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Ce que les guerres mondiales ont fait à ma familleRéveillez-vous ! 1979 | 22 avril
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grand-oncle, c’est-à-dire le frère de ma grand-mère, avait dix-sept ans. Il était sur le point d’achever ses études secondaires. Le lendemain de la remise des diplômes, il fut incorporé dans l’armée et partit au service militaire. Allait-il lui aussi devoir porter les armes contre des membres de sa famille qui ne lui étaient pas inconnus, bien qu’il ne les ait jamais vus?
Et qu’était-il advenu de mes grands-oncles qui vivaient en Allemagne, les frères de mon grand-père Rudy? L’un d’eux était prisonnier de guerre en Russie. Un autre était détenu en France, dans un camp militaire américain. Les prisonniers y étaient si mal nourris qu’un jour mon grand-oncle captura un chat qui s’aventurait près de la clôture de barbelés, le tua, l’écorcha et le mangea tout cru! Le jour même de l’armistice, le troisième frère voyageait en train dans un convoi militaire qui fut bombardé. Ce grand-oncle-là fut tué.
D’autres événements dramatiques se déroulaient dans le petit village d’Einberg où les quatre frères avaient grandi. Max, mon arrière-grand-père, s’était remarié quelques années auparavant et avait eu deux autres enfants. L’Allemagne était en train de perdre la guerre et les soldats des forces d’occupation se répandaient partout dans les campagnes. Les pères ayant pour la plupart quitté leur foyer pour rejoindre le front, les familles restaient sans aucune protection.
Il y eut des cas de brigandage, de pillage et de viol. Quand les villageois étaient avertis de l’arrivée des soldats, ils faisaient sortir leurs filles et les cachaient sous les meules de foin pour les soustraire au danger.
La guerre prit fin, mais la signature des traités de paix n’en effaça pas les traces. Mes grands-oncles rentrèrent en Allemagne, à Einberg, sauf bien sûr celui qui avait trouvé la mort dans le convoi. Mais, pour eux, la vie ne fut plus jamais la même. Le premier ne fit que se traîner d’hôpital en hôpital, pour finalement connaître une mort prématurée. Bernhard, le second, est venu dernièrement nous rendre visite en Californie. Son fils a déjà fait son service militaire en Allemagne, et mes autres oncles ont fait de même, ici en Amérique. À quoi tout cela rime-t-il? Et jusqu’où cela va-t-il nous mener?
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C’est bien beau de vouloir la paix — encore faudrait-il que les nations désarmentRéveillez-vous ! 1979 | 22 avril
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C’est bien beau de vouloir la paix — encore faudrait-il que les nations désarment
JAMAIS on ne souhaite tant la paix que lorsqu’on réfléchit aux horreurs de la guerre. La guerre du Viêt Nam, par exemple, a fait des millions de morts et de blessés horriblement mutilés. Mais ses conséquences ne s’arrêtaient pas là: six mois après leur retour aux États-Unis, 38 pour cent des anciens combattants américains se retrouvaient séparés ou en instance de divorce, 175 000 d’entre eux étaient héroïnomanes et un demi-million avaient fait au moins une tentative de suicide depuis leur démobilisation.
Pour illustrer les suites des atrocités de la guerre, voici le cas typique de Claude Eatherly, cet aviateur décédé l’été dernier qui était aux commandes du B-29, lorsque ce bombardier largua une bombe atomique sur Hiroshima. Ce militaire fut rendu à la vie civile en 1947 parce que les examens psychiatriques montraient chez lui “une névrose avancée associée à un complexe de culpabilité”. Dès lors, il ne fit plus que se traîner d’hôpitaux psychiatriques en hôpitaux psychiatriques. “Je le revois encore, raconta son frère lors de l’enterrement, incapable de fermer l’œil pendant plusieurs nuits d’affilée. Il disait qu’il avait le cerveau en feu et qu’il voyait ses victimes brûler devant lui.”
Pour être pleinement conscient de tout ce que la guerre comporte d’horrible, reportons-nous 34 années en arrière, le 6 août 1945. Ce matin-là, le bombardier Enola Gay vole à très haute altitude au-dessus des 400 000 habitants d’une ville industrielle grouillante d’activité, Hiroshima. À 8 heures 15 minutes précises, la bombe atomique de 13 kilotonnes est lâchée, freinée dans sa descente par trois parachutes. Arrivée à 580 mètres au-dessus du centre ville, elle explose, tuant 140 000 personnes, dont beaucoup meurent brûlées vives par la chaleur et le rayonnement. Les survivants irradiés continueront de se consumer de mort lente jusqu’à maintenant.
Les horreurs consécutives à cette explosion atomique et à celle qui eut lieu trois jours plus tard à Nagasaki sont indescriptibles.
Le besoin de paix
Moins d’un mois après, le 2 septembre 1945, le Japon se rendait solennellement. “Une nouvelle ère s’ouvre devant nous”, fit remarquer ce jour-là le général MacArthur, avant d’ajouter: “La victoire elle-même comporte une leçon profondément inquiétante en ce qui concerne notre sécurité future et la survie de la civilisation. (...) Le pouvoir destructeur de la guerre moderne exclut aujourd’hui cette possibilité [le recours à la guerre]. Nous avons eu notre dernière chance. Si, à présent, nous ne réussissons pas à trouver un moyen plus efficace et plus équitable, Har-Maguédon sera à notre porte.”
D’autres chefs d’État se sont souvent fait l’écho de tels propos. Ainsi, à l’automne 1961, le président Kennedy proposa “un programme de désarmement général et complet”. Il expliqua que “l’humanité doit mettre un point final à la guerre si l’on ne veut pas que la guerre mette un point final à l’humanité. (...) Les risques que comporte le désarmement ne sont rien en comparaison de ceux d’une folle course aux armements”.
Depuis que ces paroles ont été prononcées, les nations ont-elles progressé sur la voie du désarmement?
La paix est-elle en bonne voie?
Peu après ce discours sur le désarmement, le président Kennedy demanda au parlement américain une rallonge budgétaire de 6 milliards de dollars (25 milliards de FF) pour l’armée. La manœuvre est typique. On commence par parler désarmement et paix, puis, l’instant d’après, on réclame la fabrication d’armes plus redoutables et plus puissantes. Finalement, on parle bien, et même très bien, du désarmement et de la limitation des armements stratégiques (plus de 9 000 titres dans une bibliographie détaillée), mais la solution n’a pas progressé d’un pas. Il suffit d’ailleurs de lire les journaux pour s’en rendre compte, témoin cet article qui date d’un an:
“Depuis 1945, plus de 6 000 rencontres se sont déroulées entre Américains, Soviétiques et diplomates d’autres pays pour parler du ‘désarmement’ et de son sous-produit, la ‘limitation des armements stratégiques’. Mais, en trente-deux ans, les accords passés mutuellement entre pays n’ont pas fait disparaître une seule arme. Bien au contraire, la course aux armements, qu’il s’agisse d’armes classiques ou d’équipements nucléaires (mais surtout nucléaires), n’a pas ralenti une minute.”
Un fait qui parle de lui-même, c’est qu’il n’est plus question maintenant de désarmement, mais de “limitation des armements stratégiques”, laquelle ne se réalisera pas de sitôt. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas et il n’attend rien de positif de quelque initiative que ce soit.
Cela est apparu clairement l’an passé, lors des sessions spéciales de l’ONU sur le désarmement. Un journal les avait présentées en ces termes: “L’ONU APPELÉE À PRENDRE DES MESURES POUR ÉVITER HARMAGUÉDON.” Cette réunion, qui se prolongea cinq semaines, peut être qualifiée d’historique, car elle représente la première conférence sur le désarmement mondial tenue depuis celle de la Société des Nations, 45 ans auparavant (de 1932 à 1934). Néanmoins, l’événement ne rencontra que peu d’échos dans la presse et dans les autres organes d’information.
Vers le milieu des travaux de cette assemblée, F. Barnaby, directeur à Stockholm de l’Institut de recherches pour la paix internationale, déplora qu’on ne soit même pas arrivé à ce qu’on pouvait légitimement attendre. “Le ton est au pessimisme, déclara-t-il, et le climat général est franchement malsain.”
Comme toute personne bien informée le sait, la situation actuelle est critique et réclame d’urgence une solution. Le risque de conflit nucléaire n’est pas un mythe; jamais il n’a été si grand, souligna encore M. Barnaby. Notons également cette remarque de Lord Noel-Baker, vénérable délégué britannique qui avait déjà pris part à la conférence sur le désarmement organisée par la Société des Nations: “Ce qu’il y a de grave, c’est que personne n’est vraiment conscient de ce que représente exactement une guerre nucléaire.”
Eh bien, qu’est-ce qu’une telle guerre représente au juste?
Une incroyable puissance de destruction
Citons en tout premier lieu l’incroyable puissance et le nombre des armes nucléaires ainsi que les moyens perfectionnés de les lancer sur n’importe quel objectif. Laissons d’ailleurs parler les faits.
Quand on mentionne des kilotonnes ou des mégatonnes à propos d’armes atomiques, il faut savoir que ces unités représentent respectivement des milliers et des millions de tonnes de TNT. Avec ses 13 kilotonnes, la bombe d’Hiroshima ferait figure de pétard à côté des engins de plusieurs mégatonnes que l’on fabrique aujourd’hui. Pour en donner une idée, rappelons que l’on a effectué des essais avec des bombes de 60 mégatonnes, soit 4 600 fois plus destructrices que celle d’Hiroshima. Pensez qu’il a suffi d’une bombe relativement petite pour ravager Hiroshima et carboniser 140 000 personnes, dont des milliers dans des conditions atroces.
Les bombes modernes ont une puissance moyenne d’environ une mégatonne, soit 75 fois plus que celle d’Hiroshima. Comme il suffit d’une de ces bombes pour anéantir une grande ville, représentez-vous un peu ce que feraient des bombes de plusieurs mégatonnes lâchées sur des zones habitées comme New York, Paris, Londres ou Tokyo. Et ce n’est pas une bombe, mais des dizaines de milliers de bombes que possèdent certains pays, particulièrement les États-Unis et l’Union soviétique. Avec un tel arsenal, il y a de quoi tuer plusieurs fois chaque être humain. Mais, à ce niveau, les chiffres ne veulent plus rien dire.
L’affolant dans cette puissance de destruction, c’est qu’il ne faut qu’un délai de quelques minutes pour anéantir n’importe quel objectif. Le président des États-Unis ne plaisantait pas lorsqu’il a déclaré: “Je n’ai qu’à appuyer sur ce bouton-là, et dans 20 minutes 70 millions de Russes seront morts!”
À l’heure actuelle. les fusées porteuses peuvent amener des têtes nucléaires à des milliers de kilomètres de leur point de départ, avec une précision de l’ordre de quelques mètres. Par ailleurs, les missiles ne transportent pas seulement une bombe, mais souvent plusieurs. Une fois qu’ils ont atteint la région à détruire, chacune des bombes peut être dirigée sur une cible particulière. De plus, les fusées porteuses ne sont plus confinées au sol, mais elles peuvent être lancées à partir d’une base mobile, telle qu’un sous-marin ou un avion.
Un seul sous-marin équipé de missiles lanceurs peut détruire 224 objectifs distincts, chacun de la taille d’une grande ville. Les États-Unis et l’Union soviétique disposent de dizaines de ces sous-marins conçus pour semer la mort et ils ont mis en chantier des modèles encore plus grands et plus perfectionnés. Bientôt va entrer en service un nouveau sous-marin américain, le Trident. Voici comment un hebdomadaire le décrit:
“Le Trident comporte une aire de lancement sous-marine pour bombes thermonucléaires. Certaines de ces bombes ont une puissance de destruction mille fois supérieure à celle qui fut larguée sur Hiroshima en 1945. (...) Les officiers du Trident ont entre les mains une puissance supérieure à tout ce que l’humanité a accumulé dans son Histoire jusqu’à 1945.”
Une facture très lourde
De tels préparatifs coûtent cher, très cher. Depuis 1945, les nations ont dépensé la somme astronomique de 25 000 milliards de FF uniquement dans le secteur militaire. En mai dernier, le Bulletin du savant atomiste (angl.) a fait ce calcul: “À l’échelle mondiale, les dépenses militaires s’élèvent couramment à 400 milliards de dollars par an [1 700 milliards de FF].” L’addition ne cesse de grimper et elle s’élève aujourd’hui à 4 millions de FF par minute. Oui, vous avez bien lu!
On a peine à se représenter les incroyables proportions prises par les projets militaires. En 1977, J. Reston écrivait dans le New York Times: “Les nations ont dépensé l’année dernière 60 fois plus pour armer un soldat que pour éduquer un enfant.” Quelque 60 millions de personnes servent de par le monde dans les forces armées ou bien sont occupées à des activités paramilitaires. Un savant sur deux travaille à la mise au point de nouveaux armements.
Pensez à toutes les réalisations utiles auxquelles on pourrait parvenir en consacrant tout cet argent et tous ces efforts à autre chose qu’à entasser des armes! Tout le monde pourrait être bien logé, jouir d’une meilleure santé, bénéficier d’une meilleure éducation et de bien d’autres avantages. Or, tels qu’ils se présentent à l’heure actuelle, les programmes d’armement sont en train de mener les nations à la faillite, tant financière que morale.
D’aucuns ont prétendu que les préparatifs militaires permettraient d’éviter la guerre. Quelle naïveté! Comment les croire, quand on sait que plus de 25 millions de personnes sont mortes au cours des 150 guerres qui ont éclaté dans le monde depuis 1945? Durant toute cette période, il y a eu en moyenne 12 conflits chaque jour dans le monde. Certes, on n’a plus utilisé de bombe atomique depuis 1945, mais est-ce une garantie pour l’avenir, alors qu’on accumule des stocks énormes de ces armes et que les moyens de les faire parvenir à destination ne cessent de se perfectionner?
Beaucoup ne le croient pas, témoin cette déclaration d’un ex-parlementaire américain: “La partie qui s’engage ne peut mener qu’à la destruction sur une vaste échelle et à la mort. (...) Les faits tiennent en peu de mots: primo, il y a aujourd’hui des milliers d’armes nucléaires, dont beaucoup sont d’une puissance inimaginable. Secundo, la plupart d’entre elles sont prêtes à exploser à l’instant même. Tertio, leur surveillance est confiée à de simples humains.”
De fait, les humains sont imparfaits, sujets à l’erreur et enclins à l’égoïsme et à la cupidité, en somme à une série de défauts qui préparent le terrain de la guerre. La Bible, loin de cacher l’issue à laquelle aboutissent ces désirs égoïstes, dit au contraire: “D’où viennent les guerres, d’où viennent les batailles parmi vous? N’est-ce pas précisément de vos passions, qui combattent dans vos membres? Vous convoitez et ne possédez pas? Alors vous tuez. Vous êtes jaloux et ne pouvez obtenir? Alors vous bataillez et vous faites la guerre.” — Jacq. 4:1, 2, Jérusalem.
Chaque pays se bat avec ce qu’il a sous la main. Or, depuis Stockholm, l’Institut international pour la paix a expliqué que 35 pays disposeront vers 1985 d’un armement nucléaire. À quoi cela mènera-t-il? “L’équilibre de la peur tel que nous le connaissons ne sera plus possible, explique l’Institut pour la paix, et la guerre deviendra inévitable.”
Y a-t-il le moindre espoir de paix?
Le désir de paix est puissant chez les humains. Lors de la session spéciale de l’ONU sur le désarmement, 500 observateurs japonais ont remis aux responsables de cet organisme une pétition en faveur d’un désarmement mondial immédiat, pétition qui comportait 20 millions de signatures. Elle remplissait 450 cartons et pesait plus de 12 tonnes.
Parviendra-t-on à un désarmement mondial et à la paix? À en juger par les actions des chefs d’État, la réponse est sans équivoque: c’est non! Ils ne font absolument rien en effet pour arrêter la course aux armements. Un dernier exemple en date est celui du Traité de l’espace conclu en 1967 et qui devait réserver l’espace à des activités pacifiques. Pourtant, voici ce qu’on lit dans le Bulletin du savant atomiste déjà cité: “Le Traité n’a pas regardé de trop près à la question des satellites militaires. Or, trois lancements sur quatre correspondent à des satellites militaires. Rien qu’en 1977, sur 133 satellites lancés dans l’atmosphère, 95 étaient des engins militaires.”
Et pourtant, il existe de solides raisons de penser que le désarmement et la paix auront bien lieu. Voici en effet une promesse renfermée dans la Bible et que l’on retrouve gravée sur un mur en face du siège des Nations unies: “Ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.” — És. 2:4.
Comment cette promesse se réalisera-t-elle? Il est évident que ce n’est pas sur l’ONU qu’il faut compter. Alors, quelles raisons nous poussent à affirmer qu’une paix durable sera quand même instaurée? La réponse serait-elle du côté de la religion?
[Entrefilet, page 5]
“Depuis 1945, plus de 6 000 rencontres se sont déroulées entre Américains, Soviétiques et diplomates d’autres pays pour parler du ‘désarmement’ et de son sous-produit, la ‘limitation des armements stratégiques’. Mais, en trente-deux ans, les accords passés mutuellement entre pays n’ont pas fait disparaître une seule arme.”
[Entrefilet, page 6]
“Le Trident comporte une aire de lancement sous-marine pour bombes thermonucléaires. Certaines de ces bombes ont une puissance de destruction mille fois supérieure à celle qui fut larguée sur Hiroshima en 1945.”
[Entrefilet, page 7]
“Au cours des trente-trois années passées, il y a eu des combats continuels sur tout le globe où, comme a calculé un professeur hongrois, ‘il n’y a pas eu plus de 26 jours sans guerre quelque part dans le monde’. Ce professeur a également calculé qu’au cours des trente années passées, vingt-cinq millions d’humains sont morts sur le champ de bataille, chiffre qui représente plus de victimes que celui des deux dernières guerres mondiales réunies.” — Esquire du 1er mars 1978.
[Entrefilet, page 8]
“Trois lancements sur quatre correspondent à des satellites militaires. Rien qu’en 1977, sur 133 satellites lancés dans l’atmosphère, 95 étaient des engins militaires.” — Bulletin du savant atomiste de mai 1978.
[Illustration, page 8]
THEY SHALL BEAT THEIR SWORDS INTO PLOWSHARES, AND THEIR SPEARS INTO PRUNING HOOKS; NATION SHALL NOT LIFT UP SWORD AGAINST NATION. NEITHER SHALL THEY LEARN WAR ANY MORE
ISAIAH
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Y aura-t-il un jour une paix véritable?Réveillez-vous ! 1979 | 22 avril
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Y aura-t-il un jour une paix véritable?
BIEN souvent, le public voit dans la religion le principal défenseur de la paix, particulièrement vers Noël, lorsque les Églises rendent hommage à l’enfant Jésus, le “Prince de paix” promis. C’est l’époque où, dans les églises du monde entier, on évoque le récit biblique des anges qui sont apparus aux bergers et qui leur ont déclaré: “Gloire dans les hauteurs à Dieu, et sur terre paix aux hommes de bonne volonté.” — Luc 2:14, Liénart.
Quel son agréable rendent ces paroles dans le présent monde menacé par la guerre et déchiré par tant de conflits! L’humanité souhaite ardemment voir s’instaurer une paix réelle. C’est ce qui explique pourquoi la promesse biblique selon laquelle ‘on n’apprendra plus la guerre’ fait vibrer une corde sensible chez beaucoup de gens (És. 2:4). Mais peut-on compter sur les religions établies pour amener cette paix tant attendue?
Tirons une leçon de l’Histoire
Dressons le bilan des résultats obtenus par les religions établies. Ont-elles travaillé à la paix ou bien ont-elles milité activement en faveur des guerres? Avant de répondre, remontons quelques siècles en arrière:
L’Encyclopédie de religion et d’éthique (angl.) de J. Hastings note que “la religion égyptienne n’a jamais condamné la guerre. (...) En clair. toute guerre était pour elle morale, parfaite, surnaturelle et ratifiée par un précédent divin”. Quant à l’Assyrie, voici ce qu’écrit W. Wright dans son ouvrage sur les Cités antiques (angl.): “Combattre, c’était l’affaire de la nation, et les prêtres étaient des fauteurs de guerre qui ne connaissaient pas de répit (...). Cette race de pillards était excessivement religieuse.”
Mais, direz-vous, tout cela se passait bien avant la venue du christianisme. Sur ce point, vous avez tout à fait raison, car les premiers chrétiens, eux, ne soutenaient aucun conflit, comme l’explique W. Hydes dans son livre Du paganisme au christianisme sous l’Empire romain (angl.): “Au cours des trois premiers siècles (...), les chrétiens refusaient d’être tueurs de métier dans les armées romaines. Mais cet état d’esprit du début se modifia peu à peu.” De fait, au fil des siècles, les Églises de la chrétienté faillirent aux principes enseignés par le Christ, témoin cet aveu de l’historien catholique E. Watkin:
“Aussi pénible à admettre que cela puisse être, nous ne pouvons pas, pour donner un faux encouragement ou par loyalisme malhonnête, nier ou feindre d’ignorer ce fait historique: les évêques ont toujours donné leur appui aux guerres livrées par les gouvernements de leur pays. Je ne connais aucun exemple de hiérarchie nationale qui ait condamné comme injuste une guerre quelconque (...). En cas de guerre, quelle que soit la théorie officielle, dans la pratique les évêques catholiques restent fidèles à la maxime selon laquelle ‘mon pays a toujours raison’.”
H. Fosdick, pasteur protestant qui eut son heure de célébrité, écrivit dans la même veine: “Même dans nos églises nous avons déposé nos étendards (...). D’un coin de la bouche nous avons adressé des louanges au Prince de la Paix, et de l’autre nous avons glorifié la guerre.” Il n’est pas besoin de remonter trop loin pour vérifier la justesse de ces dires. Rappelons par exemple qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, les troupes américaines chantaient: “Louez le Seigneur et passez-nous les munitions!” Il en allait de même dans l’autre camp, en Allemagne.
Voici ce qu’on peut lire sous la plume de Friedrich Heer, professeur catholique qui enseigne l’histoire à la faculté de Vienne:
“Les événements de l’histoire allemande montrent que la Croix et la swastika se sont toujours trouvées étroitement unies. Au point même que la swastika a proclamé le message de victoire du haut des tours des cathédrales allemandes, qu’on a dressé des drapeaux à croix gammée autour des autels et que des théologiens catholiques et protestants, des pasteurs, des ecclésiastiques et des hommes d’État ont accueilli favorablement l’alliance avec Hitler.”
La situation était exactement la même quelques années auparavant, lors de la Première Guerre mondiale. Dans chacun des camps, les Églises soutenaient avec toute leur énergie les efforts de guerre de leurs pays respectifs. Voici d’ailleurs ce qu’on peut lire chez un historien réputé, Roland Bainton, dans son ouvrage sur L’attitude des chrétiens face à la paix et à la guerre (angl.):
“Les ecclésiastiques américains de toutes les confessions n’ont jamais été aussi unis entre eux ni en aussi parfait accord avec les sentiments de la nation. C’était une guerre sainte. Jésus était habillé en kaki et représenté en train de mettre en joue. Les Allemands étaient des Huns. Les tuer signifiait purger la terre de monstres.”
De tels faits sont impossibles à nier. Il en ressort que la religion n’est absolument pas une force qui concourt à la paix. Tout au long de l’Histoire, elle a toujours soutenu les guerres, quand ce n’est pas elle qui les déclenchait. Aujourd’hui rien n’a changé. Par exemple, le 12 juillet 1976, la célèbre revue Time a publié un article intitulé “LE ZÈLE SANGLANT DES GUERRES RELIGIEUSES”, dans lequel on relevait ces lignes:
“Que de scènes macabres! Des images pieuses ornent les véhicules et les fusils des soldats chrétiens qui, la croix au cou, se lancent à l’assaut des positions musulmanes. De leur côté, les soldats musulmans déshabillent ou mutilent les cadavres des soldats chrétiens, les attachent aux voitures et les tirent dans les rues. Dans la guerre qui fait rage au Liban, l’influence de la religion est omniprésente. (...)
“Partout dans le monde on continue de se battre et de perdre la vie sous une bannière religieuse. En Irlande du Nord, catholiques et protestants alternent les meurtres dans un mouvement perpétuel dérisoire. Israéliens et Arabes sont sur le qui-vive à la frontière de leurs différends territoriaux, culturels et religieux. Les séparatistes musulmans sont en rébellion ouverte contre la majorité chrétienne des Philippines. À Chypre, les orthodoxes grecs affrontent les musulmans turcs de part et d’autre d’une sinistre ligne de cessez-le-feu. Le Pakistan s’est détaché de l’Inde parce que les musulmans voyaient d’un mauvais œil une majorité hindouiste prendre le pouvoir.”
Qu’en pense le Christ?
D’après vous, que pense Jésus Christ, le Prince de paix, de toutes ces religions, particulièrement de celles qui se réclament de lui? Nul doute qu’il est loin d’être ravi! N’est-ce pas précisément cette hypocrisie religieuse qu’il dénonça en ces termes: “Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: ‘Seigneur, Seigneur’, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.” — Mat. 7:21.
Vers Noël, par exemple, on n’arrête pas de parler de Jésus, le Prince de paix, dans les églises. La chrétienté dit qu’elle célèbre l’anniversaire de la naissance du Christ. On chante donc de beaux chants de Noël et des cantiques, on admire une magnifique crèche artistement décorée pour la circonstance, puis on court faire la fête, se soûler et se livrer à la débauche. Il est légitime de se demander ce que de telles personnes célèbrent au juste.
“Noël est la version christianisée de la fête romaine du solstice d’hiver”, explique l’Encyclopédie britannique. La licence qui régnait chez les Romains durant leurs fêtes du mois de décembre était incroyable, et ce n’est pas parce qu’on a collé une étiquette chrétienne à ces orgies que cela a modifié la situation. D’ailleurs. dans son livre sur les Aspects curieux des coutumes populaires (angl.), W. Walsh déclare: “Les orgies effrénées des fêtes de Noël de jadis sont inimaginables. L’obscénité, l’ivrognerie, le blasphème, — tout était toléré. La licence était poussée à l’extrême.”
À votre avis, le Christ est-il satisfait de voir son nom associé à des viveurs et des fêtards? Puisque nous parlons de Noël, arrêtons-nous sur un aspect plus subtil de cette fête qui sape la position de Prince de paix qu’occupe le Christ.
Le petit Jésus ou un Roi intronisé?
Comment représente-t-on Jésus lorsque arrive Noël? N’est-ce pas sous la forme d’un bébé dans une crèche? Malheureusement, beaucoup de gens ne voient pas Jésus autrement. Mais est-ce bien ainsi qu’il faut se représenter sa position actuelle?
Absolument pas! Le Christ est aujourd’hui un Prince, le Fils de Jéhovah Dieu, le Roi Tout-Puissant, pas un petit prince, mais quelqu’un qui a reçu l’autorité et le règne, conformément à cette ancienne prophétie de la Bible: “La domination princière sera sur son épaule. Et on l’appellera (...) Prince de paix.” (És. 9:6). Pour que cette prophétie se réalise, Dieu ressuscita Jésus au ciel où il l’intronisa comme Roi.
C’en est donc fini du petit Jésus dans la crèche. Aujourd’hui, le Christ règne au nom de Dieu. C’est donc une erreur de toujours le représenter comme un bébé, d’autant plus que cela estompe le rôle qu’il joue à notre époque où le monde éprouve un besoin si pressant de paix. Au fait, quel rôle le Christ joue-t-il exactement?
Il est le Chef que Dieu a choisi pour instaurer la paix sur la terre. Mais celle-ci ne s’établira pas conformément à l’attente de la plupart des gens. À ce sujet, nous vous invitons à ouvrir votre Bible et à lire le dernier livre, l’Apocalypse ou Révélation, aux versets 11 à 16 du chapitre 19 Rév 19:11-16. C’est comme dans ce passage qu’il faut se représenter le Christ: un chef puissant à la tête des armées d’anges de Dieu. Notez aussi que Christ, appelé “La Parole de Dieu”, ‘fera paître les nations avec une baguette de fer’, autrement dit il leur fera céder la place au gouvernement paisible de Dieu.
C’est donc par l’entremise du Royaume ou gouvernement de Dieu que la paix véritable sera instaurée, et non par les efforts des hommes, qui, du reste, ont complètement échoué. Nous vivons à l’époque où va s’accomplir la prophétie suivante: “Dans les jours de ces rois-là, le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et ce royaume (...) écrasera et mettra fin à tous ces royaumes, et lui-même subsistera jusqu’à des temps indéfinis.” — Dan. 2:44.
Un choix décisif
Puisque tous les gouvernements actuels vont disparaître, de même que les religions qui les soutiennent, il faut absolument que chacun examine dans quelle situation il se trouve. “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde”, a dit Jésus, et, parlant de ses disciples, il a précisé: “Ils ne font pas partie du monde.” (Jean 18:36; 17:16). Votre religion suit-elle ces prescriptions du Christ? En tout cas, il est une religion qui y parvient, et c’est ce qu’a reconnu Le messager de St-Antoine, journal catholique de langue anglaise. Dans son numéro de mai 1973, on pouvait en effet lire ceci:
“Les Témoins de Jéhovah se tiennent à l’écart du ‘système’ et ils refusent de prendre la responsabilité de cautionner les décisions du gouvernement, quelles qu’elles soient. Pour des milliers de braves gens, cette marginalisation politique et économique paraît plus proche de l’esprit du Nouveau Testament que le douillet compromis actuel passé entre l’Église et l’État. La superposition trop étroite de l’un sur l’autre étouffe la voix prophétique de l’Église et ramène les prêtres, et d’une façon générale tous les ecclésiastiques, au rôle d’animateurs de spiritualité mondaine. Les Églises de la chrétienté donnent souvent l’impression qu’elles sont prêtes à cautionner n’importe quelle guerre ou n’importe quelle entreprise dans laquelle les responsables de l’État décideront de s’aventurer.”
De fait, les Témoins de Jéhovah sont différents des Églises et des religions de ce monde. La paix véritable, ils l’attendent en toute confiance non des gouvernements humains, mais du Prince de paix, Jésus Christ. Si vous pensez, vous aussi, que la violence actuelle est dénuée de sens, et si vous souhaitez vivre sur la terre lorsque la paix universelle sera instaurée, alors prenez contact avec les Témoins de Jéhovah. Ils se feront un plaisir de vous aider à en savoir plus sur la façon dont le Royaume de Dieu établira prochainement la paix véritable.
“Ô Dieu, donne au roi tes décisions judiciaires, et au fils du roi ta justice. En ses jours le juste commencera à pousser, et l’abondance de paix jusqu’à ce que la lune ne soit plus. Et il aura des sujets de la mer à la mer et du Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.” — Ps. 72:1, 7, 8.
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