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Édifions des disciples en touchant leur cœurLa Tour de Garde 1970 | 1er août
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18. a) Pourquoi faut-il implanter l’endurance dans le cœur ? b) Quelle espérance sera la nôtre si nous cultivons cette qualité ?
18 L’endurance est une qualité absolument indispensable et nous devons l’implanter dans notre cœur si, en tant que disciples du Christ, voués et baptisés, nous voulons survivre à la “grande tribulation”. Elle est nécessaire, non seulement pour traverser les épreuves ardentes de notre époque ainsi que la “grande tribulation”, mais aussi pour survivre dans le nouvel ordre de choses juste que Dieu établira sur la terre (Mat. 24:21, 22). Il n’y a pas de loi contre les bonnes choses de l’esprit de Dieu et elles dureront éternellement. Jéhovah, qui a créé les séquoias géants comme un témoignage vivant d’endurance, a également veillé à ce que, grâce à sa Parole, à son esprit et à son organisation, les créatures intelligentes que nous sommes puissent faire preuve d’endurance pour leur salut. Si nous développons cette qualité dans notre cœur et dans celui des personnes avec qui nous étudions la Bible, pour qu’elles deviennent à leur tour des disciples du Christ, voués et baptisés, nous recevrons le plus précieux de tous les biens, la vie éternelle.
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Le mariage chrétien devrait être célébré d’une manière raisonnableLa Tour de Garde 1970 | 1er août
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Le mariage chrétien devrait être célébré d’une manière raisonnable
“VOILÀ comment je veux que les choses se passent ! C’est ainsi que je les imaginais déjà quand j’étais toute petite.” Ainsi s’exprimait une jeune fille de Floride à propos de son prochain mariage.
Elle frémissait de joie en pensant à l’événement qui se préparait, et surtout à la robe qu’elle porterait, une robe de dentelle ornée de perles et se terminant par une traîne longue de dix mètres. Lorsqu’elle ferait son entrée, un orchestre de dix musiciens jouerait la traditionnelle musique de mariage. Quelle merveilleuse entrée elle ferait ! Émergeant d’un “nuage” artificiel créé par un dispositif invisible, la jeune femme descendrait les vingt et une marches d’un escalier. En bas, elle passerait entre des cages dorées remplies de colombes pour s’avancer vers son fiancé, qui l’attendrait.
La cérémonie serait suivie d’une réception ou festin de noce, où il y aurait du champagne et un gâteau de 2 m. 50 de haut. Au moment où la jeune mariée commencerait à couper le gâteau, on lâcherait deux perruches, qui voltigeraient autour de la salle de bal. Comment le fiancé a-t-il réagi à cette perspective ? Ce projet dont l’extravagance coûterait 25 000 dollars, l’irrita à ce point qu’il disparut neuf heures avant le mariagea!
Vous n’avez sans doute jamais assisté à un mariage aussi somptueux que celui-là. Néanmoins, vous savez peut-être que les mariages et les cérémonies qui les accompagnent varient beaucoup, du plus humble au très grand, du simple au somptueux, de celui qui honore Dieu à celui qui le rejette.
Par conséquent quelle décision le chrétien aimant Dieu et désireux de se laisser guider par les principes bibliques, prendra-t-il à propos de la célébration de son mariage ? Quelle limite veillera-t-il à ne pas franchir ? Pour compliquer encore les choses, voici ce qu’a déclaré un auteur : “Aucune coutume n’est plus profondément enracinée dans la tradition ni plus étroitement rattachée aux convenances que le mariage.” Le chrétien cherchera-t-il à respecter toutes les traditions, ou certaines d’entre elles, ou bien à n’en observer aucune ? Que faut-il entendre au juste par célébrer un mariage chrétien d’une manière raisonnable ?
La nature raisonnable du chrétien
Les vrais chrétiens savent que la célébration d’un mariage, qu’il soit religieux ou civil, c’est-à-dire contracté devant un tribunal ou un officier de l’état civil, doit satisfaire aux exigences de la loi du pays (Luc 20:25). Dans le monde entier, les témoins de Jéhovah reconnaissent ce fait et se conforment aux dispositions de la législation locale. Toutefois, il reste à régler certaines questions touchant aux usages observés lors de la cérémonie du mariage. Quel devrait être le comportement du chrétien ?
Pour adopter le bon point de vue à ce sujet, le chrétien doit posséder une très importante qualité : une nature raisonnable. C’est une vertu qu’il doit manifester dans toutes ses activités, et notamment lorsqu’il est question de réunions mondaines où un si grand nombre de gens et de traditions sont impliqués. Sous inspiration divine, l’apôtre Paul rédigea d’excellents conseils pour les chrétiens de son époque. N’oubliez pas que, tout comme aujourd’hui, ceux-ci se mariaient et célébraient leur mariage. L’un de ces conseils déclare : “Que votre nature raisonnable devienne connue de tous les hommes.” (Phil. 4:5). Le disciple Jacques souligne ce fait et dit que la sagesse de Jéhovah est “raisonnable”. — Jacq. 3:17.
En manifestant une nature raisonnable, les chrétiens démontrent leur maturité spirituelle et l’importance qu’ils attachent à la mise en application des principes bibliques. Sans avoir besoin d’une longue liste de prescriptions particulières, ils veillent à ce que de simples questions de cérémonie n’éclipsent pas les aspects spirituels du mariage.
Pourtant, il n’y a pas longtemps, au Brésil, un mariage se trouva être une affaire ayant nécessité des préparatifs exagérés, compte tenu des ressources pécuniaires des futurs conjoints, et en même temps de l’opulence inaccoutumée pour l’humble Salle du Royaume où le discours biblique fut prononcé. Pour plus d’un assistant, l’excès des dispositions prises, la somptuosité de la robe, le nombre considérable de demoiselles d’honneur et d’invités, etc., toutes ces choses détournèrent à ce point l’attention du discours qu’elles éclipsèrent les conseils bibliques qu’il présentait. À la vérité, quand les chrétiens perdent leur nature raisonnable, d’autres choses sont perdues pour beaucoup de personnes, y compris les jeunes époux.
Coutumes relatives au mariage
Du fait qu’il y a tant de traditions dans la célébration des mariages, le chrétien devrait-il chercher à écarter toutes celles qui sont observées dans son pays ? Non, ce n’est pas indispensable. Il a la faculté de choisir. Certaines coutumes ont parfois à la base un caractère pratique ; par exemple, les mariages peuvent habituellement se célébrer le jour où la plupart des gens ne travaillent pas, ou à l’heure la plus fraîche de la journée, soit après la “sieste”. D’autre part, une tradition peut se caractériser par une certaine couleur locale ; on ne peut guère s’attendre à ce que le Coréen s’habille comme le Libanais, le Finlandais ou le Fidjien.
Il est bien évident que les coutumes contraires aux Écritures répugneront au chrétien. Dans maints pays, on suit de curieuses coutumes afin de procurer de la “chance” aux jeunes mariés ou à leurs invités. Les témoins de Jéhovah n’adorent pas le dieu de la chance (Is. 65:11, Li, n. m.). Ils ne suivent pas non plus des traditions qui feraient croire aux observateurs qu’en fait ils adorent ce dieu. D’autres coutumes constituent des actes d’adoration. C’est pourquoi le chrétien qui forme un projet de mariage fera bien d’examiner les usages établis dans sa région et l’idée que les gens s’en font. S’il est reconnu qu’une coutume a un rapport quelconque avec la fausse religion ou avec la “bonne chance”, il la rejettera. — II Cor. 6:14-18.
Par ailleurs, il y a des traditions qui sont bizarres ou qui manquent d’amour. Il est courant dans de nombreux pays de jeter du riz sur les jeunes mariés. D’où vient cette coutume ? “Certains peuples attribuent au riz le pouvoir d’éloigner des époux les influences mauvaises. D’autres affirment qu’il assure au couple la fécondité.” (Science News Letter, 8 juin 1963, p. 357). Cela prouve que les avis quant à l’origine d’une certaine coutume sont souvent très nombreux. Mais quelle que soit l’origine de celle-ci, normalement, les chrétiens prennent-ils des aliments pour les jeter à la tête de leurs amis et salir la rue en faisant cela ? Considérez aussi la nécessité d’aimer votre prochain comme vous-même. L’amour chrétien pousserait-il quelqu’un à “faire des farces” pour mettre les nouveaux mariés dans l’embarras ? Jésus a dit : “Et comme vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites pareillement pour eux.” — Luc 6:31 ; 10:27.
Il y a aussi la tradition relative à l’anneau nuptial. Un examen de cette question pour déterminer l’origine et la signification de cet anneau vous laisserait sans doute perplexe ; les affirmations sont nombreuses, et les faits embrouillés. Même si la Bible ne fait pas directement mention de cette coutume, il est certain que les serviteurs de Jéhovah pouvaient porter des “alliances” (Job 42:11, 12 ; Luc 15:22). Mais que faire dans un pays où l’anneau de mariage symbolise la foi, l’amour et l’attachement indéfectibles du couple ? Le chrétien n’attribue aucun sens symbolique à l’anneau nuptial, même s’il cultive dans le mariage les qualités précitées, et même si de nombreuses personnes du monde prétendent hypocritement les manifester. Une “alliance” n’est pas un gage. C’est simplement un signe extérieur indiquant qu’on est marié. Il n’est pas déplacé pour des chrétiens, hommes ou femmes, de montrer qu’ils sont mariés en portant une alliance, soit à la main droite comme en Allemagne, soit à la main gauche. Le port de l’anneau n’est toutefois pas obligatoire dans les pays qui n’ont aucune prescription légale à ce sujet. À cet égard, le couple prendra sa décision en fonction de sa situation pécuniaire et de son goût personnel.
Le chrétien peut donc choisir les coutumes relatives au mariage qu’il veut suivre ; toutefois, il devra auparavant se poser les questions suivantes : Quelle est actuellement dans le pays la signification de cette coutume ? Ne scandalisera-t-elle pas les autres ? Est-elle fondée sur l’amour ? Est-elle raisonnable ?
Vêtements portés au mariage
Avant le mariage, le couple devra régler la question des vêtements qu’il portera. Le mariage est une cérémonie particulière. C’est pourquoi on cherche souvent à paraître joyeux et séduisant. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’on est obligé de porter une robe ou un costume d’un certain genre. Il convient de tenir compte de la mode, de la dépense et des goûts personnels.
Dans les temps bibliques, les fiancés portaient souvent de très beaux habits (Ps. 45:14, 15 45:13, 14, NW ; Jér. 2:32). Même la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, est représentée comme s’étant “préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux”. (Rév. 21:2.) Il n’est pas contraire aux Écritures de porter des vêtements élégants pour le mariage. Néanmoins, cela ne garantit pas nécessairement le bonheur conjugal. La parure de l’esprit est plus importante. — I Pierre 3:3, 4.
Si, par exemple, des fiancés veulent acheter une robe spéciale, et qu’ils en aient les moyens, c’est une affaire qui les concerne seuls. Mais serait-il raisonnable d’acheter un costume très cher, représentant une lourde charge pécuniaire pour eux et pour autrui ? Une chrétienne du nord de l’Europe renonça au trésor de service en qualité de ministre spécial à plein temps pour exercer un travail profane et s’offrir une luxueuse robe de noce. À votre avis, des deux trésors lequel était le plus précieux ? Par ailleurs, qu’en est-il des invités, s’il y en a ? Vont-ils se croire obligés d’acheter des vêtements coûteux pour la seule raison que la mariée porte une magnifique toilette ?
La question des vêtements peut se régler de différentes manières. Si bien des femmes ont acheté ou loué leur toilette de “noce”, il y en a cependant qui ont porté avec plaisir la robe d’une amie ou d’une parente chère. D’autres encore ont eu la satisfaction de confectionner elles-mêmes leur trousseau, en s’arrangeant pour qu’une toilette puisse servir en d’autres circonstances. — Prov. 31:13, 22.
Par ailleurs, il n’est absolument pas contraire aux usages qu’un couple porte pour se marier ses plus beaux vêtements, qu’il aura fait nettoyer pour la circonstance. L’argent, ainsi économisé a permis à certains d’entrer ou de rester dans le service de pionnier. D’autres, qui avaient sans doute les moyens de s’offrir un très beau mariage, ont préféré se marier sans cérémonie, compte tenu des difficultés de notre époque, “gardant près de [leur] pensée la présence du jour de Jéhovah”. — II Pierre 3:12.
Certes, des amis et des parents bien intentionnés auront peut-être leurs propres idées sur la célébration du mariage ; d’autre part, il est possible que certains de leurs conseils, basés sur l’expérience, soient utiles, néanmoins, les fiancés devraient faire en sorte que la cérémonie soit conforme à leurs goûts et aux projets qu’ils forment pour l’avenir. En outre, s’ils ne sont pas tout à fait du même avis à ce sujet, ils pourront régler cette question avec amour. Il devrait d’ailleurs en être ainsi pour toutes les difficultés qui surgiront après le mariage, s’ils reconnaissent tous deux la position que Dieu a attribuée au chef de la famille. Ils auront ainsi l’occasion de prouver s’ils sont capables de travailler ensemble dans l’amour et en harmonie avec les principes divins. — Éph. 5:22-33.
Mais certains ont demandé : “Est-ce mal de s’habiller en blanc et de porter un voile ?” Il en est de cette coutume comme de toutes les autres traditions : les avis varient beaucoup. En Allemagne, pour certains, une robe blanche est le symbole de la virginité ; pour d’autres, elle empêche les esprits mauvais de reconnaître la fiancée. Au Japon, la robe blanche symbolise le deuil ; la fiancée “meurt” pour ses parents et demeure avec son mari jusqu’à la mort. Cependant, pour de nombreuses personnes par toute la terre, il s’agit simplement d’une tradition pittoresque n’ayant aucun sens particulier. Une fiancée chrétienne ne s’imaginera pas qu’une robe blanche est obligatoire ni qu’elle est universellement proscrite.
Le même point de vue s’applique au voile. Les Écritures ne désapprouvent pas qu’une femme porte un voile sur la tête en présence de son futur mari (Gen. 24:63-67). Rien ne s’oppose donc à ce qu’une femme complète agréablement par un voile sa toilette de mariée. Toutefois, si la plupart des habitants de la localité rattachent le voile nuptial à la fausse religion ou à une superstition, le couple devrait tenir compte de ce fait.
Il n’est pas nécessaire de discuter d’autres cas impliquant les vêtements portés à un mariage. Le point qu’il faut garder présent à l’esprit à ce propos est que, luxueux ou simples, les vêtements que l’on porte ne sont pas la chose la plus importante. On ne devrait pas leur permettre d’être pour autrui une occasion de chute ou une cause de soucis (I Cor. 8:13). Leur souvenir finira par s’estomper ; en revanche, un mariage célébré d’une manière raisonnable procurera aux chrétiens un bonheur qui durera aussi longtemps que le mari et la femme appliqueront les conseils bibliques reçus.
La cérémonie proprement dite
Ce point de vue mûr sur le mariage, consistant à en souligner les aspects spirituels, s’applique tout particulièrement à la cérémonie proprement dite. Celle-ci n’est assujettie à aucune règle particulière en dehors de celles que prévoit la législation du pays. C’est pourquoi il appartient aux intéressés d’en fixer la plupart des détails. Il s’agira peut-être de dire comment les invités entreront dans la salle, si la fiancée sera “accompagnée”, si elle sera suivie d’une demoiselle d’honneur et d’un ami de l’époux (“garçon d’honneur”) ou d’autres participants à la cérémonie, ainsi que de fixer d’autres petits détails d’ordre technique (Ps. 45:15 45:14, NW ; Jean 3:29). Pourquoi inclure une chose qui risquerait de troubler l’allégresse générale ?
Avant d’utiliser une des Salles du Royaume des témoins de Jéhovah pour la célébration de leur mariage et de l’aménager pour la circonstance, les chrétiens devraient demander l’autorisation des ministres responsables. Ces hommes mûrs ne désirent pas imposer leurs goûts personnels. Mais ils s’intéressent à ce que rien ne se passe en rapport avec la Salle du Royaume qui soit de nature à gêner les réunions qui s’y tiennent ou à troubler les membres de la congrégation ou les gens du quartier. Ils gardent présent à l’esprit le conseil suivant : ‘Assurez-vous des choses les plus importantes, de sorte que vous soyez sans défaut et que vous ne fassiez pas trébucher les autres.’ — Phil. 1:10 ; Ps. 133:1.
Toutefois, cela ne devrait créer aucune difficulté, puisque les chrétiens qui se marient s’efforcent, eux aussi, d’appliquer ce conseil. Ainsi, les futurs époux démontreront leur amour fondé sur des principes et leur considération pour ceux qui assisteront à la cérémonie, en respectant l’heure qu’ils ont fixée pour celle-ci. Cette ponctualité, recommandée par Jésus dans sa parabole des dix vierges (Mat. 25:10-12), soulignera la différence entre la célébration d’un mariage chrétien et celle de bien des mariages de ce monde, où le manque d’égards pour les autres et le culte de la femme sont souvent manifestés par le fait que la mariée arrive volontairement en retard.
Ces différences feront sans doute une bonne impression sur les parents des nouveaux mariés qui, n’étant pas témoins de Jéhovah, viennent pour la première fois à la Salle du Royaume. Ils remarqueront probablement que la musique, si toutefois on en joue, repose, non sur les marches traditionnelles de la musique profane, mais sur des thèmes bibliques, tirés du recueil de cantiques utilisé par les témoins. En outre, le discours édifiant, basé sur la Parole inspirée de Dieu, prononcé à l’occasion du mariage, devrait leur laisser une impression favorable.
En effet, les témoins de Jéhovah veulent être différents du monde sous de nombreux rapports ; c’est pourquoi ils ne voient pas la nécessité de consulter des ouvrages précisant les règles qui “doivent” présider à la célébration des mariages. Ils constatent que souvent le mariage dit mondain se trouve être une cérémonie extravagante, prestigieuse, qui laisse ceux qu’elle concerne épuisés, déçus et accablés de dettes. En outre, à un tel mariage, on consacre tellement de temps et d’attention aux choses matérielles et aux formalités qu’on oublie la profonde signification spirituelle du mariage. Par contraste, lors des célébrations de mariages comme ailleurs, les chrétiens mûrs démontrent, par la modération, les égards et l’amour dont ils font preuve, l’équilibre et la nature raisonnable qu’ils ont acquis grâce à l’étude de la Parole de Dieu. C’est ainsi que leur “nature raisonnable [devient] connue de tous les hommes”. — Phil. 4:5.
[Note]
a Saturday Evening Post du 13 août 1966, p. 29.
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Les documents historiques assyriens et la BibleLa Tour de Garde 1970 | 1er août
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Les documents historiques assyriens et la Bible
AU COURS des siècles, les noms de Sargon, de Tiglath-Piléser, de Salmanasar et de Sennachérib, rois assyriens célèbres, sont devenus familiers aux lecteurs de la Bible, génération après génération. Avec un sens de la réalité que n’égale aucun autre récit historique profane, la Bible relate les rapports de ces monarques avec les habitants de Juda et d’Israël. Dans le cas de Sargon, les historiens profanes des temps modernes ont même longtemps douté de son identité.
Puis, aux dix-huitième et dix-neuvième siècles commença l’ère de l’archéologie. Les fouilles pratiquées dans les tertres ou tells de Mésopotamie ont donné lieu à des découvertes sensationnelles. Se référant spécialement à l’œuvre entreprise par l’archéologue Paul-Émile Botta, C. W. Ceram déclare à la page 206 de son ouvrage Des dieux, des tombeaux, des savants : “La Bible parlait bien de la Mésopotamie, mais la science du XIXe siècle la considérait comme un ‘recueil de légendes’.”
Or, voici que ces rois guerriers assyriens reprenaient vie au fur et à mesure que leurs annales, leurs palais, leurs inscriptions “monumentales” et leurs “listes royales” étaient exhumés. L’assyriologie fut reconnue comme une science, et ceux qui l’étudiaient explorèrent la masse des données non encore sorties de terre pour bâtir l’histoire d’un empire peu connu. L’authenticité des faits rapportés par la Bible touchant l’Assyrie et ses rois fut dès lors reconnue, mais les chercheurs modernes commencèrent à mettre en doute la chronologie ou datation des événements marquants de l’histoire assyrienne, telle qu’elle est établie dans la Bible.
Les questions suivantes se posent donc : Les assyriologues disposent-ils de matériaux sûrs justifiant les prétendues corrections qu’ils apportent au Livre qui a perpétué au cours de tant de siècles le souvenir vivant de ces noms antiques et des événements s’y rattachant ? Les récits et les monuments arrachés aux tumulus du Proche-Orient démontrent-ils que la chronologie biblique peut à présent être reléguée à une place secondaire ? Si oui, alors on devrait s’attendre à ce que ces documents offrent un degré d’exactitude et de crédibilité particulièrement élevé. Or, quels sont les faits ?
Les documents assyriens
Les documents laissés par les Assyriens eux-mêmes et exhumés à une date relativement récente, sont constitués par des inscriptions “monumentales” comme celles qui ornent les murs des palais, des annales royales rédigées par des scribes royaux ou de la classe sacerdotale, à la gloire du monarque au pouvoir, des “listes royales” comme celles mises au jour à Khorsabad, et les limu ou listes d’éponymes, listes de magistrats en vue, probablement un pour chaque année, avec l’événement marquant en regard. Tous ces documents, ainsi que certaines données astronomiques de l’Antiquité,
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