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Quel genre de musique aimez-vous?La Tour de Garde 1983 | 15 avril
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Quel genre de musique aimez-vous?
UN VIEUX proverbe espagnol dit: “En musique et en médecine, tout le monde s’y connaît un peu.” En effet, pratiquement n’importe qui sait fredonner, chanter ou siffler un air qui lui plaît. Oui, la musique et le goût musical sont au nombre des dons naturels inhérents à l’homme. Le poète Longfellow alla jusqu’à déclarer: “La musique est la langue universelle de l’humanité.”
Effectivement, l’homme baigne dans la musique depuis la nuit des temps. Ainsi, qui n’a jamais entendu le chant délicieux d’un oiseau? Nous pouvons rester sans voix devant le flot de notes variées sorti de la gorge minuscule du serin. Peut-être serons-nous enivrés par l’aisance du moqueur, par le cri tout simple du coucou ou par le gazouillis d’autres charmants ménestrels de la gent ailée.
Les tout-petits eux-mêmes manifestent leur satisfaction quand ils entendent leur berceuse préférée. D’ailleurs, d’après des découvertes récentes, il n’est pas jusqu’au fœtus qui ne soit sensible à la musique. En effet, ses mouvements révèlent l’aise ou le malaise qu’il ressent en fonction de ce qu’il entend.
Depuis quand les instruments de musique existent-ils?
Les historiens ont bien du mal à répondre à cette question. L’Encyclopédie britannique déclare: “Il semble que les grandes civilisations de l’Antiquité avaient fait des progrès considérables dans la fabrication des instruments de musique en Asie et en Afrique du Nord (...). Depuis les temps les plus reculés, on jouait de la harpe en Mésopotamie [et] en Égypte.”
Cependant, la Bible, pour sa part, est beaucoup plus précise. Elle nous apprend en effet que Jubal, l’un des proches descendants d’Adam, le premier homme, “fut la souche de tous ceux qui manient la harpe et le chalumeau”. (Genèse 4:21.) Jubal fut donc soit l’inventeur des premiers instruments à cordes et à vent, soit le fondateur d’une profession qui donna à la musique l’impulsion dont elle avait besoin pour progresser, et ce, voici quelque 5 000 ans.
La musique faisait partie intégrante de la vie des patriarches après le déluge, qui survint du temps de Noé. À titre d’exemple, citons la plainte suivante, formulée par Laban à l’adresse de Jacob, son gendre: “Pourquoi fallait-il te sauver en secret, (...) et ne pas m’avertir, pour que je te renvoie avec allégresse et avec des chants, avec tambourin et avec harpe?” — Genèse 31:27.
Des siècles plus tard, parmi ceux qui servaient au temple de Dieu, on comptait “quatre mille [Lévites] qui donnaient louange à Jéhovah sur les instruments que, dit David, ‘j’ai faits pour donner louange’”. (I Chroniques 23:5.) David, le roi d’Israël lui-même, était un musicien accompli qui jouait de la harpe à dix cordes, et il est fort possible qu’il ait lui-même conçu de nouveaux instruments de musique. — Psaume 144:9; II Chroniques 7:6; 29:26, 27; Amos 6:5.
La musique dans le monde moderne
La musique est sans doute plus répandue aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été. Elle prolifère grâce à la radio, à la télévision, aux disques et aux cassettes. Et avec quelle diversité! Folk, choral, classique, opéra, jazz, country, rythm and blues, disco et rock sous toutes ses formes, la liste semble infinie et en perpétuelle transformation. À peine un style de musique perd-il sa popularité qu’un autre a déjà pris sa place.
Quel est donc le genre de musique que vous aimez écouter? Au fait, vos préférences personnelles dans ce domaine ont-elles de l’importance? Peuvent-elles avoir une incidence sur votre façon de voir les choses, ou même sur votre avenir?
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La musique peut-elle être dangereuse?La Tour de Garde 1983 | 15 avril
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La musique peut-elle être dangereuse?
‘COMMENT donc la musique pourrait-elle être dangereuse?, vous demandez-vous peut-être. Après tout, ce n’est jamais qu’un ensemble de sons.’ C’est juste. Mais les sons, précisément, peuvent exercer une profonde influence sur nous. Qui ne ressent rien en entendant un cri perçant déchirer la nuit? Par ailleurs, le rire lui-même n’est-il pas communicatif? Il suffit souvent que quelqu’un se mette à rire franchement pour que tout un groupe éclate de rire sans pouvoir se retenir.
La puissance de la musique
Maintenant, convertissons ces sons en musique. Selon le genre de chanson ou de mélodie, on verra vite les gens taper du pied, se trémousser, claquer des doigts ou chantonner. Tout le monde est transformé. Par quoi? Simplement par les sons qui composent la musique.
À titre d’exemple, rappelons que David, dont nous avons parlé précédemment, fut pendant quelque temps musicien à la cour du roi Saül. Ce jeune homme ‘jouait habilement’ de la harpe, et sa musique aidait Saül à retrouver son calme lorsqu’il était agité. — I Samuel 16:18-23.
La musique a le don d’éveiller les sentiments. Une foule entière peut se lever comme un seul homme lorsqu’un groupe de jazz entonne un morceau connu. Certains amoureux de la musique classique seront saisis au plus profond d’eux-mêmes en entendant l’Ouverture solennelle “1812” de Tchaïkovski: La bataille fait rage, les canons tonnent, les cloches sonnent à toute volée pour annoncer la victoire. Ils ont l’impression d’y être. Vraiment, la musique a un pouvoir indiscutable.
Pendant des siècles, hommes politiques et dirigeants ont su dompter ce pouvoir pour jouer sur le cœur des gens. Comment cela? Au moyen d’hymnes nationaux et de chants patriotiques. Par exemple, Hitler et le parti nazi n’ont-ils pas mené les masses sur le chemin de la mort et de la destruction aux accents de l’hymne Deutschland über alles (L’Allemagne par-dessus tout)? Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, cet hymne était tiré d’un morceau classique de Haydn. En réponse, les Anglais scandaient avec ferveur leur God save the King (Que Dieu sauve le roi), tandis que les Français chantaient La Marseillaise. D’ailleurs, Hitler était lui-même un wagnérien passionné.
Le pouvoir de persuasion propre à la musique était aussi évident aux temps bibliques. Ainsi, d’après le livre de l’Exode, pendant que Moïse était monté sur le mont Horeb pour recevoir de Jéhovah les tablettes de la Loi, les Israélites s’impatientèrent et ordonnèrent à Aaron, frère de Moïse, de leur fabriquer un autre dieu, une statue de veau en métal fondu. Puis ils organisèrent une fête religieuse au cours de laquelle ils offrirent des sacrifices à cette idole. Que firent-ils ensuite? La Bible répond: “Après cela, le peuple s’assit pour manger et pour boire. Puis ils se levèrent pour bien s’amuser.” — Exode 32:1-6.
Lorsque Moïse et Josué redescendirent de la montagne, ils entendirent des éclats de voix qui provenaient du camp d’Israël. Josué prit tout d’abord cette clameur pour un bruit de bataille. Mais Moïse, lui, ne s’y trompa pas. Il s’agissait d’un chant. Non pas d’une chanson guerrière célébrant quelque acte de bravoure. Pas non plus d’un chant de défaite. C’était “le bruit d’un autre chant”. En entendant ce vacarme inhabituel, Moïse comprit tout de suite que cette musique ne présageait rien de bon. D’où venait-elle? Eh bien, les Israélites chantaient et dansaient autour du veau d’or. Ils se livraient à l’idolâtrie la plus éhontée avec des chants et des danses. La musique avait donc un rôle essentiel dans leur faux culte immoral. — Exode 32:7-25.
À notre époque, les chrétiens peuvent tirer des leçons de cet événement. Tout d’abord, il vous faut admettre que la musique peut avoir de l’empire sur vous. Certes, le monde moderne lui attache une grande importance. Mais est-ce là une raison pour que la musique en vogue, souvent criarde, dont les accents sensuels prônent une morale douteuse, soit en vedette dans les soirées des Témoins de Jéhovah? En aucun cas! Malheureusement, ces dernières années, des anciens et des parents ont fermé les yeux sur ce genre de distractions, si bien qu’on a noté une tendance au laxisme dans ce domaine. Pourtant, cette musique-là porte parfois aux nues l’immoralité, la rébellion, l’usage de drogues, voire le spiritisme.
Faut-il en conclure que l’influence de la musique est nécessairement pernicieuse? Pas du tout. Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, la musique avait sa place dans le culte sacré de Jéhovah. Par ailleurs, dans une de ses illustrations, Jésus n’a-t-il pas dépeint un père qui célébrait le retour de son fils prodigue avec “un concert de musique et des danses”? — Luc 15:25.
La musique peut-elle être le véhicule d’une philosophie?
De nos jours, la musique joue un rôle de plus en plus envahissant dans la vie quotidienne. En quelques décennies, une industrie d’envergure colossale s’est développée à un rythme effréné dans le monde entier, débitant chaque année des centaines de millions de disques et de cassettes. Il y a cent ans, pour écouter de la musique, il fallait en jouer soi-même ou aller au concert. Dès lors, on était beaucoup plus rarement en contact avec elle, alors que maintenant on en entend tous les jours. Aussi les questions suivantes sont-elles pertinentes: La musique peut-elle être le véhicule d’une philosophie? Exerce-t-elle une influence sur l’optique ou sur le style de vie des gens?
On trouvera bien vite un élément de réponse si l’on songe à la publicité télévisée et radiodiffusée. En effet, de nombreuses réclames sont présentées en musique. Ainsi, grâce à la musique, le nom du produit se grave dans l’esprit des auditeurs, et même dans celui des enfants et des nourrissons.
En Israël, dans l’Antiquité, la musique était utilisée de manière analogue, mais dans un dessein beaucoup plus noble. Par exemple, les psaumes étaient mis en musique et chantés, ce qui aidait sans aucun doute les Israélites à en retenir les paroles. Ainsi, la Bible nous dit que pour l’inauguration du temple de Salomon, on rassembla les chanteurs de la tribu de Lévi ainsi que d’autres musiciens “avec des cymbales, et avec des instruments à cordes et des harpes, (...) et avec eux des prêtres, au nombre de cent vingt, qui sonnaient des trompettes; et (...) les sonneurs de trompettes et les chanteurs furent comme un seul pour faire entendre un seul son en louant et en remerciant Jéhovah”. La musique que l’on joua en la circonstance avait le pouvoir d’inspirer des pensées nobles. Elle était destinée à louer Jéhovah. — II Chroniques 5:12, 13.
Ces musiciens jouèrent et chantèrent probablement le Psaume 136 lors de ce rassemblement, et il ne fait pas de doute que la musique les aidait à s’en rappeler les paroles. En tout état de cause, on doit en dégager la conclusion suivante: La musique peut être le véhicule d’un message. Qu’elle s’accompagne ou non de paroles, elle peut aussi servir à vanter un produit, une philosophie ou un style de vie. Cette remarque se vérifie encore de nos jours, tant pour le génie musical classique que pour l’expression moderne.
Par exemple, dans sa biographie de Ludwig van Beethoven, qui est “souvent regardé comme le plus grand compositeur de tous les temps”, l’Encyclopédie britannique déclare: “Plus qu’aucun de ses prédécesseurs, il mit en évidence le pouvoir qu’a la musique de faire passer une philosophie sans le concours d’un texte.” Sa symphonie Pastorale, universellement connue, en est un exemple éloquent. En elle transparaît clairement l’amour qui liait Beethoven à la nature. Oui, la musique est capable de nous émouvoir et d’éveiller en nous des sentiments.
Parlons à présent des œuvres du compositeur autrichien Gustav Mahler, qui sont aujourd’hui très prisées par beaucoup d’amateurs de musique classique. Un musicologue soulignait son “obsession de la mort” et évoquait “la recherche inlassable du sens de l’existence qui devait hanter la vie et la musique de Mahler”. Le même auteur décrivait sa 1re Symphonie en ces termes: “La joie de vivre est progressivement obscurcie par l’obsession de la mort.” Plus loin, il ajoutait: “La 2e Symphonie s’ouvre sur l’obsession de la mort (...) et culmine avec une confession de la croyance chrétienne en l’immortalité (...). Dans ces œuvres, l’élément religieux a une très grande importance.” C’est pourquoi la question suivante se pose: La confusion religieuse, les obsessions et la névrose de Mahler peuvent-elles contaminer celui qui l’écoute?
Citons encore Le Sacre du Printemps de Stravinski. Ce ballet met en scène un rite païen dans lequel une jeune vierge danse jusqu’à en mourir pour se concilier la faveur du dieu du printemps. D’après les propos d’un commentateur, ce rite “s’exprime ici par une musique dont le caractère le plus marquant, qui frappe tout de suite l’auditeur, est la puissance rythmique, la force hypnotique et coercitive des structures rythmiques”. Cela donne un effet surprenant, voire troublant. D’ailleurs, cette œuvre “fut conçue pour bouleverser les convictions européennes en matière de musique traditionnelle”.
Ainsi donc, la musique classique elle-même devrait vous donner à réfléchir. Il convient que vous vous posiez ces questions: Si je m’imprègne à l’excès d’un certain type de musique, celui-ci aura-t-il tendance à me déprimer ou à me surexciter? La philosophie du compositeur risque-t-elle de s’insinuer dans mon esprit et d’exercer une influence pernicieuse sur ma façon de penser? Bien entendu, si sa musique ne mine en rien votre foi dans le Créateur et dans ses œuvres prodigieuses, l’emprise du compositeur s’avérera peut-être neutre, voire excellente. Mais là encore, on peut écouter de la musique sans connaître le moins du monde les vues du compositeur. Dans ce cas, la signification que l’auditeur attachera à la musique, si tant est qu’il en conçoit une, dépendra entièrement de son imagination.
Mais comment ces critères peuvent-ils s’appliquer à la musique moderne? Celle-ci a-t-elle pour effet d’ennoblir celui qui l’écoute, ou bien de l’avilir? Pourrait-elle représenter un danger pour la moralité et pour la spiritualité du chrétien? L’article suivant répondra à ces questions et à bien d’autres.
[Illustration, page 5]
La musique peut être utilisée à des fins monstrueuses.
[Illustrations, page 6]
Leur musique est-elle toujours édifiante?
MAHLER
WAGNER
STRAVINSKY
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Les courants de la musique moderne risquent-ils de vous emporter?La Tour de Garde 1983 | 15 avril
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Les courants de la musique moderne risquent-ils de vous emporter?
QUE dire maintenant de la musique moderne, rock, punk, funky, rythm and blues, country, et de tous les autres courants divers et variés qui foisonnent aujourd’hui? Cette musique, avec ou sans paroles, peut-elle exercer son emprise sur votre façon de penser ou saper votre spiritualité?
Bill Mullane, un ancien musicien rock du New Jersey, aux États-Unis, donna l’explication suivante: “Quand je jouais de la basse dans un groupe rock, l’effet de la musique était purement physique. Le rythme endiablé et l’agressivité vous gagnaient irrésistiblement. Moi qui étais musicien, j’étais vite absorbé par la musique. Puis, en voyant la réaction du public, pris à son tour par les mêmes pulsions primitives, je ressentais le désir de l’empoigner encore plus. C’est le propre de ce genre de musique. Elle vous saisit aux tripes. Bien sûr, à cette époque-là, j’étais souvent sous l’effet de la drogue. D’ailleurs, de nombreux spectateurs l’étaient également. C’est ce qui fait monter l’enthousiasme. Vous savez, on rejette pratiquement toute retenue. On arrive alors à se déchaîner et à oublier toutes ses inhibitions.
“À mon avis, c’est pour cela que les jeunes s’entichent de bon nombre des différents styles de musique que l’on joue aujourd’hui. Ils s’identifient à eux et à leur message. Quand j’y repense, je me rends compte que leurs passions reflètent leurs sentiments vis-à-vis du monde et de la vie moderne. Après tout, la menace d’une guerre nucléaire pèse sur le genre humain. Qui sait combien de temps il nous reste à vivre? C’est pourquoi ils adoptent le raisonnement suivant: ‘Vivez tant que vous le pouvez.’ ‘Profitez de la vie au maximum.’”
Cette remarque relative au processus d’identification nous permet de toucher au cœur du problème (voir I Corinthiens 15:32). Un vrai chrétien voudra-t-il s’identifier à la plupart des courants de la musique moderne? Voici un compte rendu qui figurait récemment dans le Toronto Star, journal du Canada: “Le sexe et le sadisme se fondent dans le concert des Tubes [un groupe rock de San Francisco].” Le journaliste ajoutait: “Ce que les Tubes présentent comme une satire sociale peut apparaître, pour n’importe qui d’autre, comme du sadomasochisme, de la sexualité mêlée de cruauté, de la grossièreté et de la perversion purs et simples.” Quel point commun le christianisme peut-il avoir avec tout cela?
Le New York Post publiait récemment un article intitulé “Le monde satanique des Rolling Stones”. Sur une page entière, cet article résumait les affaires de drogue dans lesquelles ce groupe avait été impliqué. Or, la musique des Rolling Stones traduit sans équivoque leur point de vue sur la drogue, sur le sexe et sur Satan. Pouvez-vous donc vous mettre à leur diapason tout en vous posant comme un disciple du Christ? — II Corinthiens 6:14, 15.
La musique et le spiritisme
Malheureusement, la musique moderne recèle encore d’autres dangers contre lesquels le chrétien doit se prémunir par motif de conscience. En effet, l’apôtre Paul exhorta les chrétiens en ces termes: “Revêtez l’armure complète de Dieu pour pouvoir tenir ferme contre les manœuvres [les “ruses”, The Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures] du Diable; car pour nous la lutte [est] contre les chefs mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles méchantes qui sont dans les lieux célestes.” (Éphésiens 6:11, 12). Nous ne devrions jamais prendre cet avertissement à la légère. Les démons règnent en maîtres, et la musique constitue à leurs yeux une belle aubaine pour duper les gens, et notamment la jeune génération pleine de promesses.
Or, il s’avère justement que de nombreux groupes s’intéressent de très près au spiritisme et à l’occultisme. D’autres tentent de promouvoir des religions et des philosophies orientales par le biais de leur musique. Notons l’exemple suivant:
Robert Palmer, critique de jazz écrivant dans le New York Times sous le titre “La sorcellerie s’insinue dans un album de jazz”, fit ce commentaire au sujet de l’orchestre de jazz noir nommé The Art Ensemble of Chicago: “Le slogan du Art Ensemble de Chicago est ‘La grande musique noire: ancienne et future’. (...) Mais cette musique est noire à plus d’un titre. Il y a (...) les noirs sortilèges vaudou jetés au plus profond de la nuit. Il ne s’agit pas vraiment d’une noirceur malveillante, mais ce n’est pas non plus le genre de disque que l’on passerait dans une surprise-partie, même la plus folle (...). C’est une expédition fantasmagorique au cœur des ténèbres.” Vous qui êtes disciple du Christ, laisserez-vous une place à ce genre de musique dans votre collection de disques?
Compte tenu de ce que Paul déclara jadis aux chrétiens d’Éphèse au sujet des forces spirituelles méchantes, serait-il raisonnable, pour un chrétien du XXe siècle, d’avoir dans sa discothèque personnelle des disques qui exaltent le démonisme et le spiritisme? S’il sait que certains groupes étudient le spiritisme ou s’y adonnent franchement, peut-il en toute sûreté affirmer que cette influence ne se glissera jamais dans les paroles, dans le rythme de la musique, voire sur la pochette du disque?
Ainsi, un groupe joue un morceau dont le titre est “Mr Crowley”. Mais au fait, qui est ce Mr Crowley? Un pratiquant du satanisme qui a favorisé le développement de la sorcellerie au XXe siècle. Dans bien des cas, un simple coup d’œil à la pochette de l’album devrait suffire à un Témoin de Jéhovah pour lui permettre de décider s’il achètera un disque ou non, et ce, particulièrement lorsqu’il s’y trouve des représentations évoquant la sorcellerie et le démonisme, des symboles païens ou occultes.
Gordon Grant, un musicien qui gagnait naguère sa vie en jouant du jazz, puis du rock, dans les boîtes de nuit de Los Angeles, déclara: “Tous les groupes que j’ai connus pratiquaient plus ou moins le spiritisme. Lorsqu’on faisait connaissance avec quelqu’un, l’une des premières questions d’usage était celle-ci: ‘Quel est votre signe?’ Ils prenaient l’astrologie au sérieux et attachaient de l’importance au signe du zodiaque sous lequel vous étiez né.” Mais vous, souhaitez-vous vous assimiler à l’astrologie ou à d’autres pratiques démoniaques? — Deutéronome 18:10-13.
La musique et l’immoralité sexuelle
L’apôtre Paul donna encore d’autres conseils énergiques aux chrétiens d’Éphèse, conseils qui s’appliquent aujourd’hui avec autant de force dans le domaine de la musique. Voici son exhortation: “Que la fornication, l’impureté sous toutes ses formes et l’avidité [y compris l’avidité sexuelle] ne soient même pas mentionnées parmi vous, comme il sied à des saints; pas non plus de conduite honteuse (...), de plaisanteries obscènes.“ — Éphésiens 5:3-5.
Parents et jeunes gens, avez-vous réfléchi aux paroles des disques que vous envisagez d’acheter ou qui, le cas échéant, sont déjà dans votre foyer? Peut-être trouvez-vous cette musique entraînante ou en appréciez-vous le rythme. Au début, vous ne faites pas attention aux paroles, et vous vous surprenez bientôt à fredonner l’air. On entend même parfois ce genre de morceaux dans des patinoires. Siérait-il à des Témoins de Jéhovah d’aller patiner au son d’une telle musique? ‘Mais, demanderez-vous peut-être, quel danger y aurait-il à cela?’
Dans leur musique, les groupes en vogue cherchent à présenter la fornication et l’usage de la drogue comme un mode de vie acceptable. Oui, leur propre style de vie se retrouve dans leur musique. Voici, par exemple, quelques paroles glanées dans un album récent: “Je voudrais voir comment tu es au lit.” et: “Elle est sensuelle, elle est sexy.” Un chanteur célèbre nous livre d’entrée de jeu son point de vue sur la pochette de son album. Voici ce qu’il dit: “Je ne vois rien de mal aux rapports sexuels entre partenaires consentants (...). Je ne crois pas aux philosophies excessivement moralistes.” Quelle communion d’idées peut-il donc exister entre les vrais chrétiens et les attitudes évoquées par des paroles et une philosophie pareilles? Les disciples du Christ devraient-ils souscrire à un tel raisonnement ‘éloigné de Dieu’? — Éphésiens 4:18; voir Genèse 39:7-12.
La musique et les moins jeunes
Les gens qui appartiennent à la génération précédente auraient peut-être tôt fait de penser que toutes ces remarques s’appliquent uniquement aux jeunes et à leur musique. Mais qu’en est-il des chansons qui étaient en vogue il y a vingt ou trente ans, chansons que les nostalgiques écoutent encore avec plaisir? Pour prendre l’exemple de quelques succès américains, “Big Spender” (Le grand dépensier) représentait une prostituée qui tentait de racoler un client. “Fever” (La fièvre) était une description à peine déguisée d’un désir sexuel exacerbé. “Never on Sunday” (Jamais le dimanche) était aussi une chanson de prostituée. À cette époque, combien de gens aimaient écouter ces airs, sans prêter attention à la signification des paroles?
Nous pourrions rallonger à l’infini la liste des exemples qui révèlent la perfidie des manœuvres de Satan destinées à nous faire caresser, par le biais de la musique, des idées et des philosophies qu’en temps normal nous rejetterions d’emblée. Que devons-nous en déduire? Que nous soyons jeunes ou vieux, il nous faut examiner sérieusement le genre de musique que nous avons coutume d’écouter. En effet, sans même nous en rendre compte, il se pourrait que nous nous assimilions avec le “bourbier de débauche” du présent monde. — I Pierre 4:4.
Voilà de quoi faire réfléchir tous les chrétiens, anciens des congrégations, parents, jeunes et enfants. La place nous manquerait si nous voulions présenter ici tous les témoignages accablants dont nous disposons au sujet des effets dégradants de certains modes d’expression musicale classiques et modernes. Toutefois, chaque chrétien consciencieux fera bien d’analyser ses goûts musicaux et de passer en revue sa discothèque personnelle, s’il en a une, puis d’agir en harmonie avec ses conclusions fondées sur les Écritures.
L’attitude du chrétien
Lorsque Paul prêcha à Éphèse, son ministère fut particulièrement fructueux. En effet, de nombreuses personnes qui pratiquaient l’occultisme embrassèrent le christianisme et prirent des mesures pour sauvegarder leur spiritualité dans les jours qui suivirent. Le récit biblique explique: “Oui, un assez grand nombre de ceux qui exerçaient les arts magiques mirent en tas leurs livres [consacrés au spiritisme] et les brûlèrent devant tout le monde. On en calcula le prix et on trouva qu’ils valaient cinquante mille pièces d’argent. Ainsi, d’une manière puissante, la parole de Jéhovah croissait et était la plus forte.“ — Actes 19:18-20.
La Parole de Jéhovah continuera-t-elle de croître chez vous et se montrera-t-elle la plus forte dans votre cas? Si cela s’avère nécessaire, prendrez-vous les mesures qui s’imposent pour être jugé digne de figurer parmi les “saints” de Jéhovah (Éphésiens 5:3)? Récemment, après que ce problème eut été traité franchement devant un groupe important de personnes qui servent Jéhovah à plein temps, on recueillit plusieurs poubelles pleines de disques. Ceux-ci furent détruits pour la seule raison qu’ils comportaient certaines tendances immorales, démoniaques, ou parce qu’ils prônaient le style de vie décadent propre au présent monde. Ce qui comptait, ce n’était pas leur valeur marchande, mais le tort qu’ils risquaient de faire aux valeurs spirituelles de leurs possesseurs.
D’aucuns penseront peut-être que nous devrions être plus précis au sujet de certains groupes modernes ou de tel ou tel courant musical. Toutefois, l’apôtre Paul déclara: “La nourriture solide appartient aux hommes mûrs, à ceux qui, par l’usage, ont les facultés perceptives exercées à discerner le bien et le mal.” (Hébreux 5:14). Effectivement, en recourant au jugement de sa conscience éduquée par la Bible, le chrétien mûr n’aura aucun mal à discerner les styles de musique convenables. Les Témoins de Jéhovah n’ont pas besoin d’un “talmud” d’interdictions pour régir leur conduite, ni d’un “Index” des musiques proscrites. Que chacun utilise son discernement pour plaire à son Père céleste en toutes choses, et notamment par la musique qu’il choisit d’écouter! — Éphésiens 5:18-20; Philippiens 1:9-11.
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