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L’homme — Qu’est-ce qui le pousse à agir?Réveillez-vous ! 1980 | 8 juillet
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L’homme — Qu’est-ce qui le pousse à agir?
L’homme est capable de bonnes comme de mauvaises actions. En lui se trouvent à la foi le bien et le mal. Tantôt il connaît le succès, tantôt c’est l’échec. Il est pétri de contradictions, capable du meilleur comme du pire. Quelle en est la raison? Qu’est-ce qui le pousse à agir ainsi? Voici une série d’articles qui cernent la réponse à toutes ces questions sur L’HOMME.
POURQUOI, rentré chez lui, tel homme abat-il sa femme et ses quatre enfants, alors que tel autre se tue au travail pour subvenir aux besoins des siens?
L’un va vouer son existence à servir l’humanité, tandis qu’un autre ne vivra que de crime et de rapine. L’un soulagera avec générosité la souffrance humaine, et l’autre n’accumulera des richesses que pour susciter peine et misère. Certains donnent aux pauvres, d’autres leur reprochent leur état. Tel trouve sa joie à bâtir et à créer, tel autre ressent un plaisir vengeur dans le saccage gratuit. Pourquoi l’homme agit-il si différemment?
Oui, pourquoi la même personne se montre-t-elle tantôt aimable et affectueuse, tantôt cruelle? L’homme saura convertir sa science et son pouvoir pour le bien de l’humanité, mais il fabriquera tout aussi bien les bombes qui déclencheront une hécatombe de femmes et d’enfants. Après coup, certains éprouvent du remords, d’autres non. D’où provient ce conflit intérieur, cette lutte entre la chair et l’esprit qui rend l’homme si contradictoire? Un tel état est-il héréditaire ou bien lié au milieu? L’homme éprouve-t-il des frustrations qui le poussent à commettre le mal? Ces pulsions une fois libérées, est-il capable de faire le bien, comme il le souhaite peut-être?
Ce conflit intérieur, l’apôtre Paul en a déjà parlé, lorsqu’il a écrit: “Je n’arrive pas à accomplir le bien que je me propose, et je commets, malgré moi, le mal que j’étais pourtant décidé à éviter. Mon être intérieur adhère de tout cœur à la Loi divine, il en approuve joyeusement les exigences. Cependant, je suis bien obligé de constater, en mon corps, l’empreinte d’une autre loi. Mes facultés humaines sont régies par un principe opposé à celui de la raison et qui me met sans cesse en conflit avec la loi de ma conscience. Et cette force mauvaise me domine si bien que je me retrouve prisonnier sous la férule du péché qui est à l’œuvre dans mes membres.” — Rom. 7:15, 19, 22, 23, Kuen.
Jacques, demi-frère de Jésus, parla en ces termes des contradictions humaines: “La langue, il n’est personne d’entre les humains qui puisse la dompter. Chose mauvaise et sans frein, elle est pleine d’un poison mortel. Avec elle nous bénissons Jéhovah, oui, le Père, et avec elle nous maudissons les hommes qui sont venus à l’existence ‘à la ressemblance de Dieu’. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, que cela continue à se passer ainsi.” — Jacq. 3:8-10.
Avez-vous noté l’expression “à la ressemblance de Dieu”? Que signifie-t-elle? Fournit-elle la clé qui permet de comprendre ce qui pousse l’homme à agir?
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L’homme à son origineRéveillez-vous ! 1980 | 8 juillet
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L’homme à son origine
Si l’on sait ce qu’était l’homme au commencement, cela permet de comprendre ce qu’il est devenu.
IL EXISTE des raisons aussi logiques que scientifiques d’admettre le récit biblique de la création du premier couple humaina. Or, le premier chapitre de la Bible déclare: “À l’image de Dieu il le créa [l’homme]; il les créa mâle et femelle.” — Gen. 1:27.
Que faut-il entendre par “à l’image de Dieu”? Cela veut-il dire que les premiers humains ressemblaient physiquement à Dieu? Dans ce cas, eux-mêmes ou leurs descendants auraient pu facilement faire une image taillée de Dieu, ce qui est impossible en réalité, puisque Ésaïe a soulevé le problème suivant: “À qui pourrez-vous comparer Dieu; et quelle ressemblance pourrez-vous mettre à côté de lui?” La Bible dit: “Aucun homme n’a jamais vu Dieu.” Ce qui nous amène à formuler une nouvelle fois la question: Que faut-il entendre par être “à l’image de Dieu”? — És. 40:18; Jean 1:18.
On peut très bien dire d’un fils qu’il ressemble à son père sans qu’il le rappelle trait pour trait. Il peut présenter une similitude avec lui sous d’autres rapports, comme le tempérament, la personnalité, les dons pour la mécanique, le talent musical, l’agilité ou les qualités morales. Du fait qu’il possède des attributs identiques à ceux de son père, on dira qu’il lui ressemble.
C’est dans ce sens que le premier couple humain fut créé à la ressemblance de Dieu, après avoir reçu des attributs du Créateur. C’est là l’explication du gouffre insondable qui sépare l’homme de la bête, ces qualités divines permettant en effet à l’homme de dominer sur la bête. À nos premiers parents Dieu déclara: “Soyez féconds, et devenez nombreux, et remplissez la terre et soumettez-la, et tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre.” — Gen. 1:28.
Faut-il comprendre que parce que Dieu les créa mâle et femelle, il les fit différents? Indéniablement! Et cela est vrai sur les plans physique, mental et affectif. L’homme et la femme apprécient cette différence, puisqu’elle les rend complémentaires, conformément au dessein dans lequel ils avaient été créés (Gen. 2:18, 20). Il n’y a qu’un seul aspect où la femme n’est pas à l’image de Dieu, c’est à propos de l’autorité, car celle-ci a été conférée à l’homme (I Cor. 11:3, 7). Ceci dit, l’un comme l’autre sont à la ressemblance de Dieu pour autant qu’ils possèdent les attributs divins reçus à leur création.
Quelles sont quelques-unes des qualités que Dieu possède et dont il a doté le premier couple humain? Certaines apparaissent clairement rien qu’au spectacle de la nature, comme le dit Romains 1:20: “Ses qualités invisibles se voient distinctement depuis la création du monde, car elles sont perçues par l’intelligence grâce aux choses qui ont été faites.” Les œuvres de Dieu dans les cieux et sur la terre n’ont pas besoin de parler ou de prononcer de longs discours pour exprimer sa gloire et évoquer ses attributs. — Ps. 19:1-4.
La terre, avec la faune et la végétation qu’elle renferme, reflète indéniablement la connaissance et la sagesse de Dieu. Ne perçoit-on pas également sa puissance lorsqu’un orage éclate? L’infinie variété que présente la nature atteste que Dieu a une énorme puissance de travail. Ses œuvres le montrent aussi comme un organisateur qui poursuit un dessein. Il a doté ses créatures d’un certain nombre de besoins et, dans sa justice, il veille à ce que ces derniers soient satisfaits. Mais il ne s’en tient pas qu’à la justice, car il est aussi plein d’amour. Ne déverse-t-il pas ses bénédictions même sur les méchants? C’est ce que Jésus souligna par ces mots: “Continuez d’aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous persécutent; afin de vous montrer fils de votre Père qui est dans les cieux, puisqu’il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et qu’il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.” — Mat. 5:44, 45.
Le premier couple humain possédait ces qualités ou du moins la faculté de les acquérir. En ce sens, nos premiers parents étaient à la ressemblance de Dieu. Mais l’Histoire montre que l’homme n’a pas toujours reflété ces attributs et qu’actuellement, il ne les reflète toujours pas. Que s’est-il passé? A-t-il cessé d’être à la ressemblance de Dieu?
[Note]
a Voir le livre L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création? (annoncé en page 32 du présent numéro).
[Encadré/Illustration, page 5]
QUELQUES ATTRIBUTS DONT DIEU A DOTÉ LES PREMIERS HUMAINS
LA JUSTICE
“Toutes ses voies sont justice.” — Deut. 32:4.
LA PUISSANCE
“Il est Celui qui a fait la terre par sa force.” — Jér. 10:12.
L’AMOUR
“Dieu est amour.” — I Jean 4:8.
“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique.” — Jean 3:16.
LA SAGESSE
“Jéhovah lui-même donne la sagesse.” — Prov. 2:6.
LA CONNAISSANCE
“Jéhovah est un Dieu de connaissance.” — I Sam. 2:3.
UN DESSEIN
“Jéhovah a tout fait pour son dessein.” — Prov. 16:4.
DES ŒUVRES
“Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah!” — Ps. 104:24.
[Illustrations, page 4]
Il ressemble à son père, mais pas physiquement.
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L’homme — Que lui est-il arrivé?Réveillez-vous ! 1980 | 8 juillet
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L’homme — Que lui est-il arrivé?
“Dieu a fait les hommes droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans. Ils ont agi d’une manière désastreuse; ils ne sont pas ses enfants, la tare est leur.” — Eccl. 7:29; Deut. 32:5.
DANS certains parcs d’attractions, le public s’amuse beaucoup à contempler les images réfléchies par des miroirs déformants. Les gens ont une tête allongée, un corps court et trapu et les jambes trois fois trop longues. Il suffit de se rapprocher du miroir ou de s’en éloigner un peu pour que les déformations changent, mais jamais l’image ne reproduit les véritables proportions du corps. Ce serait épouvantable si l’on était réellement tel qu’on se voit. Heureusement, ce n’est qu’un amusement, et les gens restent devant les miroirs à rire des images comiques reflétées à chacune des poses qu’ils prennent. Le corps est complet, mais déformé.
Il est une autre image déformée de nous-mêmes, mais celle-là ne prête pas à rire, car elle est bien réelle. C’est l’image de notre moi le plus profond, de ce que nous sommes intérieurement, notre “personne cachée du cœur”. (I Pierre 3:4.) Une telle image devrait refléter les attributs de Dieu, à la ressemblance duquel nous avons été créés au départ. Ces attributs, nous les possédons encore, mais plus dans les bonnes proportions, comme une image morale renvoyée par un miroir déformant.
Jéhovah Dieu avait doté le premier couple humain d’attributs identiques aux siens ou du moins de la faculté de les acquérir. Nos ancêtres allaient avoir besoin de qualités, telles que la justice, l’amour, la connaissance, la sagesse et la puissance, pour travailler à la réalisation d’un dessein. Dieu leur avait confié une œuvre qui devait donner un sens à leur vie et il les avait dotés des moyens de mener leur tâche à bien (Gen. 1:28; 2:15, 18). Adam et Ève possédaient également le libre arbitre, si bien qu’ils pouvaient opérer un choix entre différentes manières d’agir. — Josué 24:15.
Au départ, ces humains étaient droits et savaient quelle ligne de conduite leur procurerait la vie. Malheureusement, ‘ils ont cherché d’autres plans et ont agi de manière désastreuse’. (Eccl. 7:29; Deut. 32:5.) Par un mauvais usage de leur libre arbitre, ils sont devenus imparfaits. Dans son désir égoïste de connaissance, Ève commit la folie de désobéir à Dieu, témoignant par là d’un manque d’amour pour Celui qui lui avait donné la vie. Ne lit-on pas: “Voici ce que signifie l’amour de Dieu: que nous observions ses commandements.” (I Jean 5:3). Adam fit taire son amour pour Dieu et prit le parti de sa femme en s’associant à sa rébellion. Dès lors, les attributs divins que nos premiers parents avaient reçus ne s’équilibraient plus convenablement, et, en accord avec l’avertissement divin, ils furent condamnés à mort, si bien qu’ils ne transmirent à leurs descendants que l’imperfection et la mort. — Ps. 51:5; Rom. 5:12.
Les hommes possèdent néanmoins encore dans une certaine mesure ces attributs divins. Citons par exemple l’appétit de connaissances. Même un petit enfant est avide de savoir. À peine sait-il parler qu’il ne cesse de poser des questions, et il veut des réponses, il exige de quoi réfléchir. Ce flot incessant de questions étonne les adultes, les déconcerte parfois ou bien les exaspère, pour finalement les épuiser. Mais ce tir de barrage a pour objet de satisfaire une curiosité naturelle et d’étancher une immense soif de connaissance. D’où les “Pourquoi ceci?”, “Pourquoi cela?”. Les pourquoi se font si nombreux qu’en désespoir de cause les parents rendent tour à tour les armes et disent: “Va demander à ta mère!” ou: “Va demander à ton père!” Mais il ne faut pas décourager cette curiosité de la jeunesse ni l’éteindre chez les gens plus âgés, car elle a pour fonction de satisfaire un besoin inné de savoir.
“Un homme de connaissance affermit la vigueur.” (Prov. 24:5). Les connaissances n’ont cessé de s’accumuler jusqu’à présent, si bien que l’homme sait voler plus vite que l’oiseau, se déplacer sur terre ou dans l’eau plus vite que n’importe quel animal. Il peut voir et entendre ce qui se passe à l’autre bout du globe, et il a même fait un aller et retour jusqu’à la Lune. Sa puissance ne nous fascine-t-elle pas non plus? Ne reste-t-on pas captivé lorsqu’on regarde une grue qui lance une boule d’acier contre un vieil édifice pour le faire s’écrouler avec fracas? On est également rempli d’un respect mêlé de crainte devant des manifestations de puissance, telles que la charge d’un rhinocéros, la ruée d’un éléphant dans la jungle, un éclair, un coup de tonnerre, une tempête qui fait rage sur la mer.
Le sens de la justice, l’homme le possède aussi. Même l’enfant est sensible à l’injustice, bouleversé qu’il est lorsqu’il estime n’avoir pas été traité équitablement. De même, l’adulte s’indigne à bon droit lorsqu’il subit une injustice. Dans les romans, le lecteur veut que la justice triomphe, que le héros gagne et que le méchant soit puni comme il le mérite. Nous trouvons parfaitement normal de récolter ce que nous avons semé. Il est également juste et équitable que nous fassions aux autres ce que nous aimerions qu’ils nous fassent (Gal. 6:7; Mat. 7:12). Même les gens qui ignorent la loi de Dieu possèdent un sens naturel du bien et du mal ainsi qu’une conscience qui les accuse ou les excuse. Aussi chacun éprouve-t-il un sentiment de culpabilité lorsqu’il agit mal, au même titre qu’Adam et Ève, qui se sont cachés après leur faute. — Gen. 3:8-10.
Beaucoup de gens aspirent à la sagesse et la cherchent dans l’étude et la méditation. Contrairement à ce qui se passe chez les animaux, cette qualité n’est pas infuse en l’homme. On reste stupéfait devant la sagesse dont font preuve certains animaux, dont l’émigration, l’hibernation, l’estivation, les constructions et bien d’autres activités qui reflètent une véritable sagesse se font entièrement par instinct. La Bible a raison de dire qu’ils sont “instinctivement sages”. (Prov. 30:24.) Mais l’être humain a la faculté d’acquérir des connaissances et de s’en servir avec sagesse. La méditation lui permet d’acquérir la perspicacité et le discernement. Si bien que parmi toutes les créatures terrestres, seul l’homme possède une sagesse susceptible de s’adapter à tant de circonstances différentes.
Jéhovah Dieu poursuit un dessein, et, de même, l’homme a besoin d’avoir un but dans sa vie. À défaut d’un sens à son existence, il devient malheureux. Il lui faut travailler pour réaliser ses objectifs, et le travail lui donne le sentiment de son utilité. Dieu a d’ailleurs créé l’homme pour travailler. Il lui avait donné une tâche à remplir, lorsqu’il “l’installa dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour en prendre soin”. Dieu a accordé à l’homme qu’il “mange et boive, et voie le bien pour tout son dur travail”. (Gen. 2:15; Eccl. 3:13.) Le travail reflète la personnalité de celui qui l’accomplit et atteste sa valeur. On éprouve donc de la satisfaction à contempler un travail terminé et bien fait, la réalisation d’un projet, tout comme Jéhovah jugea très bonne son œuvre créatrice, qui fut pour lui une source de contentement. — Gen. 1:31; Ex. 31:17.
Mais, par-dessus tout, l’homme a besoin d’amour, aussi bien d’aimer que d’être aimé, sinon il s’étiole. Un bébé bien soigné mais privé d’affection dépérit et risque même de mourir. De même, sans amour, l’adulte se sent seul, déprimé et découragé. “L’esprit de l’homme peut endurer sa maladie, mais quant à l’esprit abattu, qui peut le supporter?” (Prov. 18:14). L’amour supporte tout et endure tout. Sans lui, la vie serait quasiment insupportable, intolérable (I Cor. 13:7). En notre époque troublée, on parle souvent de pénurie, mais la plus grave de toutes est certainement la pénurie d’amour. Les psychiatres sont d’avis que les carences affectives font le lit de la plupart des troubles mentaux observés actuellement.
Dès lors, nous en arrivons à l’étape suivante dans notre quête de ce qui pousse l’homme à agir. Lorsque les besoins avec lesquels l’homme a été créé ne sont pas satisfaits, on peut s’attendre à des ennuis. Une automobile réclame un certain type de soins. Sinon, elle ne marchera pas. Ou bien si l’on s’en occupe, mais négligemment, elle ne marchera pas bien. Il en va de même de l’homme. Le premier couple fut doté de qualités qui devaient être employées, attributs que nous possédons encore aujourd’hui. Tout admirable qu’elle soit, la machine humaine, si ses besoins ne sont pas satisfaits, ne fonctionne pas convenablement. On peut même devenir fou furieux et commettre des choses inimaginables, inhumaines.
La déformation de la personnalité gauchit les qualités humaines, exactement comme l’image grotesque reflétée par un miroir déformant. Certes, les attributs divins que sont la justice, l’amour, la sagesse, la puissance et bien d’autres existent toujours en nous, mais, du fait de notre imperfection, ils ne s’équilibrent plus harmonieusement entre eux.
[Entrefilet, page 7]
Même les gens qui ignorent la loi de Dieu possèdent un sens naturel du bien et du mal.
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L’homme — Pourquoi agit-il comme il le fait?Réveillez-vous ! 1980 | 8 juillet
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L’homme — Pourquoi agit-il comme il le fait?
Est-ce dû à son hérédité? Ou bien à son milieu? Est-ce une question de libre arbitre? Le sait-on seulement?
“C’EST mon hérédité”, dira l’un pour s’excuser d’une mauvaise action. De fait, l’hérédité, qui a pour support les gènes, exerce une influence sur la conduite humaine. La Bible est d’accord là-dessus, puisqu’elle dit: “Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché.” — Rom. 5:12.
“C’est mon milieu”, dira un autre. Ce facteur est également à prendre en considération, car la Bible dit: “Celui qui marche avec les sages deviendra sage, mais il arrivera malheur à celui qui a des rapports avec les stupides.” Et encore: “Ne vous laissez pas égarer. Les mauvaises compagnies gâtent les saines habitudes.” — Prov. 13:20; I Cor. 15:33.
L’hérédité et le milieu interviennent pour une part considérable dans la formation de l’individu. Mais il ne faut pas leur attribuer pour autant toutes les fautes. L’homme ne possède-t-il pas le libre arbitre? C’est pourquoi la Bible dit aussi: “Chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.” L’homme n’est pas un robot; il a sa propre volonté et il est responsable de la façon dont il s’en sert. — Rom. 14:12.
L’homme a la faculté d’acquérir la connaissance et la sagesse. Il est capable d’aimer et possède le sens de la justice. Il a le pouvoir d’accomplir un travail utile, qui donne un sens à sa vie. Par contre, chez l’homme déchu, ces possibilités ne sont pas pleinement développées ni convenablement exploitées les unes par rapport aux autres. Aussi, ses besoins n’étant pas pleinement satisfaits, l’homme agit-il imparfaitement, un peu comme une voiture qui ne fonctionnerait pas bien parce qu’elle est entretenue en dépit du bon sens.
Tout comme il est impossible de ne pas s’apercevoir que l’on a un petit caillou dans sa chaussure ou une poussière dans l’œil, c’est aussi le mal commis par l’homme qui retient l’attention. Peut-être tout le reste va-t-il très bien et l’homme accomplit-il d’excellentes choses, mais ce que l’on voit, c’est ce qui ne va pas. Devant tous ces manquements, on est amené à se poser cette question: Pourquoi l’homme se conduit-il comme il le fait?
Les manquements peuvent être mineurs: par dépit, frustration, contrariété, on est de mauvaise humeur et l’on s’en prend à autrui. Mais c’est souvent plus grave. Et l’homme, victime d’une discrimination, est rejeté par la société et ne peut trouver du travail. Il s’aigrit, et sa colère se traduit par des actes violents. Par cupidité, beaucoup n’hésitent pas à écraser leur prochain. Ces partisans du “moi d’abord!” volent, violent ou tuent pour assouvir leurs appétits coupables. Des hommes ambitieux, des organisations, voire des nations entières déclenchent de véritables inquisitions, des guerres, commettent des atrocités sans nom, ravagent la terre au moyen de produits chimiques et portent une responsabilité dans les famines et les maladies qui exterminent des millions de gens. Quelle en est la raison?
Certes, quiconque agit ainsi ne reflète plus l’image de Dieu et n’est plus guidé par ses attributs. Le gouffre qui sépare l’homme de l’animal se comble alors, du moins en ce qui concerne ces gens. À l’extrême, ils deviennent “comme des animaux dépourvus de raison qui, de leur nature, sont nés pour être pris et détruits”. (II Pierre 2:12.) De tels hommes pervertissent les attributs divins en employant leur connaissance pour accroître leur puissance de corruption et de destruction. Chez eux la sagesse a tourné en folie, et la justice est devenue implacable, cruelle. L’amour s’est converti en égocentrisme. Des qualités qui auraient pu contribuer au bien ont été détournées pour servir à commettre beaucoup plus de mal que ce qui serait à la portée “des animaux dépourvus de raison”.
L’homme baigne dans la violence, que ce soit dans la vie urbaine, dans les livres, les pièces de théâtre et les films, dans la rue et jusque dans le foyer. Dès l’enfance, l’esprit humain est conditionné par la violence et les meurtres dont se repaît la télévision. Une étude a évalué à 11 000 le nombre de crimes auxquels un enfant américain a assisté à la télévision vers l’âge de 14 ans. Une sous-commission parlementaire américaine chargée d’enquêter dans les écoles a fait ce constat qui mérite de passer à la postérité: “Entre 1970 et 1973, le nombre d’enfants tués dans les écoles, souvent en échangeant des coups de revolver, a été plus élevé que le nombre de soldats morts pendant la guerre du Viêt Nam.”
Les évolutionnistes assurent que tout cela n’est que normal, puisque, selon eux, l’agressivité est innée, léguée par les animaux qui étaient nos ancêtres. D’autres hommes de science récusent ce genre d’affirmation. C’est ainsi que l’anthropologue Ashley Montagu écrit:
“Il existe de nombreuses sociétés humaines qui, loin de montrer la moindre agressivité, se caractérisent par la non-violence et la coopération. Citons à titre d’exemples les Tasaday de Mindanao, les Todas de l’Inde méridionale, les Tahitiens, les Hadza de Tanzanie, les Ifaluk du Pacifique, les Yamis du Pacifique occidental, les Lapps, les Arapeshs et les Fore de Nouvelle-Guinée. (...)
“Quand un anthropologue étudie ces sociétés non violentes, il remarque que c’est principalement la façon d’élever les enfants qui produit des êtres coopératifs et dépourvus d’agressivité. L’enfant est entouré d’une profonde affection. Dès le plus jeune âge, il est presque toujours en contact physique avec quelqu’un qui le serre dans ses bras ou le porte. (...)
“L’agressivité aussi bien que son contraire sont des comportements acquis. Chaque société fournit des modèles de conduite qui façonnent continuellement l’individu. L’Amérique donne à ses enfants les modèles les plus agressifs qui soient, et après, on s’étonne d’avoir un taux aussi élevé de crimes violents.”
Le docteur John Lind recommande de revenir aux berceuses et aux câlins, parce qu’ils “hâtent le développement du cerveau”. À ce propos, le numéro de décembre 1979 de Psychology Today déclarait: “Pendant la période de formation du cerveau, certaines privations sensorielles, quand la mère ne câline pas et ne berce pas suffisamment son enfant, peuvent entraîner une perturbation ou un ralentissement du développement des neurones qui participent à l’affection.” “Puisque la même influence s’exerce sur les centres cérébraux associés à la violence, poursuit l’article, l’enfant privé de contacts donnera un adulte qui aura de la peine à maîtriser ses pulsions violentes.”
Dans son livre Le cerveau: la dernière frontière (angl.), le docteur Richard Restak évoque un certain nombre d’expériences qui ont prouvé de façon concluante “que le système limbique est la région du cerveau la plus étroitement liée à l’émotion”. La destruction ou la stimulation de cette région modifie le comportement. C’est ainsi que des excitations électriques peuvent déclencher aussi bien la joie que la rage. “Pour se développer normalement, le cerveau a besoin de stimulations sensorielles, lit-on; quand un bébé est bercé ou câliné, les impulsions gagnent le cervelet et stimulent son développement.” Ceci est important dans la mesure où le cervelet contrôle le mouvement. En l’absence de stimuli, il ne se forme pas assez de synapses ou points de contacts entre les cellules nerveuses, et le développement ne se fait pas normalement, aboutissant parfois à une personnalité impulsive, incontrôlée et violente.
Les deux paragraphes qui précèdent montrent donc que l’hérédité ainsi que le milieu et les modèles qu’offre la société se répercutent dans notre comportement. Mais il apparaît aussi que la façon dont chacun a été traité lorsqu’il était bébé a influencé le développement de son cerveau, sa vie affective et, partant, sa conduite.
Il y a encore un facteur qui intervient, même si beaucoup de gens n’en reconnaissent pas l’existence. L’auteur d’un éditorial, intitulé “L’impulsion terroriste” et publié dans The Wall Street Journal du 28 octobre 1977, s’interrogeait sur la rage aveugle et la violence. On a souvent tendance à incriminer dans un tel cas la société, mais l’article parlait d’“impulsions profondes et irrationnelles” dans l’homme “pour qui le mal exerce un attrait particulier”. Dans sa conclusion, l’article disait: “On est plus près de la vérité lorsque l’on incrimine Satan plutôt que la société.”
De fait, la Bible appelle Satan “le dieu de ce système de choses” et identifie “les forces spirituelles méchantes qui sont dans les lieux célestes” aux véritables ennemis de l’homme. Elle annonce un malheur pour la terre, “car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps”. (II Cor. 4:4; Éph. 6:12; Rév. 12:12.) Satan était à l’origine des difficultés apparues en Éden lorsqu’il poussa Ève à cesser de se montrer ‘à l’image et à la ressemblance de Dieu’. Il demeure une force puissante qui incite l’humanité à commettre des actes de violence aveugle et insensée.
Nombre de facteurs connus expliquent le comportement de l’homme; l’hérédité, le milieu, le libre arbitre, l’insatisfaction, se répercutent dans sa conduite. Il ne faut pas oublier non plus le rôle important du développement du cerveau pendant la petite enfance. Toutefois, on n’a qu’une connaissance fragmentaire du cerveau et l’on en parle souvent comme de la chose la plus mystérieuse dans notre univers déjà plein de mystères. Enfin, il y a aussi l’influence de Satan.
Sait-on réellement pourquoi l’homme agit comme il le fait? Si l’on comprend certains détails, bien d’autres restent dans l’ombre. En tout cas, nous avons identifié l’élément essentiel de ce comportement, à savoir que personne ne reflète d’une façon parfaite ‘l’image et la ressemblance de Dieu’.
[Entrefilet, page 9]
Entre 1970 et 1973, le nombre d’enfants tués dans les écoles américaines a été supérieur à celui des soldats morts pendant la guerre du Viêt Nam.
[Illustrations, page 10]
Dès l’enfance, l’esprit est conditionné par la violence et les meurtres que montre la télévision.
Les câlins et les berceuses aident le cerveau à se développer.
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L’homme va redevenir à l’image de DieuRéveillez-vous ! 1980 | 8 juillet
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L’homme va redevenir à l’image de Dieu
“Dépouillez-vous de la vieille personnalité, avec ses pratiques, et revêtez la personnalité nouvelle qui, par la connaissance exacte, se renouvelle à l’image de Celui qui l’a créée.” — Col. 3:9, 10.
JÉHOVAH a créé la terre pour qu’elle dure indéfiniment, pour qu’elle soit éternellement habitée, et il l’a donnée aux fils des hommes comme héritage pour les humbles. En accord avec le Notre Père enseigné par Jésus à ses disciples, la volonté de Dieu va se faire sur la terre comme elle l’est déjà au ciel. Dès le début, Dieu avait pour dessein que l’homme soit le gardien de la Terre, et ce dessein ne s’est pas modifié. Toutefois, seuls ceux qui redeviendront à l’image de Dieu pourront en bénéficier. — Ps. 104:5; 37:29; 115:16; Mat. 6:9, 10.
Ces hommes-là doivent se dépouiller de leur vieille personnalité et de ses pratiques, pour revêtir une nouvelle personnalité (Éph. 4:22; Col. 3:9). Comment y parviendront-ils? C’est grâce à la connaissance de Jéhovah et de ses qualités divines et par la mise en pratique de cette connaissance. Il serait bien de commencer par suivre ce conseil de l’apôtre Paul, énoncé en Philippiens 4:8, 9: “Tout ce qui est vrai, tout ce qui mérite considération, tout ce qui est juste, tout ce qui est chaste, tout ce qui est aimable, tout ce qui a bon renom, s’il est quelque vertu et s’il est quelque chose de louable, que ce soit là l’objet continuel de vos pensées. Ce que vous avez appris, accepté, entendu et vu quant à moi, pratiquez-le; et le Dieu de paix sera avec vous.”
Voilà à quoi nous sommes invités à réfléchir. Les pensées font naître des sentiments, et, quand ces sentiments deviennent suffisamment puissants, ils poussent à l’action, comme l’expliqua l’écrivain biblique Jacques. Il démontra que si l’on s’attarde sur des pensées malsaines, le désir grandit, et l’on finit par commettre le mal. C’est ce qu’on lit en Jacques 1:14, 15: “Chacun est éprouvé quand il se laisse entraîner et séduire par son propre désir. Puis le désir, lorsqu’il a été fécondé, enfante le péché, et le péché, lorsqu’il a été consommé, engendre la mort.”
À propos de l’adultère, Jésus parla dans le même sens: “Je vous dis que quiconque continue de regarder une femme au point de la désirer, a déjà commis, dans son cœur, l’adultère avec elle.” (Mat. 5:28). De fait, si l’on ne cesse de convoiter une femme, on peut la désirer au point d’en arriver à commettre pour de bon l’adultère.
Mais le principe reste vrai quand il s’agit de bonnes pensées, qui font naître de bons mobiles et qui poussent à de bonnes actions. Faites donc bon usage de votre libre arbitre et cultivez de saines pensées, pour qu’elles suscitent en vous de bons désirs auxquels vous pourrez céder.
C’est là ce que conseille l’apôtre Paul et ce que lui-même, bien entendu, mettait en pratique. Pourtant, n’est-ce pas à lui que l’on doit ces lignes: “Ce que je souhaite, cela je ne le pratique pas; mais ce que je hais, voilà ce que je fais.” Voici son sentiment sur le conflit intérieur qui oppose la chair à l’esprit: “Homme misérable que je suis! Qui me délivrera?” Mais il avait la connaissance exacte et s’efforçait de redevenir à la ressemblance de Dieu, en maintenant l’équilibre entre les divers attributs divins présents en lui. Seul, il aurait échoué. Pourtant, il remporta la victoire, et nous savons grâce à qui: “Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur!” — Rom. 7:15, 24, 25.
Peut-être pourrons-nous trouver l’équilibre entre les attributs divins qui sont en nous, mais seul Dieu, par Jésus Christ, pourra nous rendre complètement à sa ressemblance.
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