de la lignée de l’ancien Israël. Le Dr John Mills résume sommairement les articles du credo samaritain dans les termes suivants : “ Un seul Dieu JHWH, un seul législateur, Moshe (Moïse), un seul livre divin, la Torah (Loi), un seul lieu saint, le mont Garizim, le vrai Beth El. ” À son avis, les doctrines des anges, de l’immortalité et du jugement dernier sont des additions ultérieures. Ils célèbrent sept fêtes dans l’année, bien qu’une seule d’entre elles, la Pâque, soit observée dans toute sa rigueur. Ils ne travaillent pas le jour du sabbat, n’ouvrent même pas une lettre ni n’allument de feu. Ils ne prononcent pas le nom “ Jéhovah ”. À sa place, ils emploient le mot “ Sema ” qui représente le nom de Dieu. Ils parlent honorablement du Messie, qu’ils appellent “ Thaheb ”. Ils croient qu’il sera une réincarnation de Moïse ou de Josué, qu’il restaurera spirituellement le peuple d’Israël et lui donnera la domination sur les nations. “ L’apparition du Messie ”, écrivit Heinrich Petermann en 1860, “ doit avoir lieu 6 000 ans après la création, et ces 6 000 ans sont précisément écoulés aujourd’hui ; conséquemment, il est maintenant sur la terre, bien qu’on ne le sache pas. ” Ils soutiennent que Thaheb établira l’égalité entre les hommes, vivra 110 ans sur la terre, puis mourra et sera enterré près de Garizim.

Selon Mills, ils croient que “ l’âme, à la mort, quitte le corps et entre dans un autre monde, et dans une condition d’existence différente ”. Pour fondement d’une telle croyance, ils citent Exode 3:6, où l’éternité de Dieu est associée avec Abraham, Isaac et Jacob. Ils affirment que les méchants sont punis dans un enfer brûlant. Ils ne se servent pas d’images dans leur culte, et ils ne prient pas pour les morts. Ils soutiennent qu’au moment de la mort le destin de l’homme est fixé à jamais.

Seule une faible poignée de Samaritains vivent encore aujourd’hui, peut-être 175 au plus. Ils vivent dans la partie méridionale de Nablus dans une extrême pauvreté. Le chef de leur groupe est un prêtre qui se prétend Lévite, bien qu’ils affirment que la descendance aaronique soit éteinte depuis 1658. Leur grand problème, c’est de savoir comment ne pas mourir en tant que peuple sans violer les lois du mariage. Quant à la venue d’un libérateur qui les sauverait, Ab Zzhuta fait la remarque suivante : “ Personne ne sait quand il viendra, sauf Jéhovah. ”

Comptes rendus extraits de l’Annuaire 1961 des Témoins de Jéhovah

RÉPUBLIQUE DU CONGO

Population : 12 950 987 habitants ; maximum de proclamateurs : 1 528 ; proportion : 1 pour 8 476.

La république du Congo a défrayé l’actualité. Ce qui était appelé “ Congo belge ” le 30 juin 1960 en vint à être appelé “ république du Congo ” le lendemain, ce pays ayant accédé à l’indépendance.

Durant l’année de service, l’organisation théocratique au Congo a fait de sérieux pas en avant. Quand frère Knorr visita la région en mars 1959, il eut l’occasion de considérer l’œuvre et de s’entretenir avec les surveillants de Léopoldville. C’est ainsi qu’un excellent groupe de surveillants était prêt à aller de l’avant et à marcher dans la voie théocratique. Cinq pionniers spéciaux furent nommés et envoyés dans les territoires isolés. La Société nomma aussi un serviteur de circonscription, naturel du Congo, pour servir les assemblées de la région de Léopoldville ainsi que les groupes isolés.

Cette force ajoutée à l’organisation eut pour résultat de faire progresser l’œuvre d’une façon merveilleuse. L’assistance à la Commémoration fut impressionnante, 3 990 personnes s’étant rassemblées en la circonstance ! Les assemblées et les groupes isolés organisèrent leur conférence spéciale du 3 avril. Comme le rapporte le serviteur de la ville à Léopoldville : “ Notre discours public fut prononcé dans la paix ; dans notre unité, 502 personnes de bonne volonté l’entendirent. ”

Un autre serviteur d’assemblée à Léopoldville rapporte que 475 assistants entendirent le discours public dans son assemblée. Ce discours fit impression sur tous les auditeurs, sans exception. Il y eut aussi parmi les assistants des hommes politiques qui ne purent s’empêcher de dire à la fin : “ Si tous acceptaient cette doctrine, il n’y aurait absolument aucun problème à résoudre. ” Ils furent frappés de la propreté des frères et sœurs et de leur politesse. Une dame qui avait assisté à la conférence et manifesté jusqu’alors de l’opposition à l’égard de la vérité commença à prêcher à tout le monde après avoir entendu le discours, disant : “ Jéhovah est vraiment le Dieu à adorer et toute autre chose qu’on adore est une idole. ”

HAÏTI

Population : 3 384 000 habitants ; maximum de proclamateurs : 823 ; proportion : 1 pour 4 112.

Ce petit pays situé dans la mer des Caraïbes a connu ses propres ennuis au cours de la dernière année, à cause de sa situation tant politique qu’économique. Tous ces événements amènent les personnes qui aiment la justice à méditer plus sérieusement et, souvent, ceux qui se prétendent chrétiens se tournent vers leur Bible et vers ceux qui veulent les aider à la comprendre. Les témoins de Jéhovah d’Haïti ont connu un grand succès au cours de l’année, en effectuant des études bibliques et en aidant les habitants de ce pays à acquérir la connaissance de la vérité. Nous vivons certainement dans des jours où ceux qui pleurent doivent être consolés, et ceux qui aiment la justice seront trouvés. Voici quelques expériences puisées dans le rapport du serviteur de filiale.

Dans une ville du nord, un prédicateur protestant fut si exaspéré lorsqu’un témoin de Jéhovah se présenta à sa porte qu’il le frappa et le fit tomber. Puis il se procura auprès d’une de ses ouailles certaines des publications de la Société et les lut, ayant l’intention de prêcher contre les témoins de Jéhovah. Cependant, dans l’intervalle, il se mêla de politique et, au cours d’une bagarre, il échappa tout juste à la mort de la part de ses adversaires. Sérieusement ébranlé, il réfléchit quelque peu puis se rendit chez le proclamateur qu’il avait malmené et lui dit : “ Aucun traitement de ce genre ne me serait arrivé si je vous avais écouté. En lisant vos livres et en vous observant, j’ai appris que les témoins de Jéhovah sont le seul groupement à ne pas participer à la politique. ” Une étude eut lieu chez lui. Il envoya sa démission à l’église, devint un proclamateur actif, fut baptisé et s’engagea dans le service de pionnier de vacances. La fin de l’année de service le trouva inscrit sur la liste des pionniers généraux.

Un serviteur de circonscription écrivit qu’il se trouvait dans un “ paradis spécial pour pionniers ”. Ce paradis, c’était un territoire où presque tout le monde prête l’oreille au message du Royaume. Même les bocors, médecins-sorciers, montrent de l’intérêt pour la vérité. Trois d’entre eux ont abandonné leurs pratiques et sont aujourd’hui des proclamateurs. Trois autres bocors, qui étudient la Bible avec le pionnier spécial, ont pris des dispositions pour faire légaliser leur mariage afin d’être baptisés en septembre et participer