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  • Répondons à l’appel au service de Jéhovah
    La Tour de Garde 1972 | 15 mai
    • Répondons à l’appel au service de Jéhovah

      “‘Je t’ai caché ma face pour un moment seulement, mais avec une bonté de cœur jusqu’à des temps indéfinis, j’aurai pitié de toi’, a dit ton Racheteur, Jéhovah.” — És. 54:8, NW.

      1, 2. Quels événements survenus dans l’ancienne Bethléhem amenèrent une invitation qui allait avoir des conséquences très étendues ?

      LE JOUR se lève sur Bethléhem. On peut déjà distinguer une certaine animation dans les rues, et dans la lumière blafarde du petit matin des ombres se déplacent en hâte pour accomplir quelque tâche matinale. La silhouette gracieuse d’une jeune femme s’approche de la ville et traverse furtivement la place près de la porte. Un éclair de joie passe sur son visage, et son pas est léger malgré le ballot qu’elle porte enveloppé dans sa cape. Elle s’éloigne et pénètre dans une modeste demeure où elle est saluée brièvement par une femme beaucoup plus âgée. Toutes deux s’assoient dans l’expectative. La plus jeune a confiance en l’avenir, et la plus âgée a l’espoir de voir se réaliser ce qu’elle attend depuis toujours.

      2 Les pensées des deux femmes vont vers la porte de la ville et ce qui commence à s’y passer, alors que les premiers rayons du soleil éclairent la petite ville perchée sur une colline. Davantage de gens passent maintenant dans les rues, et le soleil est plus haut dans le ciel. Bien que ce ne soit pas encore l’été, la période sèche de six mois est bien avancée ; et même à cette heure matinale le soleil commence déjà à faire sentir sa chaleur. Il y a maintenant beaucoup de monde, et la place devant la porte de la ville est le théâtre d’une grande animation. Un homme d’un certain âge est assis près de la porte ; son allure et ses vêtements indiquent qu’il s’agit d’un homme aisé, occupant une position en vue. Ce matin, il a un air très sérieux tandis qu’il dévisage tous ceux qui passent en cet endroit. Il est évident qu’il cherche quelqu’un. Soudain, il s’écrie : “Veuille dévier, veuille t’asseoir ici, un tel !” Un autre homme d’âge mûr s’arrête, fait un écart et vient s’asseoir à côté de lui. Cette salutation et la réaction qu’elle suscite vont donner lieu à des événements qui ne transformeront pas seulement la vie des deux femmes qui attendent patiemment dans leur petite maison de Bethléhem, mais aussi celle des nombreuses générations à venir. À “un tel”, une invitation allait être faite qui devait avoir des conséquences à longue portée, même jusqu’à notre époque.

      3. Quels sont les principaux personnages du drame de Naomi et de Ruth, et quelles questions doivent être résolues concernant leurs relations familiales ?

      3 La jeune femme qui entra dans la ville ce jour particulièrement important s’appelait Ruth, et la femme plus âgée qui la salua à son entrée dans la demeure était sa belle-mère, Naomi, veuve d’Élimélech. Contrairement à Naomi, Ruth n’était pas Juive, mais Moabite. Comment était-​elle donc devenue la belle-fille de Naomi et pourquoi se trouvait-​elle à Bethléhem, si loin de son pays et de son peuple ? Quels étaient ses liens avec Boaz, l’homme d’un certain âge qui tenait tant à parler d’une affaire avec un tel ? Et quelle était cette question si importante qui, trente siècles plus tard, peut influencer notre vie ?

      4. Que représentent les principaux personnages du drame ?

      4 L’histoire qui commença à se dérouler dans l’ancien Israël et qui est rapportée dans le livre de Ruth annonçait prophétiquement des événements de notre époque qui ont des conséquences tout aussi éprouvantes et étendues que ceux de l’époque de Ruth (I Cor. 10:11 ; Rom. 15:4). En outre, chacun des personnages de cette histoire ancienne est un type prophétique. Le nom d’Élimélech signifie “Dieu est roi”. Il représente donc le Seigneur Jésus-Christ. Il en est de même de Boaz, proche parent de Naomi, dont le nom peut signifier “en force”. On s’attend donc à ce que Naomi, dont le nom signifie “ma grâce”, représente les chrétiens appelés à devenir l’épouse de Jésus et plus particulièrement ceux qui se trouvent sur la terre en ce “temps de la fin”, lorsque le drame connaît son accomplissement remarquable. Ruth, dont le nom signifie peut-être “amitié”, devint la belle-fille de Naomi et fut en mesure de produire pour celle-ci une postérité. Elle représenterait donc elle aussi l’épouse du Christ, mais sous un aspect légèrement différent et dans des circonstances différentes également. Qui l’homme appelé “un tel”, autre parent proche de Naomi, représente-​t-​il ? Laissons aux événements se déroulant à notre époque moderne le soin de nous le montrer clairement.

      Une femme abandonnée

      5. a) Qu’arriva-​t-​il à Bethléhem aux jours de Naomi, et que décida donc de faire son mari Élimélech ? b) Qu’est-​ce que cela représente dans l’accomplissement moderne ?

      5 Revenons à l’époque où la famille d’Élimélech était encore heureuse et au complet. Avec sa femme Naomi et ses deux fils, Mahlon et Kilion, il habitait dans le territoire de Juda, à Bethléhem ou Éphrathah. Bethléhem signifie “maison du pain”, tandis qu’Éphrathah signifie “fécondité” ou “fertilité”. Ces deux noms suggèrent l’abondance, l’absence de famine ; cependant, au treizième siècle avant notre ère le pain vint à manquer, et Bethléhem et tout le territoire de la tribu de Juda connurent la famine, ce qui représente la disette spirituelle qui frappa l’organisation de Jéhovah durant la Première Guerre mondiale. Que les autres habitants de Bethléhem aient quitté la ville ou non, Élimélech et sa famille, eux, sont partis. Ils ont traversé le Jourdain et se sont établis dans le pays ou les champs de Moab pour y habiter temporairement en tant que résidents étrangers, tout comme les serviteurs de Jéhovah sont aujourd’hui des résidents temporaires dans le système de choses de Satan (Jean 17:16 ; I Jean 5:19). Ce faisant, Élimélech laissait derrière lui en Juda une possession héréditaire. — Ruth 1:1, 2.

      6. Qu’arriva-​t-​il aux membres de la famille de Naomi durant leur séjour en Moab ?

      6 Avec le temps, Élimélech alors âgé mourut et laissa Naomi veuve. Celle-ci jugea bon de marier ses deux fils dans le pays de Moab. Mahlon, vraisemblablement l’aîné, épousa Ruth, une Moabite, tandis que Kilion prit pour femme Orpah, Moabite elle aussi. Mahlon et Kilion moururent à leur tour laissant trois veuves : Naomi, leur mère, ainsi que Ruth et Orpah, leurs femmes (Ruth 1:3-5). Les deux jeunes femmes n’ayant pas d’enfant ne laissaient aucune postérité à Naomi. Celle-ci étant trop âgée pour avoir elle-​même des enfants devait en porter l’opprobre. La mort de Mahlon (dont le nom signifie “malade, infirme”) et de Kilion (qui signifie “faible”) représente la mort au sens spirituel de certains de ceux qui se sont associés à l’organisation de Dieu durant cette période difficile. Ce fut une époque de grande tristesse pour le peuple de Jéhovah.

      7. Comment Naomi considérait-​elle sa situation, et quelle condition Ésaïe annonça-​t-​il des siècles plus tard ?

      7 Naomi se voyait abandonnée, une femme dépourvue de postérité ou n’ayant pas le pouvoir d’en produire une. Elle était comme une “épouse complètement abandonnée et peinée d’esprit, et comme une épouse du temps de la jeunesse et qu’on a alors rejetée”. À une époque où le fruit des entrailles pouvait être considéré comme une bénédiction de la part de Jéhovah et la stérilité comme une malédiction, Naomi pensait être en droit de déclarer : “C’est Jéhovah qui m’a humiliée.” (Ruth 1:21, NW). Des siècles plus tard, le prophète Ésaïe fut inspiré pour parler d’une humiliation semblable qui, en l’occurrence, résultait de la défaveur de Jéhovah. Pour comprendre pleinement l’épreuve que devait endurer Naomi, nous devons connaître le sens de la prophétie d’Ésaïe et son application aux événements de notre époque qui l’ont accomplie. “‘Car Jéhovah t’a appelée comme si tu étais une épouse complètement abandonnée et peinée d’esprit, et comme une épouse du temps de la jeunesse et qu’on a alors rejetée’, a dit ton Dieu. ‘Pour un petit moment je t’ai complètement abandonnée, mais avec de grandes compassions je te rassemblerai. Dans un débordement d’indignation je t’ai caché ma face pour un moment seulement, mais avec une bonté de cœur jusqu’à des temps indéfinis, j’aurai pitié de toi’, a dit ton Racheteur, Jéhovah.” — És. 54:6-8, NW.

      Jéhovah, un propriétaire-époux

      8, 9. a) À qui les paroles rapportées dans Ésaïe 54:6-8 s’adressaient-​elles, et comment le contexte l’indique-​t-​il ? b) Quel groupe de personnes, également représenté par Naomi, est concerné par cette prophétie ?

      8 Cette prophétie laissait entendre que Jéhovah, le Dieu de toute création, possède une femme. Est-​ce possible ? Oui, symboliquement parlant. Dans Ésaïe 54:5 (NW), il est dit à cette femme : “Car ton grand Auteur, c’est ton propriétaire-époux, Jéhovah des armées est son nom ; et le Saint d’Israël est ton Racheteur.” Ces paroles ne s’adressaient ni à Naomi, qui était morte depuis cinq siècles aux jours d’Ésaïe, ni à quelque femme de son époque, mais à une organisation, la Sion céleste, l’organisation universelle de Dieu composée de ses fils spirituels dans les cieux. Durant les dix-neuf siècles écoulés, les anges célestes, spirituels et invisibles, qui sont restés saints et fidèles à Jéhovah Dieu, n’ont pas été les seuls à être comptés parmi ces fils spirituels composant l’organisation universelle de Dieu. Celle-ci a adopté des fils de Dieu engendrés de l’esprit alors qu’ils se trouvaient sur la terre, dont le nombre total est de 144 000 (Rév. 14:1). Ce sont tous des disciples du principal membre de l’organisation universelle de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ.

      9 Ces 144 000 disciples de Jésus-Christ sont appelés à l’épouser dans les cieux ; c’est pourquoi ils constituent la future épouse du Christ ou, selon Révélation 21:9, “l’épouse, la femme de l’Agneau”. Les membres de cette classe de l’épouse ont été choisis durant les dix-neuf siècles écoulés. C’est pourquoi il ne peut y avoir qu’un reste aujourd’hui sur la terre. Ceux qui ont survécu à la Première Guerre mondiale, s’étant voués à Dieu et ayant été baptisés avant 1919, sont représentés dans ce drame biblique par Naomi. Comment en sont-​ils venus à se trouver dans la même situation que Naomi au pays de Moab, c’est-à-dire sans enfant et abandonnés ?

      10. Quelles relations existent entre le reste et l’organisation universelle de Dieu, et durant quelle période le Grand Élimélech ‘mourut-​il’ par rapport à la classe de Naomi ?

      10 Pour comprendre cette partie du drame de Naomi et de Ruth, il faut connaître un autre aspect des relations qui unissent le reste sur la terre aux autres membres de l’organisation universelle de Dieu qui se trouvent dans les cieux. Puisque le reste fait partie de l’organisation universelle de Dieu, tout ce qui touche aux fils spirituels composant ce reste de l’épouse encore dans la chair affecte aussi la femme de Dieu, la Sion céleste ou organisation universelle. Cela devient tout à fait clair quand on considère la prophétie d’Ésaïe 54:6-8 à la lumière des événements qui ont accompagné l’activité de la classe de Naomi durant la Première Guerre mondiale. C’est en effet à cette époque-​là, de 1918 à 1919, que le Grand Élimélech “mourut” par rapport à la classe de Naomi qui devint abandonnée, comme privée d’un propriétaire-époux. Ce fut une période d’humiliation quand Jéhovah, l’époux de cette organisation universelle, rejeta sa femme, représentée par les chrétiens engendrés de l’esprit se trouvant sur la terre, en accomplissement d’Ésaïe 54:6-8.

      Jéhovah est mécontent de sa femme

      11. Quand et pour quelles raisons Jéhovah a-​t-​il été mécontent du reste, et comment l’a-​t-​il manifesté, ce qui affecta toute l’organisation universelle ?

      11 Remarquez comment, dans la prophétie d’Ésaïe, Jéhovah parle de sa femme comme étant abandonnée et peinée d’esprit, et à laquelle il cache sa face. Cela indique une période de mécontentement à son égard. C’est pourquoi au És 54 verset onze, il lui dit : “Ô femme affligée, battue par la tempête, inconsolée.” Le reste, alors la classe de Naomi connut une situation semblable, particulièrement en 1918 lorsque, dans un certain sens, il fut exilé loin de la faveur de Jéhovah Dieu. Cette année-​là, Jéhovah entra de façon soudaine dans son temple accompagné du messager de l’alliance, le Seigneur Jésus-Christ. Il examina le reste alors sur la terre et fut mécontent de lui (Mal. 3:1, 2). Pendant un temps, les membres du reste n’ont pas répondu de tout cœur à l’appel de Jéhovah les invitant à servir son Royaume. Ils hésitaient par crainte des hommes et ne se gardaient pas “de toute tâche du monde”. (Jacq. 1:27.) C’est pourquoi Jéhovah permit qu’ils deviennent esclaves de Babylone la Grande et de ses amis politiques. Ils connurent une période de grandes persécutions et d’injures dont le point culminant fut l’arrestation et l’emprisonnement de représentants du bureau central de la Société en 1918 sur la fausse accusation d’espionnagea. Cela signifiait que toute l’organisation universelle de Dieu, sa femme, allait être affectée par le mécontentement divin. La prophétie annonçait que toute l’organisation ressemblerait à “une épouse complètement abandonnée”.

      12. Si Élimélech représente le Seigneur Jésus-Christ en quel sens le fait que Jéhovah cache sa face à sa femme correspond-​il à la mort d’Élimélech ?

      12 Mais si Élimélech représente le Seigneur Jésus-Christ, en quel sens le fait que Jéhovah cache sa face à sa femme correspond-​il à la mort d’Élimélech ? Comment Jésus-Christ, alors dans les cieux, est-​il réellement mort par rapport à la classe de Naomi se trouvant sur la terre ? Durant son ministère terrestre, Jésus montra clairement quelle était sa règle d’action en disant : ‘Ce que je vois faire par mon Père, je le fais.’ Si, durant l’époque où le reste connut la défaveur divine, Jéhovah abandonna sa femme, lui cachant sa face, le Fils a donc dû agir pareillement, plus particulièrement envers une certaine partie de l’organisation universelle de Dieu, le reste spirituel sur la terre dont les membres font partie de son épouse. Ainsi, Jésus-Christ “mourut” réellement par rapport à ceux que Jéhovah abandonna.

      Une grande épreuve

      13. Que décide de faire Naomi, et en quoi cela constitue-​t-​il une épreuve pour Ruth et Orpah ?

      13 Dans le drame antique, dix années ayant passé, Naomi apprend que les conditions ont changé à Bethléhem. Jéhovah a de nouveau dirigé son attention sur son peuple en lui donnant du pain. Naomi décide de retourner dans son pays. Mais il y a une raison encore plus impérieuse. À Bethléhem de Juda, Naomi a une possession héréditaire ; il lui faut donc retourner dans son pays pour la reprendre. Cela constitue une grande épreuve pour Ruth et Orpah, ses deux “filles”. Que vont-​elles faire ? Apparemment sans hésiter, elles se mettent en route avec Naomi pour Bethléhem (Ruth 1:6, 7). Puis, quelque part en chemin, Naomi essaie de les en dissuader, disant : “‘Allez ! Retournez chacune à la maison de sa mère ! (...) Que Jéhovah vous fasse un don, et trouvez bel et bien chacune un lieu de repos dans la maison de son mari !’ Puis elle les embrassa, et elles élevèrent alors la voix et pleurèrent. Et elles lui disaient : ‘Non, mais avec toi nous retournerons vers ton peuple.’ Mais Naomi dit : ‘Retournez, mes filles. Pourquoi iriez-​vous avec moi ? Ai-​je encore des fils dans mes parties internes, et faudra-​t-​il qu’ils deviennent vos maris ? Retournez, mes filles, allez, car je suis devenue trop vieille pour appartenir à un mari. (...) Non, mes filles, car cela m’est très amer à cause de vous, que la main de Jéhovah soit sortie contre moi !’ — Ruth 1:8-13, NW.

      14. Que décide Orpah, et quelle attitude semblable ceux qu’elle représente adoptent-​ils ?

      14 “Alors elles élevèrent la voix et pleurèrent encore, puis Orpah embrassa sa belle-mère. Quant à Ruth, elle s’attacha à elle. Et celle-ci dit : ‘Voici que ta belle-sœur veuve est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne avec ta belle-sœur veuve.’” (Ruth 1:14, 15, NW). Orpah représente ceux qui sont entrés en relation avec la fidèle classe de Naomi et qui ont manifesté de l’intérêt et du zèle pendant un temps, mais qui ont ensuite renoncé alors qu’ils étaient encore dans leur jeunesse chrétienne. L’égoïsme et les désirs personnels les ont empêchés d’accepter l’invitation de Jéhovah à le ‘mettre à l’épreuve et à voir ainsi si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux et si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance’. — Mal. 3:10 ; Héb. 10:38, 39 ; II Pierre 2:22.

      15, 16. Comment Ruth réagit-​elle devant l’épreuve ?

      15 Par contre, la classe de Ruth renonça à tous ses avantages personnels pour réaliser aux côtés de la classe de Naomi le dessein prévu par Jéhovah à leur intention. “Ruth dit alors : ‘Ne me supplie pas de t’abandonner, de m’en retourner d’auprès de toi ; car où tu iras j’irai, et où tu passeras la nuit je passerai la nuit. Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu, mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai, et c’est là que je serai ensevelie. Qu’ainsi me fasse Jéhovah et qu’il y ajoute, si autre chose que la mort venait à opérer une séparation entre moi et toi !’” — Ruth 1:16, 17, NW.

      16 En disant : “Qu’ainsi me fasse Jéhovah et qu’il y ajoute”, Ruth jurait ou faisait le serment devant Jéhovah d’agir ainsi. Elle acceptait entièrement l’invitation à servir le Dieu de Naomi au côté de celle-ci, même jusqu’à la mort. Le renoncement d’Orpah n’affaiblit pas la détermination ni le zèle de Ruth. L’influence de Naomi avait amené la conversion de Ruth, et le désir profond du cœur de Naomi allait être satisfait puisque Ruth se montrera fidèle dans l’épreuve qui attendait les deux femmes à leur arrivée à Bethléhem.

      Une autre épreuve se présente

      17. À son retour à Bethléhem, comment Naomi répond-​elle aux salutations de ses voisines ?

      17 L’amertume et le pessimisme manifestés par Naomi quand elle parla à Ruth et à Orpah de ce qui les attendait à Bethléhem ne sont pas dissipés à l’arrivée de Naomi dans son pays. Elle ne devient que plus consciente de ce qu’elle a perdu et le sentiment très net de son impuissance ne fait qu’augmenter son amertume et sa peine. Le retour des deux femmes met en émoi toute la ville, et plus particulièrement les femmes qui ne peuvent en croire leurs yeux. Mais où est Élimélech ? Où sont Mahlon et Kilion ? Et qui est cette Moabite ? “Et les femmes disaient : ‘Est-​ce là Naomi ?’ Et elle disait aux femmes : ‘Ne m’appelez pas Naomi [qui signifie “ma grâce”]. Appelez-​moi Mara [qui signifie “amère”], car le Tout-Puissant a rendu les choses très amères pour moi. J’étais pleine quand je suis partie, et c’est les mains vides que Jéhovah m’a fait revenir. Pourquoi m’appelleriez-​vous Naomi, alors que c’est Jéhovah qui m’a humiliée et que c’est le Tout-Puissant qui m’a causé du malheur ?’” — Ruth 1:18-22, NW.

      18. Pourquoi la femme de Dieu, représentée sur la terre par le reste correspondant à Naomi, devait-​elle être rachetée ?

      18 Au temps de son affliction, la classe de Naomi pouvait vraiment dire : “Appelez-​moi Mara, l’amère.” Dans Ésaïe 12:1 (NW), le prophète fait aussi allusion à cette sévère discipline lorsque, s’adressant à Jéhovah Dieu, il dit : “Bien que tu te sois courroucé contre moi, ta colère a fini par s’en retourner.” Ensuite, dans Ésaïe 52:3 (NW), il ajoute : “Car voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘C’est pour rien que vous avez été vendus, et c’est sans argent que vous serez rachetés.’” En d’autres termes, le peuple qui mit en captivité les serviteurs de Dieu se trouvant sur la terre ne paya rien en échange ; il les obtint pour rien. Les És 52 versets 5 et 6 ajoutent : “‘Mais, à présent, quel intérêt ai-​je ici ?’ Telle est la déclaration de Jéhovah. ‘Car mon peuple fut emmené pour rien. (...) Pour cette raison, mon peuple connaîtra mon nom, oui, pour cette raison, en ce jour-​là, car je suis Celui qui parle.”’ Ainsi, Dieu abandonna son peuple pour rien. Il permit à l’ennemi de s’en rendre maître sans rien payer en échange. La femme de Dieu, représentée sur la terre par le reste correspondant alors à Naomi, devait donc être rachetée de Babylone la Grande.

      19. À quelle promesse de Jacob faite à Juda Naomi pensait-​elle particulièrement dans sa triste situation ?

      19 Telle était l’épreuve que devait endurer Naomi de Bethléhem, de la tribu de Juda, qui, veuve et sans enfant, semblait abandonnée et punie par Dieu. Elle avait encore au cœur l’ardent désir de participer à la réalisation du dessein que Jéhovah avait confié aux femmes d’Israël et plus particulièrement à quelques privilégiées de la tribu de Juda, héritières de la promesse de Jacob, père de Juda. Juste avant de mourir en Égypte, en 1711 avant notre ère, Jacob bénit Juda en ces termes : “Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo ; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” (Gen. 49:10, NW). Ce Schilo, dont le nom signifie “Celui à qui il est” ou “Celui à qui il appartient”, doit être le Commandant qui porte le bâton, celui qui détient le sceptre royal. Il s’agit du Messie, la véritable Postérité d’Abraham par laquelle toutes les familles de la terre se béniront (Gen. 22:17, 18). De quel descendant de Juda, l’arrière-petit-fils d’Abraham, devait-​il être le fils ? Quelle femme de Juda allait avoir l’insigne privilège d’être sa mère et de le tenir contre sa poitrine ? Naomi pouvait très bien penser que ce ne serait pas elle puisqu’elle était sans enfant et trop âgée pour en avoir. Il n’est donc pas étonnant que dans son affliction elle se soit écriée : “Appelez-​moi Mara.”

      Jéhovah offre une solution

      20. Quelle promesse Jéhovah fit-​il des siècles plus tard par l’intermédiaire d’Ésaïe ?

      20 Mais Jéhovah n’allait pas abandonner cette femme fidèle dont les pleurs étaient montés jusqu’à lui. Le prophète aurait très bien pu dire à Naomi ce qu’il déclara au nom de Jéhovah des siècles plus tard à la femme qu’elle représentait, savoir : “‘Je t’ai caché ma face pour un moment seulement, mais avec une bonté de cœur jusqu’à des temps indéfinis, j’aurai pitié de toi’, a dit ton Racheteur, Jéhovah.” (És. 54:8, NW). Comment cela allait-​il pouvoir se réaliser pour Naomi ? Si elle devait mourir sans descendant, elle n’aurait pas d’héritier à qui léguer les biens de son mari défunt. En outre, si le dessein de Jéhovah était de susciter le Schilo dans la tribu de Juda par son intermédiaire, il lui fallait alors un héritier mâle. Que devait-​elle donc faire ?

      21. Que prévoyait la Loi d’Israël pour une veuve dans la situation de Naomi, et en quel sens cela était-​il une épreuve pour Ruth ?

      21 Une fois de plus, la Loi d’Israël prévoyait des mesures pour quiconque se trouvait dans la situation de Naomi. Conformément à ce que Jéhovah avait promis lui-​même, aucune femme fidèle de l’ancien Israël ne devait être laissée sans héritier. Jéhovah avait dit : ‘Si tu obéis à la voix de Jéhovah, ton Dieu, (...) béni sera le fruit de tes entrailles.’ (Deut. 28:2-4, AC). Un homme ne devait pas non plus être laissé sans héritier pour porter son nom. La Loi d’Israël stipulait : “Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l’un d’eux mourra sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera point au dehors avec un étranger, mais son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme, et l’épousera comme beau-frère. Le premier-né qu’elle enfantera succédera au frère mort et portera son nom, afin que ce nom ne soit pas effacé d’Israël.” (Deut. 25:5, 6). Cette loi ainsi que celle du rachat constituaient la seule espérance de Naomi. Si elle trouvait un frère ou un proche parent, elle pourrait compter sur cette disposition prévue par la Loi pour trouver une solution. Toutefois, même si elle trouvait un proche parent, Naomi était incapable de donner naissance à un enfant. Ces espoirs reposaient donc sur Ruth, sa belle-fille, qui pouvait la remplacer dans cette disposition et produire une postérité à Élimélech. Comment Ruth allait-​elle considérer cette éventualité ? Serait-​elle disposée à renoncer à tout espoir de trouver un homme jeune qui lui donnerait quelque chose pour elle-​même ? Verrait-​elle dans cet appel une occasion de discerner les desseins de Jéhovah et d’en faire son mode de vie ?

      22. Quels autres personnages du drame allaient être concernés par cette épreuve, et en quel sens son issue nous affecte-​t-​elle aujourd’hui ?

      22 Et Boaz et un tel ? Comment allaient-​ils considérer cette invitation à donner un héritier à Naomi pour qu’il porte le nom de son mari défunt Élimélech ? Verraient-​ils là une occasion de participer plus pleinement au service de Jéhovah ? En quel sens cette épreuve et son issue nous affectent-​elles aujourd’hui ? La façon dont Naomi devait être consolée et dont le rêve de sa vie allait être réalisé, ainsi que le rôle joué par Ruth, Boaz et un tel face à cette épreuve font partie de ce drame inspiré qui nous incite aujourd’hui encore à faire des desseins de Jéhovah notre mode de vie. L’article suivant nous fera connaître le dénouement de ce drame.

  • Que les desseins de Jéhovah soient votre mode de vie
    La Tour de Garde 1972 | 15 mai
    • Que les desseins de Jéhovah soient votre mode de vie

      1. a) Quelle attitude d’esprit et de cœur afflige aujourd’hui l’humanité ? b) Quelle épreuve proposée à Ruth et à Naomi constitue pour nous une leçon de zèle et de dévouement ?

      “TOUS ne possèdent pas la foi”, déclara l’apôtre Paul (II Thess. 3:2). Parmi les nombreuses raisons de ce manque de foi, il faut citer en particulier l’esprit d’indépendance qui est très puissant au vingtième siècle. Alors que l’amour du Créateur a été relégué à l’arrière-plan et que l’indifférence pour ses desseins domine complètement le cœur et l’esprit de l’homme, le désir de satisfaire ses propres intérêts est devenu une véritable religion. Les hommes qui ont accepté de façon désintéressée l’invitation de Jéhovah à le servir et qui ont fait de ses desseins leur mode de vie ont réjoui le Créateur et constituent un exemple pour nous. Remarquable est celui de Ruth qui, dans l’Antiquité, laissa derrière elle son peuple et sa maison en Moab pour accompagner à Bethléhem sa belle-mère Naomi devenue veuve. Étant elle-​même veuve, elle aurait très bien pu se soucier de ses intérêts en cherchant un mari en Moab et en s’installant dans une région qui lui était familière, afin d’y élever une famille. Mais l’amour de Ruth pour Naomi et pour le culte de Jéhovah l’incita à tout abandonner et à accompagner Naomi de retour en Israël. Dans ce cadre inhabituel pour elle, son amour désintéressé fut éprouvé à l’extrême, mais son désir sincère de faire des desseins de Jéhovah son mode de vie la soutint et l’incita à accepter cette épreuve sans la moindre hésitation. Les conséquences pour Ruth et pour Naomi ainsi que les événements qui y aboutirent nous donnent une leçon stimulante de zèle et de dévouement.

      2, 3. À quoi le retour de Naomi dans son pays, accompagnée de Ruth, correspond-​il à notre époque moderne ?

      2 C’est le moment de la moisson des orges qui a lieu après la célébration de la Pâque. C’est le printemps ; les pluies d’hiver sont passées, et il y a maintenant quelque chose à moissonner à Bethléhem de Juda ; il y a de nouveau du pain après dix longues années de famine. Naomi les a passées en Moab où elle a perdu son mari Élimélech ainsi que ses deux fils dont l’un, Mahlon, était le mari de Ruth. Naomi est de retour, accompagnée de Ruth, avec l’approbation de Dieu. Elles sont ensemble dans son pays dans la propriété familiale de Naomi (Ruth 1:22). À quoi cela correspond-​il à notre époque moderne ? Les événements antitypiques d’aujourd’hui attirent notre attention sur les paroles de Jésus concernant le rassemblement par les anges de tous les élus, le reste de ses disciples oints. Quand cela a-​t-​il lieu ? Après la chute de Babylone la Grande (l’empire mondial de la fausse religion) devant le Grand Cyrus antitypique. C’est à ce moment-​là que devait se réaliser la prophétie de Jésus concernant la fin du système de choses. — Mat. 24:29-31.

      3 Le texte d’Ésaïe 12:1, 2 (NW), parle de la joie régnant au moment où le reste est rassemblé hors de Babylone la Grande ; il dit : “En ce jour-​là tu diras vraiment : ‘Je te rends grâce, ô Jéhovah, car bien que tu te sois courroucé contre moi, ta colère a fini par s’en retourner, et tu t’es mis à me consoler. Voici, Dieu est mon salut. J’aurai confiance et je ne serai pas dans l’effroi, car Jah Jéhovah est ma force et ma vigueur, et il est devenu pour moi le salut.’” Ces paroles sont reprises par la classe du reste correspondant à Naomi qui, à partir de 1919, est rétablie dans la faveur de Dieu et dans son service conformément à ses desseins à son égard.

      La participation zélée à la moisson porte du fruit

      4. De quelles lois d’Israël Ruth profita-​t-​elle pour subvenir aux besoins de Naomi, et comment son travail fait avec amour fut-​il récompensé ?

      4 Dans le drame typique, la moisson des orges avançait. Ruth vivait avec sa belle-mère, mais ne voulait pas être un fardeau pour elle. Elle désirait subvenir aux besoins de Naomi. C’est pourquoi, avec le consentement de celle-ci, elle profita des lois d’Israël sur la moisson (Lév. 19:9, 10). “Elle s’en alla, et entra, et se mit à glaner dans un champ derrière les moissonneurs. C’est ainsi qu’elle se trouva par hasard dans la portion de champ qui appartenait à Boaz, lequel était de la famille d’Élimélech.” (Ruth 2:1-3, NW). Boaz était un fidèle adorateur de Jéhovah et respectait ses lois (Ruth 2:4-7). Lorsqu’il apprend qui est Ruth, il fait en sorte qu’elle puisse continuer de travailler dans ses champs pendant la moisson des orges et durant celle du blé qui a lieu ensuite et qui se prolonge jusqu’à la fête de la Pentecôte, au mois de mai. Ce faisant, il dit à Ruth : “On m’a intégralement rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère, après la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que Jéhovah récompense ta façon d’agir, et qu’il y ait pour toi un salaire parfait de la part de Jéhovah, Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue chercher refuge !” (Ruth 2:8-13, NW). En prenant ces dispositions en faveur de Ruth, Boaz a présente à l’esprit Naomi, la belle-mère alors âgée de Ruth, pour qu’elle en profite elle aussi.

      5, 6. Que représente le fait que Ruth participa à la moisson au côté de Naomi ?

      5 Les événements dramatiques antitypiques de notre époque sont conformes aux paroles suivantes de Jésus : “Le champ est le monde (...). La moisson est la clôture d’un système de choses, et les moissonneurs sont les anges.” (Mat. 13:38, 39). Les membres de l’épouse du Christ n’étaient pas encore au complet en 1919. D’autres devaient être ajoutés. Tout comme Ruth se joignit à Naomi et travailla à la moisson à ses côtés avec zèle et fidélité, éventuellement jusqu’à la mort, à partir de 1919 apparut une classe plus récente qui vint s’ajouter au reste. Elle avait été figurée par Ruth.

      6 Un samedi après-midi de 1919, plus précisément le 6 septembre, un important service de baptême fut organisé dans le lac Érié à l’occasion de l’assemblée générale de Cedar Point (États-Unis). Ce jour-​là, plus de 200 personnes furent baptisées ; elles venaient s’ajouter à la partie la plus ancienne de l’épouse du Christ, représentée par Naomi alors âgée. Parmi les assistants se trouvaient les administrateurs de la Société qui avaient été libérés de la prison fédérale d’Atlanta le mardi 25 mars de cette même année. Goûtant à leur liberté toute récente, ils travaillaient toujours à l’avancement des intérêts du Royaume ou Gouvernement théocratique de Jéhovah Dieu. Trois ans plus tard, en 1922, une autre assemblée générale fut organisée à Cedar Point. Le samedi 9 septembre 1922, 361 personnes furent baptisées. Avec le temps, d’autres membres venaient ainsi s’ajouter à la classe de Ruth. Comme la Moabite, cette classe moderne était déterminée à coopérer dans l’unité avec la classe de Naomi jusqu’à la fin de la moisson de Dieu sur la terre, tant à la moisson des orges qu’à celle des blés, comme le montre le drame prophétique. Cette classe de personnes venues s’ajouter au reste ressemble à Ruth que Boaz qualifia d’excellente femme. Elle se révèle être une excellente femme antitypique par l’attachement exclusif qu’elle voue à Jéhovah Dieu.

      L’espérance de Naomi met à l’épreuve l’attachement de Ruth

      7. a) Quelle est pour Naomi la seule possibilité de garder la possession héréditaire au nom d’Élimélech et de contribuer à la lignée royale menant au Schilo promis ? b) En quoi cela constitue-​t-​il une épreuve pour Ruth ?

      7 Grâce au travail zélé de Ruth et à la générosité de Boaz, Naomi et Ruth ont maintenant de la nourriture. Cependant, Naomi est une veuve âgée qui ne peut plus avoir d’enfant, et elle a cette possession héréditaire qui appartenait à son mari Élimélech. Pour elle, il n’y a plus d’espoir, à moins que Ruth ne lui serve d’intermédiaire ou ne la remplace. Naomi trouve une solution. Elle décide de vendre sa possession en ayant particulièrement présents à l’esprit les bienfaits qu’en retirera Ruth dont elle doit se servir pour cette transaction. De plus, étant veuves, Naomi et sa belle-fille Ruth ne pourraient apporter aucune contribution à la lignée royale de la tribu de Juda qui doit mener au Schilo promis. Il faudrait que Naomi ait un enfant ou qu’elle en adopte un auquel Ruth donnerait naissance dans la tribu de Juda, puisque cette possession héréditaire ne peut sortir de cette tribu. Ruth doit donc devenir la femme d’un homme de Juda, afin de maintenir cette propriété dans cette tribu. Toutefois, il faut d’abord que Ruth accepte cette éventualité et renonce à tout désir légitime de devenir la femme d’un homme plus jeune que Boaz qui, lui, est d’un certain âge. Comment va-​t-​elle réagir à cette invitation ?

      8. Comment Naomi expose-​t-​elle à Ruth la solution à leur problème, et comment Ruth réagit-​elle ?

      8 Naomi lui expose clairement le problème. Elle lui dit : “Ma fille, ne dois-​je pas chercher pour toi un lieu de repos, afin que cela aille bien pour toi ? Et maintenant Boaz n’est-​il pas notre parent, lui avec les jeunes personnes duquel tu es restée ? Voici que cette nuit il vanne l’orge sur l’aire de battage. Et tu devras te laver, et te frotter avec de l’huile, et mettre sur toi tes manteaux, et descendre vers l’aire de battage. Ne te fais pas reconnaître de l’homme jusqu’à ce qu’il ait fini de manger et de boire. Et il devra arriver, quand il se couchera, que tu devras alors remarquer le lieu où il se couche ; et tu devras venir et le découvrir à l’endroit de ses pieds et te coucher ; et il t’indiquera lui-​même ce que tu dois faire.” Que répond Ruth ? “Et elle lui dit : ‘Tout ce que tu me dis, je le ferai. Alors elle descendit vers l’aire de battage et fit selon tout ce que sa belle-mère lui avait ordonné.” — Ruth 3:1-6, NW.

      9. En agissant ainsi, en quel sens Naomi ressemble-​t-​elle à Paul ?

      9 Naomi ressemble à l’apôtre Paul qui, parlant de ses relations avec l’église ou congrégation, dit à ses membres : “Je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, afin que je puisse vous présenter au Christ comme une vierge chaste.” (II Cor. 11:2). De même, Naomi prend des dispositions pour le mariage de Ruth avec l’homme juste. Ruth se rend donc dans le champ et se couche aux pieds de Boaz. Au milieu de la nuit, quand celui-ci s’éveille, elle l’invite à la prendre pour femme afin de produire une postérité à Élimélech, l’homme mort. — Ruth 3:7-9.

      Un autre “goʼél” s’interpose

      10. Pourquoi n’était-​ce pas une action impure de la part de Naomi et de Ruth, et comment Boaz considéra-​t-​il l’invitation de Ruth à appliquer la loi du lévirat ?

      10 La conduite de Naomi et de Ruth n’avait rien d’immoral. Elle reflétait simplement leur confiance dans l’honneur de celui qui occupait la position de racheteur ou goʼél. La réponse de Boaz montre de façon évidente qu’il ne s’est pas trompé sur les mobiles de Ruth et qu’il n’a pas pris son invitation à appliquer la loi du lévirat en l’épousant pour une proposition immorale. “Alors il [Boaz] dit : ‘Bénie sois-​tu de Jéhovah, ma fille ! Tu as encore mieux témoigné ta bonté de cœur en dernier lieu qu’en premier lieu, en ne courant pas après les jeunes gens, qu’ils soient d’humble condition ou riches. Et maintenant, ma fille n’aie pas peur. Tout ce que tu diras, je le ferai pour toi, car tout le monde à la porte de mon peuple sait que tu es une excellente femme. Et maintenant, alors qu’il est bien vrai que je suis un racheteur, il y a également un racheteur qui est plus proche parent que moi. Loge ici cette nuit, et il devra arriver, au matin, que s’il veut te racheter, c’est parfait ! Qu’il fasse le rachat ! Mais s’il ne prend pas plaisir à te racheter, alors c’est moi qui te rachèterai, tout comme il est sûr que Jéhovah est vivant.’” — Ruth 3:10-13, NW.

      11. a) Pourquoi Boaz n’accepta-​t-​il pas sur-le-champ la proposition de Ruth en agissant comme racheteur pour elle ? b) Comment cela s’applique-​t-​il dans l’antitype ?

      11 Boaz est un homme d’honneur ayant beaucoup de retenue. Il rappelle à Ruth qu’il y a un homme de sa famille qui est un parent plus proche de Naomi que lui. Il est le neveu de Naomi, tandis que ce parent plus proche en est le beau-frère. C’est à cet homme que revient en premier lieu le droit d’acheter la possession héréditaire de Naomi et d’agir ainsi en tant que racheteur ou goʼél. Cela ne veut pas dire que Boaz, célibataire déjà âgé n’ayant pas de responsabilités familiales, n’est pas disposé à faire son devoir, même si cela signifie pour lui devenir père de famille. Il est désireux d’apporter sa contribution à la lignée royale menant au Schilo promis issue de la tribu de Juda à laquelle il appartient. Dans l’antitype, cela s’applique au Seigneur Jésus-Christ qui est le goʼél céleste, le Racheteur ou Rédempteur. Mais au préalable, il laisse les classes de Naomi et de Ruth exposées à celui qui est représenté par “un tel”, le beau-frère de Naomi. Cela met à l’épreuve les deux parties du reste, représentées par Naomi et Ruth. Qui l’emporte ? Qui échoue ? Le récit nous le montre.

      12. Comment Ruth et Naomi réagissent-​elles devant l’attitude adoptée par Boaz ?

      12 Ruth retourne près de sa belle-mère avant que les premiers rayons du soleil matinal n’éclairent la ville. C’est avec joie qu’elle rapporte enveloppées dans sa cape six mesures d’orge que Boaz lui a données comme gage de sa promesse. La vieille femme Naomi la salue par ces mots : “Qui est-​tu, ma fille ?” Comprenant le sens des paroles de Naomi, elle lui dit qu’elle n’est pas encore la femme de Boaz, mais lui fait part de tout ce qui s’est passé et des paroles de Boaz. Puis Naomi lui dit : “Reste tranquille, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment se dénouera l’affaire, car l’homme n’aura de repos qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui.” Ruth attend donc avec une grande confiance en l’avenir, et Naomi attend aussi avec l’espoir de voir se réaliser ce qu’elle attend depuis toujours. — Ruth 3:14-18, NW.

      Le racheteur mis à l’épreuve

      13. Que fit Boaz pour régler cette affaire ?

      13 Les événements de ce jour très important arrivent rapidement à leur point culminant. “Quant à Boaz, il monta à la porte et s’assit là. Et voici que passait le racheteur, celui qu’avait mentionné Boaz. Alors il dit : ‘Veuille dévier, veuille t’asseoir ici, un tel !’ Il dévia donc et s’assit. (...) Alors il dit au racheteur : ‘La portion de champ qui appartenait à notre frère Élimélech, Naomi, celle qui est revenue de la campagne de Moab, doit la vendre. Quant à moi, j’ai cru devoir te le révéler, en disant : “Achète-​la en présence des habitants et des aînés de mon peuple. Si tu veux la racheter, rachète-​la ; mais si tu ne veux pas la racheter, veuille me le déclarer, pour que je sache, car il n’y a personne d’autre que toi pour faire le rachat, et moi je suis après toi.”’ Et il dit : ‘C’est moi qui la rachèterai.’” — Ruth 4:1-4, NW.

      14. Comment “un tel” répondit-​il à l’invitation d’être le racheteur ?

      14 Bien sûr, “un tel” est disposé à acheter la possession ; cela ne fera qu’augmenter les biens qu’il possède à Bethléhem. Et puisque Naomi est une vieille femme ayant perdu ses facultés de reproduction, il ne craint pas qu’elle lui donne un enfant à qui retournerait la possession. Ainsi, tous les biens de Naomi lui reviendront et s’ajouteront à ce qu’il possède déjà. “Alors Boaz dit : ‘Le jour où tu achèteras le champ de la main de Naomi, tu devras aussi l’acheter de Ruth, la Moabite, la femme du mort, pour faire que le nom du mort se lève sur son héritage.’” Ah ! mais c’est différent ! La responsabilité est trop grande, et cela pourrait compliquer les choses. Devant cette épreuve inattendue, le racheteur répond à Boaz : “Je ne puis le racheter pour moi, de peur que je ne ruine mon propre héritage. Rachète-​le pour toi-​même avec mon droit de rachat, car je ne puis faire le rachat.” Il enlève alors une sandale et la tend à Boaz pour ratifier l’accord. — Ruth 4:5-8, NW.

      15. Que fit ensuite Boaz ?

      15 “Un tel” n’a pas passé l’épreuve avec succès. Par contre, Boaz accepte l’arrangement et il en est heureux. Il dit donc au parent plus proche et à tout le peuple : “Vous êtes témoins aujourd’hui que j’achète de la main de Naomi tout ce qui appartenait à Élimélech et tout ce qui appartenait à Kilion et à Mahlon. Et j’achète également comme femme pour moi Ruth, la Moabite, femme de Mahlon pour faire que le nom du mort se lève sur son héritage et pour que le nom du mort ne soit pas retranché d’entre ses frères et de la porte de son lieu. Vous êtes témoins aujourd’hui.” Boaz accomplit ainsi le dessein de Jéhovah concernant la responsabilité d’un homme envers son frère, tandis que “un tel” perd tout crédit aux yeux du peuple rassemblé à la porte. — Ruth 4:9-12, NW.

      16. Qui “un tel” représente-​t-​il à notre époque ?

      16 Mais qui “un tel” représente-​t-​il à notre époque ? Alors qu’environ trente siècles se sont écoulés depuis, comment cela nous affecte-​t-​il ? Puisque “un tel” gêna pendant un moment Boaz, il représente une classe de personnes qui, sur la terre, s’opposent à Jésus-Christ, l’époux à qui les membres de la classe de Naomi et de celle de Ruth sont promis au sens spirituel. Ce “un tel” qui, en tant que beau-frère d’Élimélech, aurait pu prendre la place de celui-ci et lui donner une postérité, représente quelqu’un qui manque à ses devoirs, un prétendu Christ et faux prophète ; le Seigneur Jésus-Christ mit en garde ses disciples contre de telles personnes, disant : “Car de faux Christs et de faux prophètes surgiront [au temps de la fin] et produiront de grands signes et des prodiges, de manière à abuser, si possible, même les élus”, c’est-à-dire les classes de Naomi et de Ruth (Mat. 24:24). C’est donc aujourd’hui le cas de la classe de ces faux Christs. Ils désirent se saisir de la congrégation, le reste promis en mariage au Seigneur Jésus-Christ ; ils veulent l’appui et le soutien des membres de ce reste, mais refusent d’assumer la responsabilité de rendre les classes de Naomi et de Ruth productives pour ce qui est des intérêts du Royaume. Cela exigerait trop d’efforts et les ferait délaisser leurs propres intérêts égoïstes. Ils ne s’intéressent pas au Royaume de Dieu, mais lui préfèrent la Société des Nations et actuellement l’Organisation des Nations unies. Ils ne veulent pas être liés à la lignée royale du Schilo, le Roi Jésus-Christ. Pareille attitude d’esprit et pareille conduite caractérisent bien le clergé de la chrétienté. Ses membres ont refusé l’invitation de servir Jéhovah et de faire de ses desseins leur mode de vie. Jésus nous a exhortés à fuir de telles personnes. — II Tim. 3:5 ; Rév. 18:4.

      La bénédiction pour celui qui accepte la voie de Jéhovah

      17. Comment Boaz et Ruth sont-​ils bénis en répondant favorablement à l’appel qui leur est adressé, et en quel sens les intérêts de Naomi sont-​ils concernés ?

      17 En revanche, Boaz se montre fidèle à sa promesse en prenant Ruth pour femme conformément à la loi du lévirat (Ruth 4:13-15). Leur mariage ne produisit ni un roi ni le Schilo ; le temps n’était pas encore venu pour l’établissement du royaume d’Israël. Mais ils eurent un fils qui devint le grand-père du roi David, descendant de Juda à la onzième génération et avec qui Jéhovah fit une alliance pour un royaume éternel (Mat. 1:3-6 ; II Sam. 7:12, 13), et qui fut un maillon de la lignée aboutissant finalement au Seigneur Jésus-Christ, l’Héritier permanent du roi David (Luc 3:23-31 ; 20:41-44). Les intérêts de Ruth et de Naomi sont liés. Ruth est la mère de l’enfant, mais Naomi l’adopte et lui sert de nourrice, comme s’il était le fils de son mari défunt, Élimélech, car il doit recevoir la possession héréditaire de celui-ci. De façon appropriée, les voisines disent : ” ‘Un fils est né à Naomi !’ Et elles commencèrent à l’appeler du nom d’Obed [qui signifie “serviteur” ou “celui qui sert”].” (Ruth 4:16, 17, NW). Ainsi, Boaz et Ruth, qui ont répondu favorablement à l’appel qui leur a été adressé et ont à cœur les desseins de Jéhovah, vouent leur vie à la réalisation de ces desseins, et Jéhovah les bénit en leur permettant de produire un des chaînons de la lignée royale menant au Schilo promis dont “le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, (...) et à [qui] appartiendra l’obéissance des peuples”. — Gen. 49:10, NW.

      18. Quelles relations existent entre les classes de Naomi et de Ruth constituant aujourd’hui le reste, et que produisent-​elles ?

      18 Finalement, à notre époque, les classes de Naomi et de Ruth constituant le reste spirituel sont en passe de devenir l’épouse du Christ, le Schilo de la prophétie de Jacob. Mais pas plus que Boaz et Ruth, elles ne produisent le Roi oint du Royaume messianique de Dieu. Toutefois, elles donnent naissance à une classe de personnes qui sert Dieu. Tout comme le garçon à qui Ruth donna naissance à Bethléhem fut appelé Obed, ce qui signifie “celui qui sert” ou “serviteur”, de même les classes modernes de Ruth et de Naomi produisent ou constituent une classe qui, dans la prophétie rapportée dans Matthieu chapitre 24, est décrite par Jésus comme l’“esclave fidèle et avisé”. Les deux parties du reste spirituel à notre époque, les classes de Naomi et de Ruth, manifestent l’une pour l’autre un amour intense semblable à l’amour indéfectible qui unissait Ruth à Naomi, la veuve âgée, aux yeux de qui Ruth ‘vaut mieux que sept fils’. À part la mort, rien ne peut les séparer.

      C’est le moment de montrer notre zèle et notre attachement

      19. Quel exemple d’amour désintéressé Naomi et Ruth donnent-​elles à ceux sur qui est arrivée la fin du présent système de choses ?

      19 À la fois dramatique et encourageant, le livre de Ruth nous donne une leçon de zèle et d’attachement à Dieu. Les classes de Naomi et de Ruth constituent un excellent exemple pour ceux qui vivent au temps de la fin du présent système de choses. Ce n’est pas le moment d’adopter une attitude indépendante en préférant suivre la voie de son choix pour satisfaire des intérêts ou des désirs égoïstes. Ce n’est pas non plus le moment de nous montrer indifférents quant aux desseins de Dieu concernant le présent système de choses, près de connaître leur pleine réalisation. Naomi était sans doute consciente qu’elle ignorait peut-être si elle jouait ou non un rôle en rapport avec la lignée menant au Schilo ; toutefois, elle était disposée à consacrer toute sa vie à cette éventualité. Ruth, qui était une jeune femme, aurait pu se marier avec n’importe quel homme jeune : un homme riche si elle l’avait voulu ou un homme pauvre si elle l’avait aimé. Mais elle se montra disposée à épouser un homme d’un certain âge, afin que son fils devienne celui de Naomi. L’une et l’autre agirent ainsi parce qu’elles aimaient Jéhovah et désiraient participer à la réalisation de ses desseins. Quel exemple d’amour désintéressé ! Or, l’une et l’autre ont pu être considérées à leur époque et par leurs voisins comme des gens “ordinaires”.

      20. Quel avertissement Paul donna-​t-​il, et comment pouvons-​nous aujourd’hui être récompensés par Dieu ?

      20 Nous vivons aujourd’hui dans le “temps de la fin”, l’époque durant laquelle toutes ces prophéties connaissent un merveilleux accomplissement. Paul écrivit à notre intention cet avertissement : “De plus, je dis ceci, frères, le temps qui est laissé est réduit. Désormais que (...) ceux qui usent du monde [soient] comme ceux qui n’en usent pas pleinement ; car la scène de ce monde change.” (I Cor. 7:29-31). Si nous pensons pouvoir vivre comme les gens de ce monde, en consacrant exclusivement notre temps à gagner notre vie, nous ne manquerons pas de connaître un réveil brutal, car, comme le montre Paul, le présent monde se désagrège rapidement et sous peu la vie n’y sera plus possible du tout. Aujourd’hui, il y a de nombreuses raisons de vivre en ayant en vue les bénédictions que le Royaume messianique déversera bientôt sur toute la terre, et il ne reste que très peu de temps à vivre dans le présent système inique. Même si nous devions renoncer à tout ce que le présent système peut nous offrir, ‘en usant du monde comme ceux qui n’en usent pas pleinement’, selon les paroles de Paul, que serait-​ce comparé à l’attitude adoptée par Ruth et à celle de la classe de Ruth qui a déjà passé bien des années à accomplir les desseins de Jéhovah ? Tout comme Jéhovah a béni les classes de Naomi et de Ruth, constituant le reste oint, en leur faisant produire les fruits du Royaume, il bénira quiconque répond aujourd’hui de tout son cœur à l’appel de Jéhovah l’invitant à le servir et fait de ses desseins son mode de vie. Il n’existe pas de meilleure récompense.

      [Illustration, page 312]

      Avec générosité, Ruth présenta son petit enfant à Naomi qui l’adopta comme s’il était son propre fils ; l’enfant devint un ancêtre du Messie.

  • Je me souviens de mon Créateur pendant les jours de ma jeunesse
    La Tour de Garde 1972 | 15 mai
    • Je me souviens de mon Créateur pendant les jours de ma jeunesse

      Raconté par Aleck Bangle

      LORSQUE j’ai reçu une demande d’entrée dans le ministère à plein temps en qualité de pionnier, sous la direction de la Société Watch Tower, une des questions m’a fait hésiter un instant. On me demandait si j’avais quelqu’un à ma charge. Avant de répondre, j’ai interrogé ma mère, puisque je subvenais en partie à ses besoins. Le cœur plein de joie et le visage souriant, elle m’a dit : “Mon fils, tu es le premier de mes enfants à être né après que j’ai connu la vérité, et j’éprouve les mêmes sentiments que la mère de Samuel qui consacra son fils à Jéhovah. C’est pourquoi, va, mon fils, et voue à Dieu ton temps, tes forces et ton énergie ; je suis heureuse que tu le fasses dès maintenant, pendant les jours de ta jeunesse. Jéhovah prendra soin de moi.”

      Ces paroles d’encouragement d’une mère fidèle et laborieuse m’ont suffi. La foi et la confiance immenses que ma mère avait en Jéhovah m’ont arraché des larmes des yeux. Sans tarder, j’ai répondu à la question et envoyé ma demande, qui fut acceptée.

      J’ai donc abandonné mon travail profane et, en juin 1940, à l’âge de vingt et un ans, je suis allé à New York pour embrasser la carrière de ministre pionnier ou proclamateur à plein temps du Royaume de Dieu. Quant à ma mère, elle a été bien soignée jusqu’au jour de sa mort, en 1965.

      L’exemple des aînés m’a aidé

      Mes parents avaient connu la vérité de Dieu aux environs de 1917-​1918. Leur exemple m’a beaucoup aidé à me souvenir de mon Créateur pendant les jours de ma jeunesse. Ils faisaient toujours la prière avant les repas et avant de se coucher. Cela m’impressionnait beaucoup, et je les imitais, à mon humble manière.

      Nous habitions Pittston, en Pennsylvanie (États-Unis), et quand mon père a pris sa retraite pour raison de santé, en 1931, il a passé les cinq dernières années de sa vie à prêcher à plein temps la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Il m’a ainsi donné le bon exemple, en me montrant comment je pouvais me souvenir de mon Créateur pendant les jours de ma jeunesse.

      Le temps vint où j’ai voulu remercier le Créateur de la connaissance que j’avais acquise à son sujet. Je lui ai donc voué ma vie et j’ai symbolisé cette offrande de ma personne par le baptême d’eau en 1938.

      Je n’oublierai jamais la première grande assemblée à laquelle j’ai assisté. C’était en 1939, au Madison Square Garden, dans la ville de New York. J. F. Rutherford, alors président de la Société Watch Tower, a prononcé le discours public “Gouvernement et paix” devant 18 000 personnes. Une vingtaine de minutes après le début de la conférence, une bande d’émeutiers à l’esprit fasciste, disciples du prêtre catholique Charles Coughlin, ont essayé d’interrompre la réunion. Ils se sont mis à hurler, et certains d’entre eux criaient même : “Heil Hitler !” Loin de se laisser intimider, le président de la Société a dit courageusement : “Les nazis et les catholiques aimeraient interrompre cette réunion, mais grâce à Dieu, ils ne le pourront pas.” L’orateur est allé jusqu’au bout de son discours. Le courage et la confiance manifestés par mes frères aînés dans la foi m’ont pénétré de l’idée qu’il faut du courage pour être un serviteur de Jéhovah Dieu.

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