Coup d’œil sur le monde
Sauvée par la guerre
D’après le journal égyptien Al Ahram, le président Sadate, chef de l’État égyptien, a révélé dernièrement que son pays avait connu à la veille de la guerre d’octobre 1973 contre Israël “une situation économique extrêmement difficile” et que ce conflit avait sauvé l’Égypte de la “banqueroute totale”. Il a déclaré : “Notre situation économique avait atteint le point zéro, et j’ai été contraint de convoquer les membres du conseil de sécurité égyptien, six jours avant la guerre, pour leur dire que nous n’avions d’autre solution que de faire la guerre, sinon, nous n’aurions pas été en mesure de fournir à notre peuple son pain quotidien cette année.” Le président Sadate a précisé qu’avant la guerre d’octobre 1973, “l’Égypte dépensait 250 millions de dollars par mois pour son armée”. Il a ajouté que la guerre avait été payante et que l’économie égyptienne avait été sauvée grâce à l’aide de “500 millions de dollars fournie par nos frères arabes”.
L’“horloge de l’Apocalypse”
D’après les rédacteurs de la revue Bulletin des savants atomistes (angl.), l’échec de la deuxième phase des accords de désarmement entre les Américains et les Russes, l’explosion de la première bombe atomique en Inde, et l’introduction prochaine de réacteurs nucléaires au Moyen-Orient concourent à réduire le délai symbolique qui nous sépare de l’apocalypse atomique. Le périodique imprime au coin supérieur gauche de sa couverture une horloge dont les aiguilles, réglées par les rédacteurs, indiquent le temps qui sépare l’humanité d’une catastrophe nucléaire. Elle est réglée en fonction de la tension internationale et des risques de conflit atomique. Ces derniers temps, elle était réglée sur minuit moins douze. Mais les scientifiques responsables de cette revue ont décidé dernièrement de l’avancer de trois minutes. Pour eux, nous ne sommes plus qu’à neuf minutes symboliques de la catastrophe finale.
Les Églises en Amérique latine
Le périodique Theology Today a décrit en ces termes la situation des Églises de la chrétienté en Amérique latine : “Le recrutement dans les séminaires a baissé considérablement ; les prêtres abandonnent le ministère en si grand nombre qu’on parle de la prêtrise comme d’une ‘profession en voie de disparition’ ; des conflits et des tensions augmentent au sein des Églises ; la communauté chrétienne est déchirée par des luttes entre conservateurs, progressistes et révolutionnaires. (...) Cette crise touche aussi bien l’Église catholique que les Églises protestantes.”
Les vieillards
Un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé affirme que les personnes âgées dans les nations pauvres sont moins à plaindre que celles des nations dites avancées. Pourquoi ? C’est qu’en général les pays en voie de développement accordent plus d’importance aux vieillards. Chaque famille s’occupe de ses personnes d’âge avancé. En revanche, dans les pays dits développés, on oblige souvent les personnes âgées à prendre leur retraite et à compter sur l’État pour subvenir à leurs besoins. Le rapport déclare qu’on devrait permettre aux gens âgés de travailler aussi longtemps qu’ils en sont capables.
Un évêque terroriste
Les communautés religieuses catholiques de Jérusalem ont été émues dernièrement lorsqu’elles ont appris l’arrestation de Mgr Hilarion Capucci, vicaire patriarcal gréco-catholique de cette ville. Ce prélat était le chef de la communauté grecque catholique de Jérusalem. Après le schisme entre les orthodoxes et les catholiques au XIe siècle, une minorité de fidèles au Proche-Orient s’est rattachée à Rome pour former l’Église melkite ou gréco-catholique. Cette Église, quoique de rite oriental, est rattachée au Vatican. Mgr Capucci, qui détenait un passeport de l’État du Vatican, se servait de sa voiture diplomatique pour transporter des pays arabes en Israël des armes, des explosifs et de l’argent pour le compte des feddayine. En effet, les autorités israéliennes ont trouvé dans sa voiture et dans sa villa des pains de dynamite, des mitraillettes, des grenades, des revolvers et toute la panoplie du parfait terroriste. Le patriarche melkite Maximos V Hakim a pris la défense de l’évêque arrêté. Il a déclaré : “S’il a cru devoir faire ce qu’on lui reproche, c’est peut-être parce que ces actes illégaux selon les Juifs, ne le sont pas selon le point de vue arabe.” Étranges propos de la part d’un prélat ! Commentant cet incident, L’Express a écrit : “C’est un vieux débat : les mêmes actes peuvent faire qualifier un homme de patriote par les uns, de terroriste par les autres. Le nouveau dans cette affaire est que la personne mise en cause est un homme d’Église. Un homme qui devrait porter des paroles de paix.”
“L’Église catholique écartelée”
Sous ce titre, le journal parisien Le Monde a commenté la parution de deux livres rédigés l’un par le cardinal Marty, archevêque de Paris, l’autre par Mgr Lefebvre, ancien supérieur de la congrégation missionnaire du Saint-Esprit et promoteur du séminaire traditionaliste d’Ecône, près de Martigny, en Suisse. Celui du cardinal Marty, L’Évangile au présent, reproduit les idées d’un prélat partisan du renouveau de l’Église catholique. Le second, Un évêque parle, contient les foudres d’un défenseur de l’Église traditionnelle. Mgr Lefebvre y écrit, entre autres : “Abandonner la soutane, c’est une lâcheté ; changer la liturgie, gauchir la définition de la messe, brader le latin, c’est trahir une tradition multiséculaire ; le magistère de l’opinion publique est une des phases du combat de Satan contre l’Église ; l’esprit de démocratisation du magistère de l’Église est un danger mortel (...).” L’évêque français installé en Suisse parle d’“hérétiques”, et regrette l’ancien Saint-Office, qui mettait à l’Index les livres considérés comme dangereux pour les catholiques. Commentant ces deux ouvrages rédigés par deux évêques de la même Église, Le Monde écrivait : “Le premier porte une attention compréhensive au monde en gestation et à l’Église qui se cherche ; le second s’inquiète de la destruction de l’Église d’hier. (...) Voilà qui témoigne de l’écartèlement de la communauté des croyants, à commencer par celle des successeurs des apôtres [les évêques]. Y aurait-il deux Églises catholiques ?”
Pape contre cardinal
Paul VI a défini dernièrement sa conception du pluralisme en matière de doctrine. Pour lui, les dogmes traditionnels de l’Église catholique renferment déjà un pluralisme suffisant. Il a déclaré que, tout en conservant une “identité de contenu”, la doctrine catholique “possède une richesse énorme d’expressions pour chaque langue, chaque période de l’histoire, pour tous les âges de la vie humaine”. Mais il a condamné un pluralisme qu’il qualifie d’“inacceptable”. “La vraie religion, a-t-il affirmé, ne peut se dire légitime et efficace que si elle est orthodoxe.” Exprimant un avis tout différent, le cardinal Alfrink, primat des Pays-Bas, a défini comme suit sa conception du pluralisme catholique : “Ce qui fait réellement partie de la foi, de la doctrine, de l’Évangile et de l’Église, est immuable. En dehors de cela, il y a un terrain vaste où une pluriformité d’opinions, de points de vue, est permise. (...) Il existe une pluriformité légitime, une pensée pluraliste, qui ne sont point condamnables et qui peuvent constituer un bien pour l’Église. Une part de la communauté religieuse a du mal d’accepter cette situation nouvelle. Formée comme elle l’est et habituée à une uniformité de pensée (trop souvent identifiée avec l’unité de l’Église), elle y a été préparée de façon insuffisante.” Il faut croire que le pape se trouve dans cette catégorie...
“Peur et crainte”
Dans un “billet” publié à la première page du Monde, Robert Escarpit a écrit sous ce titre : “M. Valéry Giscard d’Estaing a annoncé que le régime de la peur était terminé. À quel régime faisait-il donc allusion ? S’il s’était agi du régime de la terreur, nous savons bien qu’il y a trente ans qu’il est terminé. Il faut donc en conclure que de 1944 à 1974 nous avons franchi une étape intermédiaire et que la peur a dominé la IVe et la Ve République. (...) Après tout, c’est bien possible. Il y a toutes sortes de degrés dans l’enfer. Nous entamons donc maintenant une nouvelle étape. Après la terreur, après la peur, et à considérer l’emploi, les prix, la situation des entreprises, le déficit extérieur, la pénurie énergétique, faut-il entendre que nous entrons dans le régime de la crainte ?” En tout cas, cette “crainte” n’est pas le propre de la France, puisque tous les pays la partagent. Elle fait partie de l’“angoisse des nations” dont parlait le Christ dans sa prophétie sur la conclusion du présent système de choses. — Luc 21:7-13, 25-28.
Banques en faillite
Après la banque National Franklin aux États-Unis, quatre banques allemandes ont fait faillite l’été dernier. Ce sont les banques Herstatt, Bass-Herz, Wolff et la Frankfurter Handelsbank. Ces fermetures n’ont pas manqué de susciter des inquiétudes chez les épargnants allemands, qui ont eu tendance à retirer leur argent des petites banques privées pour le déposer dans les grandes banques. L’association des banques allemandes admet que de nouvelles faillites ne sont pas impossibles, et elle a sollicité l’aide du gouvernement fédéral. Certains experts estiment qu’une quinzaine d’autres banques allemandes pourraient connaître des difficultés au cours des prochains mois. Pour la petite histoire, la presse allemande avait laissé entendre que le Vatican avait subi des pertes importantes à la suite de la faillite de la banque Wolff. Un porte-parole du Saint-Siège a précisé que l’Opere di Religione, organisme qui s’occupe des affaires financières du Vatican, avait un intérêt “très limité” dans la Banca Unione, principale filiale de la banque Wolff. Ainsi, les richesses du Vatican seraient en sécurité... pour l’instant !
Rapport de cause à effet
Une enquête menée récemment parmi des ecclésiastiques et des laïcs en Nouvelle-Zélande a révélé que les trois quarts d’entre eux ne croient pas que la Bible est vraiment la Parole de Dieu. Plus de la moitié a exprimé l’avis que la chasteté avant le mariage n’est pas une doctrine fondamentale du christianisme. Dès lors, est-il étonnant que la Nouvelle-Zélande ait le plus grand nombre de naissances illégitimes de tous les pays dits “développés” ?