-
Les apôtres ont-ils des successeurs ?La Tour de Garde 1957 | 1er décembre
-
-
du dix-neuvième siècle tels que Döllinger, Strossmayer et l’archevêque Kenrick. En fait, Kenrick montre que quatre-vingts pour cent environ des premiers pères de l’église, parmi lesquels Origène, Jérôme et Augustin, n’appliquent pas Matthieu 16:18 à Pierre. Manifestement, à la fois le témoignage des Écritures et les faits de l’histoire ne nous permettent pas d’appliquer à Pierre les paroles de Jésus relatives à “ ce roc ” sur lequel il devait bâtir son assemblée.
PIERRE ÉTAIT-IL À ROME ?
Les Écritures et les faits de l’histoire ne prouvent pas non plus que Pierre est allé à Rome, y servit comme évêque et qu’il y mourut. Paul écrivit de Rome plusieurs de ses lettres pendant le temps où Pierre est supposé y avoir séjourné. Cependant, dans aucune de ces lettres il ne fait mention de Pierre comme étant à Rome. Dans II Timothée 4:11, Paul se plaint que Luc seul soit resté avec lui. Et, dans la lettre que Paul écrivit à l’assemblée chrétienne de Rome, il envoie des salutations à vingt-six personnes, et, en tout, fait mention de trente-cinq chrétiens, mais ne parle pas de Pierre. Paul aurait-il ignoré Pierre à ce point si ce dernier avait été à Rome et, en plus, pape ? Inconcevable ! Le fait d’appliquer Babylone à Rome dans I Pierre 5:13 indique combien sont faibles les arguments avancés pour prouver que Pierre a été à Rome.
Il est vrai que de nombreux historiens religieux soutiennent que Pierre alla à Rome, mais quelles sont leurs preuves ? La simple tradition. C’est ainsi que The Catholic Encyclopedia admet qu’une période de cent années s’est écoulée après la mort de Pierre pendant laquelle les légendes relatives à la venue de Pierre à Rome auraient pu être formées. Elle s’efforce de combler cette brèche en citant certaines expressions, dans lesquelles, cependant, on pourrait lire seulement que Pierre était à Rome s’il y avait d’autres preuves qu’il y fût réellement allé. C’est pourquoi le célèbre chronologiste du seizième siècle, Scaliger, au sujet de qui The Encyclopœdia Britannica affirme qu’“ il fut le plus grand érudit de son temps et qu’il haïssait par-dessus toute autre chose la déloyauté dans l’argumentation et dans les citations ”, affirme que la présence de Pierre à Rome doit être classée parmi les légendes ridicules.
PIERRE A-T-IL EU DES SUCCESSEURS ?
Rien ne prouve, ni dans les Écritures ni dans l’histoire profane, que Pierre eût eu des successeurs. Prétendre que les douze apôtres ont eu des successeurs est aussi déraisonnable que si l’on affirmait que les douze chefs de famille d’Israël, les douze fils de Jacob, ont eu des successeurs. Jésus a dit à ses apôtres : “ Quand le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël. ” Dans la vision apocalyptique, Jean vit que le mur de la Jérusalem céleste avait seulement “ douze fondements (douze assises, Jé ; douze pierres, NC), et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau ”. — Mat. 19:28 ; Apoc. 21:14.
Le Christ lui-même choisit spécialement les douze apôtres : “ Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai institués. ” (Jean 15:16, Jé). Les onze agirent sans une pleine compréhension quand, sur les instances de Pierre, ils voulurent choisir le successeur de Judas. C’est Dieu et le Christ lui-même qui firent ce choix, ainsi que Paul en témoigne : “ Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par l’intermédiaire d’un homme ”, — comme le furent Matthias et les prétendus successeurs apostoliques —, “ mais par Jésus-Christ et Dieu le Père. ” “ Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je donc pas vu Jésus, notre Seigneur ? ” Et encore : “ Je n’ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence (archiapôtres, Jé), quoique je ne sois rien. Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles. ” Lequel des soi-disant successeurs des apôtres peut prouver sa prétention d’avoir vu Jésus-Christ et d’avoir accompli des signes, des prodiges et des miracles ? — Gal. 1:1, Jé ; I Cor. 9:1, Jé ; II Cor. 12:11, 12.
Pour ce qui est des premiers prétendus successeurs des apôtres, les autorités catholiques admettent qu’elles les connaissent peu, “ si obscurs que soient les personnages de ces premiers pontifes ”. Elles reconnaissent que “ les dates ne sont qu’approximatives avant 220 ”. (A Short Story of the Popes.) Eu égard à ces faits, comment peut-on prétendre que la lignée a continué sans interruption ? C’est impossible. Autrement, il n’aurait pas été nécessaire pour l’église catholique d’indiquer, le 19 janvier 1947, dans sa nouvelle édition de l’Annuario Pontificio, six changements apportés dans la liste des papes. Par là, elle admet qu’une liste, qui fut supposée établir la relation directe avec l’apôtre Pierre et qui avait été employée pendant de nombreux siècles, était, en réalité, fausse sous six rapports, deux des papes n’ayant jamais existé et quatre autres étant des antipapes. Oui, ces “ successeurs de St Pierre ” étaient des personnages si obscurs et les périodes pendant lesquelles on les suppose avoir été en fonction sont si approximatives qu’il fut difficile de distinguer entre ceux qui existaient réellement et ceux qui n’existaient pas.
Cette nouvelle liste a été, dit-on, le résultat de deux siècles de recherches. Le fait même que cette recherche fût jugée nécessaire indique qu’il existe de sérieux doutes concernant les prétentions faites. Et si les faits furent si altérés dans un effort de montrer une lignée ininterrompue de successeurs que six papes qui ne l’étaient pas furent inscrits sur la liste, quelle assurance y a-t-il qu’une nouvelle investigation ne rencontre pas encore plus de lacunes ? Il n’est donc pas étonnant que l’érudit Scaliger ait fait des commentaires si sarcastiques sur le prétendu fait que Pierre est allé à Rome, qu’il se soit tellement indigné des arguments et des citations malhonnêtes et que, tout le temps qu’il vécut, les apologistes de l’église de Rome aient été sur la défensive.
En outre, les faits révèlent que les prétentions, sans cesse croissantes, à la supériorité et à la juridiction de la part des évêques de Rome au cours des trois premiers siècles furent “ promptement et énergiquement rejetées dans toutes les parties du monde chrétien ”. Le Concile de Nicée, en l’an 325, auquel le pape de Rome n’était même pas présent, accorda aux évêques d’Antioche et d’Alexandrie des droits métropolitains sur les églises de leurs provinces “ puisque les mêmes appartiennent à l’évêque de Rome ”. — Cyclopædia de McClintock and Strong, tome 7, p. 628.
En vérité, les Écritures, les faits de l’histoire et le sain raisonnement s’unissent pour prouver que Pierre n’est pas le roc sur lequel le Christ bâtit son assemblée chrétienne, qu’il ne fut pas le premier “ évêque ” de Rome, que ni lui ni l’un quelconque des autres apôtres n’eurent de successeurs, et qu’il n’y a pas eu de lignée ininterrompue de tels successeurs du jour de Pierre au nôtre. La réponse à notre question “ Les apôtres ont-ils des successeurs ? ” doit donc être un Non ! énergique et sans équivoque.
-
-
Transmission fidèleLa Tour de Garde 1957 | 1er décembre
-
-
Transmission fidèle
Le nouveau livre The Dead Sea Scrolls (Les rouleaux de la mer Morte) de Millar Burrows soulève la question de savoir si ces rouleaux modifieraient la Bible telle que nous la connaissons. L’auteur répond par un “ Non ” catégorique. En effet, comme Burrows l’écrit, le manuscrit d’Ésaïe ainsi que celui d’Habacuc confirment que “ la vérité essentielle et la volonté de Dieu révélées dans la Bible (...) sont restées inchangées, et cela malgré toutes les vicissitudes surgies lors de la transmission du texte. ”
-