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Quelle est la situation des chrétiens au Malawi ?Réveillez-vous ! 1973 | 22 mai
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du parti, ils pensent en toute conscience que cela serait contraire aux paroles de notre Seigneur Jésus concernant ses vrais disciples, savoir : ‘Ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde.’ (Jean 17:16). Selon Jean 18:36, le Christ déclara encore : ‘Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens aurait combattu.’”
La lettre que le collège central adressa au représentant du Malawi aux Nations unies disait encore :
“Les témoins de Jéhovah adoptent la même position que les premiers chrétiens. Le livre ‘Le christianisme et le gouvernement romain’ déclare : ‘Les chrétiens étaient des étrangers et des pèlerins dans le monde ; leur citoyenneté était dans le ciel ; le royaume vers lequel ils regardaient n’était pas de ce monde. Le peu d’intérêt qu’ils portaient aux affaires publiques en vint à être dès le début une caractéristique remarquable du christianisme.’
“Toutefois, qu’il nous soit permis de dire que les témoins de Jéhovah n’ont ni l’intention ni le désir de s’opposer à la participation de leurs semblables aux affaires politiques. Ils ne travaillent pas contre le gouvernement du Malawi ni contre le parti politique. Ils refusent de participer à la politique et d’acheter la carte du parti politique, même si cela leur vaut de grandes souffrances, car pour eux c’est une question de croyance fondée sur la Bible et de conscience.”
À ce jour, le gouvernement du Malawi n’a donné aucune réponse à cette lettre. Aucune délégation n’a été autorisée à représenter les témoins de Jéhovah devant le président ou d’autres fonctionnaires du pays.
Plus de 20 000 témoins de Jéhovah ont dû s’enfuir du Malawi, la plupart d’entre eux en Zambie, pays voisin, et quelques milliers au Mozambique.
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Le camp de réfugiés de Sinda MisaleRéveillez-vous ! 1973 | 22 mai
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Le camp de réfugiés de Sinda Misale
LES témoins de Jéhovah qui s’étaient enfuis du Malawi en Zambie furent rassemblés dans un camp de réfugiés près de la frontière. Il s’agissait du camp de Sinda Misale. D’après plusieurs rapports, dont celui de M. Reuben Kamanga, ministre du Développement rural de Zambie, il y avait environ 19 000 témoins de Jéhovah.
Comme la Zambie n’avait pas invité les témoins à se réfugier sur son territoire, ceux-ci furent traités comme des visiteurs indésirables. Le camp fut gardé par les forces de sécurité, afin d’en empêcher le libre accès.
Les autorités fournirent certaines choses nécessaires. De leur côté, les témoins de Jéhovah du monde entier envoyèrent des dons en argent et en nature dans les différentes filiales de la Société. Par exemple, rien qu’en Afrique du Sud, quelque 1 000 bâches et 157 grandes caisses de vêtements furent envoyées, ainsi que des couvertures et d’autres choses nécessaires. Tout cela fut transmis aux réfugiés.
Les témoins d’Afrique du Sud organisèrent un nouvel envoi important. Il comprenait de l’argent pour l’achat de 10 000 autres couvertures, de médicaments et d’autres choses indispensables. Des médecins volontaires étaient également prêts à se rendre en Zambie. En fait, ces offres et ces contributions de la part des témoins de Jéhovah d’autres pays étaient plus que suffisantes pour fournir aux réfugiés de Zambie tout ce dont ils avaient besoin.
Cependant, après les premiers envois, les témoins de Jéhovah furent informés qu’il ne leur serait pas permis d’envoyer d’autres dons au camp. Des efforts furent faits pour transmettre leurs dons aux réfugiés par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, mais en vain.
L’organisation des Nations unies demanda à ses représentants en Zambie d’examiner la situation. Quand, le 19 décembre 1972, les témoins de Jéhovah apprirent que l’un de ces représentants, M. Emmanuel Dazie, se trouvait en Zambie, ils essayèrent par tous les moyens possibles d’avoir une entrevue avec lui. Ils désiraient savoir quelle était la situation de leurs frères chrétiens dans le camp et prendre des dispositions pour leur faire parvenir différentes choses nécessaires à leur bien-être. Mais leurs efforts furent vains. M. Dazie a éconduit les témoins en disant qu’il était très pris et ne pouvait leur accorder une entrevue.
Entre-temps, selon les rapports disponibles, plus de 350 témoins étaient morts au camp de Sinda Misale. Les causes en étaient l’eau polluée, la sous-alimentation et le manque de médicaments. La majorité des morts étaient des enfants.
Finalement, les autorités du Malawi et de Zambie décidèrent que les témoins de Jéhovah réfugiés à Sinda Misale seraient renvoyés au Malawi. Des mesures furent prises pour ramener les témoins au Malawi à leur insu.
Le transfert — une tromperie
En décembre, les témoins de Jéhovah furent avertis par les autorités qu’ils allaient être déplacés en un autre endroit de Zambie. Ils ne voyaient aucune objection à cela. Mais on ne leur avait pas dit la vérité. Leur destination véritable était le Malawi.
Les faits indiquent clairement que les témoins ont été trompés. C’est ce que démontrent de façon évidente plus d’une centaine d’entretiens avec des témoins de Jéhovah. Selon le Sunday Telegraph de Londres, on les informa qu’ils allaient être dirigés vers un autre camp de Zambie :
“Les 20, 21 et 22 décembre, 52 camions et 13 cars, conduits par des Zambiens, sont arrivés à Sinda Misale. Selon un journaliste africain qui visita le camp, (...) les témoins de Jéhovah reçurent l’ordre de monter dans les véhicules pour être emmenés dans un autre camp de Zambie.”
Les représentants des Nations unies n’ont rien fait pour s’opposer à la tromperie. En réalité, ils y apportèrent leur contribution. Le Times de Zambie du 23 décembre 1972 déclara :
“Les 19 000 réfugiés de la Watchtower, qui viennent d’être rapatriés au Malawi, ‘étaient heureux de rentrer dans leur pays’. C’est ce que déclara hier le Dr Hugo Idoyaga, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés. (...)
“Le Dr Idoyaga ajouta que M. Skodjoe Dazie, directeur du HCNUR situé à Genève, et lui-même avaient apporté leur aide à ce rapatriement volontaire.”
Environ deux semaines plus tard, le Times du 6 janvier 1973 déclarait : “Le Dr Hugo Idoyaga, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés en Zambie, a déclaré que les réfugiés avaient été heureux de rentrer.”
Cela était faux. Les témoins ne désiraient pas rentrer chez eux dans les conditions qui existaient au Malawi. En fait, s’ils n’avaient pas été obligés de s’enfuir pour sauver leur vie, ils n’auraient pas été aussitôt en Zambie. C’est pourquoi le Times de Zambie avait dit fort justement quelque temps avant, le 18 décembre, que les témoins de Jéhovah ‘préféraient rester en Zambie’. De même le Sunday Telegraph de Londres écrivit : “Contrairement aux affirmations officielles, les témoins de Jéhovah ne sont pas rentrés volontairement.”
De très nombreux entretiens avec des témoins qui furent transférés prouvent cela. Voici un résumé des faits tels qu’ils furent présentés par ces témoins :
“Tout d’abord, ces frères [c’est-à-dire les témoins de Jéhovah] ont expliqué qu’il était faux de dire que les frères se trouvant à Sinda Misale avaient accepté avec joie de rentrer au Malawi. La police et les fonctionnaires du gouvernement qui se sont occupés du transfert ont trompé les frères en leur disant qu’ils allaient être déplacés en un autre endroit, dans la région de Petauke.
“Les fonctionnaires ont attendu que tous les frères responsables et les autres soient montés dans les cars, gardés par la police, pour leur dire qu’ils allaient être emmenés au Malawi.”
Les témoins se trouvant à Sinda Misale devaient être dirigés dans un camp à Lilongwe, au Malawi. Là, sur un vieil aérodrome, des fonctionnaires du Malawi et des centaines d’agents de la sécurité de ce pays les attendaient.
Combien de témoins de Jéhovah sont arrivés là ? On ne peut actuellement le dire avec exactitude. Le rapports des témoins oculaires sont incomplets.
Cependant, le Sunday Telegraph de Londres rapporte ceci : “Au cours du trajet d’une centaine de kilomètres entre Sinda Misale et Lilongwe, (...) des milliers de témoins ont abandonné les cars et les camions pour s’enfuir dans la brousse.” Ce journal rapporte aussi qu’un “journaliste africain a fait le voyage pour Lilongwe avec le dernier convoi qui emmenait 3 000 réfugiés de Sinda Misale. Huit cars sont arrivés, et seulement 29 témoins en sont descendus”. Toutefois, ces rapports n’ont pas encore été confirmés.
Cependant, ce qui est arrivé aux témoins revenus à Lilongwe peut être confirmé.
[Carte, page 20]
(Voir la publication)
0 100 milles
Zambie
Sinda Misale
Malawi
Lilongwe
Mozambique
Fort Mlangeni
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Les persécutions cruelles reprennentRéveillez-vous ! 1973 | 22 mai
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Les persécutions cruelles reprennent
LE DÉSIR des témoins de Jéhovah de ne pas retourner au Malawi était bien fondé. Cela est évident quand nous apprenons les traitements qui ont été infligés à ceux qui sont revenus.
Pour eux, c’était de nouveau le règne de la terreur. Rien n’avait changé. Ils étaient toujours l’objet d’une haine profonde. Le gouvernement du Malawi n’avait rien fait pour améliorer la situation.
Le retour au Malawi
Quand les témoins sont arrivés sur l’aérodrome de Lilongwe, au Malawi, ceux qui étaient connus comme surveillants furent arrêtés et mis en prison. Parmi eux se trouvait John Chiwele, qui était le responsable du camp de Sinda Misale, et Lazarus Chirwa, son adjoint.
À l’aérodrome, des fonctionnaires du gouvernement s’adressèrent aux témoins. Parmi eux, il y avait M. Kumbweza Banda, ministre de la région centrale, et M. Qaniso Chibambo, ministre de la région du nord. Ils déclarèrent aux témoins qu’ils avaient quitté le Malawi de leur plein gré, ce qui était faux, et qu’ils étaient revenus au Malawi volontairement, ce qui était également faux.
Ensuite, les fonctionnaires ont dit que les témoins allaient devoir rentrer dans leur village et acheter la carte du parti.
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