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“ Sur cette pierre je bâtirai mon Église ”La Tour de Garde 1952 | 15 août
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apôtres se réunirent à Jérusalem pour examiner la question de la circoncision, ce fut le disciple Jacques, et non Pierre, qui conclut la discussion, chose que Pierre aurait sans doute faite s’il avait été le supérieur de cette assemblée et le remplaçant du Christ. Pensez-vous que si Jésus avait été présent il eût ainsi permis à Jacques de conclure la discussion ? — Actes 15:13-21.
SELON LES PREMIERS “ PÈRES DE L’ÉGLISE ”, PIERRE N’EST PAS LE ROC
Ni la jeune assemblée chrétienne, ni les premiers “ pères de l’Église ” ne pensaient que Pierre pouvait être le roc sur lequel l’Église était bâtie. C’est ce qui ressort clairement des faits portés à notre attention par un certain Strossmayer, évêque de Bosnie, dans le discours qu’il prononça en 1870 devant le collège des cardinaux, à l’époque où fut discuté le dogme de l’infaillibilité du pape. Voici ce qu’il dit entre autres à cette auguste assemblée :
“ J’en viens à parler maintenant du grand argument — que vous mentionniez tout à l’heure — pour démontrer la primauté de l’évêque de Rome au moyen du roc (petra). S’il en était ainsi, les débats seraient déjà terminés, mais nos pères — et ils en savaient quelque chose — ne pensaient pas du tout comme nous sur ce point. St Cyrille, écrivant sur la Trinité, déclare dans son quatrième livre : Je crois que par le roc vous devez entendre la foi inébranlable des apôtres. St Hilaire, évêque de Poitiers, écrivant également sur la Trinité, déclare au deuxième livre : Le roc (petra) est l’unique et saint rocher de la foi confessée par la bouche de St Pierre. Et dans son sixième livre sur le même sujet il dit : C’est sur ce roc de la confession de foi que l’Église est bâtie. Dieu, affirme St Jérôme dans le sixième livre qu’il écrivit sur St Matthieu, a établi Son Église sur ce roc, et c’est de ce roc que Pierre reçut le nom. Après lui, c’est St Chrysostome qui écrit dans sa cinquante-troisième homélie sur St Matthieu : Sur ce roc je bâtirai mon Église — c’est-à-dire sur la foi de la confession. Or, vous savez ce que fut la confession de l’apôtre : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. D’autres encore, tels que Ambroise, le saint évêque de Milan (commentant le second chapitre de l’épître aux Éphésiens Ép 2), St Basile de Séleucie, ainsi que les pères du concile de Chalcédoine, enseignent exactement la même chose. Dans le domaine de la connaissance et de la sainteté, St Augustin est l’un des plus éminents parmi tous les docteurs chrétiens de l’Antiquité. Écoutez donc ce qu’il écrit dans son deuxième traité sur la première épître de St Jean. Que signifient ces paroles, Sur ce roc je bâtirai mon Église ? Sur cette foi, sur celle qui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et dans son traité sur St Jean nous trouvons cette phrase très significative : Sur ce roc que tu as confessé je bâtirai mon Église, puisque le Christ était ce roc. D’autre part, ce grand évêque pensait tellement peu que l’Église pût être bâtie sur St Pierre qu’il déclara publiquement dans son treizième sermon : Tu es Pierre, et sur ce roc (petra) que tu as confessé, sur ce roc que tu as connu disant, Tu es le Christ le Fils du Dieu vivant, je bâtirai mon Église — sur Moi-même, qui suis le fils du Dieu vivant : Je la bâtirai sur Moi, et non Moi sur toi. Ce que St Augustin pensait sur ce fameux passage était l’opinion de toute la chrétienté à cette époque. ” (Signalons en passant qu’Augustin mourut en 430, soit quelque 400 ans après que Jésus eut prononcé ces paroles à l’adresse de Pierre.)
PIERRE N’ÉTAIT PAS ÉVÊQUE DE ROME
Pierre n’était pas davantage le premier évêque de Rome qu’il n’est le “ roc ” ou le premier pape. De nombreux passages des Écritures montrent que Paul alla à Rome. Mais pourquoi Paul aurait-il jugé nécessaire de donner tant de conseils aux Romains si Pierre y avait été et qu’il eût été supérieur à Paul ? En écrivant aux Romains, Paul mentionne le nom de 35 chrétiens et envoie des salutations à 26 d’entre eux, mais il n’y a dans son épître ni la moindre allusion à Pierre ni aucune salutation à son adresse. Et si vraiment Pierre avait alors été à Rome en qualité de pape ou d’évêque, pensez-vous que Paul écrivit de Rome un certain nombre de ses lettres, dans lesquelles il mentionne d’autres chrétiens qui étaient à Rome avec lui ou qui envoyaient également leurs salutations, mais jamais nous ne rencontrons un seul mot concernant Pierre. Pourquoi ce silence si Pierre était réellement à Rome à ce moment-là ? Et en supposant que Pierre se soit fait lui-même évêque de Rome, serait-il encore appelé l’apôtre de la circoncision ? Quant à prétendre qu’en parlant de Babylone dans sa première épître Pierre se réfère à Rome (1Pi 5:13), cela reviendrait à admettre tout simplement la fragilité de l’argument avancé pour prouver que Pierre y alla jamais.
Selon l’évêque Strossmayer, un nommé Scaliger (que l’Encyclopedia Americana appelle “ le fondateur de la science de la chronologie ” et qui n’est par conséquent pas une petite autorité) n’hésita pas à affirmer que “ l’épiscopat de St Pierre et sa résidence à Rome devraient être mis au rang de ridicules légendes ”.
Nous en arrivons donc à la conclusion que les Écritures et les faits historiques concourent pour attester que l’assemblée chrétienne n’est pas bâtie sur l’apôtre Pierre mais bien sur Jésus-Christ, que Pierre ne fut nullement le premier pape et que rien ne permet d’établir qu’il soit jamais allé à Rome. Vraiment, “ la vérité vous rendra libres ”. — Jean 8:32.
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L’adoration de la créature — Évitez ce piège !La Tour de Garde 1952 | 15 août
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L’adoration de la créature — Évitez ce piège !
D’INSTINCT, les hommes veulent révérer et adorer une personne qu’ils considèrent comme supérieure ou plus puissante. De ce fait “ il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs ”. Chaque nation, chaque race, rend un culte à ses héros. Les Chinois adorent leurs ancêtres, les communistes, leurs dictateurs et les jeunes gens “ modernes ”, leurs chanteurs. L’adoration de la créature revêt encore d’autres formes, car au lieu d’exalter quelqu’un, certains se hissent sur un piédestal pour être vus et admirés eux-mêmes. D’autres encore “ ont pour dieu leur ventre ”. — I Cor. 8:5, Osty ; Phil. 3:19.
Il fut un temps où Satan le Diable était un chérubin céleste parfait, glorieux et d’une très grande beauté. Mais, infatué de lui-même et enflé d’orgueil, il ambitionna l’adoration que l’homme et les anges vouaient à Jéhovah et, cherchant à réaliser son dessein, il se révolta contre Dieu, poussa Ève au péché et causa la chute d’Adam (Ézéch. 28:17). Depuis sa rébellion qui date de plusieurs millénaires, cette créature présomptueuse et méchante essaie tous les moyens susceptibles de détourner les hommes de leur Créateur. S’il ne peut obtenir personnellement les louanges de la créature, alors le Diable essaie de diriger ces louanges vers d’autres créatures, à seule fin de faire oublier aux hommes l’unique Source de vie.
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