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ProphétieAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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Quand il en était besoin, les prophéties pouvaient aussi servir d’avertissement. On en trouve un excellent exemple dans celle que Jésus a formulée au sujet de la destruction de Jérusalem et de la situation par laquelle ses disciples sauraient que le temps était venu de quitter la ville pour se mettre en lieu sûr (Luc 19:41-44; 21:7-21). Des avertissements prophétiques semblables s’appliquent à la présence du Christ. — Voir Matthieu 24:36-42.
Lors de l’effusion de l’esprit saint à la Pentecôte, les chrétiens ont reçu des dons miraculeux, comme le don des langues et le don de prophétie. Parfois (mais pas forcément dans tous les cas), le don de prophétie se traduisait par des prédictions, comme celles d’Agabus (Actes 11:27, 28; 21:8-11), qui permettraient à la congrégation chrétienne ou à certains de ses membres de se préparer en vue d’une situation ou d’une épreuve particulière. Les lettres canoniques des apôtres et d’autres disciples renferment aussi des prédictions divinement inspirées, telle l’annonce de l’apostasie à venir et de la forme qu’elle revêtirait, du jugement de Dieu et de son exécution future. Par ailleurs, elles révélaient des vérités doctrinales qui n’avaient pas encore été comprises, ou bien elles développaient et clarifiaient celles qui avaient déjà été révélées (Actes 20:29, 30; I Cor. 15:22-28, 51-57; I Thess. 4:15-18; II Thess. 2:3-12; I Tim. 4:1-3; II Tim. 3:1-13; 4:3, 4; voir Jude 17-21). Le livre de la Révélation est rempli de renseignements prophétiques qui sont autant d’avertissements, et qui aident les lecteurs à discerner les “signes des temps” (Mat. 16:3) et à agir en conséquence sans tarder. — Rév. 1:1-3; 6:1-17; 12:7-17; 13:11-18; 17:1-12; 18:1-8.
Prophéties à accomplissement multiple
L’emploi que Jésus et ses disciples ont fait des prophéties révèle qu’une prédiction peut avoir plus d’une réalisation. Tel était le cas quand Paul a appliqué à son époque la prophétie d’Habacuc, qui s’était d’abord accomplie avec la désolation de Juda par Babylone (Hab. 1:5, 6; Actes 13:40, 41). Jésus a ainsi montré que la prophétie de Daniel relative à la “chose immonde qui cause la désolation” devait se réaliser dans sa génération. Cependant, les prophéties de Daniel rattachent aussi la “chose immonde” qui cause la désolation à l’époque où se lève Michel (Dan. 9:27; 11:31-35; 12:1; Mat. 24:15, 16). Or les preuves bibliques montrent que cet événement s’est produit quand Jésus Christ a commencé à régner (voir MICHEL). Jésus lui-même a annoncé sa venue dans la puissance du Royaume, et cette prophétie ne s’est pas réalisée au Ier siècle de notre ère (Mat. 24:29, 30; Luc 21:25-32). Cela fait penser à un double accomplissement. Voilà pourquoi, au sujet des prophéties à double accomplissement, la Cyclopædia (vol. VIII, p. 635) de M’Clintock et Strong fait ce commentaire: “Ce point de vue sur l’accomplissement des prophéties semble nécessaire à l’explication de la prédiction de notre Seigneur sur le mont [des Oliviers], prédiction qui se rapportait à la fois à la chute de Jérusalem et à la fin de l’ère chrétienne.”
DIVERSES FORMES DE PROPHÉTIE
Outre les déclarations émanant directement des prophètes (tout en s’accompagnant parfois d’actes symboliques [I Rois 11:29-31] ou d’allégories), Jéhovah a utilisé d’autres formes de prophétie. Ainsi, des personnages prophétiques ont préfiguré le Messie, Jésus Christ. Hormis David, dont nous avons déjà parlé, on peut citer le roi-prêtre Melchisédek (Héb. 7:15-17), le prophète Moïse (Actes 3:20-22) et d’autres encore. À ce propos, il est à noter qu’on ne doit pas considérer ces personnages comme typiques ou prophétiques sous tous les rapports. Par exemple, les trois jours que Jonas a passés dans le ventre du grand poisson indiquaient d’avance le temps que Jésus passerait dans le Schéol. Toutefois, la répugnance de Jonas à s’acquitter de sa mission ainsi que d’autres aspects de sa vie ne préfiguraient en rien l’attitude du Fils de Dieu. De même, Jésus a dit qu’il était “plus que Salomon”, car sa sagesse et la paix de son règne sont semblables, quoique supérieures, à celles de Salomon. Toutefois, contrairement à Salomon, Jésus n’est pas tombé dans le péché. — Mat. 12:39-42.
Des drames prophétiques ont aussi été produits par Dieu, bien que souvent leur signification n’ait pas été évidente à l’époque où ils ont eu lieu. Paul évoque un tel “drame symbolique” dans le cas des deux fils qu’Abraham a eus, l’un de Sara et l’autre de son esclave Agar. Il montre que ces deux femmes représentent les relations qui découlent de deux alliances, l’alliance abrahamique et l’alliance de la Loi, et que leurs enfants figurent les deux peuples nés de ces alliances, la nation chrétienne libre et l’Israël selon la chair, qui reste dans l’esclavage à cause de son incroyance (Gal. 4:21-31; voir Jean 8:31-36). Le déluge du temps de Noé et les conditions qui l’ont précédé préfiguraient aussi des conditions qui régneraient au temps de la présence future du Christ, ainsi que ce qui en résulterait pour ceux qui rejetteraient la voie de Dieu. — Mat. 24:36-39; voir I Corinthiens 10:1-11.
Il arrive aussi que des lieux revêtent une signification prophétique. Ainsi la ville de Jérusalem, sur le mont Sion, représente quelquefois une organisation céleste (Gal. 4:26; Héb. 12:22, 23). La “Nouvelle Jérusalem” symbolise l’“épouse” céleste du Christ, qui se compose des membres de la congrégation chrétienne (Rév. 21:2, 9-14; voir Éphésiens 5:23-27, 32, 33; Révélation 14:1-4). Cependant, à cause de l’infidélité de la majeure partie de ses habitants, le nom de Jérusalem peut aussi être employé en mauvaise part (Gal. 4:25; voir Ézéchiel 16:1-3, 8-15; voir JÉRUSALEM [ce qu’elle représentait]). D’autres lieux sont mentionnés dans un sens de toute évidence symbolique. Citons Sodome, l’Égypte, Méguiddo, Babylone, ainsi que la Géhenne ou vallée de Hinnom. — Rév. 11:8; 16:16; 18:2; Mat. 23:33.
Le tabernacle, quant à lui, fournissait un modèle prophétique tant par les objets qui s’y trouvaient que par les cérémonies qui s’y déroulaient. L’apôtre montre que son mobilier, ses services et ses sacrifices constituaient une figure de réalités spirituelles, “une représentation typique et une ombre des choses célestes”. — Héb. 8:5; 9:23, 24.
COMMENT ÉPROUVER LES PROPHÉTIES ET LEUR INTERPRÉTATION
À cause des faux prophètes, Jean nous encourage à ne pas ajouter foi à toute “parole inspirée” (ou prophétie, au sens premier du terme), mais à ‘éprouver les paroles inspirées pour voir si elles proviennent de Dieu’. (I Jean 4:1.) Pour ce faire, Jean cite une doctrine, à savoir que Christ est venu dans la chair. Cependant, il ne voulait manifestement pas dire qu’il s’agissait là du seul critère à prendre en considération. Il ne faisait que citer un exemple portant sur une question fréquemment discutée, peut-être la plus discutée de toutes à son époque (I Jean 4:2, 3). Il importe également de savoir si la prophétie est en harmonie avec la parole et la volonté révélées de Dieu (Deut. 13:1-5; 18:20-22). Pour qu’une prophétie ou une interprétation soient exactes, cette harmonie ne peut être partielle; elle doit être complète. Au Ier siècle, certains membres de la congrégation chrétienne avaient reçu le don du “discernement des déclarations inspirées” (I Cor. 12:10) qui permettait de reconnaître les prophéties authentiques. Bien que ce don ait cessé, il est raisonnable de penser que l’intelligence des prophéties serait toujours donnée par Dieu au moyen de la congrégation, surtout au “temps de la fin”, non plus d’une façon miraculeuse, mais au moyen d’une étude minutieuse et d’une comparaison des prophéties avec les circonstances et les événements qui se produiraient. — Voir Daniel 12:4, 9, 10; Matthieu 24:15, 16; I Corinthiens 2:12-14; I Jean 4:6; voir INTERPRÉTATION.
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PropitiationAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROPITIATION
Voir RANÇON, RÉCONCILIATION.
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PropitiatoireAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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PROPITIATOIRE
(héb. kapporèth, d’une racine signifiant “recouvrir” ou “couvrir le péché”, d’où “propitiatoire”).
Suivant les instructions que Jéhovah avait données à Moïse, l’artisan Bézalel fit pour le coffre sacré appelé arche de l’alliance un couvercle en or pur de deux coudées et demie (environ 1,10 mètre) de long et d’une coudée et demie (environ 65 centimètres) de large. À ses deux extrémités, un chérubin l’abritait, les ailes déployées vers le haut et la face tournée vers le couvercle. L’Arche a été placée dans la partie du tabernacle qu’on nommait Très-Saint. — Ex. 25:17-21; 37:1, 6-9.
Le jour des Propitiations (yôm hakkipourim, littéralement “jour des couvertures ou des expiations” [Lév. 23:27, 28]), le grand prêtre entrait dans le Très-Saint et procédait à l’aspersion d’une partie du sang du taureau devant le couvercle (à l’est), après quoi il agissait de même avec le sang du bouc (Lév. 16:14, 15). Ainsi, le couvercle en or de l’Arche jouait un rôle dans la “propitiation” (ou couverture) typique des péchés.
UNE IMAGE DE LA PRÉSENCE DE JÉHOVAH
Quand il voulait communiquer avec Moïse ou avec le grand prêtre, Jéhovah parlait d’entre les chérubins du propitiatoire (Ex. 25:22; Nomb. 7:89; voir Lévitique 10:8-10; Nombres 27:18-21). Il avait annoncé qu’il apparaîtrait dans une nuée au-dessus du couvercle de l’Arche. Selon toute apparence, un rayonnement ou une lumière se dégageait de cette nuée pour éclairer le Très-Saint. — Lév. 16:2; voir Psaume 80:1.
“LA MAISON DU PROPITIATOIRE”
En I Chroniques 28:11, le Très-Saint, la partie la plus retirée du temple, est appelé ‘maison du kapporèth’. Dans ce passage, il semble bien que le terme hébreu ne se rapporte pas simplement au “couvercle” du coffre, mais qu’il évoque la fonction spéciale que celui-ci remplissait pour la propitiation des péchés. Voilà pourquoi l’expression a été traduite par “maison de l’absolutoire” (Chouraqui), “maison de propitiation” (Glaire) ou “maison du propitiatoire” (MN).
SENS SYMBOLIQUE
En Hébreux 9:5, le couvercle de l’Arche est désigné par le mot grec hilastêrios, “propitiatoire”. À titre de modèle typique, on considérait que Dieu était présent entre les deux chérubins du propitiatoire (Lév. 16:2; Ex. 25:22). Le rédacteur de la lettre aux Hébreux révèle que tout cela était symbolique. Comme le grand prêtre entrait dans le Très-Saint avec le sang des sacrifices, de même le Christ a présenté la valeur de son sacrifice à Jéhovah, non devant un propitiatoire au sens propre du terme, mais en Sa présence même, au ciel. — Lév. 16:15; Héb. 9:11-14, 24-28.
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PROPRIÉTAIRE TERRIEN
{Article non traduit.}
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PROSÉLYTE
Le terme grec prosêlutos désigne un “étranger” ou “quelqu’un qui est venu au judaïsme, un converti”. On le trouve aussi bien dans la traduction des Septante que dans les Écritures grecques chrétiennes.
Pendant plus de dix-neuf siècles, Jéhovah a traité avec un peuple particulier et choisi, la famille d’Abraham et sa descendance, essentiellement la nation d’Israël. Mais il était toutefois possible pour quelqu’un qui n’était pas Hébreu ou Israélite et qui le désirait de servir Jéhovah selon les exigences du vrai culte. Il devait alors se convertir à la vraie religion, c’est-à-dire devenir un prosélyte. La loi mosaïque prévoyait des dispositions spéciales pour les personnes qui n’étaient pas d’origine israélite et qui résidaient en Israël. Un “résident étranger” pouvait donc devenir un adorateur de Jéhovah à part entière; s’il s’agissait d’un homme, il devait être circoncis pour attester qu’il acceptait le vrai culte. — Ex. 12:48, 49.
Tout au long de l’histoire des Israélites, des non-Juifs sont devenus prosélytes; ils disaient en fait à la nation juive ce que la Moabite Ruth a dit à Naomi: “Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu, mon Dieu.” (Ruth 1:16; Josué 6:25; Mat. 1:5). La prière que prononça Salomon lors de l’inauguration du temple reflétait la générosité de Jéhovah envers ceux de nombreuses nations qui pouvaient désirer le servir en tant que prosélytes (I Rois 8:41-43). Les Écritures nous donnent le nom de certains non-Juifs qui devinrent manifestement des prosélytes: Doëg l’Édomite (I Sam. 21:7), Urie le Hittite (II Sam. 11:3, 11) et Ébed-Mélec l’Éthiopien (Jér. 38:7-13). À l’époque de Mardochée, lorsque les Juifs ont reçu l’autorisation de se défendre, “beaucoup parmi les peuples du pays se déclaraient Juifs”. (Esther 8:17.) La version des Septante dit: “Et beaucoup de Gentils furent circoncis, et devinrent Juifs.” — Bagster.
UN PROSÉLYTISME ACTIF
À la suite de l’exil en Babylonie, le judaïsme se répandit largement. Les Juifs de la Diaspora en vinrent à côtoyer de nombreuses nations païennes. Grâce à l’établissement de synagogues et à la traduction des Écritures hébraïques en langue grecque, les habitants du monde romain ont pu connaître plus facilement la religion juive. Des écrivains de l’Antiquité tels qu’Horace et Sénèque ont attesté que dans divers pays de nombreuses personnes se joignirent aux Juifs et devinrent ainsi des prosélytes. Josèphe rapporte que les Juifs qui résidaient à Antioche de Syrie “firent beaucoup de prosélytes
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