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  • Que se passe-t-il au Malawi ?
    Réveillez-vous ! 1976 | 8 décembre
    • Que se passe-​t-​il au Malawi ?

      PARTOUT dans le monde, quand on mentionne le Malawi, on pose souvent la question : “Que deviennent les Témoins de Jéhovah de ce pays ?” La raison en est que depuis plusieurs années, les Témoins de Jéhovah sont la cible de cruelles persécutions. La publication Report on Torture, publiée par Amnesty International en 1973, explique ce qui suit :

      “Des rapports bien documentés indiquent qu’en 1967 et 1972, les Jeunes pionniers [groupement de jeunesse appartenant au parti du Congrès du Malawi] et leurs partisans ont infligé des tortures aux Témoins de Jéhovah, telles que viols, coups, rasage avec des tessons de bouteilles, brûlures. En automne 1972, ces persécutions ont causé de nombreux décès et quelque 21 000 personnes se sont enfuies en Zambie, où plusieurs centaines sont mortes dans un camp de réfugiés insalubre.”

      Quand ils furent expulsés de ce camp en décembre 1972, de nombreux Témoins ont dû retourner chez eux, au Malawi, où on leur a fait subir de mauvais traitements. Aussi, finalement, des camps de réfugiés ont été établis au Mozambique, près de la frontière. Plus de 20 000 Témoins y ont vécu depuis le début de 1973 jusqu’en août 1975. Puis un changement survint, comme le dit un rapport plus récent d’Amnesty International. Nous lisons :

      “En juin 1975, le gouvernement FRELIMO prit le pouvoir au Mozambique et, peu après, un certain nombre de fonctionnaires haut placés du gouvernement commencèrent à attaquer les Témoins de Jéhovah (...). C’est probablement à la suite de cela que les camps de réfugiés de la région de Vila Coutinho/Mlangeni ont été fermés au cours du mois d’août. À Amnesty International des témoins isolés ont affirmé avoir vu un grand nombre de Témoins de Jéhovah réfugiés qui erraient sur la frontière entre le Malawi et le Mozambique à la fin du mois d’août [1975] ; ils ne savaient manifestement pas où aller.”

      L’année dernière, d’incroyables atrocités ont été commises sur une grande échelle contre ces Témoins que l’on obligeait à retourner chez eux. Dans le monde entier, les journaux commencèrent à publier des rapports à ce sujet. Le gouvernement du Malawi nia les faits ou prétendit qu’ils étaient exagérés. Qu’en est-​il en réalité ?

      Des témoignages irrécusables

      Un grand nombre de ces atrocités ont été bien établies. On a fourni les noms des Témoins brutalisés, l’identité des assaillants et les noms des endroits où elles ont eu lieua. Dans une lettre où il commentait un important article de l’Observer de Londres concernant ces atrocités, R. Cook écrivait à ce journal :

      “L’article de Colin Legum paru la semaine dernière et parlant des atrocités commises au Malawi contre les Témoins de Jéhovah ne m’a guère surpris. Des rapports semblables sont parvenus à la presse britannique il y a quelques années. À cette époque je travaillais au Malawi. D’après ce que j’ai vu là-bas, il n’y a aucun doute, premièrement, que les rapports reçus sont en substance exacts, et, deuxièmement, qu’aujourd’hui, comme hier, rien ne sera fait officiellement pour aider ces gens inoffensifs et sans défense.

      “Que des persécutions aient bien eu lieu, j’ai pu le vérifier dans les dossiers du gouvernement du Malawi (rapports mensuels des commissaires de district, envoyés au bureau du Président). Que rien ne sera fait officiellement pour aider les Témoins, cela ressort clairement des délibérations, en grande partie vides de sens, de l’Association parlementaire du Commonwealth dont la conférence annuelle s’est tenue au Malawi. J’y ai assisté en tant qu’observateur, et plusieurs fois j’ai eu l’occasion de parler avec des délégués. En privé, la persécution des Témoins de Jéhovah était un grand sujet de conversation, mais en public, dans la salle de réunion, ce sujet n’a jamais été mentionné.” — 14 décembre 1975.

      Theodore Pinney était directeur du Collège d’agriculture Banda au Malawi au début des années 70. Lui-​même a vu des Témoins de Jéhovah emmenés en prison, certains étant de ses amis. Un matin de novembre 1972, on lui demanda d’aller voir derrière sa résidence du campus. Il trouva les corps de six hommes et d’une femme, horriblement mutilés. Les hommes du parti du Congrès lui dirent que c’étaient des Témoins de Jéhovah.

      C’en était trop pour lui, aussi protesta-​t-​il contre ces atrocités auprès du président Banda, et il le fit à plusieurs reprises. À cause de cela, il a été déporté en décembre 1972. Dans une lettre datant du printemps de cette année-​là, Pinney déclarait :

      “Quand la persécution devient la politique officielle du gouvernement, et quand le bureau du ministre régional ordonne de renvoyer tous les employés et les étudiants qui sont Témoins de Jéhovah, quand le sang coule sur le campus parce que l’un d’eux n’obéit pas assez vite, il n’est plus possible de se taire.”

      Le harcèlement et la persécution des Témoins de Jéhovah se poursuivent avec l’appui du parti du Congrès du Malawi et des membres du gouvernement. Le 20 février 1976, Paul Tsongas, député du Massachusetts (États-Unis), écrivit à un électeur : “J’ai demandé un rapport au secrétariat africain du ministère des Affaires étrangères ; il confirme les rapports de la presse et les articles de [Réveillez-vous !].”

      En Afrique du Sud, le Rand Daily Mail du 26 mai 1976 disait : “La persécution des Témoins de Jéhovah au Malawi est peut-être l’aspect le plus triste du règne de Banda. Depuis près de neuf ans, ils supportent d’horribles persécutions pour la défense de leur foi. Il y a des centaines de cas, bien établis, de tortures, de brutalités et de viols perpétrés par les hommes de main des Jeunes pionniers.”

      Dans une lettre qu’il a écrite le 14 juin 1976 à Arthur Dritz, à New York, Bruno Kroker, principal attaché de presse du Conseil œcuménique des Églises, a dit :

      “Nous avons recherché les rapports concernant la persécution des Témoins de Jéhovah au Malawi. Vous comprendrez que le Conseil œcuménique des Églises ne peut agir immédiatement d’après des rapports, écrits ou verbaux, sans les vérifier par ses propres moyens.

      “La confirmation que nous avons reçue après de nombreux retards nous a véritablement inquiétés et le Secrétaire général, M. Philip Potter, a écrit une lettre personnelle au président du Malawi, H. Kamuzu Banda.” — Voir pages 8 et 9.

      Pourquoi cette persécution ?

      Mais pourquoi le Malawi persécute-​t-​il ainsi les Témoins de Jéhovah ?

      Parce qu’ils refusent d’acheter la carte du parti du Congrès. Cette carte déclare que son possesseur est membre du parti dirigeant du pays. Mais pour les Témoins de Jéhovah, acheter cette carte, et par conséquent adhérer à un parti politique, serait renier tout ce qu’ils croient et défendent.

      Jésus Christ a dit de ses disciples : “Ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde.” À un dirigeant politique du premier siècle, il a déclaré : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde.” (Jean 17:16 ; 18:36). C’est pourquoi les Témoins de Jéhovah sont persuadés qu’il serait mal pour eux d’adhérer à un parti politique. Ils ne sont pas obstinés ou déraisonnables ; ils achèteraient volontiers une carte d’identité ou même une carte les déclarant citoyens du pays et contribuables.

      Estimez-​vous qu’il est juste de la part des fonctionnaires du parti du Malawi d’employer la force brutale pour essayer d’obliger des gens à violer leur conscience éduquée par la Bible ? Était-​ce juste de la part de l’Empire romain d’exiger, sous peine de mort, que les premiers chrétiens versent une pincée d’encens sur un autel comme sacrifice à l’empereur ? Les nations qui accordent la liberté des cultes n’agissent pas ainsi. Mais le Malawi, bien qu’il prétende accorder la liberté des cultes à ses ressortissants, recourt à des atrocités pour forcer les Témoins de Jéhovah à prendre part à la politique.

      Les persécutions continuent

      La prison principale dans laquelle ont été enfermés les Témoins de Jéhovah depuis leur retour du Mozambique est appelée Dzaleka. Elle est située près de Dowa, au nord de Lilongwe. Les détenus parviennent à faire passer des notes qui relatent les terribles souffrances qu’ils endurent.

      “Même ceux qui sont très malades sont obligés d’aller travailler”, écrit un Témoin de Dzaleka sur du papier hygiénique, le seul papier disponible. “Les enfants malades, dit-​il encore, sont envoyés à l’hôpital de Dowa (...). On n’y soigne pas les Témoins de Jéhovah. Nous appelons cet hôpital la boucherie du peuple de Jéhovah. On y traite uniquement les malades qui ont la carte du parti.”

      En avril dernier, nous avons reçu une autre note sur un morceau de sac de ciment. Elle disait que parmi les Témoins enfermés à Dzaleka, soixante-dix sont morts : soixante-cinq enfants et cinq adultes. Néanmoins, la note disait encore : “Bonne nouvelle. Les frères et sœurs ont tous des visages heureux malgré la persécution et même lorsqu’ils transportent des pierres”, apparemment comme travaux forcés.

      En dépit des dures conditions, les Témoins parviennent à tenir leurs réunions chrétiennes en prison. Un Témoin écrit : “Chacun est fort dans la foi. Nous pouvons avoir trois réunions par semaine. Ces réunions ont lieu dans les cellules où les hommes sont gardés. Nous avons chargé sœur ‘X’ de s’occuper [des réunions] des sœurs.”

      Même le Mémorial de la mort de Jésus a pu être célébré par petits groupes à Dzaleka. Un Témoin relate ce qui suit : “Dans presque chaque cellule, on a chanté des cantiques avant le discours et encore après la réunion (...). Vous serez sûrement heureux d’apprendre que 1 601 personnes ont assisté à cette réunion en ce beau jour du 14 avril, et que 13 ont pris les emblèmes.”

      Il semble que la majorité des Témoins du Malawi ne soient pas en prison. Beaucoup ont fui vers d’autres pays où leurs frères chrétiens les ont aimablement aidés. Frère ‘Y’ est de leur nombre. Il appartenait à la congrégation de Monkey Bay avant de fuir au Mozambique en 1972. D’un pays d’Afrique australe, où il s’est réfugié, il a écrit une lettre, datée du 6 juin 1976, dans laquelle il dit :

      “En 1975, le gouvernement du Malawi nous a obligés à quitter le Mozambique pour retourner au Malawi. Une fois chez nous, on a recommencé à nous persécuter. J’ai pu survivre parce que le chef de mon village n’a pas parlé de moi aux persécuteurs. Mais cela n’a servi à rien, car je ne pouvais ni acheter de l’eau ni aller en chercher, aussi ai-​je décidé de partir.”

      En revanche, dans certaines parties du Malawi, les Témoins peuvent mener une vie a peu près normale. “Beaucoup de policiers compatissent à nos malheurs”, écrit un Témoin. Ce sont les membres du parti qui recherchent les Témoins pour leur faire du tort et les emprisonner. La vie est donc pleine de risques.

      Dans un message provenant de Chinteche, qu’un Témoin qui se cachait dans la brousse a pu faire passer hors du pays, les noms sont donnés de Témoins qui “ont été cruellement battus jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent ; cela se passait dans le champ de Munkhokwe”. Cependant, un rapport récent indique une amélioration de la situation, en ce sens que les Témoins ne sont plus forcés de vivre dans la brousse.

      De Nkhata Bay, un Témoin écrit : “Le chef Timbiri a demandé aux frères s’ils consentaient à faire de la politique en achetant la carte du parti, mais tous ont refusé. Il repoussa sa chaise, vint vers eux et commença à les battre. Il prit la tête d’un frère et la tête de sa femme et les cogna l’une contre l’autre. Deux frères et leurs femmes étaient couverts de sang.”

      Pour résumer, un Témoin journaliste d’un pays voisin dit : “L’ennemi fait tout ce qui pourrait, selon lui, affaiblir les frères et sœurs. Dans certaines régions, on arrête en même temps les hommes et les femmes. Dans d’autres, on prend les frères, surtout les anciens et ceux dont on sait qu’ils ont une responsabilité. Parfois, ce sont les membres locaux du parti qui opèrent ces arrestations, car ils connaissent les frères et ils les conduisent à la police. Il en va de même avec les bébés. Au début, on les enlevait à leurs parents. D’autres fois, on permettait qu’ils aillent avec eux en prison ; vous avez entendu parler des bébés qui sont morts à Dzaleka. On fait n’importe quoi pour décourager les frères.”

      Que pensez-​vous de ce qui se passe au Malawi ? Souhaitez-​vous vous exprimer en faveur de ces innocents qu’on fait souffrir ? Savez-​vous que de nombreuses personnes l’ont déjà fait, y compris de hauts fonctionnaires du monde entier ?

  • Protestations mondiales contre les atrocités
    Réveillez-vous ! 1976 | 8 décembre
    • Protestations mondiales contre les atrocités

      CES derniers mois, les Témoins de Jéhovah ont écrit des dizaines de milliers de lettres aux dirigeants du Malawi, y compris au président Banda. Ils ont demandé que quelque chose soit fait pour soulager les souffrances de leurs frères chrétiens. Mais à mesure que les atrocités devenaient de plus en plus notoires et qu’elles étaient confirmées par des sources neutres, un nombre croissant de gens ont ajouté leurs voix aux protestations adressées par les Témoins aux personnalités officielles du Malawi.

      Par exemple, Franck Church, sénateur des États-Unis, s’est élevé contre les persécutions et il a dit au Sénat : “Je demande que les sénateurs acceptent à l’unanimité que soient imprimés dans le RAPPORT [du congrès] un éditorial du Wall Street Journal et un article écrit en Zambie par Dial Torgerson pour le Times de Los Angeles, révélant ce que subissent les Témoins.” Il n’y eut aucune objection, aussi ces articles furent-​ils incorporés dans le Rapport du Congrès du 21 janvier 1976, page S224.

      Puis George Brown Jr, de la Chambre des Représentants des États-Unis, a parlé devant le Congrès ; son allocution a ensuite été reprise dans le Rapport du Congrès du 28 janvier 1976, page E262, où nous lisons : “Au Malawi, pays qui a un gouvernement à parti unique, une loi déclare que chaque citoyen doit avoir une carte du parti. Les Témoins de Jéhovah refusent d’en acheter une, aussi sont-​ils soumis à la persécution.”

      Brown a ajouté : “J’invite mes collègues à lire à ce sujet les articles suivants, que je voudrais voir insérés dans le RAPPORT DU CONGRÈS, et à envisager un rôle plus actif pour essayer de modifier cette situation par un contact direct avec les dirigeants du Malawi et par un changement de priorités dans notre politique étrangère. Notre politique devrait refléter notre horreur et non pas être le miroir de notre apathie.”

      On ne s’est pas contenté d’insérer dans le rapport du Congrès des extraits de journaux concernant la persécution des Témoins de Jéhovah. De nombreux membres du gouvernement des États-Unis ont écrit directement au président Banda. Une de ces lettres est reproduite sur la page suivante.

      D’autres gouvernements encore ont donné leur avis, par le truchement de membres du Parlement, au sujet de la persécution des Témoins de Jéhovah. Le 17 février 1976, Bent Honoré, membre du Parlement danois, a téléphoné à la filiale des Témoins de Jéhovah. Il désirait que les Témoins persécutés au Malawi soient informés que le Parlement danois avait discuté de leur situation. “Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas oubliés, déclara-​t-​il, et que ce soit pour eux un encouragement.”

      Les atrocités contre les Témoins du Malawi ont également donné lieu à des discussions prolongées à la Chambre basse du Parlement allemand à Bonn, en mars 1976. Par exemple, répondant à une question, le ministre Wischnewski a dit, entre autres : “Étant donné les rapports concernant la persécution des Témoins de Jéhovah au Malawi, le gouvernement fédéral a demandé à son ambassadeur d’exprimer l’opinion allemande au gouvernement du Malawi.”

      Résultat des recherches

      Comme on l’a vu dans l’article précédent, le principal attaché de presse du Conseil œcuménique des Églises a déclaré que cet organisme a mené sa propre enquête concernant les atrocités contre les Témoins de Jéhovah au Malawi. À la fin de cette enquête, M. Philip Potter, directeur du Conseil œcuménique des Églises, a écrit au président Banda la lettre qui est reproduite sur les deux pages suivantes.

      Ensuite, en juin 1976, le Conseil œcuménique des Églises a publié un communiqué à ce sujet. Ce communiqué disait que M. Potter “a fait appel au président H. Kamuzu Banda, du Malawi, pour qu’il fasse relâcher les membres de la secte actuellement détenus dans des camps ou des prisons. Monsieur Potter insistait pour que ceux-ci soient renvoyés dans leurs villages afin qu’ils puissent y mener une vie normale”.

      En outre, le communiqué signalait que M. Potter avait “demandé que soient reconsidérées l’attitude et la politique du gouvernement et du parti du Congrès envers les Témoins de Jéhovah. Il avait aussi insisté pour que des conversations aient lieu avec les dirigeants de ces derniers, afin de rechercher une solution durable au problème”.

      D’autres protestations

      Les protestations qui ont été adressées au gouvernement du Malawi en faveur des Témoins de Jéhovah ont pris différentes formes. Il y a par exemple l’article du journal The Examiner du 6 avril 1976. Ce quotidien d’Independence, États-Unis, expliquait que Blantyre, au Malawi, est jumelée à Independence ; puis il ajoutait :

      “Nous avons collecté des fonds qui ont été envoyés à Blantyre. Le docteur Banda a même visité Independence en 1968 et, avec l’extrémité de la queue d’un lion, il a béni tous ceux qui assistaient à un déjeuner à Stephenson’s Apple Farm. Quoi qu’il en soit, nous sommes en relation étroite avec le docteur et sa ville de Blantyre.”

      Le journaliste de l’Examiner, Keith Wilson Jr, protestait alors en ces termes : “Je suggère que la municipalité annule ces relations au plus vite, ou alors, suivant en cela la philosophie du docteur Banda, qu’elle prépare une belle cérémonie pour commémorer la naissance d’Adolf Hitler, le 20 avril.”

      Ce qui se passe au Malawi consterne vivement beaucoup de ceux qui connaissent personnellement le président Banda. Certains d’entre eux se souviennent de lui alors qu’il était étudiant aux États-Unis et en Grande-Bretagne, où il a fréquenté diverses universités pour y recevoir une formation prémédicale et médicale.

      En entendant parler des mauvais traitements que le président Banda inflige aux Témoins de Jéhovah, Flora Askew, un de ses anciens professeurs à Wilberforce Academy, s’exclama : “Mon Dieu ! Comment a-​t-​il pu changer à ce point-​là ?” Elle se rappelait qu’au début des années 60, “l’espoir de cet homme était d’être capable de libérer son peuple”.

      Des appels à la compréhension

      De nombreuses lettres contenant d’émouvants appels ont été envoyées au président Banda pour le prier d’apporter du soulagement aux citoyens innocents du Malawi qui souffrent injustement. Par exemple, au mois de février, lord MacLeod de Fuinary, ancien compagnon de Banda en Angleterre, lui a écrit. Il lui demandait de l’excuser s’il n’était pas bien de s’adresser à lui en l’appelant docteur. Mais, dit-​il, “c’est de cette façon que nous nous adressions à vous il y a de longues années au Centre de récréation de Clyde Street, à Glasgow”.

      Lord MacLeod n’est pas Témoin de Jéhovah, mais il poursuit en disant que “de récents rapports de presse concernant les Témoins de Jéhovah au Malawi” l’ont poussé à écrire cette lettre. Il déclare alors concernant les Témoins : “Ils sont bien connus à travers le monde pour leur vie paisible et laborieuse. (...) Aussi je vous prie de me répondre personnellement. Si je reçois une réponse officielle de l’un de vos subordonnés, je serai obligé de présumer que vous refusez d’aborder le sujet et je devrai en tirer les conclusions qui s’imposent.”

      Un appel particulièrement émouvant est celui qu’a écrit le docteur Walter King, le 26 mai 1976. Il déclare :

      “Permettez que je me présente avant de prendre la liberté de parler d’un sujet qui me tient à cœur. En 1968, j’étais le chirurgien qui présidait la Commission médicale de l’hôpital Piedmont à Greensboro, en Caroline du Nord, quand cet hôpital a fermé ses portes.

      “Par certaines organisations religieuses (y compris les Témoins de Jéhovah) nous avons appris que votre beau pays en voie de développement possédait, entre autres, des installations médicales assez limitées à cette époque pour que notre matériel (...) puisse y être utilisé au service de l’humanité, autant qu’il l’avait été dans notre petit hôpital. (...) Nous avons rapidement décidé d’expédier notre don, peu important mais offert de tout cœur, pour qu’il aide à pourvoir aux besoins médicaux du Malawi. (...)

      “Vous et moi, nous sommes, par profession, des scientifiques, et nous avons du mal à comprendre qu’on puisse avoir une foi si profonde en une religion qu’on préfère mourir plutôt que d’accepter une transfusion sanguine. Mais, je vous en donne l’assurance, notre expérience nous a appris que ces gens sont si dévoués à leur religion (et ils refusent les transfusions comme ils refusent de se mêler à la politique et aux guerres) qu’ils préfèrent sacrifier leur vie plutôt que de transgresser leurs principes. Ils n’accepteront pas de sang, pas même pour la plus grave des opérations. Peut-être pensez-​vous, comme je le pense moi-​même, que si l’on pouvait faire en sorte que ce dévouement serve l’orgueil national et le civisme, la tolérance à l’égard de leurs croyances manifestement arrêtées serait largement récompensée. C’est pourquoi, tandis que j’essaie de m’imaginer à votre place, il me vient à l’idée que ce pourrait être un coup de génie politique de tirer profit des efforts que font les Témoins de Jéhovah pour se révéler le genre de bons citoyens que tout pays serait fier d’avoir. Votre tolérance pour leurs convictions religieuses vous attirerait leur reconnaissance.

      “Je suis peut-être particulièrement qualifié pour vous faire cette requête, Monsieur le Président, parce que je connais ces gens du point de vue du médecin. Quoique catholique, je suis convaincu qu’ils ont le droit de refuser que je leur donne du sang quand je m’occupe de leurs problèmes en tant que chirurgien. Aussi me montrent-​ils leur gratitude en obéissant à la moindre de mes suggestions, en acceptant mes conseils médicaux et en ayant une confiance totale dans ma sincérité. Dans mes rapports avec eux, j’ai découvert qu’ils étaient 100 % honnêtes, pleins de cran et de courage, loyaux plus qu’il n’est nécessaire. Si j’étais le dirigeant d’une nation formée de ces gens, je crois sincèrement qu’il serait payant, de maintes façons, de leur accorder la liberté de pensée, car ils sont un exemple pour les autres dont ils stimulent l’orgueil national par leur assiduité au travail, leur christianisme et leur honnêteté, même dans le paiement des impôts.”

      Le 31 mai 1976, le président Banda annonça la formation d’un nouveau cabinet de douze membres, lui-​même devenant ministre de la Justice. Est-​il possible que le docteur Banda ait été mal informé concernant les Témoins de Jéhovah ? Des conseillers l’ont-​ils amené à penser que les Témoins sont des gens obstinés et des anarchistes ? Ceux qui connaissent personnellement les Témoins de Jéhovah savent que pareilles accusations sont fausses.

      Il est vrai que pour des gens qui ne voient pas les choses comme les Témoins de Jéhovah, refuser d’acheter une carte politique bon marché peut sembler être une attitude obstinée. Cependant, pour les Témoins, le culte de Dieu est impliqué. Cela nous rappelle ce qui s’est passé autrefois dans l’empire des Mèdes et des Perses. Des hommes qui haïssaient Daniel, l’Hébreu, firent passer une loi décrétant que pendant trente jours quiconque adresserait une requête à quelque dieu ou homme excepté au roi, serait jeté dans la fosse aux lions.

      Daniel ne désirait pas se trouver en face des lions, pas plus que les Témoins de Jéhovah ne désirent aller en prison, être battus ou violés. Cependant, Daniel a immédiatement prié Jéhovah Dieu. Il n’était pas un homme obstiné ni un anarchiste. Mais le culte de Dieu était impliqué et ce culte a un droit de priorité sur toute autorité temporelle (Dan. 6:4-10). Même les apôtres de Jésus, quand ils se trouvèrent dans une situation semblable, ont dit : “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.” — Actes 5:29.

      Que peut-​on faire ?

      À vrai dire, le problème pourrait être résolu facilement. Si on leur présentait une carte qui serait simplement une carte d’identité, les Témoins du Malawi l’achèteraient volontiers. C’est ce que font les Témoins de nombreux pays pour obéir à la loi.

      Mais la meilleure solution serait peut-être, dans l’intérêt de la liberté des cultes, de laisser aux Témoins la latitude de ne pas acheter de carte politique. De nombreuses nations s’enorgueillissent du fait que leurs ressortissants sont libres d’exprimer des opinions diverses sans être persécutés. Ces nations sont respectées par les autres parce qu’elles tolèrent une diversité de croyances.

      Pour le bien de tous, les chrétiens du monde entier prieront en faveur du président Banda. Ils le feront en accord avec la Bible qui encourage à prier “à propos de rois et de tous ceux qui sont haut placés ; afin que nous continuions à mener une vie paisible et calme, avec piété et sérieux parfaits”. (I Tim. 2:2.) Les plus de 20 000 Témoins du Malawi peuvent vraiment être une force puissante en faveur du bien et de la paix dans ce pays, si on leur permet de pratiquer leur culte chrétien sans être inquiétés.

      Les Témoins de Jéhovah ont demandé officiellement au président Banda de bien vouloir discuter ces possibilités avec leurs représentants. Si d’autres personnes souhaitent exprimer leurs sentiments au président Banda, par télégramme ou par lettre, voici son adresse :

      His Excellency the Life President of Malawi

      Ngwazi Dr. H. Kamuzu Banda

      Central Government Offices

      Private Bag 301

      Capital City

      Lilongwe 3

      Malawi, Central Africa

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