Questions de lecteurs
● Je m’attends à trouver la réponse à ma lettre dans la rubrique “Questions de lecteurs” de La Tour de Garde.
Le fait que ce périodique présente une rubrique intitulée “Questions de lecteurs” indique que nous recevons régulièrement des lettres dans lesquelles les lecteurs des ouvrages de la Société Watch Tower posent des questions sur différents sujets. Les uns demandent des explications sur des points doctrinaux ou des pensées émises dans des publications de la Société, d’autres, des conseils sur des problèmes qui les concernent personnellement.
Bien que nous n’ayons pas toutes facilités pour entretenir une correspondance illimitée avec nos lecteurs, nous sommes généralement en mesure d’aider la personne qui, voulant une réponse biblique à une question, ne peut l’obtenir là où elle se trouve. Quand on nous pose une question, nous y répondons par une lettre personnelle. Cependant, dans la rubrique citée plus haut, nous ne publions pas toutes les questions qui nous sont posées. La correspondance revêt parfois un caractère personnel ; dans ce cas elle ne présente pas d’intérêt pour l’ensemble de nos lecteurs. D’autres réponses ne sont pas publiées, parce que la question à laquelle elles se rattachent a déjà été traitée dans les publications de la Société. En pareil cas, nous nous bornons souvent à indiquer au lecteur les références qui lui permettront de consulter les matières déjà publiées sur ce sujet.
Toutefois, nous ne répondons pas aux lettres qui ne sont pas signées ou dont la signature se limite à de simples initiales. Par ailleurs, il est évident qu’il nous est impossible de répondre à une personne qui ne donne pas son adresse. Celui qui tient absolument à être aidé et à recevoir une réponse devrait faire en sorte qu’on puisse la lui faire parvenir, en indiquant son nom et son adresse. Les lettres qui sont laissées sans réponse parce que leur auteur n’a pas fourni ces renseignements ne paraîtront pas dans la rubrique “Questions de lecteurs”.
● Pourquoi, dans I Corinthiens 1:17, l’apôtre Paul dit-il que le Christ l’a envoyé, “non pour aller baptiser” ? Ne baptisait-il pas les croyants ?
Au milieu de ses remarques sur les difficultés provoquées par les divisions qui existaient au sein de la congrégation de Corinthe, l’apôtre Paul écrivit : “Car Christ m’a envoyé, non pour aller baptiser, mais pour déclarer la bonne nouvelle, non avec la sagesse du langage, pour que le poteau de torture du Christ ne soit pas rendu inutile.” — I Cor. 1:17.
Nous pouvons être certains que Paul savait que Jésus avait ordonné de faire des disciples et de les baptiser (Mat. 28:19, 20). L’apôtre voyagea beaucoup, faisant des disciples et enseignant les gens à observer toutes les choses que Jésus avaient ordonnées. Loin de minimiser l’importance du baptême, il recommandait ce dernier. — Actes 19:1-5.
Pour comprendre la déclaration consignée dans I Corinthiens 1:17, il faut la considérer dans son contexte. Dans les versets précédents, Paul dit qu’il a baptisé Crispus, Gaïus, ainsi que la maison de Stéphanas (I Cor. 1:14-16). S’il baptisait, ce n’était pas sans l’autorisation du Christ, mais bien plutôt conformément à l’ordre consigné dans Matthieu 28:19.
Le point que l’apôtre faisait ressortir était le suivant : il ne considérait pas le baptême des individus comme l’unique ou principale mission dont il avait été chargé. Le Christ lui avait ordonné de prêcher, d’être “témoin” auprès des nations. — Actes 26:16 ; 9:15.
Bien qu’il eût le droit de baptiser, et qu’il baptisât en fait, il y a des raisons pour lesquelles l’apôtre ne baptisa qu’un petit nombre de personnes. Le contexte indique que des divisions pouvaient surgir. Si les apôtres s’étaient spécialisés dans le baptême, ils auraient contribué à la création de groupes ou de clans revendiquant le privilège d’avoir été baptisés par des hommes particuliers.
Ainsi donc, lors de son séjour à Corinthe, quelques années avant la rédaction de sa première épître à la congrégation établie dans cette ville, Paul baptisa effectivement quelques personnes. Mais le baptême n’était pas un rite particulier que les apôtres, seuls, avaient le droit d’accomplir ; sa valeur ne dépendait pas de celui qui l’administrait, qu’il fût apôtre ou tout autre membre masculin de la congrégation chrétienne.
● À quel Zacharie Jésus fait-il allusion quand il parle de “Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel” ?
Jésus parlait contre les chefs religieux de son époque quand il dit : “Pour que retombe sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel.” (Mat. 23:35). Dans son récit, Luc omet les mots “fils de Barachie”. (Luc 11:50, 51.) On ne les trouve pas non plus dans le récit de Matthieu, tel qu’il apparaît dans le codex Sinaiticus. Toutefois, les preuves fournies par les manuscrits nous permettent d’affirmer que Jésus parlait bien de “Zacharie, fils de Barachie”.
Il est compréhensible que l’on se demande de qui Jésus voulait parler, car les Écritures hébraïques font mention de plus de vingt hommes portant le nom de Zacharie. Bien que certains commentateurs pensent qu’il s’agit de “Zacharie, fils de Bérékia”, rédacteur du livre de Zacharie, rien ne prouve que ce prophète ait été assassiné. — Zach. 1:1, LXX ; AC.
Il est généralement admis que Jésus parlait de Zacharie “fils du prêtre Joïada [ou Jéhojada, Sg]”, puisque ce Zacharie a été lapidé à l’époque du roi Joas (II Chron. 24:20-22, AC). À l’appui de cette conclusion, citons le fait que le livre des Chroniques est le dernier des livres inscrits dans le canon juif traditionnel, ce qui fait d’Abel le premier homme, et de Zacharie le dernier dont les Écritures hébraïques parlent comme ayant été assassinés. Par ailleurs, le lieu de la mort de ce Zacharie, “le parvis de la maison de Jéhovah”, correspond au lieu où, selon Jésus, le meurtre aurait été commis, soit “entre le sanctuaire et l’autel”.
Dans le cas d’Abel comme dans celui de Zacharie, il fut prédit qu’il y aurait un règlement de comptes pour le sang répandu (Gen. 4:10 ; II Chron. 24:22). De plus, il existe un puissant parallèle entre les circonstances et les événements qui ont marqué l’époque de Zacharie, fils de Jéhojada, et ceux qui ont caractérisé la génération contemporaine de Jésus. Aussitôt après la mort du prêtre Zacharie, une armée syrienne dépouilla Juda et exécuta le jugement prononcé contre Joas (II Chron. 24:23-25). Après avoir décrit la dette de sang dont s’étaient chargés ceux à qui il s’adressait, Jésus dit : “Toutes ces choses viendront sur cette génération.” (Mat. 23:36). Ces paroles se sont accomplies sur Jérusalem et sur la Judée dans les années 70 à 73 de notre ère.
Qui donc était le père de Zacharie : Barachie ou Jéhojada ? Certains pensent que le prêtre Jéhojada, qui était âgé (II Chron. 24:15), était en réalité son grand-père, et qu’il n’est pas question de son père (Barachie) dans les Écritures hébraïques, bien que son nom ait pu être préservé dans les généalogies des prêtres. Il a été émis une autre idée, qui semble parfaitement raisonnable, selon laquelle Jéhojada, père du Zacharie qui fut assassiné, aurait eu deux noms, comme c’est le cas pour d’autres personnages bibliques (Comparez Matthieu 9:9 et Marc 2:14). Il est intéressant de noter que le sens du nom Barachie (Jah bénit) ressemble beaucoup à celui de Jéhojada (Jéhovah connaît ou regarde). En tout cas, il était tout à fait approprié que Jésus rappelât le meurtre inique de Zacharie en condamnant les persécuteurs des serviteurs de Dieu de son époque.