Coup d’œil sur le monde
“Trop de projets militaires”
À l’occasion de l’ouverture d’une réunion d’experts convoquée pour rédiger un rapport sur la course aux armements, M. Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies, a déploré que trop de savants et d’ingénieurs soient employés pour élaborer et réaliser des projets militaires. Il a révélé que les projets militaires occupent 400 000 ingénieurs et savants et absorbent 40 pour cent des crédits consacrés dans le monde aux recherches scientifiques. Abordant l’aspect financier de la question, M. Waldheim a également déploré que quelque 300 milliards de dollars par an soient consacrés aux dépenses militaires et que le commerce des armes atteigne chaque année près de 20 milliards de dollars. Cela est d’autant plus triste que, toujours selon le secrétaire général de l’ONU, “d’importants problèmes auxquels l’humanité doit faire face et qui exigent des fonds et la contribution de savants et d’ingénieurs sont négligés”.
Les plus grands vendeurs d’armes
Selon la revue américaine Newsweek, depuis 1950 l’Union soviétique a vendu pour plus de 40 milliards de dollars d’armes dans le monde. L’hebdomadaire précise que Moscou admet détenir 30 pour cent du marché international d’armes, contre 46 pour cent pour les États-Unis. Toujours selon Newsweek, la France se place au troisième rang des fournisseurs d’armes, ses ventes ayant atteint, en 1974, près de 4 milliards de dollars. Le quatrième grand vendeur d’armes serait la Grande-Bretagne.
“Les deux faces de la science”
C’est sous ce titre que Le Monde a commenté les expériences américaines sur la planète Mars. Le quotidien français a écrit : “De l’autre côté du Soleil, deux sondes américaines étudient le sol d’une planète, Mars, et y recherchent des traces de vie. À la vitesse de la lumière (300 000 kilomètres par seconde), les messages qu’elles envoient mettent vingt minutes pour parcourir les 370 millions de kilomètres qui nous séparent de la planète rouge. On ne peut trouver de meilleure preuve que l’aventure humaine a changé de dimension. (...) Les limites financières restreignent seules les ambitions des partisans de l’espace. Si l’on écoutait les spécialistes, il faudrait coloniser la Lune, envoyer des hommes sur Mars avant dix ans, quitter même le système solaire. (...) À juste titre, les hommes préfèrent orienter l’essentiel de leurs efforts vers une amélioration du bien-être sur la terre. Car, au moment où les appareils complexes des techniciens reçoivent des messages d’une autre planète, les habitants du tiers-monde continuent de mourir de faim. (...) La science, qui a conquis la Lune et maintenant Mars, doit apporter ses bienfaits aux pays pauvres. Et cette tâche est beaucoup plus difficile que l’exploration du cosmos. (...) Comme Janus, la science présente deux faces : l’une qui fait rêver, l’autre qui fait peur.”
Églises suisses au Cameroun
À l’occasion du Comptoir suisse de Lausanne, auquel le Cameroun était l’un des hôtes d’honneur, le service de presse protestant a rappelé que, depuis plus d’un demi-siècle, des dizaines de missionnaires suisses ont travaillé dans ce pays. Son communiqué s’est félicité de la bonne coopération entre les Églises protestantes suisses, l’Église évangélique et l’Union des Églises Baptistes du Cameroun. Ces Églises compteraient 145 pasteurs et 620 évangélistes et catéchistes. Le service de presse protestant a également précisé que “près de 500 000 élèves fréquentent les écoles primaires, secondaires, ménagères et techniques. L’œuvre médicale est importante. À Yaoundé, la capitale, s’est ouverte en 1963 la première Faculté de théologie protestante de l’Afrique francophone. On y trouve aussi une maison d’édition, le ‘Centre de littérature évangélique’”. Il est permis de se demander pourquoi l’État camerounais permet aux Églises protestantes de déployer leurs différentes activités dans son pays, alors qu’il interdit celles des Témoins de Jéhovah. Serait-ce parce que l’œuvre de ces derniers ne consiste pas à faire fonctionner des écoles ou à prodiguer des soins médicaux (quantité d’athées en font autant), mais à annoncer le Royaume de Dieu comme l’unique espoir des hommes ?
Recrudescence de la criminalité en Chine
La presse chinoise fait de plus en plus souvent état de “troubles”, de “sabotages”, de “pillages” et d’“attaques”. Cette flambée de crimes et de délits semble être un phénomène nouveau, car, d’une part, des cas de délinquance ou de criminalité ont été rarement signalés dans la presse, d’autre part, les touristes et les visiteurs étrangers ont toujours rendu témoignage à la sûreté des rues dans les villes chinoises. Or, plusieurs cas ont été rapportés récemment d’attaques armées contre des banques en Chine communiste. Lors d’une de ces agressions, le directeur d’une banque a été mortellement blessé par “un groupe d’ennemis de classe armés”. À ce sujet, Alain Jacob, correspondant du Monde à Pékin, a écrit : “La survie de malfaiteurs dans le milieu social chinois est toutefois d’une extrême difficulté compte tenu du quadrillage serré assuré par les milices populaires. Celles-ci ont des représentants dans chaque ruelle, dans chaque cour, dans chaque immeuble, à qui il est aisé de repérer l’intrus éventuel ou la personne en situation irrégulière. À la campagne, où les habitants se connaissent tous à l’intérieur de chaque village, il est encore plus difficile à des criminels de trouver refuge. Les attaques de banques soulèvent dans ces conditions, des questions auxquelles il est très difficile de répondre. Comment les bandits parviennent-ils à s’évaporer dans la nature ? De plus, la moindre tentative pour utiliser leur butin n’attire-t-elle pas immédiatement l’attention sur eux dans un pays où les ressources de chacun sont connues ? À moins, bien sûr, qu’ils ne disposent de complicités au sein même des organismes de sécurité qui sont censés donner la chasse aux criminels.”
Crise politique à Pékin
Au cours de l’année écoulée, cinq des plus anciens chefs de la révolution chinoise ont disparu. Outre le “Grand Timonier”, Mao Tsé-Toung, et l’homme d’État Chou En-lai, sont morts trois autres “pères de la révolution”, dont Chu Teh, créateur de l’armée rouge. Le vide laissé par ces disparitions ne pouvait manquer de provoquer une crise politique en Chine. C’est ainsi qu’on a pu relever dernièrement dans le Drapeau rouge plusieurs déclarations qui confirment cette hypothèse. On a pu y lire : “Quelques-uns de nos camarades pleins de bons sentiments s’imaginent toujours que les rangs révolutionnaires sont très purs et que la route vers la révolution est parfaitement droite.” “Il existe encore des troubles et des sabotages dus à une poignée d’ennemis et à la bourgeoisie au sein du parti.” De son côté, le Quotidien du peuple a écrit qu’il “faut réprimer les contre-révolutionnaires qui attaquent, détruisent et pillent”. D’autres journaux chinois ont dénoncé le “vent déviationniste de droite”.
100 000 morts chaque année
D’après un rapport publié dernièrement par l’Organisation mondiale de la santé, rien qu’en Europe, la route tue chaque année 100 000 personnes et en blesse plus de 2 500 000. Parmi les blessés, bon nombre restent définitivement infirmes. Ce rapport révèle que chez les hommes de 15 à 44 ans vivant en Europe, un décès sur deux est dû non à la maladie, mais à un accident. Outre la vitesse excessive, le grand incriminé est l’alcool, qui, dans certains pays, intervient dans un accident sur cinq. Il est en effet prouvé que l’alcool modifie les capacités perceptives du conducteur, rétrécit son champ visuel et diminue sa capacité d’attention et son jugement. Une enquête effectuée récemment en France a montré que la moitié des hommes de vingt à trente ans impliqués dans des accidents de la route avaient une alcoolémie supérieure à 0,80 gr par litre de sang (taux légal admis).
Irrigation par icebergs
Dans le cadre des préparatifs à la Conférence mondiale des Nations unies sur l’eau, qui aura lieu l’année prochaine en Argentine, le délégué du Chili a annoncé que son pays étudie la possibilité d’irriguer les déserts du nord du Chili avec de l’eau provenant d’icebergs. Le Chili envisage de remorquer des icebergs de l’Antarctique sur une distance de quelque 2 000 kilomètres, et d’exploiter l’eau douce qu’ils contiennent à l’aide d’un équipement spécial installé sur la côte. Le Chili n’est pas le seul pays qui s’intéresse à cette possibilité. Les États-Unis et d’autres pays qui font des recherches dans l’Antarctique étudient, eux aussi, les moyens d’exploiter les ressources en eau douce de ce continent, reconnues comme les plus abondantes de la terre.
Le profil psychologique du fumeur suisse
La Gazette de Lausanne a publié dernièrement un rapport qui dessine “Le profil psychologique du fumeur” en Suisse. On pouvait y lire notamment : “Le fait de fumer dépend essentiellement de la structure de la personnalité de l’individu, et les fumeurs se distinguent singulièrement des non-fumeurs par leurs motivations et leurs opinions générales : telle est la conclusion d’une analyse du ‘climat psychologique de la Suisse’, effectuée par ‘Scope’, institut lucernois d’étude de marchés. (...) L’analyse démontre par exemple que les fumeurs sont nettement moins équilibrés et moins ‘en forme’ que les non-fumeurs. (...) À relever encore, sur le plan de la personnalité, que les fumeurs sont souvent moins conformistes, moins autoritaires mais plus agressifs que les non-fumeurs, et qu’ils ont une éthique de travail moins scrupuleuse. (...) Besoin de sécurisation atténuée, mais besoin d’évasion renforcé — c’est-à-dire fuite de l’univers environnant — sont deux nettes caractéristiques que l’on retrouve chez 40 pour cent de fumeurs adultes [en Suisse]. Soif de prestige, de succès, de jeunesse et de bien-être matériel les distinguent aussi généralement des non-fumeurs. Ils apprécient plus volontiers l’aventure et sont fréquemment moins enclins à l’épargne. Amoureux du tabac, les fumeurs aiment aussi bien boire et bien manger... L’institut lucernois relève enfin que les fumeurs font preuve d’une plus grande tolérance que les autres dans le domaine de la sexualité.”