Johann V. Andrea, publia sous le couvert de l’anonymat un livre, le Fama Fraternitatis, adressé aux souverains d’Europe et visant à obtenir une réforme politique, sociale et religieuse⁠³. Cet ouvrage renfermait la légende d’un certain Christian Rosenkreuz, c’est-à-dire Rose Croix, qui donna son nom aux rose-croix. C’était un moine qui, comme on le suppose, aurait visité l’Inde, la Perse et l’Arabie d’où il aurait rapporté les secrets des sages de ces pays. Cet ouvrage eut un grand retentissement à l’époque, et les idées qu’il exprimait furent reprises par certains, et c’est ainsi que le mouvement qu’on pourrait appeler mouvement des rose-croix s’étendit jusqu’à notre époque⁠⁴.

Si l’on s’en rapporte à la tradition ou à la légende, l’origine des rose-croix remonterait à 1500 av. J.-C., dit-​on, à la noble société des Frères blancs d’Égypte, aurait été introduite en Palestine par Salomon, en Italie par Pythagore, et ainsi de suite. La secte inclut dans sa doctrine l’essénisme, reconnaît le rôle joué par Christian Rosenkreuz, et fait remonter ses origines aux États-Unis à l’année 1694⁠^5, 6.

Dans le mouvement, historique, des rose-croix, on retrouve à l’origine de fortes traces de l’influence du protestantisme ; il semble avoir été un effort tendant à opérer la fusion des enseignements chrétiens et des doctrines païennes, de la science et de la religion, de l’astrologie et de la philosophie, de la médecine et de l’occultisme, de l’amour de la connaissance et de l’amour de l’homme. Selon une autorité : “La doctrine secrète des rose-croix est un corps d’enseignements ésotériques transmis au cours des siècles par des sages versés dans les doctrines ésotériques et la science occulte. Cette sagesse vint à l’origine de l’Orient et, de fait, même aujourd’hui, elle comprend une partie des enseignements secrets des Confréries orientales les plus élevées (...). Il nous faut regarder vers l’Est, d’où vient toute lumière⁠⁷.”

Pendant des siècles, l’alchimie, la recherche de la transmutation en or des métaux vils, semble avoir été l’une des principales préoccupations des rose-croix, bien que les porte-parole actuels de cette secte affirment avec insistance que leurs prédécesseurs n’avaient eu en vue qu’une alchimie spirituelle, c’est-à-dire, la transformation du “caractère” de l’individu⁠⁸. Selon Amorc, la société des rose-croix forme “une fraternité internationale. Ses membres (...) étudient les mystères et lois scientifiques du monde (...). Les rose-croix de notre temps croient que l’âme intérieure de l’homme peut l’aider à triompher des difficultés de la vie quotidienne⁠⁹”.

Les croyances des rose-croix sont-​elles compatibles avec le christianisme ? Oui, selon la secte Amorc, qui se prétend non religieuse et déclare : “Les chrétiens orthodoxes les plus dévots peuvent raisonnablement appartenir à l’ordre des rose-croix, tout comme un chrétien pieux peut étudier le droit ou la musique, l’art ou la chimie, sans compromettre sa position dans l’Église chrétienne⁠¹⁰.” D’autres adeptes disent appartenir au “christianisme des rose-croix⁠¹¹”.

DOCTRINE FONDAMENTALE

Puisqu’on affirme que les croyances des rose-croix sont, soit chrétiennes soit compatibles avec le christianisme, elles devraient donc être en accord avec la Bible, car à propos de cette dernière, le fondateur du christianisme a déclaré : “Ta parole est la vérité.” Et l’apôtre Paul a écrit : “Toute Écriture est inspirée de Dieu et” capable d’équiper complètement l’homme de Dieu pour “toute bonne œuvre”. — Jean 17:17 ; II Tim. 3:16, 17, MN.

Parmi les doctrines fondamentales des rose-croix figurent la réincarnation et son corrélatif, l’immortalité de l’âme. “Les rose-croix considèrent comme une partie très importante de leur enseignement la doctrine occulte de la métempsychose, réincarnation ou transmigration des âmes, l’essence de cette doctrine étant la survie de l’âme de l’individu après son passage dans la mort à sa sortie du corps physique et sa réincarnation dans un corps physique par une nouvelle naissance après un séjour dans le lieu de repos des âmes⁠¹².” Et Lewis, de Amorc, déclare : “Nous trouvons dans la réincarnation et dans Karma la seule explication et cause rationnelle et acceptable de l’apparente injustice des inégalités de la vie (...). Seules, les lois de la réincarnation permettent de comprendre et d’accepter les conditions et tribulations de notre vie (...). Chaque personnalité vint à l’existence au début de toute création, et a toujours existé et existera jusque dans l’éternité⁠¹³.”

Pour prouver la réincarnation, on avance les impressions et les idées que les gens ont parfois : ils croient avoir déjà vu certaines choses auparavant ou avoir vécu à une autre époque ; on signale encore le fait que l’hérédité ne peut expliquer toutes les différences qui séparent les individualités ainsi que l’existence d’enfants prodiges, comme Mozart. Les divers groupements des rose-croix ont toutefois leurs propres particularités concernant la durée pendant laquelle l’âme plane au-dessus du corps après la mort, les périodes de transition et l’espace de temps qui sépare les incarnations successives. Selon Amorc, Jésus-Christ fut le seul à achever la réincarnation et à être uni avec Dieu⁠¹⁴.

Que dire de ces doctrines de l’immortalité de l’âme humaine et de la réincarnation ? Sont-​elles compatibles avec le christianisme fondé sur la Bible ? Certainement pas ! Comment peuvent-​elles l’être quand la Bible nous dit clairement que Jésus a “livré son âme à la mort”, que “l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra”, que lorsque l’homme “retourne à sa glaise, en ce jour-​là périssent ses pensées”, et que dans le shéol ou la demeure des morts, “il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni sagesse” ? — És. 53:12, Da ; Ézéch. 18:20, Sg ; Ps. 146:4, Jé ; Eccl. 9:10, Da.

Si la réincarnation était réelle, il n’y aurait pas de résurrection, car personne ne mourrait mais tous seraient dans un état de “transition”. Mais Jésus-Christ nous dit clairement : “Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives entendront sa voix et en sortiront.” Quant aux prétendues preuves de la réincarnation, si tout le monde avait eu une vie antérieure, sur la terre, alors pourquoi seules quelques rares personnes semblent se rappeler avoir vécu antérieurement, et pourquoi une seule sur des millions devient un prodige, tel que Mozart, si chaque dernière créature humaine est une réincarnation ? Rattacher la doctrine de la réincarnation à de telles preuves circonstancielles, c’est suivre un raisonnement trop tiré par les cheveux, trop subtil et trop étroit, même si cette doctrine ne s’opposait pas à la Biblea ! — Jean 5:28, 29, MN.

LE CHRISTIANISME, UNIQUE ET EXCLUSIF

Que les croyances des rose-croix ne sont pas compatibles avec le christianisme ressort encore du fait que ce dernier se dit unique et exclusif. Jésus a dit : “Je suis la lumière du monde”, et, “je suis la voie et la vérité et la vie. Nul ne vient au Père si ce n’est par moi”. De lui-​même et de ses disciples, il dit encore : “Ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde.” Il est ordonné aux chrétiens de ne prendre aucune part aux autres religions, de n’avoir avec elles ni solidarité ni accord ni entente. — Jean 8:12 ; 14:6, MN ; 17:16, MN ; II Cor 6:14-16.

Mais les rose-croix ne sont pas d’accord avec ces principes chrétiens, car Christian Rosenkreuz, nous dit-​on, “fonda l’ordre mystérieux des rose-croix dans le but de jeter de la lumière occulte sur la religion chrétienne mal interprétée⁠¹⁵”. On prétend aussi que Amenhotep IV, que de nombreux rose-croix considèrent comme “leur premier Grand maître, d’après la tradition”, et “connu sous le nom de roi hérétique, (...) abolit les religions polythéistes de l’époque pour les remplacer par la première doctrine du monde relative au monothéisme⁠¹⁶”. — 1375-​58 av. J.-C.

Mais ce n’est pas vrai. Le monothéisme était le mode d’adoration pratiqué par Abel, Hénoch, Noé, Abraham, Isaac et Jacob longtemps avant la naissance de Amenhotep IV. Et, en 1513 av. J.-C., Jéhovah Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, institua pour la nation d’Israël un mode d’adoration complet dont le trait caractéristique était le culte monothéiste du seul vrai Dieu Jéhovah. À l’appui de cette position scripturale sur la question, citons des ouvrages parus dernièrement, comme Man, God and Magic, d’Ivar Lissner, qui développe le thème selon lequel le premier était monothéiste. — Ex. 20:1-7, NW.

Les rose-croix soutiennent encore que Moïse acquit sa sagesse en Égypte et que Jésus, enfant, alla dans ce pays non seulement pour assurer sa protection mais pour y recevoir éducation et formation⁠¹⁷. Mais s’il en est ainsi, pour quelle raison, ni les écrits de Moïse ni les Évangiles ne renferment-​ils rien au sujet des mystères des Frères blancs égyptiens ? On attache aussi un grand prix au livre de Jasher⁠¹⁸ et à la grande Pyramide d’Égypte⁠¹⁹ mais ni l’un ni l’autre ne sont mentionnés par Jésus et ses apôtres. Ces derniers soulignaient la nécessité de consulter la Parole de Dieu et montraient qu’elle était tout ce dont nous avions besoin pour suivre le sentier de la vie.

Les rose-croix, en mêlant la sagesse de ce monde avec les enseignements bibliques, prétendent “expliquer le mystère de la vie et de l’Être du point de vue scientifique en harmonie avec la religion⁠¹⁵”. Mais, conformément à la Parole de Dieu, on ne peut opérer la fusion de la sagesse divine et de la sagesse de ce monde : “Il est écrit : Je ferai périr la sagesse des sages, et l’intelligence des intellectuels, je la pousserai de côté. Où est l’homme sage (de ce monde) ? Où est le scribe ? Où est le discuteur de ce système de choses ? Dieu n’a-​t-​il pas rendu folle la sagesse du monde ? Puisque, (...) le monde, par sa sagesse, n’est pas arrivé à connaître Dieu.” — I Cor. 1:19-21, MN.

AUTRES FAIBLESSES

Parmi les autres faiblesses qu’on peut reprocher aux rose-croix, citons leur manque d’unité. Cette société est aussi profondément divisée que la chrétienté, eu égard à son importance. C’est ainsi qu’un groupe insiste sur l’astrologie comme si c’était la doctrine principale des rose-croix⁠²⁰, tandis qu’un autre affirme énergiquement n’avoir rien à faire avec elle⁠²¹. Une “autorité” n’hésite pas à se prononcer contre l’expression “métempsychose” et d’autres l’emploient avec réincarnation alternativement.

L’historicité du mouvement des rose-croix laisse beaucoup à désirer. Elle n’est nullement aussi évidente que nombre de ses adeptes voudraient nous le faire croire ; elle ne ressort pas non plus très nettement de ce qui est probablement la discussion la plus intelligible de la doctrine des rose-croix, du moins en langue anglaise, à savoir, The Brotherhood of the Rosy Cross.

Une autre faiblesse encore de la secte, du moins de certaines de ses ramifications, ce sont les illogismes. Cela est vrai surtout des rose-croix Amorc, du fait, très probablement, de leurs efforts en vue d’inviter le plus grand nombre de gens possible à suivre leurs cours par correspondance. Ainsi, on nous dit, d’une part, que “seule la réincarnation permet de comprendre et d’accepter les conditions de notre vie et tout ce que celle-ci nous apporte⁠¹³” et, d’autre part, “qu’il importe peu pour celui qui étudie les enseignements pratiques des rose-croix, que la doctrine de la réincarnation soit vraie ou fausse⁠²²”.

En outre, on affirme que les enseignements des rose-croix Amorc ne constituent nullement une religion ; pourtant, qu’est-​ce que la réincarnation, le dogme fondamental, si ce n’est une croyance religieuse ? Et puis, on soutient que, dans ces doctrines, il n’y a rien qui soit susceptible d’affliger un Juif ou un mahométan⁠²³, pourtant on prétend que la science et le mysticisme “révèlent seulement un épisode connu du parfait développement de tout Moi, par quoi de nouvelles incarnations sur la terre ne sont plus nécessaires. Cela s’est produit dans le cas de Jésus-Christ qui (...) étant devenu le Christ par la plus grande perfection et la plus grande pureté de conscience, est monté au ciel où il s’est fondu dans l’esprit de Dieu et où le Moi de Jésus est devenu l’un des éléments divins de Dieu⁠²⁴”. Le Juif et le musulman partagent-​ils cette opinion ?

On laisse prévoir également à l’investigateur qu’il peut obtenir les renseignements sans grands efforts et en peu de temps, une heure ou une heure et demie seulement par semaine, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une instruction supérieure. Mais quand le chercheur examine de plus près les croyances de la secte Amorc, il s’aperçoit que ce qu’il faut avant tout, c’est une “idiosyncrasie psychique” et “que l’étudiant qui entreprend l’étude de la science pour la première fois dans la vie actuelle, ne peut s’attendre à devenir un interprète de la technique dans la même vie⁠²⁶”.

INCOMPATIBLES

En réalité, les croyances des rose-croix sont incompatibles avec le christianisme. Alors que ce dernier est très exclusif, la religion des rose-croix est l’un des mouvements, enseignements ou l’une des organisations fraternelles les plus éclectiques de la terre, car elle a emprunté et s’est approprié la plus grande diversité de croyances et de pratiques. Parmi ses différents groupes, il en est qui insistent sur leur origine égyptienne et citent pourtant généreusement la Bible, empruntent à la fois au mysticisme de la cabale juive et au nirvana du bouddhisme, prétendent avoir des relations étroites avec la sagesse des Grecs et les alchimistes du Moyen Âge, se déclarent très scientifiques et s’attachent néanmoins à quantité de choses indémontrables par l’Histoire ou la science, s’approprient les ouvrages théosophiques ainsi que les doctrines des yogi⁠². On peut dire de ce mouvement qu’il constitue un effort extrême pour absorber toute la sagesse de ce monde, qu’il présente en même temps sous un jour favorable en recourant à la Bible.

Cette secte insiste particulièrement sur l’obligation suivante : “Homme, connais-​toi toi-​même.” C’est diriger l’homme vers lui-​même, enseignement absolument incompatible avec le christianisme fondé sur la Bible et qui tourne les hommes vers Dieu, en donnant le conseil suivant : “Ceci signifie la vie éternelle, c’est qu’ils absorbent la connaissance de toi, le seul vrai Dieu, et de celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” Niant l’existence de Satan et de ses démons, les rose-croix sont devenus les victimes de ces derniers. Cela étant, il convient donc de choisir entre les croyances éclectiques des rose-croix et le christianisme fondé sur la Bible. Les deux sont incompatibles dans toute la force du mot. — Jean 17:3, MN ; II Cor. 4:4.

RÉFÉRENCES

1 Rosicrucian Questions and Answers, Lewis, p. 171.

2 Not Under the Rosy Cross, Clymer.

3 The Encyclopædia Britannica, 11^e édition, tome XXIII, p. 737.

4 The Encyclopedia Americana, tome XXIII, p. 701.

5 The Mysteries of Osiris, Clymer.

6 American People’s Encyclopedia, tome XVI, p. 948.

7 The Secret Doctrines of the Rosicrucians, C. E. Brooksmith, p. 12.

8 Rosicrucian Questions and Answers, Lewis, p. 229.

9 World Book Encyclopedia, tome XV, p. 443.

10 Rosicrucian Questions and Answers, Lewis, p. 263.

11 Rosicrucian Christianity, Max Heindel, discours n^o 4.

12 The Secret Doctrines of the Rosicrucians, C. E. Brooksmith, p. 165.

13 Mansions of the Soul, Lewis, p. 104-107.

14 Ibid., p. 199.

15 The Rosicrucian Fellowship, février 1963, p. 88.

16 Who and What Are the Rosicrucians ? Amorc, p. 8.

17 The Mysteries of Osiris, Clymer, p. 115, 175.

18 The Book of Jasher, édition Amorc.

19 The Symbolic Prophecy of the Great Pyramid, Lewis.

20 The Rosicrucian Fellowship, février 1963, p. 67, 90.

21 Rosicrucian Questions and Answers, Lewis, p. 225.

22 Ibid., p. 267.

23 Ibid., p. 261.

24 Mansions of the Soul, Lewis, p. 199.

25 The Mystery of Life, Amorc, p. 23.

26 The Technique of the Master, Andrea, p. 28.

Plus faible physiquement, plus fort spirituellement

UN TÉMOIN de Jéhovah de l’Allemagne de l’Ouest relate ce qui suit : “Un jour que j’étais en route pour faire quelques nouvelles visites, à peine sorti, je me sentis si faible que je dus rebrousser chemin. Depuis quelque temps je souffrais d’une maladie du genre de la sclérose multiple. Je revins à la maison et, depuis cet instant, en 1958, je n’ai guère quitté mon appartement.

“Grâce à la bonté imméritée de Jéhovah, je fus encore à même de conduire deux études bibliques. Les personnes venaient chez moi pour étudier. Je pus ainsi maintenir une moyenne de quinze heures par mois. À mon sens, tout allait très bien, mais je me trompais.

“Depuis ce temps-​là, mon état de santé ne cessa d’empirer. Je tombai plusieurs fois dans mon appartement et demeurai après cela plus qu’infirme. Alors je me mis à apprécier plus vivement l’amour que mes frères chrétiens me manifestèrent. Une sœur, qui avait pourtant à s’occuper d’une famille, prit le temps de me conduire chez différents médecins mais aucun des traitements ne se révéla très efficace. Un jour, j’appelai une sœur âgée au téléphone pour lui demander si elle ne connaissait pas une infirmière disposée à s’occuper un peu de moi car je ne pouvais plus me déplacer d’une chambre à l’autre. Le mari de cette sœur avait emprisonné des bretelles dans les montants des portes de mon appartement ; elles m’étaient très utiles pour me déplacer d’une chambre à l’autre. Mais bientôt elles s’avérèrent insuffisantes. La sœur me conseilla de téléphoner à un frère qui connaissait une garde-malade témoin de Jéhovah. J’appelai le frère et, le lendemain matin, cette sœur garde-malade vint et s’occupa de moi avec un très grand dévouement.

“Mon état s’aggrava encore et je fus presque complètement paralysé. Je me trouvais devant une nouvelle situation. Incapable d’écrire, pouvant à peine parler, je songeais à la manière dont je pourrais continuer à rendre témoignage. Je pensais à dicter des lettres destinées à des personnes frappées par un deuil récent. Je composai un bon sermon, pris des dispositions pour qu’une sœur de notre congrégation vînt l’écrire sous ma dictée. Depuis, elle le fait régulièrement.

“En 1961, mon état empira soudainement et je fus sur le point de mourir. Mais Jéhovah m’avait donné un grand travail à faire et je devais le faire. J’eus le privilège de recevoir du bureau de la filiale une attribution spéciale de service, un travail que je pouvais faire en dépit de mes infirmités. Il y avait aussi les lettres à écrire, et mes deux études bibliques à domicile. Il est manifeste que, plus on s’affaiblit physiquement, plus on se fortifie spirituellement dans le même temps.

“Je reste en contact avec la congrégation au moyen d’un magnétophone. Un frère enregistre l’École du ministère théocratique et la réunion de service toutes les semaines ;