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Qu’est-ce que les droits de l’homme?Réveillez-vous ! 1979 | 22 décembre
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Qu’est-ce que les droits de l’homme?
“DANS le monde entier, aussi bien chez les nations libres que dans les États totalitaires, se manifeste le souci des libertés humaines et des droits de l’homme.” Tel était l’avis exprimé par un haut fonctionnaire du Bureau américain des droits de l’homme et des affaires humanitaires.
Il est de fait que l’on parle beaucoup des droits de l’homme aujourd’hui. Lors d’une conférence récente qui rassemblait des juristes venus de 140 pays, on put entendre cette proclamation: “Le respect des droits de l’homme fait partie des sécurités essentielles et constitue la clé de la réalisation de l’ultime mission des hommes: la création d’un monde de paix où la justice et l’égalité seront assurées à tous.” Ensuite, ces juristes invitaient les chefs d’État à “respecter la dignité de l’homme (...) en mettant un terme à toute privation et à toute violation des droits fondamentaux de l’homme dans les nations qui étaient placées sous leur autorité”.
Pendant que l’on discute des droits de l’homme à un échelon international élevé, des particuliers et divers groupements font dans le même temps campagne pour ce qu’ils considèrent comme leurs droits. C’est ainsi que l’on voit des personnes âgées réclamer le “droit de travailler” et que d’autres revendiquent “l’égalité des droits pour les femmes”; les mouvements contre l’avortement mènent une campagne pour “le droit à la vie” des enfants qui ne sont pas encore nés. On entend même parler de gens arrivés au stade terminal de leur maladie réclamer “le droit de mourir”, et des homosexuels exiger ce qu’ils appellent “leurs droits”.
Il est possible qu’inondé par toute cette publicité accordée à ces prétendus droits, vous vous soyez posé les questions suivantes: Que sont au juste ces “droits de l’homme”? Pourquoi les appelle-t-on ainsi? Qui décide de ce qui constitue un “droit de l’homme” et de ce qui n’en est pas un? Ces droits seront-ils un jour réellement garantis?
Qu’est-ce que les droits de l’homme?
L’Encyclopédie britannique les définit comme des “droits censément dévolus à chacun par la loi naturelle, du simple fait qu’il est un être humain”. En d’autres termes, chacun d’entre nous est en droit de bénéficier de certaines garanties et de certaines libertés pour la simple raison que nous sommes des êtres humains.
On a souvent débattu de la raison pour laquelle on devrait jouir de tels droits. Certains pensent que ceux-ci ne sont qu’une tradition. D’autres les jugent “naturels”, inhérents à la condition humaine. Au moins un philosophe a soutenu que les droits naturels de l’homme découlaient des commandements de Dieu. Par exemple, Dieu interdit à l’homme de tuer son prochain, donc tout homme possède le droit de ne pas être assassiné.
L’une des descriptions les plus complètes de ce que l’on considère comme les droits de l’homme figure dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, déclaration adoptée en 1948 par les Nations unies. Après avoir mentionné le droit de chacun à la vie, à la liberté, à la sûreté de sa personne, ce document poursuit par l’affranchissement de l’esclavage, de la torture et des châtiments dégradants; il garantit également l’égalité de chacun devant la loi, la protection des individus contre les immixtions dans leur vie privée, la liberté de pensée, de conscience et de religion, et enfin le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui des siens. Encore ne s’agit-il là que de quelques-uns des droits proclamés dans le document précité.
Les droits de l’homme et l’État
Certains des problèmes qui surgissent dans l’esprit à mesure que l’on parcourt cette liste révèlent que les droits de l’homme ne constituent pas une question simple. Par exemple, la plupart des gens seraient dans l’impossibilité de jouir de tous ces droits s’ils n’étaient garantis par une autorité élevée, telle qu’un gouvernement central doté des pouvoirs appropriés.
Dans l’Histoire, chaque fois qu’un tel gouvernement central puissant et bienveillant a fait défaut, les faibles ont toujours été les victimes des forts, conformément à cette réflexion émise un jour par le philosophe néerlandais Spinoza: “Chacun a autant de droits qu’il possède de pouvoirs.” Il faut un État à la fois fort et bienveillant pour établir le cadre pacifique et respectueux des lois dans lequel chacun peut avoir raisonnablement l’occasion de jouir de certains des droits mentionnés dans la Déclaration universelle.
Il paraît que plus de 70 pays possèdent actuellement des documents qui énumèrent les droits garantis à leurs citoyens. Cela signifie-t-il pour autant que c’est là le type de gouvernement qui est le plus répandu sur la planète? Un haut fonctionnaire d’État a fait dernièrement cette remarque: “Les chartes sur les droits, les déclarations des droits de l’homme et autres constitutions ou statuts ne sont le plus souvent que des déclarations d’intentions et non la description de la réalité observable dans les faits.” Autrement dit, ces documents énoncent le plus souvent l’idéal théorique poursuivi par les hommes politiques, alors que ce qui se passe en réalité dans leur pays est tout à fait différent.
Les droits de l’homme dans le cadre de la société
Un autre aspect à retenir est qu’il est impossible de s’intéresser à ses propres droits au point de négliger ceux d’autrui. Par exemple, la Déclaration universelle proclame la liberté d’opinion et d’expression. Mais que devient celle-ci lorsque quelqu’un utilise ce droit pour calomnier une autre personne? Il empiète alors sur les droits de cette dernière.
Citons également une pratique religieuse de l’Inde connue sous le nom de satí et qui consiste à brûler vive une veuve sur le bûcher funéraire de son mari. Les coutumes matrimoniales jadis en vigueur là-bas faisaient que cette veuve pouvait très bien n’être qu’une fillette de 10 ans. Pourtant, interdire une telle pratique revenait à empiéter sur la liberté religieuse. Les Indiennes condamnées tôt ou tard au veuvage ont sans nul doute été soulagées d’apprendre l’interdiction du satí. Néanmoins, ce problème révèle la difficulté de trouver l’équilibre entre les droits de chaque groupement. Là encore, il faut une autorité ou un gouvernement qui puisse décréter quand cet équilibre est atteint.
Il n’est pas jusqu’aux conditions sociales qui n’interviennent elles aussi dans la question des droits de l’homme. Jose Leviste, homme politique philippin, a émis l’opinion suivante: “La Déclaration universelle accorde à peu près autant d’importance [au droit de recevoir une nourriture appropriée] qu’au droit au secret de la correspondance. Or, le fait est que la plupart des gens qui ont des problèmes de correspondance ne rencontrent aucune difficulté pour s’alimenter, alors que les millions de gens (...) qui se couchent tous les soirs le ventre vide n’ont probablement personne qui touche à leur courrier, si tant est qu’ils en reçoivent. Ce paradoxe ne fait que souligner que tous les droits ne revêtent pas toujours sur-le-champ le même sens pour tout le monde.”
Ainsi, la question des droits de l’homme s’avère complexe. Cependant, le public sent bien qu’il a des droits, et, à mesure que le niveau de vie des gens s’élève, ceux-ci revendiquent de plus en plus leurs droits. Beaucoup partagent l’avis de Keith Suter, président de la Commission australienne des Nations unies pour les droits de l’homme, qui a dit: “Le temps est venu pour que s’impose l’idée de faire respecter les droits de l’homme. Ce n’est pas demain que cette idée va disparaître.”
Mais est-ce bien si sûr? Les droits de l’homme seront-ils un jour sérieusement garantis dans le présent ordre de choses? Il serait instructif d’effectuer un bref retour en arrière dans l’Histoire pour examiner ce qu’il en fut des droits de l’homme au fil des siècles.
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L’homme en lutte pour ses droitsRéveillez-vous ! 1979 | 22 décembre
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L’homme en lutte pour ses droits
EN 73 avant notre ère, un esclave thrace nommé Spartacus se sauva de l’école de gladiateurs où on l’entraînait au combat et il se réfugia dans la région du Vésuve, bientôt rejoint par d’autres esclaves fugitifs, tant et si bien qu’il finit par se retrouver à la tête d’une véritable armée. Après avoir écrasé coup sur coup deux troupes romaines, il envahit une bonne partie de l’Italie méridionale et se tailla un chemin par la force des armes jusqu’à la ligne des Alpes. Son armée comptait alors quelque 90 000 hommes. Toutefois, devant le refus des autres esclaves de quitter l’Italie, il dut rebrousser chemin en direction du sud, d’où il comptait regagner la Sicile. Mais il perdit la vie dans la bataille qui l’opposa à Marcus Licinius Crassus, qui venait d’être mis à la tête des légions romaines.
Telle fut, en quelques mots, l’histoire de la lutte menée par Spartacus pour ce que l’on définirait aujourd’hui comme l’un des droits fondamentaux de l’homme, le droit à la liberté, à être affranchi de l’esclavage. Au fil des siècles, les soulèvements de ce genre furent nombreux
Quand les droits de l’homme ne sont pas protégés
L’expression “droits de l’homme” rend un son plutôt moderne. On parlait jadis de “droits naturels”. Mais, quel que soit le terme que l’on retienne, il semble que l’homme ait toujours éprouvé le besoin de protéger certains de ses droits et libertés. Le code d’Hammourabi, les réformes du législateur grec Solon, les “lois irrévocables” des Mèdes et des Perses, voilà autant de dispositions qui protégeaient les droits de divers groupes nationaux et permettaient à leurs ressortissants de jouir d’une certaine sécurité.
Il n’en reste pas moins que ces lois n’ont pas toujours atteint leur but. On a vu parfois se lever des tyrans, tel Néron, qui en faisaient fi. Aux jours de Mardochée, Haman alla jusqu’à se servir de ces mêmes lois pour essayer de déclencher le génocide de la communauté juive qui vivait alors dans l’Empire perse. En outre, leur position élevée et leur richesse permettent à certains individus de se placer au-dessus des lois.
Par ailleurs, l’Histoire fourmille d’exemples qui démontrent que certains groupes d’hommes n’ont pas réellement bénéficié de la protection garantie par la loi. La révolte de Spartacus nous éclaire sur la triste condition qui était le lot des esclaves de l’Empire romain. Nombre d’entre eux étaient contraints de combattre jusqu’à la mort dans les arènes ou bien de peiner dans les mines ou sur les galères jusqu’à mourir littéralement d’épuisement. Dans l’Athènes antique, la condition des femmes n’était guère plus enviable. Considérées quasiment comme des esclaves tout juste bonnes à mettre au monde des enfants, elles vivaient “recluses dans leur demeure, sans instruction, pratiquement sans droits légaux et sans guère plus de valeur aux yeux de leur mari qu’un simple bien mobilier”.
La cruauté des Assyriens et les déportations en masse opérées par les Babyloniens nous amènent à évoquer une autre catégorie d’individus dont les droits n’ont jamais été sérieusement pris en considération: les perdants des nombreuses guerres qui jalonnent l’histoire humaine. Quant aux pauvres, eux aussi n’ont jamais connu que l’oppression, et l’on a vu, particulièrement en notre vingtième siècle, certaines minorités culturelles, linguistiques et surtout religieuses ou raciales complètement privées de leurs droits.
Les droits de l’homme face à l’égoïsme
Ainsi, tout au long de l’Histoire, les édifices juridiques bâtis par les hommes se sont révélés incapables d’assurer l’égalité des droits pour tous. Cet échec est à l’origine des luttes, des révolutions et des insurrections populaires menées par des hommes qui avaient choisi de se battre pour leurs libertés.
Le trait caractéristique de la nature humaine commun à tous ces conflits est l’égoïsme ou l’égocentrisme. Oui, c’est là la force qui a toujours fait obstacle à ce que chaque humain puisse jouir de ses droits fondamentaux. C’est la démonstration vivante de la justesse de cette affirmation du philosophe allemand Hegel selon laquelle la liberté ne saurait se concevoir qu’au sein d’une collectivité dont chaque membre répondrait à un certain nombre de critères moraux.
Illustrons ce que peut faire l’égoïsme, lorsqu’il prend le pas sur toute autre considération, par les événements qui se sont produits en Angleterre à l’occasion de la “Révolte des paysans”. En 1381, une masse de paysans, conduite par un certain Wat Tyler, marcha sur Londres en revendiquant une entrevue avec le roi. Encore sous le coup des ravages causés par la fameuse “peste noire”, ces gens protestaient contre la lourdeur des impôts et des corvées exigés par leurs barons, les propriétaires terriens de l’époque. Les rebelles devaient être une centaine de milliers. Le roi était disposé quant à lui à les recevoir et à accéder à leurs requêtes, mais les barons refusèrent d’abandonner certains de leurs privilèges. Wat Tyler fut assassiné, et aucune des revendications des paysans ne fut satisfaite.
L’égocentrisme présente d’autres facettes. Par exemple, on a vu souvent les mêmes hommes qui s’étaient battus avec succès pour faire respecter certains droits ne plus manifester par la suite la moindre considération pour les droits d’autrui.
Ainsi, en 1789, les citoyens français rejetèrent violemment le joug tyrannique de l’aristocratie et promulguèrent la célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dans laquelle on trouvait une liste des droits dont tous les Français devaient jouir, notamment “la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression”. Pourtant, quelques années plus tard, sous la conduite de Napoléon, cette même nation française s’engagea dans des guerres impérialistes, au mépris du droit “à la liberté, à la propriété et à la sûreté” de la majorité des États européens.
On a aussi beaucoup parlé du “Bill of Rights”, la Déclaration des droits rédigée en Angleterre en 1689, comme du premier document politique majeur qui comportait une formulation extensive des droits de certains hommes. Ceci n’empêcha pourtant pas l’Empire britannique, à mesure qu’il s’étendait sur le monde, de faire peu de cas des droits de la majorité des peuples conquis, particulièrement de ceux des aborigènes d’Australie et de Tasmanie.
La célèbre Déclaration d’indépendance des États-Unis exprimait elle aussi les droits de chaque Américain “à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur”. Mais qui s’inquiéta alors des éventuels “droits à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur” des millions de Noirs qui avaient été arrachés à leur terre africaine pour être vendus comme esclaves dans les plantations? Et, quand la nation américaine en expansion se vit confrontée aux droits des diverses tribus indiennes qu’elle rencontrait sur son passage, de qui méprisa-t-on le plus souvent les droits?
La chrétienté et les droits de l’homme
Quant à l’attitude adoptée tout au long de l’Histoire par les diverses Églises de la chrétienté sur cette question des droits de l’homme, elle fut loin d’être exemplaire, comme on peut en juger au travers de deux événements historiques particulièrement significatifs. En 1215, les barons anglais insoumis obligèrent le roi Jean, qui était en pleine déroute financière, à signer la “Magna Carta”, la célèbre Grande Charte, qui est encore considérée aujourd’hui comme le modèle ancestral de nos documents modernes sur les droits de l’homme. En dépit du caractère restreint des libertés qui s’y trouvaient garanties, la Charte marqua une étape dans l’Histoire en ce sens qu’elle plaçait le roi sous l’autorité de la loi.
Or, voici quelle fut la réaction du pape Innocent III à la promulgation de ce document: “Nous rejetons et condamnons catégoriquement cette convention et interdisons sous peine d’excommunication tant au roi de l’appliquer qu’aux barons d’en réclamer l’application. Par la présente, nous déclarons cette charte nulle et dénuée de toute validité, sans révocation possible.”
Certes, la Grande Charte n’en disparut pas totalement pour autant. On la ressortit à plusieurs reprises, et l’Église catholique elle-même s’y référa lorsque ses propres droits furent menacés. Finalement, ce document joua un rôle majeur dans le développement politique de l’Angleterre et de l’Amérique.
En 1524, en Allemagne, éclata ce que l’on appela la “Guerre des Paysans”. Tout comme lors de la jacquerie qui s’était déroulée en Angleterre en 1381, ces humbles paysans protestaient contre le poids de plus en plus écrasant de l’impôt et des corvées infligés par les princes allemands. Martin Luther ordonna aux paysans de déposer les armes. Devant leur refus, il conseilla aux princes de les abattre et de les poignarder “comme des chiens enragés”, conseil qui fut immédiatement suivi d’effet.
Ainsi, nombreuses furent les occasions où la position adoptée par la chrétienté face à ce que nous appelons aujourd’hui les “droits de l’homme” fut la répression violente. Le massacre des catholiques irlandais par le protestant Cromwell, de même que celui des protestants français par leurs compatriotes catholiques ne sont que deux exemples parmi quantité d’autres de l’intolérance féroce que les nations de la chrétienté montraient envers les droits d’autrui. On en trouve d’autres preuves dans les croisades sanglantes et dans les excès meurtriers de l’Inquisition, ainsi que dans les “exploits” des conquistadores espagnols qui, avec la bénédiction de leurs chefs spirituels, se livrèrent au meurtre et au pillage en de nombreuses régions du monde. Enfin, peut-on passer sous silence toutes les femmes, une bonne centaine de mille, qui périrent sur les bûchers moyenâgeux sous l’accusation de sorcellerie?
Oui, il est permis de dire que, tout au long de l’Histoire, la part réservée aux droits de l’homme fut bien maigre. Des forces censées concourir à l’amélioration de la condition humaine, telles que les lois des différentes nations, voire les lois de la chrétienté, se sont avérées ou bien inadéquates ou bien carrément néfastes pour l’homme. Quantité d’humains se sont vus privés de leurs droits, et l’égoïsme inhérent à la nature humaine a fait par la suite obstacle à leur libération de l’oppression. En fait, les paroles suivantes du livre de l’Ecclésiaste n’ont été que trop souvent vérifiées: “L’homme domine l’homme à son détriment.” — Eccl. 8:9.
Mais qu’en est-il de nos jours? La situation a-t-elle changé? Peut-on espérer que les droits de l’homme sont désormais mieux garantis que par le passé? Que révèlent les faits?
[Entrefilet, page 7]
On a vu souvent les mêmes hommes qui s’étaient battus avec succès pour faire respecter certains droits ne plus manifester par la suite la moindre considération pour les droits d’autrui.
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Où en sont les droits de l’homme aujourd’hui?Réveillez-vous ! 1979 | 22 décembre
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Où en sont les droits de l’homme aujourd’hui?
“Les libertés fondamentales sont de plus en plus bafouées dans le monde entier, et les principes internationalement admis sont violés sur une telle échelle que l’on est en droit de parler d’une crise des droits de l’homme.”
Ce sont là les propres termes employés par D. Frazer, parlementaire américain.
Peut-être ce genre de propos surprendra-t-il certains de nos lecteurs, particulièrement s’ils ont le sentiment que de grands progrès ont été réalisés pour étendre et faire respecter les droits de l’homme dans le monde moderne. Mais qui a raison?
Les progrès contemporains
Plus sans doute que toutes les générations qui l’ont précédée, la nôtre aura été témoin d’une activité internationale intense à propos des droits propres à chaque groupe d’êtres humains. Les Nations unies se sont efforcées de définir un code de principes internationaux en promulguant en 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme, déclaration qui fut assortie de deux conventions: la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels, et la Convention internationale sur les droits civils et politiques.
La Déclaration universelle constituait essentiellement une déclaration d’intentions et fut, à ce titre, signée par la majorité des pays membres de l’ONU à l’époque. Par contre, les conventions annexes visaient à concrétiser ces intentions sous forme de lois internationales qui engageraient les pays signataires. Aussi les États membres de l’ONU se montrèrent-ils beaucoup plus réticents lorsqu’il s’est agi de signer ces deux derniers documents.
En outre, certains sujets, tels que le génocide, le statut des réfugiés, les droits politiques des femmes, les droits de l’enfance et la santé dans le monde, ont eux aussi fait l’objet d’un débat aux Nations unies.
En marge des Nations unies, d’autres organismes internationaux, comme Amnesty International, s’efforcent de faire respecter les droits de l’homme dans le monde entier. La Commission européenne des droits de l’homme a également été établie dans le dessein de statuer sur les cas où ces droits ne seraient pas respectés. Quant à l’Organisation internationale du travail, elle tente de mettre un terme à certains abus, tels que l’esclavage, et de freiner l’extension du chômage.
Nombreux sont les États qui ont passé des lois pour protéger les droits et le niveau de vie des travailleurs. Même dans la chrétienté, les autorités se prononcent ouvertement en faveur des droits de l’homme. Tout récemment, les États-Unis ont fait de ces droits de l’homme l’un des fers de lance de leur politique étrangère, jetant dans la balance tout le poids de leur puissance économique et de leur influence internationale, dans l’espoir d’inciter un certain nombre de pays à mieux préserver les droits de leurs citoyens.
Les problèmes latents
Est-ce à dire que les droits de l’homme seront enfin garantis dans un proche avenir, ou du moins dans le cadre du présent système de choses mondial? Il faut malheureusement convenir, en accord avec D. Frazer, que l’on entend parler de violations des droits de l’homme en de nombreux pays. En 1976, le secrétaire d’État américain alors en poste aurait déclaré ceci: “Aucun pays, aucun peuple et, partant, aucun système politique ne peut se targuer d’être irréprochable sur la question des droits de l’homme.”
À l’occasion du trentième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, on a cité cette réflexion du pape Jean-Paul II: “Le monde dans lequel nous vivons actuellement offre de trop nombreux exemples d’injustice et d’oppression.” Le Canberra Times a publié cette remarque d’Amnesty International: “Dans la plupart des pays, sous tous les régimes et toutes les formes d’idéologies politiques, les droits de l’homme sont violés.” Mais comment peut-il en être ainsi?
L’une des composantes du problème tient à ce que certains abus échappent au contrôle exercé par les États sur leur propre territoire. Aucun gouvernement n’aime voir les droits de ses citoyens violés par des malfaiteurs. Pourtant, dans la plupart des pays, la “sûreté des personnes” est remise en cause par la marée montante de la criminalité.
Le problème de la faim dans le monde constitue lui aussi un véritable casse-tête. Des millions de gens ont juste de quoi ne pas mourir de faim, si bien que les droits dont ils jouissent sont par le fait très limités. En d’autres termes, comme on l’a dit très justement “comment voulez vous que les gens puissent jouir de leur droit de vivre une vie décente et enrichissante, alors qu’il y a la misère et la faim?”.
Depuis quelques mois, le cas des “boat people” réfugiés du Viêt Nam fait la une de l’actualité mondiale. Tout le monde est d’accord pour que, selon l’article 14 de la Déclaration universelle, ces gens usent de leur “droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays”. Et pourtant, grande fut la consternation des États limitrophes en voyant ces gens se présenter dans leurs eaux territoriales. Il semble que ces pays aient vu dans l’afflux des réfugiés un danger économique, et c’est pourquoi, selon certaines informations, des bateaux auraient été remorqués vers le large, ce qui aurait eu parfois des conséquences catastrophiques.
Une autre source de difficultés provient des conflits d’intérêts ou de droits. Selon l’éducateur philippin Ruben Santos Cuyugen, le problème se pose ainsi: “La protection des droits culturels d’une minorité peut aller à l’encontre des impératifs de développement d’une collectivité plus nombreuse ou d’une région plus vaste. De même, la protection du droit à la propriété de certaines catégories privilégiées implique parfois la suppression des droits des classes défavorisées ou nécessiteuses.”
Que signifient ces propos? Eh bien, imaginons un pays dans lequel la majorité des richesses seraient entre les mains de quelques privilégiés, tandis que les masses vivraient dans la misère. Si l’État veut s’efforcer d’améliorer le niveau de vie des citoyens pauvres et, partant, de protéger leurs droits, il devra peut-être distribuer les ressources du pays. Pourtant, ce faisant, il risque d’être amené à violer les droits, tout aussi valables, de la minorité riche.
Enfin se pose la question de l’interprétation des textes. Certains pays occidentaux attirent volontiers l’attention sur les droits dont jouissent leurs propres ressortissants, mais ces mêmes pays sont accusés de violation des droits de l’homme par les nations du bloc opposé. Comme l’affirmait récemment Fidel Castro, dont les propos furent rapportés par le New York Times, la prétendue liberté de l’Occident n’est autre que le droit de la bourgeoisie d’exploiter l’homme et de maintenir le système de classes sociales.
D’un autre côté, les nations non communistes ne se font pas faute de dénoncer les nombreuses transgressions des droits de l’homme perpétrées dans les pays communistes, faisant largement état des informations sur les camps de travaux forcés et la condition peu enviable des dissidents politiques. Il n’empêche que “l’Union soviétique, selon le journal La Croix, a choisi de célébrer avec éclat cet anniversaire [celui de la Déclaration universelle des droits de l’homme] en glorifiant, au contraire, les droits exceptionnels dont jouissent ses citoyens”.
C’est à croire que l’on ne parle pas de la même chose, et peut-être est-ce en effet le cas. Edward Norman, doyen du collège Peterhouse à l’université de Cambridge, a récemment donné cette définition de la situation actuelle: “Les démocraties occidentales soulèvent certaines objections d’ordre moral [à propos du non-respect des droits de l’homme] lorsqu’elles critiquent les régimes autoritaires. (...) Quant aux États socialistes, ils se servent exactement de la même rhétorique et eux aussi en appellent aux droits de l’homme pour condamner le libéralisme occidental. On parle dans les mêmes termes des droits de l’homme, mais le contenu des propos varie en fonction des classes sociales et des idéologies.”
La torture et le génocide
Pires peut-être que les problèmes sociaux et les divergences idéologiques évoqués plus haut sont les cas, fort nombreux, où des gouvernements recourent à une politique d’oppression à l’encontre de leur propre peuple. La revue Time a publié il y a deux ans des chiffres fournis par Amnesty International et selon lesquels, au cours des dix dernières années, soixante pays ont recouru officiellement à la torture. Rien qu’en 1975, quarante pays ont été accusés de l’avoir appliquée à leurs propres citoyens. En outre, on reproche à plusieurs nations de détenir des prisonniers politiques.
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le monde apprit avec horreur que l’Europe venait d’être le théâtre du massacre de six millions de Juifs et de plusieurs millions d’autres personnes. Beaucoup s’écrièrent: “Plus jamais une telle chose ne doit se reproduire!” Or, encore aujourd’hui, la presse fait état de massacres perpétrés en différentes régions du globe. Le gouvernement d’un petit État africain est accusé d’avoir provoqué la mort d’un sixième de sa population. Dans une île des tropiques, une invasion récente aurait fait 100 000 victimes. D’autres sources d’informations parlent d’un million de personnes assassinées pour des motifs politiques dans un pays d’Asie.
Peut-être vous êtes-vous écrié à la lecture des journaux: “Mais pourquoi ne fait-on rien? N’y a-t-il personne qui puisse se rendre sur place, vérifier l’exactitude des faits et, si tel est le cas, y faire mettre un terme?” La réponse à ces questions réside dans ce que le juriste britannique lord Wilberforce a appelé “le dilemme insoluble de la question des droits de l’homme, selon lequel, d’une part, les droits de l’homme sont depuis la Déclaration universelle une affaire internationale, mais, d’autre part, la façon dont un État traite ses ressortissants est une affaire d’ordre exclusivement intérieur”.
W. Stankiewics, professeur à l’université de Colombie britannique, propose l’explication suivante: “Apparemment, même si un État est d’avis que les droits de l’homme sont bafoués par l’un des partenaires mondiaux, la loi internationale ne l’autorise pas à intervenir, que ce soit isolément ou conjointement avec d’autres nations, à l’encontre du pays en infraction. En fait, toute action qui viserait à mettre un terme à cette violation des droits de l’homme constituerait en soi un acte d’agression, tout au moins aux termes de la loi internationale. Les droits de l’homme existent, c’est un fait admis, mais il n’est pratiquement pas possible d’en assurer la défense.”
Comment protéger les droits de l’homme?
Au vu de ce qui précède, on imagine difficilement comment, dans le présent système de choses, les droits de l’homme pourraient être un jour totalement garantis. Mais alors, existe-t-il seulement un moyen d’atteindre ce but? L’histoire des luttes passées et présentes menées par l’homme pour établir ses droits naturels montre que deux facteurs au moins sont indispensables pour parvenir à un tel résultat.
En premier lieu, il faut que la société possède un réel sens moral et que chacun de ses membres ne s’attache pas exclusivement à jouir de ses propres droits, mais respecte équitablement ceux de son prochain. En second lieu. il faut pouvoir se référer à une autorité dotée de suffisamment de sagesse pour discerner comment les droits des différents groupes doivent s’équilibrer dans la justice et pour arbitrer entre les idéologies contradictoires qui revendiquent ces mêmes droits. Une telle autorité devrait également disposer d’une puissance qui lui permettrait de venir à bout des problèmes sociaux, tels que la criminalité ou le paupérisme, dans la mesure où ces problèmes contribuent à spolier des hommes de leurs droits. En outre, il devrait s’agir d’une autorité supranationale, à laquelle chaque nation se plierait, de sorte qu’aucune puissance terrestre ne puisse plus massacrer, torturer, emprisonner arbitrairement ou opprimer ses sujets sous quelque forme que ce soit.
Il va sans dire qu’aucune société ou autorité de ce genre n’existe au sein du présent ordre de choses mondial. Faut-il en déduire que tout espoir de voir les droits de l’homme enfin établis n’est qu’une chimère, une utopie? En aucun cas. Il existe de solides raisons d’espérer que les droits de l’homme vont devenir une réalité pour tous, sur toute la terre et dans un avenir proche. À ce propos, nous vous invitons à examiner les faits publiés dans l’article suivant.
[Entrefilet, page 9]
“Aucun pays, aucun peuple et, partant, aucun système politique, ne peut se targuer d’être irréprochable sur la question des droits de l’homme.”
[Entrefilet, page 10]
“Comment voulez-vous que les gens puissent jouir de leur droit de vivre une vie décente et enrichissante, alors qu’il y a la misère et la faim?”
[Entrefilet, page 11]
En premier lieu, il faut que la société possède un réel sens moral.
[Entrefilet, page 11]
En second lieu, il faut pouvoir se référer à une autorité dotée de suffisamment de sagesse pour discerner comment les droits des différents groupes doivent s’équilibrer dans la justice.
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Les droits de l’homme seront-ils un jour respectés?Réveillez-vous ! 1979 | 22 décembre
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Les droits de l’homme seront-ils un jour respectés?
ARRÊTONS-NOUS quelques instants sur les commandements suivants:
“Tu ne dois pas assassiner.”
“Tu ne dois pas voler.”
“Tu ne dois pas déposer de faux témoignage contre ton semblable.”
“Une même décision judiciaire devra s’appliquer chez vous. Le résident étranger devra être comme l’indigène.”
Ces commandements faisaient partie d’un code de lois rédigé il y a près de 3 500 ans et qui régla la vie d’une nation pendant plus de 1 500 ans. Son auteur savait certainement ce que signifiaient les droits de l’homme. Ces prescriptions évoquent en effet pour nous certains articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme, tel que l’article 3, qui déclare que “tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne”, ou bien l’article 7, selon lequel “tous sont égaux devant la loi”. Pendant tout le temps que ce code de lois antique resta en vigueur, il concourut efficacement à préserver ‘la vie, la liberté et la sûreté’ des personnes dont il régissait la vie. — Ex. 20:13, 15, 16; Lév. 24:22.
Les citations qui précèdent sont extraites de la loi donnée à la nation d’Israël à l’époque de Moïse. Certes, d’autres nations possédaient déjà un code de lois, mais un trait caractéristique distinguait celui-ci de tous ceux qui existaient alors. En effet, outre la supériorité morale qui émanait tant de son fond que de sa forme, cette loi n’était pas d’origine humaine. Moïse révéla aux Israélites qu’elle provenait d’une source suprahumaine. Il leur dit: “Tu écouteras la voix de Jéhovah, ton Dieu, afin de garder ses commandements et ses ordonnances, écrits dans ce livre de la loi.” — Deut. 30:10.
C’est donc la preuve qu’il existe une puissance supérieure à nous qui s’intéresse à ce que l’on appelle aujourd’hui les “droits de l’homme”. Cette puissance n’est nulle autre que le Créateur, Jéhovah Dieu. Il a promis que, sous peu, tous les droits de l’homme seront respectés, pour le bien de tous.
Les dispositions du Créateur en faveur des droits de l’homme
La Bible rapporte les dispositions prises par le Créateur en faveur de l’humanité. Le terme moderne “droits de l’homme” n’y est pas mentionné, mais l’idée qu’il exprime apparaît souvent dans les Écritures.
À l’aube de l’humanité, Jéhovah Dieu conféra largement à l’homme “la vie, la liberté et la sûreté”. Le premier couple, Adam et Ève, fut créé parfait. Ceci signifiait qu’il n’aurait nullement à mourir, qualité de vie qu’aucun gouvernement moderne ne saurait garantir.
Ces humains jouissaient de la liberté en ce sens qu’ils étaient dotés du libre arbitre et que toute la terre leur appartenait. L’un des privilèges que Dieu leur accorda fut ‘d’être féconds, de devenir nombreux, de remplir la terre et de la soumettre’.
Ils vivaient également en sûreté jusque sur le plan économique. Nulle ombre ne venait ternir leur bien-être. Même les animaux vivaient en paix avec eux, puisque nos premiers parents avaient reçu autorité sur “les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre”. — Gen. 1:28.
Dieu lui-même se portait garant de tous ces bienfaits. Mais Adam et Ève devaient reconnaître son autorité. S’ils la récusaient pour se tourner vers une autre, tous ces bienfaits cesseraient de leur être assurés. Jéhovah n’imposa à ce premier couple qu’une restriction: “De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.” — Gen. 2:16, 17.
D’aucuns pourraient soulever l’objection qu’en l’occurrence, Dieu restreignait la liberté d’Adam. Mais les droits de l’homme ainsi que la notion de liberté ne sauraient s’entendre au sens absolu. De même que pour vivre Adam devait nécessairement se nourrir, boire et dormir, de même sa vie dépendait également de son obéissance à la seule autorité qui pouvait lui assurer le bonheur.
L’humanité perd la bénédiction divine
Mais ce bonheur ne dura pas indéfiniment pour Adam et Ève. Une créature spirituelle invisible, qui en vint à être connue sous le nom de Satan, soumit Ève à la tentation. C’est alors que les raisonnements égoïstes apparurent pour la première fois, mentalité qui caractérisa dès lors l’Histoire humaine.
À la suite du raisonnement spécieux émis par Satan, Ève “vit que l’arbre [de la connaissance du bon et du mauvais] était bon pour la nourriture et que c’était quelque chose d’enviable pour les yeux, oui, que l’arbre était désirable à regarder. Elle se mit donc à prendre de son fruit et à en manger”. (Gen. 3:6.) C’est ainsi qu’Ève, puis Adam, rejetèrent la seule source qui pouvait leur assurer le bonheur. Ils suivirent les suggestions trompeuses de quelqu’un qui n’avait nullement à cœur leurs intérêts.
Comme le montra par la suite Jésus Christ, les conséquences en furent catastrophiques. De Satan, il dit: “Ce fut un homicide quand il commença.” (Jean 8:44). Il est vrai qu’Adam et Ève sont morts par suite de leur péché. Néanmoins, Satan causa cette mort tout aussi sûrement que s’il les avait directement assassinés. Il leur fit perdre la vie dont ils avaient été dotés. Jésus ajouta d’ailleurs: “Quiconque pratique le péché est esclave du péché.” (Jean 8:34). Ainsi, ils avaient également perdu leur liberté et se trouvaient à présent esclaves du péché, sous le joug d’une autorité qui allait les opprimer, celle de Satan. Finalement, c’en fut également fini de leur sûreté. Leur fils aîné Caïn tua son frère Abel, et toute l’histoire de leurs enfants devint avec le temps celle de l’accroissement de l’insécurité.
En réalité, ce que nous voyons se dérouler aujourd’hui ne représente que les conséquences à long terme de l’acte d’Adam et Ève. L’homme n’est toujours pas revenu se placer sous l’autorité du seul Être qui pouvait assurer son bonheur et faire valoir ce qu’il est convenu d’appeler les “droits de l’homme”. Tant que l’humanité n’aura pas franchi ce pas, jamais elle ne jouira de tels droits.
Le rétablissement futur des droits de l’homme
Existe-t-il de bonnes perspectives de voir la situation s’améliorer dans un avenir proche? Effectivement, car le Créateur nourrit un intérêt profond et sans relâche pour le genre humain. Jéhovah Dieu a fixé un terme au temps durant lequel les hommes pourraient régir la terre. Il a désigné un roi qui gouvernera l’humanité. Ce roi rétablira l’homme dans tous ses droits et dans tous les avantages dont il jouissait autrefois.
La Bible prophétisa ce changement de régime en Ésaïe 32:1: “Voici qu’un roi régnera pour la justice, et quant aux princes, ils exerceront les fonctions de princes pour l’équité.” Le roi mentionné ici est Jésus Christ, et les princes par lui nommés assureront au temps fixé par Dieu le maintien de la justice et de l’équité sur toute notre planète.
D’après la Bible, cette autorité va très bientôt se substituer à la pléthore de gouvernements qui fourmillent aujourd’hui et elle inaugurera une ère nouvelle dans laquelle les choses se feront comme Dieu l’entend. Ce sera la réponse à la prière que les chrétiens ont prononcée pendant des siècles lorsqu’ils disaient: “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié! Que ton royaume vienne! Que ta volonté se fasse.” Quand cette prière sera exaucée, les droits de l’homme seront respectés sur tout le globe comme jamais auparavant. — Mat. 6:9, 10.
Alors on jouira du “droit à la vie” dans une mesure à peine concevable aujourd’hui. Jésus déclara: “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit, mais ait la vie éternelle.” (Jean 3:16). Même les personnes qui militent le plus ardemment en faveur des droits de l’homme ne sauraient promettre une vie éternelle. Mais Dieu si, et la qualité de cette vie sera telle que le dévoile cet autre passage de Révélation 21:4: “Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.”
Plus jamais les nations ne pourront torturer, massacrer ou opprimer leurs ressortissants. L’autorité instaurée par Dieu possédera suffisamment de pouvoir pour prévenir de tels excès et procurer la tranquillité aux humains. “Il rendra sentence au milieu de nombreux peuples et remettra les choses en ordre concernant des nations puissantes, au loin. Et ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Ils ne lèveront pas l’épée, nation contre nation, et ils n’apprendront plus la guerre. Et ils seront assis chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les fasse trembler, car la bouche de Jéhovah des armées l’a dit.” — Michée 4:3, 4.
Et la religion?
Peut-être vous posez-vous ces questions: Qu’en sera-t-il alors de la liberté de culte? Comment pourra-t-il exister une société morale dans laquelle chacun respectera les droits de son prochain? À vrai dire, ces deux aspects sont liés.
La liberté de religion existera dans le sens que chacun possédera la liberté d’adorer le seul vrai Dieu sans subir d’ingérence. Mais Jésus Christ ne permettra pas toutes les formes de religion. Réfléchissez un instant à ceci: Il fut un temps où les Indiens voués à la déesse Kali, les thugs, avaient coutume de sacrifier à leur divinité en étranglant les gens. Ils croyaient en toute bonne foi que c’est ce que leur divinité réclamait. Était-il mal de s’ingérer dans leur liberté de culte pour interdire leurs pratiques? Certes non!
Mais il ne s’agit pas là de l’unique pratique religieuse de l’Histoire sur laquelle il y aurait à redire. Peut-on au nom de la religion s’arroger l’autorité d’empiéter sur les droits d’autrui en soumettant les gens aux tortures de l’Inquisition ou aux tueries des guerres ou des croisades? Ou même en enseignant des faussetés? Non. Autant la vraie religion est aussi indispensable que la nourriture et l’air que l’on respire, autant la fausse religion est aussi néfaste que la consommation de poison ou l’inhalation de gaz toxiques. Il faut donc que l’homme possède à la fois la connaissance de ce que Dieu a lui-même révélé être la véritable religion et la liberté de la pratiquer.
C’est exactement ce qui va se produire quand le Fils de Dieu, Jésus Christ, veillera à ce que chacun puisse connaître le vrai culte et le pratiquer, ce qui engendrera une société authentiquement morale dans laquelle les droits de l’homme seront respectés pour de bon, en accord avec cette promesse de la Bible: “On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.” — És. 11:9.
Une telle perspective vous semble-t-elle réaliste? Ou au contraire jugez-vous plus positif de confier aux chefs du présent système de choses le soin de faire valoir “les droits de l’homme”? Pourquoi ne prendriez-vous pas contact avec les éditeurs de la présente revue pour en savoir plus sur la façon dont Jésus Christ protégera enfin les “droits de l’homme” et comment il est possible, dès maintenant de démontrer que l’on désire faire partie de la société qui jouira de tous ces avantages?
[Entrefilet, page 14]
Jéhovah a fixé un terme au temps durant lequel les hommes pourraient régir la terre.
[Illustration, page 13]
À l’aube de l’humanité, celle-ci jouissait d’une sécurité complète. Même les animaux étaient en paix avec elle.
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La bonne méthode pour instaurer un gouvernement valableRéveillez-vous ! 1979 | 22 décembre
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La bonne méthode pour instaurer un gouvernement valable
“NOUS étions armés de matraques en caoutchouc et de gourdins plombés pour démolir les voitures, de chaînes ainsi que d’armes à feu”, relate un ancien militant d’un parti politique italien. Ce jeune homme luttait pour son idéal politique vers la fin des années 1960 en recourant à la violence et à la “guerre urbaine”, dont “l’un des principaux objectifs consistait à faire des mauvais coups pour en rejeter ensuite le blâme sur la faction politique adverse”.
Mais il se produisit quelque chose qui modifia l’opinion de ce jeune homme sur la politique. Quelqu’un lui rendit visite à son domicile et commença à étudier la Bible avec lui. Pour reprendre ses propres termes, “cela me montra avant tout que Dieu ‘a fait d’un seul homme toutes les nations d’hommes’”. (Actes 17:26.) Ce militant autrefois violent déclara: “Ces principes bibliques m’ont affranchi de la haine que je nourrissais pour quiconque entretenait une opinion politique différente de la mienne.” Il poursuit:
“À ce sujet, je ne cessais de me poser cette question: Comment l’homme résoudra-t-il un jour ses problèmes politiques, puisque la politique est elle-même à l’origine du premier problème, à savoir la division de l’humanité? Pour que les humains apprennent à vivre ensemble, il faut d’abord que disparaissent les motifs de divisions. Or, les Témoins de Jéhovah m’ont démontré que c’était possible. J’ai vu des Noirs et des Blancs baptisés dans la même eau, d’anciens catholiques et d’anciens protestants irlandais cesser de se haïr, des Juifs et des Arabes rassemblés dans les mêmes réunions pendant la guerre des Six Jours. Quant à moi, j’ai appris à aimer ceux que l’on m’avait appris à haïr. Enfin, personne ne peut dire que le Royaume de Dieu qu’attendent les Témoins de Jéhovah constitue une utopie. Ce Royaume a en effet regroupé sous sa direction toute une société internationale.”
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