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  • Le culte du moi
    Réveillez-vous ! 1979 | 8 août
    • Le culte du moi

      “M’ADORER moi-​même? Mais c’est ridicule!”, direz-​vous. Peut-être est-​ce le cas pour vous, mais de plus en plus de personnes en jugent autrement. Cette tendance à l’égotisme est en effet si marquée que l’on parle de notre génération comme de celle de l’individualisme, ce qui n’est pas faux quand on voit dans quel sens vont les faits.

      “Admettons que l’égoïsme passe un peu les bornes. Mais n’exagérez-​vous pas en affirmant que l’on s’adore soi-​même?” Cette objection ne tient qu’à première vue; mais pas lorsqu’on examine de près tous ces mouvements qui prônent l’individualisme.

      Certes, il importe de s’intéresser aux individus. On ne saurait être indifférent au sort des gens avec qui l’on vit, aussi bien ses parents que ses voisins ou les habitants de la même agglomération, voire quiconque réside sur cette planète où la notion de distance perd de plus en plus de son importance. Nos préoccupations incluront bien évidemment aussi ce qui nous touche de près: nos pensées, nos actes; nos besoins et nos obligations.

      Mais l’individualisme prôné à l’heure actuelle par les gourous de la psychologie se ramène à une doctrine si simpliste qu’on peut la résumer ainsi: “Moi d’abord! Toi, que tu sois le second, le sixième ou plus loin, peu importe; mon auguste Personne n’en a cure.” Les adeptes de ces mouvements ne vont évidemment pas tous à de tels extrêmes, mais, même si ce n’est pas toujours de façon aussi explicite, quantité de gens tiennent ce raisonnement.

      D’où vient ce raz-de-marée d’égotisme?

      Ce n’est pas le hasard si notre époque voit se développer un mouvement qui met l’accent sur l’individualisme, alors que les anciennes valeurs sont battues en brèche et que la plupart des religions traditionnelles ne les défendent plus. Les psychologues et les psychiatres ont proposé une nouvelle hiérarchie des valeurs qui ne satisfait pas l’esprit humain, d’autant plus qu’elle se montre souvent contradictoire. Aussi des millions de nos contemporains mènent-​ils leur barque à la dérive, spirituellement parlant, par défaut de point de repère fixe.

      Leurs illusions perdues, ils constituent un terrain favorable à l’éclosion des doctrines qui prêchent l’individualisme. “Selon leurs propres désirs, ils se donneront des enseignants en quantité pour se faire chatouiller les oreilles; et ils détourneront leurs oreilles de la vérité, et se tourneront vers les fables”, manipulés qu’ils sont “au moyen de la philosophie et de vaines tromperies, selon la tradition des hommes, selon les choses élémentaires du monde”. — II Tim. 4:3, 4; Col. 2:8.

      Ont-​ils seulement trouvé une réponse?

      Beaucoup s’imaginent avoir trouvé une réponse à leurs interrogations au sein de ce qu’il est convenu d’appeler des “Centres pour le développement du potentiel humain”. Figurément parlant, ils pensent avoir trouvé le gouvernail et l’ancre de salut qui leur permettront de mener leur barque à travers les courants les plus agités. Mais est-​ce bien le cas? Sont-​ils seulement heureux et satisfaits, au terme d’une démarche spirituelle qui ne laisse plus aucune question dans l’ombre?

      Il existe de bonnes raisons d’en douter. Les articles qui suivent examinent en profondeur sur quoi repose cette attitude, afin d’en peser le pour et le contre.

  • La nouvelle règle d’or: “Moi d’abord!”
    Réveillez-vous ! 1979 | 8 août
    • La nouvelle règle d’or: “Moi d’abord!”

      Nombre de nos contemporains ont perdu la foi dans les institutions humaines, aussi bien dans les gouvernements et les lois que dans la science, la religion et même le mariage; ils ne croient plus en l’homme. Comment combler cette lacune? Si beaucoup se replient sur eux-​mêmes, le phénomène n’est pas nouveau. L’introversion ne date pas d’aujourd’hui.

      L’ÉGOÏSME qui prévaut aujourd’hui dans les mentalités est quelque chose de relativement nouveau pour notre XXe siècle. Dans le temps, on s’intéressait plus à autrui; mais, aujourd’hui, c’est tout le contraire. Au lieu de penser à son prochain, de lui faire du bien, de lui prodiguer des encouragements et de s’entendre avec lui, l’égoïste prend le contre-pied de toutes ces valeurs. S’il peut sembler étonnant de tomber dans de tels extrêmes en notre XXe siècle, ce phénomène n’est pourtant pas vraiment nouveau; c’est de l’histoire ancienne qui se répète.

      Voici, glanés dans la masse des ouvrages consacrés au développement et à l’épanouissement de la personnalité, un échantillon des principes qui découlent de cette nouvelle morale:

      “Penser d’abord à soi.”

      “La victoire par l’intimidation.”

      “Rares sont ceux qui savent se servir du monde au lieu d’être à son service.”

      “S’il vous est dans certains cas possible d’agir pour le bien d’autrui, retenez bien que votre objectif essentiel n’est pas là.”

      “L’honnêteté n’a pas grand-chose à voir avec la réussite.”

      “Vous êtes seul juge de votre conduite.”

      “Réglez votre vie d’après votre propre code moral et non d’après celui des autres.”

      “La culpabilisation est un esclavage qui exerce autant de ravages destructeurs que l’héroïne.”

      “Vous laissez-​vous marcher sur les pieds?”

      “Nouveaux procédés révolutionnaires pour parvenir à ses fins.”

      La brutalité de ces affirmations est tempérée par le contexte dans lequel elles apparaissent à l’intérieur des livres. Ces ouvrages renferment également des suggestions saines et utiles qui empêchent de ne voir dans cette littérature que l’expression d’un égoïsme outrancier. Néanmoins, la liste précitée reflète très bien la teneur de ces livres, dont la publicité s’effectue également à partir de ces idées. La philosophie qu’ils expriment se retrouve sur la jaquette des livres, dans les titres ainsi que dans l’impression générale qui s’en dégage. L’état d’esprit qui transparaît derrière cette tendance consiste à élever l’individu au-dessus de la société, attitude d’égocentrisme que l’on retrouve au cinéma, à la télévision, dans le sport ainsi que dans les quotidiens et les revues.

      Les centres pour le développement du potentiel humain

      Ces multiples groupements, dont la naissance se situe en 1962, en Californie, ont pour objectif d’explorer ce qui se passe au-dedans de l’individu et de l’extérioriser, de le “libérer”, comme ils disent. Voici d’ailleurs en quels termes le romancier F. Knebel décrit l’un des exercices de défoulement auxquels se livrent les participants:

      “L’un des exercices m’a particulièrement traumatisé. Silencieux, les yeux bandés, les mains derrière le dos, nous étions deux douzaines de participants qui cherchaient à communiquer par les épaules, les bras, les jambes et les hanches au son d’une musique orientale. Cette quête tâtonnante de tous ces gens muets qui cherchaient à communiquer en se frottant gauchement les uns aux autres semblait résumer à mon sens tout le drame de l’existence humaine: Nous nous cherchons mutuellement avec désespoir, mais nos contacts restent éphémères et maladroits. Je m’écartai du groupe, m’assis par terre et éclatai en sanglots. Peut-être pleurais-​je sur ma douleur et sur ma solitude. En tout cas, je n’ai jamais oublié cette expérience.”

      Tout en soutenant que ses stages dans des centres pour le développement du potentiel humain lui avaient apporté quelque chose, Knebel trouva tout de même à redire sur certains aspects, tels que ceux-ci:

      “La vulgarité du vocabulaire employé dans ces mouvements n’est pas sans évoquer le langage d’un corps de garde. Certains moniteurs énoncent plus d’obscénités que d’avis perspicaces. (...) La prise de conscience intérieure n’est pas facile quand un moniteur emploie le mot de Cambronne à tout bout de champ.

      “En Amérique, trop de gourous modernes promettent la lune, alors qu’ils ne dispensent qu’une pâle clarté. (...) Les effets de tout un week-end de révélations psychologiques ne sont guère plus durables que ceux d’un repas dans un restaurant chinois.

      “À mon sens, le principal défaut de ces mouvements réside dans leur manque d’intérêt pratique. (...) Essayez un peu d’organiser un week-end d’éveil sensoriel avec des bergers maliens affamés, dans les chambres de torture d’un camp d’internement militaire ougandais ou encore à Moscou, dans une rue proche du KGB. Le développement du potentiel humain n’est pas brillant dans ces pays en proie à la misère ou à la tyrannie.”

      Un nouveau slogan télévisé: “Sentez-​vous bien dans votre peau!”

      Le Washington Post a publié sous la plume de Tom Shales un article consacré aux séquences de publicité télévisée. En voici quelques extraits:

      “Jamais peut-être dans toute l’histoire humaine tant de gens n’ont été invités à se sentir à l’aise pour si peu de chose. Cela provient de ce que les annonceurs publicitaires, qui ont toujours su exploiter le filon de l’égoïsme, ont découvert un nouvel instrument de propagande, qui consiste en l’occurrence à inviter les gens à se sentir à l’aise, bien dans leur peau, et à apprécier tout ce qui concourt à leur bien-être, aussi bien un déodorant qu’une pâtisserie, voire un nouveau train de pneus à carcasse radiale. (...)

      “Il y a indéniablement une ferveur religieuse dans ce baratin. (...) Mais, en réalité, c’est le téléspectateur​/consommateur lui-​même que ce nouveau type d’annonces est en train de déifier. (...) L’idée, c’est que l’égotisme, même dans sa forme extrême, n’est pas un vice; on en fait même une vertu. (...)

      “La télévision vous incite à satisfaire tous vos désirs. Jamais elle ne laisse entendre que ces désirs risquent d’aller à l’encontre de ceux d’autrui. Elle se contente de vous dire de ne rien laisser passer et de sauter sur toutes les occasions, si vous ne voulez pas le regretter par la suite. (...)

      “Le meilleur vendeur de tous les temps, le petit écran, n’a sans doute que trop réussi à nous vendre nous-​mêmes. Si jamais nous devions nous retrouver un jour en plein marasme économique, je me demande si nous serions encore à la hauteur d’une qualité aussi inconcevable que l’abnégation.”

      Le néo-narcissisme

      Dans la mythologie grecque, Narcisse était le fils du dieu-fleuve Céphise et de la nymphe Liriope. Il était, dit-​on, extrêmement beau. Un jour que les eaux lui renvoyaient le reflet de sa beauté, il s’éprit de lui-​même. Incapable d’aimer qui que ce soit d’autre, il fut si fasciné par sa propre image qu’il ne se releva même plus pour manger. Il se mit à dépérir et finit par mourir. Aujourd’hui, les psychiatres appellent narcissisme une forme de l’amour de soi particulièrement intense, lorsque le patient se montre indifférent envers tout le monde, sauf lorsqu’il parvient à se faire remarquer et admirer.

      L’égotisme qui prévaut aujourd’hui a souvent été qualifié de néo-narcissisme. Dans un article intitulé “L’ère de Narcisse: Regardez-​moi, vous tous!”, N. Fain décrit cet engouement comme “un véritable raz-de-marée de narcissisme, tel que la nation n’en avait encore jamais connu”. Il évoque aussi “l’industrie qui a pris dernièrement le plus d’extension aux États-Unis: le repli sur soi”, avant d’ajouter:

      “C’est la dernière frontière, peut-être l’ultime. En dépit des campagnes d’inspiration fondamentaliste pour culpabiliser les gens, engendrer la crainte et, d’une façon générale, refréner leurs pulsions, le narcissisme des Américains est entré dans sa période classique.”

      Est-​ce bien de l’égotisme?

      On a décrit cette exaltation du moi comme une nouvelle forme de religion: le culte du moi. Beaucoup de ceux qui prônent l’individualisme ne vont pas si loin; néanmoins certains le font.

      La Bible révèle que l’égocentrisme peut constituer une forme de culte. “La convoitise, dit-​elle, est une idolâtrie.” ‘L’avidité est une idolâtrie.’ (Col. 3:5, MN, Dhorme). Le terme grec rendu ici par “convoitise”, ou “avidité” suivant d’autres traductions, est pléonéxia. Voici ce qu’en dit le commentaire de Barclay:

      “Au départ, pléonéxia est le désir d’en avoir plus. Les Grecs eux-​mêmes le définissaient comme un désir insatiable, aussi difficile à satisfaire que de remplir d’eau un récipient percé d’un trou. Ils le classaient comme le désir coupable de posséder ce qui appartient à autrui, la passion du gain. On l’a décrit comme la satisfaction impitoyable de ses propres intérêts.”

      De ceux qui se laissent aller à cette mentalité, Philippiens 3:19 dit que “leur dieu, c’est leur ventre”, ou, selon la traduction Kuen, “ils ont leurs appétits pour dieu”. Ce genre de personne s’obstine à n’en faire qu’à sa tête, rendant un véritable culte à ses désirs. Cela s’appelle de l’idolâtrie, et la Bible en parlait bien avant Jésus Christ, en ces termes: “La rébellion est comme le péché de divination, et l’obstination comme une idolâtrie.” — I Sam. 15:23, Darby.

      Cette forme particulière de l’idolâtrie remonte au premier couple humain. Nos premiers parents voulaient en effet juger par eux-​mêmes de ce qui est bien et de ce qui est mal. C’est ainsi que la femme aspira à être “comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais”. Son mari ne mit pas longtemps avant d’adopter la même ligne de conduite, erreur qui leur fut fatale à tous deux.

      Si l’égoïsme est érigé aujourd’hui en philosophie, cela n’a donc rien de nouveau. L’Histoire ne fait que se répéter. Cette attitude remonte aussi loin que l’homme, et il était prédit qu’elle subsisterait jusque dans les derniers jours, car “dans les derniers jours (...) les hommes seront amis d’eux-​mêmes”. — II Tim. 3:1, 2.

      [Encadré, page 5]

      LE CREDO DE L’ÉGOÏSTE

      Aime-​toi toi-​même.

      Aime ce que tu ne possèdes pas.

      Donne libre cours à tes sentiments.

      Défoule-​toi.

      Montre-​toi agressif.

      Ne te laisse pas culpabiliser.

      Juge toi-​même de ce qui est bien ou mal.

      N’en fais qu’à ta tête.

      Si ça va chez toi, ça doit aller chez les autres.

      Ne juge pas.

      Ne prêche pas.

      Prends les gens de haut.

      Ne vis que pour le présent.

      Tout est là!

  • Tout le monde pâtit de l’égoïsme
    Réveillez-vous ! 1979 | 8 août
    • Tout le monde pâtit de l’égoïsme

      On ne saurait minimiser la portée de l’égocentrisme. Les fruits produits par ce mauvais arbre nous causent malheureusement du tort à tous.

      L’AMÉRIQUE est-​elle une puissance sur le déclin? C’est la question que souleva l’hebdomadaire U.S.News & World Report du 27 novembre 1978. L’auteur de l’article résumait en ces termes la raison de son inquiétude: “Du point de vue moral, les idéaux traditionnels tels que l’ardeur au travail, la maîtrise de soi et l’esprit de sacrifice s’effritent devant la marée montante de l’égoïsme. Déjà en partie responsable de l’augmentation de la délinquance, des foyers brisés et de bien d’autres troubles, le phénomène s’accompagne d’une décadence qui s’observe aussi bien à l’école qu’au travail et qui met en péril la compétitivité des États-Unis dans le monde.”

      Le slogan cher aux égoïstes est: “N’en faites qu’à votre tête.” C’est celui qu’a adopté un habitant de Chicago, dont les goûts le portaient vers la sodomie. Trente-deux jeunes gens l’ont payé de leur vie. Il les tuait, puis jetait leurs cadavres à la rivière ou bien les enterrait sous sa maison ou sous son garage, où l’on a retrouvé les restes de 28 d’entre eux. Déjà, en 1968, l’homme avait été convaincu d’actes homosexuels sur la personne d’un adolescent de 16 ans et condamné à 10 ans de prison, peine dont il ne fit que 18 mois. Si la sentence avait été intégralement appliquée, 32 jeunes gens seraient encore en vie aujourd’hui. Mais ils ont été les victimes de ce vice prétendu inoffensif qu’est l’homosexualité.

      À Houston, il y a cinq ans, 27 jeunes gens périrent, victimes du sadisme d’une bande d’homosexuels. Cela n’empêche pas la société de considérer, dans l’ensemble, l’homosexualité sous un jour plus favorable. En tout cas, ce n’est pas la position de H. Richardson, sénateur de l’État de Californie, pour qui “les homosexuels s’efforcent de recruter ce qu’ils appellent des ‘poulets’, lesdits poulets étant pour la plupart des jeunes adolescents influençables qui deviennent victimes de pratiques qui ne leur seraient jamais venues à l’esprit en d’autres circonstances. Je considère que ces enfants ainsi que leurs parents sont à tous points de vue des victimes”.

      L’homosexualité est-​elle une bonne ou une mauvaise chose? Voici ce qu’en pense Dieu: “Dieu les a livrés à des appétits sexuels honteux, car leurs femelles ont changé l’usage naturel de leur corps en celui qui est contre nature; de même aussi les mâles ont délaissé l’usage naturel de la femelle et se sont mis à brûler d’une vive ardeur dans leur désir les uns pour les autres, mâles avec mâles, faisant des choses obscènes et recevant en eux-​mêmes la rétribution intégrale qui leur était due en raison de leur égarement. (...) ceux qui pratiquent de telles choses méritent la mort.” — Rom. 1:26, 27, 32.

      Le rapport du sénateur Richardson montrait également que d’autres personnes sont les victimes de cette débauche. “Partout où l’on considère avec indifférence l’homosexualité, les films pornos et la prostitution, la criminalité grimpe de façon vertigineuse, disait-​il. Le meilleur exemple en est Hollywood, dont certains quartiers sont devenus un cloaque que les citoyens et les hommes d’affaires normaux sont obligés de quitter.” Il va sans dire qu’en de tels cas les pertes financières peuvent être considérables.

      “La pornographie est génératrice de déviances sexuelles”, déclare le psychologue Victor Cline, qui ajoute:

      “Sans aller jusqu’à invoquer le Premier Amendement en faveur de la pornographie, ses défenseurs la font passer pour une diversion inoffensive dotée de vertus thérapeutiques, comme si elle servait d’exutoire aux viols et aux perversions sexuelles. (...) Or, la littérature psychologique et médicale fourmille de données qui attestent que les perturbations du comportement sexuel peuvent résulter non seulement de l’exposition à des actes réels, mais aussi à la pornographie. (...) Ainsi, tout en admettant que dans une société libérale, chacun a le droit de décider de courir les risques inhérents à la pornographie, il faut également prendre en compte les droits de la victime involontaire des fantasmes d’un détraqué sexuel, qui, de son côté, n’a peut-être adopté un tel comportement que parce que l’occasion lui a été donnée de goûter aux ouvrages érotiques.

      “De tout cela il ressort que la société se doit de fixer les limites au-delà desquelles le risque n’est plus tolérable. Avec la pornographie, le cap a depuis longtemps été dépassé, à mon sens. Quiconque prétend que l’exposition et la vente d’articles pornographiques ne constituent qu’un ‘délit inoffensif’ se fourvoie. C’est là en tout cas mon avis, d’autant plus que les preuves scientifiques qui s’accumulent parlent dans le même sens.”

      L’effondrement des mœurs ne se limite pas, loin s’en faut, au domaine sexuel. Il nous touche tous de maintes façons. Ainsi, il est responsable de l’augmentation des impôts qui servent à couvrir les dépenses de police et à financer l’appareil judiciaire ainsi que les prisons. Lorsqu’il était dit plus haut que le déclin de l’Amérique était dû aux mauvais fruits produits par l’égoïsme, cela nous amène à évoquer une autre racine du mal:

      La diminution de la conscience professionnelle

      Tout le monde a constaté à ses dépens que les produits mis sur le marché sont d’une qualité de plus en plus douteuse. Un fabricant qui ne voit que son intérêt utilise des matières premières de piètre qualité. Animés du même état d’esprit, ses ouvriers exigeront des salaires de plus en plus élevés pour un travail de plus en plus médiocre effectué dans un temps de plus en plus réduit. Et ce n’est pas tout, car nombre d’entre eux sont des voleurs cupides.

      “Un inspecteur chargé d’enquêter sur les détournements commis par les employés est d’avis que c’est le vol, et non le base-ball, qui constitue le passe-temps favori des Américains.” C’est du moins ce qu’on pouvait lire dans un article de magazine intitulé “Le délinquant en col blanc — pris ou pas pris, il reste coupable”. L’article commençait par ces mots: “En Amérique, l’escroc le plus habile, celui à qui tout réussit, porte un col blanc”, et il poursuivait en ces termes:

      “Il s’agit le plus souvent d’un employé respectable, travailleur, croyant et pratiquant, (...) et non violent. Il n’en est pas moins un malfaiteur. Son crime? Il vole l’entreprise, les clients et l’État. Le total de ses larcins s’élève au chiffre astronomique de 40 milliards de dollars par an, soit dix fois plus que les pertes consécutives aux délits contre les biens.” — U.S. Catholic de janvier 1979.

      La plupart des gens reconnaissent, du moins en paroles, qu’il faut faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent. Mais quand il s’agit de mettre cette règle d’or en pratique, c’est une tout autre question. Chacun se justifie alors à sa manière. D’aucuns se tiennent le raisonnement suivant: “Pourquoi ne prendrais-​je pas de l’argent dans la caisse du magasin, puisque ces pertes sont comptées à l’avance dans les prix affichés?” “Pourquoi ne me servirais-​je pas sur les stocks de mon employeur? De toute façon, il ne me paie pas mon dû.” “Tout le monde le fait, pourquoi pas moi?” Les employés de bureau ainsi que les ouvriers considèrent le produit de ces larcins comme un petit bénéfice supplémentaire. L’employeur, lui, appelle cela du vol. Quoi qu’il en soit, c’est le public qui en fait les frais, autrement dit: nous.

      Nombre d’hommes d’affaires vont encore plus loin, comme l’atteste cette remarque d’un fonctionnaire chargé de veiller à l’application des lois criminelles: “Les escrocs de la bourse et les manipulateurs de la haute finance, tous ceux qui monnayent illégalement des informations auxquelles ils ont accès, les hommes d’affaires qui ne déclarent pas au fisc l’intégralité de leurs bénéfices, ainsi que l’énorme masse des actionnaires qui ouvrent des comptes dans des banques étrangères afin de dissimuler leur fortune et d’échapper à l’impôt, tous ces gens seraient les premiers à pousser les hauts cris si un cambriolage ou un vol était commis près de chez eux.”

      La névrose procédurière

      On évalue à plus de sept millions le nombre des procès entamés chaque année rien qu’aux États-Unis. Les tribunaux croulent sous cette avalanche de dossiers. Beaucoup de ces procès sont légitimes, d’autres sont ridicules, d’autres enfin ne sont dictés que par la cupidité. Un homme de loi a comparé cette épidémie de procès à une arme à feu prête à partir au moindre frôlement. Les malades attaquent leur médecin, les inculpés attaquent leur avocat, les employés attaquent leur patron, les clients attaquent les fabricants, tout le monde attaque tout le monde. Même dans les familles, la maladie exerce ses ravages: “Les enfants traînent leurs parents devant les tribunaux, les maris intentent des procès à leur femme, les femmes à leur mari, et l’on se chicane en justice entre frères ou amis.” — U.S.News & World Report du 4 décembre 1978.

      L’article citait même un certain nombre de cas qui illustrent jusqu’où peut aller ce goût de la procédure. Un ex-étudiant, par exemple, réclamait 853 000 dollars à l’université du Michigan à titre de dommages et intérêts pour réparer l’angoisse morale où l’avait plongé le fait d’avoir obtenu un “D” en allemand au lieu du “A” qu’il escomptait. Repris après une tentative d’évasion, un détenu réclama un million de dollars au shérif et au gardien pour l’avoir laissé s’échapper, ce qui lui avait valu une prolongation de peine. Une mère a attaqué en justice les fonctionnaires municipaux qui l’empêchaient d’allaiter son bébé au bord d’un bassin public. Elle leur réclamait 500 000 dollars. Un jeune homme réclame 350 000 dollars à ses parents, sous prétexte qu’ils ne l’ont pas élevé convenablement et que cela l’empêche de s’intégrer dans la société. Parce que leur fille s’était cassé le doigt en essayant d’attraper au vol une balle lors d’un jeu organisé à l’école, ses parents se sont retournés contre le professeur en alléguant qu’il n’avait pas montré à l’enfant comment attraper la balle convenablement.

      De l’avis de certaines personnes autorisées, il est à craindre que la “hantise du procès ne sape à la fois la productivité, la créativité et l’esprit de confiance et ne crée une sorte de ‘crainte d’agir’ dans de nombreux secteurs de la société”. On peut redouter également que tous ces procès ne contribuent à précipiter la dégradation des relations humaines et des institutions qui maintenaient jusqu’à présent une certaine cohésion dans la société.

      Ainsi, tous ces gens qui n’en font qu’à leur tête et imposent aux autres les conséquences de leurs actes voudraient semer la folie et laisser leur prochain récolter à leur place les problèmes. C’est là-dessus que repose l’égoïsme, et tout le monde en subit les conséquences.

  • Le péché? — Mais qu’est-ce que c’est?
    Réveillez-vous ! 1979 | 8 août
    • Le péché? — Mais qu’est-​ce que c’est?

      “Cessez de vous culpabiliser, disent les partisans de l’individualisme, c’est une notion qui a fait son temps!” En réalité, on n’est pas normal si l’on ne se sent jamais coupable.

      SUFFIT-​IL de décréter que le péché n’a plus cours pour qu’il disparaisse? Cela reviendrait à vouloir couper une fièvre en cassant le thermomètre ou bien à mettre un terme à la criminalité en abolissant toutes les lois. Ce n’est pas en rejetant le Livre qui en donne la définition que l’on éliminera le péché. Celui-ci n’a pas besoin que la Bible en parle pour exister. D’ailleurs, les hommes en sont tellement conscients, que, parlant de ceux qui ignorent les lois de Dieu, la Bible déclare:

      “Les peuples païens, qui n’ont pas la Loi, en observent souvent naturellement les préceptes. Ils trouvent en eux-​mêmes ce qu’il convient de faire et obéissent aux impératifs de leur sens moral. Ils démontrent par leur comportement que l’essence de la Loi est gravée dans leur cœur. Leur conscience et leur discernement moral en témoignent: de là ces raisonnements par lesquels on se cherche des excuses, ces pensées qui tantôt accusent, tantôt absolvent; de là aussi ces jugements qui approuvent ou condamnent la conduite d’autrui.” — Rom. 2:14, 15, Kuen.

      On a beau dire, on est esclave de ce que l’on suit. Il en va de même si l’on suit quelqu’un: “Vous devenez ainsi effectivement les esclaves du maître auquel vous vous êtes voués et que vous avez choisi de servir. Il en est de même de vos relations avec le péché ou avec Dieu: ou bien vous servez le péché — et vous allez à la mort — ou bien vous obéissez à Dieu — et vous trouvez une nouvelle vie.” — Rom. 6:16, Kuen.

      Tout le monde commet des péchés et le sait. L’exemple de la femme dont parle Proverbes 30:20 ne modifie rien à ce fait: “Voici la voie de la femme adultère: elle a mangé et s’est essuyé la bouche, et elle a dit: ‘Je n’ai fait aucun

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