d’un aéroport. Si la situation devenait critique, ils en seraient avertis deux heures à l’avance. Puis les énormes grues hydrauliques relèveraient les portes et les laisseraient en position verticale. Londres serait ainsi à l’abri, bien que coupé de la mer. C’est ce qui s’est produit pour la première fois depuis leur mise en service quand, dans la nuit du 1^er au 2 février 1983, de fortes marées ont coïncidé avec une tempête en mer du Nord, ce qui a fait peser une menace sur Londres. Les autorités ont indiqué que “le système a fonctionné à la perfection”.

Vu le coût de ces installations — plus de 500 millions de livres (plus de 5 milliards de francs français) — une question demeure: En valaient-​elles la peine — surtout quand on considère qu’elles ne serviront que deux ou trois fois par an jusqu’à la fin du siècle? Mais si les marées continuent à monter à la même cadence qu’au cours des 200 dernières années et si Londres ne cesse de s’enfoncer, le barrage sera utilisé de plus en plus souvent. Il a été construit pour durer une centaine d’années. Puisqu’il nécessite des frais d’entretien relativement peu élevés, on pourrait le considérer comme une prime d’assurance servant à couvrir la capitale, prime payée en totalité dès l’établissement de la police. La population londonienne, le colossal placement dans l’immobilier, l’industrie et le commerce, et les services essentiels seront maintenant en sûreté.

Ces vannes en travers de la Tamise constituent à n’en pas douter un excellent exemple des bienfaits que l’homme sait se procurer lorsqu’il utilise dans un but pacifique ses remarquables compétences en matière d’ingénierie.

Christ ou ET?

L’été dernier, aux États-Unis, ET — L’Extra-Terrestre s’est taillé un énorme succès à l’écran, drainant des foules record dans les salles de spectacle. En six semaines seulement, il a fait près de 150 millions de dollars de recette brute (plus d’un milliard de francs français). En tenant compte des sous-produits — ET sous forme de poupées, de jouets et autres articles — et de la sortie du film dans tous les autres pays, on a estimé que le public dépensera la somme colossale de un milliard de dollars pour ET (environ 7,5 milliards de francs français). Comment expliquer un tel engouement?

Le film raconte l’histoire d’une créature disgracieuse de petite taille (90 cm), venue de l’espace et abandonnée sur la terre, et qui se prend d’amitié pour Elliott, un garçon d’une dizaine d’années. La bienveillance d’ET et ses pouvoirs bienfaisants, notamment sa capacité de guérir une coupure au doigt du garçon ou de faire reprendre vie à une fleur, lui valent l’affection d’Elliott et de sa famille. Malheureusement, une maladie pernicieuse va emporter ET. Mais lorsqu’il “ressuscite” inexplicablement sous les yeux d’Elliott, les spectateurs applaudissent. Son touchant au revoir, quand ses amis viennent de leur monde lointain pour le ramener chez lui, suscite bien des larmes dans la salle.

Il est intéressant de noter que beaucoup ont vu un parallèle entre cette histoire et celle de Jésus Christ. Le professeur Albert Millar junior a déclaré: “Je crois que ce qui m’a le plus frappé c’est le pouvoir de guérison d’ET et aussi sa mort et sa résurrection.” On trouve donc en ET l’image enchanteresse d’une sorte de Messie qui permet à chacun d’exprimer momentanément son besoin affectif d’une amitié véritable pour quelqu’un de plus puissant que lui. C’est là que réside le grand attrait du film.

Toutefois, malgré les apparences chrétiennes de son message, ce film ferme les yeux d’une manière subtile sur la mauvaise conduite des jeunes. Dans une scène du début, on voit des enfants en train de jouer à “Donjons et dragons” dans une pièce enfumée et on remarque une cigarette allumée sur la table. Plus tard, quand ET s’enivre avec de la bière et qu’Elliott en subit les effets par télépathie, on nous présente cela comme quelque chose de mignon. De plus, les enfants emploient souvent un langage très grossier. Tout cela, avec le côté surnaturel du film, a dérangé plus d’un chrétien.

C’est bien sûr aux parents de décider si eux ou leurs enfants iront voir ce spectacle. Mais, étant donné la grande popularité dont il jouit, il ne faudrait pas oublier que ce film devient un instrument efficace pour “faire passer” la conduite manifestement mauvaise de beaucoup de jeunes.

Il se peut qu’ET soit un film habilement construit et très distrayant. Mais il n’apporte rien qui remplace notre véritable Ami, Jésus Christ, qui nous libère de ce mauvais système de choses moribond. Après tout, ET n’est que fiction. Christ, lui, est bien réel.