des indigènes avait pour but d’exorciser les démons et les mauvais esprits enfermés dans leur corps ainsi que d’amadouer la Terre Nourricière pour en obtenir de nouvelles récoltes. Au printemps, ils dansaient au cours des ‘rites de la fertilité’, pour que leurs femmes perpétuent la race avec de beaux enfants. Ils dansaient à l’occasion des naissances et même pour se préparer à la mort. Mais, quel que fût le prétexte de ces danses, elles constituaient en réalité une forme de culte rendu aux dieux locaux pour les honorer, s’attirer leurs bonnes grâces ou apaiser leur courroux. (...) Bien souvent, quand l’hystérie collective était à son paroxysme, on procédait au sacrifice d’un agneau ou d’une jeune fille vierge, dans l’espoir que l’effusion de sang apaiserait les dieux.”
L’article poursuivait en donnant aux danseurs de disco le conseil suivant: “Il suffit de vous laisser aller. Commencez par vider votre esprit et votre corps suivra. Quand je danse, j’arrive presque à réaliser une projection astrale et à me détacher de mon corps.”
Un autre numéro de Discoworld soulignait également que le disco puise ses racines “chez les adeptes du vaudou, les tribus primitives, les Macumbas du Brésil ainsi que les Boschimans du Kalahari”; puis il poursuivait par le conseil suivant: “Votre corps est le point de convergence de plusieurs forces qui se combinent tout en restant liées à d’autres courants d’énergie cosmique encore plus puissants. C’est ainsi que les anciens les percevaient et que nous commençons à les redécouvrir aujourd’hui. Quand vous dansez, essayez de ressentir toutes ces sensations, jusqu’à ce que vous perdiez peu à peu conscience de vous-même pour vous fondre à l’univers qui vous entoure.”
Les danseurs de disco suivent-ils ce conseil? Les voit-on s’abandonner à leurs instincts primitifs? Notez ce que déclare le livre La fièvre du disco (angl.): “Les discothèques ont donné naissance au disco, forme de danse qui, quoique totalement affranchie du hustle, cohabite parfaitement avec lui sur les pistes. Le disco, qu’on le qualifie de danse libre ou de quelque autre appellation, consiste tout simplement à faire tout ce qui passe par la tête.” Oui, dans cette danse tout est permis, toutes les règles sont abolies.
Est-ce pour cela qu’il faut la proscrire? Est-il mal d’opter pour une danse que des peuplades réservaient autrefois au culte de leurs dieux? Les vrais chrétiens répondent par l’affirmative. En effet, ces dieux païens ont été condamnés par le Créateur, le Dieu de la Bible. Les danses de la fécondité qui se pratiquaient jadis visaient à exciter la sexualité tant des danseurs que des spectateurs et elles n’ont jamais reçu l’approbation de Dieu. Au contraire, le texte biblique déplore en ces termes la situation qui s’était développée parmi les Israélites des temps anciens:
“Et ils se bâtissaient, eux aussi, des hauts lieux [endroits où s’accomplissaient les rites licencieux], et des colonnes sacrées [symboles phalliques du dieu Baal], et des poteaux sacrés [représentations d’une déesse cananéenne de la fertilité], sur toute colline élevée et sous tout arbre touffu. Et il y eut même des prostitués sacrés dans le pays. Ils agirent selon toutes les choses détestables des nations que Jéhovah avait expulsées de devant les fils d’Israël.” — I Rois 14:23, 24; És. 57:5-8.
Mais y a-t-il vraiment lieu d’établir un rapprochement entre ce qui se passe dans une “disco” moderne et ces hauts lieux du passé où la fécondité s’exaltait par des danses qui stimulaient les désirs sexuels? Regardons le disco d’un peu plus près.
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Le genre d’endroit où se danse le discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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Le genre d’endroit où se danse le disco
DES millions de gens vont chaque semaine dans les discothèques du monde entier pour s’amuser. Quel genre d’endroit fréquentent-ils ainsi? Faut-il mettre tous les établissements dans le même sac?
Pas forcément, si l’on considère qu’il y a des différences notables d’une discothèque à l’autre. Comme le souligne le magazine Discothekin, “le disco, c’est tout simplement de la musique et de la danse. On lui donne le style que l’on veut. C’est la clientèle qui fait le succès d’un club, et s’il est perspicace, le gérant de la discothèque lui donnera un certain ton par le choix des musiques qu’il sélectionne, ce qui aboutira, suivant les cas, à l’ambiance des années 70, à celle des années 40, voire à celle de la Belle Époque”.
On trouve même des discothèques réservées aux enfants et d’autres conçues spécialement pour le troisième âge. Le Free Press de Detroit a noté à ce sujet qu’“il n’a pas été très difficile de convertir le swing en hustle et de moderniser le fox-trot pour l’adapter aux dîners dansants proposés par ces établissements”.
Il existe également des restaurants qui servent des repas en début de soirée, puis se transforment en discothèque à une heure plus avancée de la nuit. Cette formule permet au propriétaire d’augmenter les recettes de son établissement en le laissant ouvert à des heures où un restaurant normal serait fermé. En Europe, la plupart des discothèques ne sont pas exclusivement réservées à la danse; on y sert aussi des repas et des consommations.
Ainsi, toutes les discothèques ne sont pas identiques, et le terme peut s’appliquer à des endroits très différents. Mais qu’en est-il de l’essence, de l’âme, c’est-à-dire de la substance même du disco? Sur quelle mentalité met-il l’accent? Comment ce style se répercute-t-il dans la musique, la danse, la façon de s’habiller et dans bien d’autres domaines?
La nature profonde du disco
Voici la description d’une discothèque moderne, sous la plume de Kitty Hanson, au terme de nombreuses recherches qui ont fait d’elle une spécialiste de ce sujet: “Au-dessus des danseurs, la lumière scintille, tandis que le martellement de leurs pieds semble soulever le sol. L’atmosphère est tendue, survoltée, prête à éclater. Tout à coup, la salle explose; des cris, des appels, et des milliers de bras agités de convulsions frénétiques remplissent l’air, tandis que les danseurs semblent, sous l’influence de la musique, perdre contact avec la réalité. L’ambiance surchauffée laisse alors place à un moment de pure émotion primitive, qui est l’essence même du disco.”
Quelle est donc cette “pure émotion primitive”, cette “essence” du disco que ressentent les danseurs? En voici un aperçu, tel qu’il fut publié dans un article du Show Business intitulé “Dix années dynamiques de disco”:
“Le phénomène disco baigne dans une atmosphère de tolérance. Les vieux interdits sexuels, après avoir déjà perdu bien du terrain au cours des années 60, cèdent maintenant la place à une ère nouvelle de liberté, où les gens assument sans fausse honte leur sexualité et la vivent sans le moindre complexe.
“Les gens dansent côte à côte avec des homosexuels, et nul ne s’en soucie. Cette liberté aux multiples facettes constitue l’âme du disco. Quant à son cœur, il bat au rythme du tempo de la musique.”
L’essence, l’âme du disco, consiste donc à exprimer sa sexualité hors de toute entrave, de toute contrainte. Voilà qui évoque sans conteste les anciennes danses de la fertilité au cours desquelles les adorateurs païens, abandonnant toute retenue, éveillaient leurs instincts dans des gesticulations frénétiques qui pouvaient les mener jusqu’à l’acte sexuel, pour inciter la Terre Nourricière à produire de nouvelles récoltes.
S’il est vrai que le disco ne constitue pas toujours une incitation à s’affranchir de toute retenue, il va néanmoins de pair avec une mentalité qui ouvre la porte à toutes les manifestations de la sexualité. “Ce qui différencie le phénomène disco de la plupart des vogues qui l’ont précédé, c’est sa tendance non dissimulée à tourner à l’orgie, dit la revue Esquire. Tout phénomène disco s’identifie implicitement à une orgie (...), en offrant la satisfaction immédiate et totale de tous les désirs sexuels, dans une ambiance où l’imagination est excitée à son paroxysme. Le disco entraîne un état orgiaque d’exaltation, d’extase au sens premier du terme, c’est-à-dire que l’on est hors de soi.”
L’exaltation du moi
Certains ne voient dans le disco qu’une danse inspirée du hustle, et peut-être ont-ils partiellement raison. Mais ce n’est là qu’une vue incomplète du phénomène, car le danseur de disco pense moins à évoluer avec son ou sa partenaire qu’à faire ce qui lui passe par la tête ou, selon le terme consacré, à “se laisser aller”. Il s’agit là d’une forme d’exhibitionnisme, au sens sexuel du mot.
Nombreux sont les commentaires et les analyses en profondeur de cet aspect narcissique du disco. Voici par exemple un article paru dans le Daily News du 19 mars 1978, sous le titre “Disco, narcissisme et société”:
“Isolés les uns des autres par la musique assourdissante, exposés à un jaillissement de lumière aveuglante, les danseurs font tout ce qui leur passe par la tête, sans jamais se regarder ni même s’adresser la parole, comme si chacun se mouvait devant un miroir en criant sans arrêt: ‘Moi! Moi! Moi! Moi!’
“Ce narcissisme flagrant n’est que le reflet d’une philosophie dont notre société semble dangereusement imprégnée et selon laquelle, du moment qu’on a envie de les faire, tous nos actes sont justifiés, quelles qu’en puissent être les conséquences pour autrui.
“Cet état d’esprit transparaît dans le nombre croissant des divorces, des ménages brisés, ainsi que dans la prolifération des ouvrages et des mouvements axés sur l’individualisme et l’autosatisfaction.
“Cette philosophie qui imprègne le monde du disco est trop étroite pour laisser place à l’amour. Et c’est déplorable, car ceux qui ont oublié la joie de donner et de partager, s’ils l’ont jamais connue, passent à côté de l’aspect le plus enrichissant de la vie.”
Voici ce qu’on pouvait lire sous le titre “La mentalité disco: Aime-toi toi-même”, dans l’édition du 20 juin 1978 de la revue Esquire: “Prétendre que le disco est la remise au goût du jour d’une certaine manière de danser, ou qu’il dérive d’une variante latine du hustle, c’est tomber dans la propagande pour collégiens naïfs ou dans le mauvais journalisme pour revue féminine. La réalité, c’est que le vrai danseur de disco fait un numéro d’exhibition, tout comme John Travolta dans l’une des séquences clés du film La fièvre du samedi soir.”
Ce film a joué un tel rôle dans la popularité et l’expansion phénoménale du disco qu’il mérite qu’on s’y arrête un peu. Quelle mentalité ce film dépeint-il? De quel genre de vie se fait-il l’avocat?
“La fièvre du samedi soir”
Le héros du film ne vit que pour une seule chose: briller le samedi soir à la discothèque. Le film dépeint les frasques sexuelles des adeptes du disco, notamment la copulation orale, qui se pratique entre deux danses à l’intérieur d’une voiture. Le langage est des plus vils. Et pourtant tout ceci nous est présenté comme normal, comme le mode de vie qui caractérise la clientèle des discothèques. Voici d’ailleurs un article de presse paru sous la signature du psychologue new-yorkais Herbert Hoffman, sous le titre “‘La fièvre du samedi soir’ n’est pas un film pour adolescents”:
“Tout ce que Travolta et ses amis enseignent aux jeunes gens, c’est d’avoir avec les jeunes filles des rapports sexuels dépourvus de tout romanesque et à traiter leur partenaire en objet de plaisir, en dépersonnalisant totalement l’acte physique.
“Quand les adolescents quittent la salle de projection, ils sont remplis d’idées qui risquent de ruiner tragiquement toute leur vie.
“Ces jeunes voudront accumuler les conquêtes, comme si coucher avec une fille constituait en soi un exploit dont il faut se vanter auprès des copains pour se faire valoir.
“Quant aux jeunes filles, elles peuvent adopter deux attitudes: soit s’imaginer qu’il faut en passer par là pour se faire accepter par les garçons, soit que les hommes ‘ne pensent qu’à ça’. Dans un cas comme dans l’autre, leurs chances de connaître plus tard un attachement durable fondé sur des sentiments profonds et élevés seront fortement compromises.
“C’est donc un film malsain, à déconseiller énergiquement aux adolescents, à cause de leur vulnérabilité.”
Et pourtant, c’est par millions que les jeunes du monde entier, parfois accompagnés de leurs parents, se sont massés dans les salles de projection pour faire de ce film l’un des plus gros succès commerciaux de toute l’histoire du cinéma. Comme nous l’avons déjà dit, le disco y est présenté sous tous ses aspects. Mais d’autres manifestations de cette mode sont tout aussi révélatrices.
La musique, les vêtements et la drogue
Vu l’ampleur du phénomène, rares sont les personnes qui ignorent encore ce qu’est le disco. De nombreuses chansons à succès des années passées ont été reprises et adaptées en disco. C’est ainsi que des gens d’un certain âge, qui avaient autrefois connu et aimé certaines chansons, s’habituent peu à peu à les apprécier sous leur version moderne. Mais, encore une fois, où la musique disco puise-t-elle son inspiration?
Dans un article consacré à un groupe disco très connu, The Ritchie Family, la revue Discoworld écrit: “Dans ‘Baby l’m On Fire’ [Chéri, je brûle!], l’un des titres de leur dernier album intitulé ‘Arabian Nights’ [Les mille et une nuits], ces trois femmes scandent avec des halètements entrecoupés de ronronnements de chattes les mots ‘Ooooh! je suis en feu!’. La réplique phallique est donnée par un saxophone, et le tout se fond en un ensemble incroyable, digne d’accompagner les spectacles les plus osés de Times Square.” Et la revue d’ajouter que “le style des Ritchies, lourdement chargé d’allusions sexuelles, relève de la tendance fondamentale du disco moderne, à savoir célébrer avant tout le plaisir”.
La revue Time a montré également que le disco faisait une exploitation éhontée de la sexualité en cherchant à éveiller les désirs physiques. Sous le titre “Le règne tapageur de la Reine du Disco”, on lisait ceci: “Déjà, en 1976 (...), elle s’était vu attribuer un disque d’or pour avoir simulé l’orgasme à 22 reprises.”
Les couvertures des pochettes de disques reflètent également ce qu’est la musique disco. À côté des scènes déshabillées, on observe une exploitation souvent plus subtile de la sexualité. Notons comment Discoworld décrivait l’une de ces pochettes: “Les poses de Jaquie et de Dodie se combinent avec celle d’Ednah de manière à former un symbole de trois lettres qui risquent au premier coup d’œil d’échapper à l’observation, mais qui n’en sont pas moins instantanément perçues au niveau de l’inconscient comme les lettres S.E.X.”
Le style vestimentaire du disco s’inspire lui aussi de cette glorification de la sexualité. Le livre La fièvre du disco (angl.) montre la photographie d’une danseuse dans une discothèque de New York. La robe fendue jusqu’à la taille, elle lève la jambe de manière à montrer pratiquement toute la face interne de sa cuisse. La photo s’accompagne des commentaires suivants: “Cette scène (...) résume tout l’attrait qu’exerce le disco.” Parlant des personnes prises ainsi sur le vif dans une discothèque, Paulette Weiss, rédactrice de Stereo Review, disait: “J’ai déjà vu des femmes ôter leurs vêtements sur la piste de danse.”
Dans le même ordre d’idées qui consiste à glorifier un prétendu “plaisir”, la drogue circule librement et massivement dans les boîtes disco. Dernièrement, une arrestation pour usage de stupéfiants opérée dans la plus célèbre discothèque de New York faisait la une des manchettes des journaux américains. Mais le Daily News du 15 décembre 1978 notait qu’“à en croire les habitués, quiconque a eu l’occasion de passer un moment au Studio 54 ne sera pas surpris qu’on y ait trouvé de la drogue. Depuis l’ouverture de cet établissement, en avril dernier, l’échange, la vente et l’usage de drogues telles que la cocaïne et la marijuana y étaient, paraît-il, pratique courante”.
L’intensité sonore et les lumières
Le disco s’écoute à un volume sonore très élevé et avec des éclairages spéciaux. Le son atteint une puissance telle qu’il n’est plus seulement entendu, mais perçu par tout le corps.
Un tel volume sonore peut-il constituer un danger? Une dépêche en provenance de Rio de Janeiro disait ceci: “Le danger que les discothèques pourraient éventuellement représenter pour la santé a amené le gouvernement à différer l’octroi de licences à 20 établissements de la ville méridionale de Porto Alegre, dans l’attente des conclusions de l’enquête médicale qui est actuellement en cours.” L’enquête portait vraisemblablement sur le volume sonore, ce qui se comprend aisément.
Des vérifications effectuées l’an passé dans des discothèques de Long Island (États-Unis) ont révélé que dix-huit d’entre elles diffusaient un volume sonore supérieur à 95 décibels pendant plus de 30 secondes d’affilée. Toutes ces discothèques furent astreintes à afficher à l’entrée l’avertissement suivant: “LES NIVEAUX SONORES ATTEINTS À L’INTÉRIEUR DE CET ÉTABLISSEMENT PEUVENT CONDUIRE À DES DÉFICIENCES AUDITIVES IRRÉVERSIBLES.” Selon les conclusions d’une enquête médicale, les niveaux sonores couramment atteints dans les discothèques peuvent altérer de façon durable les facultés auditives de certaines personnes, surtout si elles y sont exposées régulièrement.
Un autre risque pour la santé provient des lumières. En effet, certaines discothèques sont équipées d’un système laser. “Si le rayon pénètre dans l’œil, dit le professeur Paul Ziemer, de l’Université Purdue, il peut se produire une brûlure de la rétine, avec formation d’une tache aveugle permanente.” En outre, les éclairs de lumière vive qui fusent au rythme de la musique provoquent parfois des vertiges, des nausées et des phénomènes hallucinatoires. Certaines autorités ont dénoncé les dangers de cette pratique, notamment le gouvernement britannique qui a fait paraître une mise en garde à ce sujet dans une brochure sur la sécurité dans les milieux scolaires.
Ces quelques considérations sur le disco, ses origines ainsi que le genre d’endroit que sont les discothèques vous aident-elles à comprendre les inquiétudes exprimées par les surveillants chrétiens réunis à Brooklyn en décembre dernier, lorsqu’il fut question de la popularité croissante de cet engouement?
Et pourtant ce sont précisément ces aspects, jugés dangereux par certains, qui font pour d’autres tout l’attrait du disco. Ils s’imaginent que les risques sont minimes, si tant est qu’ils existent. Ils se disent qu’ils valent la peine d’être courus si l’on veut se donner un peu de bon temps. Mais quelle est l’ampleur réelle du danger? Risque-t-on vraiment de compromettre ses chances de connaître un bien-être et un bonheur durables en fréquentant ces discothèques? Il y a là matière à réflexion.
[Entrefilet, page 22]
“La sexualité a envahi le disco. (...) Le disco porno est payant, et même très payant. C’est ce qui explique pourquoi les maisons de disques et les stations de radio sont si nombreuses à prendre le train en marche.” — US du 9 janvier 1979.
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Le point de vue chrétien sur le discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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Le point de vue chrétien sur le disco
EST-IL sage pour un chrétien d’aller dans une “disco” ou de regarder des films tels que La fièvre du samedi soir? Voilà une question qui a engendré bien des discussions et causé quelques inquiétudes dans plus d’un foyer.
Certains surveillants chrétiens ont abordé ce sujet du haut du pupitre, y compris devant de grands auditoires réunis en assemblée. Ils ont le plus souvent insisté sur les dangers auxquels un chrétien risque de se trouver confronté en de tels endroits. Dans quel esprit recevez-vous leurs conseils? Considérez-vous ces surveillants chrétiens comme des “rabat-joie” qui se soucient sans motif des distractions de leurs frères chrétiens?
Les conseils des revues spécialisées
Quels conseils donnent ceux qui suivent le disco de l’intérieur, tels les éditeurs de la revue Discoworld? Une jeune fille de 15 ans leur envoya la lettre suivante: “Il y a encore deux semaines, je fréquentais régulièrement les discothèques, jusqu’au jour où l’un de mes professeurs m’a surprise et en a informé mon père. Dès que les choses se seront calmées, j’ai l’intention d’y retourner, car, pour moi, il n’y a rien de mieux que de danser sur de la musique DISCO.”
Dans son numéro de mai 1977, la revue répondit à cette jeune fille dans les termes suivants:
“Chère Lidia,
“On ne peut pas dire que ce soit une très bonne idée pour une jeune fille de ton âge de fréquenter les discothèques. Il y a de dures réalités dans le monde actuel, et le jour où tu y seras confrontée, cela risque de constituer un cas de conscience aussi bien pour toi que pour ta famille. Je suis sûre qu’il y a un électrophone chez toi et que tu possèdes suffisamment de disques pour danser tout ton soûl. Si tu aimes danser en bande, invite tes amis.”
‘De dures réalités qui constituent un cas de conscience’
Quelles sont ces ‘dures réalités du monde actuel’ auxquelles on risque d’être confronté en fréquentant les discothèques? En quoi risquent-elles de poser un cas de conscience à une jeune fille ainsi qu’à sa famille?
Citons d’abord ce qui constitue l’âme, l’essence même du disco, à savoir l’absence de toute contrainte dans l’expression de sa sexualité. L’atmosphère qui règne dans une discothèque est conçue pour faire perdre aux gens toute retenue, comme l’atteste cet ancien toxicomane, habitué des discothèques, qui est devenu Témoin de Jéhovah: “Sous l’effet de l’éclairage stroboscopique, des pulsations rythmées de la musique et de l’ambiance envoûtante qui règne dans les discothèques, il m’arrivait de ‘flipper’ encore plus qu’avec la drogue.”
Un autre Témoin, qui a dû malheureusement être exclu de la congrégation chrétienne parce qu’il s’était laissé gagner par la mentalité du disco et avait commis l’impureté sexuelle sous toutes ses formes, fit plus tard cet aveu: “C’est une jungle. Même si l’on va dans une discothèque avec sa femme simplement pour le plaisir de danser un peu, les hommes présents l’ont déjà mentalement déshabillée et violée avant même qu’elle ait posé le pied sur la piste.”
L’une des dures réalités auxquelles on est confronté dans une boîte disco tient d’une part à l’ambiance qui fait perdre toute retenue, d’autre part aux sollicitations d’ordre sexuel auxquelles on s’expose. De fait, c’est ce que beaucoup recherchent, peut-être même la majorité. Mais, quant à lui, un vrai chrétien s’en tiendra au conseil suivant: “Fuyez la fornication.” (I Cor. 6:18). Pour être franc, on ne voit pas comment un chrétien pourrait suivre une telle exhortation tout en fréquentant une boîte disco.
Le risque de se livrer à la débauche est loin d’être une vague possibilité. Il s’agit au contraire d’une éventualité bien réelle. Nous recevons régulièrement des rapports sur ce qui arrive aux habitués des discothèques. Or, de quoi s’agit-il? Comme on pourrait s’en douter, de grossesses non désirées, de maladies vénériennes, de ménages brisés, de troubles psychologiques, d’angoisses et de désarroi, sans parler d’une mauvaise conscience. On comprend que la confrontation à de telles réalités puisse constituer un cas de conscience, une situation très regrettable pour une personne ou pour sa famille.
Qu’est-ce qui a de l’importance dans votre vie?
Il y a toutefois une réalité que chaque chrétien doit regarder en face: Tout ce qui est agréable n’est pas forcément bon, et ce qui nous procure du plaisir risque parfois de mécontenter Dieu. Voyez par exemple le cas de Moïse, dont la Bible nous dit: “Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché, (...) car il avait les regards fixés vers le paiement de la récompense.” — Héb. 11:24-26.
Certes, il y a du plaisir et un certain agrément à se mêler à des gens qui ne vivent que pour s’amuser et adoptent la vie dissolue caractéristique du disco. Mais les bienfaits qu’on en retire sont-ils durables? Est-ce qu’un serviteur de Dieu tel que Moïse aurait adopté ce genre de vie? Certainement pas, puisque Moïse refusa la jouissance temporaire du péché parce qu’il aimait Jéhovah et aspirait à la récompense que ce dernier lui préparait.
Il y a quelque temps, on interviewa un Témoin de 25 ans sur la vie qu’elle menait auparavant, lorsqu’elle s’adonnait à la drogue et se livrait à une conduite dissolue. “Je ne peux pas dire, répondit-elle, que cette vie ne me plaisait pas. Ce n’est pas parce que je m’ennuyais que j’ai changé de conduite, même si je ressentais intérieurement une certaine insécurité et une certaine tristesse, mais parce que, au fur et à mesure que j’apprenais ce qui plaît à Jéhovah Dieu, le désir de recevoir son approbation a pris le pas sur tout le reste.”
Qu’est-ce qui revêt une importance majeure pour vous? Est-ce la poursuite temporaire des plaisirs, d’une vie sans bienfait durable et qui risque même de vous confronter à de pénibles réalités? Ou bien est-ce de plaire à Jéhovah, de gagner son approbation ainsi que la vie éternelle dans le nouveau système juste qu’il a préparé? De quel côté votre cœur penche-t-il?
À propos de cette question des distractions profanes, voici un commentaire intéressant qui date du second siècle de notre ère, sous la plume de Clément d’Alexandrie: “Personne de sensé ne préférera ce qui est agréable à ce qui est bien.” Ainsi, quelle que soit la distraction qu’un chrétien choisisse, que ce ne soit pas simplement parce qu’il la juge agréable et amusante, mais parce que son choix se porte avant tout sur ce qui est bien.
Mise en garde contre certains aspects de la musique et de la danse
Peut-être certains chrétiens se sentent-ils néanmoins privés, frustrés de quelque chose. “Toutes les discothèques ne sont pas aussi mauvaises que cela, dira-t-on. Il n’y a rien de mal à s’amuser un peu.”
Comme nous l’avons déjà signalé, le mot “discothèque” peut désigner toutes sortes d’endroits. Il peut s’agir par exemple de restaurants où la musique et la danse n’occupent qu’une place secondaire, pour ne pas dire nulle, aux heures normales des repas. En de tels endroits ou dans d’autres, il peut très bien se jouer une musique de danse acceptable pour un chrétien. Mais ce ne sont pas là les boîtes “disco” proprement dites, dont nous avons montré qu’elles abritent une mentalité contraire aux préceptes du véritable christianisme.
Il est de fait que Jéhovah Dieu ne condamne pas les distractions. Sa Parole parle en bien de la musique et de la danse (II Sam. 6:14; Ps. 87:7; 149:3; Mat. 11:17; Luc 15:25). Mais, conscients du danger très réel qu’il y a à prendre part à ces distractions avec des gens qui ne respectent pas les lois de Jéhovah, beaucoup de chrétiens choisissent sagement de s’y adonner seuls, ou bien en compagnie d’autres chrétiens. Ceci dit, tous les risques ont-ils pour autant disparu? La réponse est non, car la musique, par exemple, même quand on l’écoute seul, peut revêtir un certain danger. C’est ce qui ressort de ce récit d’une femme qui est devenue Témoin:
“On jouait des airs à succès sur le thème de la liberté et du plaisir. Leurs paroles proposaient de vivre en réalisant ce que l’on a envie de faire et ce qu’on trouve agréable. Comme je laissais constamment ces pensées pénétrer dans mon esprit et mon cœur, je subissais profondément l’influence des musiciens dont j’avais fait en quelque sorte mes ‘amis’. Certes, je ne leur avais jamais parlé, mais ils étaient devenus pour moi des intimes. Mes camarades de classe et moi-même nous sentions aussi proches de nos musiciens préférés que de nos voisins d’à côté.
“Je n’étais plus une petite fille, mais pas encore une femme. Aussi étais-je sentimentale, rêveuse et idéaliste. Je n’avais donc aucune peine à accorder mes sentiments et mes opinions à ceux des musiciens que j’affectionnais. Si leurs chansons étaient tristes, je pleurais comme eux. Si elles étaient drôles, moi aussi je riais. Il ne fallut pas longtemps pour que ce puissant impact psychologique ne me crée de sérieux ennuis.
“Je voulais connaître l’amour romanesque, ce sentiment romantique dont parlent les musiciens. La conscience affaiblie par l’état d’esprit qui règne dans le présent monde, j’étais sans protection le jour où j’ai commencé à accepter des rendez-vous. Pour ne pas me désolidariser de ‘la bande’, j’ai goûté à la marijuana et au LSD. À mon insu, mes actes trahissaient l’influence que je permettais à mes musiciens préférés d’exercer sur moi. Après avoir découvert que le garçon avec qui je sortais ne serait pas mon ‘grand amour’, j’ai souhaité en trouver un autre. Mais où étaient les merveilleuses relations dont parlaient mes disques? Les garçons avec qui je sortais n’entraient pas dans le moule que j’avais conçu pour eux. Je passais donc des heures entières, parfois des journées complètes à pleurer et à broyer du noir.”
On ne saurait nier l’influence qu’exerce la musique. Or, une grande partie de la production disco actuelle exerce une influence néfaste. Sachez donc faire preuve de discernement lorsque vous écoutez de la musique. La danse présente aussi un certain nombre de risques, même quand elle se pratique entre chrétiens. Quand on se trouve tout près d’une personne du sexe opposé, dans l’atmosphère romanesque engendrée par la musique et la danse, les sens peuvent facilement s’éveiller, et il peut en résulter des ennuis, particulièrement si les bons mobiles des partenaires font défaut.
Cette question des mauvais mobiles s’avéra être une source de problèmes dans les “banquets d’amour” que tenaient les chrétiens du premier siècle. Selon toute vraisemblance, il s’agissait de réceptions organisées pour profiter à la fois d’une bonne nourriture et d’une saine compagnie. Toutefois, des personnes dépourvues de bons mobiles exerçaient une mauvaise influence lors de ces réunions qu’elles corrompaient et transformaient en une fête bruyante et tapageuse où tout était permis. — Jude 12; II Pierre 2:13, 14.
Or, une situation identique est apparue au cours de plusieurs réunions organisées par des chrétiens modernes. L’un des facteurs qui y ont contribué provenait de ce que l’on avait introduit de la musique et de la danse disco. Il faut donc éviter que cela se produise, tout en veillant à ce qu’aucune personne animée de mauvais mobiles ne s’infiltre parmi les invités pour profiter de la situation et en corrompre certains. Ce n’est pas seulement aux anciens, mais à tous les chrétiens, jeunes et vieux, qu’il incombe d’assumer la responsabilité de ne pas permettre à la mentalité du disco de se glisser peu ou prou dans le peuple pur et saint de Dieu.
L’exhortation suivante de l’apôtre Pierre s’adresse d’ailleurs à chaque chrétien: “Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même disposition d’esprit (...). Car il vous suffit d’avoir accompli, dans le temps qui est maintenant passé, la volonté des nations, quand vous marchiez dans l’inconduite, les convoitises, les excès de vin, les orgies, les soûleries, et les idolâtries illicites. Comme vous ne continuez pas à courir avec eux dans cette course vers le même bourbier de débauche, ils sont déconcertés et parlent de vous en mal. Mais ces gens rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.” — I Pierre 4:1-5.
Est-ce la dernière valse?
Contrairement aux gens qui n’ont plus aucun espoir au sein du présent système de choses qu’ils voient s’effondrer rapidement, les chrétiens nourrissent un objectif valable dans leur vie. Que cela se reflète dans leur façon de vivre saine et correcte! Ne vous laissez pas emporter par le disco. La vogue insensée et pathologique dont il jouit ne constitue qu’une preuve de plus que la fin du présent système est proche. C’est ce qu’a souligné, sans le vouloir, l’anthropologue J. Highwater, lorsqu’il a dit:
“C’est dans la danse que se reflète le plus clairement l’état d’esprit qu’engendre une civilisation, parce que le corps ne sait pas mentir. (...) Le disco reflète l’angoisse d’un peuple qui se sait à sa fin et pour qui l’heure de la dernière valse est arrivée. Quand je me rends au Studio 54 [célèbre boîte disco new-yorkaise], il évoque pour moi ce qu’a dû être, à mon sens, la dernière danse sur le Titanic.”
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