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L’extension de l’adoration pure en NigeriaLa Tour de Garde 1953 | 1er juillet
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L’extension de l’adoration pure au Nigeria
L’ŒUVRE des témoins de Jéhovah dans la Côte de l’Or et au Nigeria s’est trouvée être très féconde, et nombreux sont les chefs des différentes stations missionnaires dans ces colonies qui en ressentent la réaction, car c’est par milliers que les indigènes quittent leurs organisations et deviennent des témoins de Jéhovah. Cela est certainement la raison pour laquelle la Watch Tower Society a reçu, par l’intermédiaire de Washington, la communication aux termes de laquelle on semble avoir pris la décision d’interdire aux représentants de cette Société l’accès de ces régions. On constatera, en lisant l’exposé ci-après des expériences faites jusqu’ici, dans quelle mesure l’œuvre a porté ses fruits dans un de ces pays, le Nigeria. Cet exposé a été présenté à l’occasion du congrès des témoins de Jéhovah à Freetown, Sierra-Leone, par deux missionnaires de la Tour de Garde exerçant leur activité au Nigeria, exposé relaté ici par M. G. Henschel, le secrétaire du président de la Société.
“ Les témoins de Jéhovah au Nigeria font preuve de zèle et d’esprit de décision. La plupart d’entre eux sont pauvres en biens de ce monde. Ils habitent des huttes en torchis. Leur nourriture est simple : du manioc et de l’igname et de temps à autre un morceau de poisson ou de viande. Mais ils possèdent et aiment la vérité. Ils savent qu’ils doivent la prêcher et ils le font avec joie. Ils ont fidèlement prêché et fait briller leur lumière. Et le résultat ? La vérité s’est répandue dans plus de 400 villes et villages, ainsi que dans des douzaines de lieux écartés. Des groupes ont été organisés. Il y a là maintenant plus de 12 600 prédicateurs, et les témoins de Jéhovah sont représentés partout au Nigeria et même au Cameroun britannique.
“ Une chose qui a aidé les frères à progresser dans leur mission comme prédicateurs de Dieu, c’est l’organisation de grandes assemblées. Une telle organisation exige, il est vrai, beaucoup de travail, car il n’y a pas de salles et les frères doivent aménager eux-mêmes les lieux des assemblées. Tout le monde se met en mouvement pour venir à un de ces congrès. Les frères arrivent par autobus, à bicyclette et à pied. Pour arriver au but, ils font parfois deux jours de marche ou voyagent pendant trois jours sur un fleuve en canot à rames.
“ Le dimanche matin, quand tout le monde dort encore, c’est en masse qu’ils arrivent de tous côtés au village. En venant ils se servent de la méthode appliquée par Gédéon pour annoncer le discours public. Très peu de personnes possèdent une montre, c’est pourquoi, peu avant la conférence, intervient une dernière annonce. Un groupe de frères se rend en chantant dans une direction, puis dans une autre et annonce aux gens que la conférence va commencer. Ce qui s’est passé à Abiriba prouve à quel point cette méthode est efficace. Cette dernière invitation avait secoué à tel point la population que celle-ci, au nombre de 1 734 personnes, accourut tout entière au lieu de réunion, bien que 300 frères seulement fussent présents.
“ Pour démontrer l’effet qu’une telle assemblée peut produire dans un village, nous citerons la localité d’Akwete, où il n’y avait encore aucun témoin de Jéhovah. Les témoins durent parcourir une distance de trente-deux kilomètres pour venir procéder aux préparatifs. La population était inamicale et ne prêta son aide qu’à contrecœur. Les frères eurent non seulement de grosses difficultés pour louer un terrain où devait se tenir l’assemblée, mais au lieu de pouvoir exécuter le travail eux-mêmes, ils durent payer d’autres personnes, à un prix fixé par les habitants du village, pour la construction de la hutte pour l’assemblée. Après son arrivée, le représentant spécial de la Société consacra deux jours à visiter les chefs, en vue de créer une bonne entente et de dissiper les craintes.
“ Le vendredi matin, les témoins commencèrent d’arriver de toutes parts au nombre d’environ 400. Leurs visages rayonnants répandirent la joie dans tout le village et produisirent immédiatement un changement d’humeur. Les villageois commencèrent d’être mieux disposés. Ils ne voulaient d’abord rien avoir affaire avec les témoins de Jéhovah, puis, tout à coup, ils leur offrirent de les loger gratuitement. Le prix de construction de la cabane pour l’assemblée fut réduit. Les chefs eux-mêmes se mirent activement à la recherche de bancs. Tout Akwete bourdonnait d’une intense activité théocratique. Quel fut le résultat ? Des centaines de personnes du village assistèrent à l’assemblée, deux d’entre elles furent baptisées et prirent part au service de prédication. Huit mois plus tard, Akwete possédait un groupe de 22 ministres. On pourrait raconter des douzaines d’expériences de ce genre.
“ À Adagbrasa, le prêtre catholique européen organisa ses ouailles pour qu’elles fassent du bruit. Elles occasionnèrent alors un tel tumulte que le programme présenté le vendredi à l’occasion de l’assemblée de circuit fut complètement inintelligible. Cela irrita les chefs et la plupart des habitants du village à tel point que, le samedi matin à la première heure, les anciens firent publier un manifeste selon lequel chacun qui dérangerait les témoins de Jéhovah serait puni d’une amende de cinq shillings et d’une bouteille de gin. Avant cette assemblée, il n’y avait point de témoins de Jéhovah dans le village. Peu après, il y fut organisé une étude de la Bible, à laquelle prirent part seize personnes, et ce chiffre ne tarda pas à doubler.
“ Il arrive que les ecclésiastiques disent aux gens qui se plaignent : “ Eh bien, si vous n’êtes pas contents, allez et ralliez-vous aux témoins de Jéhovah. ” Et c’est précisément cela que font beaucoup de personnes, que ce soit ou non sur les conseils des ecclésiastiques, lesquels sont impuissants en présence de cette situation. Ceux qui cherchent loyalement la vérité se joignent avec joie aux témoins de Jéhovah dans la vraie adoration.
“ Au cours de l’assemblée à Ode Irele, il se passa ce qui suit : Dans une communauté harmonieuse, les frères construisaient une belle cabane pour leurs assemblées. Cette activité suscita parmi la population un vif enthousiasme. Ces gens n’avaient encore jamais vu une telle cabane, et encore moins la solidarité et l’entrain avec lesquels les frères se mettaient à l’œuvre. Les méthodistes de l’endroit tinrent une assemblée extraordinaire, pour examiner la situation. Non, il n’était pas question de faire opposition, mais plutôt de s’associer aux témoins de Jéhovah. Il fut décidé de percevoir de chaque membre cinq shillings et de verser cette somme aux témoins de Jéhovah à titre de cotisation des membres. Mais ils apprirent bientôt ce qui est exigé en réalité : connaître la vérité et devenir un proclamateur dévoué du royaume de Jéhovah. L’argent ne peut faire cela ! Le jour de l’ouverture, 811 personnes étaient présentes, dont 400 seulement étaient des frères. Le deuxième jour, 937 personnes se rendirent à l’assemblée du soir. Elles emplirent la cabane jusque dans ses derniers coins et recoins, et stationnaient encore autour de celle-ci. Les habitants du village firent preuve du même enthousiasme que les frères. Le dimanche, 75 personnes symbolisèrent leur acte de dévouement par le baptême, dont trois étaient des habitants du village.
“ Il y a environ deux ans, un frère ne sachant ni lire ni écrire vint se fixer à Emu. Il n’y avait là encore aucun témoin de Jéhovah. Son employeur catholique refusait d’écouter le message, mais un jour il dit : “ Ce doit pourtant être la vérité. ” Au bout de très peu de temps, cinq personnes se réunirent pour une étude de la Bible, et peu après ils en parlèrent à d’autres voisins. Lorsque la Parole commença de se répandre dans la contrée, habitée par des catholiques et des adeptes de la communauté juju, des persécutions éclatèrent. Toutefois, un des chefs du camp adverse accepta la vérité. Un serviteur consacrant tout son temps au travail fut envoyé dans cette région et organisa un groupe. L’œuvre s’étendit de plus en plus. Récemment, un représentant spécial de la Société visita ce groupe, qui compte actuellement plus de cinquante ministres de l’Évangile, et rencontra 130 personnes à l’étude de La Tour de Garde. À l’heure actuelle, il n’y a plus qu’un seul adhérent de l’église catholique, et celui-ci prend également part aux études des témoins de Jéhovah. Les seuls adversaires ne sont plus que les adeptes de la communauté juju, mais eux aussi voient l’écriture tracée sur la muraille.
“ Ntan Udom fournit un autre bon exemple. Depuis des temps immémoriaux, la Société Ekpo, une organisation juju, célébrait au cours des trois à quatre mois de sécheresse ses fêtes traditionnelles accompagnées d’orgies. Ses membres se masquent et s’enivrent et parcourent dans cet état les villages, absolument libres de faire ce qui leur plaît. Pendant que, masqués, ils traversent le village en dansant, personne qui n’appartient pas à cette organisation ne peut, d’après la loi, se montrer en public ou hors de sa cour. Cette loi a toujours été scrupuleusement observée. Maintenant sont venus les témoins de Jéhovah qui ne reconnaissent que les lois qui sont en harmonie avec les lois de Dieu ; et comme il leur est ordonné de prêcher, peu importe si c’est la saison des pluies ou la saison sèche, que faire ?
“ Les frères obéirent aux commandements de Dieu, ce qui eut pour conséquence que l’un d’eux fut grièvement blessé d’un coup de machette. Douze autres frères furent arrêtés et frappés d’une amende de 120 livres sterling. Plus de 500 personnes assistèrent aux délibérations du tribunal pour voir comment les gens de l’Ekpo liquideraient la société des témoins de Jéhovah et se débarrasseraient d’eux. Le ministre de leur assemblée se déclara prêt à mourir, mais exprima le vœu de pouvoir d’abord rendre un puissant témoignage.
“ Le quatrième jour des délibérations, ce fut à son tour de parler. Il rendit un témoignage tellement efficace de la souveraineté de Jéhovah et de ses desseins que le tribunal en fut ébranlé. Les chefs (juges) se mirent à trembler. La plainte fut déclarée non recevable. Un chef pria ce frère de le visiter dans sa maison et d’étudier la Bible avec lui. L’activité des témoins de Jéhovah a fini par briser complètement la puissance de la Société Ekpo. Ces quelques dernières années, elle n’a plus organisé ses traditionnels cortèges masqués. Les gens de ce monde ont exprimé leur reconnaissance pour la liberté dont ils jouissent maintenant à la suite de la victoire remportée par les témoins de Jéhovah.
“ L’église d’Écosse qui a également exercé une grande influence sur les gens de cette contrée est en train de se désagréger. Vis-à-vis de la belle Salle du Royaume des témoins de Jéhovah, se trouve leur édifice délabré, dont un mur menace ruine. L’“ Église du Seigneur ”, introduite il y a plus de sept ans dans cette contrée et qui avait célébré régulièrement la fête de Noël, avait cessé de le faire il y a deux ans. Le pasteur avait fait remarquer à cette époque : “ Cette année nous ne célébrerons pas la fête de Noël. Pourquoi ? Parce que les témoins de Jéhovah ne fêtent pas Noël ! Et ce qu’eux font est bien ! ”
“ Les frères au Nigeria rendent, partout où ils vont, un bon témoignage. Ils constituent un bon exemple pour leur entourage. Dans certaines régions, aux conférences publiques il n’est pas difficile de discerner qui sont les témoins de Jéhovah et qui appartient au reste de la population. Les frères sont propres et vêtus, tandis que les autres sont le plus souvent nus et malpropres. Les témoins de Jéhovah ne gagnent pas davantage que les autres, mais ils vivent selon les préceptes de la Parole de Jéhovah et ne gaspillent pas leur gain pour de l’alcool et des femmes. Ils emploient ce qu’ils possèdent tout à l’honneur du nom de Jéhovah. Malgré l’analphabétisme et d’autres obstacles, les frères possèdent la vérité et progressent vers la maturité. Même les gens de ce monde sont à même de reconnaître la maturité des témoins de Jéhovah et voient en eux le peuple qui représente effectivement Dieu, le Très-Haut. ”
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1953 | 1er juillet
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Questions de lecteurs
● Galates 3:17 montre que l’alliance de la loi a été conclue 430 ans après l’alliance avec Abraham. Exode 12:40 dit que le séjour des enfants d’Israël en Égypte fut de 430 ans et qu’à la fin de cette période fut conclue l’alliance de la loi. L’alliance abrahamique fut toutefois conclue avec le patriarche des siècles avant que son petit-fils Jacob ou Israël entrât en Égypte avec ses descendants pour y séjourner. Comment la période qui s’est écoulée entre la conclusion des deux alliances pourrait-elle dès lors être la même que celle pendant laquelle ils séjournaient en Égypte ? — R. D., Maryland.
Si l’on consulte le “ Tableau des principales dates historiques ” paru dans La Tour de Garde du 1er janvier 1952, on trouvera qu’aux termes de citations de l’Écriture, l’alliance avec Abraham a été conclue en l’année 1943 av. J.-C., année dans laquelle Abraham entra en Canaan et commença à y séjourner. Cet événement caractérisait le début de la période des 430 ans. Trente ans plus tard, lorsqu’Ismaël se moqua d’Isaac, commença la période d’oppression de 400 ans (Gen. 15:13 ; 21:8, 9 ; Actes 7:6). En l’an 1728 av. J.-C., Jacob et toute sa famille s’associèrent à son fils Joseph en Égypte, pour vivre comme étrangers dans ce pays, et cela après une durée de 215 ans de séjour au pays de Canaan, qui avait débuté par Abraham. Puis s’écoulèrent 215 nouvelles années, avant qu’Israël fût délivré du séjour et de l’oppression en Égypte, ce qui eut lieu en 1513 av. J.-C. C’est à cette époque que fut faite l’alliance de la loi avec Israël. L’appui biblique de cette chronologie est contenu dans le tableau précité.
On reconnaît dès lors clairement dans le récit biblique que depuis la conclusion de l’alliance avec Abraham jusqu’à la conclusion de l’alliance de la loi, 430 ans se sont écoulés, ce que le récit contenu dans Galates 3:17 confirme. De même, il en résulte clairement qu’il y eut une période de séjour passager d’une durée de 430 ans, une moitié de ce laps de temps en Canaan et l’autre moitié en Égypte. Or, cela semble être en contradiction avec Exode 12:40, où il est dit : “ Le séjour des enfants d’Israël en Égypte fut de quatre cent trente ans. ” Mais on admet cette contradiction trop promptement. Le texte ne dit pas qu’ils ont habité pendant 430 ans en Égypte, mais que leur résidence temporaire avait cette durée. Ils ont habité l’Égypte pendant la deuxième moitié de cette période et non pendant la période entière. La façon dont la Septante reproduit ce texte traduit l’idée exacte : “ Et le séjour des enfants d’Israël, pendant lequel ils séjournèrent dans le pays d’Égypte et dans le pays de Canaan, était de quatre cent trente ans. ”
La Septante est une traduction faite aux deuxième et troisième siècles av. J.-C. et l’Exode a certainement été terminée au cours du troisième siècle et se fondait sur des manuscrits hébraïques qui étaient plus anciens que ceux du texte massorétique hébraïque reconnu. C’est pour cette raison que dans beaucoup de ses leçons elle peut être plus précise que le texte massorétique. Le Pentateuque samaritain, un texte hébraïque transcrit en caractères samaritains et qui abonde en tournures de phrases samaritaines, fut élaboré au cinquième siècle av. J.-C. et il renferme également la remarque sur le séjour en Canaan et en Égypte. C’était donc le séjour en Égypte et en Canaan qui faisait au total 430 ans, et non la période passée en Égypte seulement. Le temps écoulé entre la conclusion des deux alliances (430 ans) n’était donc pas le même que celui de la résidence en Égypte (215 ans) ; il n’existe
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