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Pourquoi faut-il se garder de murmurer?La Tour de Garde 1979 | 15 avril
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âgés de vingt ans et plus périrent dans le désert. Ils ne furent pas autorisés à entrer dans la Terre promise (Nomb. 14:2, 3, 26-30). Combien leurs murmures leur ont coûté cher!
L’exemple ci-dessus montre ce qui peut arriver à une nation entière quand elle murmure. Mais d’autres exemples attestent qu’il est tout aussi grave pour des individus de murmurer contre Jéhovah. Considérons le cas de Miriam, sœur de Moïse. Un jour, en compagnie de son frère Aaron, elle murmura et posa cette question: “Est-ce uniquement par Moïse qu’a parlé Jéhovah? N’est-ce pas aussi par nous qu’il a parlé?” Et le récit ajoute ces mots significatifs: “Et Jéhovah écoutait.” (Nomb. 12:1, 2). Quelles en furent les conséquences? Dieu humilia Miriam, qui était manifestement l’instigatrice de ces plaintes, en la frappant de la lèpre et en l’obligeant ainsi à rester hors du camp pendant sept jours, jusqu’à ce qu’elle fût purifiée — Nomb. 12:9-15.
MURMURER — OÙ CELA MÈNE-T-IL?
Ces exemples sont très instructifs pour nous. Mais vous pouvez vous demander pourquoi il est si grave de murmurer. Eh bien, c’est que murmurer, ce n’est pas simplement se plaindre à bon droit de quelque injustice. C’est un signe d’insatisfaction, de mécontentement et, souvent, d’égocentrisme. Quelqu’un qui se plaint ainsi attache trop d’importance à ses propres sentiments ou à sa position, et il attire l’attention sur lui-même plutôt que sur Dieu. Cela provoque des dissensions entre frères spirituels, et, si le murmure n’est pas réprimé, il cause des divisions dans la congrégation. — I Cor. 1:10-13.
Il en est ainsi parce que celui qui murmure ne garde jamais pour lui ses griefs. Invariablement, il veut y associer les autres. Pourquoi? Sans aucun doute parce qu’il espère qu’eux aussi deviendront des mécontents et partageront ses sentiments.
Il est très facile d’en arriver là. Supposez, par exemple, qu’un chrétien se mette à se plaindre à vous d’un ancien de la congrégation. Il critique la méthode d’enseignement de cet ancien, ou surveillant, ou la manière dont il s’acquitte d’autres responsabilités dans la congrégation. Si vous écoutez le mécontent, il se peut que vous commenciez à penser comme lui. Alors, quand vous observerez cet ancien, vous vous direz peut-être: “Maintenant que j’y pense, ce que mon ami a dit au sujet de cet ancien est exact. Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle.” Voilà justement ce que ce mécontent voulait vous faire penser. Jusqu’à ce qu’il ait fait germer le mécontentement dans votre esprit, ce que faisait l’ancien ne vous gênait pas. Mais maintenant cela vous gêne bel et bien. Et finalement, plus rien de ce qu’il fait ne trouve grâce à vos yeux. Ainsi, vous commencez, vous aussi, à développer une attitude critique. Or il est clair que cela ne convient pas dans une congrégation du peuple de Jéhovah.
Mais ce n’est pas tout. Des murmures perpétuels entraînent souvent d’autres pratiques peu souhaitables, telles que la calomnie ou les propos injurieux, qui peuvent affecter gravement nos relations avec Jéhovah (I Cor. 6:10). Quand les Israélites murmurèrent contre Moïse, comment Jéhovah jugea-t-il leur conduite? La question suivante qu’il posa le montre explicitement: “Jusqu’à quand cette méchante assemblée va-t-elle continuer à murmurer contre moi?” (Nomb. 14:27). Aux yeux de Jéhovah, ces plaintes étaient une rébellion contre sa direction. Quelle chose grave, n’est-ce pas?
Dans sa lettre, le disciple Jude parla de “gens qui murmurent”, lesquels s’étaient introduits dans la congrégation chrétienne primitive. De tels individus, dit-il, “font peu de cas de la seigneurie et parlent en mal des glorieux”, c’est-à-dire des hommes chargés de responsabilités au sein de la congrégation. Ceux qui murmuraient ainsi n’avaient assurément pas l’approbation divine, et les chrétiens fidèles d’aujourd’hui feraient preuve de sagesse en ne suivant pas leur mauvaise voie. — Jude 8, 16.
LES PLAINTES SONT-ELLES TOUJOURS RÉPRÉHENSIBLES?
Avoir tendance à murmurer, exprimer des griefs continuellement et sans motif, voilà certes une attitude d’esprit que doit éviter quiconque désire plaire à Jéhovah. Mais cela signifie-t-il que toutes les plaintes sont injustifiées, répréhensibles et désagréables à Jéhovah?
Non. Selon les Écritures, Jéhovah dit: “Le cri réprobateur au sujet de Sodome et de Gomorrhe, oui, il est grand, et leur péché, oui, il est très lourd.” Dieu n’a pas ignoré ce “cri réprobateur”. Au contraire, il prit la chose en considération et dit: “Je suis bien résolu à descendre pour voir s’ils agissent en tout suivant la clameur à ce sujet, qui est venue jusqu’à moi, et si cela n’est pas, je le saurai.” (Gen. 18:20, 21). Jéhovah constata que ce grand “cri réprobateur” était justifié et, en conséquence, il détruisit les villes corrompues de Sodome et de Gomorrhe. — Gen. 19:24, 25.
Oui, les plaintes peuvent parfois être opportunes. Aussi les chrétiens désignés comme anciens ne devraient-ils pas regarder toutes les plaintes comme injustifiées et répréhensibles. Telle ne fut pas l’attitude des apôtres de Jésus. À Jérusalem, peu de temps après la Pentecôte de l’an 33, “il y eut des murmures chez les Juifs de langue grecque contre les Juifs de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution quotidienne”. En conséquence, “les douze” prirent la chose en considération et remédièrent à la situation en nommant “sept hommes qui aient un bon témoignage” pour la “besogne nécessaire” consistant à distribuer la nourriture. — Actes 6:1-6.
De nos jours, les anciens doivent comprendre que des injustices ou d’autres erreurs peuvent donner lieu à des plaintes légitimes. Il ne serait pas convenable de penser que tout ce qui est fait est nécessairement bien fait, et que rien ne devrait jamais être l’objet d’aucune espèce de critique. Nous lisons en Proverbes 21:13 ces paroles pertinentes: “Quant à quiconque ferme son oreille au cri de misère du petit, lui aussi il appellera et on ne lui répondra pas.”
Les anciens doivent eux-mêmes éviter d’avoir tendance à se plaindre de leurs frères dans la foi. Plutôt que de critiquer et de n’être jamais satisfaits de ce que font leurs frères et sœurs chrétiens, les surveillants ont le devoir d’être encourageants et édifiants (I Cor. 8:1). Cela contribuera grandement à combattre dans la congrégation une tendance éventuelle à récriminer. — Voir II Timothée 4:22.
IMITONS L’AMOUR DU CHRIST
Il est important pour nous de chasser toute tendance à critiquer, car une telle attitude ne peut conduire qu’au désastre. Plutôt que de nous laisser aller à devenir des gens qui murmurent, combien il vaut mieux manifester l’amour! Ceux qui murmurent et se plaignent ne peuvent obéir au commandement d’aimer leur prochain (Mat. 22:39). Les murmures nuisent en effet à leur auteur, comme à celui de qui il se plaint. L’amour, par contre, fait du bien à tous (I Cor. 8:1; 13:4-8). Pourquoi donc ne pas suivre “la loi royale de l’amour”? — Jacq. 2:8.
Plutôt que d’écouter ceux qui grommellent et récriminent, nous ferions bien de garder présente à l’esprit l’attitude humble de Jésus Christ, à propos duquel nous lisons: “Bien qu’il existât dans la forme de Dieu, [il] n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu.” Au contraire, “il s’est abaissé et est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur un poteau de supplice”. Quel bel exemple pour nous que cet homme qui ne se rebella pas! — Phil. 2:5-8.
Jésus fit preuve d’une grande fidélité envers son Père céleste. Mais voir quelqu’un trébucher sur une pierre d’achoppement le rendait aussi fort soucieux. Un jour il dit à ses disciples: “Il est inévitable que viennent des sujets d’achoppement. Mais malheur à celui par qui ils viennent! Ce serait profit pour lui de se voir suspendre au cou une meule de moulin et d’être jeté à la mer, plutôt qu’il ne fasse trébucher un de ces petits.” (Luc 17:1, 2). Pouvez-vous imaginer Jésus montrant une telle compassion pour les autres, et murmurant contre eux en même temps?
Jésus fut grandement récompensé pour s’être soumis fidèlement à son Père et pour l’intérêt plein d’amour qu’il témoigna à son prochain. Par sa résurrection et son ascension, le Christ fut élevé au-dessus de toute autre création (Phil. 2:9-11). Puisqu’il était capable, pendant sa vie terrestre, de comprendre les faiblesses et les problèmes des humains déchus, il peut, dans la position élevée qu’il occupe à présent, “compatir à nos faiblesses” et nous venir en aide (Héb. 2:18; 4:15). Nous aussi, nous pouvons nous attendre à de nombreuses bénédictions si nous continuons à témoigner aux autres un intérêt plein d’amour sans récriminer contre eux.
Que faut-il conclure? Qu’une tendance à murmurer et à récriminer a pour conséquence l’insatisfaction et le mécontentement. Cela peut même conduire à la rébellion contre Dieu. Souhaitez-vous que cela vous arrive? Ou bien votre désir est-il de mener une vie riche et satisfaisante, avec l’assurance d’avoir la bénédiction et l’approbation du Créateur céleste? Il est certain que vous désirez jouir de sa faveur. Aussi, “continuez à faire toutes choses sans murmures ni discussions, pour devenir irréprochables et innocents, enfants de Dieu sans défaut au milieu d’une génération perverse et tortueuse, où vous brillez comme des foyers de lumière dans le monde”. — Phil. 2:14, 15.
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Un proverbe plein de sagesseLa Tour de Garde 1979 | 15 avril
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Un proverbe plein de sagesse
“Pour le sot, la vraie sagesse est trop haute; à la porte il n’ouvrira pas la bouche”, écrivit Salomon en Proverbes 24:7.
Quel enseignement profond nous donne ce court proverbe! Pour le sot, la vraie sagesse est trop haute, comme hors de sa portée. Il n’est pas disposé à faire les efforts nécessaires pour l’atteindre. On peut aussi rendre le texte hébreu par ces mots: “La vraie sagesse est comme les coraux.” Dans l’Antiquité, le corail était apprécié pour sa beauté, mais coûtait très cher. De même, la sagesse est en quelque sorte trop coûteuse pour le sot et il n’accepte pas d’en payer le prix par ses efforts ni de faire les sacrifices nécessaires pour l’acquérir.
Dans l’ancien Israël, les aînés, des hommes sages, se rassemblaient à la porte de la ville pour rendre la justice, trancher les différends ou donner des conseils. Ce n’était pas là que le sot devait élever la voix. On ne l’y trouvait pas non plus en quête d’un sage conseil. Plutôt que d’ouvrir la bouche à la porte, il déversait ailleurs des flots de stupidités.
Par cette description frappante du “sot”, Salomon nous aide sans aucun doute à apprécier la vraie sagesse à sa juste valeur.
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