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La règle par excellence est-elle suffisante ?La Tour de Garde 1957 | 1er janvier
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La règle par excellence est-elle suffisante ?
Beaucoup de gens mènent ce qu’ils appellent “ une vie convenable ”. Ils entendent par là qu’ils ne font pas de mal aux autres et leur font souvent du bien du point de vue matériel. Cela mènera-t-il à la vie éternelle ? Ou est-il exigé davantage ?
JÉSUS-CHRIST énonça la prétendue règle par excellence : “ Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. ” (Mat. 7:12). Observer cette règle de l’amour du prochain est nécessaire pour obtenir la vie éternelle dans le monde nouveau de Dieu. Certains pensent, cependant, qu’observer la “ règle par excellence ” est tout ce que Dieu demande. Mais nous sommes-nous vraiment acquitté de notre devoir envers Dieu en faisant simplement du bien à autrui ? Les Écritures montrent-elles que la “ règle par excellence ” est suffisante ?
En réalité, quand nous nous tournons vers la Parole de Dieu nous trouvons que l’on peut perdre la vie éternelle tout en étant engagé dans un programme de bonnes œuvres constructives. Cela est un point important souligné par Jésus-Christ lui-même. L’écrivain biblique Luc nous parle d’un incident qui se passa dans un foyer où Jésus était invité :
“ Une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. ” — Luc 10:38-42.
Visiblement absorbée par la préparation de nombreux plats pour un repas, Marthe était “ occupée à divers soins domestiques ”. Ses intentions étaient bonnes ; elle désirait faire pour Jésus tout le bien qu’elle pouvait. Cependant, Marie, sa sœur, était assise aux pieds du Maître et “ écoutait sa parole ”. Marie comprenait l’importance de la connaissance, la connaissance de Dieu et de ses desseins. Marthe, occupée à tant de choses domestiques, était ennuyée et pria Jésus d’ordonner à Marie “ de (l’)aider ”. Alors, le Maître montra nettement à Marthe ce qui était vraiment important. Il dit qu’elle s’inquiétait et s’agitait pour beaucoup de choses, qu’une seule chose était vraiment importante et que Marie avait choisi cette bonne part.
Que cela signifie-t-il pour nous ? Ceci : L’aide apportée aux autres ne suffit pas ; il est possible d’“ être occupé à divers soins ” qui, quoique bons et de valeur en eux-mêmes, peuvent nous amener à perdre la vie éternelle. Un programme d’activités très utiles n’est pas suffisant en lui-même.
“ ÉCOUTER SA PAROLE ”
Jésus dit à Marthe que Marie avait “ choisi la bonne part ”, parce qu’elle “ écoutait sa parole ”. Elle avait en effet choisi la bonne part, comme Simon Pierre le dit une fois à Jésus : “ Tu as les paroles de la vie éternelle ”. Puisque la connaissance des “ paroles de la vie éternelle ” est mise par le Fils de Dieu sur un niveau d’importance plus élevé que le fait de rendre service à autrui, nous voyons la pensée de Jésus : le bien que nous faisons à notre prochain doit être en rapport avec notre attitude à l’égard du Maître, consistant à nous “ asseoir aux pieds du Seigneur ” et à “ écouter sa Parole ”. — Jean 6:68.
Le vrai chrétien doit donc ressembler à Marie. Par sa ligne de conduite, il doit montrer qu’il croit vraiment les paroles de Jésus : “ L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. ” — Mat. 4:4.
Les paroles de Jéhovah se trouvent dans la Bible. C’est vers ce Livre que nous devons nous tourner. Par lui, nous pouvons acquérir la connaissance de Jéhovah et de ses desseins. Rien ne remplace cette connaissance. Elle est vitale. Le salut en dépend. Un apôtre du Christ déclara : “ Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. ” (I Tim. 2:3, 4). Mettant en évidence l’importance d’une connaissance exacte, Jésus dit dans sa prière à son Père céleste : “ Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. ” — Jean 17:3.
Puisque la connaissance signifie la vie, le contraire doit être vrai : le manque de connaissance signifie la mort. Ainsi en a-t-il été de l’ancienne nation d’Israël. Quand les Israélites, obstinés, refusèrent de recevoir l’enseignement de Jéhovah, Dieu leur dit par l’intermédiaire de son prophète : “ Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai. ” (Osée 4:6). Si nous ne faisons pas d’effort pour obtenir une connaissance exacte, Dieu nous rejettera également ; il nous comptera au nombre de ceux qui ne sont pas “ destinés à la vie éternelle ”. — Actes 13:48.
LE PLUS GRAND COMMANDEMENT
Quand, par l’étude des Écritures, nous parvenons à une connaissance exacte de la vérité, nous réalisons qu’il y a un commandement plus grand en portée et en importance que la “ règle par excellence ” de l’amour du prochain. Le Fils de Dieu nous donna le point de vue correct à ce sujet quand il expliqua : “ Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. ” — Mat. 22:37-40.
Comme c’est clair maintenant ! Il y a deux commandements de la vie. Les deux sont essentiels. Nous devons vivre en harmonie avec ces deux règles pour être dignes de la vie éternelle. Mais un commandement est plus grand que la “ règle par excellence ” de l’amour du prochain : c’est celui qui ordonne d’aimer Jéhovah Dieu “ de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée ”.
Comment manifestons-nous cette sorte d’amour pour Dieu ? La Bible répond : “ Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles. ” (I Jean 5:3). Bien que nous puissions observer la “ règle par excellence ” aussi humainement que possible, cependant, si nous manquons d’observer les autres commandements de Dieu, nous manquons à notre amour pour Dieu. Cela est sérieux.
Avant de pouvoir observer les commandements de Dieu, il faut les connaître. Cela nous ramène encore au besoin vital d’obtenir une connaissance exacte de la Parole de Dieu. Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi Jésus dit à Marthe, qui voulut agir selon la “ règle par excellence ”, que Marie avait choisi la bonne part parce qu’elle préféra obtenir la connaissance. Sans la connaissance, nous ne pouvons savoir ce que Dieu exige de nous. Sans la connaissance de ces commandements, il est impossible de les garder, et, à moins de les garder, nous manquons au plus grand commandement de tous.
CONDITIONS REQUISES POUR OBTENIR LA VIE
Les conditions requises par Dieu ne sont pas des conditions d’un jour par semaine, elles s’étendent à la vie de tous les jours. Le vrai christianisme agit sur une personne, il la change. Sa conception de la vie est profondément modifiée ; elle devient une nouvelle personnalité. Notez la portée du commandement de Dieu : “ Vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. ” (Col. 3:9, 10). Pour faire cela, on doit être vraiment humble ; il faut aimer la justice. Dieu l’exige en ces termes : “ Avant que fonde sur vous le jour de l’indignation de Jéhovah. Cherchez Jéhovah, vous tous humbles du pays qui avez pratiqué sa loi ; recherchez la justice, recherchez l’humilité. Peut-être serez-vous mis à couvert de la colère de Jéhovah. ” — Soph. 2:2, 3, AC.
Le monde nouveau sera complètement juste. Ce vieux monde méchant doit prendre fin. Bientôt il sera détruit à Harmaguédon. Aussi Dieu dit : “ Puisque donc toutes choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et de votre piété, attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ? ” — II Pi. 3:11, 12.
Nous devons constamment étudier la Parole de Dieu et aider les autres spirituellement. Ils doivent entendre parler du monde nouveau de Dieu et de la proximité d’Harmaguédon. Nous manifestons notre amour envers Dieu et notre prochain en parlant aux autres des desseins de Jéhovah. C’est ce que fait la société du Monde Nouveau des témoins de Jéhovah. Vous pouvez prendre part à l’œuvre que Jésus a ordonnée pour ces derniers jours : “ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. ” — Mat. 24:14.
Si nous agissons vraiment selon la “ règle par excellence ”, nous dispenserons des dons spirituels, et si ceux-ci sont associés à “ la sainteté de notre conduite ”, ils montreront que notre amour pour Dieu est total. Appliquer la “ règle par excellence ” seulement dans son sens étroit en faisant du bien matériel à autrui n’est pas suffisant.
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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1957 | 1er janvier
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Comment je poursuis le but de ma vie
de Thomas R. Yeatts
EN JETANT un regard rétrospectif sur la façon dont j’ai poursuivi le but de ma vie, je trouve beaucoup de manquements. Cependant, grâce à la bonté imméritée de Jéhovah Dieu, il y a bien plus de quoi être reconnaissant que d’être triste. J’ai été élevé dans la vérité, mais je n’ai pas trouvé cela tout naturel, j’ai toujours gardé à l’esprit que la vérité est quelque chose de très particulier, un joyau de grand prix.
Je suis l’aîné de plusieurs frères et sœurs. Nous fûmes élevés dans une ferme qui était loin d’un groupe du peuple de Jéhovah. C’est pourquoi, quand nous déménageâmes en 1931 dans une localité proche d’une ville, je commençai à être actif dans le service de témoignage, j’avais alors 17 ans. À cette époque, il n’y avait pas de programme d’entraînement. Un frère me remit simplement quelques livres et me dit : “ Va dans cette maison. ” J’y allai, mais j’étais très nerveux. Il arriva que les habitants de cette maison étaient de bonne volonté, aussi simplifièrent-ils énormément ma tâche. À la fin de la première journée, je me sentais comme un proclamateur vétéran. De 1931 à 1938, j’étais un proclamateur de groupe actif. En 1938, j’assistai à la première assemblée de quelque importance, à College Park, Maryland, et écoutai frère Rutherford nous parler de Londres, Angleterre, sur le sujet “ Remplissez la terre ” et “ Face aux réalités ”. Je me fis baptiser à cette assemblée. J’y vis aussi frère Edouard Keller pour la première fois, mais sept ans plus tard, je fis plus ample connaissance avec lui dans la classe d’espagnol, à Galaad.
En 1939, j’assistai à l’assemblée de New-York. J’eus beaucoup de plaisir à voir cette grande ville pour la première fois et à circuler en métro, sans parler de l’émeute qu’il y eut à Madison Square Garden, pendant la conférence publique du dimanche. J’arrivai à New-York avec quatre dollars dans la poche, et je rentrai avec un dollar.
En 1940, j’assistai à l’assemblée de Detroit, Michigan, où le livre Religion (angl.) fut mis en circulation. C’est là que je vis frère Covington pour la première fois. Par un frère je fus présenté à ma future femme, une sœur rousse de Syracuse, New-York, qui s’inscrivit pour le service de pionnier lors de cette assemblée, et qui est restée pionnier depuis.
Au printemps de 1941, je fus arrêté (pour la première fois de ma vie) en même temps que quarante autres frères, pendant que je faisais le service des périodiques dans la rue, lors de l’assemblée de circuit à Staunton, Virginie. Nous fûmes retenus au commissariat de police près d’une heure, tandis que frère Macmillan se rendit chez le procureur de la ville, pour lui lire la décision de la Cour suprême. Celui-ci dit qu’il n’avait eu aucune idée d’une si belle victoire et téléphona au commissaire de police pour lui dire de nous libérer. Nous retournâmes dans la rue et plaçâmes tous les périodiques que nous avions. La même année, j’assistai à l’assemblée de St-Louis. J’étais alors devenu serviteur de groupe. En octobre 1941, je reçus mon questionnaire pour l’armée, une année après m’être inscrit pour la conscription. En novembre, environ deux semaines avant l’attaque contre Pearl-Harbour, alors que j’étais encore proclamateur de groupe, je reçus mon exemption du service militaire, en qualité de ministre de l’Évangile, et je gardai cet état pendant toute la guerre, sans que j’eusse besoin de me présenter une seule fois devant un conseil de révision.
Au printemps de 1942, un jeune pionnier passa par notre ville et me dit, entre autres, que je devrais montrer une plus grande reconnaissance pour ma qualité de ministre et entrer dans le service de pionnier à plein temps. J’avais alors une voiture neuve et je gagnais bien tout en accomplissant mon ministère. Quelques membres du groupe local cherchaient à me retenir (ce n’était pas difficile) en disant que je devrais laisser à quelqu’un d’autre, qui gagnait moins que moi, le soin d’entrer dans le service de pionnier. Cependant, le 4 juillet 1942, je “ déclarai mon indépendance ” et commençai le service de pionnier. C’était pendant une campagne de brochures, et j’en plaçai environ 400 au cours de ce mois. Je faisais une comptabilité serrée de mes recettes et de mes dépenses, et je finis le mois avec dix dollars de plus qu’au début. Depuis ce temps-là, je n’ai jamais été particulièrement à court d’argent, et je n’ai certainement jamais “ manqué un repas ”.
J’avais une voiture mais pas de remorque ; ma fiancée avait une remorque mais pas de voiture ; alors nous décidâmes que la meilleure chose à faire était de se marier. Après l’assemblée de Cleveland, en septembre 1942, je me rendis à Syracuse contre le gré de quelques-uns de mes amis, et j’obtins la main de ma femme et sa remorque, puis nous poursuivîmes le service de pionnier en Virginie, avec succès et bonheur.
Environ une année avant, j’avais rempli une demande pour entrer dans le service du Béthel et l’avais presque oubliée. Ce devait être une semaine après notre mariage quand je reçus une lettre de la Société me disant que si j’étais encore célibataire, je pourrais aller travailler à la ferme du Royaume, à South Lansing, New-York. J’informai la Société que je n’étais plus célibataire, mais que s’il y avait une place pour un couple marié, nous serions tous deux contents d’y aller. Peu après, nous reçûmes une lettre de frère Knorr disant qu’il n’y avait momentanément pas de place, mais que nous devrions continuer notre service de pionnier et que Jéhovah nous bénirait. C’est ce que nous fîmes, et Jéhovah nous a bénis.
En juin 1944, je devins pionnier spécial. Nous fûmes envoyés à Appalachia, Virginie, une ville minière située juste derrière la chaîne de Big Black Mountain où se trouve Harlan County, Kentucky. Les gens y sont un peu rudes mais pleins de bienveillance et généreux lorsqu’ils vous connaissent. Nous rencontrâmes
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