-
Danger de la monocultureRéveillez-vous ! 1972 | 22 novembre
-
-
d’un bon rapport économique, pose, à long terme, de graves problèmes à la fois sur le plan écologique et économique.”
Certaines de ces nouvelles variétés de grains ont-elles souffert de la sorte ? Oui, le nouveau riz notamment. Le livre La crise de l’environnement (angl.) fait la remarque suivante : “Le riz IR-8 a déjà connu beaucoup de difficultés, et pourtant on a encore créé de plus grandes monocultures.”
Une “monoculture” est la culture d’un seul produit, généralement sans employer la terre à un autre usage. Quoiqu’on ait déjà rencontré des difficultés, la monoculture des nouveaux grains s’étend parce que les fermiers veulent gagner de l’argent rapidement.
En février 1972, le Conseil national de l’alimentation et de l’agriculture a donné de nouveaux chiffres montrant la situation aux Philippines. Un virus mortel appelé le tungro a ravagé quelque 55 000 hectares de rizières à Luçon et à Mindanao. Le président Ferdinand Marcos s’adressa au congrès philippin et déclara : “Ce fut une année désastreuse [1971] pour l’agriculture philippine.”
Grâce au nouveau riz à grand rendement planté après 1966, les Philippines avaient pu se suffire à elles-mêmes tout en ayant un certain surplus jusqu’en 1970. Mais l’année passée, il a été nécessaire d’importer 460 000 tonnes de riz. Le gouvernement a prédit qu’en 1972 le pays allait devoir en importer 640 000 tonnes et à peu près autant en 1973.
On voit donc qu’ensemencer de grandes superficies avec des variétés de grains à base génétique trop étroite est un procédé très dangereux et une politique peu sage. Mais ce n’est pas le seul problème que posent les nouveaux grains.
-
-
À qui profite surtout la “révolution verte” ?Réveillez-vous ! 1972 | 22 novembre
-
-
À qui profite surtout la “révolution verte” ?
QUAND l’homme de la rue apprend que le rendement des céréales s’est accru de façon aussi spectaculaire, il en conclut tout naturellement que la faim dans le monde est en régression.
Malheureusement ce n’est pas le cas. Ce n’est pas aux plus nécessiteux que profite surtout la “révolution verte”. On comprend pourquoi quand on sait ce qu’il faut faire pour obtenir de telles récoltes à haut rendement.
D’abord, explique Dean Fraser, professeur de virologie à l’université de l’Indiana, les nouvelles semences ne produisent abondamment que “grâce à de grandes quantités d’engrais”. Il faut donc pouvoir disposer d’engrais ; or ceux-ci ne sont pas toujours abondants dans les pays en voie de développement.
Même s’il y a des engrais, le fermier doit avoir les moyens d’en acheter. Dans les pays pauvres, la plupart des fermiers sont eux-mêmes pauvres. Ce sont donc les fermiers dont la situation est déjà relativement bonne qui peuvent se procurer des engrais. Ce sont eux qui retirent le plus grand profit des nouvelles semences et non les plus mal nourris et les plus pauvres.
Un besoin beaucoup plus urgent
Il existe une chose plus nécessaire encore que les engrais et plus difficile à obtenir. Dans son livre La révolution verte
-