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Après le fromage et le beurre, la drogueRéveillez-vous ! 1978 | 22 mars
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encore produit d’effet et la police aussi bien que la douane continuent de saisir des quantités de plus en plus importantes de drogue.
Si le problème de la drogue est plus grave aux Pays-Bas qu’ailleurs, cela tient aussi à ce que le trafic des stupéfiants y est implanté depuis longtemps. Vous aimeriez sans doute en connaître la raison. La voici: Dans les années 1930, la misère poussa des marins chinois à s’installer aux Pays-Bas. Ils abandonnèrent leur métier pour travailler à terre et envoyer de l’argent à leur famille restée au pays. Les hommes ne dépensaient que le strict minimum, c’est-à-dire juste de quoi se nourrir. Ils dormaient entassés les uns sur les autres dans les quartiers les plus pauvres des grandes villes. Après la Seconde Guerre mondiale, ils profitèrent de la relance économique et leur sort s’améliora. À force de labeur et d’économie, beaucoup de ces anciens marins purent ouvrir un restaurant chinois. Or, nombre d’entre eux étaient auparavant fumeurs d’opium et le restèrent. Aussi la colonie chinoise fit-elle venir de Hong-Kong tout ce dont elle avait besoin pour ses restaurants et ses magasins et, de temps en temps, il se glissait un petit paquet d’opium dans l’envoi.
Beaucoup plus tard, l’héroïne et d’autres stupéfiants ont fait leur apparition sur le marché noir. Jusqu’à ces quatre ou cinq dernières années, la police et la douane n’avaient jamais saisi d’héroïne. À présent, le total des saisies représente des centaines de kilos, et on a l’impression que cette quantité de drogue confisquée ne représente que le haut de l’iceberg par rapport à celle qui circule. Le plus souvent, l’opium et l’héroïne viennent du “Triangle d’or”, délimité par la Birmanie, le Laos et le nord de la Thaïlande. La contrebande de l’opium se fait avec des bateaux de pêche qui naviguent entre le “Triangle d’or” et Hong-Kong, Singapour et, depuis peu, Bangkok. Les puissants gangs de la drogue sont établis dans les grands ports. Tous les moyens leur sont bons pour écouler leur marchandise dans les pays occidentaux, plus riches, où ils peuvent faire des bénéfices fabuleux. À la source, l’opium non traité vaut 53 dollars (265 FF) le kilo, mais les toxicomanes paient l’héroïne 235 300 dollars (1 176 500 FF) le kilo (une réaction chimique assez simple permet d’obtenir un kilo d’héroïne à partir de 10 kilos d’opium).
Aux temps où 800 000 soldats américains stationnaient au Viêt Nam, une grande partie de l’héroïne du “Triangle d’or” allait dans ce pays. Outre ceux qui étaient déjà toxicomanes, beaucoup de soldats se réfugiaient dans la drogue pour échapper à la maladie, à l’angoisse ou à la tension qu’engendre la guérilla dans la jungle. Après le départ des troupes américaines du Viêt Nam, la drogue devint un problème en Europe et surtout aux Pays-Bas où, se servant de leurs relations avec le “milieu” d’origine chinoise déjà implanté là, les gangs chinois de Hong-Kong et de Bangkok essayèrent de retrouver en Europe le marché lucratif qu’ils avaient perdu au Viêt Nam.
La toxicomanie a eu un effet désastreux sur les Pays-Bas. Il y a moins de dix ans, la criminalité y était peu importante. Aujourd’hui, la délinquance juvénile, le vol et le meurtre sont la gangrène de la société néerlandaise. Quand un vol ou une attaque à main armée a lieu en plein jour, personne ne lève le petit doigt pour porter secours à la victime. En un week-end, 7 000 voitures ont été démolies à Amsterdam. Dépassée, la police s’est contentée de remettre aux victimes un formulaire à remplir. Pendant quelque temps, le gouvernement a placé des gendarmes dans les tramways pour enrayer la vague de violence et de vols qualifiés qui déferlait sur la ville.
L’accroissement de la criminalité est donc lié à la drogue. Toxicomanes et trafiquants se rencontrent là où sévissent d’autres fléaux, tels que la prostitution, le jeu, le vol et le trafic de marchandises volées. Le toxicomane paie 118 dollars (590 FF) son demi-gramme d’héroïne quotidien. Il est évident qu’on ne peut se procurer une telle somme par des moyens honnêtes. Aussi les drogués recourent-ils au trafic des stupéfiants, à la prostitution ou au vol, et ils ne reculent devant rien qui puisse leur rapporter de l’argent. Comme ils ne reçoivent que le dixième de la valeur de leurs larcins, ils doivent voler des quantités énormes de marchandises. Tout cela montre bien que la toxicomanie est à l’origine de nombreux délits.
La police est dépassée par les événements et le restera, à moins d’être renforcée. C’est pourquoi des voix se font entendre en faveur de la remise gratuite d’héroïne aux drogués, dans l’espoir que cela fera disparaître les délits dont ils sont la cause.
Aux Pays-Bas, le problème général de la toxicomanie est devenu particulièrement épineux. Mais, individuellement, les drogués peuvent être aidés. Dans ce pays comme dans bien d’autres, nombre de toxicomanes sont parvenus à vaincre leur vice en étudiant la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Ces anciens drogués mènent maintenant une vie honnête. Sans aucun doute, l’application des conseils de la Bible pourrait en aider encore bien d’autres.
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Le tribunal reconnaît le changementRéveillez-vous ! 1978 | 22 mars
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Le tribunal reconnaît le changement
IL Y A quelques années, alors qu’elle se livrait au trafic de la drogue, une jeune Canadienne en vendit sans le savoir à un inspecteur en civil. On lança contre elle un mandat d’amener dans tout le pays, mais, pendant plus de sept ans, on ne put mettre la main sur elle. Entre-temps, elle commença à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah et, à cause de ce qu’elle apprenait, sa conscience se mit à la tourmenter. Finalement, elle décida de se dénoncer aux autorités.
Cependant, un avocat lui conseilla de plaider non coupable, en jouant sur le temps écoulé et sur le manque de témoins. Mais elle insista pour rester honnête. L’avocat, bouleversé, se lança alors dans une longue description des conditions qui règnent en prison et il lui fit la morale sur les conséquences que subiraient ses enfants, séparés de leur mère.
Mais au lieu de transiger avec sa conscience, la jeune femme prit un autre avocat et son cas passa devant la Cour suprême de la province d’Alberta. L’avocat fit valoir qu’elle avait complètement changé depuis qu’elle s’était jointe aux Témoins de Jéhovah, et que l’étude de la Bible l’avait aidée à cultiver une conscience pure. Alors que, normalement, seules des circonstances exceptionnelles pouvaient empêcher la cour d’ordonner l’emprisonnement (à cause de la gravité du délit), la jeune femme ne fut condamnée qu’à six mois avec sursis. Elle ne dut payer aucune amende et ne fut même pas mise sous surveillance.
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