Les jeunes s’interrogent...

Est-​ce le Diable qui tire les ficelles?

VOUS laisseriez-​vous mourir de faim? Accepteriez-​vous d’être empoisonné? Provoqueriez-​vous en duel un adversaire tout en sachant qu’il n’y aura pas de survivants?

“Non, je ne suis pas fou!” répondrez-​vous sans la moindre hésitation.

Alors, que pensez-​vous d’un système économique et social international qui laisse pourrir des tonnes de nourriture, pendant que des millions de gens meurent de faim? Ou que dire des nations qui polluent notre environnement tout en s’armant pour un conflit nucléaire?

Il y a une dizaine d’années, la mode voulait qu’on impute à la “société” ou “au pouvoir en place” la conduite insensée du monde. Mais, selon la Bible, c’est un personnage invisible, ‘le dieu de ce système de choses’, appelé Satan, qui “a aveuglé l’esprit des incrédules”. Alors, se pourrait-​il que le Diable empêche l’humanité de voir où réside son intérêt? Un tel concept n’est-​il pas plutôt un moyen “d’échapper à nos responsabilités d’humains, une béquille trompeuse”, pour reprendre les termes avec lesquels un prêtre catholique (P. Riga) a qualifié la croyance au Diable? — II Corinthiens 4:4.

Lors d’un cours d’histoire, un jeune Américain du nom de Bruce a médité sur la fièvre d’autodestruction qui s’est emparée de la société. Un camarade de classe lui montra l’explication fournie par la Bible. “Mes parents ne croyaient pas au Diable, raconte Bruce, mais sans lui comment expliquer la folie du monde?”

Comment l’expliquez-​vous?

“L’Histoire serait incompréhensible, affirme Eugène Ionesco, un auteur dramatique français, si l’on ne tenait pas compte du Malin.” Exprimant son point de vue dans un journal allemand, il tint ce raisonnement: “Si le Démon existe, alors nous sommes amenés à conclure qu’il doit y avoir un Être divin, Dieu. C’est en ce Dieu que je voudrais croire, car nous ne pouvons rien attendre de plus des humains. Livré à lui-​même, l’homme court à sa destruction. C’est ce que je crois et aussi ce que je crains.” — Welt am Sonntag, en date du 2 septembre 1979.

Thomas, un étudiant, était totalement déprimé par la futilité manifeste qui règne dans les affaires mondiales. Il abandonna ses études d’ingénieur et alla vivre dans une cabane au milieu d’un parc national en Californie. Le jeune homme raconte son expérience: “Je me souviens très bien que je trouvais sot le fait de croire au Diable, car je pensais qu’il s’agissait d’une manœuvre pour faire peur, au même titre que le feu de l’enfer.” Mais Thomas a découvert par la suite ce que la Bible dit au sujet du Diable.

Une démence méthodique

La Bible identifie clairement Satan à un personnage intelligent et méthodique. Il fut un temps où il était parfait; c’était alors l’une des myriades de créatures spirituelles de Dieu présentes dans le ciel (Job 38:7). Mais il se fit rebelle. Peut-être avez-​vous lu dans la Genèse comment il incita Adam et Ève à abandonner les voies de Dieu. Dans quel dessein? Celui d’amener le monde entier à le suivre. Dieu avertit Satan qu’il ferait des disciples, mais que son projet finirait par échouer. — Genèse 3:15.

En vertu du postulat “tel père, tel fils”, les disciples du Diable deviennent de “petits Satans”. S’adressant à ses adversaires qui ourdissaient des machinations, Jésus déclara: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Ce fut un homicide quand il commença, (...) il est menteur et le père du mensonge.” (Jean 8:44). Voilà qui explique l’hypocrisie, l’avidité et la folie qui transparaissent dans le monde des adultes.

Serez-​vous alors étonné d’apprendre que le Diable a inventé des mensonges de taille pour dissimuler sa véritable identité? En Égypte, à Babylone, en Perse et en Grèce, il introduisit la peur du feu de l’enfer. La conception d’un Diable avec des cornes et une queue, armé de surcroît d’une fourche pour jeter les gens au feu, a pour origine Pluton, divinité du monde souterrain dans la mythologie classique, et Pan, un dieu grec. Le concept mythique détourne les gens du dessein véritable du Diable.

“Alors que j’étudiais la Bible, explique Thomas, j’ai compris bien vite qu’elle enseigne sans aucune équivoque l’existence du Diable. Je fus séduit par le raisonnement biblique suivant: Une personne spirituelle et très rusée, douée d’une intelligence supérieure, pousse le monde à agir de façon insensée. Lorsque j’ai noté que ni le feu de l’enfer ni les mythes de la chrétienté qui présentent le Diable comme un personnage armé d’une fourche et portant des cornes, une queue, etc., n’étaient fondés sur la Bible, alors les choses eurent pour moi un sens.” Mais comment la Bible révèle-​t-​elle que Satan, dont le nom signifie “opposant”, dirige un système mondial qui méprise Dieu?

Une grande figure politique

Le Diable offrit à Jésus tous les royaumes de la terre s’il acceptait de faire un acte d’adoration devant lui. Jésus refusa le marché. Mais songez au pouvoir que suppose une pareille proposition. Nous lisons: “Le Diable lui dit: ‘Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes, car elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux.’” — Luc 4:6, 7.

Lorsque Jeannette a lu cela dans la Bible, ce fut pour elle comme une révélation. “Je croyais en Dieu, reconnaît-​elle, mais je n’ai jamais été très convaincue de l’existence du Diable. Puis, à l’âge de 24 ans, j’ai parcouru le manuel biblique intitulé La vérité qui conduit à la vie éternellea. À la lecture de ce livre, j’ai été frappée de voir combien le Diable est puissant. En outre, le chapitre 10 du livre de Daniel m’a fourni un argument massue.”

Le livre de Daniel appelle les anges rebelles de Satan des ‘princes’ et il nous apprend que ces princes ont exercé leur autorité sur les différentes puissances mondiales: Babylone, la Perse, la Grèce, etc. Le chapitre qui a frappé la jeune femme fournit des éclaircissements sur l’organisation invisible de Satan. Nous lisons: “Et maintenant, dit un ange nommé Gabriel, je retournerai combattre contre le prince de Perse. (...) voici, le prince de Grèce aussi vient. (...) et personne ne tient ferme avec moi dans ces choses, sinon Michel [un autre ange].” (Daniel 10:20, 21). Seul Jéhovah Dieu peut arrêter Satan et mettre fin au gâchis que le système mondial satanique a provoqué.

Un terme à la folie

Seriez-​vous heureux si de notre vivant Dieu nous débarrassait de Satan et de son système? La Bible précise que nous vivons une période de ‘malheurs’ ou de difficultés, “car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps”. — Révélation 12:12.

En 1914, pour la première fois dans l’Histoire, éclata une guerre mondiale. Il en résulta des malheurs sans précédent pour la terre entière. Puis vint la Seconde Guerre mondiale et les guerres de Corée, du Viêt Nam, du Proche-Orient, pour n’en citer que quelques-unes. Les dirigeants craignent à présent une troisième guerre mondiale qui provoquerait une destruction générale. Seule notre époque a connu des guerres mondiales. La Bible mentionne ce fait et parle aussi de troubles sociaux (“le mépris de la loi”, la désobéissance aux parents, les gens intraitables), de disettes et de tremblements de terre. Jésus associa ces événements au ‘signe de la conclusion du système de choses’. — Matthieu 24:3, 7, 12, 34; II Timothée 3:1-3.

Bertrand Russell, philosophe et mathématicien, fut un témoin oculaire des changements que notre siècle a connus depuis 1914. Agnostique, il ne croyait ni en Dieu ni au Diable. Cependant, il nota le comportement autodestructeur de l’humanité depuis cette année-choc. Voici son analyse:

“Depuis 1914, tous ceux qui se rendent compte de l’évolution du monde s’inquiètent beaucoup de ce qui paraît être une marche inévitable et prédestinée vers une catastrophe plus grande encore. Beaucoup de gens sérieux sont arrivés à la conclusion qu’il n’y a rien à faire (...). À leurs yeux, le genre humain est, comme le héros d’une tragédie grecque, poussé par des dieux en colère; il n’est plus maître de son destin.” — New York Times Magazine du 27 septembre 1953.

Qu’est-​ce que cela signifie? Que le temps accordé au Diable est vraiment “court”, car Jésus ajouta: “Cette génération [qui vivait en 1914] ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent.” L’une de “ces choses” est la destruction par Dieu du système de Satan. Après cela, Dieu se servira de Jésus Christ pour ‘réduire à néant’ Satan lui-​même. — Matthieu 24:21; Hébreux 2:14.

Pour finir, un peu de bon sens!

Quel effet cela devrait-​il produire sur vous de savoir que le Diable dirige le monde, en tant que “dieu de ce système de choses”? “Il ne s’agit pas d’une pensée effrayante, déclare Jeannette; au contraire, on comprend mieux ainsi la situation actuelle.” Quant à Bruce, il estime que “la connaissance de ce fait procure une espérance solide, puisqu’on sait que le gouvernement céleste de Dieu, son Royaume, vaincra”. De son côté, Thomas déclare: “Sans le Royaume, comment pourrait-​on espérer que la terre devienne un paradis?” — Psaume 37:9-11.

Le Diable est devenu le thème d’une comédie à succès de Flip Wilson qui a pour titre “The Devil made me do it” (Le Diable m’a poussé). Pensez-​vous qu’il faille rendre le Diable responsable de nos propres erreurs? Voilà qui serait insensé. Lisez donc plutôt comment la Bible explique les conditions mondiales. Au fait, pourquoi ne pas examiner ce livre dès à présent?

[Note]

[Encadré, page 23]

“Examinez les causes profondes”

Un éditorial paru dans “The Wall Street Journal” se penchait sur la question du terrorisme. “L’esprit moderne, profane, voudrait en rendre la société responsable”, expliquait-​il. Mais la conclusion précisait: “La première chose à faire en ce qui concerne le terrorisme est d’en examiner les causes profondes. À cet égard, nos ancêtres étaient plus avancés que nous. On est plus proche de la vérité si on incrimine Satan plutôt que la société.” — Édition du 28 octobre 1977.

[Illustration, page 21]

Les cornes, la queue, les sabots et la fourche étaient des attributs des dieux païens de l’Antiquité.