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PergameAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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du culte de l’empereur la pierre de touche de la loyauté civique, de sorte qu’un chrétien fidèle, bien que loyal envers les autorités de l’État, était considéré comme un traître”. (The New Bible Dictionary, édité par J. Douglas, p. 968.) Puisque le martyre d’Antipas est mentionné dans le verset même qui parle du “trône de Satan”, il est possible que ce chrétien ait été tué pour avoir refusé d’adorer César.
Il y a peut-être un autre facteur qui permet d’appliquer à Pergame la phrase “là où est le trône de Satan”. Il s’agit du culte très important rendu à Zeus, ou Jupiter, le dieu principal par rapport à tous les dieux et déesses du paganisme. La légende raconte que depuis la colline où était bâtie Pergame certains dieux ont été témoins de la naissance de Zeus. L’autel monumental bâti plus tard sur l’acropole est considéré comme une des merveilles de l’époque. Les adorateurs de Zeus pouvaient avoir d’autres dieux, mais ils devaient les considérer comme inférieurs. Les chrétiens de Pergame furent félicités parce qu’ils restaient fermement attachés au culte exclusif du vrai Dieu, Jéhovah, et qu’ils ne reniaient pas leur foi alors même qu’ils demeuraient ‘là où était le trône de Satan’.
“L’ENSEIGNEMENT DE BALAAM”
Cependant, la congrégation subissait l’influence pernicieuse de ceux qui ‘tenaient ferme l’enseignement de Balaam’. (Rév. 2:14.) Ces mots font penser au prophète mésopotamien Balaam. Après avoir vainement essayé de maudire Israël, ce prophète suggéra de se servir de femmes païennes pour amener les Israélites à pratiquer le culte impudique de faux dieux. Comme conséquence, 24 000 Israélites périrent pour s’être rendus coupables d’immoralité sexuelle et d’idolâtrie (Nomb. 25:1-18; I Cor. 10:8; voir BALAAM). Manifestement, certains membres de la congrégation de Pergame, ceux qui ‘tenaient ferme l’enseignement de Balaam’, excusaient la fornication (Jude 4, 11; II Pierre 2:14, 15). Pergame était célèbre pour son temple très ouvragé d’Aphrodite (Vénus), déesse de l’amour sexuel, et les pratiques religieuses sensuelles étaient courantes.
Certains membres de la congrégation étaient également influencés par l’enseignement de “la secte de Nicolaus”; aussi étaient-ils exhortés à s’en repentir. — Rév. 2:15, 16.
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PergéAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PERGÉ
Ville importante de la province romaine de Pamphylie. On pense que les ruines de l’ancienne Pergé sont situées près de l’actuel village de Murtana, à environ 13 kilomètres de la côte sud de l’Asie Mineure et à quelque huit kilomètres à l’ouest de la rivière Cestrus (Ak Su). Selon le géographe grec Strabon, il semble que dans l’Antiquité ce cours d’eau était navigable jusqu’à Pergé, au nord. Cependant, on croit que la ville voisine d’Attalie, sur la côte de Pamphylie, était le port de Pergé et qu’avec le temps elle supplanta Pergé. — Voir Actes 14:24-26.
C’est à Pergé que l’apôtre Paul et ses compagnons sont arrivés au début du premier voyage missionnaire de l’apôtre (Actes 13:13). Vers la fin de ce voyage, ils ‘dirent la parole à Pergé’, mais on ignore si quelqu’un parmi la population accepta le christianisme. — Actes 14:24, 25.
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PéridaAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PÉRIDA
{Article non traduit.}
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PérizzitesAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PÉRIZZITES
{Article non traduit.}
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PerleAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PERLE
Concrétion lisse, relativement dure, sphérique, généralement blanche, brillant d’un doux éclat irisé, utilisée depuis l’Antiquité pour l’ornement (I Tim. 2:9; Rév. 17:4; 18:11, 12, 15, 16; 21:2, 21). C’est du carbonate de calcium durci qui se forme à l’intérieur des huîtres ou d’autres mollusques. Quand une particule étrangère (un grain de sable ou un petit parasite) pénètre entre le corps et la coquille du mollusque, l’animal sécrète une substance calcaire, la nacre, qui enrobe la particule gênante et durcit. La nacre se dépose en couches successives autour de ce corps étranger qui fait office de noyau. Si, en raison des contractions du manteau, ce noyau ne se soude pas à la coquille, en quelques années il va se former une jolie perle.
UTILISATION SYMBOLIQUE
La Bible fait parfois allusion au caractère précieux des perles dans des illustrations. À propos de la valeur supérieure de la sagesse, Job déclara: “Un plein sac de sagesse vaut mieux qu’un plein sac de perles.” (Job 28:18). Dans le Sermon sur la montagne, Jésus Christ conseilla ceci: “Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne les piétinent avec leurs pieds et que, se retournant, ils ne vous déchirent.” (Mat. 7:6). Jésus voulait manifestement dire que si une personne ressemble à un chien ou à un porc, c’est-à-dire si elle n’apprécie pas les choses spirituelles, on ne devrait pas poursuivre ses efforts pour lui faire connaître les pensées et les enseignements spirituels. Cette personne corrompue ne ferait que piétiner les précieuses perles spirituelles et malmener, voire blesser celui qui s’efforcerait de les partager avec elle. Jésus illustra également le caractère précieux du Royaume des cieux en le comparant à “une perle” de si grande valeur qu’un marchand itinérant qui cherchait de belles perles “s’en est allé vendre promptement tout ce qu’il possédait et il l’a achetée”. (Mat. 13:45, 46.) De cette façon, Jésus montrait que celui qui apprécierait à quel point il vaut la peine de gagner le Royaume des cieux serait prêt à renoncer à tout pour l’obtenir. — Voir Matthieu 11:12; Luc 13:23-25; Philippiens 3:8-11.
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Perse, PersesAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PERSE, PERSES
Nom donné au pays et au peuple souvent associés aux Mèdes dans la Bible comme dans l’histoire profane. Les Mèdes et les Perses étaient des peuples apparentés aux anciennes tribus aryennes (iraniennes), ce qui veut dire que les Perses descendaient de Japhet, peut-être par Madaï, ancêtre commun des Mèdes (Gen. 10:2). Sur une inscription, on lit que Darius le Grand se qualifie de “Perse, fils de Perse, Aryen, de la postérité aryenne”.
Au début de leur histoire, il semble que les Perses n’occupaient que la partie sud-ouest du vaste plateau iranien, leurs frontières étant Élam au nord-ouest, la Médie au nord, la Carmanie à l’est et le golfe Persique au sud et au sud-ouest. À l’exception des régions côtières du golfe Persique où le climat est chaud et humide, le pays comprenait essentiellement la partie sud de la chaîne des monts Zagros, très accidentés, entre lesquels passent de longues vallées très fertiles aux flancs boisés. Le climat des vallées est tempéré, mais les hauts plateaux sont arides, balayés par le vent, et les hivers y sont très rigoureux. Comme les Mèdes, les Perses semblent avoir fait beaucoup d’élevage, ainsi que des cultures selon leurs besoins. Le roi perse Darius le Grand décrit avec fierté sa terre natale comme étant “belle et riche en chevaux et en hommes”.
DÉVELOPPEMENT DE L’EMPIRE MÉDO-PERSE
À l’instar des Mèdes, les Perses ont sans doute été gouvernés par plusieurs familles nobles. L’une d’elles a produit la dynastie des rois achéménides, lignée royale de laquelle descendait le fondateur de l’Empire perse, Cyrus le Grand. Cyrus, qui, d’après Hérodote et Xénophon, était né d’un père perse et d’une mère mède, unit les Perses sous son autorité. Jusqu’alors, les Mèdes avaient eu la suprématie sur les Perses, mais Cyrus remporta une victoire rapide sur le roi mède Astyage et s’empara de sa capitale, Ecbatane (en 555 av. n. è.) (voir Daniel 8:3, 20). L’Empire mède passa ainsi sous la domination de la Perse, de sorte que le territoire perse en vint à couvrir tout le plateau iranien et s’étendit à l’ouest à travers l’Assyrie et l’Arménie, jusqu’au fleuve Halys en Asie Mineure.
Bien que les Mèdes soient restés soumis aux Perses pendant tout le temps que dura ensuite la dynastie achéménide, on ne peut mettre en doute la dualité de l’empire ainsi formé. Le professeur Olmstead, par exemple, dit ceci dans son livre History of the Persian Empire (1948, p. 37): “Les relations étroites qui existaient entre les Perses et les Mèdes n’ont jamais été oubliées. Bien qu’elle ait été pillée, Ecbatane resta la résidence favorite des rois. Les Mèdes avaient les mêmes privilèges que les Perses. Ils occupaient de hautes positions administratives et étaient choisis pour commander les armées perses. Les étrangers parlaient régulièrement des Mèdes et des Perses sans distinction; lorsqu’ils n’utilisaient qu’un seul terme, ils disaient ‘les Mèdes’.”
Sous le règne de Cyrus, l’Empire médo-perse s’étendit encore plus à l’ouest, jusqu’à la mer Égée, à la suite de la victoire des Perses sur Crésus, roi de Lydie, et de l’annexion de certaines villes grecques côtières. Néanmoins, la principale conquête de Cyrus eut lieu en 539 avant notre ère quand, à la tête des armées mèdes, perses et élamites, il s’empara de la puissante Babylone, accomplissant ainsi les prophéties bibliques (És. 21:2, 9; 44:26 à 45:7; Dan. 5:28). La chute de Babylone mit fin à une longue période de domination sémite qui fut remplacée par la première puissance mondiale d’origine aryenne (japhétique). Après cela, le pays de Juda (ainsi que la Syrie et la Phénicie) fit aussi partie du territoire médo-perse. Le décret promulgué par Cyrus en 537 autorisa les Juifs exilés à rentrer dans leur pays qui était resté désolé pendant exactement soixante-dix ans. — II Chron. 36:20-23; voir CYRUS.
Principales villes perses
Eu égard à la dualité de l’empire, un Mède du nom de Darius prit la direction du royaume chaldéen après la défaite de celui-ci, tout en restant probablement le vassal de Cyrus (Dan. 5:31; 9:1; voir DARIUS No 1). Babylone continua d’être une cité royale pour l’Empire médo-perse, ainsi qu’un centre commercial et religieux. Toutefois, les empereurs perses n’étaient pas, semble-t-il, disposés à endurer la chaleur torride des étés babyloniens. La ville ne leur servait donc que de résidence d’hiver. Des preuves archéologiques attestent qu’après la conquête de Babylone Cyrus est retourné rapidement à Ecbatane (aujourd’hui Hamadan), ville située à 1 914 mètres au-dessus du niveau de la mer, au pied du mont Elvend. Là, la neige abondante et les grands froids de l’hiver contrastent avec un été très agréable. C’est à Ecbatane que l’on retrouva, des années après son émission, le mémorandum de Cyrus concernant la reconstruction du temple de Jérusalem (Esdras 6:2-5). L’ancienne capitale perse était Pasargade, à environ 650 kilomètres au sud-est d’Ecbatane, mais à peu près à la même altitude. Près de Pasargade, les empereurs perses Darius, Xerxès et Artaxerxès construisirent plus tard la cité royale de Persépolis qu’ils équipèrent d’un important réseau de tunnels souterrains, sans aucun doute pour assurer l’approvisionnement en eau de la ville. Suse était la quatrième ville importante. Elle se trouvait près du fleuve Khoaspes (Kerkha), dans l’ancien pays d’Élam. Elle occupait une position stratégique entre Babylone, Ecbatane et Persépolis. Darius le Grand y construisit un magnifique palais qui servait généralement de résidence d’hiver, car, comme à Babylone, l’été y était très chaud. Toutefois, avec le temps, Suse devint de plus en plus le véritable centre administratif de l’empire. — Voir SUSE.
LA RELIGION ET LA LOI
S’ils pouvaient être aussi cruels que les rois sémites d’Assyrie et de Babylonie, les souverains perses s’efforcèrent toutefois, du moins au début, de faire preuve d’une certaine justice et d’un certain respect de la loi dans leurs rapports avec les peuples vaincus. Leur religion avait, semble-t-il, certains principes de morale. Après Ahura-Mazdâ, leur dieu principal, venait Mithra, divinité importante qui se fit connaître non seulement comme le dieu de la guerre, mais aussi comme celui des contrats; les yeux et les oreilles de ce dieu étaient constamment aux aguets afin de dévoiler quiconque violait un accord. L’historien grec Hérodote écrivit ceci à propos des Perses: “Depuis l’âge de cinq ans jusqu’à l’âge de vingt ans, ils n’enseignent à leurs fils que trois choses: monter à cheval, tirer à l’arc et dire la vérité. (...) Le mensonge est considéré comme le déshonneur le plus grand.” (I, 136-138). Certes, l’histoire des souverains perses montre qu’ils n’étaient pas au-dessus de toute intrigue ni de toute duplicité; toutefois, le fait qu’ils insistent autant sur le caractère inviolable de la “loi des Mèdes et des Perses” indique peut-être qu’ils étaient fondamentalement attachés à un certain credo tribal selon lequel il faut ‘garder sa parole’. (Dan. 6:8, 15; Esther 1:19; 8:8.) Ainsi, lorsqu’on retrouva l’édit de Cyrus quelque dix-sept ans après son émission, le roi Darius reconnut la légalité de la position des Juifs à propos de la construction du temple, et ordonna que l’on coopère pleinement avec eux. — Esdras 6:1-12.
Il apparaît clairement que l’Empire perse avait une très bonne organisation administrative. Outre le conseil privé du roi, ses conseillers, composé de “sept princes de Perse et de Médie” (Esther 1:14; Esdras 7:14), des satrapes étaient nommés à la tête des principales régions ou des pays comme la Médie, Élam, la Parthie, la Babylonie, l’Assyrie, l’Arabie, l’Arménie, la Cappadoce, Sardes, l’Ionie, et, au fur et à mesure de l’expansion de l’empire, l’Égypte, l’Éthiopie, la Libye et d’autres. Ces satrapes jouissaient d’une certaine autonomie dans la direction de leur satrapie; ils dirigeaient par exemple les affaires judiciaires et financières sur leur territoire (voir SATRAPE). À l’intérieur de chaque satrapie, des gouverneurs adjoints étaient placés à la tête des districts juridictionnels (on dénombrait 127 districts aux jours du roi Assuérus). Dans chacun de ces districts, il y avait des princes appartenant aux peuples qui habitaient là (Esdras 8:36; Esther 3:12; 8:9). La capitale impériale présentait l’inconvénient d’être un peu décentrée par rapport au vaste domaine de l’empire; c’est probablement pour pallier cet inconvénient qu’un système de communication rapide fut établi au moyen d’un service de poste royale assuré par des courriers à cheval, ce qui permettait ainsi de relier le trône à tous les districts juridictionnels (Esther 8:10, 14). On entretenait de grandes routes royales; l’une d’elles allait de Suse à Sardes, en Asie Mineure.
DE LA MORT DE CYRUS À LA NOMINATION DE NÉHÉMIE
Le règne de Cyrus le Grand prit fin en 530 avant notre ère lorsque le roi mourut au cours d’une campagne militaire. Son fils Cambyse II lui succéda sur le trône et conquit l’Égypte. Bien que le nom de Cambyse n’apparaisse pas dans la Bible, on l’identifie à l’“Assuérus” à qui les adversaires de la construction du temple présentèrent leurs accusations contre les Juifs, comme cela est relaté en Esdras 4:6. Daniel, qui avait prospéré “dans le royaume de Darius [le Mède] et dans le royaume de Cyrus, le Perse”, était probablement mort à cette époque-là, car il avait été emmené captif à Babylone en 617. — Dan. 6:28.
Les circonstances de la fin du règne de Cambyse sont obscures. D’après un récit consigné par Darius le Grand dans son inscription de Béhistoun, puis repris par Hérodote et d’autres avec certaines variantes, Cambyse aurait fait mettre à mort secrètement son frère Bardiya (appelé Smerdis par Hérodote). Ensuite, profitant de l’absence de Cambyse parti pour l’Égypte, un mage nommé Gaumâta se serait fait passer pour Bardiya (Smerdis), aurait usurpé le trône et serait parvenu à se faire reconnaître comme roi. À son retour d’Égypte, Cambyse serait tombé malade et serait mort, ou se serait suicidé, laissant ainsi l’usurpateur en sécurité sur le trône. D’autres historiens préfèrent la deuxième version des faits, selon laquelle Bardiya n’aurait pas été tué; en conséquence, ce serait lui, et non un imposteur, qui aurait usurpé le trône en l’absence de Cambyse.
Quoi qu’il en soit, on pense que le règne de Cambyse a pris fin en 522 et que le règne de son successeur a duré moins d’une année. Celui-ci aurait donc également pris fin en 522 avec l’assassinat de l’usurpateur (Bardiya ou Gaumâta, le faux Smerdis). Mais pendant le peu de temps qu’a duré ce règne, il semble qu’une deuxième accusation contre les Juifs ait été portée devant le roi perse; la Bible fait mention de ce roi sous le nom d’“Artaxerxès” (il s’agissait peut-être d’un titre ou d’un nom royal). Cette fois, les accusateurs sont parvenus à leurs fins puisque le roi a interdit de poursuivre la construction du temple (Esdras 4:7-23). Les travaux ont donc été arrêtés “jusqu’à la deuxième année du règne de Darius, roi de Perse”. — Esdras 4:24.
Darius le Grand
C’est Darius Ier (appelé Darius Hystaspe ou Darius le Grand) qui a de toute évidence été l’instigateur de l’assassinat de celui qui occupait le trône de Perse. Son père Hystaspe avait sans doute été satrape dans l’empire et était issu de la même famille achéménide que Cyrus, bien que d’une branche différente. Darius n’a apparemment pas pu faire reconnaître la légitimité de sa royauté avant 521 avant notre ère, et la première partie de son règne a été marquée par une violente révolte dans tout l’empire. Darius n’a obtenu la soumission des insurgés qu’après plusieurs campagnes militaires.
Le travail de construction du temple de Jérusalem reprit avec l’approbation de Darius, et le temple fut achevé durant la sixième année de son règne (probablement au début de l’année 515) (Esdras 6:1-15). Le règne de Darius a été marqué par la réorganisation et l’expansion de l’empire. Darius a reconquis l’Égypte, qui s’était affranchie, soumis la Libye et étendu le domaine perse à l’est jusqu’en Inde et à l’ouest jusqu’en Thrace et en Macédoine. À cette époque au moins, les souverains perses avaient accompli les symboles prophétiques donnés en Daniel 7:5 et 8:4 où, sous les traits d’un ours et d’un bélier, l’Empire médo-perse est représenté en train de s’emparer de territoires dans trois directions principales: vers le nord (l’Assyrie et la Babylonie), vers l’ouest (l’Asie Mineure et la Thrace) et vers le sud (l’Égypte). Au cours d’une expédition punitive contre la Grèce, les forces de Darius subirent néanmoins une défaite à Marathon en 490. Darius mourut quelques années plus tard (486) avant d’avoir pu prendre sa revanche. — Voir DARIUS.
Xerxès
Xerxès succéda à Darius, son père. C’est de toute évidence ce roi que le livre d’Esther appelle “Assuérus”. Ses actions correspondent également à la description du quatrième roi qui devait ‘soulever tout contre le royaume de Grèce’. (Dan. 11:2.) Résolu à venger la défaite perse de Marathon, Xerxès envoya des armées considérables contre la Grèce continentale en 480, mais elles subirent d’écrasantes défaites sur mer comme sur terre, notamment à Salamine, aux Thermopyles et à Platées. Bien que certains historiens grecs modernes parlent de Xerxès comme d’un homme “faible”, il semble que leur jugement soit fondé sur les écrits des Grecs, écrits qui ne sont peut-être pas dépourvus de tout préjugé contre Xerxès, étant donné son activité militaire contre leur pays. Son règne fut marqué par certaines réformes administratives et par l’achèvement de nombreuses constructions entreprises par son père à Persépolis. — Voir Esther 10:1, 2.
Les récits grecs de la fin du règne de Xerxès font état de difficultés conjugales, de désordres dans son harem et d’une supposée domination de Xerxès par certains de ses courtisans. Ces chroniques traditionnelles peuvent se rapporter, d’une façon très confuse et déformée, à certains faits marquants du livre d’Esther, notamment à la destitution de la reine Vaschti et à son remplacement par Esther, ainsi qu’à l’établissement de Mardochée à une position de grande autorité dans le royaume (Esther 2:17; 10:3). Si l’on en croit l’histoire profane, Xerxès fut assassiné par l’un de ses courtisans. Bien que la plupart des autorités profanes avancent la date de 466/465 comme étant celle de sa mort, ce qui indiquerait que son règne aurait duré vingt et un ans, le récit biblique désigne la date plus reculée de 475/474, celle-ci étant appuyée par le témoignage de certains historiens profanes de l’Antiquité. — Voir ARTAXERXÈS No 3.
D’Artaxerxès (Longuemain) à Darius II
Le règne du successeur de Xerxès, Artaxerxès (Longuemain), est digne d’intérêt, puisque c’est lui qui a autorisé Esdras à retourner à Jérusalem et lui a accordé une contribution importante pour le temple. Ceci s’est passé dans la septième année du règne d’Artaxerxès (469/468 selon la chronologie mentionnée plus haut) (Esdras 7:1-26; 8:24-36). Certains ont prétendu que l’allusion à “une muraille de pierres en Juda et à Jérusalem” (Esdras 9:9) signifierait qu’Artaxerxès avait envoyé Esdras à Jérusalem pour y reconstruire les murailles de la ville. Toutefois, le terme hébreu utilisé ici ne désigne pas forcément un mur énorme comme celui qui entoure une ville, mais décrit souvent le mur qui clôture une vigne (Nomb. 22:24; És. 5:5) ou une cour (Ézéch. 42:7, 10). (La version Segond révisée dit: “Pour nous donner une retraite en Juda et à Jérusalem”, et la Bible de Jérusalem: “Nous procurant un abri sûr en Juda et à Jérusalem.”) Ainsi, par “muraille” de protection il faut manifestement entendre, figurément parlant, que Jéhovah ‘étendait sa bonté de cœur devant les rois de Perse’ envers son peuple, ainsi que le mentionne ce même verset.
Donc, ce ne fut pas avant la vingtième année d’Artaxerxès que l’ordre fut donné à Néhémie de retourner à Jérusalem pour y reconstruire la ville, y compris “la muraille de la ville”. (Néh. 2:1-8.) Artaxerxès nomma Néhémie “gouverneur dans le pays de Juda” et lui donna une escorte militaire pour son voyage (Néh. 2:9; 5:14, 15). Plus tard, Néhémie retourna quelque temps à la cour du roi Artaxerxès, dans la trente-deuxième année de son règne (Néh. 13:6). Les historiens situent la mort d’Artaxerxès en 424/423.
On pense qu’entre le règne d’Artaxerxès et celui de Darius II, Xerxès II s’empara du pouvoir, mais sa tentative avorta. Darius II, le fils qu’Artaxerxès avait eu d’une concubine, monta sur le trône après l’assassinat de Xerxès II. Son véritable nom était Okhos, mais il adopta le nom de Darius quand il devint roi, en 423 selon l’histoire profane. Il semble qu’il soit le “Darius” dont il est question en Néhémie 12:22.
Des papyrus confirment la Bible
On a retrouvé un nombre considérable de papyrus écrits en araméen par une colonie juive installée à Éléphantine, une île située près de Syène (Assouan), sur le Nil, en Égypte. Les historiens estiment qu’ils remontent au règne de Darius Ier (qui commença vers 521 av. n. è.) et couvrent une période allant au moins jusqu’au règne de Darius II (vers 423-404). Les noms de “Sanballat” et de “Johanan” y figurent, et on pense qu’ils désignent les personnes des mêmes noms mentionnés en Néhémie 4:1 et 12:22. Ces papyrus démontrent avec quelle exactitude les livres d’Esdras et de Néhémie dépeignent les conditions et les décrets officiels sous la domination perse. Le professeur Wright déclare: “Aujourd’hui, (...) nous sommes en mesure de constater que l’araméen du livre d’Esdras est exactement celui de l’époque et que les documents officiels mentionnés sont du même genre que ceux que l’on associe généralement au régime perse.” (Biblical Archaeology, p. 208). Un document attribué à Darius II contient un ordre royal concernant la célébration de la Pâque par la colonie juive établie en Égypte.
LE DÉCLIN ET LA DIVISION DE L’EMPIRE
Après Darius II vint Artaxerxès II (appelé Mnémon); ce fut au cours de son règne que l’Égypte se révolta et que les relations avec la Grèce se détériorèrent. Son règne (404-358 av. n. è. selon les estimations) fut suivi par celui de son fils Artaxerxès III (aussi appelé Okhos), à qui on attribue un règne d’environ vingt et un ans (358-338/337). Celui-ci a la réputation d’avoir été le plus sanguinaire de tous les souverains perses. Le trait le plus caractéristique de son règne fut la reconquête de l’Égypte. L’histoire profane parle ensuite du règne d’Arsès qui dura deux ans et du règne de Darius III (Codoman) qui dura cinq ans. C’est au cours du règne de ce dernier que Philippe de Macédoine fut assassiné (en 336) et que son fils Alexandre lui succéda. En 334, Alexandre commença à attaquer l’Empire perse; il vainquit les forces perses à Granique, à l’extrémité nord-ouest de l’Asie Mineure, puis à Issus, à l’opposé de l’Asie Mineure (en 333). Finalement, après la prise de l’Égypte et de la Phénicie par les Grecs, le dernier bastion perse, Gaugamèles, tomba en 331, et ce fut la fin de l’Empire perse.
Après la mort d’Alexandre et le partage de son empire qui s’ensuivit, Séleucus Nicator obtint la domination de la majeure partie des territoires asiatiques, avec la Perse au centre. Ce fut le début de la dynastie des Séleucides qui dura jusqu’en 64 avant notre ère. Il semble que ce soit avec Séleucus Nicator que la figure prophétique du “roi du nord” de la prophétie de Daniel a commencé à se manifester, en opposition avec la lignée royale ptolémaïque en Égypte, lignée qui semble être le point de départ du “roi du sud” symbolique. — Dan. 11:4-6.
À cause des incursions des Parthes qui conquirent le territoire de la Perse proprement dite au cours des IIIe et IIe siècles avant notre ère, les rois séleucides furent confinés dans la partie occidentale de leur domaine. Les Parthes furent battus par les Sassanides en 226 de notre ère et le règne des Sassanides se poursuivit jusqu’à la conquête arabe en 642.
La prophétie d’Ézéchiel (27:10) fait mention de soldats perses parmi les hommes de guerre qui constituaient la force militaire de la ville prospère de Tyr et qui contribuaient à sa gloire. La Perse est aussi mentionnée parmi les nations qui composent les hordes dirigées par le “Gog du pays de Magog” symbolique contre le peuple lié à Jéhovah par une alliance. — Ézéch. 38:2, 4, 5, 8, 9.
[Carte, page 1167]
(Voir la publication)
EMPIRE PERSE
ARMÉNIE
ASSYRIE
ARABIE
ÉLAM
ÉGYPTE
ÉTHIOPIE
INDE
LIBYE
MÉDIE
PARTHIE
PERSE
GRÈCE
THRACE
LYDIE
SYRIE
CARMANIE
CAPPADOCE
SALAMINE
Mer Noire
Mer Caspienne
Mer Rouge
Grande Mer
Golfe Persique
Halys
Euphrate
Tigre
Nil
Karkheh
Granique
Indus
Memphis
Thèbes
Syène
Thermopyles
Marathon
Platées
Odessos
Byzance
Sardes
Tarse
Issos
Sidon
Tyr
Damas
Jérusalem
Gaugamèles
Babylone
Ecbatane
Suse
Pasargades
Persépolis
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PersécutionAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PERSÉCUTION
Ce mot vient du latin persequi, “poursuivre”, et correspond aux verbes hébreu (radhaph) et grec (diôkô) qui signifient “poursuivre, chasser, persécuter”. Dans un sens plus restreint, la persécution peut être définie comme le fait de harceler ou de chercher à nuire délibérément à quelqu’un à cause de son rang social, de son origine raciale, ou de sa foi et de ses croyances religieuses; dans ce dernier cas, la persécution a pour but d’étouffer ces croyances et d’empêcher qu’elles ne se répandent parmi de nouveaux convertis.
La persécution peut revêtir diverses formes. Elle peut se limiter à des insultes verbales, à des moqueries ou à des injures (II Chron. 36:16; Actes 19:9). Elle peut encore inclure des pressions économiques (Rév. 13:16, 17), des blessures physiques (Mat. 27:29, 30; Actes 5:40), l’emprisonnement (Luc 21:12; Actes 16:22-24), la haine et même la mort (Mat. 24:9; Actes 12:2). Il se peut qu’elle soit suscitée par des autorités religieuses (Marc 3:6; Actes 24:1, 27), ou perpétrée par des personnes non informées (Gen. 21:8, 9; Gal. 4:29), des individus qui agissent dans l’ignorance (I Tim. 1:13) ou par des foules fanatiques et déraisonnables (Luc 4:28, 29; Actes 14:19; 17:5). Mais bien souvent, ces personnes ne sont que des instruments entre les mains d’instigateurs autrement plus puissants et dangereux, les forces spirituelles méchantes invisibles. — Éph. 6:11, 12.
Dans la première prophétie biblique, Jéhovah Dieu annonça qu’il y aurait une inimitié entre le “serpent” et la “femme”, et entre leurs ‘postérités’ respectives (Gen. 3:15). L’ensemble de la Bible témoigne de l’accomplissement de cette prophétie. Jésus identifia clairement le serpent à Satan le Diable et dit en même temps à ceux qui le persécutaient qu’ils venaient ‘de leur père le Diable’, donc qu’ils étaient de sa “postérité”. (Jean 8:37-59.) Le livre de la Révélation nous montre que ce genre de persécution se perpétuerait jusqu’à ce que le Christ soit investi du pouvoir royal et même après cela, pendant un certain temps; en effet, lorsque Satan et ses anges sont précipités sur la terre, le dragon ‘persécute la femme et fait la guerre au reste de sa postérité, ceux qui obéissent à Dieu et rendent témoignage à Jésus’. — Rév. 12:7-17.
HISTOIRE
Selon Jésus, l’histoire de la persécution religieuse commence très tôt, puisqu’elle remonte à Caïn, fils d’Adam (Gen. 4:3-8; Mat. 23:34, 35). Caïn tua son frère Abel parce qu’il était poussé par le “méchant”, Satan le Diable (I Jean 3:12). La question à laquelle la mort d’Abel était liée tournait autour du culte fidèle qui revient à Jéhovah (Héb. 11:4). Job, homme de Dieu dont le nom signifie “objet d’hostilité”, devint un jour la cible de persécutions méchantes, à l’instigation de Satan. La femme de Job et trois de ses amis ne furent que des instruments dirigés volontairement ou involontairement par le principal ennemi de Dieu et de l’homme. — Job 1:8 à 2:9; 19:22, 28.
Les rois de Juda et d’Israël infligèrent par moments de grandes souffrances aux représentants spéciaux de Dieu. Le roi Saül, par exemple, fit de David (‘l’homme selon le cœur de Dieu’ [Actes 13:22]) l’objet principal de sa haine (I Sam. 20:31-33; 23:15, 26; Ps. 142:6). Sous le règne d’Achab et de Jézabel, beaucoup de prophètes de Jéhovah durent se cacher et vivre en fugitifs, et certains furent mis à mort (I Rois 18:13, 14; 19:10). Le roi Manassé répandit le sang innocent “en très grande quantité”. (II Rois 21:16.) Le roi Jéhoïakim mit à mort Urie, “un homme qui prophétisait au nom de Jéhovah”. (Jér. 26:20-23.) Jérémie endura de nombreuses persécutions de la part de fonctionnaires du gouvernement (Jér. 15:15; 17:18; 20:11; 37:15, 16; 38:4-6). À cause de l’infidélité de son peuple, Jéhovah permit parfois à d’autres nations de le persécuter et même de l’emmener en captivité. — Deut. 30:7; Lament. 1:3.
La Bible renferme encore d’autres cas où une violente persécution, rendue légale par un décret officiel, s’est déchaînée contre ceux qui maintenaient leur intégrité envers Jéhovah. Citons celui des trois Hébreux, qui furent jetés dans la fournaise ardente, ou celui de Daniel, qui fut précipité dans la fosse aux lions (Dan. 3:13-20; 6:4-17). Au cours du règne d’Assuérus, roi de Perse, et à l’instigation de Haman l’Agaguite, un homme méchant, une vague soudaine de violence et de persécutions se déchaîna contre tous les Juifs, et en particulier contre Mardochée. — Esther 3:1-12; 5:14.
La persécution peut également venir de nos anciennes connaissances (I Pierre 4:4), de nos amis ou des habitants de notre ville natale (Jér. 1:1; 11:21). Jésus a dit que ceux qui croiraient en lui seraient parfois farouchement persécutés par les membres de leur famille proche, de leur propre maisonnée. — Mat. 10:21, 35, 36.
Toutefois, les principaux instigateurs humains de la persécution religieuse ont été les défenseurs de la fausse religion. Ce fut le cas pour Jérémie (Jér. 26:11), mais aussi pour l’apôtre Paul (Actes 13:6-8; 19:23-29). Dans le cas de Jésus, nous lisons que “les prêtres en chef et les Pharisiens réunirent le Sanhédrin et (...) Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit: (...) ‘Vous ne réfléchissez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne soit pas détruite tout entière.’ (...) Dès ce jour-là donc, ils tinrent conseil pour le tuer [Jésus]”. (Jean 11:47-53.) Avant de mourir finalement sur le poteau de supplice, Jésus endura d’autres persécutions cruelles de la part d’hommes impies qui soutenaient les chefs religieux résolus à se débarrasser du Christ. — Mat. 26:67; 27:1, 2, 26-31, 38-44.
LA PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS
La mort du Christ ne mit pas fin à la persécution des fidèles serviteurs de Jéhovah. En fait, le Fils de Dieu annonça qu’elle continuerait (Mat. 10:22, 23; 23:34, 35; Jean 15:20; 16:2). C’est ce qui se passa effectivement. Peu après la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, les disciples furent arrêtés, menacés et battus (Actes 4:1-3, 21; 5:17, 18). Puis Étienne fut arrêté et lapidé (Actes 7:52-60; voir aussi Hébreux 11:36, 37). Le meurtre d’Étienne fut suivi d’une importante vague de persécutions, dirigée en partie par Saul de Tarse. À la suite de cela, les membres de la congrégation de Jérusalem se dispersèrent, ce qui contribua en fait à l’expansion de la prédication de la bonne nouvelle (Actes 8:1-4; 9:1, 2). Plus tard, Hérode Agrippa Ier fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean, et il aurait sans doute réservé le même sort à Pierre si l’ange de Jéhovah ne l’avait pas libéré miraculeusement au beau milieu de la nuit. — Actes 12:1-11.
Converti au christianisme, Saul le persécuteur devint Paul le persécuté, comme il le dit, par la faveur imméritée de Jéhovah. Sa conversion eut lieu lorsqu’il comprit enfin qu’il combattait contre le Seigneur lui-même (Actes 9:4, 5; 22:4, 7, 8; 26:11, 14, 15; I Cor. 15:9; Gal. 1:13, 23; Phil. 3:6). Le récit de son ministère et de ses voyages nous raconte comment il a, par la suite, enduré à son tour de nombreuses persécutions de la part des ennemis du christianisme. — Actes 13:50; II Cor. 6:3-5; 11:23-25; Gal. 5:11; II Tim. 3:10, 11.
Quant à la persécution que les chrétiens subirent de la part des autorités romaines à partir de l’époque de Néron, c’est un sujet qui relève de l’histoire profane. Les motifs d’accusation variaient, mais l’objectif poursuivi semblait toujours être le même, savoir la suppression du christianisme.
LA BONNE ATTITUDE FACE À LA PERSÉCUTION
Le chrétien qui garde les commandements de Dieu ne peut échapper à la persécution, car “tous ceux qui veulent vivre avec piété dans l’union avec Christ Jésus seront eux aussi persécutés”. (II Tim. 3:12.) Toutefois, les vrais chrétiens peuvent endurer toute sorte de persécutions cruelles tout en gardant une attitude joyeuse, exempte de malveillance et de haine envers leurs persécuteurs. Cela leur est possible parce qu’ils comprennent les questions impliquées; ils connaissent l’origine de la persécution ainsi que les raisons pour lesquelles elle est tolérée par Dieu. Ils ne se laissent pas déconcerter et ne s’inquiètent pas lorsqu’ils se trouvent dans de telles situations, mais ils se réjouissent plutôt d’avoir ainsi part avec Christ à la mise à l’épreuve de leur fidélité par la persécution. — I Pierre 4:12-14.
Cependant, le chrétien doit s’assurer qu’il souffre bien pour une cause juste. Le récit biblique et le mode de vie que celui-ci définit interdisent toute immixtion dans les affaires politiques de ce monde, tout complot et toute action criminelle quelle qu’elle soit. Par conséquent, un chrétien ne devrait jamais être persécuté sous l’un quelconque de ces chefs d’accusation. L’apôtre accentue particulièrement cette pensée lorsqu’il dit: “Ayez toujours une belle conduite parmi les nations, afin que, sur le point même où elles parlent contre vous comme contre des malfaiteurs, elles en viennent à glorifier Dieu au jour de son inspection, à cause de vos belles œuvres dont elles sont témoins oculaires.” (I Pierre 2:11, 12). Après cette exhortation, il donne divers conseils concernant la soumission aux représentants du gouvernement, aux propriétaires d’esclaves, aux maris et ajoute que Jésus Christ est le modèle à imiter (I Pierre 2:13-25; 3:1-6). Un chrétien peut être heureux de souffrir à cause de la justice (3:13, 14), mais il ne doit jamais souffrir “comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme quelqu’un qui se mêle des affaires d’autrui”. — I Pierre 4:15, 16.
Les chrétiens savent également que la récompense qui attend ceux qui endurent est d’une très grande valeur. À propos de celle-ci, Jésus déclara: “Heureux ceux qui ont été persécutés à cause de la justice, puisque le royaume des cieux leur appartient.” (Mat. 5:10). Par conséquent, s’il veut rester fidèle malgré l’oppression, le chrétien doit veiller à son attitude d’esprit. — Phil. 2:5-8; Héb. 12:2; voir aussi II Corinthiens 12:10; II Thessaloniciens 1:4; I Pierre 2:21-23.
L’attitude du chrétien envers ses persécuteurs a également beaucoup d’importance. Celui qui aime ses ennemis et bénit ses adversaires endurera plus facilement l’épreuve (Mat. 5:44; Rom. 12:14; I Cor. 4:12, 13). Le chrétien n’ignore pas non plus la promesse selon laquelle quiconque a quitté sa maison ou les membres de sa famille à cause du Royaume des cieux recevra au centuple tout ce qu’il a perdu, mais “avec des persécutions”. (Marc 10:29, 30.) Il est vrai que ceux qui entendent la bonne nouvelle du Royaume ne résisteront pas tous au feu de la persécution, et certains essaieront peut-être de se dérober devant les épreuves pour ne pas avoir d’ennuis (Mat. 13:21; Gal. 6:12). Mais il est préférable de compter sur la force de Jéhovah et de le prier, comme le fit David, pour qu’il nous délivre de nos persécuteurs, sachant qu’il n’abandonnera pas ses serviteurs. Ainsi, nous pourrons dire avec l’apôtre que “nous remportons une victoire complète, grâce à celui qui nous a aimés”. — Ps. 7:1; II Cor. 4:9, 10; Rom. 8:35-37.
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