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Comment élever seul ses enfants?La Tour de Garde 1980 | 15 décembre
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Comment élever seul ses enfants?
“Celle qui est réellement veuve et qui est demeurée sans ressources, celle-là a mis son espoir en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières.” — I Tim. 5:5.
1-3. a) Qu’a écrit une veuve? b) Le nombre des foyers privés de l’un des conjoints a-t-il augmenté? Citez quelques-uns des problèmes auxquels doivent faire face ceux qui n’ont plus leur conjoint.
“J’AI 28 ans, je suis veuve et j’ai deux enfants. Je ne veux pas les élever sans qu’ils aient un père à la maison; cette perspective me déprime. J’ai l’impression que personne ne se soucie de moi. Mes enfants me voient souvent pleurer, et ils en souffrent. Je sais que je ne peux pas rester dans cet état-là, mais que faire?” Cette lettre soulève une question que l’on retrouve souvent dans la bouche de personnes que les problèmes n’épargnent pas: les pères ou les mères qui doivent élever seuls leurs enfants.
2 Des rapports mondiaux révèlent un accroissement rapide du nombre de foyers privés du père ou de la mère. En dix ans, ce nombre a presque doublé aux États-Unis et plus que doublé au Canada. En Australie et en Grande-Bretagne, ce genre de foyer constitue dix pour cent du total des familles. On estime qu’actuellement, aux États-Unis, deux enfants sur cinq passeront une partie de leur vie dans un foyer sans père ou sans mère.
3 Il y a de multiples raisons à cet accroissement. Les guerres et les accidents de voiture ont privé de père bien des familles. Depuis que la vie de famille se dégrade, les abandons, les divorces et les séparations sont devenus choses courantes. Des mères célibataires ont préféré élever leur enfant plutôt que de se faire avorter ou de l’abandonner dans l’espoir que quelqu’un l’adopterait. Un père ou une mère qui n’a plus son conjoint doit faire face à nombre de problèmes, tels que la solitude, les désirs sexuels, élever ses enfants, gagner sa vie et tenir un foyer, pour n’en citer que quelques-uns.
LE CHRISTIANISME APPORTE UN SOULAGEMENT
4. Au premier siècle, quelles conditions ont privé de père nombre de foyers?
4 Au premier siècle, c’est-à-dire à l’aube du christianisme, les ravages de la guerre, la maladie et la dégradation des mœurs firent aussi d’innombrables veuves et orphelins de père. Le divorce et l’abandon étaient monnaie courante. Souvent, la mère se retrouvait avec des enfants en bas âge qu’elle devait élever seule. Le monde romain était une société sans cœur qui méprisait les faibles, si bien que les veuves étaient durement traitées et que certaines recouraient à la prostitution pour vivre.
5. Indiquez les deux façons dont le christianisme a aidé les pères et les mères privés de conjoint.
5 Le christianisme apporta un véritable changement. Non seulement ses adeptes faisaient preuve de compassion pour les déshérités, mais, qui plus est, ses enseignements donnaient aux pères et aux mères qui n’avaient plus de conjoint la force de s’affranchir des vices de l’époque. Au lieu de produire des femmes impudiques, le christianisme produisit des femmes qui savaient se dominer, qui étaient chastes et qui aimaient leur famille. Même des païens s’apercevaient de la différence, puisque l’un d’eux s’exclama: “Quelles femmes que celles des chrétiens!”
6. Quels principes peuvent aider les pères et les mères ainsi que tous les autres chrétiens à faire face aux pressions du monde actuel?
6 Quels principes ont aidé ces pères et ces mères? L’apôtre Paul donna quelques conseils au sujet des veuves et dit que la veuve exemplaire “a mis son espoir en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières”. Il indiqua que l’on pouvait inscrire, en vue de l’aider, toute veuve qui n’avait pas moins de 60 ans, pourvu qu’elle se soit, entre autres choses, “appliquée assidûment à toute œuvre bonne”. (I Tim. 5:5, 9, 10.) De ces paroles se dégagent au moins les trois principes suivants: 1) mettre sa confiance en Dieu dès à présent et attendre avec foi la vie éternelle qu’il a promise; 2) toujours entretenir des relations étroites et personnelles avec Dieu, 3) et ne pas cesser d’accomplir des œuvres utiles. Nous allons voir maintenant comment ces trois principes, quand on les applique, peuvent effectivement aider les pères et les mères privés de conjoint, ainsi que tous les autres chrétiens, à faire face aux pressions du monde actuel.
LA SOLITUDE
7. a) Quel est le problème majeur des pères et des mères qui élèvent seuls leurs enfants? b) Comment le principe renfermé en I Timothée 5:10 peut-il les aider?
7 Une personne qui doit élever seule ses enfants a dit en soupirant: “Quand je rentre chez moi et que je vois ces quatre murs, je sens la solitude m’envahir. Et c’est encore pire une fois que j’ai mis mes enfants au lit.” Oui, la solitude est souvent le problème majeur des pères et des mères privés de leur conjoint. Bien qu’ils se consolent un peu en se rapprochant de leurs enfants, beaucoup voudraient être en compagnie d’un adulte comme eux. Un remède qui a fait ses preuves consiste à ne pas cesser d’accomplir des ‘œuvres bonnes’. Les veuves du premier siècle recevaient les étrangers, lavaient les pieds des saints [en leur rendant personnellement service] et assistaient ceux qui étaient dans la tribulation. (I Tim. 5:10.) Voyant cela, une chrétienne de 68 ans, qui est veuve, a décidé de rendre visite à d’autres veuves de son voisinage ou aux pensionnaires de maisons de repos chaque fois qu’elle se sent seule. Elle dit: “Je me rends compte qu’après avoir rendu visite à ces personnes, fait mon ménage et m’être occupée de mes besoins spirituels, je n’ai plus le temps de me sentir seule.”
8. a) Comment le fait de prêcher le Royaume peut-il nous aider à lutter contre la solitude et la dépression? b) Les résultats sont-ils concluants?
8 La prédication du Royaume est l’une des ‘œuvres bonnes’ que Jésus nous a donné ordre d’accomplir. C’est une œuvre qui peut nous soulager de notre solitude et de notre dépression (Mat. 24:14; 28:19, 20). Une mère qui rencontrait ces deux problèmes avait fini par se renfermer sur elle-même. Ses amis l’encouragèrent alors à aller donner le témoignage de maison en maison. C’est ce qu’elle fit. À la première porte, une femme infirme, mais exceptionnellement chaleureuse l’invita à entrer. Comment cette femme pouvait-elle être aussi heureuse? Elle répondit sur un ton jovial: “C’est parce que je suis en vie, ma brave dame: je suis en vie.” Cet incident marqua un tournant pour la prédicatrice, qui se dit: “Je jouis d’une bonne santé et de l’amour de ma congrégation, j’ai deux beaux enfants et, par-dessus tout, j’ai Jéhovah. Pourquoi serais-je malheureuse?” Il ressort de cet exemple que le fait d’aider spirituellement nos semblables peut nous empêcher de nous replier sur nous-mêmes et de nous apitoyer sur notre sort. Enseigner d’autres personnes est un moyen de conserver une espérance vivante et vigoureuse, et de continuer à ‘mettre son espoir en Dieu’. — I Tim. 5:5.
9. Le dur travail chasse-t-il toujours la solitude? Qu’est-ce qui est également nécessaire?
9 Un chrétien veuf a dit avec réalisme: “Le dur travail ne suffit pas à chasser la solitude. Souvent, il faut vivre avec elle. Il faut se contenter de l’endurer avec l’aide et la force que Jéhovah vous donne.” Cette force vient lorsqu’on “persévère nuit et jour dans les supplications et les prières”. (I Tim. 5:5.) Qu’il est réconfortant de pouvoir passer en revue, dans la prière, nos activités de la journée, en sachant que Jéhovah est toujours là pour nous écouter et qu’il s’intéresse aux moindres détails de notre vie! En nous épanchant devant lui “nuit et jour”, nous éprouverons du soulagement. Ceci est d’autant plus vrai la nuit, puisque, de l’aveu de beaucoup, c’est à ce moment-là que le problème de la solitude peut s’accentuer.
LES DÉSIRS SEXUELS
10. a) Quand les désirs sexuels peuvent-ils devenir un problème grave? b) Comment peut-on ‘rechercher les plaisirs des sens’? À quoi cette attitude peut-elle mener?
10 Nombre de pères et de mères qui n’ont plus leur conjoint souffrent de ne plus connaître les chaudes relations qui existent entre mari et femme et les plaisirs du lit conjugal. De tels sentiments n’ont rien de condamnable, et le désir de se remarier est naturel. Le problème naît quand une personne décide de satisfaire à tout prix ses “impulsions sexuelles”. Le cas se présenta aux jours de l’apôtre Paul. Il s’agissait de jeunes veuves qui permettaient à leurs impulsions sexuelles ‘de venir se mettre entre elles et le Christ’. (I Tim. 5:11, 12.) Ce qu’elles faisaient était grave, car cela revenait à dire: ‘Nos désirs sexuels sont trop forts. Il faut absolument que nous fassions quelque chose pour les apaiser.’ Ces désirs charnels ou sensuels devinrent petit à petit la chose la plus importante dans leur vie, plus importante même que leurs intérêts spirituels. Pareils désirs pouvaient grandir au point de leur faire ‘rechercher les plaisirs des sens’ et de les rendre ‘mortes, quoique vivantes’, puisque l’intérêt de ces personnes pour les choses spirituelles allait effectivement mourir (I Tim. 5:6). Or, la même chose peut arriver aujourd’hui à n’importe quel chrétien, homme ou femme. Nous pouvons en arriver au “suicide spirituel” si la satisfaction de nos “impulsions sexuelles” nous préoccupe au point de nous faire enfreindre les principes moraux de la Bible.
11. Comment peut-on ‘faire mourir son appétit sexuel’?
11 On comprend donc pourquoi la Bible nous exhorte en ces termes: ‘Faites mourir les membres de votre corps pour ce qui est de l’appétit sexuel.’ (Col. 3:5). Mais comment? Pour cela, veillez sur votre esprit et sur votre cœur. Si vous vouliez vous mettre au régime et maîtriser votre appétit, liriez-vous des revues dans lesquelles on montre en photo des plats succulents, ou regarderiez-vous une émission culinaire à la télévision? Fréquenteriez-vous des gens qui ne parlent que de nourriture? Probablement pas. Eh bien, il en va de même de “l’appétit sexuel”. Une veuve a dit franchement: “Nous vivons dans un monde qui ne fait que parler du sexe. Je sélectionne donc très soigneusement mes divertissements et mes fréquentations. Quel diabétique voudrait coller son nez contre la vitrine d’une confiserie?”
12, 13. a) Qu’est-ce qui est requis pour entretenir des relations étroites et personnelles avec Jéhovah? b) Pourquoi les “supplications” sont-elles si importantes? Comment pouvons-nous agir en harmonie avec nos prières?
12 Toutefois, pour surmonter continuellement ses désirs jour après jour, il faut aussi développer des relations étroites et personnelles avec Dieu. Outre l’étude individuelle et la méditation, cela requiert de la persévérance dans les “supplications”. (I Tim. 5:5.) Paul ne parle pas simplement de la prière en général, mais de “supplications”, qui sont des requêtes au sujet d’un besoin pressant. Supplier, c’est prier avec ferveur, oui, implorer de l’aide, parfois “avec cris puissants et larmes”. — Héb. 5:7.
13 Vos prières pour acquérir de la maîtrise de soi et de la force ont-elles l’intensité d’une supplication? Persévérez-vous dans ces prières? Priez-vous au moment même où vos désirs deviennent puissants? Parlez-vous à votre Père de choses bien précises, peut-être en lui faisant des confidences que vous ne feriez à aucun humain? Agissez-vous en harmonie avec vos prières? Une chrétienne a dit: “Ne demandez pas à Jéhovah de vous aider à maîtriser vos désirs sexuels si vous pensez constamment au sexe. Il est vrai que l’on passe chaque mois par des périodes où les impulsions sexuelles se font très vives. Mais dans ces cas-là, occupez votre esprit en faisant quelque chose. Rendez visite à quelqu’un, allez vous promener ou livrez-vous à n’importe quelle activité qui puisse vous changer les idées. Durant cette partie du mois, occupez-vous autant que vous le pouvez.” Une autre chrétienne qui avait également compris la nécessité d’être toujours occupée à faire “toute œuvre bonne” a exprimé le même avis en disant: “Nettoyez vos carreaux. Astiquez votre plancher. Remuez de la terre. C’est ce que j’ai fait, et ça marche!” Quand vous vous rendrez compte que Jéhovah vous aide à résoudre votre problème — oh! pas en faisant un miracle, mais en vous donnant au moins la force de lutter jour après jour — vous vous sentirez plus proche de lui.
14. a) Que peut-il arriver à celui qui n’entretient pas des relations étroites et personnelles avec Jéhovah? b) Que peuvent faire les pères et les mères sans conjoint en attendant d’en trouver un au sein de la congrégation?
14 Sans cette précieuse “intimité avec Jéhovah”, peut-être certains rechercheraient-ils à tout prix un conjoint et iraient même jusqu’à fréquenter des gens du monde (Ps. 25:14). Une femme qui a agi ainsi reconnaît: “Le vrai problème, c’est que je n’étais pas proche de Jéhovah. Quand j’ai eu l’occasion de me marier, cela m’a semblé bon. J’avais oublié les principes moraux que l’on m’avait enseignés. Puis un jour, j’ai compris que l’homme que je fréquentais ne s’intéressait qu’à lui-même et non au mariage. Il ne restait plus alors qu’à vivre avec une conscience coupable.” Certes, il est parfois dur de vivre seul, mais, comme l’a dit une chrétienne qui est maintenant divorcée, “il y a quelque chose de pire que vivre seul: c’est d’être mal marié”. Il y a toujours l’espoir de trouver un conjoint “dans le Seigneur”, parmi les chrétiens dévoués (I Cor. 7:39). Certains ont attendu ce conjoint pendant des années. Au lieu de devenir amers ou de se laisser accabler par leur condition, ils ont mis ce temps à profit pour développer les qualités qui feraient d’eux de meilleurs conjoints. Une mère a dit: “Je me pose régulièrement cette question: ‘Suis-je la femme spirituelle qu’un homme choisirait?’ Si je suis triste en vivant seule, je ferai sans doute aussi une triste épouse.”
TENIR UNE MAISON ET ÉLEVER LES ENFANTS
15. a) Qu’ont fait des pères et des mères pour bien tenir leur maison? b) Avez-vous d’autres suggestions à faire?
15 Bien qu’élever seule ses enfants soit une tâche éprouvante, de nombreuses mères qui sont dans ce cas ont imité la femme capable décrite en Proverbes, chapitre 31. Quoique étant mariée, cette dernière devait surveiller toute sa maisonnée. Elle économisait de l’argent en faisant des achats à bon escient, en fabriquant elle-même, à partir de matières premières, ce dont elle avait besoin et en ne gaspillant pas la nourriture, puisqu’elle préparait à chacun sa “portion prescrite”. (Vv. Pr 31:13-15, 19.) Elle se levait tôt et travaillait tard (Vv. Pr 31:15, 18). Elle fabriquait des vêtements et les vendait (v. Pr 31:24). Elle accomplissait les tâches ménagères de “ses mains”. (Vv. Pr 31:17, 19.) Aujourd’hui, pour apprendre à se servir habilement de ‘leurs mains’, des mères ont lu des livres spécialisés et ont demandé conseil à des gens de métier. (Souvent même, en expliquant leur condition, elles ont bénéficié de l’aide gratuite d’une conseillère.) D’autres ont fait part de leurs besoins à des amies Témoins de Jéhovah qui avaient une certaine pratique dans un domaine particulier et qui ont pu leur apporter aimablement de l’aide lorsqu’elles étaient disponibles. Toutes ces dispositions permettent de réduire les dépenses.
16. Pourquoi est-il indispensable de mettre sa confiance en Dieu? Quel exemple illustre cette nécessité?
16 Mais, à cause des temps de plus en plus durs, même en faisant tout ce qu’elle peut pour subvenir à ses besoins, une veuve devra mettre sa confiance en Dieu pour ce qui est des nécessités de la vie. La veuve qui vivait à Zaréphath avec son fils à l’époque du prophète Élie constitue un bon exemple de femme qui a “mis son espoir en Dieu”. Sous la direction de Jéhovah, Élie demanda à cette femme le peu de nourriture qu’il lui restait, en lui promettant que Dieu pourvoirait à ses besoins. Qu’auriez-vous fait à sa place? Elle avait tout juste de quoi se préparer un dernier repas, mais du moins était-ce un repas sur lequel elle pouvait compter. Pourtant, sa foi l’incita à sacrifier ce qui était certain pour ce qui ne l’était pas. La parole que Dieu avait prononcée par la bouche de son prophète se réalisa: la veuve et son fils ne manquèrent jamais de nourriture. Aujourd’hui, les pères et les mères qui élèvent leurs enfants seuls, ainsi que tous les chrétiens, doivent mettre leur confiance en Dieu en recherchant d’abord son Royaume et en se soumettant à ses justes principes. Alors, ils verront que Dieu subviendra à leurs besoins. — I Rois 17:8-16; Luc 4:25, 26; Mat. 6:31-33.
17. Que ne doivent mais oublier les pères et les mères qui élèvent leurs enfants seuls? Pourquoi?
17 Un chrétien relèvera le défi d’être à la fois une “mère” et un “père” pour ses enfants et d’élever ceux-ci convenablement s’il n’oublie jamais ce qui doit occuper la première place dans la maison. La Bible dit:
“Mieux vaut peu dans la crainte de Jéhovah qu’une abondante provision et de la confusion avec. Mieux vaut un plat de légumes là où il y a de l’amour, qu’un taureau engraissé à la crèche et de la haine avec.” (Prov. 15:16, 17).
Ce n’est pas ce qu’il y a sur la table qui fait la vraie valeur d’un repas, mais ce qu’il y a dans le cœur des personnes qui le partagent. Ce qui compte, c’est l’amour et une crainte salutaire de Dieu.
18. a) Qu’ont fait certains chrétiens pour gagner leur vie tout en se réservant suffisamment de temps pour s’occuper de leurs enfants? b) Selon vous, que pourrait-on encore faire dans ce cas-là?
18 Pour avoir le temps d’aider leurs enfants à développer la crainte de Dieu, tout en gagnant de quoi vivre, des pères et des mères qui n’ont plus leur conjoint ont pu, souvent avec le concours de leurs enfants, vendre des articles de leur fabrication ou accomplir certains travaux à domicilea. D’autres ont tiré profit d’une aide du gouvernement à laquelle ils ont légalement et moralement droit. Certains ont réduit leur niveau de vie et se contentent d’un travail à temps partiel. C’est ce qu’a fait une chrétienne qui est mère de quatre enfants. Elle dit: “Je voulais passer le plus de temps possible avec mes enfants. L’absence de père était suffisamment regrettable pour que je ne les prive pas encore de leur mère.” Bien sûr, tout le monde ne trouvera peut-être pas un travail aussi commode. Mais en se confiant aux enfants, en leur expliquant pourquoi un travail profane est nécessaire et en passant un maximum de temps avec eux, il est possible d’entretenir une chaude ambiance d’amour au sein du foyer.
19. a) Que signifie ‘aimer ses enfants’? b) Pourquoi n’est-ce pas toujours facile pour une mère seule?
19 Pour cela, il est indispensable d’‘aimer ses enfants’, ce qui signifie également leur administrer la discipline nécessaire (Tite 2:4; Prov. 13:24). Cette discipline évite que les enfants, qui ont déjà perdu leur père ou leur mère, développent un sentiment d’insécurité. Pour certaines femmes qui ont tendance à se montrer sentimentales, cela représentera peut-être un gros effort. Mais souvenez-vous que la discipline, qui peut se traduire par des punitions, est un moyen de dire à votre fils ou à votre fille que vous l’aimez suffisamment pour l’empêcher de s’attirer des difficultés.
20. a) Qu’ont fait certains chrétiens pour rester proches de leurs enfants? b) Quels sont les deux bienfaits que procure le fait de rester proche de ses enfants et de les élever convenablement?
20 Voici quelques suggestions faites par des pères et des mères qui sont restés proches de leurs enfants:
“Réservez-vous un moment précis pour être avec vos enfants, et ne permettez à rien de venir empiéter sur ce temps. Les travaux ménagers seront toujours là, mais pas les enfants. Concentrez vos efforts sur leur éducation spirituelle.” “J’ai dû tempérer ma discipline par la compréhension, à cause du choc qu’a été pour eux la perte de leur mère. Je saisis toutes les occasions de leur parler, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Nous avons nos moments d’‘intimité’ lorsque nous préparons les repas. C’est là qu’ils se confient vraiment à moi.”
Un tel amour ne laisse pas insensible. Les enfants le voient et le sentent. Tous ces efforts sont astreignants, mais le père ou la mère éprouvera en retour la grande joie de voir ses enfants devenir, en grandissant, des chrétiens responsables qui louent Jéhovah. De plus, un tel labeur est une protection morale pour le père ou là mère. — I Tim. 2:15.
LA SOLUTION PARFAITE: L’ORDRE NOUVEAU
21. a) Les problèmes des pères et des mères sans conjoint sont-ils faciles à résoudre? b) À quoi sert notre conduite fidèle?
21 Une veuve reconnaît: “Je participe presque chaque jour à la prédication. Pourtant, tous les soirs, je m’endors encore en pleurant.” En effet, les problèmes que rencontre un père ou une mère dont le conjoint n’est plus là sont difficiles à résoudre. Souvent, c’est une lutte quotidienne. Mais chaque nouveau jour vécu avec endurance est un soufflet de plus à la face de Satan qui a prétendu que personne ne continuerait à servir Dieu dans les difficultés (Job 1:9-11; Prov. 27:11). Dites-vous que personne ne mène actuellement une vie idéale. “La famille entière de vos frères” souffre (I Pierre 5:9). Tel autre chrétien a peut-être des problèmes différents des vôtres, mais, pour lui, ils sont tout aussi graves. Quelles que soient les difficultés que vous rencontrez, votre situation pourrait être pire. Essayez donc, autant que possible, d’arrêter votre esprit sur les aspects positifs de votre existence.
22. a) Sur quoi devons-nous garder les yeux fixés? Pourquoi? b) De quoi discuterons-nous dans l’article suivant?
22 Par-dessus tout, gardez les yeux fixés sur l’espérance vivante du système qui apportera bientôt à chacun une joie complète. L’apôtre Paul a dit: “Nous fixons nos regards, non pas sur les choses qui se voient [les tribulations qui peuvent parfois nous troubler et nous abattre], mais sur celles qui ne se voient pas [l’espérance de la vie éternelle]. Car les choses qui se voient sont temporaires, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles.” Oui, les pressions du système décevant de notre époque auront une fin. En revanche, les bienfaits de l’ordre nouveau maintenant proche seront éternels. Gardez-les bien en face de vous, et vous ne ‘renoncerez pas’. (II Cor. 4:8, 9, 16-18.) Mais que peuvent faire les autres chrétiens pour aider les pères et les mères privés de conjoint? C’est ce dont nous discuterons dans l’article suivant.
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Pouvez-vous aider les veuves et les orphelins de père “dans leur tribulation”?La Tour de Garde 1980 | 15 décembre
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Pouvez-vous aider les veuves et les orphelins de père “dans leur tribulation”?
1, 2. a) Quelle différence y a-t-il entre “voir” quelqu’un dans la détresse et “s’occuper” de lui? b) Selon Jacques 1:27, quelle responsabilité repose sur celui qui pratique le vrai culte?
IL Y A une grande différence entre voir quelqu’un dans la détresse et s’occuper de lui. Ceux qui pratiquent le vrai culte devraient cesser d’être des spectateurs indifférents et secourir leurs frères avec compassion, car “le culte qui est pur et immaculé du point de vue de notre Dieu et Père, le voici: s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation et se garder exempt de toute tache du côté du monde”. — Jacq. 1:27.
2 Le verbe “s’occuper de”, que l’on trouve en Jacques 1:27, traduit un terme grec qui veut dire ‘prendre soin de, pourvoir aux besoins de’. Il emporte l’idée de rendre visite à quelqu’un pour l’aider. Ce genre d’aide est toujours apprécié.
LES ENFANTS PEUVENT SE RENDRE UTILES
3, 4. a) Selon I Timothée 5:4, qui devrait aider les veuves? b) De quelle façon les enfants peuvent-ils aider leur père ou leur mère? Quel est le meilleur soutien qu’ils puissent lui apporter?
3 L’apôtre Paul montre qui devrait aider les veuves, en disant: “Si, en effet, une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu’ils apprennent d’abord à pratiquer la piété parmi ceux de leur propre maison et à donner en tout temps à leurs parents et à leurs grands-parents la compensation qui leur est due, car cela est agréable aux yeux de Dieu.” (I Tim. 5:4). Bien que Paul fasse allusion à des enfants déjà grands, même ceux qui sont mineurs peuvent apprendre à montrer leur piété en donnant à leurs parents “la compensation qui leur est due” pour tout ce qu’ils ont fait en leur faveur. Que peuvent-ils donc faire? Certains apportent une aide financière, comme ce jeune garçon qui, pour payer une facture inattendue, offrit toutes les économies qu’il s’était constituées grâce à un travail à temps partiel. Sa mère déclara, le visage rayonnant: “Je ne trouve pas les mots pour dire combien je suis encouragée de voir mon fils de 14 ans manifester une telle générosité.”
4 Même si les enfants ne peuvent pas donner de l’argent à leurs parents, ils peuvent leur offrir quelque chose de plus important, à savoir la reconnaissance et l’obéissance (Prov. 23:22; Éph. 6:1-3). Nombre de pères et de mères qui n’ont plus leur conjoint se demandent s’ils élèvent bien leurs enfants. Imaginez la joie que l’un d’eux a ressentie quand son petit enfant lui a écrit une carte qui disait: “Je t’aime beaucoup et je sais que tu travailles dur.” Enfants, n’avez-vous plus, pour vous élever, que votre père ou votre mère? Dans ce cas, lui avez-vous dit récemment combien vous êtes reconnaissants des sacrifices qu’il ou elle fait pour vous? Obéissez-vous rapidement? Savez-vous ce que signifie laver gentiment la vaisselle, sortir la poubelle, faire vos devoirs, rentrer à l’heure, faire votre toilette et, surtout, préparer régulièrement votre étude biblique? Une telle obéissance volontaire est le plus beau soutien que vous puissiez apporter à votre père ou à votre mère.
L’AIDE DE LA CONGRÉGATION
5. a) Quelle exhortation Pierre nous adresse-t-il? Pourquoi est-ce important? b) De quelles façons pourrions-nous, dans notre congrégation, nous mettre à la place des pères ou des mères qui élèvent seuls leurs enfants?
5 “C’est dur, et, parfois, je perds le moral, dit une mère qui élève seule ses six enfants, dont des jumeaux de 17 mois. Mais, de temps en temps, un frère ou une sœur [de la congrégation] me dit: ‘Jeanne, tu fais du bon travail. Cela va porter du fruit.’ Le simple fait de savoir que les autres pensent à vous et se soucient de vous est encourageant.” Voilà un exemple qui montre quelle aide chacun peut apporter. L’apôtre Pierre nous adresse cette exhortation: “Soyez tous dans de mêmes dispositions, vous mettant à la place d’autrui, ayant de l’affection fraternelle, pleins d’une tendre compassion.” (I Pierre 3:8). Oui, mettez-vous à la place d’autrui. Un mot aimable ou un sourire spontané peut être très significatif. Soyez compatissant, et non critique.
6. Pourquoi celui qui agirait comme le personnage de I Jean 3:17 serait-il vraiment répréhensible aux yeux de Dieu?
6 L’amour véritable ne se traduit pas seulement par des paroles aimables. Juste avant d’encourager les chrétiens à montrer leur amour par des actes, l’apôtre Jean écrivit: “Or quiconque a les ressources de ce monde et voit son frère dans le besoin et lui ferme la porte de ses tendres compassions, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui?” (I Jean 3:17). Dans le texte original, le verbe “voir” ne signifie pas ici jeter un simple coup d’œil, mais regarder avec insistance. Ce verbe est souvent employé en rapport avec l’inspection d’une armée par un général. Ce dernier prête attention aux détails, n’est-ce pas? Représentez-vous donc le tableau que Jean nous brosse: Quelqu’un a de quoi aider son prochain. En regardant attentivement son frère, il remarque que celui-ci manque de quelque chose, et, soudain, il referme et verrouille la porte de son cœur. Il refuse d’aider son prochain. Quelle indifférence! Heureusement, de telles réactions négatives sont rares chez les Témoins de Jéhovah. D’innombrables rapports attestent que ces chrétiens se montrent généreux envers ceux qui sont “dans le besoin”.
7. Quand on néglige les familles privées de père ou de mère, quelle en est souvent la raison? Comment peut-on remédier à cette situation?
7 Néanmoins, il y a eu des négligences. Souvent, c’est parce que certains n’avaient pas “vu” les besoins de leurs frères. Ils n’avaient pas porté suffisamment d’attention ni d’intérêt à ceux qui étaient dans le besoin. Qu’en est-il dans votre congrégation? Êtes-vous vraiment conscient des conditions de vie des veuves et des orphelins? Quand, pour la dernière fois, les avez-vous salués avec une chaleur plus qu’ordinaire? Les avez-vous déjà invités pour un repas ou pour une réunion amicale dans le but d’apprendre à mieux les connaître? De telles questions devraient nous aider à discerner si nous ‘voyons’ réellement la condition des familles qui, parmi nous, souffrent de l’absence du père ou de la mère.
8. Comment certains membres de la congrégation ont-ils aidé des familles privées de père et de mère?
8 Il n’est pas nécessaire d’être très riche pour aider son prochain. Beaucoup, lorsqu’ils ont remarqué un besoin véritable chez leur compagnon, ont partagé de la nourriture ou ont fait don de vêtements qui étaient devenus trop petits pour leurs enfants. D’autres ont même appris à des mères comment effectuer certains travaux, de couture par exemple, pour que ces femmes puissent mieux faire face à leurs besoins. Un vieux proverbe dit: “Si tu donnes un poisson à quelqu’un, tu le nourris pour une journée. Mais si tu lui apprends à pêcher, tu le nourris pour le restant de ses jours.” Une mère qui n’a pas son mari écrit: “Une sœur m’a donné une machine à coudre, deux coupons de tissu et des leçons de couture. Depuis, j’ai économisé des milliers de francs.”
9. Quel point de vue raisonnable les familles qui sont privées de père ou de mère devraient-elles adopter concernant l’aide d’autrui?
9 Les pères ou les mères qui élèvent seuls leurs enfants devraient-ils s’attendre à ce que l’aide arrive de toutes parts et se décourager si ce n’est pas le cas? Non; il faut rester équilibré dans son point de vue. Tout en étant reconnaissant de l’aide qu’on lui apporte, un chrétien devrait se demander: “Est-ce que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour régler mes problèmes?” Comme l’a dit quelqu’un qui n’avait plus son conjoint: “Personne ne peut prendre une deuxième famille à sa charge. Si vous ne vous aidez pas vous-même, vous n’assumez pas toutes vos responsabilités. Il faut apprendre à voler de ses propres ailes.” La Bible renferme plusieurs exemples de veuves qui, au lieu d’attendre qu’on les aide, ont elles-mêmes payé de leur propre personne (Luc 2:36-38; Marc 12:42-44). Une mère qui avait peu d’argent et qui a dû lutter pendant de nombreuses années pour pouvoir élever ses deux enfants avait accroché dans sa maison ce petit écriteau: “Quand on jette quelques rayons de soleil dans la vie de son prochain, l’éclat en rejaillit toujours sur soi.” C’est précisément ce qu’elle a fait en travaillant pendant douze ans comme évangélisatrice à plein temps. Elle a toujours donné d’elle-même et aujourd’hui, à l’âge de 73 ans, elle aide encore son prochain. Le résultat est qu’elle n’a jamais manqué de rien. — Prov. 11:25.
10. Quelle preuve avons-nous qu’au premier siècle les sœurs mûres ont joué un rôle important pour ce qui était d’aider les veuves et les orphelins?
10 Au premier siècle, les femmes mûres ont incontestablement joué un rôle important pour ce qui était d’aider les veuves et les orphelins. Il est dit de certaines veuves qu’elles ‘assistaient ceux qui étaient dans la tribulation’, parmi lesquels figuraient peut-être les membres de familles privées de père ou de mère (I Tim. 5:10). Dans la lettre que Paul écrivit aux chrétiens de Rome, un quart des personnes qu’il salua étaient des femmes qui avaient travaillé fidèlement pour la congrégation ou en collaboration avec celle-ci. Il précise même au sujet de certaines d’entre elles qu’elles travaillaient dur ou qu’elles exécutaient maints travaux “dans le Seigneur”. (Rom. 16:3-15.) À propos de Phœbé, qui était “ministre de la congrégation” (elle servait sans doute ses compagnons en pourvoyant à leurs besoins personnels, mais sans avoir été officiellement nommée à cette tâche), il est dit qu’elle avait ‘défendu beaucoup de chrétiens’. Elle avait dû prendre l’initiative d’aider beaucoup d’entre eux, et son travail avait affermi la congrégation. Comme Phœbé, les chrétiennes mûres de notre époque encouragent et assistent avec amour “ceux qui sont dans la tribulation”, parfois en partageant avec eux leurs ressources matérielles. — Rom. 16:1, 2.
11. a) De quelles façons les sœurs mûres peuvent-elles aider les mères qui élèvent seules leurs enfants? b) Quel exemple peut-on citer? En connaissez-vous d’autres?
11 De nombreuses sœurs âgées apportent une aide spirituelle et affective en ‘enseignant ce qui est bien, afin de ramener les jeunes femmes à la raison’ par des conseils compréhensifs (Tite 2:3-5). À titre d’exemple, citons le cas d’une mère qui élève seule ses enfants et qui s’était mise à pleurer après avoir écouté un discours biblique sur le mariage. Quand une chrétienne plus âgée lui a demandé ce qui n’allait pas, elle a répondu, les yeux pleins de larmes: “Je suis malheureuse, c’est tout.” La femme plus âgée commença alors à lui parler. Elle savait ce qu’on ressent quand on est déprimé, car elle-même avait été abandonnée par son mari 20 ans plus tôt. La jeune femme dit: “Elle a été mon plus grand secours. Elle m’a beaucoup parlé et m’a invitée à aller prêcher avec elle. Je la porte vraiment dans mon cœur.” Nombre de chrétiennes mûres sont allées vers ces mères et leur ont offert “une épaule pour pleurer”. Parfois même, elles ont discuté de problèmes très personnels qu’un frère seul ne pourrait traiter convenablement.
ANCIENS, ‘RÉJOUISSEZ LE CŒUR DE LA VEUVE’
12. Comment les anciens peuvent-ils ‘réjouir le cœur de la veuve’?
12 Job, qui vécut à l’ère préchrétienne, déclara: “Je réjouissais le cœur de la veuve.” (Job 29:13). Il partageait la douleur des veuves et, plutôt que de l’attiser par des paroles ou des actes irréfléchis, il essayait de les réconforter au-dedans d’elles-mêmes, dans leur cœur. Aujourd’hui, les anciens de la congrégation chrétienne peuvent faire de même en rappelant à ces personnes que la congrégation est une famille chaleureuse et en leur donnant le sentiment qu’elles font partie intégrante de cette famille. Les surveillants peuvent aussi leur montrer un texte biblique réconfortant qui décrit les bienfaits de la fidélité. S’ils ‘se mettent à la place d’autrui’, ils essaieront de comprendre les énormes pressions mentales et affectives que subissent beaucoup de pères ou de mères qui n’ont plus leur conjoint (I Pierre 3:8). En retour, les affligés se sentiront libres d’aller trouver ces anciens pour qu’ils les aident. Chacun de ces hommes spirituels pourra vraiment être comme “une retraite contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux d’eau dans une région aride”. — És. 32:1, 2.
13. Pourquoi les pères et les mères qui sont privés de conjoint peuvent-ils demander conseil aux anciens avant de prendre des décisions importantes? Quel genre d’aide leur apportera-t-on?
13 La Bible annonçait que Dieu rétablirait des “conseillers” capables parmi son peuple d’autrefois (És. 1:26). Aujourd’hui encore, les pères ou les mères qui élèvent seuls leurs enfants peuvent demander conseil aux anciens avant de prendre des décisions importantes. Lorsqu’on vient les trouver, ces anciens devraient, avec “l’art de diriger”, aider celui qui les interroge à reconnaître les principes bibliques impliqués. Cependant, leur rôle, comme celui de tout chrétien auquel on demande de l’aide, est de conseiller, et non de prendre des décisions pour les autres. — Prov. 11:14; Gal. 6:5.
14. a) Pourquoi les anciens devraient-ils essayer de “redresser” le chrétien qui fait un “faux pas”? b) Quel emploi faisait-on, au premier siècle, du terme grec traduit par “redresser”? Qu’est-ce que cela nous fait comprendre quant à la manière de “redresser” quelqu’un?
14 Un ancien remarquera parfois qu’un père ou une mère qui n’a plus son conjoint est en train de céder aux pressions et de faire un “faux pas”, en fréquentant un incroyant, par exemple. Peut-être ce chrétien ne se rend-il pas tout à fait compte de la gravité de sa conduite. La Bible donne alors ce conseil: “Frères, même si un homme fait un faux pas avant qu’il s’en soit aperçu, vous qui avez les qualités spirituelles requises, essayez de redresser un tel homme dans un esprit de douceur.” (Gal. 6:1). Les anciens et d’autres chrétiens peuvent donc empêcher qu’un “faux pas” devienne une conduite rebelle. Le terme grec traduit ici par “redresser” est rendu ailleurs par “raccommoder”. (Marc 1:19.) Au premier siècle, on l’employait pour parler de la réduction d’une fracture. Le docteur qui remet un os en place devra certes exercer une certaine pression, mais il le fera très doucement. Son but est de réparer la blessure, pas de l’aggraver. Les anciens qui désirent toucher le cœur de celui qui fait un “faux pas” devront donc raisonner avec lui aimablement, mais clairement. “Dans un esprit de douceur”, ils l’aideront à comprendre pourquoi il est dans son intérêt d’appliquer les conseils de la Parole de Dieu, et ils l’aideront ainsi à guérir spirituellement.
15. a) Dans quels cas les anciens devront-ils peut-être établir un programme d’aide pour les veuves? b) Pourquoi les anciens ont-ils besoin d’être secondés par les autres membres de la congrégation?
15 Les anciens doivent parfois établir un programme d’aide pour les veuves qui vivent seules. Dans l’île de la Trinité, une veuve de 79 ans tomba gravement malade. Elle avait un cancer à un stade avancé, et son état nécessitait des soins 24 heures sur 24. Elle recevait une petite pension du gouvernement, mais elle n’avait aucun parent pour l’aider. Pour éviter de laisser la charge des soins à quelques individus seulement, les anciens ont établi un horaire qui permettait aux chrétiennes qui avaient proposé leur aide de se relayer, par équipes, au domicile de leur sœur spirituelle. Pendant plus de six mois, ces femmes ont fait sa cuisine et son ménage, l’ont transportée, lui ont lavé son linge et lui ont même fait sa toilette lorsqu’il ne lui a plus été possible de bouger. Elles ont ainsi donné un exemple d’amour qui a fait impression sur les voisins. Il va de soi que, dans ces cas-là, les anciens ne peuvent pas apporter eux-mêmes toute l’aide nécessaire. Ils ont généralement une famille dont il leur faut aussi s’occuper. Mais ils sont heureux de faire ce qu’ils peuvent et ils sont reconnaissants que d’autres chrétiens prennent l’initiative d’apporter leur aide.
FRÈRES, ‘DÉLIVREZ L’ORPHELIN DE PÈRE’
16. a) De quoi une femme seule aurait-elle surtout besoin pour bien élever ses fils? b) Qui peut l’aider? Comment?
16 Toute mère qui élève seule ses enfants déplore l’absence d’une influence paternelle au foyer, surtout si elle a des garçons. Les frères, dans la congrégation, devraient donc imiter Job, qui a dit: “Je délivrais (...) l’orphelin de père et quiconque n’avait personne pour lui venir en aide.” (Job 29:12). Souvent, ces enfants ont besoin que l’on s’intéresse à eux avec sincérité. Ne pourriez-vous pas aller les trouver et leur demander de se joindre à vous dans l’œuvre de témoignage, pour accomplir certaines tâches à la Salle du Royaume ou encore pour se détendre sainement? Une telle attention de votre part pourra ‘délivrer’ un garçon des voies du monde et l’attirer vers la congrégation.
17. a) Qui a donné un bon exemple pour ce qui est de ‘délivrer l’orphelin de père’? Quels ont été les résultats? b) Qu’est-ce qu’un frère marié ne doit pas oublier lorsqu’il aide d’autres enfants?
17 L’apôtre Pierre a, lui aussi, ‘délivré l’orphelin de père’. Il avait de l’affection pour Jean Marc, qu’il appela même “Marc, mon fils”. (I Pierre 5:13.) Marie, la mère de Marc, n’avait probablement plus son conjoint, car le récit biblique nous dit que Pierre est allé dans sa maison à elle, et non dans celle de son mari (Actes 12:12). Sans doute la compagnie spirituelle de Pierre et d’autres chrétiens fut pour quelque chose dans le fait que Marc devint ensuite missionnaire et qu’il rédigea même un livre de la Bible. Ce jeune homme est un bon exemple pour les garçons que leur mère est seule à élever. Naturellement, un frère marié doit savoir que, d’après les Écritures, il a d’abord la responsabilité de s’occuper de sa propre famille. Mais, tout en ne négligeant pas les “siens”, il peut faire beaucoup de bien en s’intéressant aux orphelins de père dans la mesure où cela est profitable et pour autant que les circonstances le permettent. — I Tim. 5:8.
L’AMOUR ET L’ABNÉGATION SONT ESSENTIELS
18. a) Quel genre d’amour identifie les vrais chrétiens? Comment Jésus a-t-il donné l’exemple dans ce domaine? b) Comment pouvons-nous manifester cet amour?
18 La marque distinctive du chrétien n’est pas simplement l’amour, mais l’amour empreint d’abnégation. Jésus dit à ses disciples: “Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” (Jean 13:34, 35). Sa façon de donner devait servir de modèle. Il “ne s’est pas plu à lui-même”. “Il est devenu pauvre pour vous.” “Il s’est donné lui-même [en mourant dans les souffrances] pour nos péchés.” C’est seulement à la condition d’imiter ce modèle d’amour que les disciples de Jésus pourront témoigner aux veuves et aux orphelins de père la sollicitude dont ceux-ci ont besoin dans “leur tribulation”. — Rom. 15:3; II Cor. 8:9; Gal. 1:4; Jacq. 1:27.
19, 20. a) Est-il toujours facile de manifester un amour empreint d’abnégation? b) Qui devrions-nous surtout aider?
19 Plus les pressions s’intensifient, plus on a du mal à résoudre ses propres problèmes, et plus il est facile de devenir insensible au sort d’autrui et de ne s’occuper que de son existence à soi. Au premier siècle, certains chrétiens qui avaient été ‘enseignés de Dieu à s’aimer les uns les autres’ avaient besoin de “continuer à le faire plus pleinement”. (I Thess. 4:9, 10.) Ne devrions-nous pas examiner franchement notre attitude et notre façon d’agir à l’égard de nos frères et sœurs chrétiens qui sont défavorisés? L’amour dont le Christ nous a fourni le modèle exigerait que nous sacrifiions notre vie pour nos frères. Si donc nous sommes disposés à offrir notre vie pour eux, devrions-nous hésiter à offrir notre “pain” quand nous ‘voyons notre frère dans le besoin’? — I Jean 3:17.
20 Nos responsabilités chrétiennes nous prennent tous beaucoup de temps. Souvent, nous aimerions faire plus pour nos frères. Mais si nous faisons volontiers ce que nous pouvons, ayons confiance que Jéhovah connaît nos limites et qu’il apprécie les œuvres que nous accomplissons. “Tant que nous disposons pour cela d’un temps favorable, faisons le bien à l’égard de tous, mais surtout envers ceux qui sont nos parents dans la foi.” — Gal. 6:10.
LUTTONS ENSEMBLE POUR ENDURER LES TRIBULATIONS
21. a) Comment les pères ou les mères qui élèvent seuls leurs enfants peuvent-ils faire face aux pressions du monde actuel ? b) Comment les autres membres de la congrégation peuvent-ils les aider? Est-il important de le faire?
21 Disons en résumé que, pour endurer leurs difficultés, les pères ou les mères qui élèvent seuls leurs enfants doivent 1) mettre constamment leur confiance en Dieu dès à présent et attendre avec foi la vie éternelle durant laquelle Dieu comblera les désirs de chacun (Ps. 37:3, 4); 2) entretenir des relations étroites avec Dieu par l’étude de la Bible et par des prières ferventes; 3) ne pas cesser d’accomplir des œuvres utiles, telles que prêcher le Royaume, tenir sa maison et élever ses enfants. L’amour empreint d’abnégation aidera tous les membres de la congrégation à comprendre la nécessité d’assister les pères et les mères privés de conjoint. Comment s’y prendront-ils? En ‘se mettant à la place d’autrui’, en s’intéressant aux enfants de ces chrétiens, en les aidant matériellement et spirituellement, etc. Ce ne sont là que quelques-unes des belles œuvres que l’on peut faire pour ces frères et sœurs. Que cette aide est précieuse, c’est ce qu’atteste ce témoignage: “J’ai traversé tant de moments pénibles que je préfère ne plus y penser. Mais laissez-moi vous dire que jamais je n’aurais pu résister sans l’aide de frères et sœurs fidèles et pleins d’amour.”
22. Quel résultat couronne les efforts de ceux qui s’occupent des veuves et des orphelins de père?
22 Ceux qui ‘s’occupent’ réellement des familles qui souffrent de l’absence du père ou de la mère n’auront pas seulement la joie de les voir endurer fidèlement la tribulation (Jacq. 1:27). Ils refléteront aussi avec éclat la personnalité de notre Père céleste qui ‘soulage l’orphelin de père et la veuve’. — Ps. 146:9.
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