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Ils vivent auprès d’une bombe à retardementRéveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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Les anciens observent les cochons sauvages
Un certain nombre de gens ne se montraient pas aussi inquiets. Parmi les résidents de longue date, il en est qui notèrent que les cochons sauvages et d’autres animaux n’avaient pas encore quitté leur gîte et déserté les bois qui couvrent les pentes du Mayon. Ils en conclurent qu’il n’y avait pas encore, pour l’instant, de risque majeur d’éruption. On rapporte que l’un d’eux refusa de quitter sa demeure sous prétexte qu’en 1968 il avait senti les émanations sulfureuses du volcan. Selon lui, tant qu’il ne percevrait pas de nouveau cette odeur, il n’y avait pas de danger réel.
L’activité du volcan se poursuivit. Le 15 mai, on enregistra de fortes explosions et de vigoureuses secousses perceptibles jusqu’à 24 kilomètres de là. Des nuages de cendres furent projetés à plus de 700 mètres au-dessus du sommet. La lave avait atteint la zone boisée, et quelques arbres commençaient à prendre feu. Bientôt, la densité des cendres fut telle que de nouvelles personnes durent déserter leur foyer. Une famille mentionna qu’elle n’avait pu s’alimenter, tant la nourriture était souillée de cendres. Le nombre des réfugiés ne faisait que croître. À présent, les nuages de cendres s’élevaient jusqu’à 1 500 mètres dans les airs. On rapporta que des quartiers de rocs gros comme des maisons étaient projetés à plus de 180 mètres au-dessus du bord du cratère. Les torrents de feu de la lave incandescente continuaient de dévaler les flancs du volcan. Entre-temps, vingt-deux centres d’accueil avaient pris en charge plus de 20 000 réfugiés.
Et maintenant?
Soudain, tout sembla vouloir s’apaiser. On entendit encore quelques grondements souterrains, on enregistra quelques brèves secousses, mais le mouvement de la lave se ralentit et les cendres devinrent moins denses. Peu à peu, tandis que s’écoulaient les derniers jours de mai, l’énorme montagne cessa de présenter son spectacle extraordinaire. Au début du mois de juin, à part quelques faibles émissions de lave, le volcan Mayon était redevenu le symbole de beauté sereine qui surplombe paisiblement les riches et verdoyantes plaines d’Albay.
Toutefois, une petite fille restera marquée toute sa vie par l’éruption. Son prénom, Mayona, lui rappellera en effet qu’elle est née durant ce bref réveil de la montagne. Au total, plus de 20 000 paysans ont pu quitter les centres d’accueil où ils avaient dû séjourner pendant plusieurs semaines et réintégrer leur foyer, qu’ils avaient craint de ne plus jamais revoir.
Les voici donc de nouveau chez eux, menant leur vie quotidienne à proximité du volcan. Il est permis de penser qu’ils gardent néanmoins un œil circonspect sur leur gigantesque voisin. Quand sèmera-t-il à nouveau la peur et la perturbation dans leur existence?
Oui, c’est cela la vie, quand on habite auprès d’une gigantesque bombe à retardement!
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“Prudents comme des serpents”Réveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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“Prudents comme des serpents”
Un jour, Jésus Christ déclara à ses disciples qu’ils devraient se montrer “prudents comme des serpents” en allant prêcher parmi des gens hostiles (Mat. 10:16). Peut-on qualifier les serpents de créatures prudentes? Certainement. Elles figurent même parmi les plus prudentes de toutes. D’ailleurs, l’Encyclopédie de la vie animale (angl.) de Grzimek déclare ce qui suit: “Aucun serpent n’attaque jamais l’homme. Tous le fuient, s’ils en ont le temps. Ce n’est que lorsqu’on l’approche de trop près et qu’il se sent menacé que le serpent, acculé à la défensive, risque de mordre et donc de faire usage de ses crochets venimeux. Beaucoup de serpents venimeux refusent même de se servir de cette arme. Par exemple, les bongares annelés hésitent à mordre, du moins de jour, et de nombreuses espèces de serpents aquatiques ne recourent à cette défense qu’en dernière extrémité, quand on les a sérieusement dérangés.” — Tome VI, p. 31.
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