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Les différences entre les races sont frappantesRéveillez-vous ! 1978 | 8 avril
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mentionne tout de même le point de vue selon lequel “le Noir constitue un chaînon entre l’ordre supérieur des singes et le reste de l’humanité”.
Des gens soutiennent donc que les Noirs sont des êtres inférieurs; et cette opinion n’a nullement disparu. Un homme a décrit en ces termes comment l’ensemble des gens du pays où il vivait considéraient cette question: “J’ai grandi dans un village du Sud où on racontait que les Noirs étaient de cette couleur à la suite d’une malédiction de Dieu. (...) D’ailleurs, on disait qu’après tout les Noirs n’étaient pas vraiment des êtres humains, mais qu’ils appartenaient à l’espèce animale.”
Même de nos jours certains hommes de science croient que les Noirs sont biologiquement inférieurs aux Blancs. Parue en 1974, une œuvre volumineuse, semblant faire autorité et approuvée par des éducateurs de renom, défendait ce point de vue. Le Guardian du 6 avril 1974 a écrit ce qui suit au sujet de l’auteur de ce livre, John Baker: “Avec virtuosité, il présente, comme un ensemble de données, des citations et des références qui, couchées dans un style destiné à créer une atmosphère fortement répulsive, pourraient donner l’impression à un lecteur n’ayant jamais approché des Noirs qu’ils ne sont pas tout à fait humains (par exemple, ‘Long déclare que les Noirs se distinguent par leur “odeur bestiale et fétide”’).”
Alors, qu’en est-il des différences raciales? Franchement, quelle est leur importance?
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La supériorité raciale existe-t-elle?Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
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La supériorité raciale existe-t-elle?
QUEL est votre point de vue sur les races? Ou plus précisément, estimez-vous que les Blancs ont une supériorité inhérente sur les Noirs? Quelle que soit votre réponse, que révèlent votre attitude et vos actions?
Les gens disent souvent qu’ils n’ont pas de préjugés raciaux. Pourtant, il est de fait que le racisme a longtemps prédominé. En conséquence, beaucoup continuent à croire à une infériorité innée des Noirs sur les Blancs et qu’il est normal qu’ils restent au bas de l’échelle sociale.
D’où viennent de telles idées et pourquoi ont-elles la vie si dure?
Le rôle de la religion
L’idée moderne d’une supériorité inhérente de la race blanche prit naissance lors de la conquête de l’Afrique et de l’asservissement des Noirs africains. Il fallait justifier le commerce des esclaves, d’autant plus que ceux qui s’y livraient se déclaraient chrétiens. Le juriste et philosophe français Montesquieu montra comment les trafiquants raisonnaient. ‘Selon eux, disait-il, il est impossible de croire que ces gens-là sont des hommes. Autrement on douterait que nous sommes chrétiens.’
En Amérique aussi, des hommes qui se disaient disciples du Christ voulaient justifier l’esclavage, car l’économie des planteurs de coton du Sud était basée sur l’esclavage des Noirs. Ainsi, un historien américain déclare:
“Le planteur du Sud cherchait dans les Écritures une confirmation biblique de cette pratique. (...) Il ne cessait d’affirmer que l’esclavage était non seulement approuvé, mais encore ordonné par la Bible, et que Dieu l’avait établi pour le bien même des Noirs.” — “Histoire complète des États-Unis” (angl.), par Clement Wood, pp. 217, 337.
Les Églises prirent la tête dans la défense de l’esclavage. Elles enseignaient que les Noirs étaient une race maudite et que leur peau était noire pour cette raison. En 1844, la question de l’esclavage provoqua la séparation des méthodistes du Nord de ceux du Sud. En 1845, les baptistes ainsi que les presbytériens se divisèrent le long de la ligne politique Mason-Dixon qui séparait le Nord du Sud. Même encore en 1902, une maison d’éditions bibliques de Saint Louis publia un livre à grande diffusion intitulé Le Noir est-il “une bête” ou est-il “fait à l’image de Dieu”? On y trouvait un chapitre intitulé “Preuves bibliques et scientifiques convaincantes démontrant que le Noir n’appartient pas à la famille humaine”.
Il ressort de ce qui précède qu’avec l’approbation des Églises, on regardait les Noirs comme foncièrement inférieurs aux Blancs. L’Encyclopédie britannique commente ainsi cette déplorable attitude: “Pour leur plus grand malheur, les Africains furent réduits en esclavage en Amérique par des chrétiens qui, ne pouvant allier leurs croyances et la pratique de l’esclavage, remodelèrent leur conception du Noir pour ne voir en lui qu’un bien de consommation et non un être humain habilité à jouir de ses droits et de la liberté.” — Vol. XVI, p. 200D. 1971.
Cependant, les Églises n’étaient pas les seules à défendre ce point de vue. Des philosophes et des savants s’en sont mêlés.
D’autres défenseurs de la supériorité blanche
Aux États-Unis, vers les années 1830, des philosophes sudistes formulèrent les principes de l’inégalité naturelle de l’homme, concept déjà accepté par la plupart des Sudistes. De plus, l’un des plus célèbres anthropologues américains de l’époque, Josiah Nott, essaya d’apporter à ce concept des preuves biologiques. Certains en arrivèrent à penser que les différentes races avaient évolué séparément et que les Noirs étaient restés plus proches des singes. L’Encyclopédie britannique énumère certaines caractéristiques censément probantes et ajoute: “Il semble que le Noir se place dans l’échelle de l’évolution à un degré inférieur à celui de l’homme blanc et plus proche des anthropoïdes supérieurs.” — Vol. XIX, 1911, p. 344.
De nos jours, cette opinion a encore des partisans, parmi lesquels le professeur Carleton Coon, ancien président de l’Association américaine des anthropologues. Il soutient que cinq races d’homme, séparées les unes des autres, “ont évolué indépendamment jusqu’à l’Homo sapiens, non pas en une fois, mais en cinq fois”. Un de ses représentants a déclaré, lors d’une émission nationale à la télévision américaine, que Coon “soutient, preuves à l’appui, que la race noire a 200 000 ans de retard sur la race blanche dans l’échelle de l’évolution”.
De telles idées sur les Noirs, propagées pendant si longtemps, nous aident à comprendre pourquoi les premiers Américains pouvaient dire que “tous les hommes naissent égaux” et légitimer en même temps une forme d’esclavage où des personnes étaient traitées comme des inférieurs. Paul Horton et Gerald Leslie donnent cette explication dans la troisième édition de leur livre La sociologie des problèmes sociaux (angl.):
“La déclaration selon laquelle ‘tous les hommes naissent égaux’ ne s’appliquait pas aux Noirs puisqu’ils étaient ‘des biens de consommation’ et non des hommes. Les théories telles que la malédiction biblique sur les descendants de Cham, les évolutions séparées ou incomplètes, le déterminisme géographique et les différences de quotient intellectuel ont souvent servi d’excuses pour traiter les Noirs comme des êtres inférieurs. Aussi longtemps que l’on a cru à de telles idées, et c’était le cas de la majorité des gens, il n’était pas contradictoire de professer un idéal démocratique tout en pratiquant la discrimination.”
Il est probable que peu de personnes prétendent de nos jours que les Noirs “ne sont pas des hommes”, mais beaucoup croient encore qu’ils sont intrinsèquement inférieurs. On cite comme “preuves” le fait qu’il y a chez eux un plus grand pourcentage de criminalité et de naissances illégitimes, que leur niveau social et économique est plus bas, et surtout que, dans l’ensemble, leur quotient intellectuel est au-dessous de la moyenne. Mais peut-on dire que ces constatations prouvent vraiment leur infériorité biologique? Certaines circonstances pourraient-elles expliquer l’infériorité moyenne des résultats des Noirs par rapport aux Blancs?
L’origine des Noirs américains
Aux États-Unis, beaucoup de gens s’imaginent que les ancêtres des Noirs américains étaient des sauvages dépourvus de culture et non civilisés. Ils pensent qu’ils étaient lents d’esprit,
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