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Le sabbat des chrétiensLa Tour de Garde 1953 | 15 mai
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ce cas, que faudrait-il entendre par sabbat et comment l’observer ?
En étudiant les relations qui ont existé entre Dieu et ses créatures, nous constatons qu’il ne leur donna pas toujours les mêmes commandements. En Éden, Dieu dit à nos premiers parents d’être féconds, de multiplier, de remplir la terre, etc., et leur précisa en outre de quels arbres du jardin ils pouvaient manger le fruit. Mais il ne leur parla pas d’un jour de repos. Noé reçut de Dieu le commandement de construire une arche et celui de respecter la sainteté du sang, mais aucune indication au sujet du sabbat. Si nous prenons l’exemple d’Abraham, nous voyons que Dieu lui donna des instructions concernant les sacrifices, la circoncision, etc., mais aucun ordre pour construire une arche ou pour observer un jour de sabbat.
Pendant tout le temps que les enfants d’Israël furent captifs en Égypte ils n’observèrent certainement pas un jour de sabbat. Ce n’est que dans le désert, où ils séjournèrent après être sortis d’Égypte, que Dieu leur ordonna d’observer un jour de repos, un jour sur sept, le septième, et cela en rapport avec le ramassage de la manne céleste qui leur servait de nourriture. Dieu leur dit expressément que le sixième jour ils devaient en ramasser deux fois plus que les autres jours car le septième jour il n’en ferait pas tomber. Mais le septième jour, malgré ce commandement, ils “ sortirent pour en ramasser, et ils n’en trouvèrent point ”. À cause de cette transgression, Dieu les reprit sévèrement par l’intermédiaire de Moïse. Cette difficulté qu’ils avaient à se plier à la loi prouve indirectement qu’ils n’étaient pas habitués à observer le sabbat. — Ex. 16:25-30.
Dans les plaines de Moab où la loi de Dieu fut répétée aux Israélites, il leur fut dit ceci : “ Jéhovah, notre Dieu, a conclu avec nous une alliance en Horeb. Ce n’est point avec nos pères que Jéhovah a conclu cette alliance, c’est avec nous, qui sommes ici aujourd’hui tous vivants. ” En outre, ce sabbat n’était pas destiné aux autres nations, il devait servir de signe entre Jéhovah et Israël. — Deut. 5:2, 3, Cr 1905 ; Ex. 31:17.
Pour les Israélites, le sabbat ne se limitait pas à l’observance du septième jour de la semaine. Le septième mois également prenait une importance particulière tant à cause du jour des expiations, qui était le dixième jour, que de la fête des tabernacles qui commençait le quinzième jour. La septième année était une année sabbatique pendant laquelle on ne devait ni semer ni moissonner, Dieu ayant promis de donner une récolte suffisamment abondante la sixième année pour permettre de subsister jusqu’à la moisson de la huitième année. Après sept de ces années sabbatiques venait l’année du jubilé où l’on proclamait la liberté dans tout le pays : toutes les dettes étaient annulées et, sauf quelques rares exceptions, tous rentraient dans les biens qu’ils avaient perdus au cours des quarante-neuf années écoulées. Tous ces sabbats faisaient partie d’un vaste système et si l’on veut observer l’un d’eux alors il faut observer tous les autres, et pour cela observer toute la loi ainsi que ses sacrifices “ car ”, écrit Jacques, “ quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous ”. — Jacq. 2:10 ; Lév. 16:29-31 ; 23:34 ; 25:2-28 ; 26:2.
LES CHRÉTIENS NE SONT PAS SOUS LA LOI
L’apôtre Paul nous affirme cependant que les chrétiens sont affranchis de toutes les obligations de la loi car il dit : “ Nous faisant grâce pour toutes nos offenses ; il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix (au bois, NW) ; que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps (la réalité, note marg.) est en Christ. ” (Col. 2:13, 14, 16, 17). Remarquez aussi que dans ce passage Paul ne fait aucune distinction entre une soi-disant loi “ cérémonielle ” et les dix commandements, suivant en cela l’exemple de Jésus dans le sermon sur la montagne. — Voyez Matthieu 5:23-43.
Écrivant aux chrétiens qui s’étaient laissé induire en erreur en acceptant d’être assujettis à la loi mosaïque, Paul dit : “ Comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! ” (Gal. 4:9, 10). En effet, pourquoi devraient-ils observer la loi puisque le Christ a “ aboli dans sa chair l’inimitié, la loi des commandements qui consiste en ordonnances ” ? — Éph. 2:13-15, Da.
C’est parce que certains membres de l’Église primitive voulaient à tout prix que les gentils convertis soient circoncis et observent la loi que les apôtres et les anciens de l’assemblée se réunirent à Jérusalem et publièrent ces instructions : “ Car il a paru bon au saint esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité. ” Notez bien qu’il n’y est pas question du sabbat. — Actes 15:1-29.
Mais direz-vous, lorsque Jésus vint ici-bas, n’observa-t-il pas le sabbat ? Certes. Mais pourquoi ? Parce qu’il est “ né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi ”. (Gal. 4:4, 5.) N’oubliez pas cependant qu’il observa non seulement le jour du sabbat mais également la pâque et qu’il se conforma également aux autres ordonnances de la loi. “ Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes, devait-il déclarer ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ” et il ajouta qu’il ne disparaîtrait pas la moindre partie de la loi avant que tout soit accompli. La loi disparut lorsque Jésus-Christ accomplit tout ce qu’elle préfigurait et institua une nouvelle alliance. — Mat. 5:17, 18 ; Jean 1:29, 36 ; I Cor. 5:7 ; II Cor. 3:5-11.
AUTRES SABBATS
Si ce qui précède nous montre que les chrétiens n’ont pas l’obligation d’observer un jour de repos par semaine, il n’en reste pas moins qu’ils ont leur repos, leur sabbat, selon qu’il est écrit : “ Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes. ” (Héb. 4:9, 10). Dieu se reposa de ses œuvres, non pas qu’il fût fatigué car Dieu ne se lasse pas, mais dans ce sens qu’il “ cessa ” son œuvre créatrice dans le domaine de la terre. Puis il vit avec joie et satisfaction l’œuvre qu’il avait faite et fut “ rafraîchi ”. — Gen. 2:1-4 ; Ex. 31:17, Da.
Est-ce à dire que dans ce sens Dieu continue de se reposer ? Certainement. Voyez à ce sujet ce qu’on peut lire dans Psaume 95:7-11 où Dieu déclare qu’il a juré de ne pas faire entrer dans son repos les Israélites qui étaient dans le désert ; or ils y séjournèrent quelque 2 500 ans après la création. Et puisque Paul conseille aux chrétiens d’entrer dans le repos de Dieu c’est que ce repos durait encore à son époque, 4 000 ans après la création. D’autres passages des Écritures indiquent que le repos de Dieu durera jusqu’à la fin du règne millénaire de Jésus-Christ, ce qui lui donnera une durée totale de 7 000 ans. — Héb. 4:11 ; I Cor. 15:25-28 ; Apoc. 20:5, 6.
Faut-il en conclure que les jours mentionnés dans le premier chapitre de la Genèse ne sont pas des jours de 24 heures ? Exactement ! N’oubliez pas que le soleil n’a commencé à luire sur la terre que le quatrième jour et que c’est le soleil qui régit les jours de 24 heures. En outre, la géologie, par exemple, nous indique que la vie végétale et animale est apparue sur la terre il y a bien plus de 6 000 ans. Remarquez aussi que la Bible se réfère à toute la période de la création comme “ au jour que l’Éternel Dieu fit la terre et les cieux ”. (Gen. 2:4, Da.) Par jour, dans le langage de la Bible, il ne faut pas toujours entendre un jour de 24 heures ; les Écritures s’accordent à dire que chacun des jours de la création, de même que le jour de repos de Dieu, a une durée de 7 000 ans. — II Pi. 3:8.
Revenons-en au jour de repos de Dieu. Comment les chrétiens peuvent-ils entrer dans ce repos ? Paul déclare que les juifs ne purent y entrer à cause de leur désobéissance et de leur manque de foi. Par conséquent, “ pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos,... efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance ”. (Héb. 4:3-11.) En effet, c’est en ayant la foi en Dieu et en marchant sur les traces du Christ que nous nous reposerons des œuvres égoïstes, et ce ne sera pas un repos d’un jour par semaine mais de tous les jours.
Puisque le sabbat fait partie de la loi et que la loi “ possède une ombre des biens à venir ”, de quoi le sabbat était-il l’ombre sinon du grand jour de repos réservé à toute l’humanité, du règne millénaire de Jésus-Christ, qui sera le septième millénaire du jour de repos de Dieu ? Pendant 6 000 ans l’humanité a souffert et peiné sous la domination du “ dieu de ce siècle ”, Satan le Diable. Durant ce grand sabbat, le Christ libérera les hommes de l’esclavage de Satan et des démons, du péché, de la maladie et de la mort, de la même manière qu’il a guéri il y a dix-neuf siècles, un jour de sabbat, une “ fille d’Abraham ” affligée d’une infirmité physique. — Héb. 10:1 ; II Cor. 4:4 ; Apoc. 20:1-3 ; 21:1-4 ; Luc 13:16.
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Les leçons de l’expérience sont-elles les meilleures ?La Tour de Garde 1953 | 15 mai
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Les leçons de l’expérience sont-elles les meilleures ?
“ L’EXPÉRIENCE est le meilleur maître ” dit-on couramment. Pour être constamment répétées et généralement admises, des pensées telles que celle-là prennent l’aspect de vérités sans être davantage étudiées. Chacun sait que l’expérience est un maître et c’est pourquoi la majorité des hommes admettent sans discuter ce mot très important : meilleur. Cependant on ne devrait pas l’admettre sans discuter car à lui seul il fausse toute cette pensée.
Certains ont essayé de prendre la défense de l’expérience en citant Romains 5:3, 4 : “ Aussi nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance. ” (Da). D’autres versions plus exactes, cependant, ne disent pas expérience dans ce texte mais le rendent comme suit : “ Nous nous glorifions même des tribulations, sachant que la tribulation engendre la patience, la patience la vertu éprouvée (une condition approuvée, NW), la vertu éprouvée l’espérance. ” — Cr.
Selon le passage suivant d’une autre épître de Paul il ne semblerait pas non plus que l’expérience soit le meilleur maître car, parlant de Jésus, il dit : “ Il était le Fils de Dieu ; néanmoins, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. ” (Héb. 5:8, Sy). Jésus ne fut jamais désobéissant ; il n’a pas souffert pour cesser d’être désobéissant et devenir obéissant. Il commença son ministère en étant obéissant dans l’épreuve et les épreuves d’intégrité qu’il subit par la suite ne firent que consolider son amour de l’obéissance. Ce fidèle dont la Bible dit qu’il était “ exempt de souillure ” ne s’est jamais adonné au péché pour apprendre ce qu’est le péché. — Mat. 4:1-11 ; Héb. 7:26, Sy.
On a également cité Hébreux 2:17, 18 pour dire que Jésus dut passer par les faiblesses propres aux hommes pour être suffisamment à même de comprendre les pécheurs et d’être miséricordieux à leur égard. Dans ce passage nous lisons : “ Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ; car, ayant été tenté (éprouvé, Cr) lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés (ou éprouvés). ” Cependant, dans l’épreuve à laquelle Jésus fut soumis il ne s’agissait pas des faiblesses de la chair dues au péché inné car il avait une chair parfaite étant exempt de péché. Le combat qu’il dut soutenir ne fut pas une lutte contre le péché inné. L’épreuve qu’il a affrontée avec succès était une épreuve d’intégrité dans laquelle il devait montrer s’il supporterait dans un corps de chair et de sang les assauts de Satan et de ses représentants, résolus à le détourner de Dieu. Il a connu les difficultés de cette épreuve et peut aider ses disciples soumis à la même épreuve. Le fait qu’il l’ait supportée victorieusement en tant qu’homme est en lui-même encourageant et édifiant pour ses disciples.
Mais néanmoins on ne peut pas dire qu’il soit indispensable de passer par une telle épreuve pour la comprendre. S’il en était ainsi, Jésus serait sous ce rapport plus sage que Jéhovah Dieu lui-même car Dieu n’a pas
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