Coup d’œil sur le monde
L’avortement dans le monde
● En Russie: Selon des experts occidentaux, dix millions d’avortements y sont pratiqués chaque année. On pense qu’il y a deux ou trois avortements pour une naissance. Chaque femme de ce pays a subi en moyenne quatre avortements, ce qui augmente le risque pour elle d’avoir un enfant prématuré ou mort-né si elle désire, par la suite, mener une grossesse à terme.
● En Espagne: Dans ce pays à dominante catholique, le projet gouvernemental de libéralisation de l’avortement a soulevé un vaste courant de protestation. Un assouplissement du code pénal permettrait désormais l’avortement dans les cas suivants: quand il y a eu viol; quand le fœtus présente des anomalies; quand la vie ou la santé de la mère sont menacées. Par contre, la nouvelle législation prévoit toujours de fortes peines de prison pour le docteur ou pour la femme, en cas d’avortement qui n’entre pas dans une des catégories précédemment mentionnées. Considérant que l’avortement est un meurtre, de nombreux mouvements sont opposés à ce projet. Ils rappellent le discours prononcé par le pape, au cours de sa visite à Madrid, en novembre 1982. En effet, il avait déclaré: “Rien ne peut légitimer la mort d’un innocent.” En 1980, malgré les risques encourus sur le plan pénal et malgré l’opposition de l’Église, de 18 000 à 20 000 femmes espagnoles se sont rendues en Angleterre pour se faire avorter. Les partisans de la nouvelle législation disent, d’autre part, que 300 000 avortements au moins auraient été pratiqués en Espagne l’année dernière.
La religion en Suisse
● Le périodique helvétique Construire souligne les difficultés rencontrées par les Églises suisses. Voici ce que déclare un article paru à la fin de l’année 1982: “Durs constats: nos Églises officielles, pourtant si riches en moyens humains et matériels, font fiasco. Les maisons de Dieu sont désertées (1 % de réformés et 5 % de catholiques pratiquent chez nous). Et qui sont ces paroissiens clairsemés? Avant tout des personnes âgées, les jeunes se détachant d’institutions avec lesquelles ils ne parviennent plus à s’identifier.” Le rédacteur de cet article lance un appel aux Églises: “Dans ce monde ravagé par la faim, quand nos Églises se sentiront-elles capables de redevenir pauvres, de renoncer à cette prospérité matérielle que leur assure l’État, mais leur fait perdre leur crédibilité auprès des jeunes notamment? Dans ce monde assoiffé de spiritualité, quand nos Églises mettront-elles fin au scandale de leurs divisions?”
Les jeunes au chômage
● Le président de la communauté urbaine de Londres, M. Kenneth Livingstone, dit des jeunes chômeurs de la capitale anglaise qu’ils ‘vivent comme des animaux sauvages’. Le Daily Telegraph rapporte ses explications en ces termes: “Ce sont des milliers d’enfants qui vagabondent dans les rues de Londres et qui vivent à la dure. (...) Voir cette situation en 1983, alors que nous avons tout ce qu’il faut pour donner à chacun un logement décent, un emploi et des soins médicaux, c’est vraiment triste!” Un autre porte-parole de la communauté urbaine pense que cette situation entraîne un accroissement de la délinquance juvénile et des transgressions de la loi, parce que les jeunes “se sentent démobilisés et totalement étrangers à un pays qui n’est même pas capable de leur fournir un emploi”.
La famine dans le sud du Sahara
● Selon un rapport de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (institution spécialisée des Nations unies), “la situation alimentaire se dégrade de jour en jour” dans les pays de la zone sud du Sahara. Le Mali, le Sénégal, la Mauritanie et les îles du Cap-Vert sont menacés de graves disettes. Le Tchad, avec ses 4,7 millions d’habitants, est dans une situation très critique. La production agricole de ce pays a diminué de 40 pour cent et son cheptel est menacé par une épidémie. Au Mali, ce sont 6,9 millions d’habitants qui risquent d’affronter la sécheresse. Les fonctionnaires des Nations unies espèrent que les dons en céréales faits par la communauté internationale permettront d’éviter que se reproduise une famine comme celle qui, il y a dix ans, avait touché des centaines de milliers de personnes de cette région.
Le “syndrome du diplôme”
● “Dans toute l’Afrique se répand une nouvelle maladie née du désir de beaucoup de personnes de travailler dans un bureau: le syndrome du diplôme. Peu importe le nombre d’années consacrées aux études dès l’instant qu’on décroche un titre. Mieux vaut rester perpétuellement étudiant que de ne pas avoir de diplôme du tout.” Telle est la situation décrite par le magazine Africa Now. Le Programme d’emploi et de formation pour l’Afrique de l’Agence internationale du travail a mené une étude dans des pays francophones de l’Afrique occidentale: Dans ces nations, il faut un diplôme pour obtenir un emploi de bureau bien rémunéré. Malheureusement, les débouchés dans ce type d’activité sont extrêmement réduits parce que l’économie est essentiellement agricole. Le problème du chômage des diplômés se pose donc d’une manière de plus en plus vive. Pour éviter cette situation, le Bénin s’est engagé dans un programme de formation orienté vers l’agriculture; on encourage et on forme les jeunes et les adultes à suivre cette voie.
La couleur et la vie
● Quel rôle les couleurs jouent-elles dans notre vie? Pour le magazine français Le Point, “c’est un fait certain: les couleurs ont une influence sur le comportement humain. Il y a celles qui réveillent, endorment, excitent sexuellement, ouvrent l’appétit, provoquent la colère, facilitent la digestion ou donnent au contraire des crampes d’estomac”. M. Jean-Maurice Simoneau, professeur d’arts plastiques à l’École Boulle et spécialiste des couleurs, relate, dans l’article, cette expérience: “Pour vérifier l’influence [des couleurs] sur le comportement en société, (...) des psychologues ont imaginé de convier une dizaine de personnes à quatre dîners largement espacés dans le temps. Même décor, même menu. Mais dans des tons différents. Dans le vert, les invités chipotent dans leur assiette et la conversation somnole. Dans le rouge, les ‘cobayes’ renversent le vin, mangent plus que de raison, et deux d’entre eux finissent par s’injurier. Dans le blanc, la conversation est courtoise et tout le monde bâille d’ennui. Dans le jaune, les invités se quittent en promettant de se revoir.”
Une colle de première qualité
● Comment faire passer une pièce de fonderie de 300 tonnes sur un pont qui n’en supporte que 100? Ce problème s’est posé en Grande-Bretagne et a été résolu par l’utilisation de “tubes de colle géants”. Selon un article paru dans le Yorkshire Post, des ouvriers ont “répandu la colle sur des plaques en acier qu’ils ont ensuite fixées sous le pont”. Une fois sa structure renforcée, ce pont a permis le passage d’un convoi d’environ 450 tonnes, — charge plus transporteur, — ce qui correspondait au double de la charge maximale transportée jusque-là sur les routes britanniques.
Une Église ‘engagée’
● La visite du pape Jean-Paul II en Amérique latine n’a pas suscité que des réactions favorables, même au sein de l’Église catholique. Le journal Le Monde rapporte les déclarations de Mgr Balduino, évêque de Gioas-Velho (Brésil), de passage en France. Pour ce prélat, surnommé l’‘évêque des Indiens’, le pape, pendant son voyage, “n’est pas sorti du cercle habituel de ses informations. Il n’a pas écouté la voix du peuple”. L’évêque a précisé le rôle que, selon lui, l’Église devrait jouer: “À partir de l’Évangile, nous prenons position en faveur de la libération du peuple. Nous avons besoin de nous engager pour la transformation de structures injustes qui croissent à partir de la destruction des droits des pauvres.”
L’Église et l’État à Malte
● Un violent conflit envenime les relations entre l’Église catholique et l’État maltais. Pendant des siècles, en fait jusqu’à l’élection en 1971 de M. Dom Mintoff au poste de premier ministre, l’Église a largement dominé les affaires politiques et sociales ainsi que l’éducation. Pourtant, un changement commence à se dessiner. Ainsi, selon le New York Times, M. Mintoff, bien qu’ayant reçu une éducation catholique et que son frère soit prêtre, “a déclaré ouvertement la guerre aux écoles confessionnelles”, qui ont à leur charge de vingt à vingt-cinq pour cent de la jeunesse maltaise. Le gouvernement veut notamment défendre la gratuité de l’enseignement. L’année dernière, on a interdit les “dons faits aux écoles religieuses, on a gelé les droits d’admission à ces mêmes écoles et on a accordé des points supplémentaires aux étudiants venus du secteur public qui souhaitaient entrer à l’université”.
Une jeunesse rebelle
● À moins que les grandes puissances ne montrent une réelle bonne volonté dans la négociation du contrôle des armements, les pays occidentaux courent le risque de voir se développer “une rébellion chez les jeunes des pays démocratiques, bien plus grave et bien plus profonde que celle des étudiants en 1968”. Ainsi s’exprimait récemment M. Bruno Kreisky, ex-chancelier autrichien, dans l’International Herald Tribune, quotidien de langue anglaise édité à Paris. Parlant ensuite plus précisément de la course aux armements, M. Kreisky a poursuivi: “Ce ne sont pas seulement les jeunes catholiques, protestants ou socialistes qui veulent montrer leur opposition, mais l’ensemble de la génération.” La généralisation de cet esprit contestataire pourrait, selon lui, devenir un “grave danger pour les démocraties”.
Un record peu enviable
● De récentes statistiques de l’Organisation mondiale de la santé montrent que, si l’on s’en tient aux chiffres, ce sont les Luxembourgeois qui ont détrôné les Français de la place de plus gros buveur d’alcool du monde, avec une consommation de 18 litres par an et par habitant. Selon le quotidien français Le Figaro, il faut accueillir ces données avec une certaine réserve, car “les 18 litres luxembourgeois s’expliquent en partie par les très importants achats frontaliers ainsi que par des achats à l’aéroport qui sont le fait de consommateurs étrangers au Grand-Duché où siègent de nombreux organismes européens”. Les experts sont sceptiques quant aux chances de voir ce fléau diminuer en France, comme cela a été le cas dans d’autres pays comme la Norvège ou la Suède. L’article du Figaro poursuit: “Des possibilités [de suivre l’exemple de ces pays] réduites parce que chez nous, contrairement aux Scandinaves, le vin, la bière, le pastis et le champagne ne sont pas uniquement de mauvaises habitudes, mais l’une de nos grandes industries.
“Inciter le Français à la tempérance, c’est handicaper l’économie nationale. S’attaquer à la France des caves, des comptoirs et des cocktails, c’est provoquer l’appauvrissement de régions entières qui tirent leurs seules ressources de la production vinicole. C’est, aussi, soulever la colère de cinq millions de Français qui vivent peu ou prou de l’alcool.”
Du nouveau dans le chemin de fer
● Une nouvelle locomotive fera bientôt son apparition sur le réseau français. Gros avantage de cette nouvelle machine: elle peut tirer aussi bien les wagons de voyageurs relativement légers que ceux de marchandises ou même de minerais, beaucoup plus lourds. Jusque-là, il fallait plusieurs types de locomotives électriques différentes suivant le travail demandé. Le magazine Science et Vie précise: “La locomotive de demain (...) peut démarrer 2 000 tonnes de marchandises sur une rampe à 0,9 % ou tirer à 200 km/h les 16 voitures “Corail” des liaisons rapides entre grandes villes.”