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Le clergé et la guerre — Un tableau confusLa Tour de Garde 1952 | 1er avril
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des informations relatives à l’imminence d’une attaque contre les États-Unis. Poursuivant sa déclaration, il endossa cette “ énorme responsabilité ” lorsqu’il dit : “ En faisant aux Nations Unies ces protestations d’intentions pacifiques, Vichynski ne fait que jouer son rôle dans une pièce montée uniquement pour détourner l’attention des spectateurs d’un proche Pearl-Harbor. ” New York Times, 25 décembre 1950.
Précisant cette question du “ premier coup ” dans une troisième guerre mondiale, le journal officiel de l’archevêché de Boston, “ The Pilot ”, déclara le 1er septembre 1950 qu’une guerre préventive contre la Russie serait peut-être nécessaire. Il soutint que les guerres offensives sont honnêtes dans certains cas, si on les livre pour une “ cause morale ”, et ajouta : “ Suffisamment de preuves nous permettent d’établir que l’Union soviétique est coupable de véritables crimes et qu’elle a l’intention d’en commettre d’autres, tandis que nous cherchons simplement à défendre les droits humains fondamentaux. ”
UN CHÂTIMENT OU UNE BÉNÉDICTION DE DIEU ?
En cherchant à voir sous un autre angle cette question du clergé et de la guerre dont les aspects sont si nombreux, nous sommes amenés à examiner l’opinion souvent exprimée selon laquelle Dieu nous envoie les guerres, en guise de châtiment pour nos péchés. Nous en trouvons un exemple dans le Times de New-York du 24 juillet 1950 : “ C’est sans aucun doute nos péchés qui nous ont valu ce nouveau châtiment, c’est-à-dire la guerre de Corée, a déclaré hier l’évêque coadjuteur Joseph F. Flannelly, administrateur de la cathédrale St Patrick. ” Mais aucun texte biblique ne donnait à cette opinion quelque autorité ; la logique, par contre, la rend déraisonnable. Si la guerre est un châtiment de Dieu, pourquoi s’en prendre aux communistes coréens et chinois ainsi qu’aux Soviets qui leur prêtent concours ? Le point de vue de Flannelly nous obligerait à reconnaître ces communistes comme des instruments dans les mains de Dieu.
Quelques semaines plus tard, dans la même chaire, on faisait volte-face. On ne se plaignait plus désormais de la guerre comme du châtiment de Dieu, mais on déclarait que c’était une bénédiction de Dieu. Voici ce que l’on pouvait lire dans le Times de New-York du 11 septembre 1950 : “ Hier, en la cathédrale St Patrick, il a été dit aux parents affligés dont les fils ont été désignés ou rappelés pour faire partie des unités combattantes que la mort sur le champ de bataille entrait dans les dispositions prises par Dieu pour peupler le royaume des cieux. C’est une pensée que l’on n’a pas toujours à l’esprit, continua-t-il (Mgr W. T. Green), mais la première responsabilité des parents chrétiens, c’est de faire tout ce qu’ils peuvent pour rendre leurs enfants à Dieu, quels que soient le moment, le lieu et les circonstances que lui choisit pour les appeler à devenir ainsi de vrais citoyens de l’éternel royaume des cieux. ” Si la guerre était vraiment une disposition prise par Dieu pour peupler le royaume des cieux, pourquoi les catholiques essaieraient-ils de le contrarier ? Pourquoi prieraient-ils pour la paix ? Pourquoi ne feraient-ils pas tout ce qui est en leur pouvoir pour encourager la guerre, donnant ainsi à leurs enfants la possibilité de gagner le royaume ? Pourquoi avoir la paix, s’opposer au plan de Dieu et laisser les cieux inhabités ?
Des siècles avant la naissance de Jésus-Christ, Israël était la nation de Dieu et fut employé par lui dans des guerres qui étaient approuvées de Dieu ; lui-même combattait parfois en faveur de son peuple d’Israël. Néanmoins, même dans de si favorables circonstances, les soldats israélites qui tombaient au cours de la bataille n’allaient pas au ciel pour autant (Jean 3:13). David fut un homme de guerre, dans des guerres approuvées par Dieu, mais il n’est quand même pas monté aux cieux (Actes 2:34). Après la venue du Christ, les chrétiens reçurent le nom de soldats, mais non dans le sens habituel du mot : “ Nous vivons, il est vrai, dans la chair, mais nous ne luttons pas avec les moyens de la chair. Nos armes de guerre ne sont pas charnelles. ” (II Cor. 10:3, 4 ; Éph. 6:10-17, Goguel & Monnier). Les Écritures grecques chrétiennes nous disent comment Dieu peuple le royaume des cieux, mais il n’y est nullement question de la guerre contre la chair et le sang. Ces paroles de Green manquent de fondement.
LES PLUS VILS DES PROFITEURS DE GUERRE
On parle beaucoup des profiteurs de guerre. L’une des formes les plus cruelles de cette commercialisation de la guerre est mise en relief par une lettre que reçurent des parents catholiques, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle émanait de l’archevêque Sinnot de Winnipeg, Canada, et portait la date du 1er mars 1944. Après l’entête, “ Chers parents catholiques ”, le premier paragraphe de quelque importance était conçu comme une lettre d’extorsion :
“ J’ai reçu des prêtres de différentes paroisses une liste de ceux qui ont des fils par-delà les mers. Il y a quelque temps, comme vous le savez, j’ai adressé un appel aux Mères catholiques, pour leur demander d’inscrire leurs fils comme Membres Perpétuels de la Société de la Propagation de la Foi. Je leur ai dit : Quelle meilleure garantie peut-il y avoir pour un fils exposé aux hasards de la guerre ! Une garantie, s’il était tué, qu’il ira directement au ciel pour être éternellement auprès de son Créateur. Une garantie, si telle était la volonté de Dieu, qu’il sera rendu à sa chère Mère et à tous ceux qui l’aiment. — Cela vous a été expliqué maintes et maintes fois du haut de la chaire, et vous avez été encouragés à inscrire vos fils. Quelques-uns qui furent touchés personnellement répondirent à l’appel, mais tous les autres ont gardé une froide indifférence. Si je devais en conclure que vous étiez indifférents au salut de votre fils, je serais très injuste à votre égard. Vous n’êtes pas indifférents. Quelle peut donc être la raison de votre inaction ? Certains disent, beaucoup en réalité, qu’ils ne peuvent pas se le permettre. Mais ce n’est pas une raison, c’est une fausse excuse, indigne d’une Mère catholique. Ne recevez-vous pas une partie de la solde de votre fils, et quel meilleur usage pourriez-vous en faire ? Oh, répondrez-vous, j’essaie de préparer un pécule que je donnerai à mon fils quand il reviendra. Quand il reviendra. Mais ne vaudrait-il pas mieux assurer de la meilleure façon, que vous connaissez, le retour de votre fils ? S’il ne doit plus revenir, de quelle utilité sera pour lui ce pécule que vous aurez ici-bas ? Je ne veux pas vous dire de prendre l’argent de votre fils, je préférerais de beaucoup que vous utilisiez votre argent à vous. Mais si vous devez prendre l’argent de votre fils, considérez-le comme un emprunt. Sûrement arriverez-vous à le lui rendre dans les années suivantes. Ne pensez-vous pas qu’en économisant un peu, en allant un peu moins au spectacle, vous pourrez mettre de côté 1 dollar par mois, et cela jusqu’à payer toute la somme ? Il n’est pas nécessaire de verser les 40 dollars d’un coup. Vous pouvez échelonner vos paiements. Vous pouvez payer, par exemple, 5 dollars par mois, ou 10 dollars tous les trois mois. Vous pouvez prendre un an, deux ans, trois ans même. Trois ans, cela fait à peu près Un Dollar par mois. Ce qui importe, c’est d’assurer dans la mesure de nos possibilités le salut de votre fils — son salut pour maintenant et pour l’éternité. ”
LA FAVEUR DE DIEU NE S’ACHÈTE PAS À PRIX D’ARGENT
Il est difficile de concevoir une si cruelle extorsion de fonds, pour quelque motif que ce soit. Faite au nom de Dieu, cette extorsion devient une escroquerie et un blasphème des plus vils. L’esprit humain se refuse à croire que pour 40 dollars Dieu pourrait faire revenir un fils sain et sauf de la guerre, ou qu’il pourrait le prendre au ciel pour le même prix. Quel texte biblique pourrait-on altérer et tordre au point de lui faire seulement suggérer une si vicieuse soif d’argent de la part de Dieu ? Il n’y en a pas un seul. Le prophète Michée (3:11) dévoile la fausseté d’une semblable extorsion faite au nom de Dieu, lorsqu’il dit : “ Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l’argent ; et ils osent s’appuyer sur l’Éternel, ils disent : l’Éternel n’est-il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. ” Mais le malheur peut atteindre et atteindra ceux qui pensent pouvoir acheter la faveur de Dieu avec de l’argent. Une fois Pierre se vit proposer de l’argent pour un don de Dieu, mais à l’opposé de la papauté il dit : “ Que ton argent périsse avec toi. ” (Actes 8:18-20). C’est ce même Pierre qui déclara aux chrétiens responsables des assemblées : “ Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement. ” (I Pi. 5:2). Ces principes ignorent l’utilisation malhonnête de purgatoires païens ou d’enfers ardents inexistants, à seule fin d’extorquer de l’argent aux amis des défunts. La Bible montre que les morts sont dans leurs tombeaux, endormis dans la mort, attendant la résurrection pour vivre sur la terre (Eccl. 9:5, 10 ; Jean 5:28, 29). Aucun ecclésiastique, qu’il ait reçu de l’argent ou non, ne peut s’opposer à ce dessein divin.
Ce qui précède montre clairement que le clergé n’offre aucun conseil acceptable et encourageant en ce qui concerne la guerre, qu’il n’est pas un guide sûr appuyé par l’autorité venant de la Parole de Dieu, et que son aptitude dans d’autres problèmes est tout aussi douteuse. La majorité de ceux qui, en temps de paix, considèrent la guerre comme contraire au christianisme, manquent de courage pour le dire en temps de guerre. D’autres demandent à grands cris que la guerre vienne les délivrer de leurs ennemis, exactement comme les Pharisiens contraignirent les soldats romains à tuer Jésus qui les démasquait. Les uns sont en faveur de la guerre défensive, les autres pour la guerre préventive, et d’autres enfin sont ouvertement pour la guerre d’agression. L’un dit que la guerre est un châtiment de Dieu pour nos péchés, l’autre que c’est là sa manière de peupler le ciel. D’autres finalement planent au-dessus de leurs congrégations comme des vautours, opportunistes qui en temps de guerre s’abattent pour extorquer de l’argent aux parents affligés. Voilà des profiteurs de guerre de la plus basse espèce.
Les chrétiens sincères se détournent de ces hommes à la conscience trouble, et regardent vers la pure vérité et vers les principes chrétiens contenus dans la Parole de Dieu. C’est là qu’ils trouveront des paroles puissantes. C’est là que les brebis entendront la voix du Bon Berger, c’est là qu’elles verront la voie à suivre et le chemin conduisant à la vie dans un monde nouveau. — II Pi. 3:13 ; Apoc. 21:1-4.
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Le paganisme en dérouteLa Tour de Garde 1952 | 1er avril
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Le paganisme en déroute
Chaque année, dans la ville d’Ivorogbo, ont lieu les solennités de “ Pâques ”: on danse, on chante et les diverses confessions célèbrent les services de la “ sainte communion ”.
L’année dernière, le groupe local des témoins de Jéhovah invita pour le 23 mars au soir les citadins à son service de la Commémoration, afin qu’ils voient la célébration biblique du souper du Seigneur.
Après la Commémoration, une discussion s’éleva qui se répandit dans toute la ville : par suite, ni procession, ni solennités de “ Pâques ” n’eurent lieu, si ce n’est une faible tentative faite par quelques anciens religionistes pour continuer comme par le passé. On déploya ensuite un effort pour le service et certaines personnes exprimèrent leur désir d’y participer. 59 personnes au total sortirent dans le champ, y compris les proclamateurs réguliers au nombre de 30 environ qui emmenèrent avec eux les nouveaux pour les entraîner. — Filiale du Nigéria.
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Trop de transfusions de sangLa Tour de Garde 1952 | 1er avril
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Trop de transfusions de sang
Un journal médical contestait aujourd’hui la nécessité de transfusions sanguines sur une grande échelle dans les hôpitaux anglais. “ Si les choses continuent à ce rythme ”, avertit la presse médicale, “ il semble que bientôt le moment viendra où une partie de la population vivra du sang de l’autre. ” Le journal écrivait que la quantité de sang transfusé dans les hôpitaux de ce pays a plus que doublé dans les cinq dernières années. — Dépêche de l’Associated Press à Washington, D. C., Evening Star, du 19 décembre 1951.
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