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  • “Heureuse la nation dont Jéhovah est le Dieu !”
    La Tour de Garde 1967 | 1er décembre
    • “Heureuse la nation dont Jéhovah est le Dieu !”

      Raconté par Robert A. Winkler

      EN 1914, quand la Première Guerre mondiale a éclaté, j’allais en classe en Allemagne, où l’on poussait vivement les étudiants à s’engager dans l’armée. On fit passer aux volontaires un examen spécial, et tous furent reçus avec mention. J’étais l’un de ces jeunes pour qui les études scolaires ont été brutalement interrompues.

      Je n’étais encore qu’un enfant de seize ans quand, “engagé volontaire pour un an”, je me suis trouvé de l’autre côté du Rhin, en France, dans la zone des batailles. Là, sur le front, des dispositions avaient été prises pour assurer notre instruction religieuse. Je remarquais que les sermons de l’aumônier étaient absolument contraires à l’enseignement que j’avais reçu. On nous enseignait à tuer nos ennemis, et on nous exhortait à en tuer le plus grand nombre possible ; d’autre part, il fallait regarder la mort héroïque comme un honneur insigne. Cette instruction me faisait réfléchir ; ajoutons à cela la fréquentation des soldats, ce qui eut finalement pour résultat de me faire perdre la foi.

      Gravement blessé et décoré, je revins du front et fut définitivement réformé. C’est alors que je fis la connaissance d’un étudiant en philosophie, et qu’à son contact, je devins athée comme lui.

      JE DEVIENS MEMBRE DU PEUPLE DE JÉHOVAH

      Je restai athée jusqu’en 1924 ; cette année-​là, je suis entré en relations avec un Bibelforscher, c’est-à-dire un témoin de Jéhovah. Ce qu’il m’apprenait était entièrement nouveau pour moi. Piqué au vif, je cherchais des arguments à opposer à ses idées. J’acceptais et étudiais jusqu’à une heure avancée de la nuit toutes les publications qu’il m’offrait. Le livre Le divin Plan des Âges m’intéressait tout particulièrement, car je voulais savoir ce qu’était ce plan.

      Comme je passais toutes mes soirées à étudier et que je parlais de ces choses, tous les membres de ma famille se liguèrent contre moi. Mon père finit par brûler tous mes livres. Par la suite je m’en procurais d’autres que je cachais soigneusement.

      Je n’ai pas tardé à me rendre compte que je ne pouvais trouver d’arguments susceptibles de réfuter ceux du Bibelforscher, et je me suis vu contraint de reconnaître que ce qu’il m’apportait était réellement la vérité divine. Ma joie fut indescriptible quand j’appris quels étaient les desseins de Dieu et que je compris ce qu’étaient le Royaume de Dieu et les bienfaits qu’il apporterait à l’humanité. Ces promesses, cette attente confiante de bénédictions à venir m’écrasaient littéralement. Je comprenais maintenant le sens des paroles du psalmiste (Ps 33:12, AC) et je pouvais unir ma voix à la sienne pour dire : “Heureuse la nation dont Jéhovah est le Dieu !”

      J’avais toutes les peines du monde à attendre la visite suivante de ce ministre chrétien. De plus, je voulais prêcher, non seulement au sein de ma famille, mais comme il le faisait, c’est-à-dire de maison en maison. Quelle joie le jour où il me permit de l’accompagner de porte en porte ! Nous avons visité ensemble les premières maisons, après quoi il a consenti à me laisser aller seul. J’évoque souvent les joies et les bénédictions qui ont marqué cette première journée passée dans la prédication.

      Je me rappelle aussi avec plaisir le moment où le frère responsable de la filiale de Magdebourg, en compagnie duquel je regardais une grande carte, m’a demandé si je voulais aller à Bonn. “Bonn, m’a-​t-​il dit, est une ville difficile, une ville universitaire comprenant de nombreux intellectuels, un territoire catholique. Si tu tiens à rester dans cette région, a-​t-​il continué, il te faudra être fort dans la foi et très versé dans les Écritures.” Et c’est ainsi que Bonn est devenu mon premier territoire ministériel. Bientôt ma fiancée est venue m’y rejoindre, et nous nous sommes mariés. D’autres prédicateurs à plein temps du Royaume n’ont pas tardé à venir nous aider, et Jéhovah bénit abondamment nos efforts ; en plus de notre petit groupe d’assistants à l’étude de La Tour de Garde, un nombre sans cesse croissant de personnes intéressées à la vérité vint remplir la salle, plus de quatre-vingt personnes assistant à nos réunions.

      LA GESTAPO NOUS HARCÈLE

      Subitement, un grand changement se produisit. La Gestapo hitlérienne commença à nous rendre maintes visites ; ces visites, nous les avions prévues, aussi avions-​nous caché avec soin nos publications. Ces descentes avaient lieu à tout moment : pendant le jour, vers minuit ou aux premières heures du matin. Ces agents hitlériens cherchaient à obtenir des noms et des adresses de témoins, et ils fouillaient minutieusement chaque rayon d’armoire, les penderies, les lits et le linge.

      Pour prêcher de maison en maison, nous n’utilisions que la Bible. Un jour, une dame à qui je rendais visite, et qui appartenait au parti nazi, téléphona à la police pour lui donner mon signalement.

      Après cette dénonciation, je ne tardai pas à être arrêté. On m’envoya alors au camp de concentration d’Esterwegen. Le bonheur que j’apportais, grâce au message du Royaume, aux personnes découragées et sans aucun espoir, me réchauffait le cœur. Les sévices que m’infligeait la Gestapo n’étaient rien en comparaison de la joie que j’éprouvais à aider ces personnes au cœur de brebis à comprendre la vérité de Dieu et à se vouer à Jéhovah. En effet, ici, dans le camp, nous apprenions à apprécier l’immense privilège que nous avions d’appartenir à la nation dont Jéhovah est le Dieu.

      Après ma libération, j’étais tenu de me présenter chaque jour devant la Gestapo, et l’on me demandait de dire “Heil Hitler”. Je refusais, et chaque fois, la colère des policiers se déchaînait avec violence ; ils s’écriaient : “On ne vous a donc rien appris au camp, absolument rien, pas même le salut allemand, mais demain, lorsque vous viendrez, si vous refusez de faire ce salut, vous ne reverrez jamais votre femme. Est-​ce clair ?”

      Ce jour-​là, nous avions la visite du serviteur de circonscription de la Société Watch Tower, et je lui ai répété les menaces de la Gestapo. Il me dit que ce n’était pas la première fois qu’il entendait parler de choses de ce genre. Toutefois, étant donné que ma photo se trouvait dans tous les postes de la Gestapo du pays, il serait sage, me dit-​il, que j’aille continuer l’œuvre de témoignage en Hollande. Nous avons accepté cette nouvelle tâche que la Société nous assignait, et c’est avec joie que nous avons abandonné notre maison et tous nos biens aux voleurs de la Gestapo.

      Nous ignorions totalement la langue hollandaise quand nous sommes arrivés aux Pays-Bas, où nous avons commencé notre ministère. Jéhovah a béni nos efforts pour servir dans ce pays. En allant chaque jour de maison en maison, nous avons appris à connaître les habitants. En 1938, j’ai reçu pour tâche de visiter toutes les congrégations des Pays-Bas. En 1939, de plus grands privilèges m’ont été accordés, car la Société m’a invité à venir travailler au bureau de la filiale. En 1940, les troupes allemandes ont occupé les Pays-Bas, et de toute évidence, la Gestapo n’allait pas tarder à se livrer à ses perquisitions et à son pillage habituels.

      Le 21 octobre 1941, j’ai été arrêté sur une dénonciation. La Gestapo était bien heureuse de m’avoir retrouvé. Et la nouvelle a aussitôt été communiquée à ses différents postes en Allemagne et aux Pays-Bas.

      EFFORTS DESTINÉS À ME FAIRE TRAHIR LE PEUPLE DE JÉHOVAH

      La Gestapo voulait écraser l’organisation des témoins de Jéhovah, et elle me suggéra de faire preuve de bon sens en l’aidant à atteindre son but. “Ce Jéhovah, raillait-​elle, a fait faillite en Allemagne, et le même sort l’attend dans d’autres pays.” À l’entendre, le führer était l’envoyé de Dieu, et il me faudrait changer d’opinion. Ah ! si seulement je voulais donner mon appui à la cause du führer et rompre avec une chimère, quelle excellente position j’occuperais alors ! Il me suffisait de révéler les noms des membres du personnel de la filiale et les adresses des lieux où ils s’étaient réfugiés. En revanche, la Gestapo me promettait que ces frères ne sauraient jamais que c’était moi qui les avais dénoncés et que ceux que j’aurais trahis ne seraient pas tous arrêtés. On leur demanderait simplement de s’amender et de servir la cause du führer.

      Sur mon refus catégorique de ne pas participer à leur machination, ils ont fermé les rideaux, tourné à fond le bouton de la radio, et ils se sont mis à me battre sans pitié. Quand l’un d’eux était fatigué, une autre brute le remplaçait, jusqu’au moment où je suis tombé à terre, sans connaissance, pour revenir à moi un peu plus tard. Ils ricanaient : “Nous ne nous attendions pas à vous trouver si déraisonnable. Un homme comme vous, qui a fait preuve d’intelligence, qui est bon organisateur, vaillant défenseur d’une cause perdue, devrait avoir plus de bon sens. Nous avons besoin d’hommes de votre sorte. Songez un instant à quel point votre sort pourrait être amélioré si vous le vouliez. Dites-​nous où est votre femme, et nous vous donnons notre parole d’honneur qu’elle ne sera pas battue. Si vous vous montrez raisonnable et que vous acceptiez de collaborer avec nous, vous aurez une villa en échange de la prison, une haute position, de l’argent et du prestige au lieu de la honte et des injures.”

      Comme je restais muet, le second round a commencé. C’est l’obersturmführer Barbie qui, le premier, est entré en action, et quand il a été fatigué, l’oberschaarführer Engelsman a pris la relève. Ils ne se sont arrêtés qu’au moment où j’ai perdu connaissance pour la seconde fois. L’atroce scène s’était poursuivie de une heure de l’après-midi à minuit. À une heure du matin, ils m’ont remis entre les mains du gardien de prison. C’est avec les dents cassées, la mâchoire inférieure déboîtée et le corps couvert de plaies que j’ai été emmené vers la cellule noire. “Savez-​vous pourquoi je vous conduis dans cette cellule ?” me dit le gardien.

      — Non, lui ai-​je répondu.

      — C’est parce qu’ils n’ont rien pu obtenir de vous.

      — Comment le savez-​vous ?

      Il m’a répondu : “Quand ils ont réussi à faire parler quelqu’un en lui infligeant les mauvais traitements qu’ils vous ont fait subir, ils lui donnent ensuite une meilleure nourriture et le soumettent à un traitement moins dur. S’ils vous envoient dans la cellule noire, c’est qu’ils espèrent briser ainsi votre résistance. Mais je vous permettrai d’avoir de la lumière, et je vous apporterai quelque chose de chaud à manger.”

      Je pensais aux promesses de Dieu, lequel avait donné l’assurance qu’il aiderait ses serviteurs dans les tribulations de toutes sortes, et cela me réconfortait et me donnait la force d’endurer toutes ces souffrances ; aussi l’idée de faire quelque compromis avec mes persécuteurs démonisés ne me vint-​elle jamais à l’esprit.

      Le lendemain, quand je me suis regardé dans une glace, je fus bouleversé. Les deux policiers hollandais en civil qui m’avaient amené de la prison au siège de la Gestapo pour y être interrogé, ne m’ont pas reconnu. Ils avaient aidé la Gestapo en procédant à mon arrestation, mais en me voyant dans cet état, ils m’ont dit : “Êtes-​vous Winkler ?”

      — Oui.

      — Êtes-​vous réellement R. A. Winkler ?

      — Oui, c’est bien moi.

      — Est-​ce bien vous le témoin Winkler que nous avons arrêté la semaine dernière dans le Wittenkade ?

      Je leur ai donné l’assurance que j’étais bien cet homme-​là. Il a fallu que je leur raconte ce que la Gestapo m’avait fait. Ils m’ont dit alors qu’ils ne m’auraient jamais arrêté s’ils avaient pu prévoir le sort qu’elle me réservait.

      Le samedi, les agents de la Gestapo m’ont encore battu, et le lundi suivant, ils m’ont soumis à un nouvel interrogatoire. Qu’allait-​il se produire maintenant, et qu’allais-​je faire ? Je me tournai vers Jéhovah dans la prière, confiant en ses promesses. Je savais que cela signifiait qu’il faudrait recourir à la stratégie théocratique, dans l’intérêt de l’œuvre du Royaume et pour assurer la protection de mes frères chrétiens. Quelle dure épreuve pour moi ! Le dix-septième jour, j’étais complètement épuisé, mais j’ai rendu grâces à Jéhovah qui, par sa force, m’avait permis d’endurer et de garder mon intégrité.

      FORT SPIRITUELLEMENT EN DÉPIT DES SOUFFRANCES PHYSIQUES

      À ce moment-​là j’ai senti que j’avais grand besoin de nourriture spirituelle. Deux jours plus tard, j’ai vu entrer dans ma cellule le gardien qui s’était montré amical à mon égard ; il m’a demandé s’il pouvait faire quelque chose pour moi. Je lui ai dit qu’il le pouvait en permettant à ma femme de m’envoyer une Bible. “J’accepte, m’a-​t-​il dit. Écrivez un mot, je vais vous apporter du papier et un crayon.”

      Je n’oublierai jamais le 10 février 1942. Ce jour-​là, la porte de ma cellule s’est ouverte brutalement ; quelqu’un a jeté une Bible et avant que j’aie compris ce qui se passait, la porte s’était refermée bruyamment. Quel instant merveilleux ! La Gestapo ne me donnait l’autorisation de lire aucune publication, et voilà que, grâce à la bonté imméritée de Jéhovah, j’avais une Bible à lire. Quelle joie de savourer chaque jour les agréables paroles de vérité que renferme la Parole de Dieu ! Quoique obligé de lire en cachette, je sentais mes forces revenir sur le plan spirituel.

      Cette Bible, j’ai pu la garder jusqu’au moment de mon transfert dans un autre camp des Pays-Bas, le camp Vught. Et là, il m’a été possible de m’en procurer une autre.

      De Vught, j’ai été envoyé en Allemagne, au camp de Oranienburg-Sachsenhausen. Là, après nous avoir fait entrer dans des baraquements, on nous a forcés à ôter nos vêtements et à passer sous la douche. On nous a retiré tous nos habits et nos chaussures ; seuls ceux qui avaient des chaussures de bois ont pu les conserver. Sans qu’on me voie, j’ai fait glisser ma Bible dans une de ces chaussures de bois, et c’est ainsi que j’ai pu la garder tout le temps que j’ai passé dans ce camp.

      Je suis tombé malade dans ce nouveau camp, et je me suis bientôt trouvé à l’hôpital du camp en compagnie de 3 000 personnes environ, soignées par des médecins, eux-​mêmes prisonniers. Dès que je relevais d’une maladie, j’en contractais une autre. À un moment donné, on m’a transféré dans un autre baraquement où j’ai reçu les soins d’un docteur suédois.

      Ce médecin m’a demandé si je connaissais Eric Frost, Konrad Franke et R. Braüning, tous trois témoins de Jéhovah. Sur ma réponse affirmative, il m’a appris que ces hommes lui avaient sauvé la vie dans l’île de Wight, et qu’en reconnaissance, il était prêt à son tour à sauver la mienne. Il était exigé des médecins qu’ils fassent aux gardes SS un rapport sur chacun des prisonniers que la maladie rendait inaptes au travail pour les six mois à venir. Ces malades étaient transférés dans d’autres baraquements, puis entassés dans des autobus qui n’étaient autre que des chambres à gaz sur roues. Les gaz d’échappement asphyxiaient les victimes en cours de route, tandis qu’on les conduisait vers les fours crématoires. Tel aurait été mon sort si le docteur suédois avait obéi aux ordres des nazis, mais il ne l’a pas fait, en reconnaissance des bontés que mes frères chrétiens avaient eues pour lui.

      Je me rappelle aussi très souvent la célèbre “marche de la mort”, du camp de Sachsenhausen à Schwerin, en avril 1945. Je n’aurais jamais supporté cette marche n’eût été la tendre sollicitude de mes frères chrétiens qui avaient couru tant de risques pour me retirer des baraquements réservés aux malades incapables de se déplacer seuls. Les SS voulaient brûler ces baraquements, où se trouvaient les malades les plus gravement atteints, afin de ne pas laisser ces témoignages tomber aux mains des Russes. Les frères s’étaient emparés d’une espèce de charrette, ils nous y ont déposés, moi et d’autres témoins incapables de marcher. Et ils ont poussé ce fourgon qui contenait leurs frères chrétiens malades jusqu’au bout de ce véritable cauchemar qu’a été cette marche de la mort. Quiconque s’effondrait en cours de route était achevé d’une balle dans la nuque par les SS. La tendre affection de nos frères nous a épargné ce sort affreux.

      Finalement, je suis revenu en Hollande, là où m’attendait la tâche qui m’avait été théocratiquement assignée ; je portais encore l’uniforme du camp, des sous-vêtements en papier, et j’étais incapable de marcher sans l’aide d’une canne. Néanmoins, je me suis vite rétabli, et bientôt, j’étais en mesure de me remettre au travail dans le service du Royaume de Dieu. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis ma libération, et je suis encore actif dans ce service. Nous avons toujours le privilège de servir à la filiale de la Société aux Pays-Bas.

      Le gouvernement allemand nous a fait parvenir une indemnité qui nous a permis de racheter les choses que nous avions perdues. Et à présent que j’ai atteint ma soixante-cinquième année, je suis aussi titulaire d’une pension de vieillesse. Je suis donc en mesure d’entretenir une voiture, ce qui me permet de travailler le plus possible dans le service.

      Oui, Jéhovah ne permet pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces, et il nous donne en outre le moyen d’endurer. Pour rien au monde je n’aurais voulu que les épreuves que j’ai endurées, grâce à Jéhovah, me soient épargnées. Elles ont augmenté ma foi en lui, ma reconnaissance pour son amour, sa sagesse, sa justice et sa puissance. Par ces tribulations mêmes, j’ai appris la grande vérité que nous lisons dans la Bible : “Heureuse la nation dont Jéhovah est le Dieu !”

  • Questions de lecteurs
    La Tour de Garde 1967 | 1er décembre
    • Questions de lecteurs

      ● La prophétie d’Ésaïe (52:14) relative au Messie semble indiquer que Jésus-Christ avait le visage défiguré. Comment faut-​il comprendre ce passage ?

      Jéhovah Dieu inspira le prophète Ésaïe pour écrire ce qui suit au sujet du Messie : “Voici, mon serviteur agira sagement ; il sera exalté et élevé, et placé très haut. Comme beaucoup ont été stupéfaits en [le, NW] voyant, — tellement son visage était défait [défiguré, Sg] plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme, — ainsi il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations : des rois fermeront leur bouche en le voyant, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils considéreront ce qu’ils n’avaient pas entendu.” — És. 52:13-15, Da.

      Ces paroles d’Ésaïe s’appliquent à Jésus-Christ. Mais la lecture d’Ésaïe 52:14 ne devrait pas nous amener à conclure que Jésus avait le visage défiguré. Bien que la Bible ne décrive pas la forme et les traits du visage du Christ, les preuves archéologiques les plus anciennes n’appuient pas l’idée que Jésus aurait eu un visage laid ou des traits grotesques. Par exemple, Jack Finegan, érudit américain, après avoir examiné des peintures anciennes représentant le Christ, a écrit ceci : “Le tableau presque entièrement détruit, représentant le Christ, qui se trouve dans la catacombe de Priscille à Rome [La résurrection de Lazare] appartient probablement, comme nous l’avons vu, au milieu du deuxième siècle. Le tableau se trouvant à Dura [La guérison du paralytique] est daté plus précisément du début du troisième siècle. Sur les deux tableaux, le Christ est représenté comme un homme jeune, sans barbe, portant les cheveux courts et vêtu du costume ordinaire de l’époque. Ces portraits, et d’autres semblables, donnent la description du Christ la plus ancienne qui soit jusqu’à présent connue dans l’art chrétien primitif.” (La lumière du passé ancien [angl.], édition de 1946, page 408). Par conséquent, les plus anciennes peintures existant qui représentent Jésus-Christ n’indiquent nullement qu’il avait le visage défiguré.

      Que faut-​il donc entendre par les paroles consignées dans Ésaïe 52:14 ? Il est évident que ces mots se rapportent à l’humiliation subie par Jésus-Christ. Nombreux sont ceux qui le regardèrent comme un pécheur et l’injurièrent (I Pierre 2:22, 23). En tant qu’homme sur la terre, Jésus fit des œuvres justes que les autres hommes ne pouvaient accomplir, mais il fut haï sans cause en dépit des bonnes choses qu’il fit. Toutefois, il supporta cet opprobre, démontrant ainsi son intégrité envers Dieu. C’est pour cette raison qu’il fut exalté. — Jean 15:17-25.

      Jésus fut un défenseur inébranlable de la vérité et de la justice. Avec hardiesse, il dénonça les conducteurs religieux de son temps, les qualifiant d’hypocrites, voire même de menteurs et de meurtriers (Mat. 23:1-39 ; Jean 8:44). On comprend aisément que son visage n’avait rien d’agréable pour ceux qu’il démasquait avec une telle vigueur. Ils le haïssaient. Ces chefs religieux hypocrites trouvaient son message repoussant, et l’aspect du porteur de ce message leur inspirait de l’aversion.

      Bien que les Écritures ne décrivent pas avec précision les traits et la forme du visage du Christ, il est bon de se souvenir que Jésus était un homme parfait (Héb. 7:26). Dieu lui avait préparé un corps (Héb. 10:5). Il ne fait donc aucun doute que Jésus avait un physique et un visage très agréables.

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