Coup d’œil sur le monde
Le coût de la guerre du Viêt Nam
De 1946 à 1954, la guerre d’Indochine coûta à la France quelque 93 milliards de francs actuels, dont 20 milliards de francs d’aide américaine. Ce conflit entraîna la mort de 19 000 Français métropolitains, de 30 000 soldats africains et membres de la Légion étrangère (Français et étrangers), et de 43 000 Indochinois qui combattaient avec l’armée française. Bien entendu, les pensions versées à la suite de cette guerre continuent à coûter cher aux contribuables français. Du côté des Américains, la guerre du Viêt Nam coûta presque 150 milliards de dollars, et 56 550 soldats américains y trouvèrent la mort. Les forces armées américaines perdirent 3 700 avions à réaction et près de 5 000 hélicoptères. L’armée de l’air américaine largua environ 7 600 000 tonnes de bombes sur le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge, soit trois fois et demie le poids des bombes utilisées par les alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. D’autre part, les gouvernements russe et chinois ont fourni au Viêt Nam du Nord de l’aide militaire estimée à une dizaine de milliards de dollars. Bien entendu, c’est le peuple vietnamien qui a payé le prix le plus élevé, en vies humaines et en biens détruits.
Les “dix commandements” du GRP
Dès l’effondrement des armées du Viêt Nam du Sud, le GRP (Gouvernement révolutionnaire provisoire du Front national de Libération) diffusa à la radio les dix points suivants qui devaient être respectés par la population : 1) Tous les services existants doivent exécuter la politique du gouvernement révolutionnaire. Sont dissous “tous les partis réactionnaires et autres organisations au service de l’impérialisme et des fantoches”. 2) Égalité des sexes, liberté de conscience et de culte. 3) Interdiction de “toute activité semant la division”. 4) “Obligation pour tous de soutenir la révolution.” 5) Tous les biens de l’“administration fantoche” passent sous la gestion du GRP. 6) “C’est un devoir national de s’occuper des orphelins et des impotents.” 7) Encouragement au monde rural pour qu’il développe sa production. 8) Les établissements culturels, hôpitaux et écoles gérés par des étrangers, doivent poursuivre leurs activités au service du peuple. 9) Les militaires qui ont quitté les rangs ennemis seront traités avec bienveillance. 10) “À l’exception de ceux qui se seront opposés à la révolution, et qui seront punis, les personnes et les biens des étrangers seront garantis.”
L’Église catholique au Portugal
Avant les élections qui ont eu lieu au Portugal au printemps dernier, les évêques portugais ont publié à l’intention des catholiques la déclaration suivante : “Ce qui est interdit aux catholiques, c’est de voter pour des partis qui, par leurs principes idéologiques et leurs objectifs, sont incompatibles avec la conception chrétienne de l’homme.” C’était une façon à peine voilée d’interdire aux catholiques de voter pour les partis de gauche. Or, les résultats de ces élections démontrent à l’évidence que le peuple portugais n’écoute pas tellement ses conducteurs religieux, car ce sont précisément les partis de gauche qui ont recueilli l’immense majorité des suffrages. En effet, l’Église catholique est en perte de vitesse au Portugal. Depuis longtemps les habitants du Sud se détachent du catholicisme. Dans les trois diocèses au Sud du Tage, il ne reste qu’environ 300 prêtres pour près d’un million de catholiques. L’Église demeure assez puissante au Nord, mais même là il s’agit, d’une part, de croyants superstitieux, attachés davantage aux traditions qu’à une foi profonde, d’autre part, de prêtres et de laïcs dont certains sont très engagés politiquement à gauche. À Lisbonne, le grand séminaire, bâtiment nouveau qui peut accueillir trois cents étudiants, ne compte actuellement qu’une quinzaine de séminaristes, et pourtant un prêtre quitte le ministère en moyenne chaque semaine dans la capitale. M. Gomes, ancien président de l’Action catholique ouvrière, a déclaré : “L’Église a perdu son crédit. La libération du Portugal était l’occasion rêvée pour elle de parler aux gens. Une parole de l’Évangile aurait été écoutée, mais elle a préféré prêcher dans un langage que le peuple ne comprend pas.”
Recrudescence des maladies vénériennes
Il y a une vingtaine d’années, les cas de syphilis et de blennorragie étaient tombés au niveau le plus bas jamais observé dans les pays développés. Le résultat avait été acquis grâce à l’emploi généralisé des antibiotiques. Mais actuellement ces deux maladies ont pris des proportions épidémiques. Telle a été la conclusion d’une réunion tenue dernièrement par l’Organisation mondiale de la santé. Aux États-Unis, par exemple, on estime que la situation est en voie d’échapper à tout contrôle. Il y aurait dans ce pays 2 500 000 cas de blennorragie, dont seulement 800 000 sont déclarés. Ce sont surtout les jeunes qui sont les victimes de cette épidémie de maladies vénériennes. En effet, il y a deux fois plus de cas chez des jeunes âgés de quinze à dix-neuf ans que pour le reste de la population, et quatre à cinq fois plus pour la tranche d’âge au-dessus (vingt à vingt-quatre ans). L’OMS attribue cette recrudescence des maladies sexuelles à l’urbanisation accélérée, aux mouvements de main-d’œuvre, à l’importance du tourisme et, en dernier lieu seulement, à la libéralisation de la sexualité. Ses experts avouent leur échec, mais ils estiment que le problème pourra être résolu grâce à l’éducation, car, prétendent-ils, “les connaissances du public sur ce sujet sont incomplètes, périmées, ou folkloriques”. Ces “sages” refusent de reconnaître que c’est l’abandon des principes bibliques qui est surtout responsable de l’épidémie des maladies transmises par contact sexuel.
Plantes en voie de disparition
On sait qu’à cause de la stupidité des hommes, qui ont chassé et pêché inconsidérément, de nombreuses espèces d’animaux ont déjà disparu ou n’existent plus qu’en petit nombre. Mais on se rendait beaucoup moins compte que la vie des plantes est également menacée par la pollution et par d’autres facteurs d’origine humaine. Ainsi, un groupe de botanistes américains réunis à la Smithsonian Institution a révélé que 10 pour cent des espèces végétales aux États-Unis sont menacées. Rien que dans les îles Hawaii, 266 espèces ont déjà disparu, et 1 267 sont en voie de disparition. N’est-il pas temps que Dieu intervienne pour détruire “ceux qui saccagent la terre” ? — Rév. ou Apoc. 11:18.
La situation alimentaire dans le monde
D’après M. Boerma, qui est bien placé pour le savoir, puisqu’il est directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la situation alimentaire mondiale reste précaire. Par exemple, à la fin du mois de juin dernier, la production de blé ne représentait que le tiers de son niveau de 1970. À la même époque, les réserves totales de céréales étaient inférieures à 100 millions de tonnes, ce qui est au-dessous du minimum de sécurité fixé par cette organisation. M. Boerma a déclaré que cette situation sera lourde de conséquences pour les trente-trois pays les moins favorisés. Évoquant le problème des engrais, il a affirmé que ces pays devront en importer pour 900 millions de dollars pendant le deuxième semestre de cette année, dépenses qui viendront s’ajouter au 1,3 milliard d’achats de céréales. Or, 60 pour cent de ces dépenses seront engloutis par les récentes augmentations de prix. Ainsi, ces pays pauvres “marchent à reculons”. Évoquant cette disparité entre les nations riches et les pays pauvres, l’économiste français Alfred Sauvy a écrit un livre intitulé La fin des riches, dans lequel il condamne l’égoïsme des premières. Il condamne le “dieu-automobile”, le gaspillage généralisé, l’hypocrisie des classes dominantes, promptes à profiter des lois sociales destinées à aider les pauvres, et l’accord implicite des favorisés pour perpétuer à leur avantage une inflation qu’ils ne cessent de dénoncer. De son côté, dans son livre Nourrir deux milliards d’hommes, Joseph Klatzmann déplore l’extension des terres soustraites à la culture (villes, usines, routes, aéroports, etc.), qui pourraient, en trente ans, atteindre trois à quatre millions de kilomètres carrés.
Des boues rouges dans la Manche
Les Français se souvenaient encore du scandale des “boues rouges” rejetées en Méditerranée par la société italienne Montedison, pollution qui souleva il y a quelque temps un tollé général chez les Corses. Mais ils ignoraient que des sociétés françaises provoquaient une pollution analogue dans les eaux de la Manche. En effet, les usines d’une société alsacienne installées en Normandie rejettent près du Havre 600 mètres cubes à l’heure de déchets contenant du sulfate de fer, de l’acide sulfurique et des métaux lourds hautement toxiques. L’usine d’une autre société, installée près de Calais, déverse à la mer annuellement 230 000 tonnes d’acide sulfurique, 15 000 tonnes de fer, 3 000 tonnes d’oxyde de titane, 500 tonnes de vanadium et 35 tonnes de zirconium. Et ce ne sont pas les seules sociétés coupables. Devant ce nouveau scandale des “boues rouges du Nord”, les marins pêcheurs de la baie de la Seine, du Havre et de Calais ont décidé dernièrement de faire appel à la justice. Ils espèrent ainsi obtenir le recyclage des déchets les plus toxiques et les plus polluants.