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  • La vigilance des chrétiens — Qu’en est-il advenu?
    Réveillez-vous ! 1985 | 22 mars
    • royaume de Dieu est proche.” — Luc 21:27-31.

      De bonnes raisons d’être vigilant

      Jésus Christ a ainsi donné à ses disciples d’excellentes raisons de demeurer spirituellement éveillés pour reconnaître le “signe”. En effet, l’apparition de ce dernier marquerait le commencement de sa “présence” — une “présence” invisible, sans quoi il aurait été inutile d’en fournir un signe. De plus, lorsque débuterait cette “présence”, le “monde” ou “système de choses” méchant entrerait dans sa “conclusion”, dans le temps de la fin. Quant aux chrétiens, ils en déduiraient que leur “délivrance approche” et que “le royaume de Dieu est proche”.

      N’est-​ce pas là l’essence même de l’espérance chrétienne? Tous les disciples de Jésus n’ont-​ils pas appris cette prière: “Notre Père qui es dans les cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.” (Matthieu 6:9, 10, Jérusalem). Pour être logiques avec eux-​mêmes, les catholiques qui récitent leur Pater et les autres croyants qui prononcent à leur manière l’oraison dominicale ne se devaient-​ils pas de rester aux aguets pour voir l’accomplissement de leurs requêtes? Se pourrait-​il que les enseignements de leurs religions aient ôté à cette prière une bonne partie de sa signification, de sorte qu’il ne leur reste plus grand-chose à attendre?

      Pourquoi beaucoup ne sont plus vigilants

      Il convenait que les chrétiens guettent le “signe” de la “présence” (en grec parousia, terme traduit par “venue” dans de nombreuses Bibles) du Christ. Pourquoi? Parce que ce signe indiquerait la proximité du Royaume de Dieu, de leur délivrance et de la fin du présent “monde” ou “système de choses” méchant. Les Églises de la chrétienté auraient dû aider leurs membres à se tenir spirituellement éveillés, pour que leur Maître ne les trouve pas en train de dormir, figurément parlant, lorsqu’il arriverait. Ont-​elles rempli leur mission sous ce rapport?

      Un ouvrage d’érudition déclare à ce propos: “À mesure que le temps passait sans que la parousie se manifeste, l’Église tendait à la repousser dans un avenir de plus en plus lointain. À terme, elle risquait de la faire totalement disparaître de son credo.” — The New International Dictionary of New Testament Theology.

      C’est effectivement ce qui s’est produit. Les Églises de la chrétienté se sont départies d’une vigilance que les chrétiens, au dire de Jésus, n’auraient jamais dû négliger. Elles ne sont plus à l’affût de la présence du Christ et de la venue du Royaume de Dieu. À force de raisonnements, elles ont rejeté l’attente de la “conclusion du système de choses”, ou de la “fin du monde”.

      Le QUID 1985 propose une définition récente des croyances relatives à la fin du monde. Dans la section intitulée “Caractéristiques de la religion catholique”, cet ouvrage de référence remarque: “L’Église définirait actuellement la fin du Monde comme l’épreuve individuelle de chaque homme affronté à la mort.” La Nouvelle encyclopédie britannique élargit le débat en déclarant: “Les Églises chrétiennes établies ont banni l’eschatologie [l’étude des “fins dernières” de l’homme et du monde], qu’elles considèrent comme superflue ou dépourvue de toute signification.”

      Si donc nous reposons la question: “Qu’est-​il advenu de la vigilance chrétienne?” force nous sera d’y apporter cette réponse déconcertante: Elle a été tuée par “les Églises chrétiennes établies”: les Églises catholique et orthodoxe, ainsi que les principales confessions protestantes. Même s’ils n’y sont pour rien, beaucoup se demanderont sans doute pourquoi et par quelle démarche intellectuelle leur Église en est venue à rejeter l’attente de la présence du Christ, de la venue du Royaume de Dieu et de la fin du présent système de choses méchant. Nous laisserons l’histoire répondre à cette question dans l’article suivant.

  • Le déclin de l’attente chrétienne de la fin
    Réveillez-vous ! 1985 | 22 mars
    • Le déclin de l’attente chrétienne de la fin

      JÉSUS avait ordonné à ses disciples de ‘veiller’ dans l’attente de sa présence et de la venue de son Royaume (Marc 13:37). Les Écritures grecques chrétiennes attestent à maintes reprises que les chrétiens du Ier siècle ont obéi à cet ordre. Certains sont même allés jusqu’à manifester une certaine impatience (II Thessaloniciens 2:1, 2). Cependant, pour encourager leurs frères à ne jamais relâcher de leur vigilance, Paul, Jacques, Pierre et Jean leur ont écrit des lettres dans lesquelles ils les exhortaient à rester spirituellement éveillés et à attendre patiemment la “présence” du Christ et le “jour de Jéhovah”. — Hébreux 10:25, 37; Jacques 5:7, 8; I Pierre 4:7; II Pierre 3:1-15; I Jean 2:18, 28.

      Des ouvrages de référence publiés par des historiens et des théologiens de la chrétienté le confirment. Ainsi, le Supplément au Dictionnaire de la Bible, qui fait autorité dans le monde catholique, déclare: “Il est vain par ex[emple] de vouloir nier à tout prix le climat d’attente de la fin que révèlent la plupart des textes du Nouveau Testament. (...) L’attente de la Parousie [la “présence” du Christ] (...) joue dans le christianisme primitif un rôle essentiel et se maintient d’un bout à l’autre du N[ouveau] T[estament].”

      Pourquoi certains théologiens de la chrétienté voudraient-​ils donc “nier à tout prix le climat d’attente de la fin” qui régnait de toute évidence parmi les premiers chrétiens? Sans doute pour justifier la léthargie spirituelle qui caractérise à présent une bonne partie des chrétiens de nom et de leurs chefs spirituels. Mais au fait, comment en est-​on arrivé là?

      Le déclin de l’attente chrétienne de la fin

      Le relâchement de l’attente chrétienne est l’une des conséquences de l’apostasie qui a commencé à se faire jour avant même la mort des apôtres. Effectivement, l’apôtre Paul signale que cette apostasie est “déjà à l’œuvre” à son époque (II Thessaloniciens 2:3, 4, 7). Quelques années plus tard, Pierre met ses frères chrétiens en garde contre les “faux enseignants” et les “moqueurs” qui diront: “Où est sa présence promise? Car depuis le jour où nos ancêtres se sont endormis dans la mort, toutes choses demeurent exactement comme dès le commencement de la création.” — II Pierre 2:1; 3:3, 4.

      Fait intéressant, l’espérance chrétienne continuera de prévaloir quelque temps chez ceux qui restent convaincus, conformément aux Écritures, que la “présence” promise de Jésus témoignera de la proximité de son règne millénaire et de l’avènement du Paradis sur la terre. Justin (mort vers 165), Irénée (mort vers 202) et Tertullien (mort après 220) croient tous trois au millénium et recommandent d’attendre avec ardeur la fin du présent système de choses méchant.

      Avec le temps et le développement de l’apostasie, l’espérance millénariste de voir la terre se transformer en paradis sous le Royaume du Christ cédera peu à peu le pas à une attente imaginaire fondée sur la croyance en une immortalité inhérente à l’homme, idée empruntée à la philosophie grecque. Le Paradis terrestre tant attendu se change en un paradis céleste auquel la mort donne accès. Par suite, l’espérance chrétienne de la parousie ou présence du Christ et de la venue de son Royaume s’affaiblit. ‘Pourquoi guetter un signe de la présence de Jésus, raisonne-​t-​on, quand on peut espérer le rejoindre au ciel à sa mort?’

      Cette perte de vigilance incitera les apostats à mettre sur pied une Église très structurée dont l’ambition n’est plus d’attendre la parousie ou présence future du Christ, mais de dominer ses membres et, si possible, le monde entier. La Nouvelle encyclopédie britannique explique: “Le retard [apparent] de la Parousie s’est traduit par un affaiblissement de l’attente passionnée qui prévalait dans l’Église primitive. Dans cette perspective de moins en moins ‘eschatologique’ [où l’on se préoccupait de moins en moins des ‘fins dernières’ de l’homme et du monde] l’Église officielle s’est substituée de plus en plus au Royaume que les disciples attendaient. La formation de la hiérarchie catholique est directement liée au déclin de cette attente ardente.”

      Le coup de grâce

      Le “docteur” ou “Père” de l’Église qui a donné le coup de grâce à la vigilance chrétienne est sans aucun doute Augustin d’Hippone (354-430). Dans son célèbre ouvrage La Cité de Dieu, Augustin affirme: “L’Église ici-bas est à la fois le royaume du Christ et le royaume des cieux.”

      Le New Bible Dictionary décrit ainsi l’effet que cette doctrine a eu sur la théologie catholique: “L’un des traits les plus marquants de la théologie romaine réside dans l’identification, pour ce qui est de l’ordre terrestre, du royaume de Dieu à l’Église, une identification que l’on doit principalement à l’influence d’Augustin. La hiérarchie ecclésiastique incarne le Christ en sa qualité de Roi du royaume de Dieu. Quant aux frontières du royaume, elles se confondent avec celles du pouvoir de l’Église. Le royaume des cieux s’étend par le biais de la mission et des progrès de l’Église dans le monde.”

      Voilà qui supprimait du même coup toute nécessité de ‘rester aux aguets’ pour voir apparaître le signe qui attesterait la proximité du Royaume de Dieu. Dans la Nouvelle encyclopédie britannique, le professeur E. Benz le confirme en ces termes: “Il [Augustin] a relégué à l’arrière-plan l’attente originelle d’une parousie imminente en affirmant que le Règne de Dieu avait déjà commencé ici-bas avec l’institution de l’Église. Celle-ci devenait dès lors le représentant historique du Royaume de Dieu sur la terre. Selon Augustin, la première résurrection s’opère continuellement en son sein par le sacrement du baptême, grâce auquel les fidèles sont introduits dans le Royaume de Dieu.”

      C’est encore Augustin qui, dans la chrétienté, a achevé d’enterrer l’espérance biblique des mille ans au cours desquels le Roi Jésus Christ rétablira le Paradis sur notre planète (Révélation 20:1-3, 6; 21:1-5). À ce sujet, l’Encyclopédie catholique (angl.) reconnaît ce qui suit: “Saint Augustin est arrivé à la conclusion qu’il n’y aurait pas de millénium (...). Le sabbat de mille ans censé faire suite aux six mille ans d’Histoire figure la vie éternelle. En d’autres termes, le nombre mille est ici employé comme symbole de perfection.” La Macropaedia de l’Encyclopédie britannique (1977) ajoute à ce sujet: “À ses yeux [ceux d’Augustin], le millénium était une condition spirituelle dans laquelle l’Église était entrée collectivement à la Pentecôte (...). Il n’y avait pas lieu d’attendre une intervention surnaturelle et soudaine dans l’Histoire.” C’est ainsi que pour les catholiques la requête: “Que ton Règne vienne!” a été complètement vidée de son sens.

      Les ténèbres du moyen âge

      L’interprétation d’Augustin, nous dit-​on, “est devenue la doctrine officielle au Moyen Âge”. Évidemment, l’espérance chrétienne était alors au plus bas. Nous lisons: “Dans la chrétienté médiévale, l’eschatologie du Nouveau Testament a dû s’insérer dans un système dogmatique dont les fondements philosophiques étaient d’abord platoniciens [empruntés au philosophe grec Platon], puis, à l’Occident, aristotéliciens [du philosophe grec Aristote]. Les notions traditionnelles, et notamment celles de parousie et de résurrection, se sont fondues avec la conception grecque de l’âme et de son immortalité (...). Le christianisme du Moyen Âge (...) ne laissait guère de place aux passions eschatologiques. Cependant, ces passions n’étaient pas mortes. Elles subsistaient dans divers mouvements hérétiques.” — Encyclopédie britannique, édition de 1970.

      L’Église catholique ne cache pas son mépris pour ces “mouvements hérétiques” qu’elle qualifie de “sectes millénaristes”. Ses historiens parlent en termes peu flatteurs de “la grande peur de l’an mille”. Pourtant, si beaucoup de gens du commun craignaient de voir le monde prendre fin en l’an mille, à qui la faute? Cette “grande peur” était une conséquence directe de la théologie d’Augustin. Celui-ci, en effet, soutenait que Satan avait été lié au moment du premier avènement du Christ. Étant donné que, selon Révélation 20:3, 7, 8, Satan devait être lié pour mille ans, puis “relâché” pour “séduire les nations” (Bible de Jérusalem), il n’est guère étonnant qu’au Xe siècle plus d’un se soient demandé avec inquiétude ce qui surviendrait en l’an mille.

      Naturellement, l’Église catholique désavouera officiellement cette “grande peur”. Elle condamnera aussi Joachim de Flore, un abbé cistercien qui annonçait la fin de l’ère chrétienne pour l’an 1260. Finalement, en 1516, lors du cinquième concile du Latran, le pape Léon X interdira formellement à tous les catholiques de prédire la date de l’apparition de l’Antéchrist et du jugement dernier sous peine d’excommunication.

      Le rationalisme protestant

      La Réforme du XVIe siècle, qui prônait un retour à la Bible, aurait logiquement dû s’accompagner d’un regain d’attente chrétienne. Tel a d’ailleurs été le cas pendant un certain temps. Toutefois, dans ce domaine comme dans bien d’autres la Réforme ne s’est pas montrée à la hauteur de ses promesses. Elle ne s’est pas concrétisée par un retour au christianisme biblique. Les Églises protestantes qui en sont nées n’ont pas tardé à perdre leur vigilance et à s’intégrer au présent monde.

      Voici ce que nous lisons à ce propos: “Les Églises issues de la Réforme sont bientôt devenues des institutions territoriales [nationales] et, à leur tour, elles se sont mises à réprimer l’attente du temps de la fin. C’est ainsi que la doctrine des ‘fins dernières’ s’est vu annexer à la dogmatique.” “Dans le libéralisme religieux qui en a émergé vers la fin du XVIIIe siècle et qui s’est perpétué tout au long du XIXe, surtout chez les protestants et chez les Juifs, l’eschatologie n’avait pas droit de cité. Aux yeux de tous, elle relevait de l’imagerie grossière, primitive et dépassée de la religion traditionnelle, qui n’avait plus lieu d’être au siècle des lumières. La plupart des théologiens ont renoncé purement et simplement aux croyances eschatologiques pour présenter l’immortalité de l’âme après la mort comme la seule destinée de l’homme. D’autres ont donné de l’attente du Royaume de Dieu une nouvelle interprétation morale, sociale ou quasi mystique.” — Encyclopédie britannique.

      En somme, au lieu d’aider les fidèles à ‘rester aux aguets’ en vue de la présence du Christ et de l’avènement du Royaume de Dieu, les théologiens protestants ont préféré la raison raisonnante à l’attente chrétienne de la fin. Pour nombre d’entre eux, “le royaume de Dieu (...) est devenu un concept de plus en plus individuel; il représente la domination de la grâce et de la paix dans le cœur des hommes”. Selon d’autres, “la venue du royaume s’identifie aux progrès de la justice sociale et à l’amélioration de la vie communautaire”. — The New Bible Dictionary (ouvrage protestant).

      L’attente des catholiques

      Théoriquement, les catholiques devraient continuer à guetter la présence du Christ. En dépit de la théologie augustinienne, qui leur a fait oublier l’attente du Royaume et l’espérance du millénium, le dogme de l’Église romaine exige toujours d’eux qu’ils se tiennent aux écoutes du retour du Christ. Ainsi, le 17 mai 1979 la Congrégation pour la Doctrine de la foi a envoyé aux évêques du monde entier une lettre approuvée par le pape Jean-Paul II, où l’on pouvait lire: “L’Église, conformément à l’Écriture, attend ‘la manifestation glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ’.”

      Tel est, en principe, l’enseignement de l’Église. Mais dans la pratique, le catholique moyen entend-​il souvent son prêtre parler de la nécessité de guetter la présence du Christ et la venue du Royaume de Dieu? Il est à noter que l’objet même de la lettre précitée, qui émane de la curie romaine, était d’“affermir la foi des chrétiens sur des points mis en doute”. Pourquoi le retour du Christ a-​t-​il été contesté par de prétendus chrétiens? Peut-être trouverons-​nous la réponse dans ces observations tirées de la Nouvelle encyclopédie britannique: “L’Église a longtemps négligé tous les enseignements relatifs aux fins dernières.” “Depuis la Réforme, l’Église romaine est pour ainsi dire immunisée contre les mouvements eschatologiques.”

      La vigilance chrétienne n’est pas morte

      Si l’attente chrétienne de la fin s’est affaiblie dans les Églises de la chrétienté, c’est parce que celles-ci ont abandonné les vérités limpides de la Bible pour se rallier à la philosophie grecque et à la théologie d’Augustin. En revanche, les vrais serviteurs de Dieu n’ont jamais cessé d’attendre la présence du Christ. Il existe aujourd’hui un peuple qui a prouvé sa vigilance au fil des années et qui a redécouvert une espérance prodigieuse, une espérance que vous pouvez faire vôtrea. Si vous désirez ‘rester aux aguets’ en vue de la réalisation de cette espérance, demandez à un Témoin de Jéhovah de vous y aider.

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