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Le sacerdoce universel : une doctrine oubliée de la chrétientéLa Tour de Garde 1963 | 1er juillet
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Le sacerdoce universel : une doctrine oubliée de la chrétienté
“ Vous êtes (...) une prêtrise royale, une nation sainte. ” — I Pierre 2:9, NW.
1. Pourquoi peut-on dire que la doctrine du sacerdoce universel est une doctrine négligée et oubliée ?
VRAISEMBLABLEMENT vous n’avez rien appris au catéchisme ou à l’école du dimanche au sujet de la doctrine chrétienne du “ sacerdoce universel ”. Il se peut même que vous n’ayez jamais entendu parler de cette doctrine. En effet, la chrétienté a eu d’excellentes raisons d’en faire une doctrine négligée et oubliée. Pendant des siècles, les prédicateurs en ont à peine soufflé mot, les catéchumènes n’en ont rien appris, les étudiants en théologie n’ont trouvé qu’une ou deux pages consacrées à ce sujet dans leurs volumineux manuels de dogmatique, et quant au laïque, il a eu du mal à trouver un ouvrage traitant cette question sur les rayons des librairies et des bibliothèques. Pourtant, les premiers chrétiens connaissaient cette doctrine et la mettaient en pratique.
2. Quel changement s’est produit ces dernières années en ce qui concerne l’attention portée au sacerdoce universel ?
2 Depuis quelques années, cependant, un changement se produit sous ce rapport. Les milieux théologiques du monde entier ont sorti la vieille doctrine du sacerdoce universel des archives poussiéreuses et l’ont placée au tout premier rang, parmi des sujets aussi importants que la nature et l’unité de l’Église chrétienne. À ce propos, un professeur de théologie a déclaré : “ À l’heure actuelle, il n’y a pratiquement aucun autre sujet qui ne soit traité avec autant d’énergie et de sérieux, aussi bien par l’Église catholique romaine, qui a donné le ton, que par les Églises réformées. ” Qu’est donc le sacerdoce universel ? En un mot, c’est la doctrine biblique selon laquelle tout chrétien engendré de l’esprit est un prêtre. Un bref exposé du fond historique de cette doctrine aidera le lecteur à en saisir toute la portée.
3. a) Qu’est-ce qu’un prêtre ? b) Que fut le sacerdoce lévitique ? c) Quelles furent les deux fonctions essentielles de la prêtrise lévitique ?
3 Un prêtre est un ministre de Dieu. Dans la nation d’Israël, la loi prévoyait l’existence d’une prêtrise. “ Les prêtres, fils de Lévi, s’approcheront ; car ce sont eux que Jéhovah, ton Dieu, a choisis pour le servir. ” C’est pourquoi on appelle souvent cette prêtrise le sacerdoce lévitique. Ses fonctions étaient doubles et Moïse les résuma en ces termes : “ Ils enseignent tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils présentent l’encens à tes narines et l’holocauste sur ton autel. ” Ainsi, en qualité de ministres de Dieu, les Lévites “ enseignèrent dans Juda, ayant avec eux le livre de la loi de Jéhovah ; ils parcoururent toutes les villes de Juda, et ils enseignèrent parmi le peuple ”. En cette même qualité, les Lévites, fils d’Aaron, offrirent pour le peuple des sacrifices d’encens, de grain et d’animaux sur l’autel de Jéhovah. — Deut. 21:5 ; 33:10 ; II Chron. 17:9 ; Mal. 2:7 ; Lévitique chapitres 1 à 7 et chapitre 16, AC.
4. a) Que préfiguraient les sacrifices d’animaux offerts par les prêtres lévitiques ? b) Pourquoi Jéhovah mit-il fin au sacerdoce lévitique, et comment montra-t-il qu’il l’avait aboli ?
4 La lettre aux Hébreux explique que ce sacerdoce lévitique (grand prêtre, sacrifices, enseignement, cérémonies en rapport avec le service du temple) et toutes les particularités du temple, furent une figure de choses plus grandes à venir. La plupart des sacrifices, et particulièrement les cérémonies du jour des propitiations, préfiguraient le grand sacrifice de Jésus-Christ qui offrit sa vie comme sacrifice propitiatoire pour les hommes. Il s’ensuit que lorsque Jésus mourut, fut ressuscité et monta au ciel, et dès lors que Jéhovah Dieu accepta la valeur de sa vie comme prix de rachat, le sacerdoce lévitique cessa de jouer son rôle prophétique. Comme signe de ce fait, au moment où Jésus expira, le grand rideau du temple qui séparait les deux compartiments appelés le “ saint ” et le “ très saint ”, fut miraculeusement déchiré du haut en bas. Par ce geste, Jéhovah montra que les sacrifices de propitiation offerts par le grand prêtre juif n’avaient plus de valeur et que les services de la prêtrise lévitique n’étaient plus nécessaires puisque cette maison (ou temple) était désormais abandonnée. — Mat. 27:51 ; 23:38 ; Héb. 9:1-15.
5. Quel événement mit effectivement un terme aux services de la prêtrise lévitique ?
5 Mais les prêtres lévitiques ne comprirent pas ce signe et après la mort de Jésus, ils continuèrent d’offrir des sacrifices d’animaux dans le temple. Ces sacrifices n’avaient cependant plus de base juridique, car l’alliance de la loi n’avait plus de valeur aux yeux de Dieu. En l’an 70, quand les Romains prirent Jérusalem, Dieu montra l’inutilité de ce sacerdoce en y mettant fin de facto. Les Lévites furent tués ou dispersés et leur temple fut anéanti. On ne pourra plus reconstituer le sacerdoce lévitique parce qu’aujourd’hui, aucun Juif n’est capable d’affirmer avec certitude à quelle tribu il appartient. — Col. 2:14.
UNE PRÊTRISE NOUVELLE
6, 7. La fin du sacerdoce lévitique signifiait-elle qu’il ne devait plus y avoir de prêtrise sur la terre ? Expliquez.
6 En mettant un terme si absolu à l’existence de la classe lévitique sacerdotale, Dieu voulait-il montrer qu’il n’y avait plus aucun besoin d’une prêtrise sur la terre ? Pas du tout ! C’est tout simplement qu’un type, une figure ou un symbole avait pris fin parce que le temps était arrivé où l’antitype ou la réalité devait venir. Aussi, lorsque les prêtres lévitiques rejetèrent Jésus comme grand prêtre de Dieu, bien qu’il fût d’un ordre différent du leur, et quand ils refusèrent de reconnaître que leur sacerdoce était arrivé à son terme et repoussèrent les privilèges plus grands qui leur furent offerts, il fallut les enlever de force. — Héb. 10:1.
7 Paul commente comme suit ce changement de sacerdoce et de sa base légale, la loi : “ Si donc la perfection était vraiment par la prêtrise lévitique, (car, avec elle comme particularité, le peuple reçut la Loi,) quel besoin y aurait-il encore qu’un autre prêtre s’élevât selon la manière de Melchisédek et qu’il ne fût pas dit être selon la manière d’Aaron ? Puisque, en effet, la prêtrise est changée, il se produit nécessairement aussi un changement de la loi. ” Le grand prêtre de cette prêtrise nouvelle selon la manière de Melchisédek n’est pas Aaron mais Jésus-Christ, et en cette qualité il possède sur la terre des sous-prêtres. — Héb. 7:11, 12, NW.
8. Par quoi Dieu remplaça-t-il le sacerdoce lévitique ? Prouvez votre réponse.
8 Qui sont ces sous-prêtres ? Quel est l’antitype du sacerdoce lévitique ? Dans sa lettre aux Hébreux (chapitres 7 à 10), Paul commence par établir un parallèle entre Aaron, le grand prêtre de l’ancienne alliance, et Jésus-Christ, le Grand Prêtre de la nouvelle alliance. Puis, au Hé chapitre 10, Paul parle des sous-prêtres, les Lévites, et de leurs fonctions. Expliquant qu’ils sont remplacés par une prêtrise qui n’offre pas des animaux en sacrifices, il déclare : “ Ayant donc, frères, la hardiesse voulue pour la voie d’accès au lieu saint par le sang de Jésus, qu’il a inaugurée pour nous, comme une voie nouvelle et vivante à travers le rideau, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand prêtre à la tête de la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la pleine assurance de la foi, nos cœurs ayant été purifiés, par aspersion, d’une mauvaise conscience et nos corps baignés d’une eau pure. ” Quand il dit “ approchons-nous avec un cœur sincère (...) et nos corps baignés d’une eau pure ”, Paul fait allusion aux cérémonies de purification des Lévites et il invite ses frères chrétiens à prendre la succession du sacerdoce lévitique. Ainsi, l’apôtre montre que la congrégation chrétienne est une prêtrise nouvelle, une nouvelle classe de ministres terrestres qui offrent à Dieu des sacrifices de louanges et d’œuvres bonnes. — Héb. 10:19-22 ; 13:15, 16, NW ; Lév. 16:4 ; Nomb. 8:6, 7.
PARALLÈLES
9. Pourquoi peut-on affirmer que le chrétien est un ministre tout comme l’était le prêtre lévitique ?
9 Qu’il y ait un rapport entre l’ancienne et la nouvelle prêtrise, ce fait est confirmé par les nombreux parallèles qui existent entre elles. Ainsi, le chrétien est un ministre de la Parole de Dieu tout comme l’était le prêtre lévitique. “ Dieu (...) nous donné le ministère de la réconciliation, à savoir que Dieu, par le moyen de Christ, réconciliait un monde avec lui, ne leur comptant pas leurs offenses, et il nous a remis la parole de la réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs remplaçant Christ, comme si Dieu suppliait par nous. Comme remplaçants de Christ, nous supplions : Devenez réconciliés avec Dieu. ” — II Cor. 5:18-20, NW.
10. Comment Pierre établit-il un parallèle entre les sacerdoces lévitique et chrétien ?
10 Mais c’est l’apôtre Pierre qui pousse le parallélisme jusqu’à qualifier directement de prêtrise la congrégation chrétienne. Comparant ses frères chrétiens au temple terrestre et au sacerdoce lévitique qui offrait des sacrifices matériels, l’apôtre leur explique : “ Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. (...) Vous êtes une race élue, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple pour une possession spéciale, afin que vous déclariez au loin les qualités de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Car autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu. ” — I Pierre 2:5, 9, 10, NW.
11. a) En quoi consistent les “ sacrifices spirituels ” mentionnés dans I Pierre 2:5 ? b) Quels devoirs sacerdotaux incombent aux chrétiens, d’après Hébreux 10:23-25 ?
11 Paul confirme que ces “ sacrifices spirituels ” offerts par le sacerdoce chrétien consistent avant tout à déclarer “ au loin les qualités ” de Dieu, car dans Hébreux 13:15 (NW) il les appelle “ le fruit des lèvres qui font une déclaration publique au sujet de son nom ”. Puis, au verset suivant, il ajoute : “ De plus, n’oubliez pas de faire le bien et de partager avec d’autres, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. ” On remarquera aussi, en lisant Hébreux chapitre 10, qu’après avoir établi l’identité de la nouvelle prêtrise dont le chef est Jésus-Christ, Paul poursuit (Hé 10 versets 23-25) en énumérant au moins trois des devoirs sacerdotaux qui incombent à cette prêtrise. Il écrit : “ Tenons ferme la déclaration publique de notre espérance, sans chanceler, car il est fidèle celui qui a promis. Et observons-nous les uns les autres pour nous inciter à l’amour et aux œuvres excellentes, sans abandonner notre assemblée, comme quelques-uns en ont la coutume, mais en nous encourageant mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez approcher le jour. ” — Rom. 12:1.
UNE DIFFÉRENCE
12. Pourquoi peut-on qualifier le sacerdoce lévitique de “ spécial ” ?
12 Sous un certain rapport, cependant, les deux sacerdoces sont différents. La prêtrise lévitique ne fut pas un sacerdoce “ universel ” ; on peut plutôt la qualifier de “ spéciale ”. Elle n’avait rien d’universel. En effet, la fonction de prêtre était soumise à des restrictions de naissance et de sexe, puisque seuls les mâles de la tribu de Lévi pouvaient la remplir. Et encore, le droit d’offrir les sacrifices était réservé aux seuls descendants d’Aaron, le premier grand prêtre. Ainsi, d’après la loi, le sacerdoce était une classe ou un ordre à part, non seulement eu égard à ses fonctions mais aussi sous d’autres rapports. Par exemple, les Lévites ne reçurent aucune part dans le partage du pays et on prit des dispositions spéciales pour pourvoir à leurs moyens d’existence. Dès qu’ils furent mis à part pour remplir les fonctions sacerdotales, leur tribu ne figurait plus parmi les douze tribus d’Israël. Le nombre douze fut complété par les tribus issues d’Éphraïm et de Manassé, les fils de Joseph. On voit donc qu’au sein de la société juive, les Lévites constituaient une classe spéciale, un état ou un ordre à part. Il existait une nette distinction entre la prêtrise et le peuple. Par conséquent, le sacerdoce d’Israël était “ spécial ”. — Nomb. 8:14 ; 18:20-24.
13. a) Qu’est-ce qu’un sacerdoce “ universel ” ? b) La prêtrise chrétienne est-elle un sacerdoce universel ou spécial, et quelle parole de Pierre confirme votre réponse ?
13 Il n’en est pas de même de la prêtrise nouvelle. Pierre affirme, en effet : “ Vous êtes (...) une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple pour une possession spéciale. ” L’apôtre appelle la prêtrise chrétienne une nation. C’est le nouvel “ Israël de Dieu ”. Le sacerdoce et la nation sont identiques. Dans cette nation, il n’existe aucune distinction entre la “ prêtrise ” et le “ peuple ”. Chaque membre de la nation est un prêtre. Voilà ce qu’on entend par le terme “ sacerdoce universel ”. — Gal. 6:16.
14. Citez d’autres preuves que le sacerdoce chrétien est universel.
14 L’idée qu’il n’existe aucune distinction entre les chrétiens n’est pas nouvelle. Nous la trouvons dans l’image qui présente le chrétien comme un membre du corps du Christ, dans lequel “ il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ”. Nous la rencontrons aussi dans l’adoption du chrétien comme fils de Dieu, grâce à quoi chaque chrétien peut accéder directement à son Père céleste par l’intermédiaire du Grand Prêtre Jésus-Christ, sans la médiation d’un autre homme ou d’un prêtre, puisque c’est Jésus-Christ lui-même qui est le Médiateur. — Gal. 3:28, NW ; 4:5-7 ; Héb. 4:16 ; I Tim. 2:5.
L’ORIGINE DU SACERDOCE UNIVERSEL
15. Qui, le premier, donna à la prêtrise chrétienne son caractère universel ? Comment ?
15 Ce fut Jéhovah Dieu lui-même qui établit puissamment le sacerdoce universel dans la congrégation chrétienne, dès les débuts de cette dernière. Le jour de la Pentecôte, il répandit son esprit sur les premiers membres de la congrégation. En recevant l’esprit, ils reçurent l’onction et devinrent des sous-prêtres. L’esprit les aida à commencer immédiatement à accomplir leurs devoirs sacerdotaux, car il les poussa à offrir des sacrifices spirituels en prêchant concernant Dieu et ses desseins. On remarquera que Dieu ne choisit pas un petit nombre des quelque 120 personnes présentes pour en faire un clergé ou sacerdoce chargé de prêcher aux autres, lesquelles eussent été reléguées au rang de laïques. Non, il est dit qu’“ ils devinrent tous remplis de l’esprit saint et se mirent à parler (...) sur les choses magnifiques de Dieu ”. — Actes 2:4, 11, NW.
16. Même avant le jour de la Pentecôte, comment Jésus prépara-t-il ses disciples en vue des devoirs qui leur incomberaient dans le sacerdoce universel ?
16 Beaucoup de choses indiquent que la doctrine du sacerdoce universel était comprise et pratiquée par la congrégation primitive. Ses membres devaient marcher sur les traces de leur Grand Prêtre, Jésus-Christ. Au cours de son ministère terrestre, celui-ci ne se borna pas à remplir lui-même les fonctions du nouveau Grand Prêtre mais il apprit aussi à ses disciples à s’acquitter de leurs devoirs sacerdotaux, rendant ainsi le sacerdoce “ universel ”. — Luc 10:1-12.
17-19. Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que la mission donnée par Jésus dans Matthieu 28:19 ne s’adresse pas seulement aux onze apôtres ?
17 D’aucuns prétendent que lorsque Jésus donna son célèbre ordre consigné dans Matthieu 28:19, seuls les onze apôtres étaient présents et, par suite, que cette mission ne fut confiée qu’à eux. Mais il y a lieu de penser que “ plus de cinq cents frères ” étaient également présents à cette occasion (I Cor. 15:6). Certes, les apôtres s’occupèrent plus que quiconque de la formation de nouvelles assemblées dans de nombreux pays, mais ils ne firent pas ce travail seuls. Tous les chrétiens y prirent part. Quand Paul visita Rome pour la première fois, ce ne fut pas dans le but d’y former une assemblée car il en existait déjà une. La preuve en est que les frères sortirent de la ville pour venir à sa rencontre. — Rom. 1:8, 13 ; Actes 28:14-16.
18 Les apôtres eux-mêmes ne prirent pas l’ordre de faire œuvre de missionnaires comme s’appliquant à eux seuls. Remarquez, à cet effet, ces paroles d’approbation adressées par Paul aux frères de Thessalonique : “ Le fait est que, de chez vous, la parole de Jéhovah a retenti non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais en tout lieu votre foi envers Dieu s’est répandue au loin, de sorte que nous n’avons besoin d’en rien dire. ” — I Thess. 1:8, NW.
19 Tite et Timothée étaient des enseignants, mais ils enseignaient d’autres enseignants. Ils n’étaient pas des ministres envoyés pour instruire des laïques. Paul écrivit à Timothée : “ Les choses que tu as entendues de moi avec l’appui de beaucoup de témoins, ces choses, confie-les à des hommes fidèles, qui, de leur côté, sont suffisamment qualifiés pour en enseigner d’autres. ” (II Tim. 2:2, NW). Cela correspond avec ce qui est écrit dans Apocalypse 22:17 (NW), savoir : “ L’esprit et l’épouse ne cessent de dire : Viens ! Et que celui qui entend dise : Viens ! ” Lorsque les Hébreux se montrèrent lents et ne progressèrent pas suffisamment pour pouvoir participer activement à l’accomplissement des devoirs du sacerdoce universel, Paul exprima sa déception en ces termes : “ Car vraiment, bien que vous devriez être des enseignants, étant donné le temps, vous avez de nouveau besoin de quelqu’un pour vous enseigner, depuis le début, les choses élémentaires des déclarations sacrées de Dieu. ” On ne permit pas aux membres de l’assemblée de rester de simples laïques. — Héb. 5:12, NW.
20. L’Histoire confirme-t-elle l’existence d’un sacerdoce universel dans l’Église primitive ?
20 Cette constatation est confirmée par l’Histoire. Hal Koch, professeur danois, affirme dans son ouvrage Church History (Histoire de l’Église) : “ C’est seulement au temps des apôtres et pendant les quelques dizaines d’années qui suivirent leur mort, que nous entendons parler de vrais missionnaires dont la tâche et la vocation consistaient à disséminer le christianisme. En dehors d’eux, ce furent des chrétiens tout à fait ordinaires, de tous les rangs sociaux — marchands, ouvriers, esclaves — qui firent venir à l’assemblée des membres nouveaux. ” Incontestablement, le sacerdoce universel était une particularité caractéristique de l’Église chrétienne primitive. Chacun de ses membres était un prêtre qui considérait qu’il était de son devoir de prêcher et d’enseigner les choses de Dieu à l’intérieur et à l’extérieur de la congrégation, à l’aide de l’esprit de Dieu qui avait été répandu. Il n’y avait pas de laïques dans cette Église. Dans ce cas, comment se fait-il que les Églises de la chrétienté ont un clergé qui prêche en chaire et des laïques passifs ?
UN CHANGEMENT DIABOLIQUE
21. Dans l’Église primitive, les serviteurs formaient-ils un sacerdoce ?
21 Étant donné que la congrégation chrétienne primitive était une organisation active, il lui fallait affecter certains de ses membres à des services spéciaux. Elle nommait à de telles positions de service des hommes mûrs, des aînés ou “ anciens ” (grec, présbutéroï). Elle choisissait parmi ces frères aînés ceux qu’elle désignait comme surveillants d’assemblée (grec, épiskopoï) et comme leurs assistants ou serviteurs ministériels (grec, diakonoï). Compte tenu de ce que nous venons d’étudier concernant le sacerdoce universel qui existait dans l’Église primitive, il est évident que ces hommes n’étaient pas nommés pour constituer un sacerdoce ; ils étaient simplement les serviteurs de leurs frères chrétiens. — Actes 6:1-7 ; Tite 1:5 ; I Pierre 5:2, 3 ; Mat. 20:25-28.
22. Comment les serviteurs en vinrent-ils par la suite à former un sacerdoce ?
22 Cependant, Paul eut raison de prophétiser : “ Après mon départ il entrera parmi vous des loups tyranniques et ils ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et du milieu de vous se lèveront des hommes qui diront des choses perverties afin d’entraîner les disciples après eux. ” La perte totale du sacerdoce universel fut l’une des conséquences regrettables de cette venue au pouvoir d’hommes tyranniques et égoïstes. D’après l’histoire de l’Église, au deuxième siècle, les serviteurs des assemblées s’élevèrent peu à peu au rang d’un sacerdoce spécial. Les surveillants ou épiskopoï se vêtirent en évêques, les anciens ou présbutéroï cessèrent d’être simplement les frères aînés et mûrs parmi lesquels on choisissait les serviteurs, et ils devinrent des prêtres, alors que les serviteurs ministériels ou assistants devinrent les diacres que nous connaissons de nos jours. Ainsi, certains hommes ont assumé des fonctions et se sont organisés en une hiérarchie qui, depuis des siècles, a exercé une domination tyrannique sur les laïques, tant sur le plan spirituel que dans la vie séculière. — Actes 20:29, 30, NW.
23. a) Pourquoi le clergé catholique constitue-t-il un exemple frappant d’un clergé se disant chrétien qui a abandonné le sacerdoce universel au profit d’une prêtrise spéciale ? b) Pourquoi peut-on qualifier ce changement de diabolique ?
23 Le clergé de l’Église catholique romaine fournit un exemple frappant de ce changement. Non seulement ce sacerdoce forme une caste distincte et séparée des laïques par ses pouvoirs, son instruction et son habillement, s’érigeant ainsi en une prêtrise spéciale, mais il a encore fait construire des temples terrestres et dresser des autels de pierre. Outre le port de l’habit ecclésiastique pour se distinguer des membres ordinaires de leur Église, et comme pour rendre total le retour au sacerdoce spécial, les prêtres catholiques prétendent posséder, en vertu d’une consécration spéciale, le pouvoir de faire descendre à volonté Jésus-Christ sur l’autel et de sacrifier sa chair et son sang par la célébration de la messe. L’Église romaine ne pouvait guère pousser plus loin son retour au sacerdoce spécial si elle voulait garder au moins les apparences du christianisme. En privant ses ouailles du droit d’être des prédicateurs actifs de la Parole de Dieu, et en les tenant dans l’ignorance, voire même souvent dans l’analphabétisme, le clergé a éteint l’esprit de Dieu dans l’Église. Cette dernière a perdu la force dynamique qui incitait les premiers chrétiens à diffuser la bonne nouvelle ; elle s’est dépouillée du vrai pouvoir régénérateur grâce auquel la vérité de Dieu et du Christ peut vaincre le monde. On peut donc qualifier ce changement de diabolique.
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Le sacerdoce universel de nos joursLa Tour de Garde 1963 | 1er juillet
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Le sacerdoce universel de nos jours
“ Je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. ” — Joël 2:28, 29.
1, 2. Quelle Église de la chrétienté se trouve à la tête du mouvement en faveur d’un retour au sacerdoce universel, mais quels sont ses mobiles ?
DEPUIS des siècles, les théologiens de la chrétienté savent qu’en maintenant un sacerdoce spécial dans leurs Églises, ils agissaient contrairement au christianisme et à la Bible. Ils ont attendu ce XXe siècle pour songer à remédier à cet état de choses. À présent, la question du “ sacerdoce universel ” les préoccupe beaucoup. Étant donné la structure hiérarchique de l’Église catholique romaine, il est plutôt étonnant que ce soit elle qui mène la campagne actuelle dans la chrétienté en faveur de l’apostolat des “ laïques ”, ces mêmes laïques qu’elle a soigneusement gardés inactifs depuis des siècles !
2 Il convient, toutefois, de remarquer quels sont les mobiles de l’Église catholique. Pour elle, il s’agit bien moins de modifier la structure de son organisation et de revenir vers le sacerdoce universel pratiqué par les premiers chrétiens, que de faire face à la grave pénurie de jeunes catholiques disposés à devenir prêtresa. Comme ce manque de prêtres risque de compromettre le grand projet catholique de domination mondiale, l’Église se voit dans l’obligation de faire appel aux services des laïques. Voilà qui explique pourquoi une Église qui n’avait aucun intérêt à ressusciter cette doctrine très ancienne, se remet à parler du sacerdoce universel.
3. D’après Pie XII, existe-t-il un seul apostolat pour tous les catholiques, et les laïques peuvent-ils accéder au même rang que le clergé s’ils prennent part à l’apostolat ?
3 À l’occasion du deuxième Congrès mondial pour l’apostolat des laïques, qui s’est tenu à Rome en 1957, Pie XII expliqua qu’il existe dans l’Église catholique deux apostolats : un “ apostolat hiérarchique ” et un “ apostolat des laïques ”. Le pape souleva la question suivante : “ Le laïque chargé de l’enseignement de la religion, passe-t-il de l’apostolat des laïques à l’apostolat hiérarchique du fait même qu’il a reçu une mission canonica (un mandat ecclésiastique) d’enseigner et que son enseignement constitue peut-être sa seule activité professionnelle ? ” Sa réponse fut négative. Seuls le pape et les évêques sont investis du pouvoir d’enseigner. “ Tous les autres, qu’ils soient prêtres ou laïques, collaborent dans la mesure où l’autorité ecclésiastique leur confie la charge d’enseigner correctement et de guider les fidèlesb. ”
4. Peut-on dire que l’apostolat des laïques de l’Église catholique constitue un sacerdoce universel ?
4 En d’autres termes, malgré tout ce que l’Église catholique dit en ce moment à propos du sacerdoce universel, nous ne pouvons nous attendre à la voir abolir ses ordres et mettre entre les mains de tous ses fidèles des bibles et des guides bibliques qui permettraient à chaque catholique de s’acquitter de son devoir de chrétien consistant à prêcher la Parole de Dieu à autrui. Selon Pie XII, “ tous les chrétiens ne sont pas appelés à l’apostolat des laïques au sens strict du termec ”. Seule une minorité de laïques spécialement choisis et formés sera utilisée à cet effet, et aux principaux ministres laïques, l’Église est disposée à payer des appointements de l’ordre de 12 000 dollars par and. Certains trouveront qu’un tel sacerdoce n’aurait rien d’universel.
5. Pourquoi est-ce “ au sens plus large et moins correct du terme ” que le pape Pie XII parla de l’apostolat des laïques ? Quelle serait donc la tâche des laïques ?
5 Dans ce cas, que feront les millions de catholiques à qui on n’aura pas confié “ la charge d’enseigner correctement ” la foi catholique mais qui doivent, néanmoins, prendre part au “ sacerdoce universel ” ? Comme ils “ ne sont pas appelés à l’apostolat des laïques au sens strict du terme ”, ils sont encouragés à participer “ par la prière et par l’exemple personnel à un apostolat au sens plus large et moins correct du terme ”. À regarder cet apostolat de plus près, on comprend aisément pourquoi il faut l’entendre “ au sens plus large et moins correct du terme ”. Car ces millions de catholiques n’offriront pas à Dieu des sacrifices spirituels, “ c’est-à-dire le fruit des lèvres qui font une déclaration publique au sujet de son nom ”. Ils ne ressembleront donc pas aux premiers chrétiens qui eurent des privilèges de service conformément aux principes du sacerdoce universel. D’après Pie XII, leur tâche dans le monde consiste à former des cellules catholiques dans les ateliers, à prendre part à la vie publique, économique, sociale et politique, à se faire membres des syndicats, des coopératives de production et de consommation ainsi que des organisations internationales telles que l’UNESCO, afin de “ leur conférer l’empreinte du Christe ”.
6. Que nous rappelle le mouvement catholique qui passe pour être un sacerdoce universel, et dans le passé, à quelles fins l’Église s’est-elle servie de l’Action catholique ?
6 Ces activités ressemblent plutôt à l’infiltration pratiquée par certains mouvements politiques et non à l’œuvre accomplie par les prédicateurs zélés du sacerdoce universel pratiqué par les premiers chrétiens. Le groupement le plus important des mouvements laïques s’appelle l’Action catholique. L’Église s’est souvent servie de l’Action catholique un peu à la manière dont Hitler et les nazis utilisèrent leurs troupes SA. Par exemple, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, la hiérarchie employa l’Action catholique aux États-Unis et dans d’autres pays pour interrompre avec violence les réunions religieuses des témoins de Jéhovah, simplement parce que les faits dévoilés lors de ces assemblées ne lui plaisaient pasf.
7. a) Comment les laïques catholiques ont-ils répondu à l’appel de participer à l’apostolat ? b) Serait-il exact de dire que le sacerdoce universel n’existe pas dans l’Église catholique ? Que lui manque-t-il ?
7 Malgré tous les efforts déployés, les piètres résultats obtenus provoquent des lamentations, témoin les paroles suivantes prononcées par S. Exc. Mgr Valerian Gracias, archevêque de Bombay : “ Comment expliquer l’apathie de l’immense majorité des hommes qui, grâce à leurs dons intellectuels et moraux, auraient pu participer activement et puissamment à l’apostolat hiérarchique, mais qui, malheureusement, ne l’ont pas fait ? Pour reprendre le langage de St Paul, aujourd’hui chacun cherche ce qui est à lui et non ce qui est au Christ. Il n’y a pas de feu dans les cœurs, rien que des cendres. La notion que la plupart des catholiques se font de l’Église est qu’il s’agit d’une sorte de société à laquelle il suffit d’appartenir ; l’idée que l’Église est un organisme vivant n’effleure pas leur espritg. ” Ce qui précède tend à prouver que le prétendu sacerdoce universel de l’Église catholique romaine est universel de nom seulement et que Dieu ne lui a pas donné son esprit et béni ses efforts. — Actes 1:8.
8. Les Églises orthodoxes parlent-elles autant que les autres Églises de la chrétienté du sacerdoce universel ?
8 Quant aux Églises orthodoxes, leur structure est presque tout aussi hiérarchique que celle de l’Église romaine, mais à la différence de cette dernière, elles se sont abstenues de reparler beaucoup du sacerdoce universel.
LE PROTESTANTISME ET LE SACERDOCE UNIVERSEL
9. a) Qui ranima l’intérêt au sacerdoce universel qui était tombé dans l’oubli depuis des siècles ? b) Quelle explication Luther fit-il du sacerdoce universel ?
9 Ce fut le réformateur Luther qui tira de l’oubli la doctrine du sacerdoce universel. Excellent étudiant de la Bible, il eut tôt fait de remarquer combien l’Église catholique s’était éloignée de l’exemple des premiers chrétiens en se donnant un sacerdoce spécial. Il fit un bon usage de cette constatation dans sa lutte contre la papauté. Il souligna que “ nous avons tous été consacrés comme prêtres lors de notre baptême ”, et il se moqua du pape qui prétendait prendre des chrétiens déjà baptisés et en faire des prêtres par une cérémonie d’ordination. Luther déclara : “ À oindre, à tonsurer, à ordonner et à consacrer quelqu’un, et à l’habiller différemment des laïques, le pape ou l’évêque pourra bien en faire un hypocrite ou un sot, mais il n’arrivera jamais ainsi à en faire un chrétien ou un homme spirituelh. ”
10. a) Pour Luther, quel était le devoir principal du chrétien ? b) Que tenta Luther après avoir ressuscité la doctrine du sacerdoce universel ? Quels résultats obtint-il ?
10 Puis Luther se mit, avec un grand zèle, à pratiquer le sacerdoce universel dans son Église nouvellement constituée. Il annonça que l’œuvre la plus importante du chrétien, celle qui englobe tous les autres devoirs sacerdotaux, consiste à “ enseigner la Parole de Dieui ”. Mais il échoua dans sa tentative. Il devait apprendre que les hommes du peuple avaient été tellement négligés spirituellement par l’Église catholique que le sacerdoce universel et ses devoirs dépassaient leur entendement. Les efforts de Luther dans ce domaine ne furent jamais poursuivis par ses successeurs. Ils n’eurent donc pas de suites.
11. Quels autres mouvements ont essayé de pratiquer le sacerdoce universel, et avec quels résultats ?
11 Certains précurseurs de la Réforme, tels que les vaudois en Europe et les Lollards en Angleterre, avaient essayé de pratiquer le sacerdoce universel. Depuis la soi-disant “ Réforme ”, le “ piétisme ” en Allemagne et le mouvement d’Oxford en Angleterre, s’efforcèrent dans une certaine mesure d’en faire autant. Mais il est évident que tous ces efforts ne reçurent pas l’appui du saint esprit de Dieu, car ils échouèrent tous. Même dans l’Église luthérienne, la situation n’a guère changé depuis le temps de Luther. Théoriquement, on y reconnaît la doctrine chrétienne du sacerdoce universel, mais on ne la met pas en pratique.
12. a) Certains ecclésiastiques protestants prétendent-ils que le sacerdoce universel existe dans leur Église ? Quels sont les faits ? b) Qu’est-ce qui prouve que les Églises luthériennes danoise et suédoise, par exemple, ne possèdent pas de sacerdoce universel ?
12 Néanmoins, bien des pasteurs des Églises non-épiscopales et même certains ecclésiastiques luthériens, prétendent qu’ils pratiquent le sacerdoce universel. D’après eux, les ministres de leur Église sont simplement des serviteurs choisis parmi le troupeau et désignés pour une tâche spéciale. N’importe quel membre de l’assemblée peut, théoriquement, accéder à de telles fonctions, tout comme les premiers colons en Amérique prirent comme ministre le laïque le plus apte d’entre eux, en attendant l’arrivée d’un “ vrai ” ministre, ou tout comme un capitaine de navire fait souvent fonction de ministre auprès des membres de l’équipage et des passagers. Mais en fait, les Églises protestantes, y compris l’Église luthérienne, ont un sacerdoce spécial. Dans la pratique, nul ne peut prêcher ou officier à une cérémonie dans une église s’il n’a pas été spécialement ordonné à cet effet. Et normalement, personne ne reçoit l’ordination sans avoir fait des études universitaires. En outre, les pasteurs se distinguent des autres hommes par leur habillement, au moins lors des offices. Les rares exceptions ne font que confirmer la règle. Ainsi, les Églises protestantes n’imitent pas les premiers chrétiens, car, d’après le professeur norvégien Hallesby, “ toutes les cérémonies de l’Église pouvaient être célébrées par n’importe quel chrétienj ”. C’est pourquoi tout pasteur honnête avouera, même si son Église enseigne la doctrine du sacerdoce universel, qu’en réalité elle possède un sacerdoce spécialk.
TENTATIVES INFRUCTUEUSES
13, 14. Qu’est-ce qui indique que la chrétienté protestante n’est pas satisfaite de la situation actuelle, pour ce qui est du sacerdoce universel ?
13 L’écart déplorable entre toutes ces Églises se disant chrétiennes et le christianisme primitif, et leur impuissance à pratiquer le sacerdoce universel, ne pouvaient pas ne pas les inquiéter. Aussi, lorsque le Conseil œcuménique fut constitué à Amsterdam, en 1948, il fut doté d’un “ Département des laïques ” ayant pour but “ de garder présente à l’esprit des Églises leur responsabilité d’aider les laïques à être l’Église dans le mondel ”.
14 Un rapport sur la Conférence œcuménique d’Amsterdam déclara : “ Il nous faut repenser ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de l’Église comme étant “ un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis ” (I Pierre ii, 9), et comme le “ corps ” de Christ (Éphésiens iv, 16) auquel chaque membre participe selon sa mesurea. ” Voici encore une citation d’un rapport sur l’assemblée que le Conseil œcuménique tint en 1954 à Evanston, États-Unis : “ La phrase le ministère des laïques exprime le privilège qu’a l’Église tout entière de participer au ministère de Christ auprès du monde. Nous devons comprendre à nouveau ce qui est impliqué par le fait que nous sommes tous baptisés ; tout comme Christ vint pour servir, de même tous les chrétiens doivent devenir des ministres de son dessein salvateurb. ” Enfin, le protestantisme se réveille quant au sens du mot chrétien et commence à se rendre compte qu’il devrait posséder un sacerdoce universel, qu’il est loin d’en posséder un, et qu’il faut faire quelque chose pour remédier à cette situation.
15. a) En général, comment les laïques protestants répondent-ils à l’appel de participer à un sacerdoce universel ? b) Qu’est-ce qui est indispensable pour pratiquer le sacerdoce universel ?
15 À l’exemple du clergé catholique, les ecclésiastiques protestants se plaignent partout du peu de progrès réalisés dans leurs efforts déployés pour créer un sacerdoce universel. Commentant la situation qui règne dans son pays, un ministre norvégien écrivait : “ Par exemple, le nombre des laïques qui participent volontairement et gracieusement à la prédication chrétienne est bien plus faible aujourd’hui qu’il y a quelques dizaines d’années. Il y a également eu une diminution du nombre des chrétiens qui prennent part au témoignage gratuit et spontané et qui prient. Il est souvent difficile de trouver des gens qui sont prêts à assumer une responsabilité et à porter des fardeauxc. ” Cela nous fait penser à cette parole (Romains 9:16, NW) : “ Ainsi donc, cela dépend non de celui qui désire ni de celui qui court, mais de Dieu. ” Si la chrétienté veut pratiquer le sacerdoce universel, il ne lui faut rien de moins que ce que l’Église primitive reçut, — une effusion du saint esprit.
LE SACERDOCE UNIVERSEL — UN SIGNE DE L’ESPRIT
16. Qu’est-ce qui prouve que la prophétie de Joël s’est accomplie dans les témoins de Jéhovah ?
16 Le jour de la Pentecôte, lorsque Pierre expliqua le sens de la première effusion de l’esprit saint, il cita le prophète Joël en ces termes : “ Et dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon esprit sur toute sorte de chair, et vos fils et vos filles prophétiseront et vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards feront des songes ; et même sur mes esclaves, hommes et femmes, je répandrai de mon esprit en ces jours-là, et ils prophétiseront. ” L’effusion de l’esprit qui se produisit au temps de Pierre ne fut qu’un petit accomplissement temporaire de cette prophétie. C’est au cours des derniers jours du présent système de choses où nous sommes que s’accomplit pleinement la promesse de l’effusion définitive et durable de l’esprit, non sur les Églises catholiques et protestantes, mais sur les témoins de Jéhovah. La preuve en est que les témoins de Jéhovah sont non seulement capables de comprendre et de reconnaître la véracité de la doctrine biblique du sacerdoce universel, mais aussi de la mettre en pratique. — Actes 2:17, 18, NW.
17. Depuis quand les témoins modernes de Jéhovah ont-ils bien compris la doctrine du sacerdoce universel ?
17 Dès les débuts de l’histoire moderne des témoins de Jéhovah, ces derniers ont bien compris cette doctrine, témoin l’article intitulé “ Le sacerdoce royal ” qui parut dans le premier numéro de leur organe principal Zion’s Watch Tower (à présent La Tour de Garde), de juillet 1879. Après avoir cité les quatre passages-clés des Écritures grecques chrétiennes qui parlent du sacerdoce universel (I Pierre 2:9 ; Apoc. 1:5, 6 ; 5:10 ; 20:6), l’article déclare : “ Les passages cités ci-dessus enseignent clairement qu’au moins une partie de notre travail futur consistera à officier en tant que prêtres de Dieu. Comme la fonction du prêtre consiste à intercéder et à instruire dans la justice, ces textes prouvent tout aussi clairement que la glorieuse œuvre d’évangélisation se poursuivra (...) “ aux siècles des siècles ”. (...) Nous (...) sortirons comme un sacerdoce royal, selon l’ordre de Melchisédek, pleinement préparés pour compatir avec les nations, les conduire vers les sentiers de la justice et les encourager à marcher sur le chemin de la vie. ”
18. À partir de quelle date les témoins commencèrent-ils à pratiquer pleinement le sacerdoce universel ? Que firent-ils dans ce sens ?
18 Cependant, bien qu’il soit vrai que dès 1879, les témoins comprirent l’importance pour chaque chrétien de participer activement à l’enseignement public de la Parole de Dieu, un examen de leur histoire révèle que c’est seulement à partir de 1919, et plus particulièrement depuis 1922, qu’ils ont trouvé le courage et la force nécessaires pour organiser et pratiquer pleinement le sacerdoce universel, suivant les méthodes de l’Église primitive. Depuis ce temps-là, chaque membre de l’assemblée a été encouragé à prêcher de maison en maison, non seulement pour diffuser gratuitement des tracts bibliques mais encore pour s’adresser personnellement aux membres de chaque foyer et leur offrir contre une modique contribution des périodiques, des livres et des brochures bibliques. Depuis lors, tous les témoins de Jéhovah — jeunes gens et vieillards, jeunes filles et femmes âgées, ainsi que les enfants — “ prophétisent ”. Pour les aider à accomplir l’énorme œuvre ministérielle consistant à annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu dans le monde entier, ils ont reçu en renfort une “ grande foule ” d’hommes de bonne volonté. Ceux-ci désirent aider le sacerdoce oint royal dans son service du temple, tout comme les Néthiniens et les Gabaonites furent heureux d’aider le sacerdoce lévitique. — Luc 8:1 ; Actes 17:17 ; 20:20 ; Apoc. 7:9, 10.
19. Comment le sacerdoce universel est-il visible dans les assemblées des témoins de Jéhovah ?
19 On peut aussi observer la pratique du sacerdoce universel dans la vie des assemblées des témoins de Jéhovah. Certes, quelques membres de chaque assemblée sont désignés pour accomplir des services spéciaux tels que la surveillance, les statistiques, les publications, les comptes, l’attribution des territoires pour la prédication, et la présidence des études bibliques, mais ces charges correspondent à l’organisation de l’Église primitive et les membres qui s’en occupent sont les serviteurs de leurs frères. Ils ne sont pas un clergé et les autres ne sont pas des laïques. Aux réunions, tous les assistants participent aux discussions. En vertu de ses qualités de ministre, tout membre masculin capable peut se voir inviter à prononcer un discours d’enterrement, de baptême et de mariage, ou à diriger le service annuel commémorant la mort du Seigneur. De même, après avoir reçu une formation appropriée, que tous les membres de l’assemblée peuvent du reste recevoir, chaque frère qualifié est invité à prêcher et à enseigner au pupitre. En effet, dans une assemblée composée entièrement de ministres, les sujets à traiter sont si nombreux et si variés que toutes les capacités de prêcher et d’enseigner peuvent être mises à contribution. Ainsi, comme dans l’Église primitive, “ toutes les cérémonies [sont] célébrées par n’importe quel chrétien ”. — Phil. 1:1 ; I Tim. 2:12 ; Éph. 4:11-13.
20. Pourquoi les témoins de Jéhovah se réunissent-ils plus souvent que les membres des autres religions, et en comparaison avec ces dernières, leurs réunions sont-elles bien fréquentées ?
20 Il va de soi que dans une assemblée où chaque membre enseigne publiquement, le besoin d’instruction et de réunions est bien plus grand qu’ailleurs. C’est pourquoi les assemblées des témoins de Jéhovah tiennent régulièrement cinq réunions hebdomadaires d’une heure chacune. Par rapport au nombre total des témoins, l’indice de fréquentation de ces réunions dans le monde entier est de 75 pour cent environ, alors que la plupart des Églises se plaignent parce que leurs “ fidèles ” n’assistent même pas une seule fois par semaine aux offices.
21. Pourquoi les réunions des témoins de Jéhovah sont-elles différentes de celles des autres religions ?
21 Parce qu’elles sont organisées à l’intention d’un sacerdoce universel, la plupart des réunions des témoins de Jéhovah sont différentes des “ services divins ” et des réunions des Églises de la chrétienté. Outre le sermon du dimanche, auquel le public est spécialement invité, et deux études hebdomadaires de la Bible, les témoins de Jéhovah tiennent chaque semaine deux autres réunions qui sont conçues exprès pour donner à chaque assistant l’instruction et la formation qui lui sont nécessaires en vue du ministère qu’il exerce auprès de ses frères et du public.
22. Quelles réunions ont particulièrement pour but de favoriser la pratique du sacerdoce universel ?
22 L’une de ces réunions s’appelle la réunion de service. Ici, les témoins de Jéhovah examinent les moyens qui permettront à leur assemblée de faire face à l’obligation qui lui incombe de prêcher régulièrement à chaque foyer de son territoire et d’étudier la Bible avec les personnes qui s’y intéressent. L’autre réunion a pour nom l’École du ministère théocratique, où chaque témoin reçoit une formation personnelle comme ministre public de la bonne nouvelle. Les hommes, les femmes et les enfants peuvent se faire inscrire à cette école. Son programme comprend des discours d’instruction et des devoirs oratoires faits par les élèves, qui s’exercent à lire la Bible en public et à prononcer des sermons aux portes. Un serviteur préposé à l’école leur donne des conseils constructifs. Toutes ces réunions sont gratuites et le public y est le bienvenu.
23. Puisque les témoins de Jéhovah pratiquent dans le monde entier le sacerdoce universel, quelles conclusions peut-on en tirer ?
23 Une organisation religieuse dont tous les membres (au nombre de 989 192 l’année dernière, actifs dans 189 pays) louent Dieu publiquement, est une chose tout à fait remarquable. Il ne s’agit pas là d’une œuvre d’assistance sociale. Tous ces ministres ne chantent pas littéralement dans les rues, mais ils marchent sur les traces de Jésus-Christ. Ils prêchent et ils enseignent de la manière apostolique, c’est-à-dire de maison en maison et dans les foyers, peu importent leur âge, leur sexe, la langue qu’ils parlent, leur race ou le niveau de leur instruction. En 1962, les témoins de Jéhovah du monde entier ont consacré 142 046 679 heures à la prédication de maison en maison. C’est là un résultat qu’aucun homme ni aucune organisation n’aurait pu obtenir par ses seuls moyens. Les tentatives infructueuses de la chrétienté dans ce domaine, malgré tous ses désirs et ses efforts, en fournissent la preuve. Non, ce résultat a été obtenu grâce à la puissance de l’esprit de Dieu. Cela prouve non seulement que nous sommes arrivés aux “ derniers jours ” prophétisés par Joël, mais aussi que l’assemblée qui pratique le sacerdoce universel tant désiré a effectivement reçu l’esprit saint, et que c’est cette assemblée-là que Dieu a choisie pour le représenter parmi les nations. Ne désirez-vous pas mieux connaître les témoins de Jéhovah ? Vous les trouverez dans toutes les parties du monde. Une cordiale bienvenue vous attend dans leurs Salles du Royaume où ils étudient la Bible.
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