Coup d’œil sur le monde
“Un plan d’actions pour l’humanité”
Tel était le thème de la conférence mondiale de l’Institut de la vie organisée au Palais des congrès à Paris du 9 au 13 septembre dernier. Ce thème, vague et ambitieux à la fois, cache un problème majeur, celui de la survie de l’humanité. Ainsi, dans son discours d’ouverture, M. Marois, président du conseil d’administration de l’Institut de la vie et professeur à la Faculté de Médecine de Paris, déclara : “L’homme, être de besoin, subsiste en pillant la planète et rencontre sur le chemin de sa vie la multitude de ses semblables et la rareté des ressources. (...) Voici l’humanité confrontée avec elle-même, avec sa propre survie, son épanouissement et le problème des fins. (...) Voici qu’elle se heurte à la notion de limite.” Selon M. Marois, l’esprit de cette conférence devait être de constituer “un front commun de l’humanité pour sa survie par l’aménagement du jardin de la terre, de la patrie terrestre”. Mais quel rôle les hommes de science peuvent-ils jouer dans ce grand dessein ? Qu’ont-ils fait dans ce sens jusqu’à présent ? Ne sont-ils pas divisés quant aux moyens d’y parvenir ? Un des représentants britanniques à cette conférence a traduit le désarroi dans lequel se trouvent les hommes de science par cette boutade : “Être incertain, c’est être inconfortable ; être certain, c’est être ridicule.”
“L’évangélisation du monde contemporain”
Tel était le thème du Synode 1974 de l’Église catholique qui a eu lieu cet automne. S’il a été souvent question d’“évangéliser”, c’est-à-dire de prêcher l’évangile ou bonne nouvelle, les dignitaires catholiques n’ont pas précisé quelle est cette “bonne nouvelle”. Les vrais chrétiens savent, d’après la Bible, qu’il s’agit du Royaume de Dieu établi dans les cieux qui va prochainement intervenir dans les affaires humaines pour rétablir le paradis. Par contre, les chefs catholiques ont beaucoup parlé des problèmes de tous genres rencontrés par l’Église catholique. Cependant, le cardinal Garrone a déploré les “silences” du Synode. Il a parlé notamment de “l’inquiétude générale des prêtres” qui, selon lui, est objet de préoccupations parfois angoissées de l’épiscopat. Cela se comprend quand on songe que depuis 1960 trente mille prêtres ont quitté l’Église. Le cardinal français se demande si à la base de l’inquiétude des prêtres ne se trouve pas celle des chrétiens au sujet de leur foi. “Il est à craindre, a-t-il ajouté, que le problème ait été laissé dans l’ombre parce que trop douloureux. Pourtant il est fondamental (...).” D’ailleurs, quelques jours plus tôt, dans son allocution à l’audience générale hebdomadaire, le pape avait parlé de “l’Église en difficulté”. Lançant un véritable cri d’alarme, il cita “l’abandon de l’observance religieuse par des populations entières, le matérialisme des masses, insensibles à tout appel spirituel (...), les fils (de l’Église) qui la quittent après lui avoir juré amour et fidélité, les nombreux séminaires presque déserts les communautés religieuses qui ne trouvent des novices qu’avec peine et, enfin, ces fidèles qui ne craignent plus d’être infidèles”. Quel contraste avec le véritable christianisme qui est plus vigoureux que jamais !
“Créativité humaine” ou “extraordinaire désordre” ?
Au cours d’une interview accordée en octobre dernier au New York Times, M. Henry Kissinger déclara : “Le monde est maintenant dans une position d’équilibre délicat au bord d’une nouvelle ère historique, et la prochaine décennie sera l’une des grandes périodes de la créativité humaine ou le début d’un extraordinaire désordre.” Le secrétaire d’État américain a plaidé pour “une spectaculaire et tangible limitation de la course aux armements” et pour une prise de conscience de l’interdépendance entre nations, afin d’éviter un incontrôlable chaos politique, économique et social.