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J’étais sorcierRéveillez-vous ! 1971 | 8 novembre
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de Dieu le Tout-Puissant”. Il ajouta que les Églises n’échapperaient pas à la colère de Dieu, parce que sous de nombreux rapports elles l’avaient mal représenté. En effet, elles avaient enseigné de fausses doctrines fondées sur des idées païennes, et toléré l’idolâtrie parmi leurs membres. J’avais l’impression que l’orateur s’adressait à moi personnellement ; ses paroles touchaient mon cœur. Ce qui me frappait aussi, c’est qu’il utilisait le nom de Dieu, Jéhovah. Tout ce qu’il disait me semblait à la fois étrange et logique.
Cette nuit-là, dans mes rêves, les esprits me mirent en garde contre de tels discours, me disant de ne plus les écouter. Ils me rappelèrent que j’étais catéchiste, que je connaissais la Bible et que c’était grâce à eux que je réussissais comme sorcier. Je n’avais donc pas besoin d’écouter de telles “balivernes”.
Et pourtant, à deux autres reprises je me suis arrêté quelques instants pour écouter les discours bibliques des témoins de Jéhovah. Cependant, les vérités que j’entendais n’ont guère eu d’influence sur ma vie jusqu’au jour où j’ai épousé ma troisième femme. Celle-ci avait des parents témoins de Jéhovah, mais elle ne s’intéressa elle-même à leur message qu’après notre mariage. Dès qu’elle eut commencé à assister à leurs réunions, elle cessa de se conformer à certaines pratiques qui étaient courantes chez nous. Lorsque je la taxai de rébellion et lui demandai la raison de ce changement, elle me répondit avec douceur que la Bible interdit le culte de la créature et que sa conscience ne lui permettait plus désormais de se livrer à de telles pratiques.
Cela me mit en colère et je décidai d’accompagner ma femme à une réunion des témoins. J’avais l’intention de les braver en m’appuyant sur mon double prestige de catéchiste et de sorcier. Je demandai donc à parler au ministre responsable de la congrégation, afin de lui poser des questions sur le comportement de ma femme. Dans mon orgueil, j’élevais la voix, mais à mon grand étonnement les témoins me répondaient calmement et doucement en citant les Écritures de façon convaincante. À la fin de notre entretien, j’acceptai un livre en yoruba et les témoins prirent des dispositions pour me rendre visite chaque semaine, afin de répondre à mes questions.
Nos entretiens bibliques hebdomadaires ne tardèrent pas à me convaincre que j’étais profondément enraciné dans la fausse religion. Au bout de quelques semaines, accompagné de mes trois femmes, j’assistais régulièrement aux réunions des témoins de Jéhovah. Bientôt, je voulus partager avec mes semblables les vérités que j’apprenais.
Je me conforme à la volonté de Dieu malgré l’opposition
Toutefois, je me heurtai à de l’opposition, particulièrement de la part de mes propres parents. Je représentais pour eux une grande déception. Mon père avait tant fait pour que j’hérite sa renommée de sorcier, et voilà qu’à présent je voulais me conformer entièrement à la volonté divine telle que la Bible la révèle ! Les membres de l’Église que j’avais fréquentée s’irritaient contre moi ; la plupart d’entre eux pensaient que je perdais la raison. D’autres étaient d’avis qu’on devait m’offrir une position plus élevée que celle de catéchiste, afin de me retenir dans l’Église.
Les démons aussi essayèrent de me retenir. Toutes les sorcières pensaient que je souffrais d’un mal grave, mais je ne cessais de puiser un réconfort dans les Écritures, particulièrement dans des passages comme le quarante et unième chapitre d’Ésaïe (És 41 versets 9 à 12), qui affirment que Dieu soutiendra ses serviteurs. Malgré l’opposition de la part des démons et des hommes, j’étais résolu à accomplir la volonté divine.
Je découvris très vite que je ne pouvais pratiquer à la fois la sorcellerie et le vrai christianisme. La Bible révèle clairement quelle est la source des pouvoirs occultes. Elle interdit formellement au chrétien de pratiquer le spiritisme sous quelque forme que ce soit, montrant que celui-ci émane du Diable et de ses démons (Actes 16:16-18 ; Éph. 6:10-13 ; Deut. 18:10-14). Je désirais ardemment me faire baptiser comme vrai chrétien. Pour prouver que j’avais abandonné la fausse religion afin de pratiquer le culte pur, je rassemblai tous mes objets de sorcellerie : le drapeau blanc, le fétiche que je gardai sous mon oreiller, mes robes blanches et mes images. Je jetai tous ces objets dans la rivière et en enterrai d’autres dans le sol.
Je savais à présent que le chrétien marié doit être mari d’une seule femme (I Tim. 3:2, 12). Résolu à faire la volonté divine révélée par la Bible, je divorçai donc d’avec mes épouses secondaires et ne gardai que ma première femme.
Les joies et les récompenses qu’apporte le vrai culte
Depuis que je pratique le vrai culte, mes joies et mes récompenses sont nombreuses. Quand j’assiste à une assemblée des témoins de Jéhovah, je me réjouis par exemple d’écouter les récits d’autres personnes qui ont été libérées elles aussi de l’esclavage du spiritisme. Dernièrement, j’ai entendu parler d’un sorcier qui souffrait physiquement depuis des années. Sans doute était-il devenu lui-même victime des démons qu’il adorait, comme cela arrive souvent. Un jour il fit la connaissance d’un témoin (une dame), prédicateur à plein temps du message biblique. Après avoir écouté la bonne nouvelle que cette dame lui annonçait, il lui avoua qu’il avait des ennuis avec sa famille parce que son fétiche faisait continuellement mourir des villageois, malgré les nombreux sacrifices offerts pour apaiser les esprits. Appauvri à présent, cet homme avait recherché l’aide du chef de la secte “Mont Sion” dont il était adepte. Il lui avait suggéré qu’il serait sans doute bien de brûler le fétiche. Quel ne fut pas son étonnement d’entendre ce chef religieux dire : “Ne comptez surtout pas sur moi pour le faire. Je ne désire pas que ce gri-gri me tue, moi et mes ouailles.”
Puisque ce chef religieux avait peur de s’opposer aux démons et de détruire le fétiche, le sorcier demanda l’aide de cette dame témoin de Jéhovah, qui fit part de sa requête au ministre responsable de sa congrégation. Celui-ci prit aussitôt des dispositions pour faire brûler le fétiche. Les gens du voisinage s’attendaient évidemment à voir mourir les témoins qui détruisaient cet objet. Quand ils constatèrent que rien de semblable ne se produisait, ils voulurent eux aussi apprendre à connaître le vrai Dieu, Jéhovah, qui est plus puissant que tous les autres dieux. Quant au sorcier et à sa femme, ils étaient affranchis désormais des maléfices démoniaques. Ils commencèrent à assister aux réunions des témoins de Jéhovah et six mois plus tard ils se firent baptiser. Aujourd’hui, cet ancien sorcier, lui-même prédicateur à plein temps, aide d’autres personnes à s’affranchir de l’esclavage du spiritisme.
Bien que je ne vive plus dans l’aisance que me procurait mon revenu de sorcier, j’ai trouvé du soulagement pour mon âme en accomplissant la volonté de Dieu en qualité de disciple du Christ (Mat. 11:28-30). Et quelle joie je trouve à apporter ce soulagement à d’autres personnes ! Je suis maintenant à même de leur dire que la guérison de leurs maux ne s’effectuera pas au moyen de la sorcellerie, mais que Jésus-Christ, le Fils-Roi de Dieu, les guérira de façon permanente en les amenant à la perfection humaine (Rév. 21:3, 4). Comme je suis heureux de savoir que dans un avenir proche Jéhovah mettra fin à toutes les pratiques de la fausse religion, l’une d’elles étant la sorcellerie ! — Rév. 22:15.
Mes joies ne cessent de se multiplier. Quatre de mes neuf enfants partagent aujourd’hui l’espoir de vivre éternellement dans le nouvel ordre de choses divin. Mon frère cadet qui, lorsque je suis devenu témoin de Jéhovah, se joignit à mes parents pour me manifester une opposition acharnée, a changé d’attitude et aujourd’hui il travaille pour faire avancer les intérêts du Royaume de Dieu. Quant à moi, à l’âge de 74 ans j’ai eu le privilège de suivre un cours spécial pour les surveillants de congrégation, organisé par la Société Watch Tower à Lagos. En vérité, mes joies et mes récompenses ont été grandes depuis que je me suis affranchi du spiritisme et que j’ai voué ma vie au vrai Dieu.
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Une distraction instructive : la philatélieRéveillez-vous ! 1971 | 8 novembre
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Une distraction instructive : la philatélie
LES uns considèrent la philatélie comme la distraction la plus intéressante qui soit, tandis que les autres la dédaignent. Néanmoins, elle séduit des gens de tous les rangs sociaux et de tout âge.
Il semble que la première allusion à ce passe-temps remonte à 1841, l’année qui suivit l’émission de timbres-poste en Angleterre. En effet, cette année-là, le Times de Londres portait cette annonce :
“Jeune dame désireuse de tapisser son cabinet de toilette avec des timbres-poste oblitérés, a jusqu’à présent reçu tant d’aide de ses amis qu’elle a réussi à rassembler 16 000 de ces petites vignettes. Ce nombre étant insuffisant toutefois, elle saurait infiniment gré à toute personne disposant de timbres-poste oblitérés (autrement dit inutiles) d’être assez gentille pour l’aider à réaliser son caprice.”
Depuis lors, de nombreux collectionneurs de timbres ont retiré beaucoup de plaisir de cette distraction, qui de plus constitue pour eux une véritable détente. D’autres aiment surtout le côté éducatif de la philatélie ou sont attirés par la beauté artistique des timbres. D’autres encore songent à l’aspect lucratif de ce passe-temps.
Un peu d’histoire
Avant l’avènement du service postal, les gens confiaient leurs messages et leurs lettres à des voyageurs. Au XVIe siècle, un service postal international fonctionnait entre un certain nombre d’États européens, mais il coûtait cher et était loin d’être rapide. En 1680, un Anglais du nom de Dockwra institua à Londres un service de courrier pour lettres. Toutes les heures, on ramassait les lettres déposées dans des boîtes disséminées dans différents quartiers de la ville. Les distributions avaient lieu dix fois par jour et le prix de l’acheminement d’une lettre n’était que de un penny.
Cependant, comme l’exploitation d’un service postal était un privilège accordé uniquement aux membres de l’aristocratie, on supprima bientôt le service de Dockwra. Les nobles désiraient gagner un maximum d’argent pour un minimum de service. Il en résulta une corruption qui donna naissance à l’expression “aussi fourbe qu’un postier”.
Cependant, avec l’essor du commerce et de l’industrie, le besoin d’un service postal entre d’autres régions commença à se faire sentir. Le public réclamait une réforme postale et le gouvernement finit par nommer une commission d’enquête.
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