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Babylone la ville d’orLa Tour de Garde 1958 | 15 juin
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sa splendeur : “ À cause de la colère de (Jéhovah), elle ne sera plus habitée, elle ne sera plus qu’une solitude. Tous ceux qui passeront près de Babylone seront dans l’étonnement. ” “ Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations ! ” “ Et quoi ! le tyran n’est plus ! L’oppression (la ville d’or, AS) a cessé ! ” — Jér. 50:13 ; 51:41 ; És. 14:4.
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Témoignage des catacombesLa Tour de Garde 1958 | 15 juin
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Témoignage des catacombes
LA FOI du véritable chrétien n’a rien à craindre de l’exhumation des archives du passé. L’archéologie n’affaiblit pas la foi, mais confirme plutôt le récit biblique. L’histoire décrit les croyances des vrais adorateurs du passé, croyances qui correspondent à la vraie foi de notre époque. En même temps, elle rapporte le développement de l’apostasie et la fusion des croyances édulcorées des pseudo-chrétiens avec les rites païens du vieux monde, apostasie qui trouve pareillement sa contre-partie aujourd’hui.
Au cours des derniers siècles surtout, un trésor d’informations a été déterré dans les catacombes à l’extérieur de la ville de Rome. Il est vrai qu’il existe sous terre de semblables lieux de sépulture dans d’autres régions, telles que l’Égypte, la Perse, la Syrie, Malte et la Grèce, etc., mais ceux des environs de Rome sont d’un intérêt particulier parce que les premiers chrétiens les utilisaient.
Selon l’ancienne loi romaine, il n’était pas permis d’enterrer les morts à l’intérieur de la ville. Aussi, dans un rayon de plusieurs kilomètres hors de Rome, de nombreux lieux de sépulture furent établis. Les Romains n’avaient besoin que de peu de place étant donné leur coutume d’incinérer les morts. Cependant, les nombreux Juifs qui vivaient là ne brûlaient pas mais enterraient leurs défunts. Depuis longtemps, il était courant d’enterrer les corps dans des cavernes ou autres lieux taillés dans le flanc d’une colline, aussi n’est-il pas étrange que les Juifs aient utilisé des emplacements souterrains comme lieux de sépulture (Marc 15:46). Comme Burgon l’affirme, “ le fait d’enterrer dans des catacombes ne tire pas son origine des païens ni des chrétiens, mais des Juifs ”. Ce mode de sépulture fut adopté par la communauté chrétienne, dont de nombreux membres avaient été juifs.
Au début, leurs lieux de sépulture étaient relativement petits et appartenaient à des particuliers. Dans certains cas, ceux qui devinrent chrétiens mirent leur propriété à la disposition d’autres personnes professant la foi chrétienne. Souvent les noms de ces catacombes désignent le propriétaire du lieu. D’autres portent le nom du surveillant attitré du lieu ou d’un martyr éminent, enterré là, ou bien le nom a pu indiquer le lieu. Dans certains endroits, elles se substituèrent, semble-t-il, à d’anciens lieux de sépulture païens.
La descente dans les catacombes par une entrée à la surface conduit dans un labyrinthe de corridors étroits, creusés dans la roche poreuse, s’étendant sur plusieurs hectares et se croisant si souvent qu’une personne qui ne les connaît pas se perdrait facilement. Contrairement à l’opinion d’autrefois selon laquelle toutes les catacombes étaient reliées entre elles, il y a au moins trente-cinq catacombes différentes près de Rome. Ordinairement, les galeries ont de 90 cm à 1,50 m de large et environ 2,10 m à 2,50 m de haut. Le long des murs se trouvent les niches qui, semblables à des rayons (loculi), étaient utilisées comme tombes, la plupart d’entre elles étant juste assez grandes pour recevoir un corps enveloppé dans des linges couverts de plâtre, d’autres cependant en contenaient plusieurs. L’ouverture perpendiculaire était scellée avec des briques ou une dalle de marbre et du mortier.
À mesure que l’espace disponible était rempli, il fallait plus de place, aussi les fossores, ou terrassiers, creusaient le sol ferme mais facilement excavable, fournissant ainsi un plus grand espace dans le mur, jusqu’à ce qu’il y eût, dans certaines sections, pas moins de douze rangées de niches funéraires superposées de chaque côté du couloir. Tous les corridors n’étaient pas non plus au même niveau. II y avait souvent trois ou quatre galeries ; la catacombe de Calixte, par exemple, comprend sept étages.
Certaines personnes aisées se faisaient tailler une voûte dans le mur et, au-dessous, un sarcophage ou une excavation de la forme d’un cercueil qui pouvait être scellée par une dalle de marbre horizontale. On les appelait des arcosolia. D’autres familles avaient toute une chambre (cubiculum) donnant sur le couloir principal, dans les murs de laquelle on pratiquait les emplacements funéraires. Ces chambres pouvaient aussi servir de lieu de culte pour un groupe de personnes.
Ce serait un travail formidable que de mesurer les couloirs des catacombes. Leur longueur est estimée à environ 800 km, ce qui équivaudrait à un tunnel allant de Naples par le nord de la péninsule italienne jusque près de Zurich en Suisse.
LIEUX DE REFUGE
Pendant les périodes de violentes persécutions, les sombres et interminables corridors des catacombes fournissaient des lieux de refuge contre les Romains. À cause de la vénération que ces derniers éprouvaient pour les morts, les lieux de sépulture étaient relativement à l’abri de l’invasion, même de persécuteurs enragés ; ils étaient même protégés par la loi. Bien que les catacombes ne fussent pas construites pour servir de refuges mais de lieux de sépulture, elles servirent les deux desseins. Des assemblées de fidèles pouvaient s’y tenir dans une certaine sécurité. Les chambres de famille ou cryptes n’étaient pas très grandes, mais un groupe de personnes moyen pouvait s’y réunir pour le culte. Le conduit d’aérage qui montait à la surface empêchait ces lieux de sentir le renfermé et d’être humides.
On ne devrait pas conclure de ce qui précède que ces cimetières étaient un sanctuaire inviolé. De temps en temps, ils étaient envahis et ceux qu’on y trouvait, mis à mort. Eusèbe rapporte qu’au troisième siècle, sous le règne de Valérien, il était formellement interdit non seulement de s’y assembler mais même d’y entrer. Sous le règne de Dioclétien,
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