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Prochain, voisinAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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un champ de signification très vaste. C’est ce qui ressort des principaux privilèges et devoirs du voisin ou du prochain tels qu’ils sont énoncés dans l’Écriture, savoir: a) obligeance, ex.: (...) Luc 10:36; b) intimité, ex.: Luc 15:6, 9 (...); Héb. 8:11; c) sincérité et sainteté, ex.: (...) Rom. 13:10; 15:2; Éph. 4:25; Jacq. 4:12.” — Éd. 1962, vol. III, p. 107.
L’AMOUR DU PROCHAIN
Du début à la fin, la Bible engage l’homme à faire preuve d’amour, de bienveillance, de générosité et de serviabilité envers son prochain, qu’il s’agisse d’un simple voisin, d’un associé, d’un compagnon, d’un ami ou d’un intime. La Loi renfermait cet ordre: “Avec justice tu devras juger ton compagnon [forme du mot ʽâmith] (...). Tu ne devras pas haïr ton frère en ton cœur. Tu devras absolument reprendre ton compagnon, afin de ne pas porter de péché avec lui (...); et tu devras aimer ton prochain [forme de réaʽ] comme toi-même.” (Lév. 19:15-18). (Dans la Septante, le terme réaʽ est ici traduit par l’expression grecque ho plêsion.) David, de son côté, fait l’éloge de l’homme qui “n’a pas calomnié avec sa langue. À son compagnon [forme de réaʽ] il n’a rien fait de mauvais, et il n’a pas proféré d’outrage contre son intime [forme de qârôv]”. (Ps. 15:3.) À maintes reprises le lecteur est exhorté à ne pas faire de tort à son “semblable” (réaʽ), à ne pas même le mépriser et à ne rien désirer de ce qui lui appartient. — Ex. 20:16; Deut. 5:21; 27:24; Prov. 14:21.
L’apôtre Paul a écrit: “Celui qui aime son semblable a accompli la loi.” Après avoir cité quelques commandements de la Loi il conclut: ‘Tout commandement qu’il puisse y avoir se résume en cette parole, à savoir: “Tu devras aimer ton prochain [plêsion] comme toi-même.” L’amour ne fait point de mal au prochain [plêsion]; l’amour est donc l’accomplissement de la loi.’ (Rom. 13:8-10; voir Galates 5:14). Jacques qualifie de “loi royale” le commandement qui enjoint d’aimer son prochain comme soi-même. — Jacq. 2:8.
Le second commandement
À un Juif qui lui avait demandé: “Que dois-je faire de bon pour acquérir la vie éternelle?” et qui voulait connaître les commandements qu’il lui fallait suivre, Jésus a cité cinq des Dix Commandements et leur a associé l’injonction de Lévitique 19:18, en ajoutant: “Tu dois aimer ton prochain [plêsion] comme toi-même.” (Mat. 19:16-19). Il a également présenté ce précepte comme le second de la Loi par ordre d’importance et comme l’une des deux prescriptions auxquelles toute la Loi et les Prophètes étaient suspendus. — Mat. 22:35-40; Marc 12:28-31; Luc 10:25-28.
Qui est mon prochain?
Jésus a encore aidé ses auditeurs à se faire une idée du mot prochain [plêsion] lorsque le même homme, désireux de se montrer juste, a posé cette autre question: “Et qui est mon prochain [plêsion]?” Par l’illustration du Samaritain compatissant, il a insisté sur le fait que le véritable prochain est celui qui exerce envers son semblable l’amour et la bienveillance recommandés par les Écritures, même si le semblable en question n’habite pas dans le voisinage, s’il n’appartient pas à sa famille ou s’il n’est pas du nombre de ses compagnons. — Luc 10:29-37.
DANS LES PROVERBES
Bien que l’on doive aimer son prochain et lui venir en aide, il ne faut pas tenter à tout prix de devenir son compagnon le plus intime. En d’autres termes, il convient de veiller à ne pas lui imposer sa présence ni abuser de sa bonté. Un proverbe exprime cette idée comme suit: “Fais que ton pied soit rare dans la maison de ton semblable [forme de réaʽ], pour qu’il n’ait pas son content de toi et ne te haïsse point.” — Prov. 25:17.
Néanmoins, les Proverbes engagent aussi les compagnons à se montrer fidèles et dignes de confiance, et ils soulignent combien il est judicieux d’avoir recours à de telles personnes en cas de besoin. Nous lisons en effet: “Ne quitte pas ton compagnon, ni le compagnon de ton père, et n’entre pas dans la maison de ton frère au jour de ton désastre. Mieux vaut un voisin [shakhén] proche qu’un frère qui est au loin.” (Prov. 27:10). Le rédacteur semble vouloir dire qu’on doit attacher du prix aux amis intimes de sa famille, et qu’on doit rechercher leur aide plutôt que celle d’un parent, même d’un frère, s’il se trouve que ce parent habite loin. Dans ce cas, en effet, ce dernier ne sera peut-être pas aussi disponible ou aussi bien placé que l’ami de la famille pour nous secourir.
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ProchoreAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROCHORE
{Article non traduit.}
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ProconsulAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROCONSUL
En l’an 27 avant notre ère, l’empereur romain Auguste se réserva l’administration de toutes les provinces exigeant la présence de forces militaires, dix autres restant provinces sénatoriales. L’administration de ces dernières étaient confiées à des proconsuls (Actes 13:7, 12; 18:12). Il y avait deux classes de proconsuls: Les ex-consuls (ayant déjà atteint le rang de consul) qui étaient envoyés dans les provinces d’Asie et d’Afrique (où stationnaient des légions) et les ex-préteurs envoyés dans les autres provinces sénatoriales.
Le proconsul avait la responsabilité de diriger les affaires civiles de la province, de prendre les décisions judiciaires et de maintenir l’ordre public. Il exerçait la juridiction suprême dans sa province, même si le sénat romain avait droit de regard sur ses actions. Un questeur était chargé de l’encaissement des impôts. Le proconsul ne portait pas de vêtement militaire et n’avait pas d’épée.
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ProgénitureAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROGÉNITURE
Voir POSTÉRITÉ.
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ProphèteAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROPHÈTE
Truchement par lequel Dieu révèle sa volonté et son dessein (Luc 1:70; Actes 3:18-21). Certains biblistes estiment que le terme hébreu traduit par “prophète”, nâviʼ, dérive d’une racine hébraïque inusitée qui s’apparenterait aux termes arabes et akkadiens signifiant “appeler” ou “annoncer”. En revanche, d’autres lexicographes, dont Gesenius, pensent que le verbe-racine correspondant (nâvâʼ) est une forme affaiblie de nâvaʽ, lequel a le sens de “jaillir, faire jaillir ou répandre”. (Voir Psaumes 78:2; 119:171; Proverbes 1:23; 18:4.) Selon cette dernière étymologie, le nâviʼ serait celui dont les paroles jaillissent sous l’impulsion ou la pression du message que Dieu lui donne. Quelle que soit l’origine du mot, son emploi atteste que les vrais prophètes n’étaient pas de simples orateurs, mais des porte-parole, des ‘hommes de Dieu’ chargés de transmettre des messages divinement inspirés (I Rois 12:22; II Rois 4:9; 23:17). Ils se tenaient “dans le groupe intime de Jéhovah”, et celui-ci leur révélait sa “chose confidentielle”. — Jér. 23:18; Amos 3:7; I Rois 17:1.
Le terme français “prophète” vient du grec prophêtês. Ce vocable signifie littéralement “proclamateur” (de la préposition pro, “devant”, et du verbe “phêmi”, “dire, parler”). Il désigne donc une personne qui parle pour divulguer des messages auxquels on attribue une origine divine (voir Tite 1:12). Bien que le terme français ait eu originellement la même signification, pour beaucoup de gens aujourd’hui il évoque uniquement une personne qui prédit l’avenir. Toutefois, comme nous l’avons montré plus haut, le sens premier du terme ne suppose pas nécessairement une prédiction (voir Juges 6:7-10). Bien sûr, pour vivre en harmonie avec la volonté divine il est aussi utile de connaître les desseins que Jéhovah a conçus pour l’avenir, de façon à régler ses voies, ses désirs et ses objectifs sur la volonté divine. Voilà pourquoi, dans la grande majorité des cas, les prophètes de la Bible ont transmis des messages qui avaient un rapport plus ou moins lointain avec l’avenir.
LE PROPHÉTISME DANS LES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES
Le premier porte-parole humain de Dieu fut évidemment Adam. Celui-ci a communiqué les instructions divines à sa femme, Ève, jouant ainsi le rôle d’un prophète. Ces instructions ne portaient pas seulement sur leur vie présente, mais aussi sur l’avenir, puisqu’elles exposaient dans les grandes lignes le dessein que Dieu avait formé à l’égard de la terre et de l’homme et la voie que ce dernier devait suivre pour connaître le bonheur (Gen. 1:26-30; 2:15-17, 23, 24; 3:1-3). Selon le récit biblique, le premier prophète humain qui sut rester fidèle fut Hénoch, et son message renfermait une prédiction manifeste (Jude 14, 15). Quant à Lamech et à son fils Noé, ils ont tous deux proclamé des révélations inspirées de la volonté et du dessein de Dieu. — Gen. 5:28, 29; 9:24-27; II Pierre 2:5.
Le terme nâviʼ apparaît pour la première fois au sujet d’Abraham (Gen. 20:7). Celui-ci n’est pas connu pour avoir annoncé l’avenir, surtout en public. Cependant, Dieu lui avait donné un message, une promesse prophétique. Abraham a donc dû se sentir agité, poussé à en parler, notamment à sa famille, quand il a expliqué pourquoi il quittait Ur et en quoi consistait la promesse que Dieu lui avait faite (Gen. 12:1-3; 13:14-17; 22:15-18). D’une manière analogue, Isaac et Jacob, les héritiers de la promesse, étaient des “prophètes” qui jouissaient d’une communication intime avec Dieu (Ps. 105:9-15). Qui plus est, chacun d’eux a prononcé sur ses fils une bénédiction qui avait trait à l’avenir (Gen. 27:27-29, 39, 40; 49:1-28). À l’exception de Job et d’Élihu, qui ont été utilisés par Dieu (selon toute vraisemblance avant l’exode) pour dévoiler des vérités divines, tous les vrais prophètes qui ont paru jusqu’au Ier siècle de notre ère étaient des descendants de Jacob, des Israélites.
Avec Moïse, le rôle de porte-parole que joue le prophète se définit plus nettement. Jéhovah l’illustre quand il fait d’Aaron le “prophète” ou la “bouche” de Moïse, lequel lui ‘sert de Dieu’. (Ex. 4:16; 7:1, 2.) Moïse a annoncé plusieurs événements qui se sont réalisés peu après, les dix plaies par exemple. Cependant, il s’est comporté en prophète ou en porte-parole de Dieu d’une manière plus impressionnante encore lorsqu’il a publié l’alliance de la Loi et enseigné la volonté divine à la nation au mont Sinaï. Bien que cette alliance ait eu une grande utilité immédiate pour les Israélites en ce qu’elle leur fournissait un code moral, elle annonçait aussi l’avenir, ‘les choses meilleures’ à venir (Gal. 3:23-25; Héb. 8:6; 9:23, 24; 10:1). La communication intime, souvent réciproque, dont Moïse jouissait avec Dieu, ainsi que l’intelligence remarquablement accrue de la volonté et du dessein divins qu’il a transmise au peuple, tout cela faisait de lui un prophète hors du commun (Ex. 6:2-8; Deut. 34:10). Son frère Aaron et sa sœur Miriam ont aussi fait fonction de prophètes en proclamant des messages ou des conseils divins (pas forcément des prédictions). Tel a aussi été le cas de 70 anciens de la nation. — Ex. 15:20; Nomb. 11:25; 12:1-8.
Hormis l’homme dont il est question en Juges 6:8, la seule personne qui soit expressément mentionnée dans le livre des Juges comme assumant une tâche de prophète est Déborah (Juges 4:4-7; 5:7). Toutefois, l’absence du terme nâviʼ ne signifie pas nécessairement que nul autre n’a rempli cette fonction pendant la même période. À l’époque de Samuel, la “parole de Jéhovah s’était faite rare (...); aucune vision ne se répandait”. Depuis son enfance, Samuel a servi de porte-parole à Dieu, et l’accomplissement des messages divins dont il était porteur a amené tout son entourage à reconnaître en lui un homme “accrédité pour la fonction de prophète de Jéhovah”. — I Sam. 3:1-14, 18-21.
Avec l’établissement de la monarchie apparaît une liste de prophètes quasiment ininterrompue (voir Actes 3:24). Gad a commencé à prophétiser dès avant la mort de Samuel (I Sam. 22:5; 25:1). Avec Nathan, il a occupé le devant de la scène prophétique au cours du règne de David (II Sam. 7:2-17; 12:7-15; 24:11-14, 18). Comme d’autres prophètes l’ont fait par la suite, ces deux hommes ont également assumé les fonctions d’historiens et de conseillers du roi (I Chron. 29:29; II Chron. 9:29; 29:25; 12:15; 25:15, 16). David lui-même a été employé pour transmettre certaines révélations divines, et l’apôtre Pierre le qualifie de “prophète”. (Actes 2:25-31, 34.) À l’époque de la scission du royaume, de fidèles prophètes s’activaient tant dans le royaume du Nord que dans celui du Sud.
Les prophètes contribuaient pour beaucoup à la préservation du vrai culte. Ils exerçaient une surveillance sur les rois d’Israël et de Juda, n’hésitant pas à les reprendre courageusement quand ils commettaient des fautes (II Sam. 12:1-12) et à proclamer les jugements prononcés par Dieu contre ceux qui pratiquaient le mal (I Rois 14:1-16; 16:1-7, 12). Quand la prêtrise a dévié au point de sombrer dans la corruption, Jéhovah a utilisé les prophètes pour affermir la foi d’un reste d’Israélites justes et pour montrer à ceux qui s’étaient détournés la voie qui pouvait les ramener à la faveur divine. À l’instar de Moïse, les prophètes ont souvent intercédé auprès de Dieu en faveur du roi et du peuple (Deut. 9:18-29; I Rois 13:6; II Rois 19:1-4; voir Jérémie 7:16; 14:11, 12). Ils étaient particulièrement actifs en temps de crise ou de grand besoin. Ils communiquaient l’espérance, et parfois leurs messages annonçaient même les bénédictions qui résulteraient du règne du Messie. Sous ce rapport, ils ont été utiles non seulement pour leurs contemporains, mais aussi pour les générations futures, y compris la nôtre (I Pierre 1:10-12). Dans le même temps, ils ont enduré l’opprobre, la moquerie et la violence (II Chron. 36:15, 16; Jér. 7:25, 26; Héb. 11:32-38). Toutefois, ceux qui les accueillaient favorablement recevaient d’eux des bienfaits spirituels et matériels. — I Rois 17:8-24; II Rois 4:8-37; voir Matthieu 10:41.
NOMINATION ET INSPIRATION
Il est vrai que plusieurs prophètes, comme Samuel, Zacharie fils de Jéhoïada, Jérémie et Ézéchiel, étaient des Lévites, et que certains descendants de prophètes sont eux-mêmes devenus prophètes. Néanmoins, cette fonction n’était pas pour autant héréditaire (I Rois 16:7; II Chron. 16:7; Zach. 1:1). Ce n’était pas non plus une profession que l’on pouvait choisir. Les prophètes étaient désignés par Dieu et nommés par l’esprit saint (Nomb. 11:24-29; Ézéch. 1:1-3; Amos 7:14, 15), lequel leur faisait aussi savoir ce qu’ils devaient dire (Actes 28:25; II Pierre 1:21). Certains, au début, n’étaient guère disposés à s’acquitter d’une telle tâche (Ex. 3:11; 4:10-17; Jér. 1:4-10). Quant à Élisée, Dieu l’a établi prophète par l’entremise de son prédécesseur Élie, qui, en signe, a jeté son manteau ou vêtement officiel sur lui. — I Rois 19:19-21.
Bien qu’ils aient été désignés par l’esprit de Jéhovah, il ne semble pas que les prophètes parlaient continuellement sous l’inspiration divine. L’esprit de Dieu ‘tombait sur eux’ à des moments précis, pour leur révéler les messages qu’ils devaient annoncer (Ézéch. 11:4, 5; Michée 3:8). Il avait sur eux un effet stimulant, il les incitait à parler (I Sam. 10:10; Jér. 20:9; Amos 3:8). Non seulement les prophètes faisaient des choses qui sortaient de l’ordinaire, mais encore leur attitude et leur manière de s’exprimer reflétaient sans doute l’intensité de leurs sentiments. Cela explique peut-être en partie la signification de l’expression “se comporter comme des prophètes”. (I Sam. 10:6-11; 19:20-24; Jér. 29:24-32; voir Actes 2:4, 12-17; 6:15; 7:55.) Leur concentration totale et le zèle dont ils faisaient preuve dans le cadre de leur mission pouvaient en effet paraître étranges, voire irrationnels à ceux qui en étaient témoins. C’est ainsi que des chefs militaires regardaient le comportement du prophète qui était venu oindre Jéhu. Cependant, dès que ces hommes ont compris qu’il s’agissait d’un prophète, ils ont pris son message au sérieux. — II Rois 9:1-13; voir Actes 26:24, 25; INSPIRATION; VISION.
COMMENT DISTINGUER LES VRAIS DES FAUX
Certains prophètes de Dieu, comme Moïse, Élie, Élisée et Jésus, ont accompli des miracles qui prouvaient l’authenticité de leur message et de leur fonction. Néanmoins, tous n’ont pas opéré de telles œuvres de puissance. Les trois critères qui permettaient de reconnaître le vrai prophète ont été énoncés par Moïse: Il parlerait au nom de Jéhovah. Ce qu’il annoncerait se réaliserait (Deut. 18:20-22). Ses prophéties favoriseraient le vrai culte, elles seraient en harmonie avec la parole et les commandements révélés de Dieu (Deut. 13:1-4). Cette dernière exigence était sans doute la principale et la plus déterminante. En effet, il se pouvait qu’un hypocrite utilise le nom de Dieu et que par coïncidence sa prédiction s’accomplisse. Toutefois, comme nous l’avons montré, le vrai prophète n’était pas seulement ni même essentiellement un pronostiqueur. C’était plutôt un défenseur de la justice, et son message portait surtout sur des principes moraux et sur leur application. Il exprimait la pensée de Dieu (És. 1:10-20; Michée 6:1-12). Par conséquent, il n’était pas nécessaire d’attendre des années ou des générations pour savoir si un homme était un vrai ou un faux prophète sur la base de l’accomplissement de ses prédictions. Si son message contredisait la volonté et les principes révélés de Dieu il ne pouvait être qu’un faux prophète. Par exemple, quiconque annonçait la paix pour Israël ou pour Juda en un temps où le peuple désobéissait à la Parole et à la Loi de Dieu était nécessairement un faux prophète. — Jér. 6:13, 14; 14:11-16.
La mise en garde que Jésus a formulée plus tard contre les faux prophètes ressemble à celle qui avait été énoncée par Moïse. Certes, les faux prophètes utiliseraient son nom et produiraient “des signes et des prodiges pour égarer”, et pourtant leurs fruits montreraient qu’ils “méprisent la loi”. — Mat. 7:15-23; Marc 13:21-23; voir II Pierre 2:1-3; I Jean 4:1-3.
Le vrai prophète ne dévoilait jamais l’avenir pour satisfaire la curiosité de son entourage. Toutes ses prédictions se rattachaient à la volonté, aux desseins, aux principes ou aux jugements de Dieu (I Rois 11:29-39; És. 7:3-9). Souvent, les événements annoncés étaient la conséquence de conditions existantes. En un mot, les hommes moissonnaient ce qu’ils semaient. Les faux prophètes, quant à eux, berçaient le peuple et les dirigeants en leur laissant entendre que, malgré leur injustice, Dieu était toujours avec eux pour les protéger et pour les faire prospérer (Jér. 23:16-20; 28:1-14; Ézéch. 13:1-16; voir Luc 6:26). Ils imitaient les vrais prophètes en recourant à un langage et à des actes symboliques (I Rois 22:11; Jér. 28:10-14). Quelques-uns étaient de purs imposteurs, mais beaucoup étaient de toute évidence des prophètes devenus délinquants ou apostats (voir I Rois 18:19; 22:5-7; Ésaïe 28:7; Jérémie 23:11-15). Il y avait aussi de fausses prophétesses (Ézéch. 13:17-23; voir Révélation 2:20). Chez de tels individus, un “esprit d’impureté” remplaçait l’esprit de Dieu. Tous les faux prophètes de ce genre devaient être mis à mort. — Zach. 13:2, 3; Deut. 13:5.
Quant à ceux qui satisfaisaient aux critères divins, l’accomplissement de prophéties “à court terme”, en un jour ou en un an par exemple, donnait aux autres la certitude que leurs prophéties relatives à un avenir plus lointain se réaliseraient également. — I Rois 13:1-5; 14:12, 17; II Rois 4:16, 17; 7:1, 2, 16-20.
LES “FILS DES PROPHÈTES”
Comme l’explique la Grammaire hébraïque de Gesenius (deuxième édition, impression de 1952, p. 418, angl.), le terme hébreu bèn (fils de; pluriel benéi) peut dénoter “l’appartenance à une corporation ou à une société (une tribu ou n’importe quelle classe bien définie)”. (Voir Néhémie 3:8, où l’expression “membre des préparateurs des mélanges d’onguents” se traduirait littéralement par “fils des préparateurs des mélanges d’onguents”.) Les groupes de “fils des prophètes” pouvaient donc être des écoles, ou plus simplement des associations coopératives de prophètes. On rencontrait de telles sociétés à Béthel, à Jéricho et à Guilgal (II Rois 2:3, 5; 4:38; voir I Samuel 10:5, 10). Samuel présidait une assemblée de ce genre à Ramah (I Sam. 19:19, 20), et il semble qu’Élie occupait une position analogue à son époque (II Rois 4:38; 6:1-3; voir I Rois 18:13). Le récit raconte que quelques-uns de ces fils de prophètes ont construit leur demeure en se servant d’un outil emprunté, ce qui laisse entendre qu’ils menaient une vie simple. Ils logeaient et mangeaient souvent ensemble, mais ils étaient parfois chargés de missions individuelles. — I Rois 20:25-31; II Rois 4:1, 2, 39; 6:1-17; 9:1, 2.
LES PROPHÈTES DANS LES ÉCRITURES GRECQUES CHRÉTIENNES
Le grec prophêtês correspond à l’hébreu nâviʼ. Le prêtre Zacharie, père de Jean le Baptiste, a agi en qualité de prophète quand il a révélé le dessein de Dieu concernant son fils, Jean, qui serait “appelé prophète du Très-Haut”. (Luc 1:76.) Le message de Jean et son mode de vie simple rappelaient les anciens prophètes hébreux, et beaucoup ont salué en lui un prophète. Hérode lui-même avait une certaine crainte de lui (Marc 1:4-6; Mat. 21:26; Marc 6:20). Jésus, pour sa part, a dit de Jean qu’il était “bien plus qu’un prophète”. — Mat. 11:7-10; voir Luc 1:16, 17; Jean 3:27-30.
Jésus, le Messie, était “le Prophète” par excellence, celui dont la venue avait été annoncée par Moïse longtemps auparavant (Jean 1:19-21, 25-27; 6:14; 7:40; Deut. 18:18, 19; Actes 3:19-26). Ses œuvres de puissance et sa connaissance surnaturelle ont amené ses contemporains à le reconnaître comme tel (Luc 7:14-16; Jean 4:16-19; voir II Rois 6:12). Plus que tout autre il se tenait dans le “groupe intime” de Dieu (Jér. 23:18; Jean 1:18; 5:36; 8:42). Il a souvent cité les anciens prophètes à l’appui de sa mission et de son service divins (Mat. 12:39, 40; 21:42; Luc 4:18-21; 7:27; 24:25-27, 44; Jean 15:25). Il a annoncé sa trahison et sa mort, en précisant qu’en sa qualité de prophète il mourrait à Jérusalem, “la ville qui tue les prophètes”, que ses disciples l’abandonneraient, que Pierre le renierait par trois fois et qu’il serait ressuscité le troisième jour. Du reste, nombre de ses prédictions étaient elles-mêmes fondées sur d’autres prophéties consignées antérieurement dans les Écritures hébraïques (Luc 13:33, 34; Mat. 20:17-19; 26:20-25, 31-34). En outre, il a annoncé la destruction de Jérusalem et de son temple (Luc 19:41-44; 21:5-24). L’accomplissement précis de toutes ces choses durant l’existence même de ceux qui l’avaient entendu fournissait à ces derniers une solide raison de croire à l’accomplissement de ses prophéties relatives à sa présence. — Voir Matthieu 24; Marc 13; Luc 21.
À la Pentecôte de l’an 33, conformément à ce qui avait été prédit, l’esprit de Dieu a été répandu sur les disciples de Jésus qui se trouvaient à Jérusalem, de sorte que ceux-ci se sont mis à ‘prophétiser’ et à avoir des ‘visions’. En d’autres termes, ils ont commencé à parler “des choses magnifiques de Dieu”, et ils ont reçu une révélation au sujet du Fils de Dieu et des conséquences qui résulteraient de son action pour ceux qui les écoutaient (Actes 2:11-40). Une fois encore, il convient de se souvenir que la prophétie ne consiste pas seulement, ni même nécessairement, dans l’annonce de l’avenir. L’apôtre Paul explique que “celui qui prophétise édifie, encourage et console les hommes par sa parole”. À ses yeux, la prophétie était un objectif convenable et particulièrement désirable pour tous les chrétiens. Alors que le fait de parler en langues étrangères constituait un signe pour les incroyants, la prophétie, elle, était destinée aux croyants. Pourtant, même l’incroyant qui assistait à une réunion chrétienne pouvait retirer des bienfaits des prophéties. En effet, il était repris et scruté par elles, si bien que ‘les secrets de son cœur devenaient manifestes’. (I Cor. 14:1-6, 22-25.) Cela aussi indique que les prophéties chrétiennes n’étaient pas essentiellement des prédictions, mais qu’elles se rapportaient souvent au présent, tout en procédant à l’évidence d’une source surnaturelle, de l’inspiration divine. Paul encourageait les congrégations à l’ordre et à la maîtrise de soi dans la prophétie, afin que tous apprennent et reçoivent un encouragement. — I Cor. 14:29-33.
Bien entendu, certains ont été choisis pour recevoir un don de prophétie particulier (I Cor. 12:4-11, 27-29). Paul lui-même avait le don de prophétie, et pourtant il est surtout connu comme un apôtre (voir Actes 20:22-25; 27:21-26, 31, 34; I Corinthiens 13:2; 14:6). Ceux que Dieu avait spécialement désignés comme prophètes, tels Agabus, Judas et Silas, semblent avoir été des porte-parole en vue dans la congrégation chrétienne; ils venaient au deuxième rang, juste après les apôtres (I Cor. 12:28; Éph. 4:11). À l’instar des apôtres, ils ne servaient pas seulement là où ils habitaient, mais ils voyageaient aussi dans différentes régions pour donner des discours et annoncer certains événements futurs (Actes 11:27, 28; 13:1; 15:22, 30-33; 21:10, 11). Comme nous l’avons dit plus tôt, des chrétiennes recevaient le don de prophétie, mais elles devaient toujours se soumettre à la direction des hommes de la congrégation. — Actes 21:9; I Cor. 11:3-5.
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ProphétesseAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROPHÉTESSE
Femme qui prophétise ou qui fait œuvre de prophète. Miriam est la première prophétesse que la Bible nous présente comme telle. De toute évidence, Dieu avait divulgué un ou plusieurs messages par son entremise, peut-être dans des chants divinement inspirés (Ex. 15:20, 21). Voilà pourquoi Aaron et elle ont un jour dit à Moïse: “N’est-ce pas aussi par nous [que Jéhovah] a parlé?” (Nomb. 12:2). Par l’entremise du prophète Michée, Jéhovah lui-même a déclaré qu’il avait envoyé “Moïse, Aaron et Miriam” aux Israélites quand il les avait fait sortir d’Égypte (Michée 6:4). Bien que Miriam ait eu le privilège d’être utilisée par Dieu comme canal de communication, elle n’avait pas avec lui des relations aussi intimes que son frère Moïse. Comme elle n’a pas gardé sa place, elle a subi un châtiment sévère de la part de Dieu. — Nomb. 12:1-15.
Au temps des juges, Déborah divulguait des renseignements venus de Jéhovah. Elle faisait connaître ses jugements et transmettait ses ordres, notamment ceux qu’il a donnés à Barak (Juges 4:4-7, 14-16). Ainsi, durant une période de faiblesse et d’apostasie nationales, elle servait, figurément parlant, comme une “mère en Israël”. (Juges 5:6-8.) La prophétesse Huldah a joué un rôle semblable à l’époque de Josias, en ce qu’elle a fait connaître le jugement de Dieu sur la nation et le roi. — II Rois 22:14-20; II Chron. 34:22-28.
Ésaïe appelle sa femme “la prophétesse”. (És. 8:3.) Cela laisse entendre qu’elle avait reçu une mission prophétique de Jéhovah, comme les prophétesses qui l’avaient précédée.
Jéhovah a parlé à Ézéchiel de femmes israélites qui se comportaient “en prophétesses, et cela de leur propre cœur”. On peut en déduire que ces prophétesses n’avaient pas reçu leur mission de Dieu, mais qu’elles s’étaient faites elles-mêmes prophétesses, se rendant coupables d’imposture (Ézéch. 13:17-19). Par leurs pratiques et leur propagande trompeuses, elles ‘traquaient des âmes’, condamnant les justes et excusant les méchants. Toutefois, Jéhovah allait délivrer son peuple de leur main. — Ézéch. 13:20-23.
Au Ier siècle de notre ère, alors que les Juifs étaient toujours en relations d’alliance avec Jéhovah, une femme âgée, Anne, était prophétesse. Elle “n’était jamais absente du temple, servant jour et nuit par un service sacré, avec jeûnes et supplications”. En parlant “de l’enfant [Jésus] à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem”, elle s’est comportée en prophétesse, au sens premier du terme, car elle proclamait une révélation du dessein divin. — Luc 2:36-38.
La prophétie figurait parmi les dons miraculeux de l’esprit qui ont été accordés à la congrégation chrétienne au début de son existence. Certaines chrétiennes, comme les quatre filles vierges de Philippe, prophétisaient sous l’influence de l’esprit saint de Dieu (Actes 21:9; I Cor. 12:4, 10). Cela réalisait la prédiction suivante de Joël (2:28, 29): “Vos fils et vos filles prophétiseront.” (Actes 2:14-18). Ce don n’affranchissait pas la femme de sa soumission à son mari ou aux hommes de la congrégation chrétienne. Du reste, en signe de soumission elle devait se couvrir la tête quand elle prophétisait (I Cor. 11:3-6) et elle ne pouvait pas enseigner au sein de la congrégation. — I Tim. 2:11-15; I Cor. 14:31-35.
Dans la congrégation de Thyatire, une femme comparable à Jézabel se faisait passer pour prophétesse, mais elle agissait comme les fausses prophétesses d’autrefois, de sorte que Jésus Christ l’a condamnée dans le message qu’il a adressé à Jean en Révélation 2:20-23. Elle enseignait, alors qu’elle n’en avait pas le droit, et elle incitait les autres membres de la congrégation à l’inconduite.
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PROPHÉTIE
Message divinement inspiré; révélation ou proclamation de la volonté ou du dessein de Dieu. Il peut s’agir d’un enseignement moral, de l’expression d’un commandement ou d’un jugement divin, ou encore de l’annonce d’un événement à venir. — Voir PROPHÈTE.
Quelques exemples illustreront le sens des termes originaux. Après avoir reçu dans une vision l’ordre de ‘prophétiser au vent’, Ézéchiel a tout simplement transmis au vent le commandement que Dieu lui avait adressé (Ézéch. 37:9, 10). Quand, après l’avoir couvert et giflé lors de son procès, des hommes ont dit à Jésus: “Prophétise-nous, Christ! Qui est-ce qui t’a frappé?”, ils ne lui demandaient pas d’annoncer l’avenir, mais d’identifier sous l’inspiration de Dieu ceux qui le frappaient (Mat. 26:67, 68; Luc 22:63, 64). La Samaritaine à qui Jésus a parlé auprès d’un puits a reconnu en lui un “prophète” parce qu’il avait révélé sur son passé des choses qu’il ne pouvait connaître que par la puissance divine (Jean 4:17-19; voir Luc 7:39). De même, des passages des Écritures comme le ‘sermon sur la montagne’ et la condamnation des scribes et des Pharisiens (Mat. 23:1-36) peuvent être définis comme des prophéties, car ils dévoilent la pensée de Dieu au même titre que les déclarations d’Ésaïe, de Jérémie et des autres prophètes. — Voir Ésaïe 65:13-16 et Luc 6:20-25.
Évidemment, on trouve aussi de nombreuses prédictions dans la Bible. Parmi les premières, citons Genèse 3:14-19; 9:24-27; 27:27-40; 49:1-28; Deutéronome 18:15-19.
Jéhovah Dieu est la Source de toute prophétie véridique. C’est lui qui donne les prophéties au moyen de son esprit saint ou, parfois, par l’entremise de messagers angéliques guidés par l’esprit (II Pierre 1:20, 21; Héb. 2:1, 2). Les prophéties hébraïques commencent souvent par les mots: “Entendez la parole de Jéhovah!” (És. 1:10; Jér. 2:4). Du reste, l’expression “la parole” désigne fréquemment un message ou une prophétie divinement inspirés. — És. 44:26; Jér. 21:1; Ézéch. 33:30-33; voir Ésaïe 24:3.
C’EST POUR RENDRE TÉMOIGNAGE À JÉSUS QUE SONT INSPIRÉES LES DÉCLARATIONS PROPHÉTIQUES
Dans une vision, un ange a dit à l’apôtre Jean: “C’est pour rendre témoignage à Jésus que sont inspirées les déclarations prophétiques.” (Littéralement: “Le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.”) (Rév. 19:10). L’apôtre Paul appelle Christ le “saint secret de Dieu” et il ajoute qu’“en lui sont soigneusement cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance”. (Col. 2:2, 3.) Il en est ainsi parce que Jéhovah a assigné à son Fils le rôle central dans la réalisation de son grand dessein, qui consiste à sanctifier son nom et à rétablir la terre et ses habitants à la place qu’il a prévue pour eux, et ce par “une administration à l’achèvement des temps fixés, à savoir: réunir de nouveau toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre”. (Éph. 1:9, 10; voir I Corinthiens 15:24, 25.) Puisque l’accomplissement du grand dessein de Dieu est entièrement lié à Jésus (voir Colossiens 1:19, 20), toute prophétie, tout message inspiré que Dieu a fait proclamer par ses serviteurs désignait son Fils. Ainsi, conformément à Révélation 19:10, tout ‘l’esprit’ des prophéties (leur destination, leur but et leur fin) consistait à rendre témoignage à Jésus qui, de par le choix de Jéhovah, est “le chemin, et la vérité, et la vie”. — Jean 14:6.
Au moment même où la rébellion s’est déclarée en Éden, Jéhovah Dieu a commencé à “rendre témoignage à Jésus” par sa prophétie relative à la “postérité” qui ‘meurtrirait à la tête’ le serpent, son Adversaire (Gen. 3:15). L’alliance abrahamique annonçait que cette Postérité bénirait toutes les familles de la terre et remporterait la victoire sur l’ennemi et sa “postérité”. (Gen. 22:16-18; voir Galates 3:16.) Il a aussi été prédit que la Postérité promise, ou “Schilo” (“celui à qui il appartient”), apparaîtrait dans la tribu de Juda (Gen. 49:10). Par l’entremise de la nation d’Israël, Jéhovah a révélé son dessein de se constituer un “royaume de prêtres et une nation sainte”. (Ex. 19:6; voir I Pierre 2:9, 10.) Par ailleurs, la Loi donnée à Israël, avec ses sacrifices et sa prêtrise, évoquait à l’avance le sacrifice du Fils de Dieu et son sacerdoce royal au ciel (avec les prêtres qui lui seraient adjoints) au cours de son règne de mille ans (Héb. 9:23, 24; 10:1; Rév. 5:9, 10; 20:6). C’est ainsi que la Loi a été un “tuteur menant à Christ”. — Gal. 3:23, 24.
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