La Bible au seuil de votre porte
LA BIBLE prouve abondamment que Jéhovah connaît et protège ceux qui lui appartiennent. Le nombre de ces privilégiés est relativement petit et, parce qu’ils observent strictement les instructions de la Parole de Dieu, ils semblent si différents que le monde les a toujours regardés comme singuliers. Au temps d’Ésaïe, on considérait ce prophète et ceux qui l’accompagnaient comme des “ signes et des présages ”.
C’est Ésaïe qui hardiment désigna le peuple de Dieu par son vrai nom de “ témoins de Jéhovah ” (És. 43:10-12, Cr 1905), “ mes fidèles témoins ” (Mo). Ce nom indiquait qu’une grande période de témoignage concernant Jéhovah et ses desseins était réservée pour ce peuple. Le prophète demanda : “ Jusqu’à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu’à ce que les villes soient dévastées et privées d’habitants ; jusqu’à ce qu’il n’y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude. ” — És. 6:11.
Cependant, malgré l’activité que déployèrent Ésaïe et une multitude d’autres prophètes-témoins de Dieu, même Israël, le peuple de l’alliance, ne se détourna pas de ses transgressions de la loi divine. Il se croyait plus intelligent que le Très-Haut et pensait parfaire sa Parole écrite par des traditions compliquées. Finalement, ce peuple au cou raide fut rejeté comme nation et lui seul eut à supporter les conséquences de la voie qu’il avait suivie. C’est devant une telle situation qu’Ésaïe prophétisa que des ténèbres encore plus grandes couvriraient la terre pendant la fin de ce “ système de choses ”.
Les peuples ne peuvent se réjouir avec celui de Dieu s’ils ne connaissent pas le Créateur. Ils le connaîtront à seule condition de s’instruire dans Sa Parole qui est le moyen par lequel il communique avec nous. Elle est aussi une lampe à nos pieds (Ps. 119:105). Mais les nations ne peuvent connaître sa Parole quand leurs journaux publient chaque jour comment elles violent sur une grande échelle les principes bibliques, ou, comme le rapportait récemment un bibliothécaire de Grande-Bretagne, lorsqu’un jeune homme vient demander le livre dont on a tiré le film “ Samson et Dalila ”.
Pourtant — il y a là une certaine ironie — des personnes qui ont grand besoin d’instruction biblique refusent la Bible au seuil même de leur porte. Les témoins de Jéhovah qui exécutent actuellement les instructions divines passent à travers les villes et se rendent dans les maisons ; c’est là une activité qu’ils déploieront tant qu’il y aura des habitants dans les demeures. Les maîtresses de maison peuvent affirmer que les témoins de Jéhovah viennent à leur porte. L’une d’elles reconnut ce fait dans un article intéressant qui fut publié dans le numéro du 23 juin 1951 de la revue catholique America. L’auteur, une catholique de l’Ohio, effleura, peut-être sans le vouloir, la raison principale de l’ignorance générale de la Bible qui règne encore aujourd’hui, même dans les grandes démocraties.
Cette raison ressortit de l’attitude qu’elle adopta envers son interlocutrice témoin de Jéhovah. Son article contenait la phrase suivante : “ À chaque remarque, elle me citait le chapitre et le verset, comme ont coutume de faire ceux qui ne connaissent pas la Tradition. ” On sait que l’église catholique s’appuie fortement sur les “ traditions des pères ”, par là elle entend les “ pères ” de la chrétienté ou de la Rome papale. L’auteur parla ensuite de son impatience et de l’indignation qui la souleva lors de cette visite. Dès le début elle avait tenté de couper court à toute conversation en disant : “ Avant de vous laisser poursuivre, sachez que je suis catholique, et bien familiarisée avec la Bible. ” Était-elle si familière avec ce livre ? Dans ce cas pourquoi recourir à la tradition comme moyen de défense ? Son petit article relate encore qu’elle accepta un numéro de La Tour de Garde tout en protestant qu’elle ne pouvait le lire en “ bonne conscience ”, elle le remettrait donc au prêtre-président lors de la prochaine réunion de son club d’étude. Mais quelle chance y avait-il qu’on étudiât le périodique à la “ réunion du club d’étude ” ? Voici ce que l’auteur révéla au sujet de ces clubs : “ Notre programme consiste en revues de livres — catholiques bien entendu — mais ce n’est pas là étudier notre religion. C’était trop difficile pour notre prêtre-président de susciter un intérêt pour n’importe quel livre qu’il recommandait. Tant que nous ne nous réunîmes pas dans les foyers et ne servîmes aucun rafraîchissement, presque personne ne vint, bien que notre réunion ne se tînt qu’une fois par mois. ”
Il est manifeste que le romanisme esclave des traditions n’a pas encouragé le peuple à étudier la Bible. Mais l’auteur essaya de défendre l’Église, de blâmer le peuple et, par comparaison, de faire paraître comme pauvres spirituellement les témoins de Jéhovah, bien qu’ils soient d’authentiques étudiants de l’Écriture. En revanche, à l’encontre de ses affirmations, elle avoua honnêtement ce qui suit : “ À quel point me suis-je sentie humiliée de ce que cette femme à ma porte pouvait — et le faisait — étudier sa religion, et était même disposée, dans l’intérêt de celle-ci, à la colporter de porte en porte ! Et je me tenais là, moi le membre d’un groupe d’“ étude ” mentalement trop paresseuse pour en apprendre davantage non à propos d’une interprétation erronée de la Parole de Dieu, mais sur la propre Église du Christ.
“ Une interprétation erronée de la Parole de Dieu ” ? D’où lui vient cette certitude ? Elle avait dit qu’elle ne pouvait ou ne voulait pas lire La Tour de Garde. Si ce n’est son imagination, qu’est-ce qui prouve qu’il s’agit d’une “ interprétation erronée ” ? Cette femme conclut par une suggestion très importante : “ N’eût-il pas mieux valu de faire entrer cette dame, puis, dans le calme et la tranquillité, autant que nous en laisseraient les enfants, répondre à ses arguments ? ” oui, c’eût été préférable, si son désir d’étudier la Bible était sincère. La Tour de Garde est un périodique pour étudier la Bible. Connu dans le monde entier, cette publication n’invite pas ses lecteurs à accepter aveuglément ce qui paraît dans ses colonnes mais à étudier soigneusement ses déclarations en les comparant avec la Bible. À la différence de la Rome papale, elle ne se dit pas infaillible. Plutôt que le principe biblique d’“ éprouvez toutes choses ”, n’est-ce pas le fait d’avoir accepté les traditions qui rend possibles les “ interprétations erronées de la Parole de Dieu ” ? Jésus en était persuadé. Durant son séjour terrestre, il dit ouvertement au clergé ami des traditions ce qui suit :
“ Et ainsi vous avez annulé le commandement de Dieu avec votre tradition à vous. Hypocrites, il a bien prophétisé de vous Isaïe quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, — mais son cœur se tient éloigné de moi. — C’est en vain qu’ils prétendent m’honorer, — puisqu’ils enseignent les préceptes des hommes. ” — Mat. 15:6-9, Liénart.
Ésaïe appela leur religion “ une moquerie, une simple tradition apprise par cœur ”. (És. 29:13, Mo.) Les traditions ne suscitent aucun intérêt pour les Écritures ; ne développent pas la connaissance ni ne font apprécier la Parole de Dieu. Mais ouvrir la Bible pour l’examiner, que ce soit aux portes, aux études bibliques à domicile. dans les salles, ou dans des auditoriums, à l’exemple des témoins de Jéhovah lors de grands congrès, voilà ce qui éveille l’intérêt et donne confiance. Ces chrétiens remplissent leurs salles de réunion non pas une fois par mois mais deux ou trois fois par semaine. Ce n’est pas là une vaine vantardise. L’auteur catholique avait remarqué le zèle des témoins, et ce qui vient d’être dit en donne la raison. En outre, il ne s’agit pas là de quelque secret mystérieux réservé aux seuls initiés. Chacun est invité à laisser la lumière de la Parole de Dieu briller sur lui.