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Ma carrière de proclamateur du Royaume de DieuLa Tour de Garde 1972 | 1er juillet
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Le 1er juin 1951, j’arrivais dans le port de Manille. Ce soir-là, j’ai accompagné plusieurs témoins dans un quartier de la ville basse pour présenter aux passants les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! Mon nouveau milieu me fascinait. Les gens étaient amicaux, et la plupart d’entre eux parlaient anglais. Ce soir-là, j’ai rencontré beaucoup de témoins qui passaient dans la rue. Il m’est certainement arrivé de ne pas être attentif à la diffusion des périodiques, car un homme m’a tapé sur l’épaule pour m’en demander un.
Le premier territoire qui m’a été attribué comme missionnaire était un ensemble d’immeubles construits par le gouvernement, le Roxas District. Après avoir prêché le Royaume pendant quelques mois dans ce quartier, j’ai pu demander à la Société que le groupe de nouveaux témoins soit organisé en une congrégation. Le privilège m’a alors été donné d’en être le ministre responsable. Lorsque, de maison en maison, je rendais témoignage au Royaume de Dieu, les gens m’invitaient très souvent à entrer dans leur salle de séjour. J’avais l’occasion de présenter un sermon presque dans chaque foyer.
Je sers en qualité de surveillant de circonscription
Au bout de neuf mois d’activité missionnaire dans ce territoire, j’ai reçu le privilège de servir comme serviteur ou surveillant de circonscription, tâche consistant à visiter les congrégations de témoins pour les encourager et les aider dans leur ministère. Cette activité m’a amené à voyager de province en province. La vie y était tout autre qu’en ville. Les moyens de transport étaient peu nombreux, et l’œuvre de témoignage se faisait en grande partie à pied. Cela me faisait penser au temps où Jésus-Christ et ses apôtres allaient de ville en ville, proclamant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.
Au cours de mes visites dans les congrégations, pratiquement chaque témoin participait au ministère du champ. Tous les matins, les frères se réunissaient à la Salle du Royaume à 8 heures. En fait, un grand nombre d’entre eux étaient déjà là à 7 heures. Nombreux étaient les proclamateurs qui, habitant très loin, dormaient à la Salle du Royaume pendant la semaine spéciale ; le lundi vers 2 heures du matin, ils repartaient chez eux, remplis de courage et de joie.
Les activités de prédication déployées au cours de cette semaine spéciale nous rendaient tous très heureux. Parfois, en chantant des cantiques, nous marchions deux heures durant dans les collines pour atteindre notre territoire. Nous partions en groupe de quinze à vingt proclamateurs et nous marchions dans les sentiers en file indienne tout en chantant ; j’étais alors profondément heureux d’avoir accepté ce service à l’étranger.
La première circonscription qui m’a été confiée comprenait toutes les villes de langue tagale ; aujourd’hui, ce même territoire forme deux districts. L’expansion est très rapide. Mon activité comme serviteur de circonscription dans cette région des Philippines où on parle le tagal a réellement compté dans ma vie. Porter la Parole de Dieu dans les petites maisons des territoires ruraux, voir ces gens humbles, qui ne possèdent même pas de chaises, s’asseoir par terre pour écouter avec attention, conduire une étude biblique avec eux, et les rencontrer à la Salle du Royaume lors de ma visite suivante dans la congrégation, tout cela m’a incité à travailler encore plus pour faire connaître à mes semblables le Royaume de Dieu, avant que ne s’achève cette œuvre de prédication.
Le voyage que j’effectuais le lundi pour me rendre dans une autre congrégation me procurait un réel plaisir. Dans les territoires ruraux, j’attendais très tôt le matin l’arrivée de l’autocar. Généralement, il était plein, mais qu’à cela ne tienne, on peut toujours trouver de la place pour une personne de plus. Le toit de l’autocar était chargé de marchandises, et à l’intérieur du véhicule, au fond, on apercevait parfois une vache. Il arrivait qu’il y ait des porcs sur le marchepied, ou encore des sacs de riz sur le plancher. L’autocar faisait entre vingt et vingt-cinq kilomètres à l’heure, mais avec le temps, nous arrivions à destination.
J’ai servi un an dans la circonscription de Batangas-Mindoro, composée de trois provinces. Mindoro est une grande île située sur la côte occidentale de Luçon. Là, dans la ville de Bongabon, j’ai rencontré celle qui est devenue la compagne de ma vie. Depuis treize ans, Nenita et moi servons ensemble dans l’œuvre du Royaume.
Privilèges dans les assemblées
En général, chaque année, je suis autorisé à interrompre mes activités normales pendant un mois ou deux, afin de préparer une grande assemblée. En 1953, j’ai eu le privilège d’être, pour la première fois, serviteur ou surveillant d’une assemblée. Nous avons eu de nombreux problèmes, car c’était la première fois que je remplissais cette tâche, et la plupart des autres témoins étaient également nouveaux dans leur service.
En 1963, j’ai été nommé serviteur d’assemblée à l’occasion de l’assemblée internationale organisée autour du monde par les témoins de Jéhovah. C’était le plus grand des congrès jamais tenu aux Philippines. Nous avions passé un contrat pour la location du stade, le Rizal Memorial, mais il n’y avait pas d’emplacement pour la cafétéria et les divers services. Aussi nous a-t-il fallu construire un grand bâtiment. Nous avons également décidé de couvrir les gradins car l’assemblée aurait lieu à la saison des pluies. Nous avons commencé à poser le toit deux semaines avant l’assemblée, aussi certains employés du stade affirmaient-ils qu’il ne serait pas terminé à temps. Mais, grâce à une bonne organisation et à la bénédiction de Jéhovah, une poignée de charpentiers ont réussi à terminer le travail avant le temps prévu, et tout était prêt le jour de l’ouverture.
Nous avions prévu une assistance de 20 000 personnes, mais les chiffres ont révélé que plus de 37 000 personnes étaient présentes à la conférence publique.
La période des assemblées nous apporte une agréable détente ; nous avons l’occasion de rencontrer d’autres surveillants de circonscription et de district venus des quatre coins du pays. Ils nous parlent des joies qu’ils ont eues dans la prédication et de l’accroissement remarquable que Jéhovah donne à ce pays.
Mon activité dans le district
Le 1er juin 1968, j’ai eu le merveilleux privilège d’être nommé serviteur ou surveillant de district. Ce service m’a procuré bien des joies et des émotions. C’est un plaisir de se réunir tous les quinze jours avec le peuple de Jéhovah à l’occasion d’une assemblée de circonscription. Chaque circonscription de notre district comprend entre 200 et 500 témoins. En ce moment, nous sommes dans la région où l’on parle surtout le hiligayon. Chaque circonscription possède son propre dialecte, mais la langue principale est le hiligayon.
Ce district compte près de 4 000 témoins. Il comprend un grand nombre d’îles magnifiques ainsi qu’un volcan. Beaucoup de nos frères dans la foi subviennent à leurs besoins en cultivant de la canne à sucre et du riz ou bien vivent du produit de la pêche.
Il arrive qu’il soit encore difficile de voyager. Dans certains endroits, on ne peut se déplacer que le matin, car il y a danger à sortir le soir ou la nuit. Il n’est pas rare de prendre l’autobus dans une certaine ville, et de devoir en changer pour parvenir à destination. Mais quand vient le moment de changer d’autobus, il arrive qu’il n’y en ait plus ce jour-là. Il ne nous reste plus alors qu’à passer la nuit chez un témoin habitant la localité, et à reprendre la route le lendemain matin. Ainsi, il nous faut peut-être deux jours pour parcourir une courte distance. Toutefois, où que nous allions, la généreuse hospitalité qui nous est offerte par nos frères dans la foi est pour nous une source d’encouragement
Il y a plus de vingt ans que je suis aux Philippines, et il n’est pas d’autre endroit sur la terre où je voudrais être pour parler à mes semblables du Royaume de Dieu. Jéhovah m’a procuré tout ce dont j’avais besoin, en fait, il m’a béni au-delà de toute espérance.
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Il a renoncé au racismeLa Tour de Garde 1972 | 1er juillet
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Il a renoncé au racisme
JUSQU’À quel point est-il possible de renouveler sa manière de penser et sa personnalité ? La Bible nous invite à nous ‘dépouiller de l’ancienne personnalité qui se conforme à notre forme de conduite passée’ et à ‘revêtir la nouvelle personnalité’ qui est en accord avec la justice (Éph. 4:22-24). Cela est-il possible de nos jours ?
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