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La vie avec Rikki-tikki-taviRéveillez-vous ! 1970 | 22 mars
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d’exterminer les rats sur les plantations de canne à sucre. Plus tard, on l’apporta aux îles Hawaii où elle est devenue le mammifère le plus répandu. Elle a décimé les rangs des rongeurs dans certaines régions sans toutefois réussir à exterminer ceux-ci complètement. Par contre, les mangoustes ont fait disparaître plusieurs espèces d’oiseaux. Les États-Unis interdisent l’introduction de mangoustes dans les États continentaux, car elles sont considérées comme un danger pour les animaux sauvages et la volaille.
Le jour est finalement arrivé où nous avons dû décider du sort de Rikki-tikki-tavi, qui grandissait rapidement. La garder à l’état adulte poserait beaucoup de problèmes. À regret, nous avons donc décidé de nous séparer d’elle et de combler le vide par un animal familier plus classique. Cependant, aucune autre bête ne nous a rendu aussi conscients de sa présence que Rikki la mangouste. Comme compagne affectueuse et enjouée, elle dépassa toutes nos espérances.
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Ulrich Zwingli et la Parole de DieuRéveillez-vous ! 1970 | 22 mars
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Ulrich Zwingli et la Parole de Dieu
L’ANNÉE ZWINGLI ! C’est ainsi que l’on a qualifié 1969 dans les milieux protestants suisses. En effet, il y a 450 ans, c’est-à-dire le 1er janvier 1519, Ulrich Zwingli, prêtre catholique, entrait en fonction à la collégiale de Zurich. Du haut de la chaire, il affirma solennellement, au grand étonnement de ses auditeurs, qu’il allait prêcher la Bible de “A” jusqu’à “Z”. Le lendemain même, il commença à expliquer le premier chapitre du premier livre des Écritures grecques chrétiennes : l’Évangile selon Matthieu.
C’était là une façon d’agir étrange pour un prêtre catholique, mais Zwingli n’était pas un prêtre comme les autres. Né à Wildhaus le 1er janvier 1484, il faisait partie d’une famille nombreuse dont le père, citoyen très respecté, était magistrat de cette commune située dans une vallée alpine. L’oncle d’Ulrich, un prêtre, lui fit entreprendre dès son jeune âge des études qui devaient l’amener à Bâle, à Berne et à Vienne, où il entra à l’université en 1498. Finalement, ayant été reçu docteur en philosophie à Bâle, il était prêt à commencer à enseigner dans une école religieuse.
Zwingli ne tarda pas à s’intéresser aux humanistes de l’époque qui désiraient voir accorder une plus grande attention aux langues classiques (le grec et le latin) et même à l’hébreu. Il fut profondément influencé par Thomas Wyttenbach, qui était arrivé à la conclusion que “la mort du Christ est la seule rançon de notre âme”. Il suffit de réfléchir à l’ignorance qui enveloppait le peuple pendant l’âge des ténèbres, pour se rendre compte du caractère révolutionnaire de pareille conclusion.
Les superstitions des moines et l’extrême mondanité de l’Église écœuraient le jeune Zwingli. Il savait qu’une grande purification était nécessaire. Il se rendit compte finalement que la philosophie des érudits devait céder la place à la seule autorité de la Parole de Dieu. Il maintenait que la Bible s’interprète elle-même et que ceux qui se livrent, avec vénération et à l’aide de la prière, à une étude de ce Livre, seront récompensés par l’intelligence des richesses qu’il contient.
En 1516, Zwingli, alors prêtre et professeur à Glaris, obtint un exemplaire des Écritures grecques publiées par Érasme. Il lut cet ouvrage avec avidité et ses sermons commencèrent à revêtir une nouvelle forme. Chaque jour, il lisait et commentait un passage des Écritures, substituant peu à peu la vérité aux anciennes superstitions. Il devint à ce point connu comme interprète des Écritures, que lorsqu’il y eut un poste vacant à Zurich, il y fut nommé.
Un réformateur social et politique
Zwingli se fit donc le champion de la vérité biblique, mais il faut également admettre que son activité ne se limitait pas à une diffusion pacifique du message biblique. À la différence de Jésus-Christ et de ses apôtres, il s’intéressait aux questions politiques de son époque. Non seulement il réclamait des réformes dans l’Église, mais il cherchait aussi à réformer les dirigeants politiques.
À cette époque-là, les Suisses louaient leurs services aux plus offrants comme mercenaires, et ils étaient très demandés par les pays voisins. Zwingli jubila quand Zurich promulgua une loi interdisant ce service à l’étranger. Il s’opposa avec acharnement au recrutement de Suisses par le pape pour ses campagnes militaires. Voici la traduction de ses paroles à ce sujet : “Ils portent avec raison un couvre-chef et une cape rouge ; si vous les secouez, vous entendrez tomber les ducats et les couronnes ; si vous les étreignez, vous verrez couler le sang de votre fils, de votre frère, de votre père et de votre ami.”
Si, à l’époque, il y avait eu des journaux, ils auraient porté des gros titres de ce genre concernant les tentatives de réforme de ce prêtre catholique : “Zwingli supprime indulgences et reliques et refuse les pensions pontificales. Ses adversaires grincent des dents !” “1522: Zwingli viole le jeûne sacré. L’imprimerie de Froschauer impliquée. L’évêque horrifié. Le réformateur riposte par son Premier Sermon imprimé.” “Controverse animée sur le célibat des prêtres.” “1522: Au mépris de la loi sur le célibat ecclésiastique, Zwingli épouse une veuve, Anna Reinhard.”
En janvier 1523 eut lieu l’importante réunion du conseil municipal de Zurich convoquée pour débattre les causes de dissension sans cesse plus nombreuses au sein de l’Église. Zwingli présenta une liste de soixante-sept sujets de débat. Les accusations fusèrent de toutes parts contre lui. Il était assis, impassible, à une table au milieu de la salle, entouré des conseillers municipaux et ayant à portée de la main des bibles en grec, en hébreu et en latin.
Finalement, le moment arriva pour lui de prendre la parole. Quand il se leva, beaucoup des assistants le voyaient pour la première fois. C’était un homme de taille moyenne, maigre mais robuste, aux cheveux blond roux et au teint coloré. Il parla d’une voix tranquille en mesurant ses mots. Embrassant l’auditoire du regard, il dit : “Messieurs ! si vous trouvez des propos hérétiques dans mes thèses, eh bien, au nom de Dieu, me voici !”
Déjà, avant la pause de midi, un grand nombre de conseillers étaient persuadés que Zwingli n’avait rien d’un hérétique. Le lendemain, la nouvelle se répandit parmi la population qu’il l’avait emporté haut la main et qu’il était autorisé à rester dans ses fonctions. Joachim Vadiam, bourgmestre du canton de Saint-Gall, était enchanté. Sébastien Meyer de Berne, partisan ardent de la Réforme, était transporté de joie. Il qualifia l’événement de “victoire éclatante pour l’évangélisation de la Confédération tout entière”.
L’œuvre de Zwingli
À partir de ce moment, les progrès furent rapides. Semblable au foehn, ce vent sec et chaud qui descend des montagnes dans les vallées suisses, la révolution religieuse avança à vive allure. À l’exemple des prophètes d’Israël, les disciples de Zwingli envahissaient les églises pour briser les statues et autres objets “pieux” qui s’y trouvaient. S’ils les connaissaient, ils ne tenaient aucun compte des paroles inspirées de l’apôtre Paul affirmant qu’“un esclave du Seigneur n’a pas à se quereller, mais il doit être doux envers tous, qualifié pour enseigner, se contenant sans cesse sous le mal”. (II Tim. 2:24.) Ils oubliaient aussi la déclaration apostolique selon laquelle “les armes de notre guerre ne sont pas charnelles”, et affirmant que le bras de chair n’est même pas nécessaire pour “renverser des choses solidement retranchées”. — II Cor. 10:3-6.
Zwingli ferma sans hésiter la collégiale de Zurich afin de la modifier complètement. La réforme progressa par étapes. On remplaça la messe par la Cène où l’on offrait les deux espèces, le pain et le vin, aux participants. Les religieuses et les moines se mirent à quitter les couvents et les monastères. On transforma ces établissements en hôpitaux, infirmeries et écoles. Beaucoup de religieuses se marièrent ou se consacrèrent aux œuvres sociales. Les prêtres renonçaient au célibat. Tout cela en 1523 (et non en 1970 à la suite de Vatican II) !
Soulignons que Zwingli n’avait nullement l’intention d’inaugurer quelque chose de nouveau. Son but consistait à purifier le culte catholique et à extirper de l’Église les pratiques superstitieuses et mondaines. Il établit le plan de sa réforme méthodiquement, étape par étape, dans le cadre de l’autorité existante. Il s’assura le concours des conseillers municipaux et des édiles. Travaillant de haut en bas, il accomplit en six mois une réforme religieuse et politique vraiment extraordinaire.
Une autre réalisation importante de Zwingli fut la publication de sa Bible avec l’aide de Leo Jud, vieil ami et compagnon d’études à Bâle. Cette Bible, traduite dans le dialecte allemand de l’époque, parut avant celle de Luther. Bien qu’inférieure à cette dernière pour le style, elle eut néanmoins un effet énorme sur le peuple qui pouvait désormais lire la Parole de Dieu dans sa propre langue.
D’autres événements importants
Au début de son œuvre, Zwingli eut la joie de voir ses partisans se rendre dans d’autres parties de la Confédération pour diffuser les connaissances bibliques qu’ils avaient acquises. Cependant, plusieurs cantons restaient fermement attachés à l’autorité de Rome. On faisait des efforts pour faire taire Zwingli et réduire à néant son œuvre. On l’invita à prendre part à un débat public dans l’un des bastions du catholicisme, mais les conseillers municipaux de Zurich ne l’autorisèrent pas à s’exposer ainsi à ses ennemis acharnés. Sans doute se rappelaient-ils comment Jean Hus, réformateur tchèque, avait été attiré dans un piège puis brûlé sur le bûcher, environ un siècle plus tôt.
Berne et Zurich étaient deux bastions du mouvement de réforme. Ce fut donc à Berne que Zwingli se rendit de plein gré en 1528, pour y assister à un débat sur de nombreuses questions et notamment celle de la Cène. Une fois de plus, il remporta un succès, aussi se rendit-il à la cathédrale pour y prononcer un sermon. À la fin de celui-ci, l’officiant ôta ses vêtements sacerdotaux et déclara solennellement : “Si c’est ainsi qu’il faut comprendre la messe, je ne la célébrerai plus à partir d’aujourd’hui.” Cet événement mit fin à la domination catholique de Rome sur la cathédrale de Berne.
Un autre événement marquant de la carrière de Zwingli fut sans doute sa première rencontre avec Luther. Il avait déjà perdu son premier enthousiasme à l’égard du réformateur de Wittenberg. Il est vrai que la courageuse prise de position de Luther avait incité Zwingli à suivre son exemple. Cependant, il déclara par la suite : “Ce n’est pas de Luther que j’ai appris les enseignements du Christ, mais de la Parole de Dieu.” Les deux hommes étaient très différents. Luther avait eu une jeunesse plutôt dure et il était enclin au pessimisme. Zwingli, lui, était un enfant heureux des Alpes, jovial et optimiste. La question de la Cène restait en fin de compte le principal sujet de discorde entre eux.
En 1529, pour essayer d’écarter la dissension, le prince Philippe de Hesse invita les principaux adeptes des deux points de vue à un colloque tenu dans le château de Marburg. Zwingli et Oekolampad de Bâle représentaient un point de vue, et Luther et Melanchthon l’autre. Les débats furent animés, mais Luther resta inflexible. Dès le début, il avait manifesté ses convictions quand, d’une main ferme, il avait tracé à la craie les mots “Ceci est mon corps”.
Zwingli expliqua que Jésus ne voulait pas dire que le pain et le vin étaient son corps dans un sens littéral ni même dans un sens mystique. Au contraire, il voulait faire comprendre que ces emblèmes étaient des symboles destinés à représenter son corps lors de la commémoration de son grand sacrifice, mais Luther refusa d’admettre ce point de vue. Pour éviter la catastrophe, Philippe de Hesse amena les deux réformateurs à dresser une liste des doctrines fondamentales sur lesquelles ils étaient d’accord.
Un choix entre deux sortes d’épées
Entre-temps, les nuages menaçants de la haine et de la discorde s’amoncelaient sur la Confédération helvétique. Les cinq cantons catholiques de la Confédération primitive jalousaient les puissants cantons de Berne et de Zurich. Au printemps de 1531, les dirigeants de Berne décidèrent d’exercer une pression sur les cantons catholiques au moyen de sanctions économiques. Zwingli s’appliqua avec fièvre à éviter le désastre et essaya d’obtenir un règlement pacifique de la dispute. Il fut toutefois dépassé par les événements, et Zurich mobilisa ses défenses trop tard. Les forces catholiques passèrent à l’offensive et celles de Zurich furent obligées de soutenir leur attaque à l’appel avant de pouvoir recevoir des renforts de Berne. Dès lors, la défaite des forces protestantes était inévitable.
Quant à Zwingli, il accompagna l’armée des réformés en qualité d’aumônier. Par cette façon d’agir, il soutenait ceux qui se servaient de l’épée littérale plutôt que de “l’épée de l’esprit” qui est la Parole de Dieu (Éph. 6:17). Et pourtant, il a dû lire dans sa propre traduction de la Bible la mise en garde de Jésus, qui affirma que “tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée”. (Mat. 26:52.) Effectivement, ce fut par l’épée que Zwingli périt. À l’aube, ses ennemis exultants reconnurent son cadavre sur le champ de bataille. Ils le coupèrent en cinq morceaux (un pour chaque canton) et le brûlèrent.
Un coup d’œil rétrospectif
Il faut admettre que Zwingli avait un profond respect pour la Parole de Dieu dans la mesure où il comprenait son message. Cependant, à son époque, il était encore trop tôt pour avoir une claire intelligence des enseignements bibliques annoncés par les Écritures. Zwingli ne comprenait donc pas que le vrai disciple de Jésus-Christ n’a pas à s’occuper de problèmes politiques (Jean 15:19 ; 17-16 ; Jacq. 4:4). Il ne comprenait pas non plus la nécessité de se garder séparé des mouvements et des factions politiques du monde et de chercher d’abord le Royaume et la justice de Dieu (Mat. 6:33). Des doctrines et des conceptions païennes s’installèrent de nouveau au sein des congrégations réformées. Les traditions humaines continuaient d’étouffer et d’annuler la Parole de Dieu.
Si Zwingli pouvait revenir de nos jours, il accepterait peut-être la lumière que l’esprit de Dieu fait briller sur la Parole divine afin de nous en donner la compréhension. Il reconnaîtrait alors que toute fausse religion fait partie de “Babylone la Grande” dont la fin est imminente. En effet, il n’est plus possible de réformer Babylone la Grande, car elle a trahi Dieu et sa sainte Parole, c’est pourquoi elle sera déracinée et détruite par la toute-puissance de Jéhovah. — Rév. 18:1-4, 20.
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Une journée sans policeRéveillez-vous ! 1970 | 22 mars
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Une journée sans police
De notre correspondant au Canada
QU’ARRIVERAIT-IL si la police de votre ville n’accomplissait pas son service pendant une journée entière ? Les citoyens respecteraient-ils la loi s’ils savaient qu’il n’y a pas d’agents pour les arrêter ?
Dernièrement, ces questions ont reçu une réponse dans une grande ville du Canada où les policiers et les pompiers ont fait grève. Or, ce qui arriva dans cette ville pourrait très bien se produire ailleurs.
En effet, il est de plus en plus courant de voir des fonctionnaires se mettre en grève pour obtenir une augmentation de salaire. L’année dernière, par exemple, les éboueurs de New York arrêtèrent le travail et laissèrent s’accumuler 10 000 tonnes d’ordures par jour. Une grève analogue eut lieu à Londres en octobre dernier.
Ce fut à Montréal que les policiers firent une grève d’un jour afin d’obtenir un salaire plus élevé, égal à celui de leurs collègues de Toronto. Les événements de cette journée ont été révélateurs.
Aucune surveillance
La grève des policiers de Montréal commença à huit heures le mercredi 7 octobre. La plupart des agents se rassemblèrent dans le stade Paul Sauvé pour y tenir une réunion qui devait durer toute la journée. Quelques officiers supérieurs essayèrent bien de maintenir en faction un personnel réduit, mais les jeunes policiers militants obligèrent les autres à rentrer chez eux.
La police provinciale du Québec (force beaucoup plus petite entretenue par le gouvernement provincial) tenta de son côté d’assurer une surveillance limitée dans la ville, mais les grévistes intervinrent de nouveau pour gêner ces forces de l’ordre. Le Star de Montréal écrivit :
“Les policiers militants de Montréal réunis au stade Paul Sauvé, apprirent que la police provinciale du Québec les remplaçait dans leurs fonctions. Ils décidèrent donc de saboter cette mesure.
“Ils se mirent à l’écoute des communications radiophoniques de la police provinciale. Chaque fois qu’une voiture pie était appelée à un endroit précis, une douzaine d’agents de la ville montaient dans un camion de police secours pour aller à sa rencontre.
“Ils détournaient alors la voiture pie et la contraignaient à gagner le stade, sirène hurlant et lumière clignotant. Les grévistes saluaient l’arrivée de chaque voiture par des acclamations.
“Après huit de ces détournements, toutes les voitures de la police provinciale, dont les émissions radiophoniques étaient brouillées par intervalles, furent rappelées à leur quartier général.”
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