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  • Les différences entre les races sont frappantes
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Les différences entre les races sont frappantes

      LA SCÈNE se passait en 1955, lors d’une réunion internationale tenue à Nuremberg, en Allemagne. Un groupe d’Européens entouraient deux Noirs américains et manifestaient leur joie de les avoir parmi eux. Ils caressaient leur peau et touchaient leurs cheveux. Apparemment, c’était la première fois qu’ils voyaient des Noirs, et leur différence de grain de peau piquait leur curiosité. Les deux Noirs prenaient plaisir à cet accueil chaleureux, car, chez eux, la mentalité raciste qui régnait depuis des siècles avait créé une tout autre situation.

      Considérez, par exemple, le cas des Spencer, une famille noire qui venait d’emménager dans un quartier aisé de New York. Le 31 décembre 1974, une bombe de fabrication artisanale, portant l’avertissement AVIS AUX NÈGRES, fut lancée dans leur maison. “Elle avait été conçue pour exterminer toute la famille”, déclara l’officier de police qui enquêta sur cette affaire.

      Un journaliste qui, à la suite de cet attentat, s’était informé auprès des Blancs du quartier, donna l’explication suivante: “Je leur demandais toujours: ‘Pourquoi ne voulez-​vous pas de Noirs ici?’ ‘Eh bien, je vais vous le dire, répondit un homme qui tenait un drapeau. En réalité, ils ne sont pas civilisés; partout où ils s’installent, la criminalité augmente, les quartiers se dégradent et les Blancs doivent partir.’”

      Néanmoins, beaucoup de Blancs sont disposés à fréquenter des Noirs et ils entretiennent avec eux des relations amicales. Les habitants du sud des États-Unis ont fait de grands progrès pour améliorer les rapports entre les deux races. Beaucoup d’écoles et de lieux publics ont supprimé les distinctions raciales. Malgré tout, beaucoup de personnes estiment encore que les différences entre les races sont telles qu’elles justifient la ségrégation raciale.

      La ségrégation: sur quelle base?

      En 1954, un décret de la Cour suprême des États-Unis a aboli la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Mais beaucoup d’Américains n’ont pas accepté cette décision ni l’injonction de 1969, issue de cette même cour, qui ordonnait à tous les districts de supprimer “immédiatement” toute ségrégation dans les écoles. La preuve en est qu’à la fin des années 1960, le pourcentage d’enfants noirs qui fréquentaient des écoles presque exclusivement noires était plus élevé qu’en 1954.

      Beaucoup d’Américains n’approuvent pas la décision de la Cour suprême, en date de 1967, selon laquelle il est inconstitutionnel “d’interdire à des personnes de se marier uniquement en raison de leur type racial”. Ce décret annulait toutes les lois qui prohibaient les mariages interraciaux aux États-Unis. Pourtant, il est encore fréquent d’entendre des gens dire qu’à leur avis on ne devrait pas se marier entre Noirs et Blancs.

      La situation qui règne dans les Églises démontre, elle aussi, que bien des gens sont convaincus que les différences entre les races justifient la ségrégation. Kyle Haselden, éditeur du journal The Christian Century, écrivit en 1964: “Ce n’est un secret pour personne que l’heure où la ségrégation dans la vie américaine est la plus nette est le dimanche matin à onze heures.” Et la ségrégation persiste. L’année dernière, le pasteur de l’Église baptiste de Plains, en Georgie, “déclara que sa démission avait été provoquée principalement par l’hostilité des paroissiens envers ses efforts pour supprimer la ségrégation dans son église”. — New York Post, 22 février 1977.

      En dépit d’une nette amélioration dans les rapports entre les races, certains semblent voir depuis quelque temps des raisons de se décourager. Un Noir a écrit ce qui suit dans The Christian Century du 28 avril 1976: “Je suis vraiment alarmé de constater la détérioration des rapports entre les Noirs et les Blancs. Mes amis de couleur partagent avec moi un sentiment d’échec et d’impuissance face à ce problème.”

      Il se produit souvent un phénomène de polarisation, chaque race se regroupant chacune de son côté et entretenant des sentiments hostiles à l’égard de l’autre. L’auteur mentionné ci-dessus ajoute: “Je suis allé me promener sur le campus de l’université de Yale. Deux étudiants de race blanche sont venus me trouver et se sont plaints que leurs camarades de classe noirs imposaient la ségrégation en choisissant d’habiter et de manger à part et en limitant au maximum leurs rapports sociaux avec les étudiants de race blanche.”

      Y a-​t-​il des différences importantes?

      En réalité, y a-​t-​il une grande différence entre les races? Est-​elle si grave que des hommes de race différente sont incapables de vivre ensemble, dans l’égalité et en prenant plaisir à la compagnie les uns des autres? Existe-​t-​il, par exemple, un fossé entre l’intelligence d’une race et celle d’une autre? Ou bien chaque race a-​t-​elle une odeur corporelle particulière, de sorte qu’il serait pénible pour des Noirs et des Blancs de vivre en commun?

      Il est évident que des différences existent. Les plus frappantes sont la couleur de la peau et la nature des cheveux, mais il y a aussi la forme du nez, des paupières et des lèvres. La plupart des Noirs ont les lèvres épaisses tandis que celles des hommes des autres races sont généralement plus minces.

      Cependant, certains Blancs s’empressent de citer ce qu’ils appellent des “différences plus importantes”. Comme nous l’avons vu plus haut, ils prétendent ‘qu’en réalité, les Noirs ne sont pas civilisés’ ou “qu’ils manquent de moralité”. Ils avancent comme preuve le fait qu’il y a chez eux un plus grand pourcentage de naissances illégitimes. Mais on entend aussi couramment d’autres affirmations du genre de celles-ci:

      “L’esprit de famille est plus faible chez les Noirs”, et on cite comme preuve le pourcentage plus élevé de séparations dans les familles noires. “La criminalité augmente quand les Noirs s’installent dans un quartier; celui-ci commence à se dégrader.” Pour prouver cette affirmation, des gens signalent que les quartiers noirs sont généralement moins bien entretenus et que les statistiques établissent que, proportionnellement, les Noirs commettent plus de délits que les Blancs. “Les Noirs sont moins intelligents que les Blancs.” Il est de fait qu’en moyenne le quotient intellectuel des Noirs est inférieur à celui des Blancs issus du même milieu socioéconomique et qu’ils réussissent moins bien à l’école.

      Mais pourquoi les Noirs font-​ils moins bien que les Blancs? Un rapport de la Commission des droits civiques des États-Unis éclaire ce point. Il déclare que “la condition d’infériorité évidente des gens de couleur ne peut résulter que de deux facteurs. Ou bien ils sont effectivement inférieurs en tant qu’individus, ou bien le racisme a empêché l’égalité naturelle entre Blancs et Noirs de se manifester durant les 300 années que les Noirs ont vécues aux États-Unis”. — Le racisme en Amérique — Comment le combattre? (angl.)

      Quelle est, à votre avis, la véritable raison?

      L’ancien point de vue

      À une certaine époque, on pensait généralement que les Noirs étaient inférieurs. L’Encyclopédie britannique (9e édition; 1884) déclare: “Aucun Noir de race pure ne s’est distingué comme homme de science, poète ou artiste, et toute l’histoire de cette race à travers le temps donne le démenti à l’assertion de quelques philanthropes ignorants selon laquelle ils seraient foncièrement égaux aux Blancs.” Elle parle aussi de “l’infériorité intellectuelle inhérente des Noirs, qui est plus prononcée encore que leurs différences physiques”.

      Cette encyclopédie fait remarquer que les enfants, qu’ils soient Noirs ou Blancs, semblent posséder le même degré d’intelligence. On peut lire: “Pratiquement tous les observateurs reconnaissent que l’enfant noir est dans l’ensemble aussi intelligent que celui des autres races humaines.” Toutefois, cet ouvrage ajoute que chez les Noirs “une ossification prématurée de la boîte crânienne empêche le cerveau de se développer davantage”. Donc, affirmait-​il, “à l’approche de la puberté, tout progrès ultérieur [des Noirs] semble cesser”. Une autre encyclopédie, Chambers’ Encyclopœdia (éd. de 1882), sans être d’accord avec l’ouvrage précité, mentionne tout de même le point de vue selon lequel “le Noir constitue un chaînon entre l’ordre supérieur des singes et le reste de l’humanité”.

      Des gens soutiennent donc que les Noirs sont des êtres inférieurs; et cette opinion n’a nullement disparu. Un homme a décrit en ces termes comment l’ensemble des gens du pays où il vivait considéraient cette question: “J’ai grandi dans un village du Sud où on racontait que les Noirs étaient de cette couleur à la suite d’une malédiction de Dieu. (...) D’ailleurs, on disait qu’après tout les Noirs n’étaient pas vraiment des êtres humains, mais qu’ils appartenaient à l’espèce animale.”

      Même de nos jours certains hommes de science croient que les Noirs sont biologiquement inférieurs aux Blancs. Parue en 1974, une œuvre volumineuse, semblant faire autorité et approuvée par des éducateurs de renom, défendait ce point de vue. Le Guardian du 6 avril 1974 a écrit ce qui suit au sujet de l’auteur de ce livre, John Baker: “Avec virtuosité, il présente, comme un ensemble de données, des citations et des références qui, couchées dans un style destiné à créer une atmosphère fortement répulsive, pourraient donner l’impression à un lecteur n’ayant jamais approché des Noirs qu’ils ne sont pas tout à fait humains (par exemple, ‘Long déclare que les Noirs se distinguent par leur “odeur bestiale et fétide”’).”

      Alors, qu’en est-​il des différences raciales? Franchement, quelle est leur importance?

  • La supériorité raciale existe-t-elle?
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • La supériorité raciale existe-​t-​elle?

      QUEL est votre point de vue sur les races? Ou plus précisément, estimez-​vous que les Blancs ont une supériorité inhérente sur les Noirs? Quelle que soit votre réponse, que révèlent votre attitude et vos actions?

      Les gens disent souvent qu’ils n’ont pas de préjugés raciaux. Pourtant, il est de fait que le racisme a longtemps prédominé. En conséquence, beaucoup continuent à croire à une infériorité innée des Noirs sur les Blancs et qu’il est normal qu’ils restent au bas de l’échelle sociale.

      D’où viennent de telles idées et pourquoi ont-​elles la vie si dure?

      Le rôle de la religion

      L’idée moderne d’une supériorité inhérente de la race blanche prit naissance lors de la conquête de l’Afrique et de l’asservissement des Noirs africains. Il fallait justifier le commerce des esclaves, d’autant plus que ceux qui s’y livraient se déclaraient chrétiens. Le juriste et philosophe français Montesquieu montra comment les trafiquants raisonnaient. ‘Selon eux, disait-​il, il est impossible de croire que ces gens-​là sont des hommes. Autrement on douterait que nous sommes chrétiens.’

      En Amérique aussi, des hommes qui se disaient disciples du Christ voulaient justifier l’esclavage, car l’économie des planteurs de coton du Sud était basée sur l’esclavage des Noirs. Ainsi, un historien américain déclare:

      “Le planteur du Sud cherchait dans les Écritures une confirmation biblique de cette pratique. (...) Il ne cessait d’affirmer que l’esclavage était non seulement approuvé, mais encore ordonné par la Bible, et que Dieu l’avait établi pour le bien même des Noirs.” — “Histoire complète des États-Unis” (angl.), par Clement Wood, pp. 217, 337.

      Les Églises prirent la tête dans la défense de l’esclavage. Elles enseignaient que les Noirs étaient une race maudite et que leur peau était noire pour cette raison. En 1844, la question de l’esclavage provoqua la séparation des méthodistes du Nord de ceux du Sud. En 1845, les baptistes ainsi que les presbytériens se divisèrent le long de la ligne politique Mason-Dixon qui séparait le Nord du Sud. Même encore en 1902, une maison d’éditions bibliques de Saint Louis publia un livre à grande diffusion intitulé Le Noir est-​il “une bête” ou est-​il “fait à l’image de Dieu”? On y trouvait un chapitre intitulé “Preuves bibliques et scientifiques convaincantes démontrant que le Noir n’appartient pas à la famille humaine”.

      Il ressort de ce qui précède qu’avec l’approbation des Églises, on regardait les Noirs comme foncièrement inférieurs aux Blancs. L’Encyclopédie britannique commente ainsi cette déplorable attitude: “Pour leur plus grand malheur, les Africains furent réduits en esclavage en Amérique par des chrétiens qui, ne pouvant allier leurs croyances et la pratique de l’esclavage, remodelèrent leur conception du Noir pour ne voir en lui qu’un bien de consommation et non un être humain habilité à jouir de ses droits et de la liberté.” — Vol. XVI, p. 200D. 1971.

      Cependant, les Églises n’étaient pas les seules à défendre ce point de vue. Des philosophes et des savants s’en sont mêlés.

      D’autres défenseurs de la supériorité blanche

      Aux États-Unis, vers les années 1830, des philosophes sudistes formulèrent les principes de l’inégalité naturelle de l’homme, concept déjà accepté par la plupart des Sudistes. De plus, l’un des plus célèbres anthropologues américains de l’époque, Josiah Nott, essaya d’apporter à ce concept des preuves biologiques. Certains en arrivèrent à penser que les différentes races avaient évolué séparément et que les Noirs étaient restés plus proches des singes. L’Encyclopédie britannique énumère certaines caractéristiques censément probantes et ajoute: “Il semble que le Noir se place dans l’échelle de l’évolution à un degré inférieur à celui de l’homme blanc et plus proche des anthropoïdes supérieurs.” — Vol. XIX, 1911, p. 344.

      De nos jours, cette opinion a encore des partisans, parmi lesquels le professeur Carleton Coon, ancien président de l’Association américaine des anthropologues. Il soutient que cinq races d’homme, séparées les unes des autres, “ont évolué indépendamment jusqu’à l’Homo sapiens, non pas en une fois, mais en cinq fois”. Un de ses représentants a déclaré, lors d’une émission nationale à la télévision américaine, que Coon “soutient, preuves à l’appui, que la race noire a 200 000 ans de retard sur la race blanche dans l’échelle de l’évolution”.

      De telles idées sur les Noirs, propagées pendant si longtemps, nous aident à comprendre pourquoi les premiers Américains pouvaient dire que “tous les hommes naissent égaux” et légitimer en même temps une forme d’esclavage où des personnes étaient traitées comme des inférieurs. Paul Horton et Gerald Leslie donnent cette explication dans la troisième édition de leur livre La sociologie des problèmes sociaux (angl.):

      “La déclaration selon laquelle ‘tous les hommes naissent égaux’ ne s’appliquait pas aux Noirs puisqu’ils étaient ‘des biens de consommation’ et non des hommes. Les théories telles que la malédiction biblique sur les descendants de Cham, les évolutions séparées ou incomplètes, le déterminisme géographique et les différences de quotient intellectuel ont souvent servi d’excuses pour traiter les Noirs comme des êtres inférieurs. Aussi longtemps que l’on a cru à de telles idées, et c’était le cas de la majorité des gens, il n’était pas contradictoire de professer un idéal démocratique tout en pratiquant la discrimination.”

      Il est probable que peu de personnes prétendent de nos jours que les Noirs “ne sont pas des hommes”, mais beaucoup croient encore qu’ils sont intrinsèquement inférieurs. On cite comme “preuves” le fait qu’il y a chez eux un plus grand pourcentage de criminalité et de naissances illégitimes, que leur niveau social et économique est plus bas, et surtout que, dans l’ensemble, leur quotient intellectuel est au-dessous de la moyenne. Mais peut-​on dire que ces constatations prouvent vraiment leur infériorité biologique? Certaines circonstances pourraient-​elles expliquer l’infériorité moyenne des résultats des Noirs par rapport aux Blancs?

      L’origine des Noirs américains

      Aux États-Unis, beaucoup de gens s’imaginent que les ancêtres des Noirs américains étaient des sauvages dépourvus de culture et non civilisés. Ils pensent qu’ils étaient lents d’esprit, puérils et incapables d’accomplir des tâches complexes ou de parvenir à un degré de civilisation avancé. Mais il en est tout autrement, comme le fait remarquer The World Book Encyclopedia en ces termes:

      “Des royaumes noirs hautement développés existaient dans plusieurs parties de l’Afrique, il y a des centaines d’années. (...) Certains de ces monarques et leurs nobles vivaient dans l’opulence et la splendeur. Parfois, leur capitale devenait un centre de culture et de commerce. Entre les années 1200 et 1600, une université négro-arabe florissait à Tombouctou, en Afrique occidentale, et sa renommée s’étendait jusqu’en Espagne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.” — Vol XIV, 1973, pp. 106, 107.

      Il est vrai que la culture africaine est très différente de la culture européenne, comme l’est aussi la culture orientale. Malheureusement, il est des gens pour qui différence et infériorité sont synonymes. D’autre part, on ne peut nier que le développement de la vie et de la culture africaines s’est arrêté au cours des siècles derniers. On constate un manque de progrès, un recul. Pourquoi?

      La cause principale n’est autre que le trafic des esclaves, au sujet duquel l’Encyclopédie américaine déclare: “Il a désorganisé la culture et l’industrie noires, enrayé le développement des arts, renversé des gouvernements et causé la stagnation culturelle qui a marqué le continent noir depuis le dix-septième siècle.” — Vol. XX, 1927, p. 47.

      L’ampleur du trafic des esclaves et ses conséquences sur la société africaine sont stupéfiantes. Selon la Nouvelle encyclopédie britannique (éd. de 1976) “on estime que le nombre d’esclaves transportés de l’autre côté de l’Atlantique se situe entre 30 et 100 millions”. Selon des estimations plus modérées, leur nombre s’élèverait “à environ 15 millions”. Même ce dernier chiffre est considérable quand on considère les pertes qu’il sous-entend.

      Il faut reconnaître que les Africains n’étaient pas toujours capturés directement par des Blancs, mais aussi, au cours de guerres et de raids, par des Noirs qui vendaient ensuite leurs compatriotes aux trafiquants. Quel que soit le premier responsable, les captifs étaient ensuite emmenés à pied jusqu’aux ports d’embarquement. Alors, ils étaient enchaînés deux par deux et entassés dans la cale des bateaux, chacun ayant juste assez de place pour s’étendre. Ils passaient ainsi les cinquante jours de la traversée sans lumière et sans air. On estime qu’environ un tiers des prisonniers mouraient avant l’embarquement et un autre tiers durant la traversée.

      Les premiers esclaves furent amenés dans les Antilles et en Amérique du Sud au début du seizième siècle, pour travailler dans les mines et dans les plantations. En 1619, un navire négrier hollandais livra les premiers Noirs en Amérique du Nord, non en tant qu’esclaves, mais comme travailleurs sous contrat. Toutefois, au cours du dix-septième siècle, l’esclavage fut pleinement établi et, avec le temps, il y eut quelque quatre millions d’esclaves noirs aux États-Unis.

      L’effet de l’esclavage sur les Noirs

      En général, les Noirs étaient d’abord débarqués aux Antilles où ils étaient “acclimatés”, c’est-à-dire formés comme esclaves, avant d’être envoyés en Amérique. Par principe, on séparait les hommes originaires de la même tribu afin d’éviter des soulèvements en masse. Les membres d’une même famille étaient dispersés et les trafiquants ou leurs nouveaux maîtres changeaient leur nom. Le but était de rendre les Noirs subordonnés et obéissants. Ces procédés altéraient la personnalité et brisaient si bien le caractère que finalement, comprenant la futilité de toute résistance, beaucoup de Noirs se mettaient à agir comme s’ils étaient réellement inférieurs.

      Les lois sur l’esclavage étaient faites de telle manière qu’elles les tenaient fermement assujettis. L’Encyclopédie américaine déclare:

      “Les esclaves ne pouvaient ni être propriétaires de biens, ni disposer d’armes à feu, ni faire du commerce, ni quitter la plantation de leur propriétaire sans son autorisation, ni témoigner à un procès sauf contre d’autres Noirs, ni signer un contrat, ni apprendre à lire et à écrire, ni se réunir sans la présence de Blancs. (...) Le meurtre ou le viol d’un esclave ou d’un Noir libre par un Blanc n’était pas considéré comme un délit grave.” — Vol. XX, 1959, p. 67.

      Dans la plupart des États esclavagistes, quiconque apprenait à lire et à écrire à un Noir était passible d’une amende, du fouet ou de la prison.

      En 1808, les États-Unis interdirent le commerce des esclaves. Toutefois, le trafic continua en dépit de la loi, puisque la demande d’esclaves était plus grande que jamais. Cette situation mena à la pire iniquité: la production d’esclaves à des fins commerciales. Voici ce qu’explique l’Encyclopédie américaine:

      “Un marché intérieur d’esclaves fort lucratif et organisé sur une grande échelle se développa et donna lieu à quelques-uns des épisodes les plus cruels et les plus impitoyables du système esclavagiste, tels que la reproduction d’esclaves dans les États plus anciens pour leur vente dans le sud, et la dislocation continuelle des familles, leurs membres étant vendus séparément.” — Vol. XX, 1959, p. 67.

      Effectivement, l’opinion selon laquelle les Noirs n’étaient pas “des hommes” conduisit des Blancs à les faire reproduire et à les vendre comme s’ils n’étaient que du bétail. Puis, brusquement, l’esclavage fut totalement aboli aux États-Unis, en 1865. Mais la mentalité demeurait et on fit en sorte que les Noirs restent “à leur place”, c’est-à-dire subordonnés aux Blancs, par les lois sur la ségrégation et par d’autres moyens.

      Le lynchage par pendaison constituait un important instrument de dissuasion. Il y eut en moyenne 166 lynchages par an entre les années 1890 et 1900. D’autre part, comme l’indique l’Encyclopédie américaine, “l’exploitation sexuelle de la femme noire par l’homme blanc continua à être tolérée. Les Noirs étaient traités avec discrimination et avec une extrême injustice par la police et, fréquemment, par les tribunaux”. — Vol. XX, 1959, p. 70.

      Est-​ce là de l’histoire ancienne? Certainement pas. Les grands-parents de beaucoup de Noirs contemporains ont été esclaves, et des personnes encore vivantes aujourd’hui ont appris de la bouche même d’anciens esclaves ce qu’était leur vie à cette époque-​là. Même dans les années 1950, les films et les émissions de radio et de télévision américains représentaient toujours les Noirs dans une position inférieure, leur rôle étant invariablement celui de serviteurs des Blancs.

      Dans l’ensemble, d’ailleurs, les Noirs n’apparaissaient nulle part, ni dans les revues, ni à la télévision, ni dans les journaux, sauf dans les histoires criminelles. Ils faisaient l’objet de discrimination dans tous les domaines, recevaient une éducation de second ordre, étaient exclus de certains types d’emplois et privés de beaucoup d’autres facilités dont pouvaient jouir les Blancs. Les bonnes situations leur étaient inaccessibles à peu près partout, ce qui ôtait à la plupart d’entre eux tout espoir de pouvoir améliorer leur sort.

      Étant donné ces faits, peut-​on s’attendre à voir les Noirs en général réussir aussi bien que les Blancs dans les études ou dans d’autres domaines? Serait-​il juste de les considérer comme inférieurs parce qu’ils ne répondent pas à certains critères? Que se passe-​t-​il lorsqu’on leur donne leur chance?

      L’occasion et les motivations

      Avant 1947, les Noirs ne pouvaient pas faire partie des grandes équipes de base-ball. Cette année-​là, comme les tensions raciales étaient très vives, un Noir fut autorisé à jouer dans une de ces équipes. Bientôt, les Noirs ne tardèrent pas à exceller dans ce sport. En 1971, les “Pittsburgh Pirates” furent champions du monde; or, au cours d’un match, cette équipe présenta neuf joueurs, tous Noirs. On retrouve une situation similaire dans d’autres sports, ce qui amena le New York Times à dire l’année dernière que “le basket-ball professionnel est pratiquement un sport noir”.

      Que faut-​il en conclure? Que les Noirs sont physiquement et biologiquement supérieurs aux Blancs? Ou que lorsque l’occasion leur en est offerte et qu’ils disposent de l’instruction et des motivations nécessaires, les Noirs peuvent réussir? De toute évidence, c’est la deuxième hypothèse qui est la bonne. Les hommes d’une certaine race ne naissent pas avec un talent de sportif, de musicien, d’homme de science, de professeur d’université ou autre. Ces choses s’apprennent.

      C’est une erreur de classer hâtivement les races, de prétendre qu’une race est naturellement bornée et lente, qu’une autre est agressive et active, qu’une autre encore est douce et docile, etc. Les races sont ce qu’elles sont, essentiellement à cause de l’éducation, de la formation et des motivations qu’on leur donne. Par exemple, on a souvent dit que la caractéristique des Chinois était la douceur et la docilité naturelles, mais maintenant que ceux-ci ont été instruits et conditionnés pendant plusieurs décades sous le régime communiste, bien peu de gens penseraient que c’est ce qui les caractérise de nos jours.

      Malgré tout, beaucoup continuent de croire que naturellement et biologiquement les Noirs ont l’esprit lent et sont moins intelligents que les Blancs. Cette assertion repose-​t-​elle sur des preuves sérieuses?

      [Illustration, page 9]

      NÈGRES AU CHOIX

      J’arrive de Virginie dans votre ville avec un lot intéressant d’environ 40 nègres (teintes variées), comprenant des couturières, des femmes de chambre et des ouvriers agricoles qui feront remarquablement l’affaire de leurs futurs acquéreurs. J’ai déjà vendu deux cents nègres dans la région, la plupart ici même, et je me flatte d’avoir toujours donné satisfaction à mes clients D’ailleurs, étant spécialisé dans ce type de marchandises, je n’ai aucun intérêt à tromper ma clientèle, et tous mes nègres sont certifiés conformes à l’acte de vente. Passez me voir à mon magasin.

      J. F. MOSES, Lumpkin (Georgie), le 14 novembre 1859.

      NE SUIS-​JE PAS UN HOMME, UN FRÈRE?

      NÈGRES À VENDRE

      Je vends aux enchères, le mardi 29 novembre prochain, huit excellents domestiques, dont un bon ouvrier agricole noir, un remarquable jeune homme de 17 ans, une domestique fidèle, une excellente cuisinière, une bonne et une couturière. Le reste a moins de 12 ans. Je vends tout le lot, car je déménage dans le Nord. Je cède également des meubles, des affaires de cuisine et du matériel agricole. Les conditions de vente seront précisées le jour même.

      Jacob Augu, P. J. TURNBULL, Warranton, le 28 octobre 1859.

      Imprimé à l’Agence de Presse de Warranton (Caroline du Nord).

      [Le texte de ces affiches est traduit de l’anglais — page ci-contre]

      [Crédit photographique]

      Avec l’aimable autorisation du centre de recherches sur la culture noire de Schomburg, de la bibliothèque municipale de New York et des fondations Astor, Lenox et Tilden.

  • Les Blancs sont-ils plus intelligents que les Noirs?
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Les Blancs sont-​ils plus intelligents que les Noirs?

      OUI, répondent beaucoup de gens. En tant que race, les Blancs ont été dotés d’une plus grande intelligence que les Noirs.

      C’est ce qu’affirma avec force William Shockley, lauréat du prix Nobel de physique. Il déclara: “Mes recherches m’ont amené à conclure avec certitude que le déficit intellectuel et social du Noir américain est d’origine génétique.”

      Le professeur Arthur Jensen, de l’université de Berkeley (Californie), est l’un des principaux défenseurs de l’opinion selon laquelle, en ce qui concerne l’intelligence, les Blancs sont biologiquement supérieurs aux Noirs. Il déclara: “Les gènes qui déterminent l’intelligence semblent être généralement moins nombreux chez les Noirs que chez les Blancs.”

      Sur quoi se basent ces déclarations?

      Sur quoi se base-​t-​on?

      Beaucoup de gens font remarquer que le patrimoine héréditaire est en grande partie responsable des différences raciales. Les Noirs ont hérité une peau foncée, des lèvres épaisses et des cheveux crépus, tandis que les Blancs ont hérité des caractéristiques totalement différentes. Ces mêmes personnes disent que si les différences physiques sont aussi considérables, on peut penser qu’il doit également y avoir des différences d’intelligence. Mais est-​ce bien le cas? Pourquoi prétend-​on que les Noirs sont par nature moins intelligents que les Blancs?

      On se base surtout sur le quotient intellectuel (QI). Lors des tests, les Noirs se situent en moyenne 15 points plus bas que les Blancs. Même à niveau social égal et à situation économique semblable, les résultats des Blancs sont nettement supérieurs. De ces témoignages, Jensen conclut que “près des trois quarts de la différence entre le quotient intellectuel des Noirs et celui des Blancs américains sont attribuables à des facteurs génétiques”.

      Les résultats de ces tests, ajoutés à des conclusions fondées sur la théorie de l’évolution, ont confirmé beaucoup de gens dans leur opinion que les Noirs sont moins intelligents. Certains savants prétendent que les races ont évolué séparément au cours de centaines de milliers d’années. Les Noirs, disent-​ils, ont franchi, plus tard que les Blancs, le seuil menant au genre Homo sapiens.

      Puisque aujourd’hui on se base principalement sur le quotient intellectuel pour prétendre que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs, examinons ces tests d’intelligence.

      L’intelligence et les tests

      Tout d’abord, que veut-​on dire par intelligence?

      C’est une question à laquelle il est extrêmement difficile de répondre. L’intelligence revêt de nombreux aspects. Quelqu’un peut être “intelligent” pour certaines choses, et “stupide” pour d’autres. Il aura par exemple la mémoire des noms et des dates, mais sera incapable de résoudre des problèmes d’arithmétique. On ne peut donc donner aucune définition absolue de l’intelligence.

      Que dire alors des tests d’intelligence? Mesurent-​ils vraiment l’intelligence? À ce sujet, voici ce que dit Patrick Meredith, professeur de psychologie à l’université de Leeds, en Angleterre: “On pourrait affirmer que les Français sont plus intelligents que les Pygmées. Néanmoins, quand on voit les Pygmées dans leur milieu naturel fabriquer des ponts de lianes et mener une vie parfaitement équilibrée, on se demande ce qu’il faut entendre par intelligence. Le quotient intellectuel n’indique pas comment une personne se conduira dans une situation donnée et les tests d’intelligence n’ont rien de scientifique.”

      On admet généralement que ces tests ne donnent pas une image complète des nombreux facteurs qu’implique l’intelligence. Les circonstances de la vie des gens et leurs milieux sont trop variés pour qu’il puisse en être ainsi. Mais alors, que mesurent les tests d’intelligence?

      Arthur Whimbey, professeur de psychologie dans une université du sud des États-Unis, a fait la remarque suivante: “Des études nous ont permis de conclure que les tests d’intelligence ne mesurent pas les capacités intellectuelles innées, mais un ensemble de connaissances acquises à l’école ou au foyer.”

      Pour confirmer ce qui précède, on a démontré qu’on pouvait enseigner à quelqu’un à passer les tests d’intelligence. Les résultats étaient alors saisissants. Un chercheur relate qu’on avait spécialement instruit un jeune étudiant noir du Mississippi pour lui faire passer ces tests. En six semaines, son quotient intellectuel s’était élevé de façon spectaculaire.

      On imagine aisément quelles conclusions erronées on peut tirer des résultats de ces tests et quelles conséquences cela peut avoir. Un Noir américain, actuellement professeur d’université, a écrit:

      “À 15 ans, mon quotient intellectuel était de 82 (...). En se basant sur ce résultat, le conseiller d’orientation me suggéra de devenir maçon, car j’étais ‘adroit de mes mains’. (...) J’ai néanmoins suivi les cours du collège Philander Smith et j’ai passé mes examens avec mention. J’ai ensuite obtenu ma licence à l’université d’État Wayne et mon doctorat en philosophie à l’université Washington de Saint Louis. D’autres Noirs, tout aussi capables, ont été écartés.”

      Cependant, le fait demeure que les Blancs obtiennent en moyenne 15 points de plus que les Noirs lors des tests d’intelligence. Si les Noirs sont réellement aussi intelligents que les Blancs, pourquoi alors ne se classent-​ils pas mieux?

      La question dans son contexte

      Les résultats inférieurs des Noirs sont dus à de nombreux facteurs. En particulier, les Noirs américains sont très désavantagés du fait que les Blancs les considèrent comme inférieurs et indésirables. M. Warren, ancien président de la Cour suprême, a montré quelle était l’attitude moderne à l’égard des questions raciales dans un article d’Atlantic d’avril 1977.

      Au milieu des années 50, quand la question de la ségrégation dans les écoles était en instance à la Cour suprême, le président Dwight Eisenhower avait invité Warren à dîner à la Maison Blanche. Il voulait l’influencer pour qu’il maintienne la loi sur la ségrégation. “Le président, écrit Warren, me prit par le bras et, tandis que nous marchions, il me parla des États du Sud et de la ségrégation, disant: ‘Ce ne sont pas de mauvaises gens [les habitants au Sud]; tout ce qu’ils désirent, c’est que leurs gentilles petites filles ne soient pas obligées de s’asseoir, à l’école, à côté de grands Nègres dégingandés.’”

      Comme le président le laissait entendre, les Blancs ont toujours tenté de “maintenir les Noirs à leur place”, c’est-à-dire dans une position de sujétion, privés des avantages dont jouissent les Blancs. Au temps de l’esclavage et, plus tard, quand la ségrégation devint légale, c’était facile. Les Noirs qui voulaient sortir du rang étaient fouettés, lynchés ou punis d’une autre manière. Ce traitement contribua à leur donner une personnalité infantile, servile et l’esprit lent. Les Blancs croient couramment que cette personnalité est propre aux Noirs. Cependant, Thomas Pettigrew, professeur à Harvard, fournit cette explication:

      “Aucune donnée anthropologique concernant les Africains n’a jamais révélé une telle personnalité. D’autre part, les camps de concentration [nazis] ont développé cette même personnalité chez de nombreux prisonniers caucasiens. Le ‘nègre type’ n’est pas non plus simplement le produit de l’‘esclavage’, au sens strict du terme, car le système [d’esclavage] latino-américain, moins destructeur, n’en a jamais produit de semblable.”

      Les résultats des tests d’intelligence doivent donc être considérés dans le contexte de 300 ans d’oppression, durant lesquels de nombreux Noirs ont adopté une personnalité servile, par réaction de défense. Rappelez-​vous aussi que jusqu’à la seconde moitié du siècle passé, dans beaucoup d’endroits des États-Unis, la loi interdisait aux Noirs d’apprendre à lire et à écrire. Même depuis lors, les Noirs pris dans leur ensemble n’ont pas eu, dans le domaine de l’éducation, les mêmes facilités que les Blancs.

      L’influence du milieu

      La qualité de l’éducation préscolaire donnée à la maison a un rapport direct avec les performances intellectuelles. On notera avec intérêt qu’aux États-Unis le fossé de 15 points, enregistré lors des tests, apparaît entre Blancs et Noirs dès l’âge de cinq ans, avant même qu’ils n’aillent à l’école. C’est là une preuve, diront certains, que les Noirs naissent moins intelligents que les Blancs. Mais voyons les facteurs en cause.

      C’est principalement pendant la première enfance qu’a lieu la croissance intellectuelle. Le docteur Benjamin Bloom, de l’université de Chicago, d’accord avec d’autres éducateurs, affirme que lorsqu’un enfant arrive à cinq ans, son intelligence a atteint un degré de développement égal à celui qui se produira au cours des treize années à venir. En accord avec cette conclusion, la revue Science News Letter dit: “Durant les premières années, l’intelligence d’un enfant peut être considérablement influencée par un milieu attentif qui l’encourage à apprendre et à découvrir.”

      Mais considérons la situation familiale de nombreux Noirs américains. Leurs familles sont plus souvent démembrées que les familles blanches. Souvent, le père est absent parce qu’il a été forcé de quitter la région pour trouver du travail. Aussi est-​il fréquent que la mère élève seule les enfants. Dans de telles circonstances, peut-​on s’attendre à ce que les jeunes reçoivent dans leur petite enfance une éducation qui leur permettra d’égaler les performances intellectuelles des Blancs?

      De plus, des études récentes ont montré que dans les familles nombreuses, noires ou blanches, où les parents accordent généralement moins d’attention individuelle à leurs enfants, ces derniers ont un quotient intellectuel moins élevé. Les familles noires étant généralement plus grandes que les familles blanches, c’est peut-être là aussi un facteur qui contribue à la diminution des performances intellectuelles des Noirs.

      Il faut encore considérer un autre facteur: le milieu familial n’est pas le même chez les Noirs que chez les Blancs, car les cultures sont très différentes. Or, les tests traditionnels sont manifestement orientés en faveur de la culture des Blancs. Prenons un exemple. Une image montrait une femme blanche un peu guindée et une femme aux traits négroïdes et aux cheveux quelque peu négligés. L’enfant recevait la mention “bien” s’il déclarait “jolie” la femme blanche et la mention “mal” s’il préférait la femme noire.

      Il ne faut pas oublier non plus qu’un grand nombre de Noirs obtiennent des résultats bien supérieurs à la moyenne des Blancs. En fait, pendant la Première Guerre mondiale, des Noirs venant du nord des États-Unis ont obtenu davantage de points que des Blancs venant du sud. Cela indique donc que les Noirs ne naissent pas avec une intelligence moins développée. Theodosius Dobzhansky, biologiste américain, a fait cette remarque: “En général, les différences entre les races sont beaucoup plus petites que les variations à l’intérieur d’une même race. En d’autres termes, les grands cerveaux et les quotients intellectuels élevés chez les personnes de chaque race sont beaucoup plus grands et plus élevés que la moyenne au sein de leur propre race ou de n’importe quelle autre.”

      Le livre L’intelligence: influences respectives des gènes et du milieu (angl.), publié par Robert Cancro, médecin et professeur d’université, examine en détail les facteurs du milieu qui font que les Noirs obtiennent moins de résultats positifs. Étant donné leur handicap, l’auteur conclut ainsi: “Il est vraiment surprenant que le quotient intellectuel moyen des Noirs américains ne soit que de 15 points inférieur à celui des Blancs. Il n’y a aucune raison de considérer cet écart comme biologiquement inévitable.”

      Ashley Montagu, l’anthropologue bien connu, est arrivé à la même conclusion. Il a écrit: “Là où l’alimentation est mauvaise, l’hygiène insuffisante, le logement délabré, les revenus bas, la famille désorganisée, la discipline anarchique, là où l’on vit plus ou moins dans un ghetto, où la valeur personnelle est constamment amoindrie, où les espérances sont presque nulles et les aspirations frustrées, sans compter les nombreux autres handicaps dus au milieu, on peut s’attendre à ce manque de développement intellectuel si souvent et si gratuitement attribué à des facteurs génétiques.”

      Et Montagu de conclure: “Il n’existe aucune preuve qu’un peuple quelconque soit biologiquement ou mentalement supérieur ou inférieur à un autre, de quelque manière que ce soit.”

      Cependant, peut-​on prouver que les différences dans les résultats des tests d’intelligence ne sont absolument pas dues à la supériorité héréditaire des Blancs sur les Noirs?

      Conclusions

      Il n’existe aucune preuve que les Blancs ont ou n’ont pas une plus grande intelligence que les Noirs. Ce qui est certain, toutefois, c’est que le milieu a un effet considérable sur le développement intellectuel. En Israël, par exemple, des enfants juifs orientaux pauvres, placés dans des fermes collectives appelées kibboutz, avaient un quotient intellectuel plus élevé que des enfants du même milieu qui vivaient chez leurs parents. Pareillement, des petits Indiens américains élevés dans un foyer blanc ont un quotient intellectuel nettement plus haut que leurs frères et sœurs de la réserve. Cela est-​il vrai également des enfants noirs?

      Une étude sur des enfants noirs élevés dans des familles blanches montrait qu’il en est bien ainsi. Elle portait sur plus d’une centaine de familles qui avaient adopté des enfants noirs en bas âge. Les quotients intellectuels de ces enfants soutenaient la comparaison avec ceux des enfants blancs. “En général, écrivaient les chercheurs, notre étude nous a frappés en nous révélant l’importance du milieu. (...) Si les enfants noirs élevés dans un autre milieu voient leur quotient intellectuel passer de 90 ou 95 à 110, le fossé entre Noirs et Blancs n’est donc pas d’origine génétique.”

      Scientifiquement parlant, il semble bien que les quotients intellectuels plus bas des Noirs s’expliquent en grande partie, voire entièrement, par l’influence du milieu. Dans le livre La signification biologique et sociale de la race (angl.), Frederick Osborn, du Conseil de la population de New York, résume les faits comme suit: “D’après les études faites jusqu’à présent, une seule conclusion est possible. Les différences entre les races, observées dans les tests d’intelligence, s’expliquent simplement par les différences bien connues des milieux où elles vivent. Là-dessus les savants sont généralement d’accord.”

      On notera avec intérêt que lorsque l’occasion leur en est donnée, de plus en plus de Noirs réussissent dans le domaine des affaires, de l’éducation, de la médecine, etc.

      Cependant, il faut le reconnaître, on n’a pas pu déterminer de façon positive si telle race est plus intelligente que telle autre. Les témoignages ne sont pas concluants et permettent des interprétations variées. À ce sujet, un auteur a dit: “Le même ensemble de preuves peut donner lieu à une centaine de conclusions différentes. C’est d’ailleurs déjà arrivé. Et ces conclusions dépendent autant des sentiments que de la raison.”

      Pourquoi alors soulever la question des résultats des tests d’intelligence pour tenter de prouver que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs? Stephen Rose, professeur de biologie dans une université anglaise, en donne la raison en ces termes: “La question de l’origine génétique des différences de quotient intellectuel entre les races et les classes sociales (...) n’a de signification que dans une société raciste ou imbue de préjugés de classe. Celle-ci peut ainsi justifier ses pratiques discriminatoires au nom d’une idéologie.”

      Devant la controverse acharnée sur la question de l’infériorité intellectuelle prétendue innée des Noirs, l’Académie nationale des sciences a déclaré: “Il n’existe aucune base scientifique permettant de déterminer s’il existe une différence héréditaire considérable entre l’intelligence des Noirs et des Blancs. En l’absence d’un moyen d’uniformiser tous les aspects de leurs milieux respectifs, la réponse à cette question ne peut guère être plus qu’une supposition raisonnable.”

      Cependant, une chose est certaine: on ne peut se fonder sur aucun argument solide pour considérer une autre race comme inférieure. La Bible, qui ne fait aucune distinction entre les races, nous conseille sagement en ces termes: “Avec humilité d’esprit, considérez les autres comme supérieurs à vous.” — Phil. 2:3.

      Il y a néanmoins des idées tenaces qui empêchent certaines personnes de mettre cet excellent conseil biblique en pratique. Une de ces idées est que les gens d’une autre race auraient une odeur corporelle désagréable.

      [Entrefilet, page 13]

      “Quand on voit les Pygmées dans leur milieu naturel fabriquer des ponts de lianes et mener une vie parfaitement équilibrée, on se demande ce qu’il faut entendre par intelligence.”

      [Entrefilet, page 15]

      “Pendant la Première Guerre mondiale, des Noirs venant du nord des États-Unis ont obtenu davantage de points que les Blancs venant du sud.”

      [Entrefilet, page 16]

      “Les différences entre les races, observées dans les tests d’intelligence, s’expliquent simplement par les différences bien connues des milieux où elles vivent.”

      [Illustration, page 14]

      Le milieu dans lequel les enfants grandissent influe sur leur développement intellectuel.

  • L’odeur corporelle et la race
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • L’odeur corporelle et la race

      C’ÉTAIT en Arkansas, un jour d’été au début des années 60. Deux fillettes noires de huit et dix ans allaient entrer dans une école réservée jusque-​là à des élèves blancs. Avant cela, elles avaient fréquenté une école rurale pour enfants noirs.

      Un jour, une dame blanche qui s’était attachée aux petites filles demanda à la plus jeune: “Alors Pam, est-​ce que cela te plaît d’aller à l’école avec des enfants blancs?” La petite répondit avec une certaine hésitation: “Eh bien, je ne sais pas. Je ne parle pas de vous, Miss Cruder, mais, vous savez, les Blancs, ils ont une drôle d’odeur.” Et, en disant cela, elle plissait son petit nez.

      C’est là une idée courante chez les Noirs. Les jeunes l’ont adoptée, plus à cause de ce qu’on leur a dit qu’à cause de ce qu’ils ont pu constater par eux-​mêmes. Mais comment cette idée a-​t-​elle pris naissance? C’est, pour une grande part, une réaction consécutive à l’opinion que les Blancs ont depuis longtemps sur les Noirs.

      Dans les siècles passés, quand les Noirs étaient esclaves et considérés comme des biens de consommation, les Blancs parlaient souvent de leur odeur. Dans un livre récent intitulé Les races (angl.), John Baker dit: “Les auteurs des siècles passés abordaient ce sujet avec une plus grande liberté que ceux d’aujourd’hui. Ainsi Henry Home, dans son ouvrage Esquisses de l’histoire de l’homme (angl.), parle de l’‘odeur forte’ des Noirs. Dans un livre publié la même année (1774), Histoire de la Jamaïque (angl.), Long déclare que les Noirs se distinguent par l’‘odeur bestiale ou fétide plus ou moins prononcée qu’ils ont tous’.”

      Ce point de vue a fini par se généraliser chez les Blancs. Puisqu’on croyait que les Noirs étaient biologiquement inférieurs et qu’au cours de l’évolution ils avaient franchi, plus tard que les Blancs, le seuil menant à la qualité d’homme, il était normal d’aboutir à cette conclusion.

      Une croyance très répandue

      Cependant, ce ne sont pas seulement les Noirs et les Blancs qui s’accusent mutuellement d’avoir une odeur spéciale et désagréable. Melville Jacobs et Bernhard Stern, dans leur livre Anthropologie générale (angl.), font la remarque suivante: “Peu de notions concernant les différences raciales sont plus largement acceptées que l’idée que chaque race a son odeur particulière.”

      Par exemple, dans les siècles passés, on a beaucoup écrit sur l’odeur des Juifs. Citons encore l’anatomiste japonais Buntaro Adachi qui trouvait l’odeur des Européens très désagréable. Ce fut sa première impression quand il s’établit en Europe. Mais il dit que plus tard il s’habituait à cette odeur et finit même par la trouver agréable.

      L’anecdote suivante, concernant un médecin anglais en garnison à Bombay, en Inde, est également révélatrice. Ce praticien voulait que son domestique indien vienne le chercher à l’église chaque dimanche, afin de faire impression sur les paroissiens. Un jour, il se rendit à une grande assemblée politique indienne, mais il sortit peu après, expliquant à son domestique: “Quel soulagement d’être dehors! Dix minutes de plus et je m’effondrais. Quelle odeur!” Le domestique répliqua: “Ah! Sahib, maintenant vous comprendrez ce que je souffre chaque dimanche quand je dois traverser la moitié de l’église pour venir vous chercher.”

      Qu’allons-​nous conclure? Que l’odeur des différentes races n’existe que dans l’imagination des gens? Sinon, pourquoi certaines races ont-​elles une odeur corporelle particulière? Est-​ce un facteur racial héréditaire?

      L’odeur corporelle existe — Pourquoi?

      Personne ne niera que l’odeur corporelle existe. Le grand succès des produits déodorants et antitranspirants en est une preuve. Il est évident que certains individus, Noirs ou Blancs, ont une odeur prononcée, gênante pour les autres. Quelle en est la cause?

      Ce n’est pas la transpiration en elle-​même, comme on pourrait le penser. Des expériences ont montré que la transpiration est à la fois stérile et inodore. L’odeur résulte de l’action des bactéries sur la transpiration.

      Les poils, surtout ceux des aisselles, favorisent la transpiration et le développement des bactéries qui donnent lieu à une odeur désagréable. Les vêtements sont un autre facteur, car des micro-organismes s’y attachent et la transpiration les imprègne. Ensuite la décomposition qu’opèrent les bactéries produit une odeur.

      L’alimentation contribue aussi à l’odeur du corps. Jacobs et Stern disent encore dans l’ouvrage précité: “Les odeurs les plus fortes connues par les chimistes sont celles de l’acide valérique et celle de l’acide butyrique, ainsi que des composés organiques voisins. Ces substances se diffusent sous forme gazeuse à travers la peau de toute personne qui, dans les heures qui précèdent, a ingéré du lait, du beurre, du fromage ou des graisses de différentes sortes. (...) Les gens qui mangent beaucoup d’ail ont aussi une odeur caractéristique; de même ceux qui consomment une grande quantité d’oignons; le saumon fumé et la venaison, les harengs au vinaigre et les patates douces engendrent d’autres odeurs encore.”

      Cependant, malgré les faits qui mettent en cause ces facteurs, beaucoup de personnes croient toujours que l’odeur corporelle est due surtout à la race. Dans son livre Le long de ce chemin (angl.), J. Johnson relate une intéressante conversation à ce sujet, disant: “Un jour, un homme se présenta et dit: ‘Je voudrais vous poser franchement une question. Le principal grief qu’on a contre les Noirs, n’est-​ce pas leur mauvaise odeur?’”

      L’auteur répondit: “Je suis d’accord que beaucoup de Noirs sentent mauvais, mais moi aussi je voudrais vous poser une question: ‘Pensez-​vous que les réclames coûteuses qui paraissent dans les revues et qui vantent les désodorisants sont destinées à attirer exclusivement une clientèle de Noirs? Pour ma part, je ne le crois pas, car généralement elles sont illustrées par des photos de jolies jeunes filles blanches.’”

      Cependant, une communauté de Noirs, tout comme une communauté de Blancs, ne peut-​elle avoir une odeur désagréable à cause d’une alimentation particulière ou d’un certain mode de vie? Sans aucun doute. Les Noirs entassés pendant des semaines dans des bateaux négriers devaient sentir très mauvais. Il en allait de même des esclaves noirs qui travaillaient aux champs et ne se lavaient pas régulièrement. Même aujourd’hui, certaines catégories de gens, noirs ou blancs, ont une mauvaise hygiène et une alimentation particulière. Ces gens ont une odeur désagréable pour ceux qui ne font pas partie de leur entourage. Cela ne signifie pas que tous les Blancs ou tous les Noirs ont ce genre d’odeur.

      Cependant, on a prétendu (même un universitaire l’a fait!) que l’une des différences les plus marquantes entre les races est l’odeur corporelle. Peut-​on prouver que cette affirmation est erronée?

      Que montrent les expériences?

      À cet effet on a procédé à certaines expériences. Écoutons le professeur Otto Klineberg, qui fait autorité en matière de psychologie des races, nous parler d’une étude inédite. Les chercheurs ont recueilli dans des tubes à essai la sueur d’étudiants blancs et noirs juste après leur sortie d’un gymnase. On donna ces tubes à des juges blancs en leur demandant de les classer par ordre de préférence.

      “Les résultats n’ont montré aucune préférence marquée pour les échantillons provenant des Blancs, relate Klineberg. L’échantillon qu’on a considéré comme le plus agréable et celui qu’on a considéré comme le plus désagréable provenaient tous deux de Blancs.”

      La publication The Journal of Genetic Psychology (éd. de 1950, pages 257 à 265) parle d’une autre expérience. On prit comme sujets deux Noirs et deux Blancs. Tous les quatre étaient des étudiants, qui mangeaient à la même cafétéria, vivaient à peu près dans les mêmes quartiers et participaient aux mêmes activités scolaires. Pour l’expérience, tous les quatre prirent une douche dans la même salle de douche et utilisèrent la même sorte de savon.

      Pendant la première partie de l’expérience les jeunes gens venaient tout juste de prendre une douche. Pour la seconde partie, ils étaient en transpiration après un exercice violent. L’expérience a été effectuée de façon à éliminer toute possibilité de reconnaître les sujets. Cinquante-neuf personnes donnèrent en tout 715 jugements après avoir senti n’importe quelle partie du corps recouvert d’un drap des sujets.

      Plus de la moitié des réponses, c’est-à-dire 368, étaient: “Je ne sais pas.” Les juges admettaient donc qu’ils étaient incapables de faire la différence entre l’odeur d’un Noir et celle d’un Blanc. Quant à près de la moitié des autres réponses, soit 157, elles étaient erronées, alors que les juges pensaient bien pouvoir identifier la source de l’odeur. Le hasard seul aurait donné les mêmes résultats.

      Fait intéressant, seulement sept des cinquante-neuf juges étaient certains de pouvoir reconnaître à chaque fois l’origine de l’odeur. Ils ont témoigné de leur assurance en ne répondant jamais: “Je ne sais pas.” Cependant, en moyenne, ils n’ont répondu juste qu’une fois sur deux. En répondant au hasard, ils auraient obtenu des résultats semblables.

      George Morlan, écrivant dans The Journal of Genetic Psychology, a dit: “Notre expérience ne prouve ni ne nie que les races ont des odeurs différentes. Cependant, s’il existe réellement des différences et que les Blancs et les Noirs aient la même alimentation et la même hygiène, les témoignages prouvent nettement que les Blancs sont incapables d’identifier l’odeur des Noirs avec exactitude.”

      Le rôle des préjugés

      Sans aucun doute, beaucoup de gens croient en toute sincérité qu’une odeur désagréable est due à la race et non à une mauvaise hygiène ou à l’alimentation. Il est possible qu’à cause de ce qu’on leur a enseigné, ils pensent qu’une autre race a une odeur désagréable et qu’ils sont capables de la détecter. À ce sujet, voici ce qu’a écrit Gordon Allport, ancien professeur de psychologie à l’université Harvard:

      “Les odeurs ont un grand pouvoir d’association (...). Si une fois nous avons associé l’odeur de l’ail avec les Italiens ou celle de parfum bon marché avec des immigrants, ou encore des odeurs fétides avec des logements surpeuplés, et que nous retrouvions ces odeurs, nous penserons de nouveau à des Italiens, à des immigrants ou à des gens qui habitent des logements ouvriers. Le jour où nous rencontrerons un Italien, nous penserons à l’odeur de l’ail et même nous la ‘sentirons’. Les hallucinations olfactives (causées par de pareilles associations) sont courantes. Pour cette raison, les gens qui ont formé ces associations olfactives déclareront avec conviction que tous les Noirs ou tous les immigrants ont une odeur.”

      Celui qui a acquis une telle opinion a généralement du mal à en changer. Un préjugé peut être profondément enraciné, bien qu’il paraisse ridicule quand on le considère objectivement. Une femme, par exemple, déclarera ne pas vouloir vivre dans le voisinage des Noirs “à cause de leur odeur”. Néanmoins, cette même femme ne verra aucune objection à avoir dans sa maison une servante noire. John Dollard, ancien professeur de psychologie à l’université Yale, avait raison de dire: “Il semble bien que s’il n’y avait pas au départ la croyance que les Noirs ont une odeur, on ne la sentirait même pas.”

      L’Encyclopédie britannique (éd. de 1971), après avoir traité de ce sujet, tire la conclusion suivante: “Il est peu probable qu’il existe des différences appréciables entre les odeurs de transpiration. Les expériences ont montré qu’il est très difficile de distinguer la sueur d’un Noir de celle d’un Blanc. Le sujet est complexe et on a généralement tendance à attribuer les différences perçues à des facteurs ‘raciaux’, alors que dans bien des cas elles sont dues à des facteurs sociaux et non raciaux.”

      Il est regrettable de juger les autres avant d’avoir examiné les preuves. Et il est encore plus regrettable de rester sur ses positions après avoir considéré les preuves. Des races entières ont été victimes de discrimination à cause des préjugés. Mais, en réalité, les préjugés raciaux et la ségrégation ont-​ils un fondement solide?

  • Une seule race humaine
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Une seule race humaine

      IL Y A sur la terre une variété de gens qui ont des caractères physiques très différents. Estimez-​vous qu’ils appartiennent tous à une seule race humaine et qu’on doive les considérer selon leurs mérites personnels?

      Il devrait en être ainsi, car c’est de cette façon que notre Créateur veut que nous considérions nos semblables. Il a en effet inspiré un de ses serviteurs, l’apôtre chrétien Paul, pour qu’il dise: “Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont (...) donne à toutes les personnes la vie et le souffle et toutes choses. Et d’un seul homme il a fait toutes les nations d’hommes pour habiter sur toute la surface de la terre.” — Actes 17:24-26.

      Mais certaines races ne sont-​elles pas plus précieuses que d’autres aux yeux de Dieu? C’est ce que croient beaucoup de gens. Cependant, après avoir vu une démonstration de l’impartialité de Dieu, l’apôtre chrétien Pierre s’est exclamé: “En vérité, je me rends compte que Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable.” — Actes 10:34, 35.

      Croyez-​vous cela? Ce n’est pas le cas de tout le monde.

      Les hommes forment-​ils une seule famille?

      Selon certaines personnes qui déforment la Bible, celle-ci enseignerait que “les Nègres, les singes inférieurs et les quadrupèdes appartiennent tous à ‘une sorte de chair’, la ‘chair des bêtes’”. C’est ce qu’affirme le professeur Charles Carroll dans son livre “Le Noir est-​il une bête” ou est-​il “fait à l’image de Dieu”?, qui a été largement répandu au début du vingtième siècle. D’autre part, certains évolutionnistes disent que les Noirs sont ‘une race inférieure de l’espèce humaine’.

      Toutefois, les arguments de certains Noirs sont entièrement différents. Le livre Nationalisme noir — Une recherche d’identité en Amérique (angl.) dit: “Les Caucasiens n’étaient pas les premiers habitants de cette terre, ils sont des ‘rejetons’ du peuple noir. (...) Contrastant avec l’Homme originel (prétendu noir), le Blanc est inférieur physiquement et intellectuellement. Il est aussi plus faible parce qu’il descend du Noir. C’est lui, l’homme ‘de couleur’, parce qu’il représente une déviation de la couleur noire normale.”

      Que montrent les faits? Formons-​nous réellement une seule famille humaine? Ou bien peut-​on prouver qu’il n’en est rien?

      Des différences superficielles

      Considérons la chair et le sang. Certains prétendent qu’ils ne sont pas les mêmes chez les Noirs que chez les Blancs. Un ouvrage (The World Book Encyclopedia) dit cependant: “Les savants déclarent que les cellules du corps humain sont semblables chez tous les peuples. (...) De même, un biologiste peut faire la différence entre le sang humain et celui des animaux inférieurs. Mais les nombreux types de sang humain se retrouvent chez toutes les races.”

      On a beaucoup écrit sur la différence de structure du corps des Blancs et des Noirs. Mais quels sont les faits? L’anthropologue Ashley Montagu a écrit: “Une étude anatomique minutieuse semble montrer que les différences physiques se limitent aux caractères superficiels. Pour souligner ce fait, disons que si l’on enlevait du corps d’un Noir ses caractéristiques superficielles, comme la peau, les cheveux, le nez et les lèvres, je ne pense pas qu’un anatomiste pourrait dire avec certitude, dans un cas précis, s’il a affaire au corps d’un Noir ou à celui d’un Européen.”

      On s’est aussi basé sur les dimensions du cerveau pour déclarer qu’il y avait une différence fondamentale entre Blancs et Noirs. On prétend que le cerveau des Noirs est généralement un peu plus petit que celui des Blancs. Cependant, en supposant que ce soit vrai, les variations de taille du cerveau, dans les limites normales, ne semblent pas jouer sur l’intelligence. Si c’était le cas, les Blancs seraient moins intelligents que les Esquimaux et les Indiens américains, qui ont généralement un cerveau plus grand.

      Pour bien montrer que les races sont foncièrement semblables, le professeur Bentley Glass a écrit ceci dans son livre Les gènes et l’homme (angl.): “La race blanche ne se distingue de façon vraiment caractéristique de la race noire que par six paires de gènes environ. Pourtant il est notoire que chez les Blancs comme chez les Noirs, les individus présentent des différences qui portent sur plus de six paires de gènes. Cela révèle que du point de vue de la biologie, les préjugés raciaux sont absurdes. (...) Le gouffre entre les races et les peuples, quand il existe, est psychologique et sociologique; mais il n’est pas génétique!”

      Nous remarquerons avec intérêt que le livre récent intitulé Hérédité et humains (angl.), écrit par Amram Scheinfeld, dit: “La science confirme à présent ce que la plupart des grandes religions prêchent depuis longtemps, à savoir que les êtres humains de toutes les races (...) descendent du même premier homme.”

      Si cela est vrai, comment expliquer les différences raciales, telles que la couleur de la peau et la texture des cheveux?

      Les différences raciales

      Le premier couple humain avait dans son code génétique les multiples facteurs responsables des différences raciales que nous observons aujourd’hui. Nos premiers parents n’étaient peut-être ni blancs ni noirs. Ils étaient peut-être mulâtres ou présentaient une combinaison des couleurs que l’on trouve à présent chez les diverses races. Un document historique ancien nous dit: “Tous font un seul peuple et parlent une seule langue.” (Gen. 11:6, Jérusalem). Mais la situation changea brusquement.

      À cette époque reculée, une grande partie de la famille humaine voulut rester en un seul lieu, pour des raisons d’ordre politique et religieux. Pour contrecarrer ce projet, le Créateur fit en sorte que ces hommes parlent des langues différentes et ne se comprennent plus. On peut imaginer ce qui a dû se passer.

      Incapables de communiquer, de petits groupes, isolés par la barrière des langues, s’éloignèrent chacun de leur côté. Comme ils s’en allaient de plus en plus loin, la distance devint une autre barrière entre eux. Séparés à la fois par la distance et par la langue, les descendants de chaque groupe se multiplièrent et finirent par développer les traits distinctifs de leur “race”. Mais ces traits physiques qui se transmettaient de parents à enfants ne rendaient pas une race supérieure ou inférieure à une autre. — Gen. 11:7-10.

      En fait, ces différences raciales ne sont pas très grandes, ainsi que le fait remarquer Hampton Carson dans son livre Hérédité et vie humaine (angl.), où nous lisons: “Le paradoxe est que chaque groupe humain apparaît comme extérieurement différent, mais sous cette différence existe une similitude fondamentale.”

      Pourquoi alors, si les humains forment réellement une seule famille, y a-​t-​il de terribles problèmes raciaux?

      La cause

      Bien que Dieu les ait créés parfaits, nos premiers parents, Adam et Ève, ont donné un mauvais départ à leurs descendants. Ils se sont en effet rebellés contre Dieu, rejetant ainsi sa direction. Séparés de Dieu, Adam et Ève devenus imparfaits ne pouvaient transmettre à leurs enfants que l’imperfection et la tendance au mal. — Rom. 5:12.

      Ainsi, tous les humains naissent imparfaits, enclins à l’égoïsme et à l’orgueil. En outre, quand les premiers humains ont rejeté la domination de Dieu, ils se sont trouvés au pouvoir d’une créature spirituelle méchante que la Bible appelle Satan le Diable (Rév. 12:9; II Cor. 4:4). Ces événements sont à l’origine des préjugés qui ont entaché l’histoire de l’humanité jusqu’à présent.

      Disons-​le carrément: des humains égoïstes et imparfaits, sous l’emprise de Satan, ont répandu de faux enseignements concernant les races, enseignements qui sont à la base des terribles problèmes raciaux.

      Quelle sera votre attitude?

      Vous pouvez vous laisser influencer par la propagande mensongère de ce monde et vous en tenir à des idées erronées à propos des gens d’autres races. Ou bien vous pouvez façonner vos pensées selon la vérité, surtout selon la vérité de la Parole de Dieu, la Bible, et avoir une conception saine et correcte des autres races.

      Il faut reconnaître qu’il n’est pas facile de se débarrasser de préjugés enracinés depuis longtemps. Mais si nous voulons plaire à notre Créateur, Jéhovah Dieu, il est indispensable que nous considérions nos semblables de la bonne manière. N’oublions jamais que Dieu a dit “qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable”. — Actes 10:35.

      Le temps n’est plus loin où Dieu rendra son jugement. Il débarrassera la terre de tout ce qui la souille, y compris de ceux qui sont en désaccord avec sa volonté, peu importe leur race. Seules seront préservées les personnes qui pratiquent la justice et lui sont agréables (I Jean 2:17). La Bible nous donne l’assurance qu’elles formeront “une grande foule (...) de toutes nations et tribus et peuples et langues”. (Rév. 7:9.) Ces serviteurs de Dieu habiteront tous ensemble dans la paix et l’unité comme une seule famille humaine de frères et sœurs.

      Mais que dire de ceux dont les préjugés raciaux sont profondément enracinés? Comment peuvent-​ils corriger leurs pensées?

      [Entrefilet, page 20]

      “Les nombreux types de sang humain se retrouvent chez toutes les races.”

      [Entrefilets, page 22]

      “La science confirme à présent ce que la plupart des grandes religions prêchent depuis longtemps, à savoir que les êtres humains de toutes les races (...) descendent du même premier homme.”

      La Bible dit: “En toute nation l’homme qui le craint [Dieu] et pratique la justice lui est agréable.”

      [Illustration, page 21]

      ‘Si l’on enlevait du corps d’un homme toutes ses caractéristiques superficielles comme la peau, les cheveux, le nez et les lèvres, un anatomiste ne pourrait dire avec certitude s’il a affaire au corps d’un Noir ou à celui d’un Européen.’

  • Ils ont trouvé la solution du problème racial
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Ils ont trouvé la solution du problème racial

      DES milliers de nos contemporains se sont débarrassés de préjugés raciaux qu’ils gardaient pourtant bien ancrés en eux auparavant. Bien que le problème racial continue d’affliger l’humanité, ces hommes et ces femmes en ont trouvé la solution. Comment? Grâce à un enseignement approprié et à des renseignements exacts.

      Le plus souvent, les préjugés apparaissent quand ces deux éléments font défaut. Par “préjugé” il faut entendre toute idée préconçue, toute opinion arrêtée avant d’avoir examiné sérieusement les faits. Or, les préjugés entraînent la discrimination.

      Beaucoup pensent bien connaître les faits sous-jacents à la question raciale. Ils croient conformer leur conduite à des renseignements exacts. Malheureusement, dès leur plus jeune âge, la plupart des gens sont mal renseignés sur les peuples d’une autre race ou d’une autre nationalité, et cela entraîne des conséquences regrettables.

      C’est ce qui ressort des deux récits autobiographiques qui accompagnent cet article. Dans l’un, un Noir raconte ce que l’on éprouve quand on est victime de la discrimination et des préjugés raciaux, puis il révèle comment il a trouvé la solution de ce problème. Toutefois, nous vous invitons, pour commencer, à examiner attentivement le témoignage d’un Blanc dont l’histoire illustre comment chaque génération transmet ses préjugés à la suivante. Vous noterez aussi le changement complet de cette personne lorsqu’elle a été bien informée, grâce à une source de renseignements exacts, et vous lirez les bienfaits qu’elle en a retirés.

      Un Blanc trouve la solution

      Je suis Blanc. J’ai été élevé dans le sud des États-Unis durant les années 1920 et 1930. À l’époque, le mot “ségrégation” était inscrit non seulement dans la constitution du pays, mais aussi dans le cœur des membres de notre famille et des gens de notre entourage. Dès notre plus jeune âge on nous inculquait l’idée que les Noirs sont des êtres inférieurs, aussi en étions-​nous naturellement convaincus, comme tout le monde d’ailleurs. En outre, nous découvrions en grandissant ce que nous prenions pour des preuves de cette théorie, la principale étant que les Nègres sont noirs. Or, nos aînés nous faisaient bien remarquer que rien ne peut décrasser les Noirs de cette couleur qui proclame leur appartenance à la “race maudite”.

      Sur tous les chantiers, le contremaître, un Blanc, montrait aux Noirs ce qu’il fallait faire et comment s’y prendre. “Ils sont trop bêtes pour accomplir une tâche qui requiert de l’intelligence”, disait-​on, et l’on ajoutait: “Les Noirs se situent nettement au-dessous de l’homme, entre l’homme et le singe.”

      La théorie de l’évolution enseignée à l’école renforçait cette idée. On dénigrait les Noirs, ces “bêtes” juste bonnes à travailler dur à la ferme ou comme domestiques. Certains disaient même que Dieu avait dû créer une race de domestiques, robustes et résistants à la chaleur du soleil, mais dont l’intelligence n’était pas au niveau du reste des hommes. Avec une telle mentalité, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’un Noir se fasse remettre vertement “à sa place”, parfois de la manière forte, pour avoir regimbé et voulu quitter la place que le bon Dieu lui avait assignée.

      Pour dire la vérité, même les Églises soutenaient ce point de vue. On refusait aux Noirs le droit d’adorer Dieu avec les Blancs. Ils avaient leurs églises à eux, le plus souvent de simples cahutes plantées dans un lopin de terre où poussait du coton. On nous racontait qu’ils n’avaient pas de catéchisme et qu’au lieu d’écouter un sermon édifiant ils ne faisaient que vociférer et chanter.

      En privé, on colportait beaucoup de ragots sur “leur façon de vivre, à peine supérieure à celle des bêtes”. Adultères ou naissances illégitimes à l’appui, on racontait qu’ils ne divorçaient même pas quand ils voulaient refaire leur vie avec un nouveau conjoint. C’était leur mentalité, disait-​on. Par contre, on ne racontait pas comment, quelques générations plus tôt, les marchands avaient brisé des familles en vendant séparément leurs membres à différents maîtres, ou encore comment certains maîtres faisaient couvrir leurs servantes par un mâle vigoureux pour avoir des esclaves à vendre sur le marché.

      Je me rappelle qu’un jour où je coupais un arbre à la scie, aidé par un jeune Noir de mon âge, celui-ci s’était mis à transpirer et à sentir fort, très fort. Voilà, pensais-​je, la preuve de ce qu’on m’a dit sur l’odeur spéciale des Noirs! Mais si j’avais raisonné un peu plus, j’aurais pu me dire que ce jour-​là, j’avais pris un bain, luxe que mon compagnon ne pouvait certainement pas s’offrir dans son humble demeure. J’aurais pu aussi penser que sa famille ne lui avait pas enseigné l’hygiène, de sorte qu’il n’était pas porté à prendre souvent des bains.

      L’attitude des Blancs de mon entourage m’avait sans aucun doute influencé. Puis, vers l’âge de quinze ans, j’ai commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Il me fallait parfois lutter pour changer d’opinion sur les races et me conformer aux enseignements de la Bible. Les préjugés s’apprennent plus vite qu’ils ne se désapprennent, et je me rappelle encore les sentiments partagés qui m’animaient à cette époque où je révisais mes conceptions.

      Si l’on s’écoutait on aurait plutôt tendance à garder ses vieilles idées. Mais dans mon cas, à chaque fois que la Bible démasquait une de ces idées toutes faites, mon cœur bondissait de joie. Je savais déjà que ce livre est véridique et digne de confiance, mais lorsque je considérais la justesse de son point de vue sur la question raciale, ma foi était fortifiée. En effet, toutes les races remontent à un seul ancêtre, Adam. Aucune n’est maudite. Elles sont toutes égales devant Dieu. Plus je voyais comment les Noirs et même les peuples d’autres races sont traités dans le monde, plus je me rendais compte que les inégalités en matière de facultés intellectuelles ou d’intelligence résultaient essentiellement, voire exclusivement, d’une partialité arbitraire due aux préjugés.

      Depuis plus de trente ans, je côtoie aussi bien des Blancs que des Noirs à mon travail, dans mes distractions et dans mes études, ainsi que dans le culte. Je me suis aperçu que toute idée de supériorité raciale ne repose sur rien. La seule solution au problème des préjugés raciaux réside dans l’amour de Dieu et dans l’amour authentique et sincère de son prochain.

      Un Noir trouve la solution

      Je suis né à la fin des années quarante, dans le sud des États-Unis. Papa était ouvrier agricole, aussi étions-​nous très pauvres, comme presque toutes les familles de Noirs. On ne m’avait jamais enseigné que les Noirs sont inférieurs aux Blancs, mais de toute évidence c’était bien le point de vue des Blancs.

      Depuis qu’on les avait emmenés en esclavage en Amérique, les Noirs subissaient l’oppression. Mes parents me l’avaient expliqué et on me l’enseignait à l’école. On nous disait que même si nous étions censés être libres et égaux, tout concourait à nous maintenir au rang de citoyens de seconde catégorie, inférieurs aux Blancs. Mon père me racontait que, petit garçon, il n’aurait jamais osé parler à un Blanc en le regardant dans les yeux. S’il ne voulait pas avoir d’ennuis, il devait toujours répondre, la tête légèrement baissée: “Oui, M’sieur.” “Non, M’sieur.” J’appris même qu’un jour où il s’était rendu en ville, un Blanc armé lui avait tiré dans les jambes en criant: “Allez, le Négro! Danse!”

      Certes, j’étais prêt à affronter la discrimination et les mauvais traitements, néanmoins cela fait mal. Dans le bus, nous devions voyager à l’arrière et au restaurant il fallait passer par derrière pour être servis. Dans les W.-C. publics, il y avait des écriteaux “Pour les Blancs” et “Gens de couleur”. Évidemment, les installations des “Gens de couleur” étaient toujours de moindre qualité. Un jour où je m’étais rendu dans un centre équestre, vers 1965, on m’avait dit: “Il y a un jour spécial pour les types comme vous!” Pourtant, quantité de chevaux étaient libres, mais nous n’avions pas le droit de les monter en même temps que les Blancs.

      J’étais particulièrement révolté de voir dans quel cercle vicieux le système économique des Blancs maintenait les Noirs. Dans le passé, à cause de l’esclavage et de la ségrégation imposée par la loi, les Noirs ne recevaient qu’une médiocre instruction et ils ne trouvaient de ce fait que des emplois modestes. Dans ces conditions, il ne leur était pas possible d’améliorer leur niveau de vie ou leur situation de famille. À cause du manque d’éducation et de la discrimination raciale, récemment encore un père de famille avait souvent de la peine à joindre les deux bouts et à faire instruire ses enfants.

      À l’époque où je suis entré à l’école, beaucoup de Noirs pensaient que la seule façon d’améliorer leur sort était d’acquérir une bonne instruction. Je me souviens très bien que mes professeurs me poussaient à étudier en me ressassant: “Travaille en classe, acquiers une bonne instruction, et tu n’auras pas à trimer dans les champs, une fois tes études secondaires terminées.” Ce n’était pas le travail pénible par lui-​même qui me rebutait, mais le fait de peiner du matin au soir pour un salaire de misère qui ne permettait même pas de mettre quelque chose de côté.

      Beaucoup de Noirs ont été découragés par le système dans lequel ils vivent. Dégoûtés par tous les obstacles qu’ils rencontrent pour trouver un emploi, certains se réfugient dans l’alcool, la drogue ou la délinquance. Évidemment, cet exutoire ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin des Blancs, pour qui les Noirs sont tous nonchalants et paresseux. J’étais de plus en plus révolté contre un système économique aussi injuste et cruel.

      Je commençais à m’interroger: Une instruction poussée me mettrait-​elle vraiment à l’abri de cette injustice? Modifierait-​elle l’attitude viscérale des Blancs à mon égard? Ces questions ne faisaient que m’accabler encore plus. Mais heureusement j’ai commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah et cela m’a aidé à voir la véritable raison de toutes les injustices raciales qui nous entourent. J’ai également appris que le Notre Père, que je connaissais pourtant depuis mon enfance, offre le seul espoir solide de soulagement: le Royaume de Dieu. — Mat. 6:9, 10.

      L’étude de la Bible me permit de voir que les hommes sont tous imparfaits et qu’ils ne traitent pas toujours leur prochain comme ils le devraient. D’ailleurs, la Bible dit: “L’homme domine l’homme à son détriment.” (Eccl. 8:9). En fréquentant les Témoins de Jéhovah, je pus me rendre compte que leur point de vue sur les races est conforme à la Bible. Ils croient vraiment que “d’un seul homme [Dieu] a fait toutes les nations d’hommes pour habiter sur toute la surface de la terre”. (Actes 17:26.) Oui, les Témoins manifestent le genre d’amour qui, d’après Jésus, devait caractériser ses disciples. — Jean 13:34, 35.

      Je m’aperçus que les Témoins pratiquent entre eux cet amour, sans distinction de race. Certes, comme quiconque a été élevé dans le présent système, ils étaient peut-être autrefois remplis de rancœur et de haine raciale. Mais, dans mon cas comme dans bien d’autres, je me suis rendu compte que lorsqu’une personne adopte le point de vue de Dieu sur les races et qu’elle s’efforce de mieux connaître les gens d’une autre race, tous ces préjugés disparaissent, ainsi que les mythes qui les accompagnent, même ceux qui ont la vie dure.

      Je suis reconnaissant d’avoir appris les vérités bibliques. Grâce à elles, ma famille et moi-​même sommes affranchis de ces problèmes raciaux et nous avons la joie de pouvoir nous consacrer à aider d’autres personnes de toutes races à connaître la véritable solution à l’ensemble des problèmes de l’humanité: le Royaume de Dieu.

      La panacée

      Ces deux récits n’ont rien d’exceptionnel. Des millions de gens ont acquis des préjugés dès leur enfance; des millions d’autres, victimes de ces préjugés, ont souffert injustement de la discrimination raciale. Heureusement, la Parole de Dieu détient la solution de ce problème, car elle révèle comment le Créateur considère les hommes et de quelle façon ceux-ci devraient agir entre eux.

      En premier lieu, nous le répétons, la Bible enseigne que nous ne formons qu’une seule famille humaine. Exactement! En effet, pour Dieu, les humains de toutes races et de toutes nationalités sont absolument égaux (Actes 10:34, 35). Ce point de vue était également celui de Jésus.

      Le principal commandement du Christ à ses disciples leur ordonnait de ‘s’aimer les uns les autres’, tout comme lui-​même les avait aimés (Jean 13:34, 35). Un tel amour ne devait évidemment pas se limiter aux membres d’une certaine race. Au contraire! “Aimez toute la famille des frères”, disait un apôtre du Christ, et un autre ajoutait: “Celui qui n’aime pas son frère, qu’il a vu, ne peut pas aimer Dieu, qu’il n’a pas vu.” — I Pierre 2:17; I Jean 4:20.

      Comment cet amour chrétien se traduit-​il? La Parole de Dieu répond en ces termes: “Pour ce qui est de vous honorer les uns les autres, donnez l’exemple.” (Rom. 12:10). En mettant ce conseil en pratique, pensez à ce qu’il implique: Il faut traiter son prochain sans distinction de race ou de nationalité, en lui faisant vraiment honneur et en lui montrant du respect, considérant “les autres comme supérieurs à vous”. (Phil. 2:3.) Quand il existe un véritable esprit d’amour chrétien, le problème des préjugés raciaux ne se pose plus.

      “Cela n’arrivera jamais”, diront certains. Et pourtant, si! Ce résultat est déjà atteint au sein des Témoins de Jéhovah, organisation qui regroupe plus de deux millions de personnes. Cela ne veut pas dire que, pris individuellement, chaque Témoin de Jéhovah est complètement débarrassé des préjugés qu’il avait acquis dans le présent système impie, mais plutôt que cette organisation a résolu le problème du racisme à un degré jamais atteint. Quiconque s’en donne la peine peut le vérifier.

      Ainsi, William Whalen, auteur catholique, écrivit ce qui suit dans la revue U.S. Catholic de juillet 1964: “À mon avis, une des caractéristiques les plus attrayantes de cette secte est sa politique traditionnelle d’égalité raciale. Les Noirs qui deviennent Témoins de Jéhovah savent qu’ils seront accueillis comme des êtres humains.”

      De même, à la suite d’une enquête approfondie sur les Témoins de Jéhovah, Norman Eddy écrivit ceci dans le Journal of Bible and Religion: “En examinant de plus près leurs valeurs sociales, je suis frappé par le respect sincère qu’ils manifestent pour les gens de toute race. À l’encontre de ceux qui rendent des hommages peu sincères à la doctrine de la fraternité raciale, les Témoins accueillent toutes sortes de gens dans leur communauté, leur confiant même des charges importantes sans distinction de race et de couleur.”

      Aspirez-​vous à une véritable fraternité? Désirez-​vous voir la paix régner parmi les hommes de toute race? En ce cas, vous serez le bienvenu dans toutes les Salles du Royaume où les Témoins de Jéhovah se réunissent régulièrement pour étudier la Parole de Dieu. Vous pourrez voir par vous-​même la sincérité de leur amour pour tous les humains, quelle que soit leur race.

      [Entrefilet, page 27]

      “Les Noirs qui deviennent Témoins de Jéhovah savent qu’ils seront accueillis comme des êtres humains.”

  • Dieu a-t-il maudit les Noirs?
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Le point de vue biblique

      Dieu a-​t-​il maudit les Noirs?

      À CETTE question, nombre de conducteurs religieux ont répondu par l’affirmative. Ainsi, dans leur commentaire sur la Bible, Robert Jamieson, A. Fausset et David Brown déclarent: “Maudit soit Canaan [Genèse 9:25] — cette malédiction s’est accomplie avec (...) l’esclavage des Africains, descendants de Cham.” — Commentaire, critique et explication de la Bible (angl.).

      On a dit que cette malédiction biblique condamnait les Noirs à être esclaves et à avoir la peau noire. C’est ce qui a amené beaucoup de Blancs à croire que les Noirs sont une race inférieure, conçue par Dieu pour servir les Blancs. Beaucoup de Noirs se sont aigris de voir le traitement qu’ils recevaient à cause de cette interprétation religieuse, comme le montre le témoignage suivant:

      “En été 1951, j’avais sept ans; je m’étais assise sur les marches de la première église baptiste de Sheepshead Bay, à Brooklyn, et je pleurais. J’avais essayé en vain d’effacer le noir de ma peau, parce que mes petites camarades blanches m’avaient fait des réflexions sur la couleur de ma peau qu’elles trouvaient vilaine. Je l’avais tant frottée avec de la lessive qu’elle était rouge; elle était enflée et me faisait mal, presque autant que mon cœur d’enfant qui commençait à se demander pourquoi un Dieu d’amour avait fait des gens noirs, à moins qu’il ne les aime pas vraiment.

      “J’avais entendu dire que cela venait d’une malédiction que Dieu avait prononcée contre notre race. Mais je ne savais pas, ou je ne comprenais pas, ce que nous avions pu faire à Dieu pour mériter une telle punition. Et, à la réflexion, je pense que j’avais dans le cœur un ressentiment personnel contre Dieu pour m’avoir faite noire et m’avoir mise dans un monde blanc.

      “À force de subir les moqueries et les sarcasmes de mes camarades, ainsi que les remarques racistes du genre: ‘Si tu es blanc, c’est bien; si tu es café au lait, tu peux toujours attendre; mais si tu es noir, va-​t’en’, j’étais traumatisée et je commençais à bouillir intérieurement, particulièrement contre les petites filles blanches de mon âge.”

      Qu’est-​ce que cette fameuse malédiction biblique? Les Noirs sont-​ils noirs en raison d’une malédiction que Dieu aurait prononcée sur l’un de leurs ancêtres? Et ont-​ils subi des siècles d’esclavage en raison de cette malédiction? Est-​ce que la Bible enseigne une chose pareille? Vérifions par nous-​mêmes. Voici le passage de la Bible qui est à l’origine du litige:

      “[Noé] se mit à boire du vin et s’enivra, et ainsi il se découvrit au milieu de sa tente. Plus tard, Cham, le père de Canaan, vit la nudité de son père et alla le raconter à ses deux frères au-dehors. (...) Et Noé finit par se réveiller de son vin et apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils. Alors il dit: ‘Maudit soit Canaan! Qu’il devienne le dernier des esclaves de ses frères!’ Et il ajouta: ‘Béni soit Jéhovah, le Dieu de Sem, et que Canaan devienne son esclave! Que Dieu octroie un vaste espace à Japhet et qu’il réside dans les tentes de Sem! Que Canaan devienne aussi son esclave!’”. — Gen. 9:21-27.

      On a prétendu que cette malédiction biblique avait imposé aux Noirs une condition de servitude perpétuelle. D’ailleurs, en 1838, Théodore Weld, lors d’une de ses croisades antiesclavagiste, écrivit dans un tract qui eut une grande diffusion que la “prophétie de Noé [citée ci-dessus] est le vade mecum [qui accompagne tout le temps] les esclavagistes, et ils ne s’aventurent jamais à l’extérieur sans elle”. — La Bible contre l’esclavage (angl.), page 66.

      Avant toute chose, veuillez noter que rien dans la Bible ne dit qu’avoir la peau noire provient d’une malédiction. Notez également que c’est Canaan, et non son père Cham, qui fut maudit. Canaan n’était pas noir, et ses descendants non plus; ce sont les peuplades qui s’établirent dans le pays connu plus tard sous le nom de Palestine (Gen. 10:15-19). Avec le temps, les Cananéens furent assujettis par les Israélites, descendants de Sem, puis par les Médo-Perses, les Grecs et les Romains, descendants de Japhet. Cette sujétion des Cananéens accomplit la malédiction prophétique prononcée sur leur ancêtre Canaan, malédiction qui n’avait donc rien à voir avec la race noire.

      D’où vient la race noire? De deux autres fils de Cham: Cusch et vraisemblablement aussi Put, dont les descendants se sont établis en Afrique. Mais, comme nous venons de le voir, la Bible ne dit absolument pas que les descendants de ces hommes, des Noirs, ont été maudits. C’est une erreur de faire une telle supposition. Quand l’Église a-​t-​elle commencé à appliquer cette malédiction à Cham?

      Un ecclésiastique, qui vivait il y a 1 500 ans, a fait cette interprétation en ces termes: “Cham, dans sa folie d’avoir voulu tourner en ridicule la nudité de son père, fut condamné à être esclave.” Dans son livre paru récemment et intitulé L’esclavage et l’Église catholique (angl.), John Maxwell fait cette remarque: “Cet exemple désastreux d’exégèse [explication] fondamentaliste a servi pendant 1 400 ans à justifier l’idée que les Noirs d’Afrique sont maudits de Dieu.”

      Jusqu’à il y a cent ans, l’Église catholique soutenait que les Noirs étaient maudits par Dieu. Maxwell explique que cette attitude “a survécu apparemment jusqu’en 1873, année où le pape Pie IX rattacha une indulgence aux prières adressées en faveur des ‘pauvres Éthiopiens d’Afrique centrale pour demander que le Dieu Tout-Puissant finisse par ôter la malédiction de Cham de leur cœur’”.

      Déjà, bien avant le début de la chrétienté il y a 1 500 ans, et probablement même avant la venue de Jésus Christ sur la terre, les rabbins juifs racontaient des histoires sur l’origine de la race noire. Voici ce que rapporte l’Encyclopædia Judaica: “Cusch, descendant de Cham, a eu la peau noire en guise de punition parce que Cham avait eu des rapports sexuels dans l’arche.”

      Des “histoires” semblables ont été forgées de toutes pièces à notre époque. Les partisans de l’esclavage, tels que John Fletcher, en Louisiane, enseignaient que le péché qui a provoqué la malédiction prononcée par Noé était un mariage interracial. Il voulait faire croire que Caïn avait été affligé d’une peau noire pour avoir tué son frère Abel, et, en plus, que Cham avait péché en se mariant avec quelqu’un de la race de Caïn. Il vaut également la peine de noter qu’au siècle dernier Nathan Lord, président du collège de Dartmouth, attribuait également la malédiction de Noé prononcée sur Canaan au fait que Cham “aurait contracté un mariage interdit avec la race perverse et maudite de Caïn”.

      Ces enseignements n’ont absolument aucun fondement biblique. Dans les siècles passés, des philanthropes avaient déjà montré que la malédiction prononcée par Noé était appliquée à tort aux Noirs. Ainsi, en juin 1700, le juge Samuel Sewall, de Boston, donna cette explication: “C’est Canaan qui a été maudit trois fois, mais Cham n’a pas été mentionné. (...) Or les Noirs ne descendent pas de Canaan, mais de Cusch.”

      En 1762, un certain John Woolman avait, lui aussi, publié un traité dans lequel il montrait que l’exploitation de cette malédiction contenue dans la Bible pour justifier l’esclavage et pour priver certaines gens de leurs droits naturels “est trop grossière pour être admise par l’esprit de quiconque souhaite sincèrement gouverner sa vie d’après des principes sensés”.

      Cette erreur d’interprétation des membres du clergé sur la malédiction contenue dans la Bible a eu des conséquences regrettables. Mais rien dans la Bible ne permet de justifier l’esclavage que l’on a imposé aux Noirs d’Afrique et les mauvais traitements qu’on leur a fait subir depuis lors. La vérité est la suivante: les Noirs ne sont pas et n’ont jamais été maudits par Dieu!

  • Coup d’œil sur le monde
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 avril
    • Coup d’œil sur le monde

      Du racisme scientifique

      Selon un numéro spécial de la revue Science et Vie, “le racisme qui, pendant des siècles, s’était justifié d’arguments culturels ou religieux, allait chercher au XXe siècle une façade plus scientifique. Dans les années vingt, des biologistes comme Grant, Osborne, Yerkes ou Brigham développèrent aux USA l’idée selon laquelle les migrants d’origine méditerranéenne ou balkanique étaient intellectuellement inférieurs et que cette infériorité héréditaire faisait planer, pour l’Amérique, une menace de détérioration de la ‘race’. (...) Vers la même époque, l’idée que l’hybridation entre races donnait une descendance difforme ou dégénérée et que, dans le mariage mixte, ‘la race blanche y perdait et la race noire y gagnait en aptitudes intellectuelles’ jouissait d’un large consensus même parmi les généticiens. Les études sur lesquelles se fondaient de telles affirmations n’avaient pourtant, comme devait le montrer le grand statisticien Pearson, aucune valeur scientifique. Des hommes de science n’avaient fait que reproduire des préjugés communs, habillés de quelques-unes des connaissances scientifiques de l’époque. Ainsi que l’affirme le texte de l’UNESCO contre le racisme de 1950, il n’existe aucune preuve que les groupes humains diffèrent dans leurs capacités intellectuelles innées, s’il est même possible de parler de capacités innées. La question des aptitudes biologiques propres des races constitue ainsi un faux problème”.

      Quotients intellectuels falsifiés

      La même revue explique que la situation était fort confuse en 1956, quand Sir Cyril Burt, éminent psychologue et père du système scolaire anglais d’après-guerre, publia un long article dans lequel, se basant sur des mesures de quotient intellectuel, il estimait l’héritabilité de l’intelligence à 87 pour cent. Selon lui, les variations du milieu n’expliquaient que 13 pour cent des différences observées entre les aptitudes des individus de l’échantillon. Ses travaux connurent un grand retentissement et furent largement repris par Jensen qui, étudiant la différence de quotient intellectuel moyen entre Noirs et Blancs américains (15 points), déclara en 1969: “L’hypothèse que des facteurs génétiques soient fortement impliqués dans la différence d’intelligence moyenne entre Blancs et Noirs n’est pas déraisonnable.” La querelle engendrée par de tels propos amena les chercheurs à reprendre les données de référence, celles de Burt, et, tout dernièrement, on en vint à prouver (Le Monde, 21.1.77) que beaucoup d’entre elles avaient été falsifiées ou créées par Burt lui-​même.

      Races humaines ou espèce humaine?

      Un autre article du même numéro spécial de la revue Science et Vie sur la génétique et l’anthropologie expliquait que “l’existence de populations humaines de capacités intellectuelles inférieures à celles des autres (...) est beaucoup plus démentie par l’expérience quotidienne des transplantations d’individus ou de populations (lorsqu’elles se font dans de bonnes conditions) qu’elle n’est testée par les virtuoses du quotient intellectuel et autres psychotests qui, en général, savent plus ce qu’ils doivent trouver que ce qu’ils mesurent. L’analyse sommaire des données biologiques humaines est donc décevante pour ceux qui espèrent en tirer une classification définitive où chaque individu serait rangé dans le tiroir d’une population, lui-​même bien installé dans l’armoire d’une race. Un tel ordre n’existe pas dans la Nature, et il serait vain de l’y chercher”. “Finalement, la seule population humaine qui soit clairement définie sur le plan biologique, c’est l’espèce humaine tout entière.”

      Le trafic du bois d’ébène

      “Ça commençait souvent la nuit: le village congolais, angolais ou soudanais était soudain encerclé et incendié, et

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