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  • Une randonnée chez les Sherpas
    Réveillez-vous ! 1976 | 8 mars
    • Une randonnée chez les Sherpas

      Raconté à notre correspondant en Inde

      JE M’APPELLE Nawang Phintso et je suis un guide sherpa. Sans doute avez-​vous entendu parler des Sherpas, surtout si vous êtes courageux et ne craignez pas d’affronter le froid et menaçant Himalaya. Pour nous, les Sherpas, l’Himalaya n’a pas de secrets, car depuis des milliers d’années nous vivons à l’abri de ses pentes neigeuses dominées par son célèbre sommet, le mont Everest. Ce monarque incontesté de cette énorme chaîne de montagnes s’élève à 8 882 mètres.

      Si nous, Sherpas, nous sommes fiers de notre pays montagneux, nous le sommes plus encore de nos filles aux joues roses et de nos garçons rudes et forts. Nos maisons sont grandes et accueillantes, et nos cœurs le sont tout autant. Vous n’oublierez jamais le sourire sherpa, car il est si chaleureux que vous ne pensez plus au froid piquant. Venez donc visiter notre village de Junbesi et goûter notre hospitalité.

      La période qui va d’octobre à décembre convient très bien pour voyager dans cette région, le Népal. Janvier et février conviennent également si le grand froid et les abondantes chutes de neige ne vous font pas peur.

      Mais avant de partir, nous avons besoin d’un permis, que nous obtiendrons auprès de l’Office central de l’immigration. J’ai déjà prévu deux porteurs, des gaillards robustes et intrépides, et voici Sonam, un cuisinier sherpa très recherché qui, pendant les haltes, nous fera goûter ses spécialités.

      Tout est-​il prêt ? Nous partons donc de Katmandou en jeep et nous nous dirigeons sur Lamsangu, à soixante-douze kilomètres. Ce matin, l’air, descendant des sommets enneigés, est pur et vif.

      La randonnée

      À Lamsangu, nous commençons notre ascension. Le vent frais et assez fort nous aide dans notre montée. Le chemin est sec, poussiéreux et étroit, et il serpente à travers la montagne. De chaque côté, des champs de millet et de blé descendent jusqu’à la rivière. Je vois que vous allongez le cou dans l’espoir d’apercevoir quelque sommet blanc. Soyez patient ; vous ne marchez que depuis trois heures. Peut-être demain soir l’orgueilleux Himalaya vous accordera-​t-​il une audience.

      Cet après-midi, bien qu’il ne soit que cinq heures, il est temps d’établir notre campement. Avant que l’obscurité ne nous surprenne, nous devons monter nos tentes et prendre un repas.

      Nous nous trouvons à un endroit nommé Thulo Pakka, à 1 800 mètres d’altitude, et le froid se fait sentir. Sonani nous a rapidement préparé un régal sherpa, consistant en un mélange épais et brûlant de froment frit, de légumes et de piment, accompagné de morceaux de poulets, qui nous réchauffe et apaise notre faim de loup. À présent, allons nous coucher. Il n’est que 7 heures, mais vous avez besoin de beaucoup de repos si vous voulez parvenir jusqu’à mon pays.

      Le lendemain matin, notre cuisinier nous sert des œufs, des toasts et du café, et nous voilà prêts à repartir. Après une ascension de trois heures, nous avons atteint Muldi, à une altitude de près de 2 500 mètres, où nous faisons halte pour déjeuner. Regardez, votre patience est déjà en partie récompensée. Voyez-​vous ces montagnes blanches dans le lointain ? Celle-là, c’est l’Annapurna II ; il a 7 937 mètres de haut. Ce n’est qu’un début toutefois. À mesure que nous avancerons, le majestueux Himalaya se verra davantage.

      Une aventure inoubliable

      Voilà déjà quatre jours que nous sommes en route. Quatre jours jalonnés d’événements inoubliables qui, jusqu’à présent, appartenaient pour vous au domaine du rêve ou de la littérature. Tandis qu’ils sont encore tout frais dans notre mémoire, relatons-​en quelques-uns.

      Le premier jour a commencé par une émotion forte. Il nous a fallu en effet traverser un pont suspendu qui se balançait et grinçait dangereusement au-dessus des eaux bouillonnantes d’un cours d’eau. Plus tard, nous nous sommes pris pour d’héroïques aventuriers tandis que nous montions péniblement jusqu’au col du Manga Deorali (2 350 mètres). Inoubliable aussi fut ce moment de repos sur la corniche verdoyante et romantique du Chitre (2 250 mètres). Nous y avons dégusté une tasse de thé, puis nous avons cheminé sans hâte à travers les arbustes alpins et les genévriers tout tordus. Plus tard, un copieux déjeuner près du beau Kirantechhap nous a donné de nouvelles forces. Namdu nous a accueillis pour la nuit et, le jour suivant, nous avons gravi un autre col de 2 460 mètres. Nous avons atteint le Sikri Khola le soir et avons dressé notre camp près des eaux étincelantes. Là, le murmure de la rivière a rendu notre sommeil paisible.

      L’une des deux nuits suivantes fut particulièrement mémorable. Vous vous en souvenez sans doute, car nous l’avons passée dans la vallée enchanteresse de Chhayangma où nous a accueillis un Chorten bouddhique solitaire. Chorten est le mot sherpa qui désigne d’imposants monuments de pierre, très travaillés. Ils sont formés de pierres superposées. La pierre supérieure supporte un grand dôme trapu surmonté d’une petite pièce qui souvent se termine en pointe. Parfois, la pièce sommitale a quatre faces aplaties sur lesquelles sont peints deux yeux bridés d’un réalisme saisissant. On croit que les Chortens contiennent les cendres des ancêtres vénérés. Ces monuments sont toujours bâtis en des endroits choisis. L’on y découvre une vue splendide et sans cesse changeante des montagnes environnantes et des villages nichés dans les vallées. Nous avons passé un moment paisible et inoubliable assis près d’un Chorten à contempler le magnifique panorama qui s’offrait à nos yeux.

      Bienvenue dans mon village

      Après avoir franchi le majestueux col de Lamjura, d’une hauteur de plus de 3 500 mètres, nous voyons s’étendre à nos pieds la riante vallée de Junbesi. Voici mon joli village, entouré de champs en terrasses et de pins imposants. Soyez le bienvenu dans notre chaleureux pays blotti au sein de ses froides montagnes.

      Avant d’entrer dans la localité, asseyons-​nous un moment sur la colline. Voyez-​vous, un village sherpa ne ressemble pas aux villages des autres groupes ethniques du Népal. Les Sherpas s’établissent toujours à une altitude élevée. Mon village se trouve à plus de 2 600 mètres au-dessus du niveau de la mer. D’autres villages sherpas, plus grands, s’accrochent dangereusement aux pentes escarpées des montagnes jusqu’à plus de 3 000 ou 4 000 mètres d’altitude.

      La nuit va bientôt descendre, aussi ferions-​nous bien de nous hâter vers ma maison. Entendez-​vous nos dzos ? Ce sont nos vaches. Elles ne ressemblent pas à celles que vous connaissez, car elles sont le produit du croisement entre le zébu indien et le yak de l’Himalaya. Les chiens aboient furieusement dans l’obscurité qui tombe. La fumée s’élève des cheminées, ce qui aiguise notre appétit. Quelqu’un a dit : “Où peut-​on être mieux que chez soi ?” Et c’est bien vrai. Qu’il est donc agréable de rentrer chez soi, sous la protection de l’immense Himalaya !

      Un foyer sherpa

      Ma maison est grande ; elle a un étage et son toit en pente est couvert de bardeaux. Comme la mienne, la plupart des maisons sherpas sont orientées au sud et leurs fenêtres sont sculptées avec recherche.

      Un escalier de bois impeccable nous conduit à un couloir ciré ; sur la gauche s’ouvre la salle de séjour. Le plancher est méticuleusement propre et brillant. Juste sous les fenêtres, qui font face à l’est, un long divan est recouvert d’une abondance de fastueux tapis tibétains, sur lesquels sont représentés le dragon oriental, le soleil flamboyant et des symboles floraux qui se mêlent en une harmonie de rouges vifs, de bleus profonds, d’orangés flambants et d’ors. Devant le divan, une table en bois de la même longueur. Chaque matin ma sœur, Ang Kandi, la polit avec un mélange de beurre et de feuilles amères. Le beurre donne le brillant et les feuilles éloignent les mouches.

      Des visages amicaux

      À peine êtes-​vous entré que vous voilà entouré de visages curieux. Voyez comme nos femmes sont grandes et bien faites. N’avons-​nous pas raison d’en être fiers ? On appelle angi la longue et chaude robe de laine noire qui leur vient jusqu’aux chevilles. Vous remarquez que bon nombre d’entre elles portent un épais tablier de couleur ; cela signifie qu’elles sont mariées. Leurs bottes de drap solide, de teinte vive, les protègent efficacement contre le froid. Pendant qu’elles travaillent elles enserrent leurs longs cheveux brillants dans un grand fichu fleuri. Admirez aussi leurs belles joues rondes et roses et leurs yeux sombres et obliques. Nos hommes forts et vigoureux sont avec elles, riant et plaisantant librement. Il y a une différence frappante entre la vie sociale des Sherpas et celle des autres groupes ethniques du Népal. Chez nous, les femmes ne sont pas tenues à l’écart.

      Une hospitalité chaleureuse et sans façons

      Voici mes parents. Leur large sourire vous invite à vous asseoir sur ce divan recouvert de tapis. Ang Kandi place sur la table de petites tasses en porcelaine blanche. Elles sont munies d’un couvercle décoré de dessins exquis, de même que la soucoupe. Ma mère y verse le thé sherpa, épais et fumant. Goûtez-​y. N’est-​ce pas qu’il revigore ! Vous n’avez certainement jamais bu un thé pareil. Celui-ci a été bien mélangé avec du beurre de yak, du sel, du sucre et du lait dans un grand mixer en bambou appelé dongmo.

      Remarquez comment sont assis les membres d’une famille sherpa. D’abord, à l’extrémité du divan, le plus près du feu, mon père. Puis vous, l’hôte que l’on honore ; ensuite chacun se place comme il veut. Voici les autres membres de ma famille qui arrivent. Ils disent qu’ils sont venus me voir, mais je sais bien que c’est vous qu’ils veulent regarder de près. Au plus profond de leur cœur, ils souhaitent pouvoir parler votre langue et voir le monde que vous connaissez.

      Avant que nous ne commencions à dîner, acceptez cet apéritif. C’est une bière sherpa, peu alcoolisée, qu’on appelle chang. Faite à la maison avec du maïs, du froment et de la levure, elle est mousseuse et de couleur blanchâtre. Une fois de plus, les petites tasses sont placées sur la table. Ma sœur s’approche de mon père et lui verse du chang qui est contenu dans un pot de porcelaine orné d’argent. Puis elle remplit les tasses de tous les assistants.

      Le chang est excellent pour délier les langues. Après le dîner, l’ambiance continue d’être chaleureuse et gaie. Maintenant, tout le monde se place autour des flammes dansantes du foyer. Les femmes s’assoient sur le sol et donnent le sein à leurs bébés au visage joufflu et rose. Des rires bruyants saluent les joyeuses plaisanteries des Sherpas. Ensuite, quelqu’un réclame autre chose : une histoire à vous faire froid dans le dos. Après cela, il est temps d’aller dormir.

      La danse du Mani Rimdu

      Voici que commence votre second jour chez les Sherpas de Junbesi et il promet d’être bien rempli, car nous allons célébrer la fête du Mani Rimdu. Pendant trois nuits, nous aurons la pleine lune. La fête aura lieu au monastère de Chiwong, bâti dans un site impressionnant, sur une falaise à près de 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Mani Rimdu est exclusivement sherpa, mais il a une origine tibétaine.

      À cette occasion, nos hommes et nos garçons portent un pantalon laveda impeccable, une ceinture de cuir, un manteau occidental et une coiffure népalaise. Mais ils forment un tableau bien terne à côté de celui, d’une éblouissante gaieté, que présentent les femmes. Celles-ci sont vêtues d’angis de soie coûteuse, noirs, pourpres, dorés ou cuivrés, et de blouses flottantes en satin, rouges, orange ou crème. Elles ont sorti leurs grands colliers, et de lourds bijoux d’or ornent leurs poitrines et leurs oreilles. Leurs cheveux noirs et brillants sont entrelacés de fils de couleur et elles portent un haut et élégant bonnet de fourrure, richement brodé d’or au sommet. Des bottes noires, rouges ou turquoise viennent compléter cette parure de fête.

      Vers huit heures du matin nous sommes prêts à partir. Les hommes comme les femmes portent de grandes quantités de beurre, de fromage, d’œufs et de grosses sommes d’argent, qui seront offerts au supérieur du monastère. Après deux heures de marche, tantôt montant, tantôt descendant, nous atteignons le monastère de Chiwong. Une foule de gens envahissent les balcons, entrent et sortent par la porte principale.

      Vers 11 heures, la danse commence. Seuls les prêtres du monastère y prennent part, tandis que le supérieur regarde. Les cymbales résonnent, les trompettes sonnent et les énormes tambours du monastère battent la mesure. C’est un récit complet que représentent en dansant les infatigables lamas, qui portent des masques aux expressions féroces et inhumaines. Quand enfin ils s’arrêtent, il est 6 heures du soir.

      Le jour, avec ses danses, appartient aux lamas, tandis que la nuit est laissée aux laïques. Pendant trois nuits consécutives les Sherpas ne dormiront guère, tandis que là-haut la lune pâle et paisible semble réprouver la folie des humains. Des chants régionaux sont entonnés bruyamment, les voix aiguës des femmes se mêlant aux voix mâles et profondes des hommes. Quant aux gens âgés et aux enfants, ils s’assoupissent à mesure que la nuit s’écoule.

      Adieu !

      Vous devez partir, dites-​vous, et nous ne pouvons vous retenir. Permettez que mon peuple vous dise au revoir à la manière sherpa, en vous parant de la traditionnelle écharpe blanche. C’est un signe de profond respect. Je vais redescendre avec vous vers Katmandou. Sonam, notre cuisinier, et nos deux fidèles porteurs nous accompagneront. Eux et moi, nous reviendrons bientôt, et nous espérons que vous ferez de même. Revenez donc vers cette vallée de Junbesi, le riant village sherpa.

  • L’union peut-elle sauver les Églises ?
    Réveillez-vous ! 1976 | 8 mars
    • L’union peut-​elle sauver les Églises ?

      L’UNION est très précieuse, notamment dans la famille. À propos de l’harmonie qui règne entre ceux qui ont des intérêts spirituels communs, la Bible dit : “Voyez ! Qu’il est bon et qu’il est agréable pour des frères d’habiter ensemble dans une étroite union !” — Ps. 133:1.

      L’union des religions ne serait-​elle donc pas une bonne chose ? Beaucoup le pensent. Par exemple, le 20 janvier 1974, le pape Paul VI demanda aux fidèles de prier pour l’union de toutes les confessions “chrétiennes” au sein de l’Église catholique, et cette réconciliation a été le thème de l’“année sainte” 1975. La même année, le Conseil œcuménique des Églises devait mettre l’accent sur la nécessité d’unir les nations et les Églises. En février 1975, dans la cathédrale Saint-Patrick et dans le temple Emmanuel de New York, on annonça que des entretiens auraient lieu au cours de l’année sur les problèmes qui nuisent aux relations entre les membres de ces deux religions. Pour la première fois, un rabbin parla du haut de la chaire d’une cathédrale catholique.

      La plupart des gens savent que de nombreuses religions doivent faire face à beaucoup de difficultés, telles que la diminution du nombre de leurs membres et des problèmes financiers. Peut-être votre Église ou votre congrégation ne rencontre-​t-​elle pas ce genre de difficultés, mais elles existent un peu partout. C’est pourquoi de nombreux ecclésiastiques préconisent l’union des Églises. Ils pensent sans doute que cela servira les intérêts de leur propre religion. Mais les Écritures encouragent-​elles l’union des différentes religions ? D’autre part, si une telle union était réalisée, sauverait-​elle les Églises ?

      La doctrine est-​elle importante ?

      L’union entre les Églises serait sans doute plus facilement réalisable si elles consentaient à faire quelques compromis en matière de doctrine. Qu’en pensent les gens ? Sous le titre “L’idée d’‘une seule vraie foi’ perd du terrain”, le Journal de Milwaukee du 28 octobre 1974 rendit compte d’un sondage qui avait été effectué dans une grande ville américaine. Sur les 1 323 personnes interrogées, environ huit sur dix étaient favorables à un mouvement œcuménique. Un catholique affirma : “Ce qui compte, ce n’est pas ce que vous croyez, mais que vous croyiez à quelque chose.” Une femme luthérienne affirma :

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