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Bonnes nouvelles de Corée !La Tour de Garde 1952 | 15 mai
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C’était réjouissant d’apprendre comment cet homme avait pris position pour la vérité. Pendant la première occupation de Séoul, les communistes astreignaient tous les jeunes gens au service militaire et n’admettaient pas de refus. La plupart des jeunes gens s’enfuirent dans les montagnes et ce frère était parmi eux. Un jour les communistes cernèrent un groupe dans lequel se trouvait le frère. Les Rouges interrogèrent tous ceux qu’ils avaient pris et presque tous promirent servilement de travailler pour les communistes, etc. Tous ceux qui avaient précédé le frère et qui avaient été interrogés furent emmenés un peu plus loin et exécutés. Il lui semblait qu’il n’en avait plus pour longtemps, aussi était-il déterminé à rendre un aussi bon témoignage que possible. On lui demanda pourquoi il se cachait dans les montagnes. Il répondit qu’il avait foi dans la promesse de Jéhovah d’établir un monde nouveau dirigé par Jésus-Christ, qu’il croyait aussi qu’à Armaguédon seraient détruits tous les gouvernements politiques, y compris ceux de la Corée du Nord et du Sud, et que lui ne voulait pas violer la loi de Dieu au profit d’une loi humaine opposée à la loi de Dieu. Il leur déclara encore qu’il n’avait pas peur de mourir parce qu’il croyait en la résurrection. Le soldat rouge qui s’occupait de lui avoua qu’il était le premier à avoir dit la vérité. Il affirma en outre qu’il ne partageait pas ces croyances mais qu’il était pour ceux qui avaient le courage de leurs opinions, et il permit au frère de s’en aller librement. Ce frère arriva par la suite à passer en Corée du Sud. “ La vérité est puissante ” a-t-il dit, et le but de sa vie est maintenant de faire connaître cette vérité à tous les Coréens.
Une grande réunion eut lieu à Kunsan et à Chonju. Le nouveau groupe de Kunsan est très enthousiaste. C’est l’un des endroits auxquels l’œuvre ne s’était encore jamais étendue. Une vingtaine de personnes sont associées au groupe et treize furent baptisées en 1951. À Chonju, les conditions de vie des frères sont légèrement meilleures que celles de certains autres. Un frère de cette ville possède une usine et il put employer de nombreux frères réfugiés. Il déclara qu’il avait toujours voulu avoir quelqu’un qui puisse l’aider à prêcher la bonne nouvelle à Chonju, mais maintenant c’est fait. Ils ont bâti une petite Salle du Royaume et quarante-sept personnes vinrent écouter la conférence publique. Jusqu’alors trois personnes seulement remettaient un rapport de leur travail de prédication. Quand les frères apprirent pourquoi il fallait remettre un rapport, une sœur de quatre-vingt-dix ans qui fut l’une des premières à prêcher en Corée s’exclama, surprise : “ J’ai toujours prêché mais je n’ai jamais fait de rapport, mais désormais je ne manquerai pas d’en remettre un. ” Durant la guerre, une baignoire en bois installée dans l’atelier des machines de l’usine servit pour le baptême de quatre personnes. Le temps que j’ai pu passer à Chonju comme dans les autres localités de la péninsule n’a été que trop court.
En décembre je visitai le groupe de Taegu. Pendant la sombre période de guerre, ce groupe fut une sorte de quartier général pour l’œuvre. Le serviteur de groupe est un professeur d’anglais, gradué de la Jesuit’s Sofia University de Tokio. Sa conversion du catholicisme fut rapide et complète entre 1949 et 1950. Durant la guerre il n’a pas cessé de traduire les matières destinées à l’étude, qu’il autocopiait ensuite pour les envoyer aux autres frères dispersés dans le pays, auxquels elles servaient pour les réunions d’étude hebdomadaires. Les réfugiés sont légion à Taegu, mais la situation y est moins critique qu’à Pusan.
Lors de mon dernier passage à Pusan en octobre 1949, le port était vide et presque inactif. À cette époque il n’y avait pas de témoins de Jéhovah dans la ville. Maintenant, en novembre 1951, le port de Pusan est littéralement grouillant d’activité. La ville est inondée de réfugiés et tous les gens, y compris les fonctionnaires du gouvernement, vivent à la manière des réfugiés. Partout il y a des milliers de petites hakoban (maison à l’aspect de simples boîtes) faites de matériel d’emballage et de boue et tapissées à l’intérieur de journaux américains. L’une de ces hakoban porte une enseigne sur laquelle on lit : “ Jehovah’s Witnesses of Kingdom Hall ” (Témoins de Jéhovah de la salle du Royaume) — ce qui donne un peu l’effet d’être à l’envers, mais la pensée y est. C’est là que dimanche dernier nous nous sommes serrés à trente et un environ, dans la hakoban de neuf mètres carrés, pour l’étude de La Tour de Garde qui fut suivie par un discours public. Nous fûmes bien serrés, mais personne ne se plaignit. Le groupe qui vient d’être organisé enregistra en novembre un maximum de quatorze proclamateurs.
La plupart des universités réfugiées de Séoul s’efforcent de fonctionner ici. Tous les établissements scolaires sont réquisitionnés par le gouvernement nationaliste ou par l’armée, aussi la plupart des écoles utilisent-elles des tentes ou font leurs cours en plein air, les étudiants s’asseyant sur des caisses. Les universités fonctionnent, mais avec dix pour cent de l’effectif normal seulement. Le doyen du Soongmyung Women’s College de Séoul, avec qui je fais une étude, me demanda de donner un discours aux élèves et au corps enseignant. Leur collège consiste provisoirement en trois tentes dans lesquelles sont installés des bancs rustiques, mais plus de cent personnes se réunirent dans une tente pour écouter le discours. Pendant mon séjour à Pusan j’allais avoir une autre surprise. Je rencontrai la femme du professeur Choi en personne. Ce fut une joie de la revoir. Elle s’empressa de téléphoner au professeur Choi, celui-ci quitta son bureau et un moment après frappait à ma petite chambre d’hôtel. Lui aussi l’avait échappé belle. Il avait été pendant un certain temps le secrétaire du président Rhee et les Rouges le poursuivaient avec acharnement. Maintenant il est le délégué du ministre de la défense, mais malgré les hautes fonctions occupées par le professeur Choi dans le gouvernement, c’est un homme très humble et sincèrement intéressé à la vérité. C’est un gradué de l’université d’Oxford et l’un des traducteurs les plus réputés de Corée et il va me traduire le nouveau livre. Dernièrement il était le deuxième candidat au poste d’ambassadeur en Angleterre. Je lui ai dit qu’il ferait un meilleur ambassadeur pour la théocratie. Il me répondit : “ Vous voulez dire que je devrais devenir pionnier ? ” Depuis que je suis de retour il s’est servi en de nombreuses occasions de sa haute influence pour m’aider. C’est lui et sa femme qui m’ont aidé à m’établir. Lui-même vit à la manière des réfugiés, comme tout le monde.
Avant guerre le maximum de proclamateurs pour la Corée fut de soixante et un, y compris les huit missionnaires. Lorsque tous les rapports de décembre furent réunis, on enregistrait un nouveau maximum de quatre-vingt-un proclamateurs. Cet accroissement n’est pas dû au travail des missionnaires, mais aux efforts diligents des proclamateurs coréens eux-mêmes. Leurs conditions de vie sont nettement au-dessous de la normale. Ils manquent de nourriture, de vêtements et d’abri.a Leur esprit est magnifique. Ils ne pensent pas qu’ils ont eu à souffrir plus que d’autres, mais ils sont reconnaissants d’avoir, grâce à la bonté imméritée de Dieu, le privilège de prêcher jusqu’à l’achèvement de l’œuvre. Pour eux le service du Royaume occupe la première place. Ils sont déterminés à aller de l’avant, advienne que pourra. C’est pour moi vraiment une bénédiction d’être de retour dans mon service et associé à d’aussi admirables frères remplis d’une foi et d’un amour impérissables.
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Les premiers chrétiens n’étaient pas des communistesLa Tour de Garde 1952 | 15 mai
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Les premiers chrétiens n’étaient pas des communistes
LA guerre froide échauffe les esprits et les éléments d’infiltration engagés dans la lutte les assaillent de toutes parts. Les “ voix ” de diverses nations envahissent les territoires des pays ennemis qui ne manquent pas de riposter. Par un harcèlement constant, les propagandistes cherchent à subjuguer les esprits et à modeler l’opinion publique de manière à l’adapter à leurs intérêts égoïstes. Accusations et démentis, attaques violentes et contre-attaques plus violentes encore, flétrissures et calomnies, critiques et injures, divulgation de demi-vérités et dissimulation de vérités totales — toutes ces tactiques sont bonnes pour atteindre votre esprit et l’accaparer.
Actuellement, c’est le communisme qui mène avec ardeur une campagne par laquelle il cherche à gagner l’esprit des masses. Cet élément politique se sert habilement de la propagande et en connaît tous les artifices, y compris celui qui consiste à faire accepter une idée non à cause de sa
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