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Le problème des prisons — quelle est la solution ?Réveillez-vous ! 1977 | 22 août
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Les avantages de la rééducation
Reconnaissons-le, nous serions tous heureux de voir les criminels se réformer et devenir des citoyens productifs et respectueux des lois. De tels changements ne sont pas impossibles en dépit de l’échec de la plupart des programmes de rééducation en vigueur dans les prisons. Tout simplement, comme le disait Norman Carlson, directeur de l’Administration des prisons des États-Unis, “on a exagérément grossi le concept de la rééducation. (...) Maintenant, nous sommes conscients qu’on ne peut réformer tout le monde ; tout ce que l’on peut faire est d’en donner la possibilité aux détenus”.
Personnellement, je suis convaincu que si on leur en donne vraiment la possibilité, certains délinquants seront incités à changer leur manière de vivre. Je dis cela parce que, lorsque j’étais détenu dans la prison d’Ashland, au Kentucky, j’ai vu que la vie d’un prisonnier pouvait être complètement transformée quand son cœur est touché.
Aussi, j’attendais avec impatience ce voyage qui, en novembre, me permettrait de me rendre compte par moi-même de ce qui avait été accompli en Louisiane, dans la prison d’Angola. C’est la deuxième prison d’État (non fédérale) américaine, dont les installations et les terrains s’étendent sur 7 200 hectares. D’après des renseignements datant de 1975, elle est prévue pour 2 600 prisonniers, mais elle en abrite 4 409.
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Réussite d’un programme de rééducationRéveillez-vous ! 1977 | 22 août
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Réussite d’un programme de rééducation
JEUDI soir 4 novembre, mon avion atterrit à Baton Rouge, en Louisiane. Mon ami, qui était là pour m’accueillir, m’emmena dans la ville voisine de New Roads, où il habitait. Ce soir-là, nous avons parlé longuement de ce qui était en train de se passer à la prison d’Angola. Mon ami est l’un des six chrétiens qui dirigent régulièrement un programme d’enseignement biblique à l’intérieur de la prison. À tour de rôle, chaque semaine, l’un d’eux organise des réunions avec une quarantaine de prisonniers en moyenne.
“En fait, l’initiative de ce programme est venue de l’intérieur même de la prison”, m’expliqua mon ami. Au début de 1973, deux prisonniers qui lisaient des publications des Témoins de Jéhovah ont écrit pour demander que quelqu’un vienne les visiter. Entre-temps, ces deux hommes avaient parlé à d’autres détenus et avaient éveillé leur intérêt pour ce qu’ils étaient en train d’apprendre.
En octobre 1973, une première réunion a été tenue dans la prison en présence de dix-huit détenus. En temps voulu, on organisa des réunions tous les mercredis et tous les dimanches. Le nombre des détenus qui y assistaient ne cessait de croître jusqu’à ce que, à certaines occasions, il atteigne soixante ou plus. Qu’est-ce qui provoquait un si grand intérêt ?
Le programme d’enseignement
Mon ami m’expliqua que les réunions se déroulaient et se déroulent encore pratiquement de la même façon que dans les Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah. Le dimanche, il y a un discours biblique d’une heure, prononcé par un orateur d’une congrégation voisine, puis une étude biblique basée sur un article du périodique La Tour de Garde.
Le mercredi a lieu l’École théocratique, cours de formation qui a pour but d’augmenter la connaissance biblique de l’étudiant et d’améliorer ses qualités oratoires. De même, la réunion de service comporte des discussions sur la meilleure façon de présenter le message des Écritures aux autres prisonniers d’Angola.
J’ai été stupéfait d’apprendre avec quel zèle ces détenus communiquent aux autres leur nouvelle foi chrétienne. Certains mois, ils ont conduit des études hebdomadaires de la Bible avec plus de cinquante de leurs codétenus. Rien que l’année dernière, à l’intérieur de la prison, ils ont distribué près de 5 000 exemplaires de La Tour de Garde, de Réveillez-vous ! et de livres qui expliquent le dessein de Dieu.
L’enthousiasme de ces premiers détenus a déteint sur ceux avec qui ils ont étudié, ce qui a contribué à la réussite du programme.
Conditions requises
Les réunions ont lieu dans une salle du centre de formation de la prison, qui, m’a-t-on dit, ressemble à une salle de classe. Mais, pour y assister, le prisonnier doit avoir son nom inscrit sur la ‘liste d’appel’. Cela l’autorise à quitter son lieu de détention dans cet énorme complexe pénitentiaire pour se retrouver, à ce point central, avec les autres détenus inscrits sur la même liste que lui.
J’ai eu la surprise d’apprendre que les Témoins contrôlent eux-mêmes les noms de ceux qui assistent à leurs réunions dans la prison. N’importe qui ne peut y assister, et il y a de bonnes raisons pour cela. Souvent des détenus se joignent à un groupe dans l’espoir que cela les aidera à sortir plus vite de prison. Aussi, comment les Témoins de Jéhovah peuvent-ils déterminer si un détenu est sincère et remplit les conditions requises pour assister aux réunions ?
D’abord, on conduit une étude personnelle de la Bible avec lui. Ce n’est que s’il manifeste un intérêt sincère qu’il sera inscrit sur la ‘liste d’appel’. Mais, s’il manque plus de quatre réunions dans le mois sans raison valable, telle que la maladie, on avertit les autorités pénitentiaires et son nom est rayé de la ‘liste d’appel’. Alors, il ne pourra assister de nouveau aux réunions que s’il prouve la sincérité de son intérêt pendant une certaine période de temps.
Succès rapides
Je savais, grâce à la lecture du rapport sur les assemblées de district qui a paru dans La Tour de Garde du 15 avril 1975, que ce programme avait tout de suite très bien réussi. Ce rapport disait :
“À l’assemblée de Baton Rouge, en Louisiane, les congressistes ont pu assister à une scène très émouvante. Depuis quelques mois, des Témoins de Jéhovah conduisaient plusieurs études bibliques avec des détenus de la prison d’État d’Angola. Un grand nombre de ces prisonniers ont progressé dans l’étude de la Bible au point d’étonner les gardiens de cette prison par le changement radical de leur conduite. C’est pourquoi huit d’entre eux ont reçu l’autorisation d’être conduits à l’assemblée de Baton Rouge. Ce fut très émouvant de voir ces hommes, avec des menottes et des chaînes aux chevilles, sortir de plusieurs voitures et pénétrer à l’intérieur du lieu d’assemblée où ils s’assirent à côté des autres candidats au baptême.”
Notez bien que pour devenir un Témoin de Jéhovah baptisé, il faut remplir les conditions de haute moralité énoncées dans les Écritures. On s’assure donc que chaque candidat les remplit. Il doit être capable de répondre à au moins quatre-vingts questions bibliques fondamentales, telles que :
“Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ?” “Quel est le dessein de Dieu à l’égard de la terre ?” “Quel est le seul motif biblique qui permet de divorcer et de se remarier ?” “Pourquoi devons-nous éviter de mentir ?” “Comment le chrétien doit-il considérer l’ivrognerie ?” “Que dit la Bible à propos de la fornication, de l’adultère, des relations sexuelles entre deux personnes du
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