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Ne vous laissez pas gagner par la colèreRéveillez-vous ! 1979 | 8 janvier
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Au Psaume 37:8, David nous fait cette recommandation: “Laisse la colère et abandonne la fureur; ne t’échauffe pas pour ne faire que le mal.” Se trouve-t-il aujourd’hui des gens pour suivre un aussi précieux conseil? Oui, si nous en croyons cet homme des îles Fidji qui, autrefois. s’opposait violemment à ce que sa femme étudie la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Il s’y opposait par tous les moyens, allant jusqu’à la battre, la jeter à la rue et semer la perturbation dans une grande réunion chrétienne. Finalement, poussé par la curiosité, il décida d’assister à une réunion tenue dans son quartier. Voici ses impressions:
“Je n’étais pas du tout rassuré quant à la manière dont les Témoins allaient me recevoir, étant donné la façon honteuse dont je m’étais tout d’abord conduit envers eux. Mais à ma grande surprise, ils se montrèrent amicaux vis-à-vis de moi, sans la moindre trace de ressentiment. (...) Le frère que j’avais le plus malmené me proposa d’étudier la Bible avec lui, ce que j’acceptai. C’est maintenant que je comprends toute la longanimité dont Jéhovah a fait preuve en me pardonnant le mal que j’ai fait à son peuple et à ma femme.”
Cet homme est maintenant Témoin de Jéhovah et cultive les fruits de l’esprit de Dieu, tels que la paix, la longanimité, la bienveillance, la douceur et la maîtrise de soi (Gal. 5:22, 23). Oui, c’est en nous efforçant nous-mêmes d’acquérir ces belles qualités que nous serons le mieux armés pour ne pas céder à la colère.
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L’art de faire chanter les cordesRéveillez-vous ! 1979 | 8 janvier
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L’art de faire chanter les cordes
De notre correspondant en Australie
QUAND le violoniste italien Niccolo Paganini joua à Vienne en 1828, son incroyable talent et sa virtuosité prodigieuse enflammèrent l’imagination de toute la ville. Des poètes célébrèrent le caractère “magique” de sa musique, des restaurateurs donnèrent son nom à des plats, des pâtissiers confectionnèrent des gâteaux en forme de violon. Le portrait de Paganini apparut partout sur des boîtes de poudre et des cravates, sur des pipes et des queues de billard.
Il se peut qu’un violoniste classique n’éveille pas en vous un tel enthousiasme, mais n’êtes-vous pas ému par la mélancolie et la passion du violon tzigane? À moins que vous ne préfériez le crincrin dans un bal de campagne. Évidemment, si vous écoutez un débutant qui essaie de maîtriser ce difficile instrument, vous croirez sans doute entendre un chat qu’on étrangle.
Mais, entre les mains d’un virtuose, le violon peut produire des sons presque identiques à la voix humaine et exprimer toute la gamme des sentiments. Depuis des siècles, il enchante et fascine d’innombrables gens. Nombreux sont ceux qui ont consacré leur vie au violon, comme luthiers, comme instrumentistes ou simplement comme collectionneurs. L’origine du violon reste néanmoins mystérieuse, et bien des questions à son sujet sont demeurées sans réponse.
Saviez-vous qu’on emploie encore des violons vieux de plus de 300 ans? D’ailleurs, malgré l’expérience, les analyses scientifiques et le progrès, les meilleurs violons actuels n’atteignent ni la qualité ni la sonorité de ces chefs-d’œuvre anciens.
Les débuts
C’est vers le milieu du seizième siècle qu’on a commencé à donner au violon sa forme actuelle. Mais on retrouve ses traits caractéristiques dans nombre d’instruments plus anciens.
Le rebab, par exemple, avait quatre cordes accordées de quinte en quinte; il était ovale et portait un manche. Pour en jouer, on le posait sur l’épaule ou sur les genoux. Le luth primitif possédait trois cordes, également accordées de quinte en quinte. Il avait une touche sans touchettes (petites barres incrustées en travers). On le tenait à l’épaule, et on en jouait avec un plectre. Le rebec oriental, le crouth (vielle gaélique) et la lyre grecque présentaient certains points communs avec le violon. Mais on ne sait toujours pas avec certitude qui a réuni les diverses caractéristiques du violon proprement dit, dont la forme est restée sensiblement la même depuis 400 ans.
Vers la deuxième moitié du seizième siècle, les luthiers du nord de l’Italie, tels que Gasparo da Salo et Andrea Amati (fondateur d’une longue dynastie de luthiers), produisaient des violons d’une facture magnifique. Au dix-septième siècle et au début du dix-huitième, les violons atteignirent une perfection jamais égalée depuis.
Un grand luthier
Pouvez-vous imaginer qu’on puisse payer 1 100 000 FF pour un violon? C’est pourtant ce qui s’est passé en 1972. Le violon avait été fabriqué par Stradivarius (1644-1737), généralement considéré comme le plus grand luthier d’Italie. Après la mort d’Amati, en 1684, la forme des violons de Stradivarius connut une nette évolution. La raison en est que, d’expérience en expérience, il modifia peu à peu la forme, les dimensions et la structure de ses instruments. Ses violons finirent par avoir un timbre d’une puissance et d’un brillant exceptionnels, témoignant d’une facture remarquable. Progressivement, ils surpassèrent tous les autres.
Sur les quelque 1 100 instruments que fabriqua sans doute Stradivarius (il travailla jusqu’à sa mort survenue à l’âge de 93 ans), il reste environ 540 violons, 50 violes et 10 violoncelles. On se sert encore aujourd’hui de 50 de ces magnifiques instruments conçus pour charmer l’oreille et effectivement capables de le faire. Les autres, considérés comme trop précieux ou trop beaux pour qu’on en joue régulièrement, sont conservés dans des vitrines. On les regarde, mais pratiquement personne n’en joue.
D’autres luthiers produisirent de nombreux instruments exceptionnellement bons. Giuseppe Antonio Guarneri (1683-1745), par exemple, est particulièrement renommé. Cependant, si la qualité des violons varie d’un facteur à l’autre, elle varie aussi d’un instrument à l’autre du même luthier. Il y a des Stradivarius de différentes qualités, mais un “mauvais” Stradivarius reste néanmoins un excellent instrument.
Qu’est-ce qui détermine si un violon est supérieur à un autre? Il n’y a pas de véritable réponse à cette question. Parfois on demande à des experts d’écouter divers instruments et de choisir le meilleur. Les résultats sont rarement concluants. Disons que cela dépend surtout du goût personnel du violoniste, de sa façon de “sentir” le violon, et aussi du genre de musique qu’il joue.
Modifications du violon et de l’archet
Depuis l’époque de Stradivarius, le collet du violon forme un angle avec la caisse au lieu de lui être parallèle. Le chevalet a été rehaussé, la touche allongée, et on a encore procédé à d’autres modifications mineures qui ont permis d’étendre le registre de l’instrument, de lui donner plus de brillant et de puissance.
L’archet a connu à son tour une révolution au début du dix-huitième siècle. François Tourte (1747-1835), un luthier parisien, imagina de donner une forme convexe à la baguette. Il en régla la longueur de façon absolue et découvrit que le bois de Pernambouc, au Brésil, était le matériau idéal pour faire des archets. Enfin, il établit des règles pour la sélection des crins (de 150 a 250 crins provenant de chevaux blancs). D’autres détails furent modifiés, tels que la gradation de l’épaisseur de la baguette et le centre de gravité de l’archet.
Les musiciens reconnurent très vite les grands progrès qu’avait apportés Tourte, et ce luthier fut submergé de commandes. Dès lors, ses normes firent autorité dans la fabrication des archets. Même aujourd’hui on se sert encore des archets de Tourte. Un de ses archets, dont la hausse est en or, vaut à présent environ 100 000 FF. Les archets modernes permettent aux virtuoses de donner un son plus puissant et d’avoir une meilleure “attaque”, ainsi que d’exécuter des sautillés. Cependant, pour certains genres de musique, les archets anciens gardent leurs avantages.
La facture des violons modernes
Qu’est-ce qui importe le plus dans la création d’un excellent violon? Pourquoi les luthiers modernes sont-ils incapables de reproduire la sonorité des instruments anciens? Ce sont là des questions très controversées. Beaucoup pensent que c’est affaire de qualité du bois, de taille de l’instrument et d’habileté du facteur. D’autres estiment que le vernis joue le rôle principal. La supériorité des instruments anciens serait due, prétend-on, à la formule perdue d’un vernis inimitable.
Comme les luthiers du passé, leurs confrères modernes apportent un soin extrême au choix du boisa. Ce dernier est coupé en plaques d’environ 4 centimètres d’épaisseur qui sont mises à sécher pendant dix ans. La table d’harmonie (partie de l’instrument sur laquelle les cordes sont tendues), la barre d’harmonie et l’âme sont généralement en épicéa ou en sapin tendre à nervures rectilignes. Le fond, les éclisses, le manche et la volute ainsi que le chevalet sont habituellement en érable, bois plus dur. La touche et le cordier sont en ébène.
On se sert d’un moule pour tracer la forme du fond et de la table d’harmonie. Ces deux pièces sont découpées avec une scie à chantourner. Ensuite, le luthier taille le bois avec adresse et précision au moyen de gouges et de petits rabots pour obtenir l’épaisseur voulue, qui n’est que de deux millimètres en certains endroits. Les éclisses, aussi minces que les parois d’une boîte d’allumettes, sont chauffées et courbées selon la forme désirée. Les coins sont assemblés en onglet, et des tasseaux de bois de pin ou de saule sont collés aux angles pour consolider les éclisses. Le long des bords de la table d’harmonie et du fond, on incruste trois minces languettes d’ébène et de pommier. Ces languettes sont décoratives et empêchent le bois de se fendre. Les ouvertures en f de la table d’harmonie, ou ouïes, sont soigneusement découpées et on colle ensuite toutes ces pièces ensemble, on n’emploie ni clou ni vis.
Vient alors le vernissage. Un instrument non verni ne donnerait plus aucun son au bout de dix ans, tandis qu’un violon convenablement verni garde le son indéfiniment. Alors qu’il faut de deux à trois semaines pour faire un violon, le vernissage prend plusieurs mois. Le vernis et la façon de l’appliquer peuvent faire d’un bel instrument une réussite ou un ratage complet. L’épaisseur de la couche de vernis ou encore sa consistance ont une influence sur le son.
L’instrument est d’abord teinté, puis on applique trois couches de vernis. Viennent ensuite huit couches de finition, une autre couche de peinture et une couche finale de vernis.
Comment jouer du violon
Vous vous demandez peut-être pourquoi un violon produit des sons si désagréables entre les mains d’un débutant.
Avant de savoir jouer du violon, il y a quantités de difficultés à surmonter. D’abord, il est essentiel d’avoir une très bonne oreille, musicalement parlant. Il faut tenir convenablement l’instrument entre le menton et l’épaule, placer correctement les doigts sur les cordes (rappelez-vous que le violon n’a pas de touchettes), et savoir contrôler la direction et la pression de l’archet. Avant d’être capable de maîtriser tous ces aspects techniques, il faut beaucoup de temps et de persévérance. Mais, après cela, il y a encore bien des choses à apprendre avant de savoir produire un son harmonieux. Pour celui qui a le temps nécessaire, et qui accepte de fournir les efforts voulus, faire chanter les cordes du violon devient un plaisir incomparable.
La prochaine fois que vous entendrez une belle sonate pour violon, pensez donc aux efforts qu’a dû faire le musicien, aux nombreux luthiers qui, au cours des siècles, ont perfectionné le violon et l’archet, et à l’habileté de celui qui a fait le violon que vous entendez. D’autre part, si en fouillant votre grenier vous retrouvez le vieux violon de votre grand-mère, songez que vous avez peut-être en main un chef-d’œuvre qui vaut une fortune. Même si ce n’est pas le cas, qui sait s’il ne vous donnera pas envie d’essayer, vous aussi, de faire chanter ses cordes?
[Note]
a Pour plus de détails, voir Réveillez-vous! du 22 juin 1971, p. 20-24.
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La courtoisie est payanteRéveillez-vous ! 1979 | 8 janvier
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La courtoisie est payante
DANS un monde où la courtoisie et les bonnes manières se perdent, il est agréable de rencontrer quelqu’un qui croit encore qu’on peut rendre les autres heureux. Il s’agit en l’occurrence d’un chauffeur d’autobus de Sao Gonçalo, au Brésil. Voici ce qu’il raconte:
“En tant que chauffeur d’autobus, je rencontrais toutes sortes de gens, les uns calmes et courtois, les autres grossiers et grincheux. Il n’est pas étonnant que nombre de mes collègues finissent par s’énerver et répliquer. Cependant, j’ai décidé de mettre en application les bonnes manières chrétiennes.
“Pourquoi n’essaierais-je pas d’égayer les passagers? Cela ne coûte rien d’être prévenant. Aussi, quand quelqu’un me demandait de pouvoir descendre à un certain endroit, je l’appelais, je le remerciais d’avoir voyagé avec moi et je lui souhaitais une bonne journée. Cela fait toujours plaisir de s’entendre dire merci avec le sourire.
“On commença à parler du ‘joyeux chauffeur d’autobus’, et l’administration reçut plusieurs lettres qui faisaient l’éloge de mon attitude. Par exemple, le président du syndicat des transporteurs routiers a écrit: ‘Parmi tous les chauffeurs, il en est un qui a attiré mon attention et qui mérite une mention spéciale à cause de ses qualités de chauffeur ainsi que de sa façon de traiter les passagers et les piétons, sans oublier son respect du code de la route. Une telle conduite a de quoi frapper quand on pense que dans les temps agités qui courent, les injures et l’indiscipline sont monnaie courante partout. (...) J’ai cherché son nom afin de vous le recommander, car il mérite toute votre considération pour sa bonne conduite, dans les deux sens du terme, aussi bien sur le plan humain qu’en tant que chauffeur.’
“Quand j’ai atteint l’âge de la retraite, j’ai décidé de prendre un peu de repos. Mais le propriétaire de la ligne d’autobus m’a demandé de reprendre le travail parce que les passagers se plaignaient de mon absence.
“Récemment, lors d’une entrevue avec les journalistes d’un quotidien local, on m’a demandé pour quelle raison j’avais une conduite si remarquable. Quand l’article est paru, il expliquait que je suis ‘membre de l’organisation religieuse Les Témoins de Jéhovah’. Cet article était intitulé: ‘Bonne conduite. À chaque arrêt, le conducteur salue les passagers. — Il ne leur manque jamais de respect.’ Imaginez ma surprise lorsque la municipalité m’a remis son diplôme d’honneur annuel, en même temps qu’à des médecins, des ingénieurs, des dentistes, etc. Je suis heureux d’avoir reçu une formation chrétienne qui m’a fait apprécier la valeur de la bienveillance. Une chose est certaine: la courtoisie est payante.”
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